La journée avait été longue, vraiment très longue, et la jeune femme n’avait qu’une seule envie, rentrer chez elle et se blottir dans les bras de son fiancé pendant quelques minutes sans qu’aucun mot ne soit prononcé. Ces moments de tendresse pure et simple étaient assez rares, mais quand ils étaient la, elle les appréciaient. S’il n’y en avait pas plus, c’était de sa faute, et elle le savait. Elle n’était pas la personne la plus romantique, ni la plus tendre sur terre, mais Arthur l’avait prise comme elle l’était, elle ne lui avait jamais rien caché. Le fait que la tendresse ne fasse pas partie de leur quotidien ne voulait absolument pas dire que leur couple était bancale. Enfin… Il l’était d’une certaine façon, mais il était aussi beaucoup plus solide que la plupart des autres couples. Elle l’aimait, elle l’aimait vraiment, et ce de tout son cœur, et depuis longtemps aussi. Dans leur couple, il n’y avait pas d’amour perdu et le mot qui décrirait probablement le mieux ce qu’ils avaient était sans aucun doute le mot violence, mais c’était comme ca qu’elle aimait les choses. Leur histoire était basée sur la violence depuis la seconde ou elle avait posé ses vrais yeux sur lui. Ara secoua légèrement la tête, se forçant a arrêter de penser a cela, il fallait qu’elle rentre chez elle. D’un signe de la main, et avec un léger sourire, elle indiqua aux rares collègues qui étaient toujours la qu’elle partait, enfin. Ses heures officielles de travail étaient terminées depuis trois heures déjà, mais elle avait du rester plus longtemps en raison d’un dossier particulièrement farfelu et qui lui donnait envie de s’arracher les cheveux. Les premières minutes qui avaient suivi la pause déjeuner n’avaient, pour pas aider, pas été productives du tout, son cerveau ayant été bien trop préoccupé par la discussion qu’elle avait eut avec un de ses…. Acolytes, si le mot pouvait réellement être utilisé, mangemort avec qui elle avait mangé. Il n’avait pas été porteur de bonne nouvelle, et comme bien souvent, elle avait sur-analysé les choses, ce qui, au final, l’avait ramené au point de départ. Elle se savait parfaitement située sur l’échelle sociale des mangemorts, elle se savait dans le cercle très privé du Lord, elle se savait plus fidèle et plus puissante que les trois quarts des autres, elle n’avait donc aucun souci à se faire. Elle marchait à grand pas, pressé de rejoindre le point de transplanage. L’appartement qu’elle partageait avec son fiancé étant sécurisé, et ne possédant pas encore de cheminé, transplaner dans la court privée de leur immeuble était la seule possibilité de rentrer chez eux. Et c’est ce qu’elle fit dès qu’elle le put. Plus elle se rapprochait de chez elle, plus elle pouvait sentir la chaleur des bras d’Arthur autours d’elle, et plus elle pouvait sentir son parfum l’envahir. Il lui manquait. Elle ne l’avait pas vu ce matin, il était parti bien trop tôt pour ca. Enfin, elle se retrouva devant leur porte. La jeune sorcière se mit a fouiller dans son sac afin d’y prendre ses clés. Etre une sorcière n’arrangeait vraiment pas la folie des sacs a main qui avalaient toujours ce qu’on mettait dedans. Essayer d’y rajouter un sortilège d’extension indétectable et on avait la recette parfaite pour tout perdre et passer des heures a retrouver quelque chose, l’erreur ultime étant d’y mettre sa baguette aussi. Mais Ara n’était pas aussi stupide, et il était de toute façon hors de question pour elle de ne pas pouvoir attraper sans baguette en moins de trois secondes.
Aha !
Elle venait de trouver ses clés et les fit tourner dans le verrou avant de pousser silencieusement la porte. Elle allait rentrer dans l’appartement quand un éclat de rire et de bruit de pas la firent se paralyser. Elle connaissait cet éclat de rire, et elle adorait, autant qu’elle haïssait au plus haut point l’entendre. Charlie était la…. Charlie… Un mètre quatre d’horreur et de crises assurées. On aurait pu croire que Charlie était un garçon, ce qui l’aurait surement arrangée, mais non. Charlie n’était qu’un surnom pour Charlotte, prénom affreux au possible, mais on ne lui avait pas demandé son avis, qui était entrée dans leur vie il y a cinq ans et demi, mais qui n’en faisait vraiment parti que depuis un peu plus d’un an. Ara ne pouvait pas mentir, cette gamine était adorable et avait un véritable potentiel. Elle était intelligente et la magie coulait pleinement dans ses veines, Ara le savait, et même si Arthur l’ignorait, elle s’entendait parfaitement avec elle. Malheureusement pour elle, elle n’était pas née Runcorn mais Freinstreed, et malheureusement pour elle, pas du bon coté des Freinstreed. Elle était la nièce d’Arthur, et celui-ci l’adorait, surement parce que ca le rapprochait de sa famille, et c’est ce que Ara détestait. Plus elle passait de temps chez eux, et Morgan ce qu’elle pouvait en passer, au point d’avoir sa propre chambre, plus Ara la haïssait. Où plutôt elle haïssait le fait qu’elle reliait son fiancé à sa famille. La jeune femme soupira et claqua violement la porte derrière elle avant d’accrocher sa cape au crochet de l’entrée et de déposer son sac sur la commode. Ses talons claquèrent sur le parquet alors qu’elle se dirigeait vers la cuisine. Elle savait qu’ils étaient la, ils étaient toujours la.
Qu’est ce qu’elle fait la ?
Tout dans la subtilité et la chaleur… Comme a son habitude.
Ce n'était pas un jour comme les autres, c'était un de ces rares jours où on lui accordait ne serait ce qu'un peu de liberté, où il n'était pas assujettis au contrainte de son métier. On l'oubliait durant un jour, on ne faisant pas appel à lui même pour une urgence. C'était un de ces jours où il pouvait prévoir quelque chose sans que l'on vienne le déranger, mais en général, durant ces rares journées où il n'avait pas besoin d'enfiler sa cape blanche, Arthur trouvait toujours le moyen de trouver une activité en lien avec son travail. Ce n'était pas tant parce qu'il était une sorte de bourreau de travail, il aimait juste ce qu'il faisait, il adorait passer des heures dans la cuisine à concocter des potions, assis à son bureau à écrire des recettes comportant un nombre d'ingrédients incalculable dont les noms semblaient sortir des livres traitant des légendes venante de toute part dont raffolait Ara. C'était une passion, une immense passion, quelque chose qu'il avait toujours eu dans le sang, il ne le tenait pas de son père qui prônait absolument la suprématie du sortilège, mais de sa mère, elle qui avait passé de longues heures dans la cuisine à coté de l'âtre, surveillant sa marmite, faisant tourner l'immense cuillère à l'aide de sa baguette, tout en lisant les instructions inscrites dans son énormes livre relié de cuir. Ce livre, c'était le manifeste des potions de la famille Freinsteed, il regroupait tout ce que l'on devait savoir faire quand on se voulait être un maître des potions digne de ce nom. Arthur avait passé toute son enfance à en feuilleté les pages, toutes son adolescence à en maîtriser le contenu, et désormais, il pouvait se targuer, avec toute sa fierté, toute son orgueil, d'avoir plus de connaissances que toutes les pages de ce grimoire réunit. Et depuis le moment où elle avait claqué la porte derrière elle, il s'était décidé à œuvrer de la même façon qu'à son habitude. Il se levait, se lavait, s'habiller, lisait les dernières nouvelles sur la gazette du sorcier. Rien ne changeais vraiment, sur la première il y avait un homme qui se débattait entre les bras de deux aurors. Ce n'était pas le genre à se débattre parce qu'il voulait s'enfuir, c'était le genre de gestes dont on usait quand on empêchait quelqu'un d'aller là où il voulait. Des larmes roulaient sur les joues de cet homme, et ces cris muets semblaient bien plus empreint de douleurs que de frustration. Tout prenait son sens quand on lisait les gros titres, et l'horreur s'affichait sans détour quand on comprenait qu'une nouvelle famille de sorciers avaient tout bonnement était éradiqué. Une personne normale aurait dû éprouver du dégoût en lisant les quelques lignes, mais Arthur n'était pas de ces gens du commun, de ceux qui pouvait éprouver l'horreur, de ceux qui pouvaient avoir un peu de scrupules, et c'était un sourire, mince, cruel, glacial qui avait fait son apparition aux commissures de ses lèvres dévoilant à peine la blancheur de ses dents. Il aurait dû après sa lecture refermé son journal, et s'atteler à ses activités de la journée, activités dont il avait d'ailleurs noté la teneur sur un morceau de papier qu'il gardait précieusement dans la poche de son pantalon ; il en avait marqué le moindre détail durant toute la semaine qui venait de s'écouler. Mais tout cela, tous ses beaux projets d'une journée bien occupée avaient prit fin au moment même où à sa porte avait résonné trois coups. Il s'était demandé s'il ne devait pas faire le mort, il avait hésité à aller ouvrir la porte, mais on s'était de nouveau acharné sur le bois massif de la porte, et une voix étouffée s'était faite entendre. « Arthur je sais que tu es là ! Maman me l'a dit ! Et je sais que tu ne sors pas quand tu as un jour de congés ! », cette voix il la connaissait, il ne pouvait pas l'ignorer, il l'avait entendu une grande partie de sa vie, il l'avait entendue suraiguë et prendre des tournants plus suaves. Cette voix, c'était celle de sa sœur, et même si Arthur était un de ces êtres horribles, l'amour qu'il portait à sa famille n'avait rien de feint, et parmi tous les mensonge dont il s'offrait le luxe restait toujours cette vérité. Une vérité qui dérangeait par dessus tout Ara, une vérité qu'elle tentait avec le sourire, en s'accrochant à lui de détruire, le mettant souvent dans une fâcheuse situation que ce soit au regard de sa famille ou d'Ara elle-même. Alors, il avait ouvert la porte sur sa sœur, échevelée, tenant par la main à sa fille qui s'était délivrée pour mieux passer entre les jambes d'Arthur qui n'avait su s’empêcher de soupirer face à cette vision. « Arthur j'ai vraiment besoin de toi, j'ai rendez-vous un peu partout, et la nourrice n'est pas disponible, maman non plus, je peux te laisser Charlie ?! Dis oui ! Dis oui ! », elle ne lui avait pas laissé le temps de répondre qu'elle lui embrassait déjà la joue pour s’éclipser. Un nouveau soupire, et il avait refermé la porte derrière lui pour mieux s'en retourner dans son salon, là, elle était débout sur le canapé, le regardant avec un grand sourire. Alors oui, la journée avait prit un tout autre tournant, il avait rapidement rangé ce petit morceau de papier qu'il avait écrit, ce petit bout de papier témoin de ses envies. Et il avait joué les oncles modèles avec cette petite fille, pour ça non plus il n'avait pas besoin de se forcer, il aimait particulièrement Charlie, et Charlie le lui rendait bien. Seulement, s'il ne voyait aucun problème dans le fait de s'occuper de sa nièce, il en était tout autrement de sa chère et tendre. Un simple d'oeil à la lourde pendule accroché au mur lui annonçait son arrivée proche, d'une minute à l'autre alors que Charlotte assise à la table dessinait sagement. Il lui caressait encore les cheveux tout en lui demandant ce qu'elle dessinait quand la porte s'était ouverte sur elle. Ara avait cette façon d'être qui agissait toujours sur lui de la même façon, elle l’électrisait et c'était en parti pour cela que leur relation était aussi fusionnelle qu'explosive. Les remarques n'avaient pas mis longtemps à se faire entendre. « Que veux-tu, quand une femme m'abandonne, une autre saute sur l'occasion pour prendre sa place. », en temps normal il se serait fait plus abrupte, plus virulent, mais il pense à cette petite fille qui n'a pas besoin de se noyer dans la violence d'un ménage dont elle ne fais pas partie. « Mais si la présence d'une autre femme te dérange tu peux tout aussi bien repartir d'où tu viens mon amour. Néanmoins, cela te fera certainement plaisir d'apprendre que sa mère ne devrait par tarder. ». Tout en regardant sa fiancée, il se penche une nouvelle fois vers Charlie, embrassant ses cheveux, alors qu'elle le regarde amusée par l'attention qu'il lui porte depuis que Ara est rentrée.
Elle aurait du avoir du remord, mais elle n’en avait aucun. Elle aurait du éprouver quelque chose, de l’embarras par exemple, pour faire de cette enfant le témoin, et peut-être même la raison, de l’orage qui s’annonçait. Mais elle s’en contre-fichait. La sœur d’Arthur lui avait confié sa fille, maintenant elle allait devoir vivre, encore une fois, avec les conséquences. Dire qu’Ara n’était pas appréciée par sa future belle famille était une réelle sous-estimation de la réalité. La famille Freinsteed, a l’exception de Arthur (Et encore, parfois, la question se posait), n’avait de cesse de tenter de les séparer ; mais ce n’était pas très grave, la jeune Runcorn en faisait de même. Il existait depuis toujours, ou tout du moins depuis le moment ou elle était rentrée dans la vie d’Arthur, un sacré ressentiment de leur part. Elle n’avait pas bonne influence sur lui qu’ils disaient, elle était mauvaise, sournoise et perfide ; si seulement ils se rendaient compte que ses qualificatifs la rendaient plus fière qu’énervée. Et ce sentiment c’était aggravé le jour ou elle avait refusé d’aller à l’enterrement du père d’Arthur. La seule chose qu’elle avait faite avec attention et après mure réflexion, ils le prenaient mal. Elle avait estimé que se rendre à l’enterrement de quelqu’un qu’on avait voulu voir mourir depuis le début n’était pas ce qu’il y avait de plus respectueux. Se servir d’un enfant était donc la solution qui restait, a présent, bien plus simple qu’une confrontation direct ; et c’est ce que la sœur d’Arthur essayait de faire, ou tout du moins c’est ce qu’elle pensait. Encore une fois, il ne fallait pas se tromper, Ara avait un faible pour la petite Charlie, de un parce qu’elle lui rappelait, d’une certaine façon, Arthur, et de deux, depuis qu’elle était fiancée, il fallait qu’elle reconnaisse que l’idée de fonder sa propre famille lui avait traversé le crane plus d’une fois. Si elle pouvait avoir un enfant comme Charlie, ou même avoir Charlie tout court, elle serait très certainement comblée. Mais ca, à part Charlie et elle, personne ne le savait. L’humeur d’Ara venait de sauter complètement. Toute la tendresse qu’elle avait pu éprouver il y a quelques minutes venait de s’envoler et d’être remplacée par une envie difficile à contenir de sortir sa baguette et d’aller se défouler sur quelqu’un ; sa ni-belle-ni-sœur par exemple. Elle qui avait eut envie de se blottir dans les bras de son fiancé…. C’était raté a présent ; non, maintenant elle allait devoir supporter la sœur Freinsteed qui allait sans aucun doute venir récupérer sa gamine, et suite a ca, elle allait aussi devoir supporter la nostalgie d’Arthur. C’était toujours pareil…. Plus il passait de temps avec sa famille, plus il voulait passer de temps avec eux, et ca, Ara ne le supportait pas. Sa famille le tirait en arrière, et ca depuis le début ; il aurait pu être grande et au sommet de la chaine alimentaire, mais a cause de ses parents, il était limité a être un bon sorcier, et non l’excellent qu’il aurait pu être. Et ca, elle avait beau lui dire, jamais il n’acceptait de le voir ; il se bornait a croire que sa famille était ce qu’il y avait de mieux et de plus important pour lui. A chaque fois qu’elle entendait ca, Ara avait envie de s’arracher les oreilles, elle aurait préférée être sourde plutôt que d’entendre ca. Et encore une fois, elle allait devoir se battre avec lui, essayer de lui faire comprendre qu’elle avait raison, encore et toujours. Et à choisir, elle aurait même préféré ne pas s’en prendre à la petite, après tout, elle aussi n’était qu’une victime de plus de la famille Freinsteed. Elle était donc la, dans l’encadrement de l’entrée de la cuisine, une main sur la hanche a les regarder tous les deux, attendant une réponse.
Que veux-tu, quand une femme m'abandonne, une autre saute sur l'occasion pour prendre sa place. La jeune femme le regarda, absolument pas impressionnée alors qu’un de ses fins sourcils se haussait afin de lui faire comprendre qu’à cet instant très présent, son humour ne l’amusait pas du tout. Bien au contraire même. Mais si la présence d'une autre femme te dérange tu peux tout aussi bien repartir d'où tu viens mon amour. Mon amour ? Il était sérieux la ? Ara afficha un air de mépris mélangé à du dégout. Mais il n’avait pas tord, elle aurait pu repartir d’où elle venait, ou elle aurait pu partir ailleurs, chez son frère par exemple, ou retourner au travail ; bref aller a endroit qui était tout sauf son appartement alors qu’il était rempli de joie de vivre et d’une onde, franchement écoeurant de bonté et gentillesse. Néanmoins, cela te fera certainement plaisir d'apprendre que sa mère ne devrait par tarder. Plaisir ? Vraiment Arthur ? Quand m’as-tu déjà vu être heureuse de voir ta sœur ici ? La réponse était bien simple : jamais. Elle préférait parfois s’absenter, ne serait-ce que pour aller marcher dans la rue, la nuit, en plein hiver et sous la pluie, plutôt que de la voir. Elle avait tenté de lancer des sorts ne l’atteignant qu’elle seule, mais a chaque fois il les avait découvert. Tu as raison, je vais peut-être repartir d’où je viens… Par contre, ce serait sympa de sa part qu’elle nous prévienne la prochaine fois… Et il faudrait aussi qu’elle arrête de te prendre pour son elfe de maison… Mais parfait ! Je peux annuler nos plans de ce soir, voir ta famille est teeeeellement plus important pour moi que de profiter de mon fiancé.
Elle venait de lui sortir ca, le visage puant de sarcasme, avant de retourner dans le couloir en direction de leur chambre. Si la harpie devait venir, il était hors de question qu’elle la voit comme ca.
C'était toujours plus ou moins le même problème avec Ara, quand elle n'aimait pas quelque chose elle ne s'en cachait pas. Peu important les désagréments que cela pouvait provoquer, peu important le malaise qu'elle pouvait soulever tant qu'elle annonçait haut et fort le fond de sa pensée. Et en temps normal, il ne lui en aurait pas voulu, il n'aurait pas même relevé, se contentant de faire comme s'il n'avait rien entendu, tout ça pour mieux se construire sa propre idée à l'ombre du jugement d'autrui. C'était là une des différences les plus significatives entre Ara et Arthur. Et les gens avaient bien plus tendance à accorder leur confiance à Ara parce qu'elle ne mâchait pas ses mots, parce qu'on supposait que dans sa supposée franchise, il ne pouvait y avoir que de l'honnêteté, pas un brin de malice et de malveillance. Lui, à coté d'elle semblait bien trop souvent froid, si ce n'était son coté glacial, et désagréable pour ne pas dire complètement asociale. Mais des deux, la vipère n'était pas forcement celui que l'on pouvait imaginer, Ara était celle qui pouvait vous poignarder dans le dos, tout sourire ; Arthur était moins fourbe bien qu'il restait à l'évidence un dangereux mangemort.
La cause de cette retenue était aussi une raison de plus à toutes leurs disputes, effet de cause constant au sein de leur couple. Ce lien qu'il refusait de casser, et cet éternel climat malsain, électrique, qui régnait quand elle était en présence d'un membre de la famille Freinsteed. Et si cette guerre ne cessait pas, il savait c'était aussi de se sa faute à lui, il était celui qui l'obligeait à supporter les incursions de sa mère ou encore, comme cela avait était le cas ce jour là, sa sœur dans l'univers qu'ils partageaient depuis déjà bien des années. Il était aussi celui qui disparaissait de longues journées chez sa mère quand elle commençait vraiment à user ses nerfs et à jouer avec sa patience déjà plus que limitée. Et même si ses fuites étaient devenues, au fil du temps, beaucoup moins nombreuses, il n'en restait pas moins qu'elles existaient et étaient faites pour la blesser. Oui, Ara et Arthur ne formaient pas un couple comme on pouvait en trouver un peu partout, pas vraiment de ces amoureux qui se tenaient par la main et s'embrassaient en public, bien loin de là. Aux allures de couple parfait, leur relation n'en restaient pas moins bancale, complètement déséquilibrée. S'il leur semblait évident qu'ils étaient fais l'un pour l'autre, il y avait tout de même des instants où ils faisaient tout pour se déchirer. Violence des mots, des gestes, et parfois mêmes des sentiments, tout se mélangeait jusqu'à faire bouillir son sang, cela devenait alors terrible, irréversible.
Il poussait alors un long soupir avant de murmurer au creux de l'oreille de sa nièce qu'il fallait qu'il ailler parler avec sa tante ; car bien qu'ils ne fussent pas marier, il lui avait toujours semblé plus évident de simplifier les choses pour les enfants. Arthur n'imaginait pas que Charlotte ne pouvait pas comprendre de quoi il en retournait, non, il pensait juste que moins elle en saurait, moins elle aurait à poser de question. Et Arthur avait toujours eu du mal avec les questions enfantines. Elles avaient dans leur innocence, dans leur candeur, une façon étrange de toujours viser juste. Puis, il emmêlait les cheveux de Charlie d'une de ses immenses mains sous les rires amusés de la petite fille, avant de la quitter pour, par quelques enjambées, rejoindre sa fiancée toujours positionnée dans l'encadrement de la porte. Toujours égale à elle même. Il l'attrapait par le bras, se faisant violence pour ne pas montrer ce qui le rongeait à cet instant précis, maîtrisant la force qu'il met dans cette empoignade, sans pour autant la ménager quand il la tire derrière lui, hors du salon faisant claquer la porte du couloir juste derrière eux.
Désormais, il n'y a plus entre eux qu'un petit mètre pour les séparer, un mètre c'est la distance qu'il lui faut pour être sûr et certain de ne pas craquer face à elle. Un mètre c'est aussi ce qu'il lui faut à elle pour l'enflammer un peu plus. Il la surplombe de toute sa hauteur, encadrant la jeune femme de ses deux bras, longs, musculeux. « Qu'est ce que tu veux que je fasses ? Que je fiches ma nièce dehors parce que tu es jalouses d'une petite fille ?! », sa voix se fait sifflante, pleine d'une violence qu'il a du mal à garder en lui, il pourrait hurler, mais s'il s'est donné la peine de la traîner derrière lui ce n'est pas pour tout briser d'une voix qui se ferait entendre par delà les murs. « Combien de temps ça va encore durer cette histoire ?! Je commence à en avoir assez Ara ! Je ne comptes pas me plier à chacun de tes caprices, et encore moins quand tu t'en vas bien avant que je sois réveillé, que tu passes ta journée ailleurs pour m'annoncer en rentrant que tu avais des projets. ». Il se penche un peu plus vers elle, les bras toujours de part et d'autre de son visage à elle. « On ne fait pas toujours ce que l'on veut. », et de cette remarque il en avait encore la preuve, jamais rien ne se passait comme il pouvait le souhaiter quand elle était en présence de sa famille. Jamais rien ne se déroulait pacifiquement.
Elle était fatiguée, sa journée avait vraiment été fatigante, et les vêtements qu’elle avait sur le dos depuis ce matin commençaient a très sérieusement l’agacer. A moins que ce soit le fait que sa ni-belle-ni-sœur allait débarquer a un moment. A chaque fois qu’elle savait qu’un des membres de la famille Freinsteed allait débarquer chez eux, elle avait toujours fait en sorte de porter quelque chose d’extrêmement sombre et révélateur ; ce n’est pas aujourd’hui qu’elle allait déroger à la tradition. C’était son petit plaisir, malsain comme pas deux, d’observer sur leurs visages toute la répulsion qu’elle pouvait leur causer, et tout le désespoir qu’ils avaient de voir leur fils être avec une femme comme elle. Ce n’était qu’une bande de vieilles mules, incapables de se rendre compte qu’elle était, sans se vanter, la meilleure chose qui aurait pu arriver à Arthur. Mais non, ils étaient bien trop stupides pour se rendre compte de ca, alors elle se contentait de les énerver et de répliquer, tel un miroir, chacune des expressions qu’ils prenaient sur leur visage. Ils ne l’aimaient pas ; parfait, elle ne les aimait pas non plus. La seule différence, et la était la différence suprême, c’était qu’elle, elle dormait dans le même lit qu’Arthur tous les soirs, qu’elle partageait sa vie avec lui, et que la présence du reste de la famille Freinsteed ne changeait en rien sa façon d’être. Elle avait donc quitté la cuisine pour aller dans sa chambre, ou plutôt dans leur dressing a la recherche de ses vêtements les plus indécents possibles. C’était sa façon a elle de se battre sans utiliser de baguette, ou de magie. Ce n’est pas qu’elle ne voulait pas, bien au contraire, c’est juste qu’Arthur était bien trop important pour elle, et qu’elle savait, même si ca l’énervait au possible, qu’il existait une fine, très fine barrière, qu’il ne fallait pas qu’elle franchisse. Elle s’en approchait assez souvent, et généralement, il fuyait de l’appartement pendant quelques jours, il retournait dans les robes de sa mère, avant de lui revenir. Il était toujours revenu, et elle espérait qu’il lui reviendrait toujours ; mais elle n’était pas folle ; ou pas si folle. La famille avait toujours était pour lui un sujet délicat, et ce depuis…. Toujours. Elle avait bien, il y a très longtemps alors qu’ils étaient encore a Poudlard, essayer de lui faire comprendre qu’il ne serait jamais comme son père même s’il passait une vie entière a tenter de l’imiter, et que de toute façon, jamais la père Freinsteed ne pourrait être, ne serait-ce qu’un dixième du sorcier qu’Arthur serait un jour ; mais ca, ca n’était pas passé. Et ca n’était toujours pas passé. Le rire de Charlie se fit encore une fois entendre, elle ne savait pas pourquoi cette fois-ci, et a vrai dire, elle s’en fichait. Et puis, Arthur se leva, et s’approcha d’elle. Elle le senti lui attraper le bras. Il n’y avait aucune délicatesse dans ce geste, aucune marque d’affection ; et pourtant, il n’y a aucune violence non plus ; ou si il y a, elle est maitrisée. Ara laissa un sourire s’installer sur son visage alors qu’il la tirait, hors du salon et faisant claquer les portes derrière lui. Elle l’avait énervée. Parfait. Il la posa contre le mur, l’encadrant de ses deux bras, sans pour autant s’approcher d’elle. Lentement elle lève la tête afin de le fixer dans les yeux, le même sourire, confiant et joueur, sur le visage. Il a peur de s’approcher et elle le sait. Cette distance est mise par sécurité ; s’il s’approche, il a perdu. Elle aurait pu le forcer a supprimer cet écart, mais ca ne marchait pas comme ca, elle ne jouait pas comme ca. Non, il fallait qu’il le fasse lui même, sans s’en apercevoir avant qu’il ne soit trop tard. Et même si cet écart l’occupe et la divertie, en même temps, elle ne le supporte pas ; cet écart, il est provoqué par sa famille.
Qu'est ce que tu veux que je fasses ? Que je fiches ma nièce dehors parce que tu es jalouses d'une petite fille ?!
Sa voix n’était qu’un sifflement; elle l’avait vraiment agacé. Mais qu’il était adorable quand il s’énervait et se trompait de la sorte. Un sourire, amusé traversa le visage de la jeune femme.
O Arthur….. Ce n’est pas de ta nièce dont je suis jalouse. Combien de temps ça va encore durer cette histoire ?! […] tu avais des projets. La, son regard se glaça et son visage se figea, entièrement. Il se pencha légèrement vers elle. On ne fait pas toujours ce que l'on veut. Ara posa une de ses mains sur la joue de son fiancé et resta ainsi pendant quelques secondes avant de la faire glisser sur son épaule et de le pousser avec toute sa force. O oui. Pardonne moi de devoir partir travailler, d’avoir des horaires de merde et de ne pas pouvoir prendre de jour de congé. La prochaine fois j’attendrais que tu te sois réveillé avant de partir. Non… Mieux encore… Je vais quitter mon travail, comme ca, je serai toujours la et je pourrai jouer les elfes pour ta famille. Et oui, j’avais des projets, mais encore une fois, je t’implore pardon pour avoir oser penser a quelque chose sans t’en demander la permission d’abord. Maintenant, si tu veux bien m’excuser, encore une fois, j’aimerai bien me changer…. Elle fit une pause avant de reprendre. Et jusqu’a présent Arthur… J’ai toujours fait ce que je voulais faire.