Aiden sentit qu’on le secouait et il s’enfonça davantage dans ses draps. « Buckley, debout ! T’as du travail aujourd’hui je te rappelle ! Fais-nous honneur, quoi ! » Il gémit et poussa le jeune homme qui avait osé le réveiller, avant de passer ses mains sur son visage. L’interview avec Miss Whelan, il avait failli l’oublier. Cette dernière l’avait contacté récemment car elle devait rédiger un article sur les familles de Sang-Pur, et son avis l’intéressait. C’était bien la première fois que l’avis d’Aiden intéressait quelqu’un. C’était la raison pour laquelle il avait accepté de donner cette interview au Chaudron Baveur, au cours de la matinée. Mais quand même, il aurait bien dormi plus longtemps. « C’est bon, grogna-t-il, je me lève. » Ses réponses mettaient également en jeu l’image des autres Sang-Pur, adultes comme élèves de Poudlard, et il n’était pas le seul sur les dents. Ce jour-là, on lui laissa même la priorité à la salle de bain commune, afin qu’il soit le plus présentable possible. Aiden décida de la jouer simple et sobre : il enfila un jean, un débardeur blanc par-dessus lequel il mit un léger pull noir col roulé assez moulant, ses chaussures de cuir noir et revêtit sa veste de costar. Il observa son reflet dans la glace quelques instants, satisfait de ses cheveux bruns légèrement en bataille et ses yeux bleus qui ne trahissaient pas sa fatigue passagère. Ces derniers temps, Aiden était réellement épuisé. Il devait travailler s’il voulait avoir une chance de devenir Auror comme son père, supportait difficilement sa fiancée Isalyne et le désintérêt total de son frère Daemon, il devait garder pour lui un tas de secrets lourds à porter … Il aurait parfois préféré que toutes ces tâches reviennent à un autre que lui, même si de cette manière il se sentait important. Le serpentard descendit dans la grande salle pour avaler quelque chose avant de se mettre en route, fit semblant d’écouter ce qu’on lui disait. Son esprit était ailleurs : il pensait à Alisson Whelan, à ce à quoi elle pouvait bien ressembler, quelles questions elle lui poserait.

Aiden aurait très bien pu transplaner jusqu’à Pré-au-Lard, mais il était finalement en avance et il préférait marcher. Il descendit les marches du Château et soupira d’aise quand le vent caressa son visage. Il ne faisait pas encore très chaud, mais le temps s’adoucissait très nettement en cette fin d’hiver. Le vert et argent enfonça ses mains dans ses poches pensivement en parcourant le chemin qui le séparait du petit village sorcier, mais son repos fut de courte durée car déjà une voix qu’il ne connaissait que trop bien l’interpellait. « Hé, Aiden, tu vas où ? » Isalyne. Il soupira et se retourna. « J’ai pas le temps là, je suis occupé. » répondit-il en reprenant son chemin. La blonde s’élança, suivie de ses copines, et se planta à ses côtés. « T’as rendez-vous avec une fille ? » tenta-t-elle. « Ouais. » dit-il simplement. Ce n’était pas un mensonge après tout, il avait bien rendez-vous avec une fille. Comme Isalyne continuait à lui poser des questions et qu’Aiden voyait qu’il ne s’en libérerait pas, il bifurqua brusquement dans les buissons et se transforma en chat, avant de courir le plus vite possible jusqu’au Chaudron Baveur. Isalyne et ses amies ignoraient parfaitement qu’il était un animagus, comme la plupart des élèves de Poudlard. C’était plus amusant ainsi. Il finit par atteindre sa destination et resta assis un moment à l’angle d’une maison, fixant avec intensité l’entrée du Chaudron Baveur sous sa forme animale. Comme la journaliste lui avait donné rendez-vous devant la porte, il se dit qu’elle n’était pas encore arrivée. Mais cette dernière ne tarda pas à faire son apparition : Aiden était persuadé que c’était elle. Une rousse sublime au teint pâle, habillée de façon séduisante et très féminine. Il la laissa patienter quelques secondes et s’avança gracieusement vers elle. Peu à peu le chat brun retrouva sa forme humaine et Aiden s’approcha d’un pas tout aussi félin de la jeune femme, avant de lui tendre la main. « Mademoiselle Whelan je suppose ? Aiden Buckley, ravi de faire votre connaissance. » Il sourit légèrement, observant ses yeux avec attention. Il se donnait un petit air gentleman et farouche, mais au fond il était extrêmement méfiant.

Il ouvrit la porte avec galanterie et lui proposa d’entrer. Il n’en faisait pas trop, il était naturel et respecter une femme à sa juste valeur faisait partie de ses principes. Même si chez les Buckley l’homme était Roi, pas un instant Aiden n’avait cessé de penser que ces créatures divines qu’on appelait femmes avaient un pouvoir certain sur l’homme. « Je vous en prie. » dit-il quand elle passa devant lui, et il referma la porte derrière eux. Il salua le patron d’un signe de tête et il suivit la jeune femme à une table un peu à part, afin que tous deux puissent parler tranquillement, à l’abri des oreilles indiscrètes. « Qu’est-ce que vous voulez boire ? demanda-t-il, je vais commander. » Une fois cela fait, Aiden s’installa en face d’Alisson et sourit encore, légèrement intimidé. Oui, c’était bien la première fois qu’il se retrouvait seul face à une journaliste qui attendait précisément ses réponses à lui, et pas à quelqu’un d’autre. « Je vous écoute. » déclara-t-il doucement, comme le feu vert de l’interview. Après tout, tous deux n’étaient pas là pour papotter et Aiden avait d’autres choses à faire en cette belle journée. Comme … Continuer à travailler. Finalement non, il préférait encore que l’interview dure un peu. Et puis ça lui éviterait de retomber sur Isalyne, bien que la présence de cette dernière le dérange bien moins qu’avant. Il espéra sincèrement que la blonde ne débarque pas au Chaudron Baveur et leur fonce dessus pour lui « casser son nouveau plan », ça risquerait de gâcher l’image simple et discrète qu’il essayait de se donner. Mais peut-être que ça rendrait également les Sorciers au Sang-Pur plus humains. Oui, car eux aussi avaient leurs chagrins d’amour, leurs moments de bonheur et de malheurs, leurs tracas d’adolescents. Ils avaient juste un Sang Noble, à part ça rien ne changeait. Enfin ça, c’était ce que pensait un panel très réduit de gens, les Sang-Purs ne voyaient généralement pas les choses ainsi.

Aiden se tut pour laisser Alisson parler, et il l’écoute avec attention. Le son de sa voix était agréable, doux et sincère. Il se détendit un peu : à moins que ses questions ne soient gênantes, le jeune homme n’avait rien à craindre avec elle, il en était persuadé. « Je vous en prie, ça ne me pose pas de problème. » répondit-il quand elle lui expliqua que si le tutoiement le gênait, il pouvait le lui faire remarquer. Il était encore un enfant pour elle, alors où était le problème ? Pourtant, Alisson n’avait pas l’air extrêmement âgée et il l’aurait volontiers tutoyée aussi si il avait eu l’irrespect et le courage de le faire. Il continua de l’écouter et sourit avec bienveillance, appréciant de plus en plus la jeune fille qu’il venait pourtant de rencontrer quelques minutes plus tôt. « C’est moi qui vous remercie de prendre le temps de m’écouter. » En fait, lui-même n’avait qu’une question à lui poser avant que l’interrogatoire ne commence véritablement. Il hocha la tête pour déclarer qu’il avait compris et but une gorgée de bière-au-beurre que venait de déposer le patron devant lui. « Je voudrais savoir juste une petite chose, avant que vous me posiez vos questions. Qu’est-ce que vous pensez de nous ? Je veux dire, est-ce que ça vous intéresse vraiment, ou vous faites ça seulement pour vous faire connaître ? » Il n’y avait aucune animosité dans sa voix, juste de la curiosité. Aiden voulait savoir à quel genre de journaliste il avait à faire : celui à qui il fallait mentir pour envenimer les choses, ou celui avec qui il fallait être sincère et qui n’extrapolerait pas ses paroles ? Si jamais Alisson faisait seulement ça pour la reconnaissance et qu’elle mentait, il le saurait. Il verrait une étincelle de panique dans son regard, un geste nerveux, ses joues qui rougiraient légèrement ou le timbre de sa voix qui changerait. Il but une autre gorgée et reposa sa choppe sur la table en bois, avant de jouer avec légèrement nerveusement. « Je vous laisse commencer cette fois, je suis prêt. » déclara-t-il en lui rendant son sourire devant le naturel surprenant de la jeune femme et planta ses yeux dans les siens.

Le Chaudron Baveur n’était à priori pas le genre d’endroit qu’aurait fréquenté Aiden. En fait, il n’était presque jamais venu ici, avant. Il observa la décoration du coin de l’œil, mais aussi et surtout les gens assis au comptoir ou aux différentes tables de la salle. En dehors des élèves de Poudlard, la plupart des clients semblaient renfermés, soucieux, perdus dans leurs pensées. A quoi pouvaient-ils bien penser, seuls devant leur bière-au-beurre ? Pourquoi étaient-ils là plutôt qu’avec leur famille ? Avaient-ils seulement de la famille ? Aiden se détourna de ce spectacle, évitant de se tourner du côté de la porte. Il craignait qu’Isalyne rentre et ne le voit. Il s’installa de façon à se cacher un peu plus, tout en écoutant et en répondant aux questions de la jeune femme qui s’arrêtait de temps à autre pour boire. Le Serpentard faisait de même, agréablement surpris par cette rencontre inespérée. Il se demanda un instant s’il la reverrait après cette interview, s’il aurait la chance de la recroiser de nouveau. Aiden l’espérait sincèrement, car plus le temps passait et plus sa compagnie était simple et naturelle. Il avait plaisir à regarder ses yeux couleur chocolat, ses cheveux flamboyants et son léger décolleté sur lequel il avait l’intelligence de ne pas s’attarder, jugeant la chose inappropriée à la situation. Mais qu’y pouvait-il ? Il était un homme, elle était une femme, et féminine … Il but encore une gorgée de sa boisson et décida de regarder son visage une bonne fois pour toute, plutôt que n’importe quoi d’autre. S’excuser prouverait qu’il l’avait fait, mieux valait s’abstenir. De toute façon, Aiden avait la chance de posséder une aura classe et puissante, une tenue qui prouvait son rang. Oserait-elle seulement lui faire la moindre remarque ? Il avait envie d’en savoir plus sur elle, de la connaître. Une fois l’interview terminée, il s’intéresserait davantage à elle et ce qu’elle était. Dans quelle maison était Alisson, avant de quitter Poudlard ? Pourquoi avait-elle décidé de devenir journaliste ? Avait-elle de la famille à l’école ? Etait-elle mariée ? Quel genre de personne était-elle en dehors du travail ? Cette femme l’intriguait.

Sa réponse le satisfit et Aiden acquiesça. « Ah, l’ambition … Ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Vous étiez à Serpentard ? » s’enquit-il alors, curieux mais poli. L’ambition était la principale caractéristique de sa maison, c’était ce qui les faisait avancer. On les disait dépourvus d’intelligence et de bon sens mais c’était totalement faux. Les Serpentard étaient au contraire très malins, rusés, fourbes. Ils savaient quoi faire pour avancer, pour aller toujours plus loin et se surpasser. Ils savaient comment éliminer l’adversité, même si ce n’était pas loyal. Mais ambition n’était pas synonyme de loyauté. Pourtant, Alisson Whelan, bien que visiblement déterminée à aller très loin, semblait trop douce pour être une Serpentard, pas le genre de personne qui écrase les autres sans scrupules. « Je comprends oui. Mais vous savez, par les temps qui courent, il devient de plus en plus difficile d’être uni. Ce nouveau courant de pensée incitant à la violence contre les nés-moldus se repend à une vitesse fulgurante. » dit-il pensivement. Sa famille était l’une des seules à être neutre face à la montée au pouvoir de Voldemort et ses Mangemorts. Les Buckley ne s’allieraient pas à lui et, même si ils étaient particulièrement fiers d’être des Sang-Pur, ne brutaliseraient personne en prenant comme prétexte le statut de leur sang. En fait, la journaliste avait bien fait de s’adresser à lui plutôt qu’à n’importe qui d’autre à Poudlard. A part Daemon, ses cousins, Dawn Blackwood, Alix Dolohov et les Eisenberg peut-être, qui était aussi neutre que lui sur le sujet ? Etant le plus âgé des deux familles, il était certainement le mieux placé pour parler de ce qu’il avait vu et entendu depuis sept ans. « J’ai un peu hésité oui, à vrai dire. Comme je ne vous connaissais pas, je me suis demandé si vous étiez du genre à déformer les propos des personnes que vous interviewez pour écrire ce qui vous arrange. Mais je ne regrette pas d’être là, vous avez l’air de quelqu’un d’honnête. Et comme je n’ai pas souvent mon avis à donner, j’ai sauté sur l’occasion. »

Alisson le remercia encore et Aiden esquissa un sourire charmant avant de porter la chope à ses lèvres. « Tout le plaisir est pour moi. Quant à votre réponse, elle me satisfait tout à fait et je vous remercie de votre sincérité. Je vous laisse poser les vôtres maintenant, excusez-moi de vous avoir interrompue. » C’était Alisson qui lui avait proposé de poser des questions si il le désirait, mais il avait assez retardé l’interview comme ça. Quoi qu’il en soit, Aiden était ravi que la jeune femme prenne le temps de lui répondre sans le brusquer, sans paraître agacée ou impatiente. Ainsi elle mettait les gens qu’elle interrogeait à l’aise. Toute son appréhension disparut et il se sentit bien en sa compagnie, quelque soit l’issue de l’interview. Il se demanda alors ce qu’en penserait son père quand il verrait l’article, dans le journal. L’Auror ne ratait pas un article, surtout si cela concernait les Sang-Pur. Il n’avait pas osé lui dire que Miss Whelan l’avait invité à répondre à des questions, soucieux de sa réaction. Si son père n’était pas violent ou excessif, Aiden avait toujours eu peur de lui, ainsi que de sa mère. Etait-ce une habitude chez les Sang-Pur d’avoir peur de leurs parents ? Il fallait croire. Est-ce que les enfants d’Isalyne et lui auraient peur, plus tard ? Cette pensée lui arrache un frisson et une moue penaude. Si il y avait bien une chose qu’Aiden ne voulait pas, c’était que sa progéniture se sente mal à la maison. Il sortit de ses pensées et reporta son attention sur Alisson. En dehors de lui, connaissait-elle des Sang-Pur ? Entre deux questions, il se permit de lui demander sans se départir de son respect : « Est-ce qu’à part moi, vous connaissez d’autres Sang-Pur ? Personnellement, je veux dire. » Aiden connaissait la plupart d’entre eux, si ce n’était tous. Les soirées mondaines et autres repas qui faisaient davantage penser à des clubs sectaires très privés qu’à de joyeuses réunions de famille lui avaient permis de rencontrer la plupart de ces sorciers, et Poudlard avait fait le reste. Il s’entendait bien avec bon nombre de ces enfants, et notamment les plus jeunes. Finalement, peu d’entre eux étaient à Serpentard et c’était sans doute une bonne chose.

Aiden fit un petit signe de tête respectueux quand Alisson déclara que ce n’était pas grave qu’il l’interrompe. Oui, c’était plus une discussion qu’une interview, ce qui le mettait d’autant plus à l’aise. Ainsi ils échangeaient comme deux personnes vouées à devenir amies et Miss Whelan pourrait glaner des informations en même temps. « Si cela ne vous pose pas de problème ou ne vous fais pas perdre de temps de venir à Poudlard pour cela, ce sera avec plaisir. » Il se garda bien de préciser que ce serait un plaisir de la revoir, préférant parler travail que vie privée, pour l’instant. Il l’écouta attentivement, buvant chacun de ses paroles. Alisson avait le don de transformer ses discours pratiques en moments intéressants. D’habitude, Aiden se moquait des filles qui parlaient beaucoup, les méprisait. Or il avait tout sauf envie de mépriser cette femme, fasciné par sa façon d’être et de penser. « Je fais partie des rares Sang-Pur neutres sur le sujet. Je suis fier de mes origines, fier d’être un Buckley, fier de faire partie de l’une de ces familles. Mais contrairement à bon nombre d’autres familles, je ne méprise pas les autres parce qu’ils ont du sang moldu. Je me moque éperdument de ce qui coule dans leurs veines. » répondit-il après une brève hésitation. « Le fait qu’ils soient maltraités m’a toujours révolté. Je vais être honnête : je n’ai rien fait pour empêcher ça. Je me suis souvent contenté d’observer en silence. Mais jamais je ne blesserai quelqu’un moi-même. En fait, la plupart des élèves de Poudlard sont influencés par leurs parents. Et leurs parents, par la montée au pouvoir des sorciers extrémistes. Sans eux, cette violence n’existerait pas. » Aiden se garda bien de préciser de qui il parlait, sachant pertinemment qu’il avait déjà commencé à s’attirer des ennuis. Mais il voulait qu’Alisson comprenne que les Sang-Pur n’étaient pas fondamentalement mauvais, et qu’ils ne s’en prenaient pas aux nés-moldus ou sang-mêlés par hasard. « Vous avez l’air d’avoir apprécié votre scolarité à Poudlard ! Je lirai l’article avec grand plaisir ! » dit-il joyeusement. Aiden observa que le visage d’Alisson s’illuminait parfois, à l’évocation de ce nom. Lui-même serait malheureux de quitter l’école, se rappellerait toute sa vie de ces sept merveilleuses années.

Le jeune homme tapota son doigt sur ses lèvres, pensivement. « Peut-être que vous devriez interviewer un autre Sang-Pur différent de moi pour vous faire une idée. Mon seul témoignage ne suffira pas à vous faire une idée complète sur nous. Je peux vous conseiller mon frère Daemon, ou Isalyne et Merida Eisenberg. » Il aurait aussi bien pu lui conseiller Dawn, mais l’avis de cette dernière rejoignait largement le sien concernant leur communauté très fermée. Le fait qu’il soit le seul n’était pas gênant en soit, mais les gens ne se contenteraient pas forcément du témoignage d’une seule personne. Il but une nouvelle gorgée de bière au beurre, profitant de ces quelques secondes de silence pour se remettre les idées en place. Il observait avec amusement Alisson écrire sur le carnet comme une moldue, se disant qu’elle irait beaucoup plus vite avec une plume à papote. Cette jeune femme n’arrêtait pas de l’étonner et Aiden regrettait de moins en moins de la connaître. « Je pense que vous avez un véritable potentiel en tant que journaliste, déclara-t-il avec un sourire, je ne regrette pas d’être là. Vous savez mettre les gens à l’aise, c’est bien. J’espère sincèrement que vous aurez la reconnaissance que vous méritez. » D’habitude, les journalistes avaient le don de lui foutre les boules. Il se souvenait de ce jour-là au Ministère de la Magie, alors qu’il s’y était rendu avec son père. Un bureau était sous l’emprise d’un sort qui faisait tomber la pluie sur les documents importants et seulement là. Le journaliste qui avait interrogé son père avait déformé ses propos. Le lendemain, dans le journal, on pouvait lire qu’une tornade avait anéanti des centaines d’heures de travail et des documents importants concernant une invasion de troll dans les rues de Londres. Aiden avait toujours gardé cette image des journalistes. Mais Alisson venait de lui prouver qu’il n’y avait que les idiots qui ne changeaient pas d’avis. Et être à Serpentard ne signifiait pas forcément être idiot.