Quitter les bureaux pour Enoch c'est quelque chose de rare. Il n'aime pas se mêler aux autres, il se sent souvent épié par les gens et il n'a généralement rien à faire en dehors de travailler. Les raisons pour lesquelles il se retrouve dehors sont diverses et rares. Enfin, aujourd'hui, quoi qu'il en soit malgré cette légère pluie, il est en train de marcher, d'un pas sûr. Une longue cape noire pour se protéger de la pluie. C'est souvent comme ça dans la région. C'est un temps normal et pourtant, jamais il n'a beaucoup connu la pluie, il a toujours été un homme de l'intérieur, sauf pour les quelques affaires qu'il a eu à avoir dehors lorsqu'il n'était pas chef du bureau des aurors. Il s'arrête un instant de marcher pour lever son visage et observer le ciel gris. Enoch avait quelques courses à faire pour créer quelques potions, pour cette nuit. Il est déjà assez tard d'ailleurs, il n'y a pas beaucoup de lumière dans la ville. Enoch soupire doucement repensant à tout ce qu'il se passe en ce moment, les problèmes qu'ils ont au bureau, les recherches qu'ils doivent faire, les missions qu'ils doivent monter tout cela sans pour autant avoir des résultats. Il n'y a rien pour le moment, seulement des pistes, des idées, des noms, rien de plus. Pas de preuves concrètes, pas de quoi attaquer des gens pour les mettre derrière les barreaux. Ce n'est donc rien. Tout ce qu'ils sont en train de faire semble être vain, un combat dont ils ne seront pas les vainqueurs, mais certainement ceux de la prochaine génération, qui sait. Il faudrait les préparer, faire des choses pour leur donner une certaine conscience. Mais personne ne va le faire, personne ne veut se mouiller là dedans, on ne sait jamais ce qu'il peu se produire, la vie semble si futile en ce moment. Il n'y aurait normalement pas le temps pour ses pensées, si Enoch s'écoutait, il passerait son temps à travailler, il donnerait sa santé à ma cause, peut-être même sa raison. La dernière visite de Styx dans son bureau lui a permit un peu de décompresser, il a passé sa nuit à travailler sur les quelques filets qu'il avait mit dans sa pensine. C'était intéressant, ça le changeait de l'habitude. Styx lui permet sans qu'il le sache de se reposer un peu, de se décrisper, de quitter l'espace de quelques minutes, cette crainte de se retrouver en tant que corps inerte et sans vie. La mot au tournant. Reprenant sa marche, le directeur du bureau des aurors s'avance et jette un coup d'oeil sur les côtés avant de prendre son virage et de s'avancer, mais manifestement, la personne en face de lui n'a pas prit la peine de regarder si quelqu'un arrivait. Il glisse sa main sur son bras droit qu'il enserre doucement afin que la jeune femme qu'il vient de percuter ne tombe pas à terre. Ayant une tête de plus qu'elle, il la toise du regard et la maintient. Dévoilant son visage, ses cheveux noirs en bataille, il l'observe, un sourcil volontairement haussé, intrigué de savoir ce qui fait qu'elle ne regarde pas ou elle marche. Enoch ne comprend pas comment les gens ne peuvent pas se méfier, peut-être est-il trop paranoïaque, mais tout de même, on peut croire tout le monde ici, mais surtout, n'importe qui. « Vous devriez user de vos yeux pour regarder où vous allez mademoiselle. » Il dit cela ayant remarqué qu'elle avait ses mains devant ses yeux, sans doute pour une bonne raison, mais manifestement, elle l'a fait au mauvais moment. Elle est trop ailleurs. Il est tard, la pluie commence à réellement tomber, ce ne sont plus que les quelques gouttes d'avant. Le ciel est couvert et s'assombrit de plus en plus. Enoch finit par lâcher son bras ne voulant pas d'une femme qui se braque encore et qui commence à crier, on ne sait jamais comment la gente féminine peut réagir à ce genre de gestes. Il attend une réaction de la jeune femme avant de reprendre son chemin.

Il fallait qu'il tombe sur quelqu'un avant d'enfin pouvoir mettre les pieds sous son bureau et travailler. C'est toujours dans les moments où l'on a le moins besoin de rencontrer des gens, de les bousculer que cela se produit. Il est d'évidence que cette jeune femme n'a pas fait exprès de le percuter, à moins qu'elle soit plus maline qu'elle en a l'air et qu'elle lui vole des affaires dans ses poches en même temps qu'elle le percute. Mais elle n'a pas l'allure d'une voleuse et la vue de ses yeux brillants prouve qu'elle n'est pas là pour voler, mais qu'elle doit être, comme toutes ses jeunes femmes, quelqu'un qui est chagriné par quelque chose. Futiles sont les choses auxquelles les femmes portent une attention, ou même les hommes en général, il ne savent pas ce qu'il se passe dans l'ombre et préfèrent se poser sur leurs problèmes qui ne sont qu'une infime partie de ce qui va les guider vers leur avenir. Enoch secoue la tête de gauche à droite, lascivement, ce n'est pas de l’énervement, c'est de l'agacement qu'il a envers cette jeune femme, peut-être même un peu de pitié, elle est jeune, elle a l'air perdue et elle pleure. C'est une cible facile pour tous ceux qui veulent s'amuser un peu et qui ont un tantinet de mauvaises ondes en eux. Enoch n'est pas un homme sans cœur même si là, il semble comme froid. Ce n'est pas un monstre, il ne faut pas se méfier de lui. Cette fois, cette jeune femme est tombée sur un gentil, mais peut-être que la prochaine fois, elle aura largement moins de chances et il serait temps qu'elle réfléchisse un peu. Il faut avouer qu'Enoch est un peu paranoïaque à cause de ses recherches, mais c’est pour le biens des autres que parfois, il se trouve sur-protecteur. « Je me doute que ce n'était pas votre intention de me percuter. » Il dit cela avec un pointe d'agacement et il se permet de rouler des yeux avant d'ajouter. « Vous permettez que je vous raccompagne ? Vous m'avez l'air perdue et comme vous le dites, vous êtes dans vos pensées. Vous devriez faire plus attention. » Il ne s'étale pas non plus dans ses paroles, celles-là ne sont ni trop précises, ni trop vagues. Il espère qu'elle va accepter, non pas qu'il veuille passer un peu de compagnie avec une femme, mais juste qu'il veut qu'elle rentre chez elle, saine et sauve. Personne ne sait sur qui ils peuvent tomber à cette heure là et Merlin sait qu'Enoch est un excellent sorcier, il pourra la défendre si il le faut. Il espère qu'il n'aura pas à le faire. Il observe la jeune femme, haussant un sourcil pendant qu'elle ramasse un collier, il se demande d'ailleurs ce que celui-ci faisait par terre parce qu'il ne l'a pas vu tomber, enfin ce n'est pas le problème. Le chef du bureau des aurors attend sagement sa réponse. Enoch n'a pas l'habitude d'agir de la sorte avec les gens qu'il croise, c'est tout nouveau pour lui, mais il s'est investi d'une mission depuis peu, celle d'aider les gens, de les sauver de ce qu'il va certainement se produire. La lutte contre les mangemorts avec un combat de grande envergure et qui pourtant ne concerne que très peu de personnes, certes elles sont expérimentées, mais elles sont en un comité réduit qui n'est certainement pas de taille. La terreur ne doit pas arriver de sitôt c'est ce qu'essaye de se persuader le chef, mais c'est parfois difficile. On ne sait pas où sont les mangemorts, ce qu'ils font, personne ne les connaît tous, il doit y en avoir des tonnes encore. Rien que l'homme au coin de la rue, sur la gauche, à l'angle, vêtu de sa cape noire, on pourrait se poser des questions sur ses intentions, sur ce qu'il est réellement. C'est réellement difficile de savoir ce qu'il se passe dans ce monde en ce moment, c'est de plus en plus compliqué, les rapports de Styx sont de plus en plus alarmant. Il y a de quoi avoir peur et porter cette peur sur une paire d'épaules, c'est difficile. Ce n'est pas donné à tout le monde.

La faiblesse n'est bien évidemment pas un atout dans le monde ou ils vivent en ce moment, il faut rester fort et surtout se préparer à tout, certes personne ne le fait, parce que peu sont au courant, mais il faut absolument se méfier des autres. Enoch se méfie des gens, mais il le fait certainement de trop, il passe son temps à ça, à les regarder de travers, à tenter de comprendre ce qu'il se passe dans leur tête. C'est certainement son travail qui le fait agir de la sorte. Là, c'est un tout petit peu différent étant donné qu'il sait que cette femme n'a pas de mauvaises intentions, il se doit simplement de la protéger, de la raccompagner chez elle, puis de s'en aller par la suite et de retourner dans les bureaux s'occuper des papiers. Il n'est pas là pour faire la nounou, ce n'est pas son travail, il ne peut guère sauver tout le monde étant donné qu'il ne peut même pas se sauver lui-même, il n'en est pas sur du tout. Donc, il ne peut pas être là, toujours pour tout le monde, d'autant plus que tous ne lui font pas confiance, son physique ne joue pas souvent en sa faveur, sa froideur aussi, bien qu'il essaye de faire des efforts. Enoch n'est pas la personne à qui on a envie de parler, à qui on a envie de raconter sa journée parce qu'on a toujours l'impression de l'ennuyer lorsqu'on lui parle. Les personnes qui ne le connaissent pas ne peuvent pas comprendre. Enoch hausse un sourcil lorsqu'elle lui propose de l'inviter à boire chez elle. Il ne sait pas quoi répondre dans un premier temps, parce que d'un côté une tasse de thé ne lui ferait pas de mal, mais d'un autre côté, il ne la connait pas et il a pas mal de choses à régler plus tard. Il se pince les lèvres avant de daigner répondre. "Je suis désolé, mais je crois que je vais devoir refuser, j'ai beaucoup de travail encore à faire et je ne veux pas vous déranger." Il hoche la tête de haut en bas, se redressant pour avoir l'air encore plus droit, se donnant un air plus officiel. Elle ne doit donc pas savoir qui est réellement Enoch. Il a bien noté qu'il n'y avait pas d’ambiguïté dans sa demande, il n'a jamais de demandes... C'est certainement ça qui le rend moins méfiant sur son invitation, là c'est certainement pour le remercier de la raccompagner et non pas pour plus. Enoch sait que les gens ne l'aime pas. Il continue de marcher à ses côtés lançant un regard de temps à autre autour d'eux. Ce n'est pas de la paranoïa, mais de la méfiance. Vu l'heure, on ne sait clairement pas sur qui on peut tomber. Il est certainement trop inquiet, parce que personne ne va les attaquer comme ça, les mangemorts doivent bien savoir qui il est et ne voudront pas le tuer comme ça, d'un seul coup et ainsi créer un scandale au ministère. La main sur sa baguette en dessous de sa longue cape, il reste proche de la jeune femme pour être certain que tout se passe dans les meilleures conditions possibles.

Spoiler:

Heureusement que son refus passe bien, Enoch a parfois peur que les femmes s'emballent lorsqu'il refuse, parce que même si ce n'est pas un homme qui n'a pas de succès, cela ne lui empêche pas de croiser des demoiselles courageuses, parce que c'est ce qu'elles sont. Enoch préfère les hommes aux femmes, c'est déjà un point qu'il faut éclaircir et il n'aime pas qu'on vienne le voir dans le but de se faire draguer, sa paranoïa le fait mal réagir parfois, cependant, c'est plus les autres qui le prennent mal. Enoch c'est le roi des refus. Enfin bref, la jeune femme ne le prend pas mal, mais elle ne devait pas non plus s'attendre à une réponse positive. Elle n'avait pas l'air sur d'elle ne lui demandant de venir boire un verre chez lui, c'était plus de la politesse qu'autre chose. Elle ne désire qu'être seule pour le moment et ça se lit dans son comportement. Enoch n'est pas le boulet qui veut l'occuper, mais il veut lui permettre justement de pouvoir se retrouver seule chez elle et de penser sur ce qu'elle a à penser. La raccompagner qu'il ne lui arrive rien, c'est tout. Le chef du bureaux des aurors marche à ses côtés, il ne sait guère ou ils vont, mais il essaye de se repérer lui pour rentrer après, marcher seul en lui fera pas de mal non plus, bien qu'il veuille retourner au plus vite dans ses bureaux. Non pas que sa compagnie ne lui plaise pas, mais ses problèmes à elle ne sont définitivement pas aussi importants que les siens, malheureusement. La jeune femme l’interpelle cependant en parlent d'elle comme d'une compagnie peur recommandée. Sa curiosité est piquée à vif. Il la laisse cependant continuer et la laisse le guider à travers le rues. Il reste silencieux un instant avant de reprendre la parole. « Sans paraître déplacé, je ne comprends pas comment vous pouvez parler de vois comme une compagnie peu recommandée, je trouve justement que c'est le contraire. Certes vous m'avez percuté, mais ça arrive à tout le monde. Vous ne semblez pas au mieux de votre forme, mais je peux vous assurer que vous n'êtes pas une compagnie de ce genre là, croyez-moi... » Il termine sa phrase en baissant la tête, bien entendu qu'il sait de quoi il parle, sinon il n'oserait pas le lui dire comme ça, quoi que, ici ça passe plus pour un compliment qu'autre chose, elle va certainement trouver ça agréable et il espère que ça va la faire sourire un peu plus. Cependant, il ne veut pas non plus qu'elle se laisse aller, ce n'est pas parce que lui est un gentil inconnu qu'elle va tout le temps tomber sur des gens comme lui. Certaines personnes se seraient déjà énervés rien que pour avoir été percutés. Enfin bref, il n'est pas là non plus pour lui apprendre à se défendre, elle doit bien le savoir toute seule. Enoch ne peut pas aider tout le monde, il faut qu'il arrive à se graver ça dans la tête, sinon, il ne va jamais avancer. Il secoue doucement sa tête et rester à ses côtés, il la laisser lui répondre si elle en a envie, mais si elle veut rester silencieuse le reste du chemin, c'est son choix, c'est elle qui guide en plus. Enoch ne fait que repérer des noms de rues pour son retour.

Enoch se permet lui aussi de sourire lorsqu’il remarque celui de la jeune femme, rares sont les fois ou il daigne sourire, parfois certains trouvent qu'il ne sait même pas sourire, d'autant plus que la forme de ses lèvres est assez particulière alors on peut le comprendre. Bref, il se sent un peu mieux de la voir sourire, c'est bizarre parce qu'il semble passer par toutes les émotions connues avec cette jeune femme. Il n'a pas souvent affaire à différentes émotions aussi contradictoires avec une même personne à la fois. C'est peut-être un peu pour ça que les femmes sont des personnes compliquées. Il n'a guère l'habitude d'avoir de longues discussions avec celles-ci. Il y a d'ailleurs peu de femmes qui travaillent avec lui dans le bureaux des aurors, ou alors, elles sont cantonnées à des postes peu glorieux, comme l'est sa secrétaire, certes, elle n'est pas très intelligente, mais tout de même. Des femmes aussi bonnes que les hommes au duel de baguettes, ça existe et pas qu'un peu. Lors des tests pour devenir un auror et entrer dans l'équipe, il y a eu des tests avec des femmes, celles-ci se sont montrées brillantes, mais souvent pour elles, ce qui fautait, c'était tout le domaine du psychologique et puis, la question qui tuait tout, est-ce que vous désirez être mère ? Si la réponse était positive, elles n'entraient pas dans l'équipe. C'est comme, mais c'est comme ça. Surtout avec cette période, les choix ont été difficiles parce qu'ils ne voulaient prendre que les meilleurs et maintenant que c'est Enoch qui gère ça, il faut partit de l'élite des élites pour entrer. Enfin, ce n'est pas le sujet pour le moment en effet, la jeune femme se met à lui répondre et Enoch se sent légèrement mal d'avoir lancé le sujet. Alors comme ça, elle vient de perdre quelqu'un, peut-être dans sa famille ou alors un ami proche... Il n'en sait rien. Enoch se pince les lèvres doucement et comprend donc pourquoi elle a l'air aussi triste et dans les nuages. Il se rend compte alors qu'il n'a pas été des plus agréables au début de leur conversation, elle n'a pas l'air de lui en tenir rigueur et c'est tant mieux. Le chef du bureau des aurors la regarde pendant quelques secondes avant de prendre la parole, coupant le silence qui commençait à s'installer. « Je suis désolé. Je ne pouvais pas savoir, mais je comprends désormais pourquoi vous étiez comme ça. Cependant, laissez-moi vous donner un conseil, ne vous baladez plus comme ça, seule, surtout dans les heures là. On ne sait jamais, si comme vous dites, vous êtes en dehors de la réalité, on ne sait guère ce qu'il peut vous arriver... » Tout ce qu'il dit reste un tantinet vague afin qu'elle ne se pose pas plus de questions que cela, mais si elle est réellement hors de la réalité, elle ne fera même pas attention, elle ne fera qu'assimiler le conseil, parce qu'elle n'est pas bête et qu'elle va faire attention à elle. Enoch commence a un peu plus apprécier sa compagnie, la conversation ne tourne pas en rond comme il le présageait au départ, il a de l’intérêt à formuler ses mots pour la guider.