S’il y a bien une chose que je déteste à Poudlard, c’est le temps pluvieux qu’il y règne, particulièrement durant l’automne. Chanceuse comme je l’étais, j’étais partie faire un tour dans le parc, lorsqu’une averse à pointée le bout de son nez subitement. Je me retrouvais donc trempée et morte de froid. Une bande de première année passèrent en courant devant moi, s’abritant sous leur cartable. J’aurais pu faire de même, mais je suis tout de même Jamie-Hope Delaney et j’ai une réputation à soigner, je n’ai pas envie que la moitié de l’école me voit courir comme une abrutie pour m’abriter de la pluie, je ne suis pas en sucre après tout. Je rentrai dans l’enceinte du château lorsque j’aperçu mon reflet dans une des fenêtres. Mes vêtements étaient trempés, mes cheveux dégoulinaient et mon maquillage avait coulait ce qui me faisait ainsi ressemblait à un panda. Génial ! Je lâchai un long soupir avant de prendre la direction des toilettes des filles. J’espérai ne croiser personne en chemin, surtout pas Marshall car je n’avais pas très envie qu’il me voit dans cet état. Par chance, les couloirs étaient pratiquement déserts, la plupart des élèves devaient s’être réfugiés à la bibliothèque ou dans leur salle commune. En parlant de Marshall, cela faisait quelques jours que nous ne nous étions pas vu, en dehors des cours et je devais l’admettre, il me manquait. Si cela ne tenait qu’à moi, je passerais mes journées entières avec lui, évidemment, cela était loin d’être possible. Tout d’abord parce que nous avions cours, et puis parce que lui n’avait peut-être pas envie de passer ses journées avec moi…

J’arrivai enfin dans les toilettes féminins, m’installai devant un des miroirs, sortis ma baguette et effectua un sort afin de me sécher. Une fois cela terminé, je sortis de mon sac de cours ma petite trousse de toilettes ou je rangeais mon maquillage. Certaines filles utilisaient un simple sort pour embellir leur visage mais ce n’était pas mon cas, j’aimais prendre ces cinq petites minutes pour appliquer moi-même mon maquillage. Mon frère à tendance à dire que c’est l’une de mes habitudes de moldue, ce à quoi je lui répondais que nous étions des nés moldus. Bien évidemment, il esquivait ma réponse et se contentait de me répondre par un regard assassin, comme si cela allait changer quoi que ce soit à nos origines. Je me lançai un dernier regard, cheveux châtains frisés, yeux verts brillants, lèvres pulpeuses… L’image que me reflétait le miroir me satisfaisait parfaitement. Je profitai du fait d’être dans les toilettes pour aller me soulager d’un besoin naturel. C’est à cet instant qu’un groupe de fille arriva en chahutant bruyamment. Leurs conversations ne m’intéressaient pas lorsque j’entendis un nom qui attira mon attention. « Olive Jenkins. » La personne que j’adorais le plus de château c’était bien Olive. Si je devais la qualifier, je dirais sans doute qu’elle est ma meilleure amie. Malgré le fait que nous soyons issues de milieux totalement différents, nos caractères sont eux, bien similaires. Olive c’est la fille qui dit tout haut ce qu’elle pense, aussi impulsive que moi, et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Il y avait deux possibilités, que l’on s’adore ou que l’on se déteste, heureusement ce fut la première possibilité. A nous deux, nous formons le duo infernal de Poudlard. Les deux lionnes que tout le monde connait, admire, déteste, redoute, désire. Bref, nous sommes très loin de passer inaperçu !

Je sortis immédiatement de la cabine que j’occupais pour me retrouver face à une demi-dizaine de troisième année qui arrêtèrent brusquement leur conversation lorsqu’elles me virent. « Excusez-moi de couper votre conversation, qu’est-ce que vous disiez à propos d’Olive Jenkins ? » Un long silence s’installa. Bien évidemment, elles m’avaient reconnus et mon amitié avec Olive était connue de tous. « Bon écoutez, je vous ai entendu parler d’elle ça ne sert à rien de nier. Juste un conseil ; évitez de propager des ragots sur mes amies. J’espère avoir été clair. » Devant leur airs apeurés je quittai la pièce, amusée et agacée par leurs attitudes. Être populaire présentait ses avantages, mais aussi ses inconvénients et les ragots en faisaient partis. J’en avais encore fait la constatation lorsqu’une rumeur selon laquelle je sortais avec Marshall était parvenue aux oreilles de mon frère…

Je m’apprêtai à rejoindre la salle commune des rouges et or lorsque j’aperçu au bout du couloir une chevelure rouge éclatante. J’esquissai un sourire en reconnaissant mon amie. « Olive ! » J’accélérai le pas pour la rejoindre et lui lançai « Salut toi ! Comment tu vas ?» J’étais comme toujours ravie de retrouver Olive, elle représentait à mes yeux la sœur que je n’ai jamais eu la chance d’avoir.

Olive s'empressa de prendre ses affaires pour aller en potions. C'est pas qu'elle n'aimait pas cette matière, elle l'adorait même, mais à la simple idée de devoir sortir avec le mal de gorge qu'elle avait, lui faisait rouler les yeux. Elle attrapa sa sacoche et sortit dehors, mais elle fit rapidement un pas de recule. Il pleuvait des codes et elle n'avait pas envie de se tremper alors qu'elle couvait déjà quelque chose. La jeune Gryffondor prit son courage à deux mains et mit son sac sur sa tête et se dirigea vers les cachots, où elle s'assit sur un des bancs contre les murs froids et inquiétants du château. Il fallait absolument qu'elle se sèche sinon elle allait attraper la mort, et il valait mieux éviter, puisque le bal approchait à grand pas et que pour rien au monde elle n'avait envie de louper cet événement. De plus elle avait son cavalier et elle l'adorait et savait déjà à l'avance qu'ils allaient bien s'amuser puisque c'était Théodore et qu'il était plutôt sur la même longueur d'onde qu'Olive. La jeune fille sourit, elle pensait au moment où elle devrait annoncer à ses parents qu'elle n'irait pas au bal avec son fiancé, mais avec un autre. Après tout c'était son choix et elle n'était pas toujours avec Dragan après tout, il insupportait, mais en y réfléchissant bien, ça l'embêtait pas mal qu'il y aille avec une autre fille .. Mais bien sur elle ne comptait l'avouer à personne, c'était son secret à elle et ça ne voulait certainement rien dire ! Elle attendit encore quelques minutes devant la classe puis fut interpellé par quelqu'un :

-Olive !

La jeune rousse se retourna et vit un garçon de sa classe, elle ne lui avait jamais vraiment parlé, il était souvent seul, solitaire. Olive avait de la peine pour les gens qui se trouvaient être sans-amis, parfois c'était un choix, quelques fois non .. La jeune fille fit un effort pour sourire et lui dit :

-Oui ?
-On a pas cours de potions, on a permanence, changement d'emploi du temps !

La Gryffondor releva la tête surprise et pesta intérieurement contre son emploi du temps qu'elle n'avait pas bien du regarder ! Elle lui fit un bref signe de main comme remerciement et se tourna vers les escaliers. Ces satanés escaliers auxquels elle n'arrivait toujours pas à s’habituer. Il bougeait toujours, comment se faisait-il que ces choses prenait une initiative pour perdre un élève, la première année tout avait été plus difficile et elle pensait aux pauvres premières années qui devaient se débrouiller seuls pour retrouver leurs classes. Olive n'avait jamais eut l'idée de les aider, prétextant qu'elle avait dût se débrouiller seule aussi ! La jeune fille fit quelques sourires lorsqu’elle croisa quelques personnes de son entourage, du moins des gens avec qui elle se sentait obligé de rester. Sans elle ou Jamie, les gens ne pouvaient être populaire, personne ne pouvait se proclamer cool, avant d'avoir réussit le test devant les deux garces. Elles aimaient avoir le pouvoir, mais se le partageait, car elles étaient meilleures amies en quelque sorte; Toujours sur la même longueur d'onde et jamais de coups bas, du moins ce n'était pas encore arrivé ! Enfin bon, ces personnes à qui elle souriait, faisait parti des gens assez fort d'esprits et qui avaient le profil pour être populaire.. Ça paraissait surement horriblement superficielle, mais de toute façon la vie l'était. On vivait pou mourir..

La jeune fille s''en alla vers la salle commune des Gryffondor.. C’était sûrement la plus belle, elle était rouge et or, les couleurs nobles et en plus avec les signe d'un lion. Les rouges et ors étaient gâtés quand même, les Poufsouffle par exemple eux, étaient représentés par un blaireau.. Qui voulait être présenté pas cette bestiole ? Les fondateurs avaient eu des idées plutôt étrange quand même ! La jeune fille sourit puis s'en alla vers le troisième étage où elle arriva avec peine, satané escaliers ! Elle marcha dans les couloirs, mais se fit interpeller par un voix derrière elle. Elle la reconnue tout de suite, c'était celle de son amie Jamie. Elle lui sourit sincèrement, elle était toujours ravie de la voir et elle avait besoin de se confier à quelqu'un. Quelqu'un qui pouvait la comprendre et la réconforter !

-Salut Jamie ! Je suis contente de te voir.

Elle se racla la gorge et poursuivit :

-Je suis malade , mais je vais bien et toi ? Au fait .. j'ai des choses à te raconter, enfin tu dois peut-être être déjà au courant !

Je rejoignis Olive et celle-ci m’adressa un grand sourire qui me fit chaud au cœur.
-Salut Jamie ! Je suis contente de te voir.
Un sourire se dessina sur mes lèvres avant de lui répondre « Moi aussi ! » C’était toujours un réel plaisir de la voir et de passer du temps avec elle. Je pouvais tout dire à Olive, sans qu’elle ne me juge comme le faisait mon frère et je ne lui en serais jamais assez reconnaissante.
-Je suis malade , mais je vais bien et toi ? Au fait .. j'ai des choses à te raconter, enfin tu dois peut-être être déjà au courant !
En effet, Olive n’avait pas l’air au meilleur de sa forme, et j’en fus attristé, je ne supportais pas voir mes amis mal, même s’il n’avait qu’un rhume. « Moi ça va, mais tu devrais te reposer si tu n’es pas bien ! » Mon côté protectrice et mère poule avait tendance à ressortir lorsque j’étais avec mes amis. Mais c’était plus fort que moi, je voulais le meilleur pour eux, leur bonheur et leur bonne santé. C’était une habitude que j’avais pris avec mes frères, après la mort de ma mère j’ai du endosser à douze ans le rôle de mère de famille, du coup dès qu’ils étaient malade c’était moi qui allait acheter des médicaments à la pharmacie, qui m’occupait d’eux et qui faisait tout mon possible pour qu’ils se rétablissent le plus rapidement possible et j’avais cette même attitude avec Olive que je considérais comme ma sœur. « Racontes moi tout ! » Je n’étais pas une adepte des ragots, mais les ragots d’Olive était toujours les plus croustillants, et puis après tout, les autres élèves parlent bien de nous, pourquoi n’aurions pas le droit de parler d’eux ?

Je m’appuyai contre le mur du couloir face à mon amie, me rappelant de quelque chose dont je devais également lui parler. Dragan ! Dragan est le fiancé d’Olive, issus tout deux de grande lignée de sang-pur, leurs parents avaient convenus un mariage arrangé entre mon amie et Dragan Wikamovitch. Je savais que ces fiançailles ne plaisaient pas du tout à Olive, et je ne pouvais que la comprendre, se retrouver fiancée à dix-huit ans à quelqu’un que l’on n’aime pas et qu’on ne connait pas doit être totalement révoltant. Je suis dans un sens, soulagée de savoir que mon moldu de père ne prévoira jamais cela pour moi. Si je comprends très bien la colère de la rouquine, elle a dans son malheur un peu de chance, Dragan est un type bien. Nous ne sommes pas les meilleurs ami du monde, mais je m’entends bien avec le jeune bulgare et je sais qu’il est bien plus respectable et fréquentable qu’un bon nombre d’élève de l’école. Et je sais également que mon amie est loin de le laisser totalement indifférent, ce qu’elle ne semble pas vraiment remarquer et elle préfère de loin le taquiner. Je ne suis pas du genre à jouer les Cupidons, mais quand cela concerne des personnes que j’apprécie j’admets que j’aime intervenir. Car je préfère mille fois qu’Olive soit fiancée à Dragan qu’à l’un de ces Serpentard hautain et totalement débile. Et après tout, peut être qu’un jour ces fiançailles ne seront plus arrangés et qu’ils formeront un vrai couple. Bon… je suis un peu rêveuse, car pour le moment, Olive est bien loin d’avoir le même avis que moi, mais elle peut s’estimait chanceuse, j’ai déjà entendue un bon nombre de filles de Poudlard se plaindre que le Bulgare soit déjà fiancée…
« Au fait ! Comment va Dragan ? » Lançai-je l’air de rien.