ENDOLORIS
Histoire de la naissance à six ans. Azazel a grandi dans une famille pratiquant la magie noire. Il vivait dans un manoir sombre avec une architecture gothique dominant leur village sorcier. Le petit garçon vivait avec ses parents et une jeune femme qui travaillait en tant que gouvernante. Elle avait une longue chevelure auburn qui fascinait le prince de la maisonnée. Cette dernière ne semblait pas particulièrement heureuse de devoir travailler pour les Carrow et personne ne pouvait vraiment la réprimander.
«
Pourquoi la madame fait le ménage ? » demandait un enfant de quatre ans à son père. Azazel était impeccablement vêtu. Il portait une chemise noire sur des pantalons de la même couleur avec des chaussures cirées. Même ses cheveux sombres étaient soigneusement peignés. Carrow père mit une main sur l’épaule de son fils. «
Certaines personnes sont plus déplorables encore que les elfes de maison. Ce sont à elles de se vouer aux tâches ingrates. » se contenta-t-il de dire. Ses mots ne feraient pas de sens au jeune homme avant plusieurs années. Il ne savait pas encore tout sur sa famille.
Elle lui faisait tout de même peur. Azazel était l’incarnation même de la douceur. Il dormait encore en serrant les couvertures contre lui et en craignant les monstres en-dessous de son lit. Les sorties avec ses parents à l’Allée des Embrumes faisaient partie de ses plus grandes appréhensions. C’était toujours avec un soupir de soulagement qu’il revenait à la maison en demandant à la gouvernante un grand verre de lait et des biscuits au chocolat. Cette dernière les lui refusait constamment. Peu encline à servir les Carrow, elle portait les marques de leurs châtiments sur ses jambes ainsi que son visage aux traits fins. Azazel faisait une moue triste sans jamais demander son reste.
Le petit Priam était cependant d’une gentillesse exceptionnelle et faisait constamment des câlins à la gouvernante. Celle-ci ne tarda pas à se dérider en voyant que l’enfant était bien loin d’adhérer aux valeurs de son paternel. Il lui ramenait des fleurs en plus de lui faire des bisous sur les joues quand il voyait que la demoiselle paraissait plus triste.
Azazel grandit et avait maintenant six ans. Il faisait son devoir d’héritier en accompagnant ses parents aux soirées mondaines et en aidant ses parents à faire des potions. La gouvernante le voyait du coin de l’œil piler des scarabées sous le regard attentif de ses parents. Elle avait pitié du jeune homme, colombe tombée dans une mare de goudron. Quand il montait les escaliers pour arriver dans sa chambre, il sursautait constamment en entendant les portraits de ses ancêtres lui parler. Ses derniers l’accablaient de reproches. «
Traître à son sang ! Le petit, ce sera un traître à son sang, c’est moi qui vous l’dis ! Mieux vaut l’achever maintenant ! »
La jeune femme avait pitié de lui. Elle l’emmenait parfois se promener dans la nature pour prendre une pause de la pression familiale. Azazel courait alors en forêt et appréciait les plaisirs simples de la vie. Il adorait ce que la jeune femme appelait un pique-nique. C’était bien mieux que de manger sous ces vieux luminaires poussiéreux au bout de cette longue table noueuse. Mais ses parents les surprirent un jour en train de marcher sous les arbres au lieu de réviser les arbres généalogiques de la famille.
Ils ont pris Azazel par la main avec comme intention de transplaner en direction de la maison. Il se débattait violemment en hurlant et en pleurant. «
J’aurais préféré être un Moldu ! » cria-t-il en donnant des coups de pied à son père. Au milieu de ses larmes, il vit la gentille belle dame courir au loin… Elle jetait un seul regard en arrière avant de partir vers sa liberté.
Azazel se retrouva alors dans son manoir avec une douleur aiguë au bras. Couché à terre, il pleurait, voyant le membre détaché de son corps. Il avait été désartibulé lors du transplanage. Ses parents ont laissé le Ministère s’occuper de sa blessure. Une fois les magiciens sortis, les deux sorciers se regardèrent.
Il était temps de rééduquer de leur enfant.IMPERO
Histoire de six ans à quatorze ans.Ses parents ont recommencé son éducation. Son corps ne tardait pas à se trouver recouvert de coupures et de brûlures. Azazel apprenait à penser comme un sorcier de sa trempe. Chaque mot qu’il disait ne correspondant pas aux idéaux des sang-pur était durement puni. «
Les nés-moldus ne sont pas des bons sorciers. » dit l’enfant sur un ton taciturne. Son père lui donna un coup de baguette qui lui fit une coupure sur la joue. Azazel se mordait la lèvre en répétant la leçon. «
Les Sang-de-Bourbe ne sont pas des bons sorciers. » Il ne comprenait pas la distinction que l’on faisait entre les sorciers. Il restait tellement peu de gens de leur espèce que ce serait mieux de se serrer les coudes pour pouvoir continuer à exister. Il le dit à son père et la réaction fut violente. Priam roulait au sol en pleurant sous le coup du
Endoloris.
«
Les Sang-de-Bourbe ne sont pas des sorciers. » répéta son père en arrêtant son sortilège. Azazel ne put retenir un sanglot et le vieil homme lui donna un coup de pied. «
Ce sont des gens qui ne méritent pas cette appellation et que nous nous devons d’éliminer. Tout comme les traîtres à leur sang. »
L’enfant n’avait plus le droit à des leçons de magie avec ses parents. Chaque jour fut consacré à faire de lui le parfait petit héritier dont sa famille a toujours rêvé. Azazel ne craignait plus les monstres sous son lit. Il savait que les véritables démons vivaient sur la surface de la terre. Personne ne pourrait le sauver.
Dieu est la plus belle invention du diable. Les premières leçons furent les plus difficiles. Azazel ne tardait cependant pas à comprendre ce que ses parents attendaient de lui. Il conservait le regard droit et apprenait à ne pas pleurer. Les larmes sont une preuve de faiblesse. Il avait huit ans et maitrisait les arbres généalogiques de sa famille sur le bout de ses doigts. Ses traits se rembrunissaient. Jusqu’à ses quatorze ans, ses parents continuèrent de tout lui apprendre en punissant ses actes par des
Endoloris fulgurants. La lumière vacillait au fond de son regard.
Elle s’éteignit complètement quand il apprit que leur gouvernante était une journaliste de naissance moldue. Elle avait osé proférer des propos contre la famille des Carrow dans le journal magique. «
Nous la gardions dans le manoir pour lui faire payer ses actes. C’est à cause de toi qu’elle s’est échappée. » Azazel s’en voulait terriblement. Il parvint tout de même à prendre un ton vindicatif. «
L’honneur de notre famille est ce qui importe le plus. Nous la retrouverons tôt ou tard. »
Azazel jalousait auparavant les gens de naissance moldue parce que ces derniers étaient libres. La journaliste – cette traitresse – qui lui avait fait connaitre la liberté et préparé les plus délicieux repas ne faisait pas exception. Sûrement se trouvait-elle dans sa maison en train de rire du naïf enfant qui lui avait fait confiance… Lui était prisonnier des chaînes de sa famille. C’était depuis ce jour qu’il détestait voracement ces sorciers de naissance moldue. Azazel se jurait intérieurement de les mener à leur perte. Il fit tout en son pouvoir pour en apprendre le plus possible. Les Moldus paieraient pour tout ce qu’ils lui avaient fait, pour la torture qu’il avait subi.
Chez les Carrow, on se faisait justice soi-même. Voilà pourquoi ils avaient enfermé la jeune femme. Et un jour, il la retrouverait. Azazel s'en fit la promesse.
Depuis ce jour, ses parents n’ont plus eu besoin de le torturer. Il avait appris à être le petit héritier idéal au point que sa personnalité entière changea du tout au tout. Ollivander eut de la difficulté à trouver une baguette convenant au jeune homme en raison de sa personnalité encore indécise. Azazel le regarda dans les yeux en lui disant de se mêler de ses affaires. Il avait toujours dit les choses en face. Cette franchise était maintenant blessante et insultante.
Le père et le fils continuaient leurs commissions. Ils étaient au Ministère de la Magie. Le père du jeune homme parla. «
Tu vois cette fille là-bas ? » Azazel tourna la tête vers une jeune fille à la longue chevelure brune et aux yeux opalins. Il hocha la tête pour faire signe qu’il écoutait son paternel. «
La fille Wilbert. Tu la haïras comme j'ai haï son père à ma scolarité et que je hais encore. » Ses sourcils se froncèrent. La demoiselle avait l’air parfaitement innocente et sur une base totalement objective, il la trouvait plutôt jolie. Carrow ne put retenir une question impertinente, qui aurait été violemment punie par une gifle quelques années plus tôt. Il avait cependant tellement changé qu’il pouvait maintenant se la permettre. «
Pourquoi je la détesterais ? Elle ne m'a rien fait et je ne la connais même pas. » Mauvaise réponse. Son père lui lança un regard sombre. «
Ne discute pas là-dessus Azazel, je t'ordonne de la haïr. Ai-je bien été assez clair ou devrais-je t'emmener dans notre salle pour bien te le faire rentrer dans ta tête ? » Sa respiration se coupa imperceptiblement. Il ne retournerait jamais dans cette salle. Certainement pas à cause d’une autre personne. «
Bien père. Tel est votre souhait. » Et dire qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’il se tramait.
Azazel et ses parents se souhaitèrent au revoir sur le quai de King Cross. Aucun sourire sur leurs lèvres, mais le jeune homme aurait cru voir pendant un bref instant une lueur de fierté dans le regard de ses parents. Peut-être se faisait-il des illusions. «
À cet hiver. » dit-il avant de monter dans le train. Il ne tarda pas à trouver un compartiment vide dans lequel il commençait à rêvasser sur le château dans lequel il ferait bientôt ses études…
AVADA KEDAVRA
Histoire de quatorze à vingt ans.Azazel intégra son école de sorcellerie. Son nom fut annoncé parmi les premiers en raison de l’ordre alphabétique. C’est avec un contrôle nerveux qu’il s’avançait en direction du tabouret sur lequel il s’assit, fermant les yeux alors que l’on mit le Choixpeau sur sa tête. Ce dernier ricanait. «
Un Carrow ? Je l’aurais normalement senti avant même de toucher ta tête ! Tiens… mais je vois que l’on ne suit pas les traces de ta famille. Tu as raison. Le pouvoir ne se pense pas avec de l’ambition. Il se pense avec de l’érudition. » La voix ne tarda pas à clamer. «
Serdaigle ! »
Le jeune homme trouva donc son dortoir dans la plus haute tour du château. Il aimait cette salle circulaire remplie de livres et offrant une belle vue du domaine. Azazel trouvait cela difficile de vivre sans douleur. Il s’était habitué à avoir mal. Il commençait à se mutiler dès la première semaine avec le bout de sa baguette.
Sa prison était Poudlard. Trop de confort. Trop de bien-être. Il trouva un réconfort dans le sang coulant sur son bras et sa peau ne tarda pas à se couvrir de cicatrices.
Ce n’était pas l’amitié qui changeait grand-chose pour le jeune homme. Lorelei était sa meilleure amie. Il appréciait sa compagnie plus que de raison même si elle demeurait incroyablement princesse sur les bords. Son père aurait été déçu de les voir s’entendre si bien. Les étincelles ne jaillissaient entre eux que dans un seul genre de moment : quand la brune décidait qu’elle pouvait exercer un contrôle sur lui.
«
Azazel tu as recommencé ? » Azazel roulait les yeux en rangeant sa plume et ses parchemins dans son sac. Il ne tentait même pas de cacher ses blessures. Tout le monde était habitué à le voir avec des coupures sur les bras. C’était généralement pour cela qu’il ne roulait que peu ses manches. Mais en cours de potions, disons qu’il devait se confronter à ses démons. Ses avant-bras était striés, caressé par les Diffindo les plus affutés. «
J'en ai besoin Lorelei. Je suis comme ses gens qui ont besoin de leur dose de nicotine pour se sentir mieux. Eux ont leur tabac. Et moi j'ai besoin de ça. » La main de la jeune fille se serrait autour de son poignet. Il lui lançait un regard sombre sans vraiment tenter de se détacher. Il lui avait dit ce qu’elle voulait entendre. Comme si elle allait le laisser aller à son prochain cours s’il lui disait qu’il se coupait encore, que ses couteaux à potions servaient pour d’autres desseins… Sa voix était colérique. «
Ne compare pas un produit moldu à ce que tu te fais. » Elle explosa «
Merde, Azazel tu te mutiles. » Priam baissa ses yeux pour voir les coupures argentées recouvrir ses bras. Il avait dissimulé certaines sous des tatouages faites dans un salon de l’Allée des Embrumes, mais les plus récentes étaient encore visibles. Il s’en fichait. Même s’il disait qu’il se coupait, personne ne le croirait. «
Gardes ta leçon de morale pour d'autres tu veux ? » Il recula et dégagea son poignet. Frottant ce dernier, il confronta le regard de sa meilleure amie. «
Et moi j'aimerais que mon meilleur ami se soigne. On n'a toujours pas ce que l'on veut. » Elle le regarda une fois dans les yeux avant de quitter la pièce. Azazel se laissa tomber sur la chaise et frappa son chaudron, laissant tomber la potion sur le sol et accessoirement, son
Effort Exceptionnel pour le cours. C’était facile pour Miss Wilbert de lui dire d’arrêter…
mais il ne pourrait pas vivre sans ça. Toutefois, il ne pourrait pas non plus vivre sans Lorelei. Même si leurs parents étaient ennemis, même s’ils devaient se détester, Azazel ne pourrait pas imaginer un jour sans elle. Il quitta la pièce en claquant la porte, allant chercher un peu de solitude dans la tour des aigles.
En grandissant, il trouvait d’autres exutoires que la douleur. Il cumulait les aventures d’un soir en trouvant dans le sexe un bien-être et une volupté hors du commun. Il détestait toutefois toutes ces filles qui le questionnaient sur ses coupures. «
Mes parents me battaient. » lâchait-il avec un sourire en coin à la demoiselle qui passait ses mains sur ses tatouages. Aucune ne la croyait. Et il disparaissait tous les matins après une nuit passionnée. Azazel Carrow ne parvenait pas à tisser des relations assez solides. L’amour était un concept qui lui échappait. Il fallait dire aussi qu’il s’était persuadé que personne ne voudrait de lui et qu’il était condamné à une vie solitaire.
«
Tu veux encore me reluquer ? Je suis navré de te l'annoncer si clairement mais… » Il s'avançait en souriant vers Seila
Sang-de-Bourbe Grey. Les yeux plissés en appréciant chacune des paroles qu’il s’apprêtait à dire. «
Il ne se passera jamais rien entre nous. Rien qu'à l'idée de poser mes mains sur ton corps de Sang-de-Bourbe j'ai la nausée. » Les rires fusaient autour de lui ainsi que de sa bande. Azazel ne trainait pas avec les gens les plus fréquentables du château. Seila trouva toutefois la force de lui répondre du tac-au-tac. «
Je pensais que ton truc c'était autre chose. » Il savait de quoi elle parlait. Ce matin où il s’était réveillé après une nuit passionnée, la jeune femme l’avait surpris en train de se rhabiller. Elle avait vu son dos. Recouvert de cicatrices et de brûlures, ce n’était pas exactement ce que Priam voulait que les autres retiennent de lui. Il avait une image à maintenir. Il ne voulait pas retrouver la salle. «
Tu te la fermes Grey sinon… » Il allait la menacer quand un professeur l’interrompit. «
Sinon quoi Mr Carrow ? » Azazel se tut et partit sans demander son reste. Cette fille, cette Sang-de-Bourbe était tout ce qu’il méprisait. Et elle avait l’audace de penser qu’elle pouvait le sauver. Personne ne pourrait jamais y arriver.
Ils avaient été nombreux à vouloir essayer. Carrow a maintenant vingt ans et sait que ces parents ont été parmi les premiers à rejoindre les Mangemorts. Ils sont maintenant des lieutenants dans l’armée du Seigneur des Ténèbres. Azazel a lui-même rejoint l’Alliance. Il compte bien faire sa place parmi eux afin de débarrasser le monde sorcier de la racaille. Serdaigle, son intelligence ne peut être que redoutée. Et pour garantir l’avancée du groupe élitiste, il compte bien convaincre Lorelei de les rejoindre aussi.
Mais ce sorcier sombre qui existe aux yeux de la communauté sorcière n’est qu’une facette du jeune homme. Le petit garçon existe encore et ce n’est pas pour rien que l’elfe de maison se fiche d’Azazel à chaque fois qu’il revient à la maison pour les vacances. Le spectacle en est presque comique. Le sorcier ignore cependant les railleries de l’elfe. Tant qu’il lui apporte son verre de Pur Feu, il n’a que faire des opinions des autres. Azazel continue désormais ses études avec un calme exemplaire.
«
Journaliste agressée : le soupçon se porte sur les puristes. » lut un Serdaigle dans le Daily Prophet alors que ses compagnons mangèrent leur petit-déjeuner avec allégresse. Il parcourut l'article en en faisant un résumé à ses camarades. Azazel souriait en tendant la main vers une pomme, indifférent à la femme aux cheveux auburn qui essuyait ses blessures sur la photo. La vengeance est un plat qui se mange froid...
n'est-ce pas ?