Caroline Sangster & Cassiopée Lewis
- La nuit tous les chats sont gris. Ou pas.

Une fois de plus Cassiopée ne parvenait pas à trouver le sommeil. Si ce personnage étrange que les moldus appelaient marchand de sable existait, la jeune sorcière l’aurait certainement déjà pris en grippe depuis longtemps. Elle était habituée à ne dormir que quelques heures par nuit et cela lui était très utile pour ses recherches, mais elle éprouvait aussi le besoin de faire le vide et d’arrêter de penser à tout ça. Oui parce que la nuit, il n’y a pas grand-chose à faire. Lire, écrire, penser, réviser, dormir, se promener… Cassiopée avait besoin d’air, de se vider l’esprit, elle venait de passer trois heures à lire des articles sur la famille Avery sans récolter le moindre indice. Elle soupira puis rangea soigneusement les journaux dans sa table de chevet, à l’abri des regards indiscrets, avant de s’habiller. Son insomnie avait aussi de bons côtés, le calme, le silence, la solitude par exemple. Ou en ce qui concerne Cassiopée, les découvertes. La verte et argent connaissait la plupart des recoins du château comme sa poche, elle avait même trouvé récemment un passage secret qui menait à Préaulard. D’habitude Cass’ se cantonnait à des promenades à l’intérieur du château, parfois dans le parc mais la découverte du tunnel avait réveillé les désirs de liberté de la jeune sorcière. La réflexion ne fut pas bien longue puisqu’à peine apprêtée, Cass’ se dirigea vers la statue de la sorcière borgne. Elle avait fait en sorte d’avoir l’air plus âgée dans l’espoir de se faire servir de l’alcool et surtout pour ne pas se faire repérer. Heureusement, on lui disait souvent qu’elle avait l’air majeur, elle était donc assez confiante. Cassiopée ne rencontra aucun obstacle sur sa route et poussa un soupir de soulagement en franchissant la trappe de chez Honeydukes. Cela semblait être la réserve, elle s’arrêta un instant et goûta à quelques bonbons colorés avant que son regard se pose sur le placard à bouteilles. Certes c’était de l’alcool pour des chocolats mais après tout qu’est-ce que cela pouvait bien changer ? Cass’ haussa les épaules et glissa la bouteille dans son sac, après tout qu’avait-elle à perdre.  Elle sortit à pas de loup de la confiserie tout en veillant à ne pas faire sonner la petite clochette qui flottait au dessus de la porte. Objectif atteint, Cassiopée pouvait enfin se détendre, elle y était. Elle se dirigea vers le banc le plus proche et ferma les yeux un instant en inspirant profondément. Il fallait qu’elle arrête de penser à son enquête, qu’elle arrête de vouloir sans cesse garder le contrôle sur tout et elle le savait, l’alcool était une bonne solution. Elle avait découvert les bienfaits de la boisson à son quatorzième anniversaire. C’était toujours des moments très difficiles pour elle, un anniversaire c’est la célébration d’une naissance et en sachant pertinemment que personne n’avait voulu d’elle, Cassiopée trouvait cette fête hypocrite et c’était pour elle le pire jour de l’année. Celui où on lui rappelait qu’elle n’avait pas de père, une mère trop occupée pour passer sa journée avec elle et des grands-parents qui la voyaient comme un monstre ( ils lui offraient toujours des cadeaux à caractère religieux pour ‘’qu’elle se libère de Satan’’ par exemple ). Depuis elle avait pris goût à l’alcool et plus particulièrement au whisky pur feu. Malheureusement vu la grimace de la jeune femme, ce n’était pas du whisky qu’Honeydukes mettait dans ses chocolats. Trop tard, elle n’allait pas prendre le risque de retourner dans la boutique avant son retour. Elle bu donc le nectar doré sans broncher tout en regardant les étoiles, au moins elle passerait une bonne soirée, même si on ne lui servait pas d’alcool. Une fois la bouteille bien entamée, Cassiopée la rangea dans son sac en se levant, sans doute un peu trop rapidement au vu de sa démarche sinueuse. Les trois balais étaient au bout de la rue, elle avait donc le temps de se ressaisir pour tenter de franchir la porte sans se faire remarquer. Heureusement, le pub était bondé et personne ne prêta grande attention à elle en dehors de quelques vieux soulards en mal d’amour. Cass’ trouva un tabouret juste à côté du bar et tenta de commander un whisky, le barman la regarda perplexe avant qu’elle ne se penche vers lui avec un regard malicieux.

- Mon brave, au vu de mon haleine je pense qu’il est clair que je n’en suis pas à mon premier et au vu de ma bourse celui-ci sera loin d’être le dernier. Si ce n’est pas ici, ce sera à la tête de sanglier…A vous de voir..

Le barman hésita un instant puis se résigna à servir Cassiopée, qui lui sourit de plus belle. Elle se saisit du verre et bu une gorgée en se tournant sur son tabouret pour contempler la salle. A qui allait-elle bien pouvoir parler… A côté des trolls qui la déshabillaient du regard, Cass’ repéra une femme blonde qui lui tournait le dos. Ni une ni deux, elle se saisit de son verre et avança vers elle en passant devant les vieux soulards.

– Même pas en rêve, dit-elle en ricanant avant de s’asseoir à côté de la sorcière.

- Vous avez des cheveux MA-GNI-FIQUE ! Je tenais quand même à vous le dire. C’est pas du tout pour faire ma lèche-botte et que vous deveniez mon amie hein j’suis pas comme ça ! Oh et..ne pensez-pas que je vous drague non plus, non non vraiment, c’est pas le cas, j’suis hétéro !

Cassiopée regarda avec plus d’insistance sa voisine, elle voyait flou mais cette jeune lui rappelait quelqu’un.

- Vous..me dites quelque chose..

Cassiopée posa son doigt sur son menton, oui elle avait déjà vu cette femme, elle en était certaine. Mais qui était-elle ? Où s’étaient-elles rencontrées ?... Après plusieurs secondes de réflexion, la brune plaça sa main sur sa bouche en essayant de retenir ses yeux dans leurs orbites, ça y est, elle savait.

- PROFESSEURE SANGSTER ?

Cria-t-elle avant de tomber de son tabouret. Elle était devenue blanche comme un linge, elle n’avait pas peur des ennuis, mais là c’était tout de même d’un autre niveau que ses bêtises habituelles. Elle faisait le mur et en plus elle était bourrée, si Seth apprenait ça et que Serpentard perdait encore des points à cause d’elle, il ne l’apprécierait jamais… Cassiopée n’était pas du genre à se préoccuper de sa réputation et encore moins de l’image que les autres avaient d’elle, mais lui.. Plus le temps passait et plus elle sentait qu’il pouvait être son père… Elle ne pouvait pas se permettre de le décevoir pas tant qu’il n’était pas écarter de cette histoire. La verte et argent se releva tant bien que mal et regarda sa professeure en tentant de se justifier…

-Je…je !

Cassiopée bredouilla, les yeux ronds tout en se cherchant une excuse, mais l’alcool et le bruit n’aidaient en rien sa réflexion..Dans quel pétrin s’était-elle encore fourrée ? En plus, elle venait de l’appeler Professeure, PROFESSEURE quoi ! Sur des centaines d’élèves, il y avait une chance qu’elle ne se souvienne pas d’elle, mais non, évidemment, il avait fallu qu’elle l’appelle professeure. Et parmi tout ce monde, il avait fallu qu’elle vienne lui parler à elle. Au moins elle avait complimenté ses cheveux, c'était déjà ça...

crackle bones

Caroline Sangster & Cassiopée Lewis
- La nuit tous les chats sont gris. Ou pas.

Cassiopée regarda sa professeure glisser son verre devant elle. Bon, elle ne pourrait pas lui faire la morale à propos de son état vu qu’elle buvait également, c’était déjà ça. Mais son taux d’alcoolémie était sans doute un moindre mal par rapport à toutes les autres règles que la verte et argent avait enfreintes pour se rendre aux Trois Balais. Le couvre-feu, l’interdiction de sortir après 19h, l’interdiction de se rendre à Pré au lard depuis les événements récents sans compter les règles habituellement en vigueur.
Oui depuis cette fameuse nuit du premier avril beaucoup de choses avaient changé mais pas le comportement désinvolte et imprudent de Cassiopée. Elle était pourtant à Pré au lard cette nuit là. Non pas pour le marché, elle s’en moquait comme de son premier balai, mais dans le but de boire quelques verres. Certes il y avait des personnes de l’école partout mais Cass’ savait que la majorité d’entre eux seraient obnubilés par les étalages et puis pour une fois qu’elle avait pu le faire ‘’en toute légalité’’ elle ne s’en était pas privé. Trop occupée avec ses bières au beurre elle n’avait d’ailleurs pas réellement assisté à l’attaque puisqu’elle se trouvait dans le bar à ce moment là, c’est certainement une des raisons qui font que cela n’a pas été pour elle un terrible traumatisme. Elle avait bien entendu des cris, des explosions et des sorts qui fusaient de toute part mais lorsqu’elle était sortie, seul le décor et les blessés témoignaient de la violence de l’attaque. La seule chose qui lui fit vraiment froid dans le dos fut la vue de la marque des ténèbres, Cass’ ne savait pas exactement ce qu’elle représentait à ce moment là mais elle était certaine que cela ne présageait rien de bon.

Même si Cassiopée n’avait pas assisté personnellement à l’attaque, elle avait appris tout ce qui s’était passé voir même plus que ça dès le lendemain. Oui, les rumeurs allaient bon train à Poudlard et il y avait certainement une différence monumentale entre ce qui se racontait et la réalité. Certains tentaient d’amoindrir la situation pendant que d’autres comparaient cela aux plus grandes attaques terroristes sorcières de tous les temps. Certains faits étaient avérés mais d’autres semblaient bien moins crédibles aux yeux de Cassiopée. Il paraîtrait qu’une Serdaigle avait tenté d’éteindre un feu grâce à une couverture.. What The Fuck ? Ce qui était sûr, c’est qu’au gôut de la verte et argent cette histoire avait déjà pris bien trop d’ampleur. L’interdiction de se rendre à Pré au Lard par exemple. Après tout, les mangemorts avaient réussi à pénétrer au ministère et peut-être même au sein de l’école alors on n’était plus à l’abri nulle part de toute manière. Une née-moldue avait été agressée au château à Halloween après tout, qui  pouvait prétendre avec certitude qu’il ne s’agissait pas d’un mangemort ? Ou pire encore, d’un élève affilié à ce mouvement ?! Non Cassiopée en était persuadée, Pré au lard n’était pas un endroit plus dangereux qu’un autre par les temps actuels. De plus, elle était habituée à désobéir aux règles alors une fois de plus ou de moins… C’est ce qu’elle s’était dit avant de croiser le regard de sa professeure, mais là, elle en venait à se demander si ce n’était pas la soirée de trop. Elle se fichait des punitions et des retenues habituellement, mais là elle risquait sans doute l’exclusion au vu de toutes les règles qu’elle avait enfreintes. Cassiopée resta immobile un moment en attendant de voir la réaction de sa professeure, elle se sentait piégée, mais tentait de ne rien laisser paraître. D’habitude Cass’ s’accommodait de toutes les situations et avait réponse à tout, mais là, elle ne voyait pas bien quelle excuse pourrait la sauver. Mais contre toute attente, c’est avec un grand sourire que la directrice de Poufsouflle répondit à son élève.

– Bonsoir à toi aussi, miss Lewis.

Et merde, elle était parfaitement au courant de qui elle était, c’était fichu pour elle, autant qu’elle se prépare tout de suite à faire ses bagages à son retour au château.

– Madame, je peux tout expliquer, je…

Cassiopée arqua un sourcil.

–Bonsoir miss Lewis, c’est tout ?

La jeune femme était complètement ahurie, soit cette prof’ était cinglée ou alors elle ne se rendait plus compte de ce qu’elle faisait. Pourtant elle ne semblait ni folle ni saoule. Mais alors, c’était quoi cette réaction ? La verte et argent la scruta un instant comme pour découvrir ce qui clochait chez la jolie blonde qui lui faisait face. Peut-être était-ce une plaisanterie ? En tout cas si c’était le cas elle était de très mauvais goût. Bizarrement, que Caroline Sangster lui crie dessus aurait sans doute moins fait flipper Cassiopée.

- Alors que fais-tu là ?

Tu as…Haha ! On y arrivait ! Une question piège qui allait sans doute être suivie d'une horde de remontrances moralisatrices. Cass’ le savait bien c’était louche et bien trop beau pour être vrai ! Tu as… Tu as quoi ? Tu as été complètement inconsciente de venir ? Tu as été trop loin et tu vas être punie ? TU AS QUOI ? Bon sang qu’elle termine sa phrase, elle ne voyait pas que la serpy’ allait avoir une crise cardiaque ?!  

- Des problèmes de cœur et tu viens te plonger dans l’alcool pour oublier ?

La serpentarde ne put s’empêcher d’éclater de rire.

– C’est une blague ?

Dit-elle après avoir retrouvé son sérieux tout en dévisageant sa prof d’histoire de la magie. Bien que la verte et argent ne la connaisse que très peu, elle avait remarqué que le comportement de Caroline était bizarre depuis l’attaque du premier avril. Peut-être s’était-elle pris un violent coup sur la tête ?! Où était-ce simplement à cause de son pétage de plombs lors de cette soirée ? Cassie' en avait entendu parler, mais elle avait également ouïe dire que des plantes hallucinogènes en étaient la cause. Peut-être que ce n’était qu’une rumeur, peut-être qu’elle était cinglée tout simplement ? Ou peut-être faisait-elle partie des mangemorts et que ses actes de violence étaient délibérés après tout. Si tel était le cas… elle n’aurait certainement pas de bonnes intentions envers Cass’, après tout c’était sa prof’ elle devait connaître son sang, du moins la partie connue de son sang. Et malheureusement pour la jeune sorcière cette partie là n’était pas la plus flatteuse, sa mère étant une née-moldue. S’il s’agissait vraiment d’une mangemorte pourquoi ne l’exécuterait-elle pas ? Pour l’exemple ou encore pour donner un avertissement, ces gens étaient complètement lobotomisés et obnubilés par la pureté de sang, ils étaient TOUS plus ou moins dérangés aux yeux de Cassiopée, alors il fallait s’en méfier comme de la peste. Elle pourrait toujours essayer en tout cas, la jeune sorcière était tenace, téméraire et peu soucieuse des conséquences de ses actes, s’il fallait se défendre elle le ferait sans hésitation, même si elle devait faire face à une de ses professeures. Elle continua de la scruter avec méfiance tout en poursuivant sa réflexion, elle ne pouvait en aucun cas se douter de la venue de la verte et argent, elle ne pouvait donc pas lui avoir tendu un piège, de plus à première vue, elle n’était venue que pour boire un verre. Avec toutes ces histoires et l’ambiance de suspicion générale Cass’ devenait un brin paranoïaque. Sa prof’ n’était pas masquée, elle ne risquait certainement pas d’attaquer une de ses propres élèves dans un bar bondé, c’était totalement absurde. Et puis elle avait l’air tellement…gentille, s’en était presque déconcertant.

-Plutôt des problèmes d’insomnie Miss Sangster.

Répondit Cassiopée d’une voix plus paisible. Elle s’était rendu compte après s’être entendue que d’appeler Caroline ‘’Professeure’’ risquait légèrement de compromettre sa couverture. Elle prit un tabouret et s’assit plus près de son interlocutrice, sa stratégie était de l’imiter, prendre un ton désinvolte et faire comme si de rien était. Après tout, si elle ne voulait pas aborder le sujet du règlement, du danger, de la morale et des sanctions et bien.. Grand bien lui fasse ! Ce n’était certainement pas Cassiopée qui allait se lancer dans de pareils débats, elle n’allait pas tendre le bâton pour se faire battre comme disaient les moldus. Elle but une gorgée de son verre et scruta la salle en veillant à ce que personne ne les observe.

– Et vous ? Qu’est-ce qui vous a mené jusqu'ici ?

crackle bones

Caroline Sangster & Cassiopée Lewis
- La nuit tous les chats sont gris. Ou pas.

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- Et vous ? Qu’est-ce qui vous a mené jusqu'ici ?

En réalité, Cassiopée se souciait peu de la réponse.  Après s'être assurée que personne ne les épiait, la verte et argent se tourna pourtant vers Caroline pour faire mine de l’écouter. Elle souriait toujours bêtement. Cette femme dégageait une sympathie déconcertante, presque agaçante. Comment pouvait-on être aussi jovial ? A cause de l'alcool sans doute! Heureusement, cela n'avait pas le même effet sur Cassiopée.

- Je vois alors que je ne suis pas la seule.

Elle était donc insomniaque elle aussi. Difficile à croire, être aussi joviale et sympa toute la journée ça devait être fatiguant ! En tout cas, c’était une bonne nouvelle, elle semblait sincère, ce qui voulait dire qu’elle n’était pas là pour faire une ronde de surveillance ou un autre truc du même genre. Cassiopée restait tout de même sur ses gardes, ça aurait très bien pu être un subterfuge. Mais lorsque Caroline but une interminable gorgée de whisky pur feu, les doutes de la serpentarde se dissipèrent un peu plus. Elle aussi risquait quelque chose non? Les professeurs avaient-ils le droit de se mettre des murges ? Peut-être, mais ça devait néanmoins être assez mal vu. Elle n'avait aucun intérêt à ce qu'une de ses élèves la voit, peut-être même avait-elle été aussi gênée de se trouver face à Cassiopée? Vu le naturel et la spontanéité dont elle faisait preuve ce n'était pas l'impression qu'elle donnait en tout cas.

- Mais je ne suis pas sûre que l'alcool résolve les choses pourtant...

Cassiopée lui répondit elle aussi du tac au tac, sans doute au vu de l’abus qu'elle en avait fait justement. Elle avait tendance à être beaucoup plus loquasse quand elle avait bu.

- Tout dépend du dosage .

Ricana Cassiopée en buvant à son tour une longue gorgée de whisky. Sa professeur avait bien compris que la jeune sorcière était dans un état d'ébriété assez avancé et au vu de son haleine et de son état, impossible de nier, alors autant faire comme si de rien était. Peut-être avait-elle oublié son âge. Après tout elle avait déjà réussi maintes et maintes fois à se faire passer pour plus vieille qu'elle ne l'était et la dernière fois, pas plus tard que ce soir. Cassiopée ne s'en souciait guère, dans la longue liste des règles qu'elle enfreignait ce soir, l'alcool était certainement en dernière position. Elle était tellement habituée que Cass' n'avait même plus l'impression que ce qu'elle faisait était contraire au règlement. Loin de ses soucis, sirotant son whisky pur feu en remuant la tête au rythme de la musique tout en écoutant Caroline d'une oreille.

-  C'est souvent que tu as des problèmes pour dormir ou bien c'est pour une raison particulière ?

Oula, où voulait-elle en venir avec ses questions, ses allusions et ses petits sourires ? Elle n’allait tout de même pas essayer de faire la psychanalyse de Cassiopée ? Si elle attendait que la jeune sorcière se mette à lui relater toute sa vie et à lui parler de ses problèmes, elle était bien naïve la gentille Caroline. La serpentarde n'était pas du genre à s'ouvrir, même avec ses proches elle avait beaucoup de mal alors elle n'allait certainement pas se livrer à sa professeure et ce malgré son état. Elle haussa les épaules en répondant à son interlocutrice sans même la regarder tout en continuant de secouer la tête en rythme.

- Un peu des deux sans doute.

Ses propos trahissaient une vive envie de changer de sujet. Elle n'avait aucune envie d'aborder les raisons de sa venue avec Caroline, aussi gentille pouvait-elle paraître. Cass' était là pour se changer les idées, pas pour se les remettre en tête. Elle se dit alors qu'intégrer un inconnu à leur conversation pourrait lui éviter d'avoir à répondre à des questions de ce genre. Elle entreprit alors une approche, pas des plus subtiles, inspirée des moldus avec un homme qui lui tournait le dos. De derrière il semblait charmant, des épaules larges, une coupe soignée, mais lorsque Cassiopée vit son visage elle ne put s'empêcher de grimacer. Il ressemblait à Frankenstein! La serpentarde toussa pour faire mine qu'elle avait avalé de travers pour justifier sa grimace. Elle lui chuchota ensuite à l'oreille, éclata de rire avec l'inconnu et revint s'asseoir aux côtés de Caroline une cigarette à la bouche. Elle ne fumait que très rarement et en l’occurrence, c'était surtout pour attirer l'attention de sa professeur sur autre chose. Elle en avait assez de se toutes ses questions et voulait profiter de sa soirée comme elle l'avait prévu. Il allait donc bien falloir qu'elle l'esquive, mais certainement pas à l'aide de ce troll des montagnes. Cassiopée commanda un autre whisky pur feu et se mis à chercher du regard son sauveur potentiel parmi la foule.

- Vous sembliez pensive quand je suis arrivée... C'était à cause de l'épisode des  mangemorts?

Dit-elle pour tenter de donner une toute autre direction à la conversation. Cassie' savait bien que Caroline allait sans doute être gênée et c'est ce qu'elle attendait en un sens. Avec un peu de chance, elle avait vu juste et la professeure d'histoire de la magie se lancerait dans un long monologue qui détournerait son attention de Cassiopée. De plus, Cass avait apprit à ne pas se fier aux rumeurs, peut-être que cette histoire n’était qu’une propagande pour discréditer Caroline. Les Sangster ne figuraient pas dans le registre des familles de sang-pur, du moins Cassiopée n’en avait pas le souvenir. Elle avait eu l’occasion de l’étudier en détail dans le cadre de ses recherches sur la famille Avery. Cette hypothèse était donc envisageable au vu des mouvements pro-sang pur qui sévissaient actuellement. L'attention de Cassiopée fut détournée de la foule à la vue d'un magnifique bougeoir en cuivre qui trônait devant elle. Il était magnifique, orné de décorations très fines, aussi la jeune sorcière voulu s’en saisir afin de les admirer de plus près. Malheureusement pour elle, elle la renversa sur le bar et vit impuissante la cire se répandre et dégouliner devant elles. Par réflexe Cassiopée voulu reculer mais à force de se balancer au rythme de la musique, sa tête commençait à tourner et elle tomba de son tabouret.  La jeune sorcière se releva de suite pour ne pas attirer l'attention sur elle tout en se caressant la tête avec un sourire qu'elle ne pu retenir. Elle songeait à la scène qu'elle venait d'offrir à toute cette foule, si elle en avait été témoin, elle serait certainement morte de rire. Au moins, son état semblait l'anesthésier, c'était déjà ça. Cassiopée se recoiffa comme si de rien était et bu une nouvelle gorgée de whisky comme pour marquer définitivement la fin de ce chapitre gênant. Elle se remis à fixer la salle en quête de l'inconnu qui lui permettrait enfin de s’éclipser pour recommencer vraiment à s'amuser.