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 So we meat again | Lucas

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Message Sujet: So we meat again | Lucas   So we meat again | Lucas Icon_minitimeLun 24 Aoû - 5:19

So we meat again.
Lucas L. Grimm & Morgan B. Marlowe

« Le Rolling Scones, Morgan. A Pré-au-Lard. D’habitude, on envoyait Jenkins mais c’est à ton tour de le faire maintenant. » La voix du chef était empreinte de ce ton sans appel qui lui seyait si bien et que Morgan connaissait à merveille. Seulement, il ne pouvait s’empêcher d’avoir l’air énervé. Et plus que d’avoir l’air, il était énervé, agacé. La mission qu’on venait de lui confier n’était pas exactement ce pour quoi il avait signé. Seulement aucun des bureaux n’était libre et c’était à lui, expert parmi les autres de son unité, qu’on avait confié la tâche.
En temps normal, il était payé pour traquer, voire tuer, des loup-garous jugés dangereux. Cette fois, on lui demandait de faire une visite de courtoisie. Une putain de visite de courtoisie, pardonnez-moi mais… Il y avait donc un loup, et Morgan n’avait pas écouté son nom, il regarderait la carte plus tard, trop exaspéré pour le moment… Bref, un loup, qui avait quitté le monde sorcier un temps alors qu’il était jeune et qui était désormais propriétaire d’une boutique de pâtisseries. Non mais achevez Morgan, pitié !
Un loup-garou qui s’était reconverti dans les chouquettes et les éclairs à la crème ! Si le jeune homme ne connaissait pas suffisamment son chef, il aurait clairement cru à la blague de l’année. On se fichait de lui, ou pire, on le testait. Toujours est-il qu’il avait été autorisé à se reconvertir mais qu’il était sévèrement et désormais soumis à un contrôle régulier, surprise, souvent dans les jours précédents une pleine lune, dans l’année, pour vérifier ses stocks de potion l’empêchant de perdre le contrôle et pour voir s’il ne représentait pas un danger pour la masse. Morgan voulait objecter et déclarer que ce type était forcément tordu puisque, non content d’être une de ces créatures démoniaques, il avait des déviances pour les aliments mignons et les jeux de mots douteux…
Le jeune mangemort était écœuré. Aujourd’hui, il ne partait pas pour traquer l’une de ces bestioles velues mais pour demander poliment si ce dernier prenait son pied sans égorger personne au milieu des mille-feuilles. Quelqu’un avait perdu la tête, surement Morgan, ce n’était pas possible. D’ailleurs, quand son chef se repencha sur ses feuilles, le jeune homme ouvrit sa flasque et en siffla quelques gorgées piquantes, l’alcool le réconfortant vaguement. C’était quand même le bordel. « Et tu dois t’assurer qu’il ne perd pas le contrôle en cette semaine précédant la pleine lune… Mais le sujet est parfaitement intégré en principe et tu n’auras pas à… » se livrer à des expériences de courtoisie ? Morgan eut un rictus. S’il devait vraiment supporter ce jeu ridicule, ce serait à sa sauce. Histoire de mettre un peu de tabasco dans les Paris Brest et les cupcakes framboise.
Il se leva sans un mot quand le chef eut fini et, ses instructions pliées dans une de ses poches, sortit de là comme si les bureaux étaient piégés. Morgan n’était pas d’humeur. Ou du moins, pas de bonne humeur ; elle était massacrante. Quand il fut sorti du ministère, il avait pris sa décision. Ce loup-garou allait regretter de s’être levé, si ce n’était de n’être né. Il allait voir ce qu’il en coûtait de croiser la route du mangemort dans un jour où il ne voulait pas faire de cadeau. Pire encore au milieu de présentoirs roses à paillette.

Le transplanage fut vomitif. Mais Morgan ne savait pas si c’était ça ou la perspective de se rendre au Rolling Scones qui lui retournait l’estomac. Toujours est-il qu’il se trouvait désormais sur le chemin de traverse et qu’il devait trouver le magasin. Trouver le magasin et faire ce qu’il avait à faire. Il déstabiliserait ce monstre, le ferait sortir de ses gonds, prouverait son inaptitude à vivre en société malgré sa couverture en pain d’épice, et le réduirait à l’état de pain perdu ! L’animal ferait moins le malin, s’il apprenait où était sa place. Dans une cage en acier, de préférence.
Morgan ne marchait que depuis quelques minutes lorsqu’il aperçut la devanture qu’il recherchait. Sa main se crispa sur la poche de sa veste, sur sa poitrine, là où se trouvait le papier avec les indications. Il faillit le sortir, puis se ravisa. Il voulait montrer son mépris à cet homme. Ignorer délibérément son nom et le priver de son identité humaine était un parfait début.
Décidé à réparer l’affront d’avance, et se drapant dans son orgueil, Morgan poussa la porte d’un geste furieux, caractéristique à celui d’un taureau défonçant une porte sur ses gonds. Il nota la présence de trois clients, qui sursautèrent à son entrée fracassante. Parfait, il allait pouvoir commencer à se défouler immédiatement. « Tout le monde dehors, inspection du ministère, » s’exclama-t-il froidement, sortant sa baguette et montrant la broderie sur son plastron. Le M du ministère s’y trouvait, légèrement en relief et à peine plus grand que son poing.
C’est surement son air noir qui fit obtempérer les clients sur le champ puisque tout le monde s’empressa de quitter la boutique sans demander son reste. Morgan pouvait vraiment avoir l’air effrayant quand il le voulait. Et sa colère irradiait encore de lui quand il se retrouva seul et que son regard vif se promena sur les alentours. Il n’y avait pas de trace du propriétaire des lieux jusqu’à présent, seulement d’une autre porte. Une porte qui devait mener aux cuisines, à l’arrière-boutique. Ou au donjon dans lequel le loup gardait ses victimes. N’importe quoi qui soit condamnable et justifie le retour de Morgan au ministère avec le coupable prisonnier et à sa merci.
« Il y a quelqu’un ? » Demanda-t-il en pivotant sur lui-même, l’air méfiant et la baguette brandie. Il se mit alors à examiner les présentoirs, les tables, chaque endroit où se trouvait une pâtisserie, une cuillère ou tout autre élément potentiellement mortel. « Montrez-vous. Je suis un agent de l’unité de capture des loup-garous mandaté par le ministère ! Vous avez ordre de vous soumettre à un examen, » reprit le jeune homme en s’approchant d’un présentoir qui croulait sous les muffins.
Immonde pourriture qui faisait croire à son innocence en se cachant derrière un paquet de chocolat à pâtisserie et de pâtes aux arômes de vanille. « Si vous refusez d’obtempérez, » continua Morgan, et un bruissement retentit derrière lui, provenant de la porte auparavant fermée.
Enfin. Il allait faire face à sa victime. Il tourna sur ses talons, sa baguette prête, et sa phrase, « je serai contraint de vous trainer au… » Mourut sur ses lèvres.

Morgan ne bougeait plus quand il se retrouva face à la personne qui venait d’entrer dans la pièce principale de la boutique. Et cette personne aussi s’était immobilisée, surement surprise par le revirement de situation. Il y avait de quoi, Morgan était tout bonnement pétrifié.
Pétrifié au point que le seul son qui transperça le silence fut celui, léger et aigu, de sa baguette qui tombe sur le sol et rebondie à peine sur le carrelage. Ce ne pouvait pas être vrai, ses yeux devaient lui jouer des tours, n’est-ce pas ? Et pourtant, son cœur qui martelait ses côtes, sa gorge soudain sèche, rien ne pouvaient mieux lui prouver que tout était bien réel. Au fond de la pièce, droit devant lui, Lucas Grimm se tenait, attendant surement que le jeune homme reprenne ces esprits.
Le garçon qui avait disparu lorsque Morgan avait quinze ans. Le garçon auquel il n’avait jamais vraiment cessé de penser. Pendant une seconde, un flash fusa devant ses yeux. Celui de deux verres, échangés, puis sa vision revint, claire. Il se souvenait parfaitement de ce soir-là…
Des mois qu’il pistait le garçon qu’il soupçonnait d’être un loup-garou. Des semaines qu’il pensait avoir identifié le monstre potentiel comme un des Poufsouffle de l’année supérieure. Il avait déjà fait le teste avec les Serpentard, et des Gryffondor, aussi. Cette nuit-là, c’était au tour du dortoir de Grimm. De Grimm. Lui ou le garçon avec qui il passait tout son temps. L’un d’eux était coupable. Morgan le savait et il s’était arrangé pour échanger les verres du dortoir avant d’observer les garçons retourner dans leur salle commune. Il s’était senti enfiévré ce soir-là.
Ce n’est que bien trop tard qu’il avait réalisé l’ampleur des dégats, quand Poudlard tout entier s’était réveillé agité de rumeurs toutes plus abracadabrantes les unes que les autres. Il y aurait eu une attaque sauvage dans le dortoir garçon des Poufsouffle. Un élève avait été envoyé à Sainte-Mangouste. Certains prétendaient même qu’il était mort.  Morgan, lui, avait toujours eu des doutes.
Lucas Grimm, lui, avait quitté Poudlard, et depuis, le jeune mangemort se rongeait, comme s’il n’avait pas assez à faire de la culpabilité entourant la mort de James. Sa folie l’avait conduit à une nouvelle erreur, dont il se savait pleinement responsable cette fois. Personne ne pourrait jamais dire le contraire, et il était le seul à savoir… Morgan s’était toujours pensé à l’origine d’un tragique incident. Se pouvait-il qu’il ait fait blessé ou tué un camarade, juste par sa folie et son besoin de traquer ses démons ?
Aujourd’hui, Lucas Grimm se tenait devant lui et quelques-unes de ces questions semblaient trouver des réponses. A l’évidence, il avait eu raison, toujours raison : Grimm était un loup-garou. Restait à savoir s’il était le monstre qui avait agressé son camarade… Ou s’il avait été mordu cette nuit-là. Par la faute de Morgan.
Perdu, se sentant soudain réellement nauséeux, là, debout au milieu de la boutique, Morgan plaqua sa main sur sa bouche et se mit à respirer avec difficulté. « Grimm… Lucas… Grimm. » Il fallait qu’il se ressaisisse. Mais il n’en revenait pas et sa découverte le comprimait, l’oppressait. Contenant les tremblements de sa main difficilement, il fouilla une des poches de son pantalon et se réfugia dans la seule chose qui lui apportait réconfort en ce moment ; sa flasque. Il la déboucha aussitôt et faillit la vider d’une traite avant de se ressaisir au contact du liquide brulant. Il s’essuya la bouche d’un revers de main et referma finalement la petite bouteille en inox, fermant un instant les paupières avant de reprendre son souffle. Quand il les rouvrit, il se sentit pris de vertiges. Son pire cauchemar venait-il de se matérialiser ici ?
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Message Sujet: Re: So we meat again | Lucas   So we meat again | Lucas Icon_minitimeLun 31 Aoû - 20:47


So we meat again

Ce matin, si le ciel était dégagé, à l’intérieur de moi je savais que ça n’allait pas être le cas. Je n’attendais rien de spécial de cette journée, si ce n’est pouvoir en profiter longuement, comme toute la semaine à venir d’ailleurs. Qu’il est difficile de devoir prendre une fichue potion et de le cacher à la majorité des habitants de cette ville. Parce que, bien sûr, être un loup garou c’est comme être un indien qui vit dans un tipi au beau milieu de Manhattan. Ou plus simplement, être d’une toute autre origine que la majorité des habitants des lieux. Ne pas oublier qu’il y a une certaine réticence à s’approcher des né-moldus et des sangs mêlés, surtout pas. La pleine lune est pour bientôt et je le sens jusque dans mes orteils posés sur le tapis moelleux de ma chambre, les fesses sur le lit, émergeant d’un coma sans rêve puisque la nuit n’a pas été facile. C’est automatique, à force de suivre le calendrier scrupuleusement pour ne pas créer d’incident tel que celui qui m’est arrivé, je surveille et j’entoure toutes les périodes de pleine lune. Si certains avaient des doutes autrefois sur mon appartenance à la gente masculine, bien que ma barbe mal rasée soit une preuve tangible, rien ne serait certain en voyant ces petits cercles rouges. C’est sur cette petite remarque délicieuse à l’arrière-goût ferreux que je remue ma mâchoire, bien réveillé et que je prends appuie sur mes deux jambes.

Inutile de partager mon quotidien avant les heures de travail, cela se résume à un brin de toilette, une douche bien chaude pour détendre mes muscles tendus par la contrariété, le tout sans desserrer les dents jusqu’à la douceur d’un peu de sucre sur ma langue et d’un thé encore tiède à force de m’attendre dans le salon. Je n’ai plus qu’à descendre et en tenue s’il vous plait !

Je lève la protection magique que j’ai soigneusement appris à faire et tourne la petite pancarte qui affiche désormais « open », en l’attente des premiers clients, matinaux ou non. Je réprime un bâillement et retourne derrière les fourneaux pendant que mon assistante se presse au comptoir. Elle est plus matinale que moi, il n’y a pas photo. Tout se passe à merveille, je prends grand soin de vérifier au moins huit fois par passage que mes potions tue-loup sont toujours à leur place et que chaque flacon est bien rempli. J’en vérifie l’odeur, une vieille habitude que j’ai depuis mes nombreuses années en tant que loup et poursuis mes préparations de quelques gourmandises commandées. Je n’entends rien, plongé dans mon monde, seules les petites notes magiques qui passent la porte m’obsède et me rende plus serein. Je ne l’ai jamais autant été de toute ma vie de loup depuis que je suis pâtissier. Puis, entre nous, il y a moins de risque que l’on offre mon corps à la science, vivant ou mort, si je venais à me transformer. Cela dit, j’ai une certaine chance dans mon malheur. Je ne me métamorphose pas à tout bout de champ. Il n’y a qu’un soir par mois, n’allons pas nous en plaindre.

Il n’y a soudainement plus un bruit, et plus de commandes. Je m’étonne d’être resté si longtemps. Je relève la tête, le temps de saupoudrer quelques éclairs de petits nuages blancs et lève mes gants pour gratter ma barbe blonde. Je pousse la porte, j’allais appeler. Je sais à quelle heure est la pause et il ne me semblait pas que tous les employer devaient déserter en même temps. Je me retrouve confronté à un homme, visiblement du ministère et me ferme incessamment sous peu. Ma mâchoire serrée, j’avance et croise mes bras en balayant la boutique du regard. Chouette, j’espère qu’il a eu la décence de ne pas annoncer quelle est la nature de sa visite. Mais vu comme c’est parti, je pense qu’il a plutôt pris un malin plaisir à faire fuir la clientèle. Et s’il ne revêtait pas ce magnifique manteau sombre au blason flamboyant du ministère, sans en venir à des moyens drastiques comme ceux qui m’ont pourri la vie, je lui en aurais collé une belle.

Il tremble ? Il jubile d’impatience à l’idée que je fasse la moindre connerie ? Bah voyons. Je me ferais un plaisir de lui prouver le contraire. Si comme tout être qui se respecte je suis sujet à quelques violences, il n’y a personne au monde capable de se maîtriser mieux qu’un loup. Je me force à me détendre, laisse passer un soupir. Mais qu’est-ce qu’il a ? J’arque un sourcil à l’annonce de mon nom. Il a vu un fantôme ? Ne me dites pas que c’est un ancien élève. J’aurais donc cette chance de recroiser les autres aussi… je m’y étais préparé. Mais je n’apprécie pas spécialement qu’on débarque ici pour me faire la morale sans s’être donné la peine de me connaitre au préalable.

« Oui, c’est bien moi. Que me vaut le plaisir ? » Dis-je avec un léger sourire pincé. Nul doute que je ne prendrais pas la peine d’afficher plus que du mépris à l’égard des gens du ministère. Pourquoi faire ? Ils ne s’en privent pas, eux, et je n’ai pas à les accueillir avec un éclair au chocolat non plus… quoi que, ça dépend de quel éclair on parle. Même si, ça reste de très mauvais goût, cette seule pensée suffit à m’apaiser. Je ris intérieurement de ma propre bêtise. Non mais franchement, ça vaudrait le coup uniquement pour voir ces têtes couronnées en état de choc.

« Besoin de voir mon stock, de me poser des questions ? » Sait-on jamais, il a l’air jeune et pourrait très bien être un petit bleu en mal de coups. Ça me connait bien, et je ne lui ferais pas ce plaisir de me soumettre à la moindre de ses exigences, hors de celles dont la responsabilité m’incombe, bien entendu. Je n’ai pas le choix sur ce point, et c’est bien le seul que je respecterais. À force d’expérience et de méfiance, je connais bien les lois du monde magique, on ne me la fera pas à moi.

On se regarde dans le blanc des yeux, j’attends sagement la première batterie de test qui varie d’un représentant de l’ordre à l’autre. Ils ne sont jamais d’accord pour savoir où frapper, mais à force, je suis suffisamment rôdé. Je pourrais presque dire merci si ça ne m’écorchait pas la langue à la seule pensée de devoir le faire. Plus je le détailles, plus j’ai cette impression de déjà vue. Mais il m’est impossible de me rappeler le nom de cet individu. Un de mes anciens bourreaux ? Il serait bien aisé de croire qu’il peut encore m’atteindre. Je ne suis pas infaillible, bien sûr, mais les années Poudlard ont été suffisamment pénible pour avoir le mérite d’être responsable de mon caractère actuel. Si autrefois j’étais le grand gaillard effacé que l’on repérait par sa grande taille et son visage androgyne, ce n’est plus le cas désormais. J’ai hâte qu’il ouvre la bouche et enfin se décide à procéder convenablement à son inspection. Ma petite vie bien rangée de sage loup-garou me manque déjà cruellement. La seule tâche au tableau est pour l’instant cet obstacle qui m’empêche d’y accéder. Dépêche-toi inspecteur, je suis patient mais comme tout le monde, j’ai une certaine limite à ne pas dépasser. Aucun de nous ne voudra voir la pièce montée toute de nougatine recouverte, ruinée par la malencontreuse chute de ton hideux visage.
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