Tu te tournes et te retournes dans ton lit. Voilà une bonne heure que tu ne fais que ça et toujours pas moyen de te rendormir. Un léger voile de lumière filtre à travers les carreaux crasseux du dortoir, pourtant, tu sais qu'il est encore trop tôt pour que le château se mette en activité. Tu soupires et jettes tes couvertures au bas de ton lit, découragée. Après avoir vérifié qu'aucune de tes camardes de chambre n'était réveillée, tu attrapes tes habits pour la journée - cravate aux couleurs de ta maison et cape bien chaude comprises -, tu les enfiles et te faufiles à pas de loups jusqu'en bas de l'escalier menant à la Salle-Commune des rouges-et-or. Là non plus il n'y a personne, il y règne même un silence angoissant, que tu n'as jamais eu l'occasion de savourer dans cette pièce d'habitude si bruyante et festive. Sur une petite table ronde, près de la fenêtre, tu aperçois un premier année qui s'est endormi sur un livre de cours. Tu souries et décides de le laisser là où il est de peur de le réveiller si tu tentais de le déplacer. Tu quittes la salle sans plus trop t'y attarder et le passage secret se referme derrière toi. « Une insomnie, Black ? » Tu lèves les yeux au ciel en entendant raisonner cette horrible voix de crécelle entre les murs du château. Tu fais volte-face et lances un sourire désolé au portrait de la Grosse-Dame. « Non, pas du tout. J'avais juste envie de me promener un peu dehors, profiter de la fraîcheur du matin, vous voyez ? Et pardon de vous avoir réveillée, ce n'était pas dans mes intentions. Et puis laissez-moi vous dire que même de si bon matin, votre teint reste éblouissant. » lui assures-tu en lui faisant tes yeux de biche. Depuis le temps, tu sais comment amadouer ce maudit tableau qui sert de gardien à ta Salle-Commune. Quelques excuses bien placées, une petite justification vague et surtout, des compliments exagérés et pour la plupart du temps complètement faux et la Grosse-Dame ferme les yeux sur tout. Elle te regarde en battant des paupières et fait mine de se tamponner les joues avec de la poudre tout en te jetant un petit regard qui semble se vouloir modeste. Mais seulement semble, hein. « Voilà quelqu'un qui sait enfin reconnaître ma véritable beauté. Bonne promenade du matin, Black. » te chante-t-elle, la main sur le coeur, en prenant ses airs de diva. Tu la salues une dernière fois et prends les escaliers qui se déplacent en trottinant. La Grosse-Dame a toujours été aussi superficielle et peu modeste envers elle-même. De plus, quand elle le veut vraiment, elle peut se montrer très pénible et aussi garce qu'il est possible de l'être. Pourtant, Gryffondor sans elle ne serait pas vraiment Gryffondor, alors tu fais comme tout le monde et tu supportes ses caprices sans broncher. Le seul problème avec elle, c'est qu'elle semble tout voir, tout entendre et tout savoir, alors dès qu'elle voit quelqu'un avec un comportement suspect, on peut être sûr que tout le château sera au courant. Tu ne sais pas si ton petit tour a marché sur elle, parce qu'elle est tellement imprévisible, passant du rire aux larmes d'une seconde à l'autre, que tu ne peux être sûre de rien la concernant. Mais tu aimerais l'avoir fait taire pour un moment, non pas que tu aies peur qu'on te fasse des représailles mais te faire remarquer et être le centre de l'attention générale n'a jamais été quelque chose que tu apprécies, et le fait que tout le monde s'en soit toujours assuré n'arrange rien. Tu es comme ça, préférant rester en retrait mais pas trop, prête à prendre les devants à la plus petite occasion. Mais celle-ci ne s'est pas encore présentée, alors tu patientes. La patience ? À la longue, elle est devenue une de tes plus grandes qualités, et ça te plait bien.
Tu continues ton chemin sans te retourner, parcourant sans le moindre bruit les couloirs sombres et déserts et descendant les sept étages menant des tours au rez-de-chaussée telle une ombre en pleine nuit. Tu passes devant la Grande-Salle dont les portes ne sont pas encore ouvertes et tournes à droite au détour d'un virage. Tu pousses les portes d'entrée et hop, te voilà dehors. L'air est froid, et ton souffle chaud forme des volutes de fumée blanche tout autour de ta tête. Les températures du mois de février semblent toujours être aussi hivernales. Mais tu as toujours préféré le froid à la chaleur, alors ça ne t'embête pas plus que ça. Ou tout du moins pas dans l'immédiat. Tu fais quelques pas dans l'herbe recouverte d'une fine pellicule de gel et prends, sans réfléchir, la direction de la Forêt Interdite. Les mains fourrées dans les poches de ta robe de sorcier pour les garder au chaud, tu admires les alentours que tu trouves si beaux au petit matin. La Forêt reste sombre, mystérieuse et inhospitalière, et tu t'en tiens à bonne distance, préférant ne pas trop t'en approcher. Tu n'as pas peur, parce que tu es plus courageuse que ce que les autres pensent de toi, mais tu n'as jamais compris les quelques élèves de ta maison qui ne rêvent que du moment où les professeurs auront le dos tourné pour jouer aux explorateurs. Encore une fois, tu n'es pas une trouillarde, tu ne vois juste pas l'intérêt de faire une telle chose, et ce même étant dotée d'une grande curiosité. Tu préfères la lumière, les endroits ouverts et même le fait qu'il y ait du monde ne te déranges pas plus que ça, même si le calme t'attires plus. La Forêt Interdite ? Un endroit sinistre, dangereux, fermé et pas calme, mais trop calme. Si elle est interdite au public, ce n'est pas pour rien, et tu n'as pas l'habitude de déroger à ce genre de règles.
Perdue dans tes pensées, tu ne vois pas que tes pas t'ont menée jusqu'à la cabane du garde-chasse, la "demeure" réservée à l'ancien professeur de Soins aux Créatures Magiques. Tu ne sais pas si ledit professeur y avait dormi ou quoi que ce soit mais tu sais que tous ses cours avaient eu lieu dans les environs, alors c'est là qu'il avait dû loger. Cela t'avait fait bizarre au début, étant habituée aux grands manoirs luxueux et brillants de propreté, de voir qu'une personne était capable d'habiter un tel taudis, mais depuis le temps, tu t'y es habituée. Tu longes le petit potager et poursuis ta route en regardant en l'air, les joues rougies par le froid. Tu suis le sentier pendant quelques minutes puis, lassée, tu décides qu'il est temps de rentrer au château avant que tes camardes de chambre ne découvrent ton absence - et Dieu sait si l'une d'entre d'elles est particulièrement paranoïaque. Quand soudain, une voix masculine retentit dans le silence qui, jusqu'à présent, régnait sur les lieux. Surprise de cette trace humaine si tôt dans la matinée, tu t'approches d'un épais mur de fourrés. Tu le contournes et restes à distance du spectacle qui s'offre à toi, comme hypnotisée. Un inconnu aux épaules recouvertes d'une longue cape d'Hiver est agenouillé au sol, les mains tendues, semblant parler à quelqu'un. Ou à quelque chose. Tu t'approches davantage de façon à mieux voir et mieux entendre, essayant de te faire la plus discrète possible. Une créature étrange à la corpulence un peu plus importante que celle d'un gros chat, au poil noir et épais et au museau allongé, se laisse docilement chouchouter par l'inconnu. Ses mots sont doux et bien placés et il semble savoir s'y faire avec cet animal que tu connais par coeur mais que tu n'as encore jamais approché. Sûrement parce que tu n'es pas très à l'aise avec les bestioles, qu'elles soient à poils, à plumes ou à écailles. En revanche, pour l'inconnu, il semblerait que son comportement soit tout à fait normal, comme si amadouer ce genre d'animaux est quelque chose dont tout le monde est parfaitement capable. Tu ne le connais pas, tu ne l'as jamais vu - autant à l'intérieur du château qu'à Pré-au-Lard ou même à Londres mais tu es convaincue que c'est quelqu'un de bien, à qui on peut faire confiance sans aucun problème, alors tu t'approches et lances, un petit sourire semi-impressionné semi-espiègle collé aux lèvres : « Les niffleurs sont des animaux gentils et presque affectueux qui sont très attirés par tout ce qui brille et sont donc très utiles pour dénicher des trésors. Originaires de Grande-Bretagne, les niffleurs vivent dans des terriers à cinq ou six mètres sous terre et ont des portées de six à huit petits. Ces animaux aux poils sombres et épais et au long museau sont très sollicités par les gobelins à cause de leur capacité à dénicher les trésors les mieux cachés. Ils sont loin d'être agressifs, mais il n'est pas rare de les voir vous sauter dessus et vous arracher sans pitié vos objets précieux. » Tu t'arrêtes à la hauteur de l'inconnu et t'agenouilles à côté de lui et de la créature poilue, ta cape s'étalant un peu derrière toi et tes mains entourant de manière instinctive tes genoux. « Ce n'est pas surprenant de croiser des niffleurs dans le coin ; d'après ce que j'ai pu lire, ils ont de nombreux terriers à la lisière de la Forêt Interdite. Mais d'habitude, les élèves évitent de passer par là, ou s'ils empruntent ce chemin, ils n'essaient pas de les attirer, au contraire. » énonces-tu en tendant une main hésitante vers l'animal. Il te regarde de ses grands yeux brillants mais ne bronche pas, et tu en conclues que ce que l'on raconte sur eux est vrai : tant qu'on n'a rien de précieux sur soi et qu'on ne fait rien à leur encontre, ils ne disent rien. Pourtant, ta main s'arrête à quelques millimètres de son pelage, et, après avoir distraitement cligné des yeux, tu la ramènes sur ton genou droit. Tu jettes un dernier regard au niffleur et te relèves en époussetant ta robe de sorcière. Tu remets les mains dans les poches et baisses la tête, cherchant le regard de l'inconnu, attendant qu'il se relève. « Comment avez-vous fait pour l'attirer ? Je veux dire, ils ne sont pas très timides de nature, mais vous ne semblez pas avoir le moindre objet précieux sur vous, et ce sont ces objets, en principe, qui les attirent. Alors je vous le demande : comment avez-vous fait ? » questionnes-tu l'inconnu avec ta curiosité habituelle. Puis tu te rappelles soudainement les bonnes manières et tu poursuis, prenant un air désolé : « Je suis Faye. Faye Black, de Gryffondor. Et... et vous, si je ne suis pas indiscrète ? » poursuis-tu en plissant les yeux, essayant de lui paraître la moins impolie possible. « Il ne me semble pas vous avoir déjà vu traîner dans les parages ces dernières années ou même récemment. Vous êtes un envoyé du Ministère de la Magie ? Vous venez pour quelque chose en particulier ? Je peux peut-être vous aider ? » Cette fois-ci, tu t'en rends compte toi-même : tu as vraiment été très indiscrète, mais tu ne t'excuses pas, tu attends simplement qu'il te réponde, la tête penchée sur le côté, les mains fourrées dans les poches et le regard plein de points d'interrogations.
Je me réveillais de bonne heure, comme tous les matins pour faire ma promenade matinale dans le parc près de la forêt Interdite et aussi pour mes exercices quotidiens. Me levant de mon lit je me mis en position de combat à mains nues et commença à répéter de nombreuses séries de mouvements complexe. D’abord lentement puis de plus en plus rapidement. J’enchainai mouvement de boxe. Une série de crochet, d’uppercut, de direct d’esquive. Le tout pendant une bonne demi-heure. Puis je commençais à faire des séries de combinaison de Jujitsu. Les directs du pied, mouvement d’esquive, de contre. Tout ceci me prit le même temps que d’habitude. Regardant par la fenêtre je décidais d’arrêter et de m’entrainer aux Kodachis et Kendo ce soir. Me redressant, je parti prendre ma douche et m’habilla pour sortir. Regardant par la fenêtre je vis que l’air semblait bien être frais. Peu m’importe je n’ai pas besoin de me couvrir des masses. L’air froid me fera le plus grand bien. Descendant les escaliers je me dirigeais vers la salle des professeurs pour me prendre un petit café pour me préparer à cette journée. Les gargouilles qui surveillaient l’entrée étaient entrain de somnoler un peu, ne prêtant pas attention à mon entrée. Lorsque j’étais encore un jeune élève, elles me flanquaient la frousse. Sauf que maintenant je les trouve amusantes. Une fois sur place je pris mon café et le buvait en regardant par la fenêtre :
- Je sens qu’on va avoir une bonne journée.
Certes je savais qu’il n’y avait personne autour de moi et que je me parlais tout seul mais bon. Je sorti un bonbon au caramel de ma poche. J’en avais plein dans ma chambre et j’en prenais toujours une bonne dizaine sur moi. Je sorti de la salle des professeurs et me dirigeais vers la cours. L’air était frais et hospitalier. Il n’y avait pas de grosse bourrasque de vents. C’était tellement plaisant. Le silence était seulement interrompu par quelques bruits d’animaux qui s’éveillaient. Cette sensation de repos était magnifique. Un moment parfait pour la méditation. Tout en me délectant de cette magnifique matinée, bien que sombre, je m’avançais vers la Forêt Interdite. La forêt. Beaucoup la trouve effrayante, alors que c’est qu’une forêt parmi tant d’autre. Bon ok, il y a des créatures plus ou moins sympathique mais bon il suffit juste de savoir comment leur parler. Une fois dans la forêt, je m’arrêtai dans une petite clairière isolé de tout et me posa à terre en tailleur.
La nature et l’être humain vivent en symbiose, alors pour faire partie de cette symbiose il faut se laisser devenir la nature. Je calmais ma respiration et écouta chaque sons, ressentais tous les mouvements des animaux. Les branches qui réagissent au vent, les animaux qui sortent de leurs nids pour explorer les alentours. C’est tellement relaxant que Poudlard, les élèves tout ça avaient disparu de mon esprit pendant un moment. Combien de temps j’étais resté sans bouger ? Cinq, dix peut-être vingt minutes. Je ne saurai le dire, mais quand je me redressai mes membres étaient engourdis par le froid. J’époussetais ma cape d’hiver et me dirigeais vers le château. Ce fût en dehors de la forêt, sur le chemin du retour que je vis un petit être me suivre par curiosité. M’accroupissant je le regardais nettement. C’était un niffleur, et pas un jeune. Il devait m’avoir senti arriver. Ils ne sont pas agressifs si on n’a rien de précieux sur nous. Je sais ce qu’il l’ammenait :
- Alors toi. On est attiré par le caramel ? C’est sur que ce n’est pas aussi bon que le beurre de cacahuète mais c’est vrai que tu aimes ça toi, dis-je en sortant un bonbon de ma poche.
La créature sniffa l’air et attendis le bonbon. Je le posai dans le creux de ma main, et lui exposa sans broncher. La créature hésita mais pris le bonbon avec rapidité et le mangea sans problème. Le félicitant je lui caressai le dos et il se laissa faire. C’est alors que j’entendis des bruits de pas. C’était rare à cette heure mais bon, le règlement n’interdisait rien. La personne commença à prendre la parole en s’approchant. Une fille. Et qui plus est une élève. Au son de sa voix elle n’était pas en première année mais pas en dernière année non plus. De la manière dont elle parle on dirait qu’elle a apprit par cœur le cours sur les Niffleurs, comme si elle était une sorte d’encyclopédie. En réponse à sa définition j’hochais la tête. Je la vois se mettre à mon niveau et s’accroupir comme moi. Je peux la voir du coin de l’œil. Elle est brune et semble être de Griffondor. Continuant un peu son exposé sur les Niffleurs je la vois tenter de le toucher, mais s’arrête à quelques centimètres. Tiens quelqu’un qui préfère la théorie à la pratique. Se relevant elle me demande comment j’ai fais pour la faire venir à moi. Me croira-t-elle si je lui disais qu’il est venu seul ? Ne me laissant pas le temps de répondre elle se présenta et enchaina avec une hypothèse sur mon origine.
Je me mis à rire et sorti un autre bonbon au caramel en me relevant :
- Moi du ministère ? Absolument pas Mademoiselle Face Back. Je suis comment dire…… votre nouveau professeur de Soins aux Créatures Magiques Teruki Tsuki. Je suis arrivé hier.
Reprenant mon sérieux je lui mis le bonbon dans sa main. Je la fixais droit dans les yeux, j’étais le plus serein possible. Une chose est sur c’est que cette personne n’est pas pour la pratique. Prenant une voix calme et posée je lui dis :
- Maintenant tu vas t’agenouiller et mettre ta main à plat au sol. Les Niffleurs aiment le caramel, même s’il préfère le beurre de cacahuète.
L’accompagnant dans le mouvement je me mis accroupi aussi. Le Niffleur sentant la peur dans la jeune fille hésita, mais fini par prendre le bonbon de ses petites mains. Et le mangea sans problème. Je souri c’était déjà une avancé pour la jeune fille. Je lui pris le poignet et lui fis poser la main sur le Niffleur. Puis je retirai la mienne en disant :
Lorsqu'il se relève enfin, tu as tout le loisir de détailler son visage et tu lui donnes approximativement un peu moins de la quarantaine. Grand, fort et musclé, avec des cheveux blonds coupés courts, une barbe de la même couleur et des yeux transparents, tu le trouves d'abord assez charismatique et te surprends à penser que la gent féminine ne doit souvent pas être très loin derrière lui. Il a les traits sévères et sérieux mais il détient aussi un petit quelque chose de particulier qui éclaire son visage et le fait paraître souriant et sympathique. Tu n'es pas spécialement de nature méfiante - en vérité, tu ne l'es pas du tout - mais tu es persuadée que même une personne asociale aurait trouvé cet homme digne de confiance. Tu as même envie de plus en savoir sur lui, parce qu'il respire la sérénité et la gentillesse. Pourtant, quand il éclate de rire, tu ne peux t'empêcher de faire un mouvement de recul et de légèrement sursauter. Jusqu'à présent, tu ne t'étais pas rendu compte à quel point les alentours étaient déserts et que le silence qui planait autour de vous était tel que tu aurais pu entendre très distinctement le moindre son venant des parages. Son rire est fort et grave, un rire d'homme comme on en entend tous les jours, pourtant, même son rire dégage quelque chose d'intriguant, de différent. Il n'a pas l'air méchant, même pas moqueur, on dirait qu'il rit juste parce qu'il en a envie, parce que rire, c'est bien. Si tu n'étais pas née Black, tu aurais très certainement pu comprendre ce genre de choses. Mais tu es née Black et justement, la joie, la bonne humeur et les rires inutiles n'ont jamais été les principales choses que l'on peu ressentir et entendre chez toi. Alors forcément, cette réaction de la part de l'inconnu ne t'es pas familière, et tu ne peux t'empêcher de penser qu'il se paye ta tête. L'as-tu mal jugé dès le début ? Est-il quelqu'un de mauvais, de railleur et de désagréable ? Si c'est le cas, tu vas très vite tourner les talons et rentrer au château sans autre forme de procès. Les personnes comme ça, tu n'as pas l'habitude de les fréquenter et tu les évites quand tu le peux. Pourtant, il se justifie très rapidement et ne te laisse pas le temps de te poser davantage de questions : « Moi du ministère ? Absolument pas Mademoiselle Face Back. » te lance-t-il sur un ton joyeux, comme s'il ne venait pas de se moquer de toi et qu'il n'avait pas écorché de façon horrible ton nom et ton prénom. Les lèvres pincées et les sourcils levés, tu croises les bras sur ta poitrine et essayes de le regarder sans trop lui transmettre ton agacement grandissant. « Je m'appelle Faye. F-A-Y-E. Et mon nom est Black, avec un L. Comme la couleur, vous voyez ? » rétorques-tu d'un air mécontent en articulant chaque lettre de ton prénom comme si l'inconnu était un gamin de dix ans à qui on apprend à parler. Tu n'es pas désagréable ou méchante de nature, ça non, tu as plutôt tendance à rire gentiment des erreurs des autres, mais tu n'aimes pas spécialement qu'on abîme ton nom comme vient de le faire l'inconnu et le fait que tu aies l'étrange impression qu'il se moque de toi n'arrange rien.
Ton caractère de feu commence tout de même à s'atténuer quand il se présente en tant que le tout nouveau professeur de Soins aux Créatures Magiques. Tout s'explique, tu comprends mieux pourquoi il semblait tellement à l'aise avec le niffleur et aussi la manière dont il a réagi lorsque tu lui as demandé s'il était du Ministère. Bizarrement, tu ne le trouves plus si prétentieux, et tu oses même un petit : « Enchantée de vous rencontrer, professeur Stookie. » lancé sur le ton de la rigolade. Tu ne sais pas s'il le prendra mal, en principe, on ne s'autorise pas ce genre de plaisanterie quand on s'adresse à un professeur, mais tout dépend du professeur en question, alors tu attends de voir. Il a l'air d'être quelqu'un qui prend ce genre de remarque à la légère, alors tu as tenté. Et puis dans le pire des cas lui aussi il l'a fait exprès, de se tromper sur ton nom ; tu en es persuadée. Arrivé la veille ? Voilà qui explique aussi pourquoi son visage t'était si inconnu, mais tu es contente de pouvoir y mettre un nom, et tu ressens une certaine satisfaction personnelle de savoir avant tout le monde l'identité du nouveau professeur de Poudlard. Une fois rentrée au château, tu iras narguer pas mal de tes camardes, en particulier ceux qui veulent toujours tout savoir et qui pensent être au courant de tout avant tout le monde. Haha, ça leur fera une belle jambe ! Tu souries d'un air espiègle, tel un enfant fier de se savoir en possession d'un secret que tout le monde convoite. Ledit Teruki se reprend rapidement, reprenant un air à peu près sérieux. Il te regarde droit dans les yeux d'un air si calme et naturel que tu ne peux t'empêcher de soutenir son regard. Il dit quelque chose par rapport à des caramels et aux niffleurs et tu espères avoir mal entendu. Tu sais où il veut en venir et tu n'aimes pas tellement ça. Finie la rigolade, tu fronces les sourcils et t'apprêtes à répliquer que tu as des choses plus importantes à faire pour pouvoir t'éclipser. Mais il ne te laisse le temps de rien faire et te fourre un caramel dans la main. Tu le dévisages longuement puis baisses la tête vers l'animal. « Euh, en vérité, je n'ai pas tellement envie de... » Déjà, son bras te pousse vers le bas. Mais tu ne dis rien, tu le laisses faire et attends, le bonbon au creux de ta main. Le niffleur lève une nouvelle fois ses yeux brillants et tu es persuadée d'avoir croisées les prunelles profondes de cet animal cupide. Il s'avance très lentement, ne semblant pas très à l'aise de prendre la sucrerie dans la main d'une inconnue qui n'apprécie pas les bêtes à poils plus que ça. Mais son museau froid et humide finit tout de même par venir chatouiller ta paume et tu le laisses faire sans rien dire, un sourire fasciné se dessinant peu à peu sur tes lèvres. Il prend le temps de grignoter la friandise et tu te permets de lui caresser le museau, remontant jusqu'à la tête et parcourant tous son corps brun de tes doigts pâles. Tu es surprise de voir à quel point son pelage relativement épais et touffu que tu pensais sale, rêche et plein d'insectes parasites peut être doux, lisse et agréable au toucher. Tu le caresses ainsi quelques secondes puis te relève, toujours à côté du professeur Tsuki. Il te sourit, et toi tu souries aussi. Il te fait remarquer que ce n'était pas aussi compliqué que cela et tu hausses les épaules, tentant de prendre un air indifférent, comme si tu caressais régulièrement des niffleurs. « Je n'ai jamais dit que ça l'était. » fais-tu remarquer en lui lançant un regard en coin. En fait, ça a été une grande première pour toi qui ne jurais que par les livres pour ce genre de choses. Tu t'es toujours dit que tu n'avais pas besoin d'être proche de la nature pour la comprendre, que tout ce qui la concerne pouvait être appris dans des bouquins. Mais tu te trompais, et tu ne t'en rends compte que maintenant. Il était temps, te dis-tu intérieurement. Cette expérience n'aura pas été aussi désagréable et peu instructive que tu te l'étais imaginée, en fin de compte, tu en es d'ailleurs assez fière. C'est une sorte de satisfaction personnelle, ça aussi.
Tu reportes ton attention sur le nouvel enseignant, tout sourire, et tu lui indiques le petit sentier qui longe la Forêt Interdite. « J'ai encore du temps avant le début de mon premier cours de la journée. Donc si vous n'avez rien de prévu, ça vous dérangerait de faire une petite ballade avec l'une de vos futures élèves ? J'ai quelques questions à vous poser. » lui annonces-tu en commençant à marcher. Tu te retournes et commences ton interrogatoire, manière de faire sa fiche d'identité mentale et de savoir à qui tu as réellement affaire. Tu n'as pas à lui poser toutes ces questions, ça ne te regarde absolument pas, mais tu comptes bien lui demander quelques petites choses personnelles et, bien entendu, en rapport avec sa discipline. Alors tu te lances : « Vous venez d'où, exactement ? Vous avez étudié à Poudlard durant votre scolarité ? » Il choisira de te répondre ou il te remettra à ta place. Qu'importe, tu agiras et posera tes questions en fonction de ce qu'il fera et te répondra. Mais ta curiosité est telle que ça t'arrangerait beaucoup qu'il soit franc avec toi. Toi qui étais plutôt sceptique quant aux imminents cours de Soins aux Créatures Magiques, désormais, tu ne l'es presque plus.
La jeune fille recula comme si elle avait été frappée par la frayeur. Je ne comprenais pas vraiment. J’avais seulement rigolé. Mais dans ce silence omniprésent cela se comprenait qu’elle avait eût peur. J’avais cassé le silence. Encore heureux que le petit Niffleur n’ai pas pris la poudre d’escampette. Reprenant un air sérieux je m’expliquais. Sauf qu’elle semblait tiquée quand j’avais parlé. Elle avait pincée ses lèvres. Qu’avais-je dis qui aurai pu l’offenser ? Elle croisa les bras au niveau de sa poitrine comme si elle voulait montrer son mécontentement et ce n’est seulement quand elle parla que je compris. Je secouais la tête. Bon sang que j’avais du mal avec les prénoms. J’enchainai avec ma présentation en tant que nouveau professeur. Je voulu ajouter un petit quelque chose mais elle prit les devant et se permit une boutade sur mon nom. Cela n’avait rien de méchant et je souriais. De là je compris que je l’avais bien embêté avec son nom et prénom. Empêchant de la vexée d’avantage je m’excusai :
- Pardon pour avoir malmené votre prénom mais je n’ai jamais eût un grand succès avec ce genre de chose. Je tenterai d’y faire un peu plus attention. Ton nom et prénom doivent te tenir à cœur pour que tu les défendes autant.
J’espérai que cela lui permettra de comprendre que je n’ai pas fait exprès. Enfin je lui explique depuis quand je suis arrivé. Cela semblait lui donner un joli sourire. Elle devait être contente de connaître quelque chose que d’autre ne connaissait pas encore. Regardant de nouveau le Niffleur je questionnai l’élève :
- Ce sourire que tu as, il vaudrait mieux le garder. Ça te va bien mieux que ton air si sérieux. Pourquoi ne pas sourire tout le temps ? On se sent mieux pourtant en souriant même si les choses tournent mal. Ça nous aide à aller de l’avant.
Reprenant mon air sérieux je tentais de lui en apprendre davantage sur les Niffleurs et lui déposa le caramel dans sa main. Elle semblait terrifiée à l’idée d’être en contact avec la dite créature. Je l’accompagnais en étant le plus doux. Lorsqu’elle réussit et qu’elle caressa la créature je souris. Les créatures étaient peut-être dans les livres mais rien ne pouvais nous apprendre le contact avec elles. Elle répondit à ma phrase par un petit peu d’indifférence je souri de nouveau et lui répondit :
- Tu as beau le cacher, j’ai tout de suite vu que c’est la première fois que tu touchais un Niffleur. Ton visage et tes yeux ne mentent pas quand tu l’as touchée. Il n’y a pas de honte à avoir jeune fille.
Je ne sais pas si je l’ai vexé ou si elle est surprise de mon analyse mais en tout cas je trouve que pour quelqu’un qui en connait autant sur les animaux, elle n’y connaissait pas grand-chose sur le terrain. La jeune fille me proposa une balade avant son cours. Devrais-je dire oui ou un refus catégorique ? Sa joie semblait être contagieuse car je me surpris à être intrigué par cette jeune élève qui voulait me questionner. Pourquoi pas. Cela pourrai être instructif pour nous deux. Me dirigeant vers elle j’allais lui répondre lorsqu’elle commença à me deux questions, qui pour moi était des questions de base pour en apprendre le maximum sur son professeur. Je me mis à ses côtés et commença à expliquer mes origines :
- Je viens d’Ecosse. J’y ai vécu là-bas. Et oui j’ai fais ma scolarité ici à Poudlard. Mais j’ai l’impression que cela fait une éternité. J’espère que la vie de classe ne va pas me ramollir après mon voyage.
Lorsqu’on me lançait je n’arrivais rarement pas à m’arrêter. Voyant que j’allais commencer à répondre à côté de ce qu’elle me demandait je me stoppais. Est-ce qu’elle m’écoutait avec précision ou elle voulait juste parler comme ça. Pour moi la première semble la plus plausible. Je ne savais pas vraiment ce qu’elle allait me demander mais je n’allais pas être le seul à recevoir des questions :
- Et toi petite Gryffondor. Que peux-tu me dire sur toi ? Tes parents sont-ils fier que leur fille soit à Gryffondor ? La maison du courage et de la force d’esprit.
Je ne sais pas si elle me répondra car c’était une question un peu personnelle mais pour qu’il y ait réponse des deux côtés je devais en connaître autant qu’elle allait connaître de moi. Je lui demandais aussi autre chose pour détendre l’atmosphère :
- Et comment tu trouves Poudlard ? Ça fait combien de temps que tu es là ? Au minimum cinq ans vu ton âge. Et une si jolie fille doit bien avoir un petit ami, non ?
Pourquoi je disais ça moi ? Je ne dois pas m’immiscer dans la vie privé de mes élèves. Enfin le mal est fait. J’espère qu’elle ne prendra pas mal ma question. Voulant me rattraper je commençais à lui poser une autre question un peu plus générale :
- Et pourquoi avoir choisit le cours de Soins aux Créatures Magiques ? Je suis ravie que tu ais pris ce cours mais vu que tu n’as jamais vraiment été en contact avec les créatures avant je me demande bien ce qui te motive.