Abraxas se promenait dans le château, c'était tôt le matin et même s'il n'avait pas l'habitude de trainer comme ça dans les couloirs tout seul à un heure aussi matinale, il appréciait ce calme pour pouvoir réfléchir à sa vie future, à ses problèmes présents et surtout à Opale. C'était difficile pour lui de se dire qu'elle n'était absolument pas acquise, qu'il pouvait attendre un bon moment avant de pouvoir lui parler, l'embrasser, mais il allait y arriver, par tout les moyens. Il allait lui avouer ce qu'il ressentait et avait décidé de le faire aujourd'hui. C'était très stressant et c'était sans doute pour cette raison qu'il avait horriblement mal dormi, même en n'étant plus ensemble, elle arrivait à le mettre dans des états pas possibles. Le rouge et or passa à côté du réfectoire, il y avait déjà quelques élèves qui déjeunaient, souvent les Serdaigles étaient là en premier, même si ce n'était absolument pas étonnant. Discrètement il s'assit à sa table et regarda vers celle des Poufsouffles. Sa belle n'était pas encore arrivée et c'était normal, mais bizarrement il avait envie de la voir, tout en voulant l'éviter. Il était complexe et en avait conscience, mais tous ces problèmes d'amours et de sentiments cachés, ce n'était pas sa faute. Enfin si, un peu.. D'être volage et de ne jamais être assez satisfait, dépendait de sa volonté, mais il avait aussi très peur, aller voir ailleurs voulait dire qu'il ne ressentait pas grand chose pour la dite fille, mais si ce n'était que se voiler la face et dire des mensonges. Mais bientôt Opale allait le savoir et il était prêt à faire face à cette bombe qui allait exploser. Il était fou de deux filles très caractérilles, l'une était sa meilleure amie, la terreur, la fille qu'il ne fallait pas titiller de peur de se prendre un coup de poing d'elle et d'Abraxas juste après, puis il y avait la jeune Poufsouffle qui ne mâchait pas non plus ses mots, mais qui était déjà plus dans la retenue, retenue qu'Abraxas appréciait tout particulièrement. Il s'était pendant la nuit, répété des centaines de fois ce qu'il allait lui dire, mais il avait tout oublié et comptait sur l'improvisation, même s'il n'avait jamais été fort en ça, juste pour les mensonges, mais là il devait se tenir à la vérité. Et surtout à l'honnêteté ! Lorsque d'autres personnes de sa maison arrivèrent et le saluèrent, il sentit une vague de panique l'envahir, mon dieu, et s'il râtait tout ? S'il tombait par terre et se cassait une jambe ? Enfin bref, le côté paranoïaque du rouge et or revint et il sentit que le blason de sa maison ne lui convenait pas exactement à ce moment même. N'était-il pas censé être un brave et courageux lion ? Il avala difficilement son jus de citrouille et prit deux tartines de quelque chose, il ne fit même attention et en mangea une rapidement. Il regarda son assiette lorsqu'un ami à lui vint s'asseoir à côté de lui et dit « Tu vas la manger ta tartine ou tu comptes la fixer jusqu'à ce qu'elle se désintègre ? » Abraxas sursauta, un ami de son dortoir. Personne n'était auc courant de son plan et de sa manigence pour récupérer sa belle. Il avait une réputation à tenir, une réputation nulle, certes, mais une réputation quand même. Le rouge et or fusilla son ami du regard et lui dit froidement « Je regarde ce qu'il y a dans ton assiette ? Non. Alors tu seras gentil de faire de même. » Il s'étonna lui-même, ça le mettait vraiment en vrac, mais vraiment. Il jeta un regard désolé à son camarade et poursuivit « Désolé mec, je suis un peu à cran. » Puis il se leva. Il se dirigea vers le hall, où il s'assit sur un banc dans un coin. Et c'était à ce moment-là qu'il se posa la question : pourquoi se mettait-il autant de pression ? Il avait l'habitude de parler à une fille, de la charme, la draguer, alors pourquoi avec elle, il devait se montrer différent ? Et bien parce que l'Abraxas qu'il avait l'habitude d'être ne lui plaisait pas et toute fille censée dirait la même chose. Il leva un peu la tête pour guetter, il devait sûrement avoir l'air d'un psychopathe à suivre sa proie, mais il devait la voir aujourd'hui, ce matin, sinon il n'allait jamais le faire. Et même si elle lui mettait une bonne gifle sur la joue, bien mérité, il ne se déroberait pas, il était près à faire face à cette confrontation comme un vrai homme. Lorsqu'il vit une chevelure blonde sortir de la grande salle, son cœur fit un bond dans sa poitrine. Il l'avait recroisé quelques fois depuis le début de l'année, ils s'étaient regardés, puis très vite ignorés. Il en était franchement désolé et voulait tout refaire bien, même si ça paraissait quasiment impossible. Il s'avança d'un pas décidé vers elle, puis lorsqu'il se trouva à son niveau, il lui attrapa le bras et son cœur fit un bond dans sa poitrine. Une de ses amies s'avança vers Abraxas et lui dit d'un ton pleins de reproches « Dégage. » C'était court, mais le rouge et or n'eut pas de mal à comprendre qu'il était invoulu ici, il lâcha donc le bras de la Poufsouffle, mais se résigna à répondre rapidement « Opale je dois te parler ! C'est urgent. S'il te plaît. » Il la regarda d'un regard implorant, il espérai réellement que ça allait marcher !
Spoiler:
désolé du délai d'attente et j'espère que ça t'inspireras !
Give a little time to me, or burn this out We’ll play hide and seek to turn this around And all I want is the taste that your lips allow
La journée avait plutôt bien commencé. Opale s'était levée tôt pour profiter d'un petit déjeuner entre copines avant d'aller bosser. Elle avait un gros devoir de Potions à rendre pour le lendemain et elle ne l'avait pas encore commencé, ce qui n'était pas vraiment dans ses habitudes. Mais ces derniers temps, elle ne se reconnaissait plus. Elle arrivait en retard en cours, elle oubliait des devoirs, elle s'endormait en cours... Elle avait eu un P au dernier parchemin qu'elle avait rendu en Métamorphose et elle avait écopé de plusieurs heures de retenues après que le prof l'ait surprise affalée sur sa table, les yeux clos. Bref, ça n'allait pas du tout. Son père lui avait d'ailleurs envoyé un hibou récemment, s'inquiétant du mauvais comportement de sa fille, et Opale s'était contentée de le rassurer. Comment aurait-elle pu lui dire que son esprit était occupé ailleurs, qu'elle ne pensait plus à ses études parce qu'IL revenait constamment dans ses pensées ? Lui. Abraxas. C'était pourtant elle qui avait rompu. Et elle savait qu'elle avait fait le bon choix, ses amies le lui répétait sans cesse. Alors pourquoi, par Merlin, pourquoi avait-elle si mal en pensant à lui ? Il lui avait menti, il l'avait trompé et surtout, il l'avait prise pour une imbécile. Il lui avait donné de l'espoir, il lui avait fait croire qu'il l'aimait pour qu'au final, quand elle lui avoue enfin ses sentiments, il la remercie. IL LA REMERCIE, par Merlin ! Quelle conne elle avait été. Comme toujours. Quand il s'agissait d'amour, elle était bien trop naïve, elle le savait. Jamais elle n'aurait du tomber dans son piège, se laisser avoir par son jeu, jamais elle n'aurait du croire qu'il aurait pu lui offrir ce qu'elle désirait plus que tout : de l'amour. Mais c'était trop tard à présent, et elle s'en voulait de penser encore à lui. Elle s'en voulait de ne pas réussir à passer à autre chose. Surtout que si ses sentiments n'avaient pas disparu, elle éprouvait toujours une colère sourde envers lui, pour tout ce qu'il lui avait fait. Elle ne lui pardonnerait pas. Pas facilement en tout cas. Pas après qu'il l'ait humilié auprès de bon nombres de filles, pas après qu'il l'ait traité avec tant de mépris.
« Allez, Opale, mange un peu. » Opale leva les yeux de son assiette et se rendit compte qu'elle n'avait pas touché à ses œufs au bacon, alors que ses amies avaient presque fini. Elle les rassura d'un sourire et engloutit le plus rapidement possible son assiette. « Désolée, j'étais dans mes pensées. » Alors qu'elle finissait de mettre dans sa bouche sa dernière bouchée, l'une de ses amies mit le doigt sur le sujet qui fâche. « On a vu ça ! Encore Abraxas ? » Opale, qui buvait une gorgée de jus de citrouille à ce moment-là, recracha vivement le liquide, aspergeant la table. Puis elle toussa bruyamment, s'étouffant à moitié, et la fille qui était à sa droite lui donna quelques tapes dans le dos en riant. « Oh, ça va Op, fait pas l'étonnée, on sait toutes que tu penses encore à lui. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure. » Opale émit un grognement agacé. « C'est bon, lâchez-moi... C'est normal, non, je peux pas l'oublier comme ça ! On est restés longtemps ensembles. » Elle savait très bien que ce n'était pas tout à fait vrai. Qu'elle se mentait à elle-même en disant cela, mais... Que pouvait-elle leur dire d'autre ? « Oui, bien sûr que c'est normal. Seulement, on s'inquiète pour toi. Fais attention, d'accord ? C'est un con, tu sais que c'est un con. Tu as vu comment il t'as traité ! Alors ne tombe pas une seconde fois dans son piège, Op, c'est tout. » Elle se contenta de soupirer, et ses amies comprirent qu'il valait mieux changer de sujet. L'une après l'autre, elles attrapèrent leurs sacs et Opale fit de même, puis elles sortirent toutes de la Grande Salle. D'abord, elle ne le remarqua pas. Il était dans son dos, et elle ne prit pas la peine de regarder en arrière. Mais soudain, elle sentit quelqu'un lui attraper le bras, et elle sursauta, tandis que l'une de ses amies s'exclamait vivement : « Dégage. » Opale soupira. Après leur discussion de tout-à-l'heure, cette réaction n'était pas étonnante, et elle aurait été un peu plus lâche, elle se serait cachée derrière ses amies et aurait fui. Elle n'avait aucune envie de lui parler. Elle était encore, elle était blessée, elle ne s'était toujours pas remise de leur rupture, et elle n'avait aucune envie de lui parler. Mais elle n'était pas lâche. Elle n'évitait pas ses problèmes, elle. Alors, lorsqu'il la supplia de le suivre, qu'il avait à lui parler, elle posa une main rassurante sur le bras de son amie, et elle lui emboîta le pas. Ils s'éloignèrent un peu, et quand il s'arrêta enfin, elle croisa les bras et d'un air faussement ennuyé, elle demanda : « Alors, quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Bouge, j'ai pas que ça à faire, moi. »