Le Chemin de Traverse semblait s’être débarrassé de son encombrant trafic habituel. Les badauds devaient s’être réfugiés dans la chaleur de leur domicile et personne ne se risquait à affronter la morsure glacée du froid hivernal qui soufflait dans l’artère déserte. L’hiver était rude cette année. La température n’avait eu de cesse de chuter. Un vent givrant cinglait le visage des quelques courageux qui osaient pointer le bout de leur nez frigorifié dehors. La neige qui était tombé très tôt au grand bonheur enthousiaste des enfants s’était rapidement changée en plaques de glace et de verglas glissantes qui recouvraient la quasi-totalité des pavées de la rue. Enfouissant mes mains gantés dans le fond de mes poches, les mâchoires serrées et a demi-caché par une longue écharpe en laine, je tentais de combattre le froid qui s’immisçait par chaque pores de ma peau. Je jetais un coup d’œil circonspect à la nouvelle paire de chaussure de cuir antidérapante de Eflide Lagical que j’avais acheté récemment. Bien que la publicité associée à ces chaussures vantait les aptitudes antidérapantes certifiées de ces dernières, je ne pouvais, en tant que consommateur incrédule, que rester sceptique quant à leur efficacité réel. Le fait est que je n’avais pas pour habitude d’acheter tous ces produits fantasques et soi-disant révolutionnaire qui ne cessait d’apparaitre sur le marché toutefois une mauvaise chute la semaine précédente m’avait donné une assez bonne motivation pour débourser quelques galions dans l’achat de cette paire de chaussure. J’avançais à tâtons dans ce simulacre de patinoire et ce ne fut qu’après quelques minutes que je pris conscience de l’attitude ridicule que je devais avoir aux yeux d’une tiers personne. Je relevais la tête pour savoir si personne ne me dévisageait du regard et j’eu la certitude d’être seul. Par le passé j’avais subi des douleurs pires qu’une simple chute provoqué par une glissade anodine sur une plaque de verglas, toutefois cette fois si je n’avais pas été le seul à pâtir de cet incident. En effet, lors de ma chute ma baguette s’était par un malheureux hasard brisé. Il m’était désormais impossible de l’utiliser. Et que Merlin me garde si cela avait du être la pire partie de cette anecdote. Ma chute s’était produite devant Fleury & Bott., vers le début de l’après-midi pour être exact. J’avais était peu regardant sur la vitesse de ma course tant j’étais inquiet d’arriver en retard à la convention. La première convention à laquelle j’assistais d’ailleurs, et, après ces évènements, certainement la dernière. Ladite convention, qui se déroulait à la libraire magique accueillait Cymbeline Turner, la célèbre auteure du Dragon Pourpre. Bien que les critiques avaient décris ce roman de roman à l’eau de rose, Cymbeline Turner avait rencontré un énorme succès auprès de la gent féminine et, à mon grand damne, je faisais parti des lecteurs qu’elle avait conquis. Bien que je suis d’ordinaire contre un tel raisonnement puéril, la gêne que j’avais eu lorsque j’avais découvert que le publique de Cymbeline était essentiellement constitué de lectrices, j’avais décidé de me rendre à cette convention pour rencontrer l’écrivaine qui avait réussi à me soutirer des larmes et des sourires sans même à avoir eu à prononcer un seul mot. Ce fut naturellement un désastre. J’étais arrivé en retard, ma baguette était brisée, mes jambes et mon postérieur étaient endoloris, j’avais provoqué le courroux de nombreux fan en interrompant un discours apparemment palpitant de Cymbeline et je devais avoir gâchée mon unique chance de voir cette dernière. Quoiqu’il en soit, c’était cette convention et mon amer déception qui m’amenait désormais chez Ollivander. Bien qu’une semaine se soit écoulée depuis mon accident, j’espérais que ma baguette fut encore en état d’être réparée et c’est donc avec un sentiment d’espoir mêlé d’appréhension que je poussais la porte de l’échoppe. A première vu, la boutique semblait déserte tout comme la rue. Toutefois une lampe était allumée et posé sur le bureau en face de moi. Je jetais un coup d’œil circulaire pour observer l’état des lieux. Les étagères qui peuplaient les murs du magasin croulaient toujours sous d’innombrables boites poussiéreuses contenant d’innombrables baguettes. J’esquissais un faible sourire alors que quelques souvenirs lointains me revenaient en mémoire. Je finis par me décider à m’avancer dans la pièce et j’appuyais sur la sonnette disposé sur le bureau afin d’attirer l’attention d’une quelconque personne dans l’arrière boutique.
Mensonges éhontés et Baguette Brisée •• Lysander & Styx.