Aujourd’hui j’ai rendez-vous, pas avec un garçon non, encore mieux, avec ma petite sœur. C’est un peu une part de moi. En fait, ces rendez-vous du week-end, c’est un des seuls moyens de se voir vraiment. On a chacune nos cours, souvent à l’autre bout du château, deux maisons différentes et des horaires à respecter. Autant dire qu’il ne nous reste pas beaucoup de temps pour nous voir, certains moments de trous dans nos emplois du temps et le week-end. Alors dès qu’on peut, qu’on n’a pas trop d’examens et de devoirs, on profite d’une belle après-midi ensoleillée pour se voir. Une chose qu’on ne peut plus faire dans la maison où on a grandi, en plein milieu de l’Ecosse, depuis que j’ai quitté le domicile familial. C’est sans aucun doute ce que je regrette le plus dans cette maison, nos moments toutes les deux, enfermées dans une de nos chambres à papoter jusqu’au bout de la nuit de tout et de rien, ses éclats de rire qui réveillait la maison tôt le matin, ses bêtises que je m’amusais à réparer quand nous étions gamines. On peut dire que la première fois où je me suis retrouvée seule dans la maison de ma grand-mère à Londres avec elle, c’était une tout autre ambiance, plus glaciale.
C’est donc un sourire aux lèvres que je me prépare. Ce sourire il ne passe pas inaperçu, surtout auprès de la grosse curieuse qui dort dans le lit d’à côté. Elle, elle veut toujours tout savoir, c’est dingue et surtout agaçant. Honnêtement là tout de suite quand elle me demande le prénom du mec que je vais voir, j’ai juste envie de lui en foutre une. La seule chose que je puisse faire, c’est l’ignorer, ne pas répondre à la moindre question, et continuer de me maquiller, enfin d’essayer. Une fois cette étape faite, il me reste plus qu’à me coiffer. Ces choses-là, j’avais eu la flemme de les faire ce matin, avant de manger. Mais là c’est tout de suite plus boostant de savoir que j’ai une réelle raison de le faire, surtout que je n’ai pas croisé Malia de la journée. Une fois toute prête, je descend dans la salle commune où je croise le gros lourd de troisième année que je dois envoyer bouler au moins trois fois par jour tellement il est insupportable. Des fois je me dis que je suis entourée de chieurs, mais faut que je vive avec dans tous les cas.
Je finis par sortir du repère des jaunes, notre très cosy salle commune, l’endroit le plus mignon et atypique de tout le château sans aucun doute. C’est le genre d’endroit où on se sent comme chez soi. Pas besoin de descendre de marche, la salle commune est idéalement placée dans le château, derrière les cuisines, juste en dessous de la grande salle. Il me suffit donc de traverser le hall pour arriver à l’une des portes d’entrée à Poudlard. Quelques pas plus loin, je suis dehors. J’en profite pour inspirer une grande bouffée d’air frais. Le coin respire la campagne, ce qui n’est pas sans rappeler mon ancien chez moi. C’est un peu le contraire de Londres et de son air saturé. La cours pavé dans laquelle nous avions rendez-vous est à quelques mètres sur le côté du château, il ne me faut donc pas beaucoup de temps pour y arriver. Je m’installe sur un banc, placé dans un renfoncement du mur. C’est toujours là qu’on se met, comme pour avoir un semblant d’intimité alors que tout le monde passe devant toute l’après-midi. De nous deux, c’est moi la ponctuelle. Il ne me reste donc qu’une chose à faire, attendre, un tout petit peu.
Enfin, j'attends le week-end depuis il me semble une éternité, j'ai tellement de choses à lui dire, à cette fille de Poufsouffle, cette fille qui a quitté la maison il y a quelques années et que j'aime par-dessus tout. Cette fille c'est ma sœur, India, elle est sublime, autant physiquement que mentalement, elle a un cœur en or et un sourire si radieux. India est mon bonheur, si elle n'existait pas, si elle n'avait pas connu les mêmes malheurs que moi, je ne sais pas si je n'aurais sombré dans la dépression ou pire,.... C'est en quelque sorte un soulagement de connaitre une personne comme soit, c'est réconfortant et ça donne un minimum de courage pour essayer de vivre. Je retourne dans la salle commune de ma maison, les lions, il n'y a pas énormément de monde et à vrai dire c'est mieux ainsi, je me baisse et récupère un livre très précieux à mes yeux sous mon lit. Je le mets par la suite dans un sac, je me dirige vers la glace et essaie de coiffer mes cheveux, quelque chose de vite fait, je ne vais pas à rendez-vous galant ! Mais ma sœur a autant d'importance pour moi que celui que j'aime si on me demandais de choisir entre eux deux je crois que je préférais sacrifier ma vie mais c'est un choix qui peut ne mettre pas proposé. Je m'attache les cheveux en une queue de cheval haute, une coiffure simple, rapide et élégante à la fois ! Mon maquillage est intact, donc je ne prends pas la peine de le retoucher. Je regarde l'heure, je suis encore en retard, mais de peu, India est plutôt ponctuelle, comparé à moi, je suis à peu près à l'heure, je ne me casse pas la tête et ce qui me connaisse ne m'en voudront pas. Pour mes vêtements, j'ai choisit une robe courte, noir et rouge, j'avais enlevé mon uniforme de d'habitude, c'était le week-end autant en profiter. Je prends mon sac en bandoulière, là où est rangé mon livre, ainsi que deux trois petites bricoles et sort de la salle, je descends les escaliers. J'ai le sourire collé au lèvres, plusieurs élèves me regardent passer et font une drôle de tête pourtant je souris assez souvent, peut-être pas en fin de compte, le sourire s'est envolé avec maman. Je continue ma route malgré tout, j'arrive vers la cour pavée et voit India, assise sur un banc, je la rejoint en courant,je l'embrasse tendrement sur la joue et la prend dans mes bras, je suis toujours aussi contente de la voir, de plus je ne l'avais pas croisée aujourd'hui, et pour moi c'est long de passer une journée sans sœur ....
Je me lève du banc. Je fais quelques pas, par-ci, par là. Mon regard se pose un peu partout autours de moi, sur les rares nuages qui passent dans le ciel azur, sur la somptueuse architecture de notre château, sur les élèves qui passent à droite et à gauche, surtout sur les élèves qui passent à droite et à gauche. Ce que je cherche c'est ma petite soeur. La seule Gryffondor de la famille depuis des générations. Chez nous on avait toujours eu tendance à faire dans le jaune, mais visiblement elle avait voulu se démarquer et mettre une touche de rouge dans la famille. Je ne savais pas réellement comment mes parents avaient pris la chose, eux qui étaient sortis fiers de Poufsouffle. Je crois que ma mère l'avaient félicité. Ca aurait sans doute été autrement si ça avait été moi.
Je n'étais pas nerveuse à l'idée de revoir ma cadette, en réalité, j'étais impatiente. J'ai reconnu son visage d'assez loin. Je me stoppais nette. J'attendais qu'elle se rapproche un peu avant de faire de même. Une fois qu'elle s'était suffisamment rapprochée, je tendais mes bras avant des les enrouler autour de son cou. Qu'est-ce que ça peut faire du bien de la voir. Je ne dis rien pour le moment, profitant simplement de nos douces retrouvailles. Je dépose un bisou sur sa tempe qui est pile à la hauteur de ma bouche. Ca va sans doute pas durer, elle grandit trop vite pour moi qui ne prendrais surement plus aucun centimètre dans ma vie. Les femmes de la famille sont plutôt grandes en plus. De mon mètre soixante-treize, j'étais plus petite que ma mère l'était. Alors, je me dis que si elle a les bons gènes elle pourra sans aucun doute prendre encore les centimètre suffisant pour me dépasser moi.
Je finis par m'écarter d'elle. Je la regarde quelques secondes. Elle est superbe. Elle tient beaucoup de notre mère, plus que moi qui ai tout pris du côté paternel. C'est son portrait craché, la même quelques années plus tôt. Pour certaines personnes c'estlimite effrayant, pour moi c'est un bonheur, c'est ce qu'il me reste de ma mère en plus des quelques affaires qu'elle m'a légué. Je repousse la mèche des ses cheveux bruns, qui tombe devant son visage, derrière son oreille. « Salut mon petit chat. » Finis-je par dire peu de temps après. Mon sourire ne quitte pas mon visage une seule seconde, comme si le bonheur ne voulait plus me laisser seule. « Tu vas bien ? »
Nous voilà, l'une et l'autre enlacés, je sens son odeur et j'ai l'impression de revivre. Quel bonheur de la revoir, on se recule et l'on s'admire, elle est belle, j'aimerais tellement lui ressembler, c'est mon modèle ma grande sœur. Je m'apprête à engager la conversation mais c'est elle la plus rapide, elle me demande si je vais bien, j'ai envie de lui répondre que maintenant oui mais je ne veux pas qu'elle s'inquiète et d'ailleurs je vais beaucoup mieux déjà. Je lui réponds finalement : - Oui je vais bien et toi ? Tu es bien chez grand-mère, elle n'ai pas trop exigeante et elle t'apprécie ? Tu sais par rapport à notre sang-mêlé. Je pris une voix pincé quand je justifiai la raison pour laquelle notre grand-mère maternel ne nous appréciait pas trop, cette raison me faisait toujours rire, c'était surtout d'un ridicule inouï, enfin c'est ma pensée. Je lui sourit toujours et l'entraine sur le banc pour que l'on s'assoit. Le soleil est haut, j'ignore quelle heure il est mais en tout cas il est au moins 13 heure. Je repose mon regard vers India, j'ai beaucoup de chance de l'avoir. C'est ma lumière dans l'ombre, celle qui me guide, c'est ma sœur quoi !
Je me souviens d'une fois il y a de cela 4 ou 5 ans, maman était encore là, India aussi, on rigolait tous attablé autour d’œufs au plat et de bacon. Cette fois-là on était tous unis, heureux et surtout ensemble, c'est de ce souvenir là que je me remémore quand je dois faire apparaitre un patronus. Je ne sais pas exactement pourquoi j'y pensé là mais quand je vois India et son sourire si lumineux, je repense à quand on riait jusqu'à en pleurer, je me souviens même quand on avait planté le petit arbre dans le jardin et aussi quand papa nous racontait ses histoires, ou encore quand maman était là. Et qu'elle riait de ce rire si doux que ça nous donnait envie de rire avec elle, d'être heureux avec elle, India a exactement le même rire et j'ai dés fois au lieu de rire ,envie de pleurer. A ce qui parait moi, je ressemble à maman et bien India lui ressemble aussi mais de l'intérieur, au fond on a conservé maman dans chacune de nous mais cela ne la remplacera jamais, ah non. Tandis que papa, India lui ressemble et peut-être que moi je lui ressemble aussi à papa mais de l'intérieur, je ne sais pas vraiment en faite. Je me rappellerai toute ma vie le jour où j'ai cru pouvoir m'en sortir sans ma mère, et bien je m'étais bien trompé, la perdre c'est comme perdre une partie de soi, une partie de son âme, une partie de son cœur. Aujourd'hui je m'en veux d'avoir pensé ça même une seule seconde, c'est un acte effroyable, je ne sais pas si j'arriverai à me le pardonner. Le soleil m’éblouis, je sort de mes pensés, India n'a pas bougé, j'ai l'impression que en quelques secondes j'ai refait ma vie....
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Ven 28 Aoû - 2:19
