Ce jour là tu naissais et naissaient avec toi tes démons les plus sombres. « Madame, Monsieur Cornwell, j’ai le plaisir de vous annoncer que vous venez d’avoir une petite fille ! » Soupir de soulagement pour la mère, expression de désespoir pour le père.
« Une fille ? Encore une fille ? » Les infirmières, le docteur et la nouvelle maman rient en cœur dans la salle d’accouchement. Bon, il fallait le comprendre en même temps il en avait déjà deux et voilà qu’une troisième arrive alors qu’il espérait que ce serait un petit gars.. Les cris du nouveau né résonnent dans la salle et, à l’instant où son père le prend dans ses bras pour la toute première fois, leurs yeux se croisent et les cris s’estompent. Une toute autre sorte de magie que celle que tu allais connaître venait d’apparaître et cette magie, elle s’appelait l’amour. C’est ainsi que tu es née le trente et un septembre dans un hôpital moldu de la banlieue de Bristol en Angleterre. Ton enfance tu ne t’en souviens pas vraiment, tu sais juste que tu n’as jamais été malheureuse ou du moins, tu ne sembles pas t’en souvenir. Tu n’as jamais été seule, entourée de deux grandes sœurs tantôt protectrices, tantôt pestes et farceuses, tu n’as jamais manqué de rien et cela, même si vous ne rouliez pas sur l’or. Tes parents étant tous deux professeurs tu as appris très vite à marcher, parler et même lire et écrire même si à cette époque, tu ne savais pas encore que cela allait devenir la plus grande de tes passions. Le reste est flou et n’est pas vraiment important. Enfin c’est vrai quoi, qui ça intéresse que t’es allée manger un pudding chez tata Odette le dimanche ou que tu as été traumatisée à vie par le refus de ta mère de te donner une sucrerie ? Ah si.. Il y a encore quelque chose dont tu te souviens: ce jour de juillet déjà ensoleillé alors que l’aurore s’élevait à peine et toi, âgée maintenant de sept ans et toujours pas plus haute que trois pommes, tu t’étais levée en toute hâte pour profiter de ce spectacle qui s’offrait juste devant ta fenêtre. C’était ce genre de matin où, lorsque tu ouvrais très légèrement la fenêtre, tu pouvais sentir une dernière fois la brise fraîche de la nuit avant qu’elle ne disparaisse pour laisser place à la chaleur et la luminosité. Ce genre de matin qui te mettait de bonne humeur sans même savoir pourquoi et te prédisait une bonne journée.
Une bonne journée, c’est ça oui Maintenant que tu y repenses t’as envie de rire devant ta stupidité, ta connerie. Ce jour là a été le pire de ta vie entière et toi, installée devant ta fenêtre, tu ne t’attendais pas au raz-de-marée qui allait te tomber dessus. Comme tous les matins, tu étais descendue au pas de course te préparer un bon petit déjeuner. Ta mère somnolait encore à moitié assise autour de la grande table ronde de la cuisine, sa tasse à café froid entre ses deux mains et sursautait lorsqu’elle entendait le reste de la fratrie arriver bruyamment. Le restant de la matinée était passé vite tout comme le repas de midi et sonnait alors quatorze heure. Toi tu étais installée au fond du jardin, à l’ombre et en sécurité contre cet arbre gigantesque que tu aimais tant. Depuis toutes ces années il était devenu ton refuge, ton QG et tu avais pris pour habitude d’y venir la nuit pour observer les étoiles loin de cette maison, de ces filles qui se chamaillaient pour une poupée ou un vélo et de ces parents aimants mais quelques fois trop distants. Comme d’habitude tu te laissais emporter, submerger par la force des mots, la beauté des phrases, ton esprit s’ouvrait, tes yeux s’émerveillaient et..
« Emi, t’en as pas marre d’avoir tout le temps le nez plongé dans tes livres ? Tu fais que ça ! » Tu le relevais la tête pour regarder Coralie, ta sœur ainée. Elle semblait dédaigneuse et ces mots sonnaient dans sa bouche comme un reproche acerbe qui te fendait le cœur.
elle ne pouvait pas comprendre. Personne ne le pouvait. tu avais envie de lui répondre de manière aussi sèche mais tu ne pouvais pas. Tu n’étais pas comme elle et tu aurais trop peur de la blesser, de l’offenser. Elle est ta sœur et naïvement, tu espères qu’elle t’acceptera tel que tu es un jour.
« J’aime lire. » Ce fut ta seule réponse et cela sembla l’agacer encore plus bien que tu ne pensais rien avoir dit de travers.
« Elle a raison, tu devrais vivre un peu, sortir de ces histoires morbides.. Joue avec nous ! Tu verras, tu t’amuseras. » Ton autre sœur arrivait de tu-ne-sais-où.
toujours ensembles, comme d’habitude tu ne t’en plaignais pas. Généralement lorsqu’elles étaient toutes les deux elles vous fichaient la paix à tes livres et toi et ce n’était pas plus mal.
« Et si tu ne t’amuses pas, on te laissera tranquille avec ton…truc. Promis. » Elles souriaient et tu avais beau te méfier en te demandant ce qu’elles préparaient, tu acceptais piteusement. Elles sautaient alors de joie et toi, tu y croyais presque, à leur bonne volonté. Non, en fait tu y croyais complètement, naïve, tellement naïve que tu es.
« On va jouer à cache-cache. Tu commences à compter Emi ? » Evidemment, tu n’as pas le temps de répondre qu’elles s’enfuient déjà. Vingt minutes plus tard tu as enfin trouvée la deuxième. Evidemment, tu les soupçonnes d’avoir triché en bougeant lorsqu’elles t’entendaient arriver mais tu ne dis rien. Alors que Coralie commence à compter, ton autre sœur t’empoigne par le poignet
« J’ai trouvé une super cachette, elle ne te trouvera jamais ! » Tu la suis, tu n’as pas le choix de toute façon et puis.. C’est ta sœur, tu lui fais confiance. Là vous vous arrêtez devant la voiture de votre père et tu ne comprends pas alors tu la regardes avec incompréhension.
« Tu veux que je me cache sous la voiture ? » C’est un endroit trop facile sans doute le premier où elle va venir regarder. Elle te sourit mais ça ne présage rien de bon.
« Pas en dessous, dedans Emily.» Tu n’as pas le temps de rechigner qu’elle ouvre le coffre et te porte pour te mettre à l’intérieur. Tu as peur, tu as honte de le dire mais toi et le noir vous n’êtes pas bons amis. Ainsi, tu te retrouves enfermée et tu l’entends partir alors que tu tambourines de toutes tes forces contre les parois qui t’entourent. Et elles ne t‘ont plus jamais cherchée après ça.
« OUVRE MOI! OUVRE MOI! AMANDA REVIENS, OUVRE MOI, JE T’EN SUPPLIE OUVRE MOI! » Tu ne sais pas combien de fois tu as répété cette phrase, ce supplique mais tu continues. Tu t’époumones, t’épuises mais rien ne change. Les larmes te montent aux yeux, tu es mal et tout d’un coup, tu n’arrives presque plus à respirer. Ton souffle est court, ton pouls rapide. Tu sens ton cœur battre jusque dans tes tempes et tu pleures à chaudes larmes alors que tu fais ton possible pour te calmer. Tu sens ton organe battant plus lourd que jamais, oppressé, encombré comme si on avait posé une dalle de béton sur ton buste. A bout de force, tu sens tes yeux qui se ferment presque tous seuls, tu as l’impression que le temps avance au ralenti, ta tête tourne et le fait que tu ne vois rien n’arrange pas les choses. Tu es à la limite de l’évanouissement lorsque tout d’un coup le coffre se soulève et s’ouvre et que la lumière inonde tes petits yeux innocents. Ton père te parle mais tu ne comprends rien à ce qu’il te dit et là, alors qu’il te prends dans ses bras pour te sortir, tu t’effondres complètement. C’est ainsi que tu découvris ta claustrophobie dont tu souffres toujours d’ailleurs à l’heure d’aujourd’hui. C’est aussi cette frayeur, ce sentiment d’encombrement qui a fait qu’aujourd’hui tu ne quittes plus tes livres parce que sois réaliste : si tu ne l’avais pas fait ce jour là, tu ne serais pas aussi faible.
Sur ton chemins se trouveront beaucoup d’embuches et tu devras les surmonter seule. Les années qui suivirent furent quelque peu semblables. Tu t’es renfermée sur toi, encore plus que tu ne l’étais déjà et ta carapace est devenue plus solide. Elles ne le savent pas, mais tes sœurs ont sans le vouloir déclenché un ouragan de peur en toi. Tu t’accroches à tes livres, à la littérature du mieux que tu peux et pourquoi ? Parce que la dernière fois que tu as lâchée ta bulle, que tu en es sortie, tout a failli basculer. Tu te souviens douloureusement de cette sensation, de tes lèvres sèches, de ta gorge qui te faisait mal et de tes poings endoloris, rougis à force de frapper de toutes tes forces contre le fer. Non, ce monde n’est pas pour toi alors tu vas te créer le tien et tant que tu y resteras tout ira bien. Plus les années passaient et plus tu te sentais à l’aise à lire mais aussi à écrire. Petit à petit ton passe temps est devenu une véritable passion à qui tu vouais un culte et dont tu ne pouvais désormais plus te passer. Tes fins de journées, tes vacances, tes weekends, dès que tu avais du temps de libre, tu replongeais dans ton monde parallèle, ce monde où tu étais tantôt une aviatrice anglaise des années cinquante tantôt un poète déboussolé et seul écrivant ses états d’âme dans un journal intime. A l’école, tu étais brillante et tu faisais la fierté de tes parents. Tu enchainais les bons points, les remarques positives de tes professeurs et les bulletins scolaires irréprochables ce qui agaçait d’autant plus tes deux sœurs bien que ce n’était aucunement ton but. Tu leur as pardonné depuis le temps, leur farce stupide et puérile ou du moins, tu le fais croire. Au fond, tu es restée cette même enfant apeurée, pleurant toutes les larmes de son corps du fin fond de ce coffre de citroën duquel personne ne t‘entendait. Tu es toujours cette même petite fille timide, réservée et tête en l’air et pourtant, trois ans ont passés. Tu t’intéresses de moins en moins au monde qui t’entoure et de plus en plus aux ouvrages en tous genres. Dans la littérature tout te plait, tu ne fais pas de jaloux, pas de discrimination. Ils y passent les uns après les autres, tu les dévores presque et à chaque fois, tu en redemandes. Tu n’as jamais assez de livres et pour toi, c’est un geste habituel d’en attraper directement un autre dans ta bibliothèque lorsque tu en termine un. Mais hélas, les choses auraient été bien trop faciles, bien trop belles pour que tout continue ainsi. Tes sœurs se désolent de te voir toujours seule un livre à la main pour unique compagnon, unique ami mais elles n’essaient plus de te forcer bien trop grondées la dernière fois qu’elles ont fait un pas vers toi. Des fois, pour leur faire plaisir -et surtout pour faire croire que malgré tout, tu es comme tous les autres- tu t’installes avec elles et tu joues joyeusement avec leurs poupées, tu participes à la conversation, tu sors faire du roller et tu proposes même d’aller au cinéma. Ainsi, tu préserves malgré tout le lien fraternel et familial et tu parviens même à ressentir l’amour qu’ils te vouent, tous les quatre. Oui oui, même tes sœurs. Tu es bien, à demi entre le monde réel et à demi entre ton monde à toi crée de toutes pièces.
La magie elle existe, elle est là partout autour de nous et mieux encore.. Elle est en toi L’été de ton quatorzième anniversaire tout pile, une lettre fut déposée sur le paillasson devant ta maison où y étaient inscrit en lettres d’or, ton prénom et ton nom. Tu ne savais pas ce que s’était exactement mais cela ne présageait rien de bon à l’émotion que tu pouvais lire sur le visage de tes parents. Tes sœurs aussi semblaient savoir de quoi il s’agissait et n’avaient pas l’air plus ravies bien au contraire. D’un main tremblante, ta mère ouvrait doucement l’enveloppe comme-ci cela changerait ce qu’il se tenait à l’intérieur. Toi tu ne comprenais toujours pas, assise bien au fond du canapé ta tête baissée sur ta tasse de thé tentant de fuir les regards désapprobateurs d’Amanda et Coralie. Qu’est-ce que tu avais fait de mal encore, pour avoir droit à ça ? Toi qui faisais tout, qui ramenais de bonnes notes, tentais de se sociabiliser alors que l’envie n’y était pas du tout ?
« Madame, monsieur, nous vous informons par le biais de cette lettre que votre fille, Emily Cornwell… » Commença à lire à voix haute son père après avoir arraché le papier des mains de sa femme. Il semblait impatient, trépignait et devenait rouge, ivre de colère. Il se levait d’un bond faisant sursauter toutes ses filles. Il ne disait plus rien, marchant dans la pièce. Ta mère elle, ne semblait pas en avoir besoin, visiblement elle savait ce qu’il en retournait et ce que s’était. Elle ne semblait pas plus d’accord que ton père mais au moins, elle restait calme.
« C’est hors de question, hors de question Cordélia ! » Ta mère levait alors la tête vers lui comme pour le réprimander.
« Elle n’ira pas ! Tu entends ? Regarde là enfin, tu crois vraiment que.. Non, non. » « Peux-tu garder ton calme s’il te plait ? Nous allons en parler, calmement. Les filles, montez dans vos chambres. » Ton père se tournait vers elle, furibond, tenant la lettre maintenant froissée entre sa main
« Parler de quoi ? Il n’y a pas lieu de le faire puisque c’est un non catégorique! » Et c’est ainsi, dans une ambiance très festive -ironie- que tu appris que tu avais des capacités que tes sœurs n’avaient pas. Que tes parents n’avaient pas non plus d’ailleurs et qu’une école faite pour les gens comme toi existait quelque part et souhaitait t’apprendre tout ce que tu ignorais encore jusqu’à là. Tu fus premièrement partagée par ce que tu apprenais. Une sorcière ? Se fichaient-ils de toi ? Etait-on le premier Avril ? La sorcellerie, la magie, les sorts.. Ca n'existait que dans les livres. Du moins, tu l'avais pensé jusqu'à maintenant. Souvent tu t'étais surprise à vouloir être comme ces personnages exceptionnels à leur façon, forts, capables de faire changer et bouger les choses. Après tout il ne t'était jamais rien arrivé et tu n'avais jamais fait bouger ou exploser quoi que ce soit juste en t'enervant. Tu te méprends peut-être sur ce qu'est la vie de sorciers. Sans doute en fait. Tu n'y connais rien et toi, malgré tout, tu aimais ta vie telle qu'elle était et tu n'avais pas envie de la voir changer. Ni même de te séparer de tes deux tyranniques de sœurs. Tu serais seule dans cette aventure, face à quelque chose dont tu ne connais rien et instinctivement, tu crains le futur. Une école pour sorciers, tu n'aurais jamais cru ça possible. Toi qui a toujours eu l'habitude d'aller en classe pour faire des multiplications et des dictées, tu te demandes si tes prochains cours seront de transformer un camarade en grenouille. La discussion houleuse entre tes parents se termina tard dans la nuit et tu étais déjà endormie lorsque la décision fut prise c’est pourquoi tu appris la nouvelle le lendemain : tu irais étudier à cette école. Tu n’avais que treize ans et étais terrifiée à l’idée de quitter ton foyer, ta famille, ton confort pour un espèce d’internat dont tu ne savais quasi rien mais soit, tu te plias à ce que te disais tes parents. Ses ainsi que tu fis ta première année dans cette école et contrairement à ce que tu pensais, tout se passait plutôt bien. Tu n’étais certes peut-être pas extrêmement intégrée, ne t’étais pas fait beaucoup d’amis mais comme toujours, les livres étaient tes meilleurs alliés et autant dire qu’ici tu étais servie. Ton endroit préférée dans l’école ? La bibliothèque bien sur. Pleine de livres anciens, aux pages jaunies, écrites à même la plume avec de l’encre.. Un régale pour toi, passionnée de littérature. Mais l’année ne fut pas toujours toute rose car, par le biais d’une lettre avant les vacances de décembre pour fêter Noel, tu appris que tes parents étaient séparés, qu’ils allaient divorcer et que lorsque tu rentrerais tu ne trouverais que ta mère pour t’accueillir, que tu fêterais Noel deux fois. Cette nouvelle te déchira le cœur et ton monde s’écroula un peu plus sous tes pieds. La seule chose qui te rattachait à la réalité jusqu’à maintenant était l’amour et l’union de ta famille et , soudain, tu te sentais coupable de l’avoir brisée. Bien sur que c’était ta faute, c’était bien après l’arrivée de ta lettre que le feu avait été mis aux poudres non ? C’était bien la raison des disputes de tes parents, de tes sœurs ? Tu avais tout foutu en l’air, involontairement et tu te sentais encore plus égoïste de te sentir bien dans cette école alors qu’eux souffraient là-bas. Les vacances passèrent au même titre que les mois et tu avais quatorze ans, puis quinze ans. La-bas tu te sentais mieux, tu t’étais fait peu d’amis mais le genre sur qui tu pouvais compter en toutes circonstances. Ta deuxième année venait de s’achever alors et tu rejoignais Bristol. Ton année avait été mitigée. Tu avais beau avoir obtenu d’excellents résultats , tu n’avais toujours pas réussi à t’affirmer. Toujours les mêmes crétins qui te renversaient ta pile de livres par terre, te bousculaient au coin d’un couloir au point de te déséquilibrer, venaient jusqu’à la bibliothèque pour continuer à s’amuser de toi et de tes nerfs alors que tu ne voulais qu’une chose : la paix. Tu n’entrais pas dans leur jeu, ça leur ferait bien trop plaisir. Tu avais appris à te taire, à garder, canaliser au fond de toi toutes tes émotions et ce, même si tu savais qu’à un moment donné ça finirait par exploser et que toute cette colère en même temps, ça allait faire mal et pas qu’un peu. Maintenant tu étais en vacances pour deux mois, tu n’avais plus à t’en soucier. Il fallait que tu profites parce que l’année prochaine, ce serait la troisième année et tu avais beau avoir des facilités, tu ne te contentais pas de ça.
« Et toi ça va ? Je veux dire, quand je suis là-bas et tout ça.. ? » Tu posais la question alors que tu savais qu’elle allait te répondre ce que tu voulais entendre et non pas ce qu’elle ressentait vraiment. Elle était ta mère, elle ne te ferait jamais sentir coupable de sa solitude.
« Bien sur que ça va ! Et puis je ne suis pas toute seule, il y a Gaspard. » Elle sourit avec bienveillance en caressant la tête du teckel couché sur ses genoux.
« Il me protège ne t’inquiètes pas, c’est un féroce, hein Gaspard ? » Demande-t-elle en luit tapotant la tête alors qu’il s’éveille péniblement et que vous riez toutes les deux.
« Un vrai chien de garde ! » Vous vous remettez à rire et, avec un semblant de sérieux tu attrapes la main de ta mère entre les tiennes et la regarde.
« Maman.. Tu sais que je peux rester avec toi, n’est-ce pas ? Je ne suis pas obligée de repartir, pourquoi je ferais pas une petite pause pour rester ici et.. » Mais elle te stoppa net dans tes propos.
« Il n’en est absolument pas question mademoiselle Cornwell ! Tu vas entamer ta troisième année, la réussir comme les autres et quand tu reviendras au prochain été et que tu auras un an de plus, nous fêterons ça comme il se doit. » « Tu es sure ? » Un sourire attendrissant s’empara de ses lèvres alors qu’elle hochait la tête. Ca y est. Tu étais officiellement partie pour ta troisième année dans cette école et tu le savais d’ores et déjà : il allait t’en arriver, des vertes et des pas mûres mais ce n’était pas la première fois après tout..