Hogwarts, Hogwarts,
Hoggy Warty Hogwarts
Teach us something, please
Whether we be old and bald

« Pour les retardataires, n’oubliez pas d’apporter vos devoirs demain sans faute. Bonne soirée ! » Son regard accrocha celui d’Iris qui se détourna presque aussitôt. Elle n’avait pas envie de s’énerver ce soir et l’idée de passer des heures à la bibliothèque ne l’aidait pas. Soupirant bruyamment pour manifester son mécontentement, elle rangea le plus vite possible ses affaires avant de bousculer sans ménagement les nouveaux arrivants qui s’apprêtaient à s’installer. Ignorant royalement leurs réprimandes, elle se dirigea presque immédiatement à la bibliothèque qui semblait avoir été prise d’assaut tant il y avait du monde. Jetant un regard circulaire à la pièce, elle trouva enfin une table libre un peu plus loin et commença à s’y installer. Elle détestait les défenses contre les forces du mal et ce devoir n’avait rien de marrant. Seulement son professeur avait émis l’idée aux autres qu’elle n’était qu’un cancre et Iris avait bien l’attention de lui fermer le clapet. Peu de personnes savaient qu’elle avait un QI plus élevé que la moyenne et c’est surtout pour ça qu’Iris s’ennuyait en classe. Tout ce qu’il disait, elle le savait déjà par les centaines de livres qu’elle avait déjà lus. Ce devoir sur les propriétés de la pierre de lune n’allait donc pas être trop difficile. Il fallait juste qu’elle retrouve le bon livre parmi les centaines d’étagères à disposition. Scrutant les étagères une par une, elle finit par le trouver dix bonnes minutes plus tard. Cette bibliothèque étant sans doute la plus remplie du pays mais elle n’était définitivement pas du tout rangée. Les élèves ne comprenaient rien à l’alphabet. Affligeant.

S’affalant sur sa chaise, elle ouvrit le livre qu’elle avait déjà plusieurs fois et commença à écrire sur son parchemin les premiers mots de son explication. Seulement sa concentration fut de courte durée puisqu’elle entendit des ricanements à quelques pas de là. Ignorant les cris, elle continua à écrire. Seulement les cris se faisaient de plus en plus bruyants et Iris qui n’était pas du tout patiente, posa brutalement son stylo afin de voir ce qui se tramait dans le coin. Le spectable était absolument désolant. Devant elle se trouvaient des étudiants de son année qu’elle avait vu déjà trainé dans les couloirs et au milieu de ça, un petit garçon qui devait être de deuxième ou troisième année semblait coincé et complètement paniqué. Iris observa cette attitude avec dégout. D’accord, on pouvait se battre. Mais il ne fallait jamais s’en prendre aux plus faibles. « Vous voulez que je vous aide ? » lança-t-elle ironique. Elle s’avança d’un pas traînant, sa baguette dans le creux de sa main. « Non parce qu’il me semblait entendre des cris de là-bas. » dit-t-elle en désignant sa table. « Relève toi. » dis-t-elle au garçon qui était toujours à terre. « Va-t’en, tu me remercieras plus tard. » Elle le suivit du regard avant de le reporter sur ses victimes de la journée. « Que je ne vous vois plus toucher à un de ses cheveux, compris ? » Elle entendit un ricanement s’échapper d’un des leurs. Immédiatement, elle saisit sa baguette et la pointa sur le front du petit malin. « Joue pas à ça avec moi, Walders. Je connais ta famille, ton papa serait sans doute pas très content si il savait que son fils adoré persécute les plus petits. Quel lâche, dirait-t-il. Moi j’aurais honte. » Elle ricana doucement. « Maintenant, allez jouer ailleurs. Y’a des gens qui ont un cerveau et qui s’en servent par ici. » Elle lui jeta un dernier regard avant de retourner sur sa chaise. Ce petit évènement avait éveillé l'attention de certains élèves qui commençaient clairement à parler d'elle. Iris avait l'habitude et elle assumait le fait de n'avoir que très peu d'amis. S'il fallait être méchante pour en arriver là, il fallait bien qu'elle tente le coup. Peut-être paraissait-t-elle cruelle et méchante aux yeux des gens mais au fond elle était beaucoup plus que ça.

○

Papa,

Je suis désolée de ne pas avoir répondu à ta dernière lettre, j'ai été beaucoup occupée ces temps-ci. Sinon je vais bien au cas où tu te le demanderais. Sinon je me suis beaucoup amélioré en défenses contre les forces du mal comme tu me l'a demandé et je crois que je commence à piger le truc.

Et non je ne me suis pas fait de nouveaux amis. Combien de fois devrais-je te le répéter ? Tu me l'as bien interdit non ? Je t'obéis.

Je ne sais pas si je reviens pendant les vacances de Noël, j'ai beaucoup de travail qui m'attends, ce sera surtout ennuyeux pour vous.

Embrasse maman pour moi.

Iris.

Cette lettre ne faisait même pas une page mais elle avait l'impression d'y avoir passé des heures à trouver les mots justes, qui ne l'étaient pas vraiment en fin de compte. Tout ce qu'elle avait écrit relevait du mensonge mais peu importe, il n'en saurait jamais rien, à moins que son idiot de fiancé divulgue tout mais elle doutait franchement. Elle aurait aimé lui écrire à quel point elle le haïssait d'avoir fait de sa vie à l'enfer mais pour sa mère elle tenait le coup. Elle avait toujours soutenu son frère de s'être débarrassé de cette emprise mais pour elle, elle n'avait jamais eu le cran de le faire. Et elle savait que si elle tentait quelque chose, tout allait partir de travers. Alors elle mentait, constamment pour faire bonne mesure. Et elle restait le plus loin possible du manoir des Vanderbilt. Personne n'était au courant ici et elle ne voulait certainement pas que ça se sache. Elle s'était éloignée des autres pour ne pas les impliquer. Elle s'était refusée à tomber amoureuse pour ne pas blesser l'être aimé. Elle avait tellement de sacrifices que ça ne valait plus la peine pour elle de changer quoique ce soit. C'était sa vie à présent, et elle l'aimait. Simplement, si elle aurait dû changer quelque chose, ce serait sûrement le poids qui l'emprisonne, qui l'empêche de vivre sa vie comme elle l'entends. Et croyez-moi, vous ne pouvez pas savoir à quel point elle en souffre.