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 Shoot me down but I won't fall {Edelweiss}

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Message Sujet: Shoot me down but I won't fall {Edelweiss}   Shoot me down but I won't fall {Edelweiss} Icon_minitimeJeu 14 Mai - 16:12


DOSSIER DU MINISTÈRE DE
Edelweiss Blackmoth



 
NOM : Blackmoth, un nom de pure invention. Elle a porté le nom de son oncle adoptif, Penbird, pendant quelques années avant de s'en délaisser.

PRÉNOMS : Edelweiss, l’origine de ce prénom connait plusieurs versions car Edelweiss a été trouvée lorsqu’elle était bébé. Lorsqu’elle s’interrogeait sur son prénom, à chaque fois l’explication variait. Par conséquent, la jeune fille a fini par faire une sorte de mélange de ces histoires et a adopté cette mixture comme étant son origine.

AGE : 26 ans, trouvée le 16 août 1954 en Autriche

POSTE : Dresseuse de dragons mais également vendeuse au marché noir à ses heures.

ÉTAT CIVIL : Techniquement, Edelweiss est toujours fiancée à cet homme, là-bas en France. Bien qu'elle sache parler français, "au revoir" ne doit pas faire partie de son vocabulaire...

PURETÉ DU SANG : Inconnue

ANCIENNE MAISON : Serpentard

ORIENTATION SEXUELLE : Edelweiss aime s'amuser et les hommes (en particulier un peu plus âgés qu'elle) contribuent beaucoup à son divertissement, que ce soit en tant qu'ami d'un jour qu'en tant qu'amant d'un soir.

CAMP : Neutre mais de plus en plus attirée par les mangemorts...

PARTICULARITÉ : Elle a une grande balafre courant sur le côté gauche de sa gorge. Certains disent que c'est un dragon qui l'a griffée un jour, mais qu'elle ne voudra jamais l'admettre.
 

 
Votre personnage trouve par hasard la pierre de résurrection, l'une des reliques de la mort ! Que décide t-il de faire ? Elle la ferait tourner entre mes doigts. En caresserais les courbes aiguisées, et en parcourrais la surface lisse. Un visage se profilerait en ses pensées, mais non. Cela ne se peut pas, pas sans une escarmouche qui finirait tôt ou tard par la gifler en pleine figure. Pas sans une peur constante de le perdre encore. Non, direction le marché noir où des tas de désespérés paieraient cher pour l'avoir, cette pierre. Étrange, de se rendre compte, grâce à cette pierre, à qui l'on tient réellement, déchirant même le voile de la mort. Comme cela doit faire mal de réaliser qu'on aime personne...Tsss conneries, Edelweiss n'aime qu'une personne. Des autres, elle n'en a cure.
  ✎ Votre personnage tombe sur un moldu malmenée par des sorciers au détour d'une rue, que fait-il ? Tout dépend de l'humeur dans laquelle Edelweiss se trouve. Si ses pieds se trouvaient soudain au contact de pavés parcourus de filaments rouges, l'envie de frapper une joue ou d'abattre son pied dans un estomac pourrait être trop forte pour résister. Le cœur qui ne calmera qu'une fois la violence déversée et reçue, car elle ne s'en sort jamais indemne bien sûr. Il faut recevoir pour donner. Toutefois, ce désir dort parfois et dans ces moments, elle ne ferait que passer son chemin, préférant aller boire que de se battre. Quoiqu'il en soit, elle ne le ferait que pour une seule personne: elle-même.
  ✎ Le Ministre de la magie propose à votre personnage de tout quitter pour devenir son conseiller personnel. Accepteriez-vous la proposition ? Non. Edelweiss? Dans un bureau? Autant mettre une chauve-souris dans une cage. Hors de question, Edelweiss aime trop les longues pauses dans son travail, le temps d'aller au bar déguster de l'eau de vie et des framboises, pour risquer de travailler dans un cadre administratif. Je ne vous parle pas du fait d'avoir un patron... La jeune éleveuse de dragons aime trop son indépendance, pour se risquer à recevoir des ordres d'un abruti de ministre. De plus, elle détesterait demeurer dans l'ombre de quelqu'un, elle aspire à bien plus... Et puis, tout quitter? Ses dragons, son beau Drovarg? Ses chers associés du marché noir?...bon d'accord peut-être qu'elle ne leur manquerait pas tant que cela. Quoique, le marché noir abrite sans doute de sacrées bandes de gargouilles mais, à son humble avis, elle ne serait pas dépayser au ministère...
  ✎ Amour, richesse, célébrité ou sagesse : qu'est ce qui intéresse le plus votre personnage ? La célébrité... Devenir quelqu'un. Un nom et non une pure invention que l'on change au gré de l'humeur. Être. Tout simplement. Pourtant, il n'y a rien de plus effrayant que la lumière pour Edelweiss. L'ombre est douce et sans encombres, facile. Mais elle y avance, pas à pas...à devenir un "je" au lieu d'un "elle" bien trop commun. Eh! Mais ce n'est pas si mal d'être personne! Pas d'ennuis, pas d'attaches. Oui mais, Edelweiss commence à s'ennuyer de n'être que fumée. Quel intérêt, lorsque le feu est bien plus attirant et dangereux...La sagesse, elle ne l'a jamais eu et ignore sans doute jusqu'à son existence. L'amour, elle l'a connu sans le savoir lorsqu'elle l'avait et la richesse...le marché noir empli bien ses poches pour lui permettre de vivre confortablement mais sans prétention.
 

 
PSEUDO : Pandipanda AGE : 18 ans PRÉSENCE : Plutôt régulière ;) AVATAR : Ksenia Solo COMMENT AS TU DÉCOUVERT LE FORUM : Recommandation personnelle  :huhu:  UN PETIT MOT POUR LA FIN : Longue vie aux pandas!!! Très beau forum également  :yes:  :yes:

 

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Message Sujet: Re: Shoot me down but I won't fall {Edelweiss}   Shoot me down but I won't fall {Edelweiss} Icon_minitimeJeu 14 Mai - 16:14


Tell me your Story
Lorsque je deviens ce que je suis, je deviens ce que je pourrais être. {Lao Tseu}

 
 
« Maman, est-ce que tes cheveux seraient doux ? Sentiraient-ils la framboise et le lys, comme dans mes rêves ?

Papa, tes joues seraient-elles été rugueuses contre la mienne, si tu m’avais prise dans tes bras ? Est-ce que ta voix serait basse et forte, comme le tonnerre là dehors? »

Ces questions, tu les as bien vite laissées derrière toi. Là, au milieu des autres endormis. Je suis certain qu’en fermant les yeux, tu pourrais encore sentir la chaleur des corps émanant du dortoir des filles, dans lequel tu dormais. La lumière grise, essayant de se frayer un chemin à travers les larges carreaux, crasseux et rayés. L’ombre de la pluie, projetée sur le plancher en bois poussiéreux, dans ce coin de la classe où tu t’es retrouvée maintes fois punie.
Je repense souvent à la manière dont mes doigts traçaient de petites formes, pour te faire sourire, après avoir soufflé fébrilement sur le carreau.
La manière dont tes cheveux cascadaient en une pluie ébène. Cette petite couette, qui dansait derrière toi alors que tu t’acharnais à vouloir faire tomber cette brute de Ruth. Alors que tu désirais me défendre moi, et seulement moi, le faible. Même la lèvre en sang, tu continuais. Belle corneille contre cette horrible gargouille.

Pour toi, tu n’es personne. Pour moi, tu es mon monde.

Mon amie. Ma sœur. Mon amour.

Que dire de toi ? Je n’ai sans doute pas la prétention de connaître chaque détail de toi, mais je peux au moins me vanter d’en avoir attrapé quelques parcelles au fil des années.  De petits bouts de miroir, tant de fois piétinés, que tu n’as eu guère d’autres choix que de recréer un reflet un tant soit peu sensé. Habile habitude que tu as prise, que d’adapter ta personne à qui se trouve devant toi.
Ah mais que dire ? Si ce n’est que tu n’es personne et tout le monde. Un fantôme reprenant  vie quand bon lui semble. Une fleur trouvée dans un poème, l’une de ces fleurs dont certains pétales manquent mais qui fait de son mieux, afin de rester aussi droite que possible, fière dans le néant.
Mais je suppose que toute personne, même fantasmée, a une histoire. Ceci est la tienne.


 
~ Chapitre 1 ~ Nous sommes tous orphelins. Lors d’un instant infinitésimale ou d’une existence entière, nous sommes tous seuls car il faut bien saisir la solitude pour savourer la présence des autres.

J’habitais l’orphelinat depuis mes deux ans. Ma mère était décédée, d’un mal portant le nom de vie sans amour–expression au goût âcre dans ma bouche d’enfant à l’époque- assorti d’une fragilité de santé.  Et mon père n’ayant  pas cru juger bon de s’embarrasser de ma présence, dût se laver un tant soit peu la conscience en me laissant devant cette porte sombre,  aux bons soins de ces femmes, et non dans une ruelle brumeuse, où nombre de bambins étaient laisser à leur triste sort.

Donc si l’on en croyait mon passé, je ne pouvais réellement me targuer du sobriquet d’orphelin. Disons que j’étais un fardeau, dont un tiers s’était dépossédé, tout simplement.  
Avant ton arrivée, ma chérie, mes souvenirs sont flous, épars. Ils s’envolent comme autant de libellules que je ne peux capturer.

Charmante fillette, bien qu’un peu renfrognée, tu fis ton entrée dans ma vie solitaire alors que mes sept ans approchaient. Oh bien sûr, tu étais déjà à l’orphelinat depuis que tu étais bébé, mais auparavant tu occupais une autre aile de l’orphelinat. Ce qui explique que tu n’aies pas capturé mon attention plus tôt.

La pluie battait contre les feuilles du chêne de la cour alors que le ciel était bleu, bien que quelques nuages cotonneux y exécutent leur lent ballet. Nous étions tous dans une salle où de nombreux jeux abîmés nous servaient de divertissement. J’étais isolé, essayant de paraître invisible aux yeux de tous et surtout à ceux d’une certaine Ruth, cruelle fillette à la carrure de ce que l’on qualifierait aujourd’hui de catcheur.
Mes poings maigrelets et mes lunettes, auxquelles je devais prêter une attention bien particulière –car l’on ne pourrait m’en acheter une autre paire de sitôt si celle-ci s’avérait brisée-, me privaient de riposte. Je devais bien l’admettre également, ma couardise –sans doute héritage de mon paternel- me coupait dans mon élan mais je n’en avais cure, car mon esprit transperçait de part en part Ruth et ses sbires tout aussi cruels.

J’étais justement plongé dans ses pensées jubilatoires, lorsque Mademoiselle Kurtvan nous annonça l’arrivée d’une nouvelle venue dans notre partie de l’orphelinat. Par soucis de déséquilibre entre les deux ailes, Mademoiselle Kurtvan prétexta cette arrivée enchanteresse à mes yeux.
Deux petites couettes noires comme la nuit encadraient ce visage blanc comme le lait du matin. Deux yeux bleus comme la glace au soleil détaillaient la salle où nous étions rassemblés,  et je pouvais précisément me rappeler le frémissement irraisonné qui m’avait saisi lorsque ton regard voyagea sur moi, sans s’arrêter.

Oh, nous ne se sommes pas devenus tout de suite amis. Oh que non. Je peux même en faire la confidence aujourd’hui, mon cœur désespérait presque, à mesure que les jours s’écoulaient sans que je n’eusse le pas suffisamment assuré, afin de me diriger vers toi et te parler.
Deux mois s’écoulèrent bientôt et mes sept ans furent fêtés en silence, enfermés  en moi-même. Edelweiss, tu ne t’accordais, toi aussi, que la compagnie de ta propre personne. Telle une brebis esseulée, tu attiras bientôt l’attention de cette vache enragée –mille excuses mais même aujourd’hui son souvenir m’insupporte toujours, oh et je pense que ce surnom n’est pas pour te déplaire- qu’était Ruth. La lâcheté faisant, cette dernière était toujours suivie d’une meute toute aussi cruelle.

C’est ainsi que, lors d’un après-midi,  lorsque la pluie d’automne cessa enfin, nous fûmes autorisés à envahir la cour afin de nous gargariser de l’air vivifiant.  Nous étions obligés de montrer notre frimousse à l’air parfumé du dehors.
Toutefois il ne fallait pas se figurer, un orphelinat sordide à l’image d’un certain Oliver, où les enfants sont habillés de guenilles, nourris aux soupes trop éclaircies par de l’eau, et livrés au bâton de fanatiques religieux. Non, le poids de l’abandon était bien assez lourd à porter sur nos frêles épaules. Grundfeld n’était pas des plus luxueux, comme beaucoup d’orphelinats survivant grâce aux subventions d’âmes généreuses, mais les conditions de vie y étaient correctes, et nos habits et notre nourriture étaient plus que suffisants à nous combler. De plus, une certaine cordialité, parfois entremêlée d’une complicité régnait entre nous et ces femmes qui s’étaient administré la prise en main de notre éducation, et nous autres âmes esseulées en quête d’une nouvelle famille.  

Une famille…  toi seule étais la mienne. Donc, lors de cet après-midi automnal, les flaques de boue croupissaient à certains coins de notre cour. Des bancs de pierre occupaient le vaste espace et je réussis à en dénicher un à l’écart des autres. Je retirais mes lunettes pour les essuyer contre ma veste et lorsque je les remis, tu étais là. A quelques mètres de moi, penchée en compagnie d’une autre fillette aux cheveux roux frisés. Vous étiez toutes deux penchées sur quelque chose qui semblait être du plus grand intérêt mais qui m’était dissimulé.
J’allais me lever pour percer le mystère lorsque Ruth, suivie de deux autres enfants, fit son entrée à grand bruit. Fillette affreuse ayant un an de plus que moi, elle ne m’inspirait que la crainte qui me dissuada de bouger de mon refuge de pierre.

Je fus donc le témoin immobile de Ruth te bousculant afin de voir ta trouvaille. La fillette rousse s’était évaporée, t’abandonnant, mon aimée aux serres acérées de Ruth, défendant seule l’objet mystérieux. Mais ce fut à ma surprise, le spectacle délectable de toi, petite fille, lançant ton petit pied, chaussé d’une botte épaisse, dans le ventre de la grande brute qui eut le souffle coupé mais ses jambes ne se dérobèrent pas sous elle, car il en fallait sans doute bien plus pour mettre une telle masse de chair hors état de nuire. T’en rappelles-tu ? Ce fut donc la colère de Ruth que tu éveillas, Eden, et alors que cette dernière s’apprêtait à riposter de sa main large comme dix fois ma propre main fine, l’une de nos surveillantes intervint en t’envoyant  à l’intérieure d’une des salles de classe, au coin. Ruth eut le même châtiment dans une autre salle, bien désuet pour ce qui était de mon avis.

Ce fut à cet instant que je compris pourquoi tu avais autant brillé à mes yeux la première fois que je te vis. Tu possédais une force dont j’étais dépossédé. Une vigueur qui me manquait cruellement, comme chassée par l’hiver de mon passé. Pourtant, même si ta force  n’était pas des plus extraordinaires, elle me suffisait à moi pour me sentir en sécurité, apaisé.
Lorsque je me levais enfin après la tempête entre toi et Ruth, j’allais vers l’endroit où Eden s’était penchée. Mon regard rencontra un immense papillon aux ailes d’un bleu extraordinaire, comme l’on en voyait sur les photos des mers des Caraïbes. Splendide. Mais cette splendeur fut quelque peu entachée par la tristesse incommensurable que m’inspira cette créature immobile reposant sur le sol boueux, inerte.

Spectacle peu commun pour un instant du même type où, regardant à la fenêtre d’une des salles de classe je t’aperçus, mon Eden isolée en guise de punition, je réalisais sans comprendre que mon destin était inextricablement lié au tien.






 

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Message Sujet: Re: Shoot me down but I won't fall {Edelweiss}   Shoot me down but I won't fall {Edelweiss} Icon_minitimeJeu 14 Mai - 16:16


Chapitre 2
Nous sommes tous semblables. Nous sommes différents et c’est là que nous avons un point commun, tous autant que nous sommes.

 
 





Si je t’aimais? Je t’ai aimée oui, à un moment inconscient de nos jeux d’enfants. A la manière d’un amant jeune et fébrile ne sachant pas comment procéder. Mais cet engouement n’était  pas ce qui prévalait dans notre relation, qui n’allait pas tarder à naître.
Tu étais la sœur et la femme que j’aurais voulu avoir. Pour tout dire, même après toutes ces années, je ne puis dire quel amour trône réellement en moi. Disons simplement que je t’aimais. Et n’allons pas tergiverser sur les sens bien trop nombreux de ce mot si simple, au sens si fort.
Cela se passa un matin du quatrième jour d’hiver, –j’avais pour maniaque habitude de suivre le décompte des jours des solstices avec une minutie d’horloger-  peu de temps après l’incident survenu entre toi et Ruth en réalité.

Je n’arrivais pas à trouver le sommeil après un cauchemar dont j’avais eu la chance de m’extirper. Ce fut donc à tâtons, parmi la rangée de lits où mes camarades abandonnés dormaient, que je trouvais la sortie dans l’obscurité. Je n’avais attrapé dans ma fuite que ma vieille écharpe en guise de bouclier contre l’ennemi glacé. Nous n’étions pas autorisés à sortir avant l’heure du levé convenue mais durant l’hiver, j’avouais avoir un certain penchant à sentir le sol glacé sous mes pieds nus.

Ce penchant m’a sans nul doute offert l’opportunité que je n’aurais sans doute jamais saisie autrement. À savoir t’adresser, ne serait-ce que quelques mots. Parce’ que toi, ma petite chipie tu t’étais évadée de son dortoir depuis bien plus longtemps que moi.
Je te revois encore assise sur le rebord de la fenêtre gelée, regardant l’aube grise. Tu étais belle dans la lumière assombrie. Le bruit de glissement, si caractéristiquement aiguë, de mes pieds sur le carrelage me trahit, et tes yeux glacés se sont posés sur moi pour la première fois et ne me quittèrent pas.

« Qu’est-ce que tu fais là ? Tu devrais être avec les autres. »,ta voix était électrisante et me pénétrait la chair comme autant de petites aiguilles à la fois brûlantes et gelées. Ton regard se plissait sous la curiosité mêlée de…méfiance ? Il était si difficile de lire en toi, tes yeux bleus comme un iceberg semblaient aussi dur et impénétrables que tout l’acier du monde.
Ta petite tête penchée sur le côté, tu me détaillais et finis par dire en réponse aux miennes bredouillées lui expliquant que je ne voulais pas te déranger ou autres stupidités : « Tu ressembles à une petite chouette ! », face à mes yeux plus arrondis que jamais par la surprise –soulignant sans doute plus encore l’image que tu avais de moi-  tu rias et ce fut une félicité. Un son de cloche au loin lors d’un matin printanier et parfumé, le roucoulement d’une source de montagne… Ce rire fut comme une pierre jetée sur la glace entre nous.

Je n’eus pas le délice d’entendre ton invitation à m’asseoir près de toi, sur ce rebord de fenêtre, car j’y fus contraint par un bruit de pas résonnant à l’autre bout du couloir. Nous dûmes donc tirer le rideau afin de nous cacher. En y songeant à nouveau aujourd’hui, je peux dire que nous ne risquions pas énormément à nous trouver dans les couloirs à cette heure aussi matinale et comme je l’ai déjà dit, les femmes nous ayant à leur charge, n’étaient pas de vilaines marâtres.
Si nous ne nous étions pas cachés, nous aurions été contraints de retourner dans nos dortoirs respectifs. Je n’aurais pas pu sentir tes cheveux en pagaille me chatouiller la joue et en sentir le parfum de cassis. Mes yeux suivant avec jalousie ma vieille écharpe qui te caressait le bras nu. Tu étais frigorifiée et tremblotait imperceptiblement tandis que les pas s’éloignèrent, emportant notre fausse crainte.

Ce matin-là, tandis que la lumière réverbères au-dehors mourrait, j’eus l’audace quasi inespérée de passer mon écharpe autour de ton cou. Face à ce geste qui m’avait paru d’un effort herculéen, tu ne dis mot.
Ton silence me suffisait car tu n’avais pas refusé mon geste. A partir de cet instant, nous devînmes progressivement inséparables, comme par un accord tacite d’une origine inconnue,  à mesure que nous parlions afin de nous découvrir ou plutôt faire semblant de nous découvrir car ni l’un ni l’autre ne nous connaissions nous-mêmes réellement. Pour ma part comme je l’ai dit, je savais que mon père m’avait abandonné après la mort de ma mère mais toi... Mon Annabel Lee, tu ne connaissais rien de ton chemin passé, qui ne fut pas suppositions brumeuses. Tu ignorais tout de ses origines, si tes parents étaient encore de ce monde ou si ta terre natale était réellement notre belle Autriche.

La curiosité de l’enfant étant aussi vaste et déchaînée qu’un océan en pleine tempête. Tu avais plusieurs fois entreprit de demander à mademoiselle Kurtvan la source de la vie qu’était la tienne à présent. Malheureusement, cette chère mademoiselle ne faisait que répéter, tel un perroquet,  les rumeurs volant comme autant d’insectes nuisibles, et s’étant propagées depuis ton arrivée lorsque, ma chérie, tu t’enquérais de tes origines.

La première fois, tu aurais été trouvé dans un champ de la fleur dont tu portes le nom –d’ailleurs tu aurais été appelée comme cela pour cette raison soi-disant-, histoire qui ne te déplut. Seulement cette première anecdote fut compromise par une autre qui était que tu aurais réchappé d’un incendie forestier et qu’un dragon t’aurait sauvée. Anecdote se rapprochant plus d’un conte pour enfant, cette fois.
Au bout d’un certain temps, tu ne posais plus la question, ce jeu qui t’amusais au départ te dessina une expression presque triste sur le visage. Je crois que je comprenais, tu ne voulais pas être la fumée mais le feu. Tu voulais avoir une histoire et être quelqu’un, ne pas vivre dans la brume.
Alors tu trouvas une échappatoire. Tu piochas les deux anecdotes que je vous ai exposées, celles qui étaient le plus à son goût apparemment, et les greffa l’une à l’autre avant de s’approprier cette histoire hybride. Et voilà. Ma belle, tu avais été trouvée dans un champ d’edelweiss en flammes dont un maître du feu l’avait tirée. Une histoire farfelue n’est-ce pas ? En tout cas dans le monde de nous autres pauvres Moldus. Car tu abritais en toi quelque chose dont j’étais dépourvu et dont j’aurais complètement ignoré l’existence si tu n’avais pas été mon amie.
Mais nous allons y venir un peu plus tard.

Comme nous commencions à aller en classe pour apprendre à lire et écrire, j’étais dans la classe supérieure à celle dans laquelle tu te trouvais mon Eden. Tu avais six ans et j’en avais sept. Il nous arrivait, toutefois, de nous éclipser pour nous rendre à la petite bibliothèque poussiéreuse, peuplée de livres racornis. Nous adorions nous plonger dans les rues sombres de Londres, percées par la lumière des réverbères vacillante, voir à travers les yeux d’un géant ou encore sentir l’odeur de la mer que nous n’avions jamais vue.
Je t’aidais à déchiffrer les mots qui t’étaient inconnus dans la fraîcheur de la bibliothèque, mon écharpe enlaçant nos deux cous à la fois.

Ce fut lorsque nous lisions un ouvrage portant sur quelque magicien dont je n’ai aucun souvenir, que ma nymphe, tu parlas, le sujet lui ayant sans doute rappelé, de Ruth. En effet, je ne crus pas ce que tu me disais à propos de cette brute que tu aurais surprise en train de dévier un oiseau de sa course dans le ciel afin de le faire chavirer au sol. Ruth, se croyant seule, avait regardé mon Eden d’un œil noir en t’ayant découverte l’espionnant, t’ayant même menacée de te faire payer si tu en parlais à quiconque. Une part de moi avait été terrifiée à l’idée qu’une si mauvaise personne puisse être la détentrice de quelconques pouvoirs, c’est sans doute pourquoi je rejetais cette idée catégoriquement. Du moins pour un temps.
Enfin, un jour nous sommes tombés sur un livre parlant de botanique. Les noms latins accompagnant les diverses plantes ? Nous les ignorions majestueusement pour nous pencher vers les représentations dessinées et leurs noms communs.
Te souviens-tu ? Nous sommes tombés sur une représentation de l’edelweiss, ton emblème, mon aimée. Fleur blanche comme ta peau, ressemblant presque à une étoile argentée, scintillante. A mon grand étonnement, tu ne t’étais pas attardée plus de quelques secondes sur ce qui était sensée constituer la majeure partie de ton « histoire ».

Sans doute, au fond de toi, tu savais que toute cette histoire que tu t’étais tissée n’était que fadaise. Qu’après tout, ton nom n’était peut-être pas celui qui lui avait été donné de la bouche de ta mère et de ton père. Que ce tableau dessiné de tes mains n’était que charlatanisme.
Je t’aimais même si tu étais un mystère pour moi, je t’aimais de la façon qu’il te plaira.
Je t’aimais et par un accord tacite, chaque dimanche lorsque les couples défilaient devant nous, nous examinant comme autant de chevaux sur le marché, nous exhibions nos plus belles têtes renfrognées afin de les dissuader de suite de nos choisir. Bien que tu avais presque toujours cet air de petit ange en colère.
Nous ne voulions pas être séparés. C’était un fait, désormais nous ne pouvions plus nous oublier mutuellement. Impossible. Mais le sort n’en avait que faire.

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Message Sujet: Re: Shoot me down but I won't fall {Edelweiss}   Shoot me down but I won't fall {Edelweiss} Icon_minitimeJeu 14 Mai - 16:17


Chapitre 3
Dimanche ou le Mahlstrom

 


 





Deux ans. Cela faisait deux années que nous étions ensemble. Toi et moi. À Grundfeld. J’avais neuf ans et toi huit ans, lorsque nous nous retrouvâmes en possession d’un étrange volume à la couverture cuivrée et craquelée. Les pages de l’ouvrage étaient jaunies par le temps et craquaient dangereusement sous nos doigts, tandis que nous les tournions avec intérêt.
Nous étions dans mon dortoir, assis sur mon lit tandis que les autres étaient dehors. Leurs cris de chahut nous parvenaient étouffés par-delà l’autre côté du bâtiment, dans la cour.
Ces derniers temps j’avoue que je te regardais différemment. Cette chose que l’on appelle dans notre langage « magie » ne fait pas partie du fruit de l’imaginaire.
Je peux bien en témoigner pour l’avoir vue entre tes mains. Quelques semaines plus tôt, tu m’avais entraîné dans un coin reculé de la cour, à l’abri du regard des autres et m’avais montré cet enchantement dont ton sang était l’objet.

Sous le reflet de mes lunettes rondes, tes petites mains que tu avais gardées closes l’une contre l’autre s’entrouvrirent lentement afin de dévoiler un délicat papillon aux ailes blanches. Mais là, il se passa quelque chose qui me fit hoqueter de surprise et je dus enlever mes lunettes et les remettre pour croire le spectacle que mes yeux me montraient. Les ailes du papillon se paraient peu à peu de motifs à dentelle noire, ils se dessinaient là sous mon regard ébahi.
C’était incroyable. Et tu me regardais avec un sourire presque moqueur devant mes yeux de chouette agrandis par le choc. Tu étais fière, ton petit côté vaniteux était sans nul doute excité mais il y avait aussi inéluctablement une part de…peur dans ton regard. Elle semblait hurler de l’intérieur : « Mais qui suis-je ? Qu’est-ce que je suis ? Pourquoi ai-je ça en moi ? », cette peur.
Tu craignais sans doute que je ne te regarde comme un monstre mais tu avais tort. Tu aurais pu te transformer en n’importe quelle chose de la plus grande atrocité qu’il soit, je t’aurais toujours aimée. Ce qui suivit à cette révélation en fut une autre : Ruth, qui avait été adoptée quelques mois plus tôt au soulagement quasi général, possédait bien cette magie semblable à la tienne.
Nous étions donc là, sans le savoir à un moment de césure entre nous approchant plus vite que l’ombre de la nuit sans se faire remarquer, tenant chacun un côté du livre qui contenait de la poésie. Nous nous étions penchés depuis peu sur ce nouveau sujet et même si tu n’en avais pas vraiment le goût, moi, j’adorais le nectar des mots, et respectait plus encore l’humanité pour l’esprit de ces hommes dont s’écoulait une rivière enchanteresse, qui chantait mille louanges à la fois.

Nous parcourions ce vieil ouvrage lorsque nous tombâmes sur un poème qui me frappa, et que je connais à présent par cœur pour l’avoir lu un grand nombre de fois ces dernières années. Il chantait ainsi :

« Tu résistes. Le froid s’abat sur toi dans toute sa langueur.
Tu es frêle sous le vent d’hiver. Ma main te sert de dôme protecteur.
Les cieux en colère projettent sur tes lèvres blanches, à travers la faiblesse de mes doigts transis, des milliers de petites aiguilles de verre fondant.
Là une lumière fend les cieux déchaînés et la voix grondante, roulante comme un tambour tribale se fait ressentir jusque dans la terre qui t’a fait naître.
Tu te bats. Silencieusement. Vaillamment  sous le maelstrom qui te fait ployer dangereusement. Ta fin est-elle proche ma céleste ? Voilà que mes yeux, à travers mes cils étoilés, se délectent de lumière. Divine. Elle fait fuir le tambour barbare et ses succubes cinglantes.
Regarde, vois comme il semble se pencher mon aimée ! Vois comme l’écran cotonneux nous laisse le privilège de mirer cette merveille. Ma main se retire pour te laisser apprécier, ma beauté.
Sens-tu son baiser sur tes lèvres épanouies et meurtries ? Sens-tu son étreinte chatoyante ? Mes yeux amoureux se posent sur la vaillante étoile que tu es ma protégée.
Si tes yeux pouvaient me rencontrer, nous serions tels deux amants après une nuit de passion, savourant l’aube après l’obscurité.
Le calme après la tempête. La vie après la mort si proche.
Tu te baignes dans ta victoire jusqu’au prochain combat qui approche.
Tu es la plus belle guerrière.
Et je sais, edelweiss que ma main t’a été inutile. Car tu résistes, tu te bats et tu es fière.
»

Intitulé « Dimanche ou le Mahlstrom ». L’auteur était un certain Nuador Laschen. Mais peu importait le nom quand les mots l’éclipsaient totalement car seuls les mots sont importants. Il semblait avoir écrit cela dans un déchainement de l’esprit, un pur maelstrom de l’âme. Sa muse avait été la fleur dont ma propre âme portait le nom et c’est peut-être cela qui influença mon amour pour cette liqueur spirituelle.
Ces mots m’ont été d’une aide précieuse lorsque lors du traditionnel dimanche, « jour du marché » comme nous l’appelions, tu me fus volée.
Tout se passa en un claquement de doigt. Un homme se présenta sous un nom typiquement britannique et écuma les rangées d’enfants dont le seul désir était d’avoir une famille.
Nous, nous n’étions nullement allumés par un tel désir et ne montrions qu’expressions renfrognées et yeux noirs. Seulement cet homme, monsieur Penbird, ne nous dédaigna pas comme le faisait la plupart des couples habituels qui nous examinaient. Non, son regard ne fut attiré non pas par moi mais par toi, mon Eden.

Mais toi tu ne lui rendis qu’un visage où ses deux yeux bleus étaient rétrécis par la méfiance, les sourcils froncés. Ce petit manège ne fit, apparemment, qu’accroître l’intérêt que l’homme avait pour toi et il te désigna de sa main gantée de noir. Ce geste que j’avais tant redouté depuis ton arrivée, depuis que je savais que j’étais lié à toi par une force me dépassant totalement.
Ta première réaction fut le refus catégorique accompagné d’insultes en tout genre à l’encontre de cet homme qui allait l’emmener. Seulement, ce fut là le premier stade car la procédure habituelle était d’introduire le ou les futurs parents dans le bureau de la directrice en présence de l’enfant choisi évidemment.
Cette procédure fut exécutée tant bien que mal et tu me jetas un regard déterminé avant d’entrer dans ce bureau, un regard qui jurait presque qu’elle ne me quitterait pas malgré la volonté de monsieur Penbird de l’emmener avec lui.
Hélas, cette promesse muette tenue en un regard ne fut pas tenue. Elle fut même cruellement compromise lorsque je me rendis compte que tu étais partie sans me dire au revoir, sans un regard en arrière qui inonda le mien de larmes amères traduisant un chagrin indescriptible.

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Dernière édition par Edelweiss Blackmoth le Jeu 14 Mai - 16:29, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Shoot me down but I won't fall {Edelweiss}   Shoot me down but I won't fall {Edelweiss} Icon_minitimeJeu 14 Mai - 16:24


Chapitre 4
This is the end

 


 



Une lettre arriva un matin. Trois mois s’étaient écoulés depuis ton départ.  Ta large écriture remplissait l’espace beige du papier à lettre qu’elle avait utilisé pour m’envoyer de ses nouvelles.  Je l’avoue sans honte : j’étais furieux mais je buvais avec ivresse les paroles que tu m’avais destinées. Quand mes mains auraient dû déchirer cette lettre, elles la tenaient au contraire comme en une étreinte passionnée pour s’assurer qu’elle n’était pas le fruit d’un délire.

«

Bonjour petite chouette,
J’espère que tu es toujours à l’orphelinat pour recevoir cette lettre !
Je voulais te dire que j’étais désolée de t’avoir laissé tomber comme ça. Mais si tu savais ! Monsieur Penbird est comme moi !! Oui, un sorcier comme il nous appelle et figure toi qu’il m’a montré ce qu’il savait faire dans le bureau de la directrice. Pendant qu’elle avait le dos tourné, il a fait s’envolé un des papiers  du bureau et d’un petit mouvement des doigts, il a commencé à plier la feuille pour qu’elle forme une fleur. D’ailleurs je crois qu’elle ressemblait à celle qu’on avait vu dans le livre ensemble tu te rappelles ? En tout cas, ça m’a soulagée de voir que je n’étais pas la seule et j’ai été encore plus surprise quand j’ai appris qu’une école existait, ici, en Angleterre.
Georges dit que je pourrai bientôt y aller ! Tu te rends compte ?
Il est étrange mais gentil Georges. Il garde toujours ses gants et quand je lui demande pourquoi il m’a choisi moi, il dit que lui ai rappelé quelqu’un et qu’il aura besoin d’un héritier pour reprendre ses affaires plus tard.  On dirait qu’il cache quelque chose. Enfin je ne resterai pas longtemps avec lui puisque je partirai à Poudlard (l’école de la magie) lorsque j’aurai onze ans. D’ici-là Georges me donne des cours dans sa grande maison. Il y a pleins de chambres et pleins de statues bizarres. J’aimerais que tu sois là tu sais. J’espère que tu n’es pas trop fâché parce’ que sinon je reviens en Autriche et je te force à me pardonner !!!
Réponds-moi vite ou je te lance un sort avec mes pouvoirs pour te forcer à écrire !!!
PS : tu savais que ceux qui n’ont pas de pouvoirs magiques, on les appelle Moldus ? T’es un Moldu !!! hahaha
PPS : Georges m’a donné le choix entre des cours de danse et des cours pour apprendre l’arbalète pour que je puisse me défouler et connaître d’autres enfants. Tu devines ce que j’aie choisi !!

»

Je reconnaissais ton écriture qui semblait reprendre ses pensées sans les modeler avant de les coucher sur le papier. Je t’aimais. Tu me manquais plus encore mais j’étais heureux pour toi car tu devais te sentir un peu moins seule entourée de magie là où tu étais. Même si je savais que tu ne cesserais jamais de penser que ce sang enchanteur qui coulait dans tes veines, ne cesserait jamais de te tarauder sur tes véritables origines.
Toi partie donc, je fus adopté moi-même quatre mois après ton départ par un couple autrichien qui habitait dans une charmante maison à proximité des montagnes et des champs de fleurs. Mais je ne m’étendrai pas sur mon propre compte.

Tu m’écrivais occasionnellement. Je savais qu’il ne serait pas de ton caractère d’écrire chaque semaine avec assiduité.
Tu me tins au courant de son entrée à cette école, Poudlard. Tu me la décrivis et m’informa que tu étais reçue en une maison appelée Serpentard. Tu m’annonças aussi la pire des nouvelles qui soit : Ruth était également à Poudlard mais pire encore dans la même maison que toi.
Nous ignorions que Ruth avait été adoptée par un couple anglais elle aussi. Un hasard qui fit bien mal les choses.

Les années passèrent et tu me tenais au courant du monde magique que tu découvrais chaque jour un peu plus. Tu me contas tes conquêtes amoureuses, ce qui pinça mon cœur de manière inexpliquée. Enfin, ce petit pincement était quelque peu soulagé lorsque tu me disais que ton cœur n’était nullement épris d’une véritable passion.
Tu me confiais ton engouement de plus en plus fort pour les dragons (qui existaient bel et bien finalement, cela allait de soi à présent). Tes doutes et tes angoisses me firent hausser un sourcil surpris car je suis certain que si nous n’avions pas été séparés par la distance, tu ne te se serais jamais confiée ainsi à moi. Tu tremblais lorsque tu te perdais en toi. Ne pas savoir qui l’on est,  entraîne parfois des angoisses nocturnes et où l’on s’égare parmi les diverses histoires que l’on se raconte pour expliquer notre présence en ce monde. Je tentais de te comprendre et de te répondre de mon meilleur. Mais bientôt, lorsque mes dix-neuf ans furent atteints, je pus enfin te rejoindre en Angleterre et m’y installé afin de demeurer au plus près de toi.
Mais malheureusement tu cessas de te confier pleinement à moi lorsque nous nous vîmes plus régulièrement. Tu étais tout de même heureuse de me voir m’installer en ta nouvelle terre. Nous restâmes ainsi, tels les deux enfants que nous avions été à l’orphelinat, pendant huit années.
Je crois pouvoir me targuer du privilège d’avoir été la seule personne à avoir eu une quelconque valeur à tes yeux.


                                                                                         

~

La lumière d’un réverbère au dehors captait les ombres des gouttes de pluie, tombant en de petits cliquetis sur le pavé. La pièce où se trouvait Edelweiss était uniquement éclairée par cette lumière extérieure. L’ombre de la pluie, transportée par la lumière, était projetée sur le visage de la jeune femme, si bien que l’on avait l’impression d’innombrables traînées d’ombre lui lacérant le visage. Assise en tailleur sur son lit, ses doigts parcouraient les pages du petit carnet de cuir noir qu’elle venait de lire. Pire encore, elle ne pouvait s’empêcher de feuilleter les pages blanches qui restaient du carnet. Là où plus personne n’écrirait jamais. A cette pensée, elle sentit sa gorge se serrer et rejeta le carnet dans l’ombre.
Elle pressa deux doigts contre le coin intérieur de ses yeux, comme pour empêcher les larmes d’affluer. Elle ne pleurait jamais. Elle avait pleuré une fois, trois semaines auparavant. Hurlé même. Lorsqu’elle avait appris la mort du seul qui ait jamais compté dans sa vie. Un frère, qui n’avait jamais cessé de penser à elle. Un frère qui n’avait plus que des lèvres froides comme le marbre et les yeux clos pour toujours.
Non, elle chassa cette image de ses pensées.  

Elle se leva pour aller à la fenêtre, les jambes frissonnantes, ne portant qu’une chemise bleue dont les manches lui tombaient sur le dos des mains. Le visage éclairé par la lumière jaune-orangée du réverbère, l’ombre de la pluie ne formait plus que de petites lignes gris pâle sur ses joues.
Il ne la connaissait pas, Paul. Pas vraiment. Il ne savait rien de ce qu’elle était devenue. Il l’avait piégée avec ce carnet. En la faisant retourner dans le passé, elle qui ne se souvenait jamais.
Le visage grave, elle observait quelques passants sur le pavé en contrebas.
Elle détestait cette foutue magie. Cette chose dans ses veines qui la narguait tel un esprit malin en lui signifiant qu’elle pourrait être le fruit de n’importe quelle union farfelue. Cette chose qu’elle avait en commun avec cette garce de Ruth qui avait tué Paul. Elle n’était pas idiote, elle savait. Ce petit sourire satisfait et sadique qu’elle avait eu…
Edelweiss serra le poing contre sa hanche, sentant la griffure de ses ongles lui brûler la peau. Puis elle relâcha un peu sa violente étreinte.

Mais en même temps, elle ne pouvait s’en passer. Car sans cela, elle ne serait plus rien. Elle soupira, inclinant sa tête afin de s’appuyer contre le carreau de la fenêtre glacée.
Elle avait toujours eu du mal à montrer ses sentiments. Toujours cynique. N’accordant d’importance à quiconque ou sinon un peu d’intérêt, le temps de s’amuser quelques instants. Une fidélité qui n’est que vaporeuse. Et puis adieu.
Toujours à valser d’une identité à une autre. Toujours personne. Mais elle ne se cachait pas derrière une personnalité ou une autre. Elle était tout le monde, voilà tout.
Elle ne le vengerait pas. Elle tentait de s’en persuader en se le répétant comme un mantra. Elle savait, pourtant, que Paul avait été le seul pour elle et que quelque chose était comme atrophié en elle.

Et ce désir, à la voix de plus en plus claire et forte… Au marché, les nouvelles vont vite. Un nom se transmet de lèvres en lèvres, tantôt avec admiration tantôt avec effroi. Elle a eu vent de ces mangemorts. Elle savait qu’elle n’avait rien à gagner en se rangeant du côté des gens biens. Elle ne pouvait pas. Elle, qui pouvait être sans scrupules.
Jusqu’ici, elle ne s’était pas souciée de choisir un camp. Si cela avait été si simple, elle aurait valsé entre les bons et les mauvais. Elle pourrait faire semblant, oui. Après tout, elle portait presque sans cesse des masques. Mais le masque serait sans doute un peu moins inconfortable du mauvais côté, de ces mangemorts.
Elle pourrait être plus près de Ruth…non, pas de vengeance. Oh et puis merde. Elle ne voulait pas faire semblant. Elle voulait se laisser glisser vers ce qu’elle pourrait être. Elle voulait un nom qui serait sur toutes les langues. Elle voulait être quelqu’un. Pour la première fois, elle devait bien admettre que cette nouvelle résolution éveillait en elle une excitation bouillonnante, mêlée à une peur quasi viscérale.
Elle s’éloigna de la fenêtre inondée de lumière, se réfugiant plus à l’ombre.
C’était bon. De faire l’actrice.
Elle sentit le petit carnet, sous le pli du drap et s’allongea, ses pieds dépassant un peu à la lumière.
Elle ferma les yeux. C’était doux, palpitant, sans attache. Infini.
…Mais lassant.
Ses yeux se rouvrirent, brillant dans l’ombre.
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Dawn R. Blackwood
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LA PRINCESSE DES GLACES

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Message Sujet: Re: Shoot me down but I won't fall {Edelweiss}   Shoot me down but I won't fall {Edelweiss} Icon_minitimeVen 15 Mai - 12:38



Félicitations, tu intègres le monde magique

Comme j'ai aimé lire ta fiche :ow: La façon dont tu l'as écrite, du point de vue de Paul, est très original et intéressant, j'ai adoré ! Ton Edelweiss ne parait aussi forte que mystérieuse et j'ai bien envie d'en apprendre plus sur elle ! :heart:

Tu deviens un sorcier accompli qui n'a plus besoin de l'enseignement de qui que ce soit. Tu as un travail, tu subviens à tes besoins et tu fais ce dont tu as envie. Tu as une vie magique !
Avant de t'engager dans une course folle pour arriver à l'heure à ton travail, saches que le membre est qui tu es jumelé est Siobhán E. Steers-Carter. Elle prendra contact avec toi prochainement.

/!\ Le récapitulatif de personnage est obligatoire, ce devra même être l'un de tes premiers posts sur le forum. Tu le feras dans ce sujet, à la suite des autres. N'oublies pas que ce dernier devra être régulièrement mis à jour pour faciliter l'aperçu de ton personnage. Enfin penses à voter aux tops sites du forum ;)
Afin de t'aider dans tes premiers pas, voici une liste des portoloins utiles :
Tu te trouveras des amis et des ennemis dans la partie relations. Pour commencer à écrire ton histoire, tu peux aller voir la liste des rps. Bien sûr tu peux aussi faire gagner des points à ta maison, pour voir de quelle manière il te suffit d'aller , et pour les signaler c'est ici.


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Message Sujet: Re: Shoot me down but I won't fall {Edelweiss}   Shoot me down but I won't fall {Edelweiss} Icon_minitimeVen 15 Mai - 13:43

Je suis totalement dans les vapes, mais ça m'empêche pas de venir voir ta fiche ! :*o*: Ta fiche ! :bave: Il faudra qu'on se trouve un lien avec mon dc Ebony, nos deux miss ont le même age :ah: :love:
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Message Sujet: Re: Shoot me down but I won't fall {Edelweiss}   Shoot me down but I won't fall {Edelweiss} Icon_minitimeVen 15 Mai - 20:39

Merci Dawn!! :bsx:

Lumen-> On va se trouver un lien! Je viens de voir que Ebony est infirmière et vu que Edelweiss est pas mal bagarreuse...elles pourraient bien se trouver :mdr: mais bon je ne sais pas si Ebony ne travaille qu'à Poudlard ;)
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Message Sujet: Re: Shoot me down but I won't fall {Edelweiss}   Shoot me down but I won't fall {Edelweiss} Icon_minitime

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