Eden était chargé de la surveillance des élèves en ce samedi après-midi. Mais cela ne voulait pas dire qu’il n’était pas libre de faire un peu ce qu’il voulait. Ils étaient tous à Pré-au-Lard et il était courant que les élèves se rendent au Trois Balais. C’est pour cette même raison que lui-même s’y rendit. Il était donc assis tranquillement à une table. Sa bierraubeurre venait d’avoir été commandée et il l’attendait patiemment. Eden n’était pas quelqu’un de pressé, pas le genre du tout à s’énerver si les serveurs mettaient du temps à arriver. Après tout, ce n’était pas simple à faire et il y avait du monde le samedi.
Il était perdu dans ses pensées. Elles dérivaient sur sa petite sœur qui refusait toujours de lui adresser la parole. C’était une situation qu’Eden vivait de plus en plus mal. Il ne savait plus quoi faire pour la convaincre ne serait-ce que de le laisser l’écouter. Il aurait aimé pouvoir lui donner des explications mais c’était impossible. Elle se braquait à son approche, elle mettait en place la technique du poisson évitant avec habileté les filets. Jamais il n’avait réussi à la garder à une fin de cours, elle était toujours la première sortit. Ou si ce n’était pas le cas, elle lui parlait avec tellement de froideur que des frissons lui en parcouraient le dos. C’était comme si elle ne faisait pas partie de sa famille, comme s’il n’était rien pour elle. Et il le vivait mal. Parce qu’il avait très mal vécu leur séparation mais comment aurait-il pu lui annoncer qu’il ne reviendrait pas. C’était dur à expliquer pour un gamin de quatorze ans. Encore plus qu’il était lui aussi victime dans cette affaire. Il aurait bien aimé ne partir que pour six mois et être de retour dans sa famille pour les fêtes de Noël comme c’était d’ailleurs le cas pour le reste des enfants de Poudlard, ou presque. Et même les autres rentraient pour les vacances d’été. Lui, non. Il avait habité chez un professeur toutes ses années. Avec ça au moins, elle devrait pouvoir le comprendre, si elle voulait bien un jour l’écouter. Heureusement qu’il avait Seila qui l’aidait un peu dans cette tâche sinon il aurait été sûr de n’avoir aucune chance.
Dans l’autre pensée qui l’habitait, il était également question de sa famille. Mais cette fois-ci, ce n’était plus de la famille du coté de sa mère qu’il était question mais de celle du coté de son père. Eden avait désormais besoin, ressentait le besoin de la connaitre. Il avait envie de savoir qui était son père, celui qu’il n’avait jamais vu en vingt-sept ans. Peut-être avait-il aussi des frères, ou bien même des sœurs, dans cette famille. Il n’avait plus envie d’être dans le passé et de vivre sans elle. Il avait envie de la connaitre. Mais pour cela, il allait devoir commencer les recherches sérieuses. Quoi de mieux pour ça que d’envoyer une lettre à sa mère dans l’espoir d’enfin pouvoir avoir le nom de famille qu’il aurait normalement dû porter depuis bien longtemps. Peut-être pourrait-elle également lui parler de lui ? Voulait-il le rencontrer et elle avait dit non ? Se moquait-il du fait d’avoir un fils ? Des questions qui pourraient très bien le briser selon les réponses qu’il obtiendrait, mais au moins, il serait en paix avec lui-même.
« Eden ! Ton verre est prêt ! » Le professeur de botanique se tourna vers le serveur qui l’interpelait depuis le bar. Il lui sourit, celui-ci étant une ancienne connaissance, un ami datant de Poudlard mais ce n’était pas encore ce jour-là qu’ils pourraient discuter. Il ne comprenait pas pourquoi cette fois, il ne venait pas lui apporter son verre à sa table, mais d’un autre coté, est-ce que cela changeait vraiment quelque chose ? Il se leva donc pour aller chercher son verre ne voyant aucunement le regard qui le suivit tout le long de son court trajet.
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Dernière édition par Eden A. Wilson-Grey le Ven 12 Juin - 19:52, édité 1 fois
Douloureuse rencontre Edelweiss Blackmoth & Eden A. Wilson-Grey
La poitrine parcourue de soubresauts, provoqués par un cœur fou, Edelweiss était appuyée contre le mur encadrant la porte. Après une course effrénée à travers les rues dallées, à essayer d’échapper au grondant mécontentement de son client, sa peau blanche brillait d’une fine pellicule de sueur. L’éclosion de minuscules perles de sueur au bord de ses lèvres, découvrirent en même temps un léger sourire d’où s’échappait une respiration rapide, allant peu à peu decrescendo. Les yeux mi-clos quelques secondes, elle laissa la satisfaction l’envahir. Celle d’avoir échappé à cette bande d’idiots, mêlée à l’excitation de la poursuite, le frôlant toucher d’un danger assez proche pour alerter tous les sens. Même si elle savait qu’elle n’aurait rien risqué de moins qu’un sort tout aussi inoffensif que incommodant en représailles, la perspective du risque le plus infime nous plongeait dans de frissonnantes terreurs, faisant bourdonner le sang dans les veines et palpiter la gorge à un rythme incroyable.
Dans un souffle trahissant un léger soulagement, Edelweiss prêta plus ample attention à l’endroit où elle était entrée à la volée. Sa vue trouble se stabilisa sur un bar brillant de bièraubeurre renversée, tandis que le bourdonnement de son sang à ses oreilles laissa place à celui des conversations. Il ne lui fallut qu’un quart de seconde pour reconnaître l’endroit. Et merde. Parmi tous les pubs où elle aurait pu atterrir, c’était la porte des Trois Balais qu’elle avait poussé. Elle n’y avait pas beaucoup mis les pieds par le passé. Pas assez sombre à son goût, et la présence quasi incessante d’adolescents, lui donnait des allures de bar à bonbons. Edelweiss aimait boire jusqu’à en sentir chaque flamme de l’alcool qu’elle avait ingéré, au creux de son ventre, et parfois se laisser aller à être ivre en laissant cette même ivresse diriger ses actes et mouvements.
Après l’incartade de la dernière fois qui s’était soldée par une bagarre, laissant dans son sillage une traînée de verre cassé, elle se souvenait parfaitement du regard du gérant, le mari de Madame Rosmerta. Furieux, il avait juré de ne plus jamais lui servir le moindre verre à l’avenir. C’est pourquoi, à l’instant où elle l’aperçut derrière le bar, ses dents agrippèrent sa lèvre inférieure en une grimace d’urgence. Cependant, un bref regard par l’embrasure de la porte lui révéla, de dos, l’un des hommes à sa poursuite, la baguette à la main. Préférait-elle se risquer à affronter la colère de l’imposant gérant de bar, ou bien celle de son client et de sa clique ? Elle referma la porte, essuyant son front du dos de la main. À la réflexion, mieux valait courir un risque pour un verre, plutôt que pour une banale histoire de trafique. Et elle en avait assez de courir, elle était morte de soif comme en plein désert.
Toujours adossée au mur près de la porte, elle s’en détacha pour enlever sa veste noire, et se retrouva en débardeur rouge sombre, ses mains vêtues de ses éternelles mitaines de cuir noir, et ses doigts sertis de bagues parfois rouillées. De sa veste roulée en boule, elle s’épongea quelque peu la poitrine, et avança à l’opposé du bar où se tenait le gérant. Toujours à gueuler ce vieux, se dit-elle lorsqu’elle le vit disputer une serveuse penchée au sol sur un plateau renversé. Assise à l’écart, elle ébouriffa ses cheveux et fit de son mieux pour se dissimuler derrière les pans de sa chevelure noire. Mais soudain, elle essuya un sifflement à sa droite suivi de l’appel de son nom. Cette langue pâteuse de trop d’alcool, appartenait à l’un de ses « collègues » au marché noir, que beaucoup de gens surnommaient « La cave », à cause de son esprit plutôt lent et de sa descente de bouteille facile. Elle le croisait d’ailleurs beaucoup à la Tête de Sanglier, et adorait le provoquer lorsqu’il était trop saoul pour répliquer sérieusement. Pourtant aujourd’hui, il aurait mieux fait de la fermer. Alors en retour, Edelweiss fronça tout d’abord les sourcils, et lui adressa un doigt d’honneur qui n’eut d’autre effet que de le faire pouffer de rire, puis elle articula deux mots simples pour le faire taire.
Elle ne voulait pas se faire repérer par le gérant. Non pas qu’il l’effrayait. Si cela n’avait tenu qu’à elle et à son caractère provoquant légendaire, elle se serait assise exprès en face de lui au bar, l’un de ses sourires insolents aux lèvres. Mais elle voulait boire, et tout de suite. Et elle savait que de lui, elle n’obtiendrait rien. Mais du barman, là qui revenait. Peut-être. La Cave semblait s’être un peu évaporé dans les vapeurs de son vin, le gérant toujours à l’autre bout du bar et occupé. La voie semblait libre. « Hé ! », elle interpella le barman affairé au robinet de bièraubeurre, une pinte à la main. Il leva les yeux vers elle et s’approcha. Il l’avait reconnue. « Sers-moi une liqueur. », dit-elle à voix basse, le souffle encore court. Quelques pièces tintèrent sur le bar humide, sous les bagues de ses doigts. Le barman n’y jeta qu’un bref coup d’œil, suivit d’un autre plus craintif vers son patron. Puis il fit claquer sa langue d’un ton négatif, et fit s’entrechoquer quelques bouteilles sous le bar, histoire de faire croire qu’il les rangeait et rien d’autre.
« Non ma belle, ça va pas être possible. S’il apprend que je t’ai servi un verre, il va me tailler en pièces. Et je tiens trop à mon job. », il se redressa et s’éloigna de nouveau malgré les protestations d’Edelweiss. Elle soupira lourdement, comme pour se contenir. En manque. Elle avait chaud, et si soif… Elle sentait encore ses pieds fourmiller après avoir battus le pavé, tant elle avait couru. Le tissu tendu de son débardeur sur sa poitrine était encore secoué des tambourinements de son cœur, toutefois plus calme que quelques minutes auparavant. Sa veste roulée en boule sur le bar, elle y posa sa tête comme sur un oreiller et ferma les yeux quelques instants, sa bouche à l’air libre, assoiffée d’air. C’est pas de ma faute si ce crétin voulait une vraie pierre, pensa-t-elle. Elle lui avait vendu un pendentif au cœur de pierre jaune. Elle n’en connaissait pas le véritable nom, mais elle en avait inventé un des plus savants, non seulement pour séduire mais aussi convaincre du prix exorbitant qu’elle en demandait. Et il avait fallu qu’il se rende compte de son arnaque, et qu’il revienne avec sa bande, et qu’il la fasse courir parce qu’elle n’avait aucune envie de se battre aujourd’hui. C’était comme ça. Des jours où l’on n’avait pas envie de lever ni les poings ni la baguette.
Et la voilà, épuisée et assoiffée au bar d’un pub qu’elle exécrait. En l’attente de rues plus calmes où retourner. Des taches de couleur dansaient derrière ses paupières. L’impression d’un vide se creusant dans sa poitrine se fit de plus en plus forte, et son souffle sembla s’alourdir. Comme si elle buvait les dernières gouttes d’air. Elle sentit un mal de tête poindre, et bientôt se sentit dériver. Le bruit environnant se réduisit un bruit de fond sans intérêt, et l’ombre de ce coin du bar sembla l’envelopper un peu plus. Toujours un peu plus… « Eden ! Ton verre est prêt ! » D’un seul coup, un regain de souffle sembla lui gonfler la poitrine. Le sursaut lui fit redresser la tête, les joues rosies par la chaleur de sa veste enroulée. Les yeux hagards, Edelweiss semblait enfiévrée. Son cœur venait juste de bondir à l’appel de ce nom. Ce surnom qui résonnait encore à ses oreilles, mais teintée d’une voix différente. En une fraction de secondes, l’image de Paul s’était imposée à elle. Ses yeux gris et son sourire… Ébranlée, presque tremblante après cette vague qui venait de la frapper de plein de fouet, ses yeux ne savaient plus où se poser. Le souffle encore plus douloureux, elle ferma les paupières, aussi fort qu’elle le put, un instant, comme pour chasser le souvenir qui s’insinuait en elle. Il prenait possession d’elle.
Elle passa une main fébrile sur le dessus de sa chevelure, comme pour atteindre cette image et l’arracher. Mais il était là. Impossible de s’en débarrasser. L’écho de sa voix lui vrillait les tympans, répétant encore et encore. Eden. Comme elle détestait se souvenir. Comme elle haïssait la froide réalité qu’était devenu Paul à présent. Car il était presque impossible de ne garder que le meilleur quand le pire s’était produit. D’autant plus impossible lorsque la gerçure du deuil était encore à vif. Le visage crispé de douleur, elle osa tout de même se tourner à demi vers la personne que le barman avait interpellée, car évidemment ce n’était pas à elle qu’il s’était adressé. Un homme s’approchait du bar. Plus précisément, vers la pinte de bièraubeurre posée à quelques centimètres d’Edelweiss. Mais alors que l’homme atteignit le bar, Edelweiss fut prise d’une impulsion qui la fit tendre le bras, saisir la pinte, « Légalement parlant, ce verre est à moi. », et ignorant les protestations de l’inconnu, la porta à ses lèvres. « Légalement », la crapule qu’elle était riait bien sous cape d’utiliser un tel mot.
La première gorgée lui fit un bien fou, la désaltéra comme jamais. Puis revint le goût répugnant qu’elle trouvait à la bièraubeurre, et dans un rictus dégoûté, repoussa la pinte sur le bar. « J’avais oublié à quel point c’était dégueulasse. Je ne sais pas comment vous faites pour boire ce truc. », elle ne le regardait pas. Elle ne voulait pas le regarder. « Vous pouvez le reprendre, je préfère encore mourir de soif. » Elle dit cela comme pour mettre un terme à un échange qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Elle était en colère. C’était davantage cela qui faisait battre son cœur à présent, et qui crispait sa mâchoire. En colère contre elle-même et cette réaction stupide qu’elle avait eue. Contre cette étincelle…d’espoir –elle méprisait ce mot- qu’elle avait ressenti pendant une fraction de seconde, et qui lui avait fait redresser la tête comme une main sous son menton. Ce nom qui l’avait emplie d’un souffle nouveau, pour finalement la laisser encore plus dépossédée qu’auparavant.
Et cet Eden…
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Eden A. Wilson-Grey
+ SORCIER DEPUIS LE : 14/03/2015 + PARCHEMINS : 160 + LOCALISATION : dans sa magnifique serre, dans un couloir, à la bibliothèque, à Poudlard
Ah, Pré-au-Lard, son ambiance sympathique, le changement d’air par rapport à Poudlard, Eden était dans son élément ce jour-là. Il était heureux d’avoir été choisi pour accompagner les élèves. Il pouvait ainsi se changer les idées en dehors du château. Et il fallait admettre que ça faisait du bien. Il avait l’esprit en paix et pouvait penser à son futur proche ou non. Il était assis en attendant sa bierraubeurre et faisait le point sur ce qu’il voulait vraiment dans la vie. Ce n’était pas évident mais cela lui permettrait d’être heureux, il en était certain. Trouver sa véritable famille paternelle était une chose qu’il voulait absolument réaliser. Il savait qu’il risquait d’être déçu mais il n’y pensait pas. Il se disait qu’il avait plus de chance de tomber sur ce qu’il recherchait que sur autre chose. Toutes les personnes n’étaient pas comme son père adoptif moldu, ce n’était qu’une infime partie de la population. Il attendait donc des réponses à sa lettre de la même façon qu’il pouvait attendre son verre.
Lorsque la connaissance que pouvait être le barman l’appela, il se leva et se dirigea vers le comptoir. Sans être un habitué des Trois Balais, il s’y rendait suffisamment souvent pour connaitre le barman, d’autant plus que comme beaucoup d’autres sorciers, ils s’étaient croisés un moment à Poudlard durant leurs études respectives. Ce qu’il n’avait pas vu, c’était la jeune femme qui le suivait du regard tandis qu’il se dirigeait vers sa boisson, justement posée à quelques centimètres d’elle. Il changea de tête lorsque celle-ci s’empara de son verre avant même qu’il ne puisse faire quelque chose. En quelques secondes, son verre étant en possession de la brune. Le professeur de botanique était sûr de l’avoir déjà croisée mais de là à savoir où c’était une autre question. Certainement à Poudlard vu qu’elle semblait avoir à peu près le même âge que lui, mais peut-être dans une rue de Londres ou Pré-au-Lard. Il ne se laissa pas faire pour autant, mais n’allait tout de même pas arracher sa boisson des mains de la jeune femme. Ben oui, il n’allait pas risquer qu’elle tombe par terre. De plus, la présence de ses élèves dans les lieux l’empêchait de lancer un scandale au sein du bar. « Excusez-moi, mais il s’agit de mon verre. » Ouais, à bien y réfléchir c’était nul comme phrase et digne d’un premier année à Poudlard. D’un autre coté, que dire de plus si l’on ne veut pas trop s’énerver. « Pourriez-vous me le rendre ! »
Autant dire qu’avec des phrases pareilles, le résultat fut médiocre. Si médiocre que la jeune femme porta la boisson à ses lèvres et en but une gorgée. Elle changea alors de visage. Son sourire légèrement mauvais se transformant en grimace. Y avait-il un problème justement sur cette bierrauberre ? Dans ce cas, c’était bien fait pour elle ! Ca lui apprendrait à se servir dans le verre des autres…
La bierre fut repoussée sur le bar dans la direction de l’enseignant de Poudlard. « J’avais oublié à quel point c’était dégueulasse. Je ne sais pas comment vous faites pour boire ce truc. » Quoi ? Mais elle était véritablement sérieuse ? Qui était cette fille qui se croyait tout permis à ce point. Encore, elle aurait aimé, passe encore mais elle aurait pu demander, mais là, c’était vraiment juste pour embêter le monde. C’était d’ailleurs une situation très étrange dans laquelle se trouvait Eden. Elle lui parlait sans le regarder. « Vous pouvez le reprendre, je préfère encore mourir de soif. »
Eden était plus que troublé, il ne comprenait pas vraiment à quoi elle jouait, ni pourquoi elle réagissait ainsi. Elle aurait dû savoir qu’elle n’aimait pas… Il la stoppa avant même qu’elle ne puisse quitter la table. Oui, il avait dit qu’il ne ferait pas d’esclandre mais elle se moquait du monde à réagir comme elle l’avait fait. « Je peux savoir ce qui vous a pris ? » Ouais, pour commencer, ça serait un bon début. Il espérait aussi qu’il allait réussir à lui faire croiser son regard car il n’aimait pas ne pas avoir de contact avec la personne. Surtout qu’elle l’évitait de toute évidence. On pouvait lire tellement de choses dans les yeux des gens, peut-être que ça l’aiderait à saisir la situation. Sauf si c’était juste qu’elle était folle. « Une envie soudaine d’embêter les autres clients ? » C’était dit avec humour, au fond, le professeur n’était pas capable de se mettre réellement en colère, mais n’allait pas croire le contraire, il l’était quand même un peu !
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Dernière édition par Eden A. Wilson-Grey le Sam 11 Juil - 20:49, édité 1 fois
Douloureuse rencontre Edelweiss Blackmoth & Eden A. Wilson-Grey
Les doigts plongés dans les ténèbres de sa chevelure, ses ongles raclaient avec rage la surface de l’inaccessible écho qui se riait de son impuissance. Invisible, il ricochait dans chaque flaque d’ombre, persistant comme un rire dément. Ce surnom aux inflexions raidies par la mort. La ferme.
Le goût acidulé de la bièraubeurre s’attardait perversement à son palais, comme si plusieurs gouttes y restaient accrochées à dessein de travailler au corps son sang-froid. Écœurée, une nausée lancinante s’empara subrepticement de l’estomac d’Edelweiss. Tel un poing malveillant se refermant peu à peu, excité par le nom qui faisait tressauter les traits de la jeune femme à chaque nouvel assaut. Ses mains glissèrent vers ses oreilles, dont elle commença à triturer les lobes pour chasser les lèvres invisibles qui continuaient de susurrer sans répit. Et par-delà ce requiem, la voix de l’homme insurgé était comme un bourdonnement assourdi, tout aussi agaçant. Les pans de sa chevelure ébène le dissimulaient toujours à sa vue, et elle espérait qu’il s’en aille au plus vite. Dégage.
La nausée faisait battre son cœur de plus en plus vite. Sa respiration était comme volée trop tôt, sitôt échappée de sa bouche. Elle déglutit avec difficulté, comme encore plus assoiffée qu’auparavant. Le regard hagard, fixé sur le rouge sombre de son débardeur, les yeux mi-clos elle refusait de les fermer complètement et ainsi se retrouver seule en elle avec cette voix. Elle était comme prise d’une fièvre entêtante. Suffoquait. Et le rouge semblait s’étendre à tout l’univers, l’aveuglant. La voix du requiem parut se dédoubler en de milliers d’échos qui parlaient en même temps. Sous différents tons ils ricanaient, chuchotaient, crachaient, gémissaient Eden.
Cette cacophonie…rétractant son ventre…à chaque instant…et le rouge…le sang… « Assez ! », les mains à présent plaquées sur la surface du bar, ses yeux étaient grands ouverts. Elle sentit une larme de sueur froide couler le long de son dos. Le monde avait repris sa couleur habituelle, le rouge, résorbé, ne se résumait plus qu’à son débardeur battant imperceptiblement à l’emplacement de son cœur. Elle venait de hurler. Et comme effrayées, les voix s’étaient tues dans sa tête. D’ailleurs, un silence de mort prit possession de la vaste salle pendant quelques secondes, alors qu’elle sentait le poids des regards sur elle. Pourtant elle s’en moquait. A cet instant, essoufflée, Edelweiss était elle-même choquée de sa réaction. Elle fermait toujours catégoriquement la porte de ses pensées à Paul. Toujours. Alors il avait défoncé cette dite porte, semé le chaos en elle, amplifié sa fièvre naissante, pour finalement la faire éclater. Devant tout le monde. Et elle n’avait même pas l’idée d’en être fâchée. Rien que pour un nom… Un chuchotis naquit dans le bar, suivit d’un autre, ressuscitant le bruit réconfortant des conversations mélangées.
Edelweiss porta une main à sa bouche, peinant à en cacher les tremblements. Ses lèvres étaient encore chaudes de son cri, semblait-il. Puis, dans un soupir tremblotant, elle passa cette main sur son visage blafard, jusqu’à relever sa frange. Découvrant son visage quelques instants. Ainsi, elle remarqua de nouveau l’inconnu à son côté. Il la dévisageait. Elle se recomposa une mine à peine maîtrisée, se redressant quelque peu. Elle ne lui adressa pas un regard, et s’apprêtait déjà à lui ordonner de s’éloigner avec sa maudite pinte. « Mais qu’est-ce qui se passe ici ? », la voix grondante et éraillée – sans doute de trop de tabac- de monsieur Rosmerta écrasait soudain celle de l’assistance. Il était déjà trop proche pour que la jeune femme puisse prétendre n’avoir jamais mis les pieds dans son bar. Il posa alors les yeux sur elle et la reconnut immédiatement, rétrécissant son regard déjà si étroit et inquisiteur. « Vous ! Je vous ai pourtant dit de ne jamais remettre les pieds ici. Du balai ! », et son doigt lui indiquait déjà la porte.
La bouche retroussée en une moue rageuse, Edelweiss n’avait pas la moindre envie de se battre. Elle se saisit de sa veste roulée en peloton sur le bar, la serrant dans son poing. « C’est bon je m’en vais. », marmonna-t-elle. Une main appuyée sur le bar, ses pieds touchèrent de nouveau le sol alors qu’elle descendit de son tabouret, et se leva.
« De toute façon…ce bar est merd… », un pas en avant et le sol parut se dérober sous elle, l’empêchant de terminer son insulte. Tout tournait devant ses yeux, comme si elle avait tourbillonné sur elle-même, sans fin. Pareille à l’enfant qu’elle avait été. Ses paupières paillonnèrent maintes fois, tentant de remettre le monde en place. C’était la folie. Elle n’avait rien mangé depuis un moment, elle avait soif, était épuisée de sa course à travers les rues…Et il fallait bien l’admettre, était sérieusement troublée. L’âme à vif. La respiration de nouveau emballée, elle se demanda soudain pourquoi elle n’avait pas heurté le sol. Les sourcils froncés, elle sentit tout à coup une main sur sa hanche, la retenant. Levant ses yeux de glace sur ce visage qui portait son surnom, elle le fixa froidement. « Abruti… », souffla-t-elle. Et elle s’agita misérablement, sans grande vigueur, sous sa poigne.
Tout est de sa faute !
Cependant, malgré la voix intérieure lui ordonnant de se ressaisir, cette fois elle était victime de son propre corps. Ses jambes refusaient de la supporter.
Allez ! Remue-toi !
« Tais-toi… », murmura-t-elle. Ne sachant même plus à qui elle s’adressait. Elle n’avait pas la moindre envie d’avancer, pour le moment. Abattue. Un instant.
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Eden A. Wilson-Grey
+ SORCIER DEPUIS LE : 14/03/2015 + PARCHEMINS : 160 + LOCALISATION : dans sa magnifique serre, dans un couloir, à la bibliothèque, à Poudlard
Si Eden ne s’était pas gêné pour dire sa façon de penser à celle qui se trouvait juste en face de lui, la réaction de cette dernière semblait étrange. Alors que lui, lui faisait des réflexions avec humour cela va de soi, malgré la colère qui l’animait, elle ne l’écoutait absolument pas. enfin, c’était en tout cas ce qui semblait au professeur de botanique. Pas une seule fois elle ne leva le regard vers lui alors qu’il s’adressait à elle. Si tu crois que je vais partir, tu te mets le doigt dans l’œil ma cocote ! Non, il ne partirait pas. pas avant qu’elle lui ait au moins présenté des excuses un minimum potables. Et ce n’était pas le cas pour l’instant.
« Assez ! » Eden sursauta. Ce n’était pas d’une voix faible qu’elle avait prononcé cet unique mot. Non. La brune venait de hurler ça dans le bar. Une folle, il était tombé sur une folle. Il vit quelques visages d’élèves qui se tournaient dans leur direction. Il leur fit un signe de tête sous-entendant qu’il avait la situation bien en mains. Mais l’avait-il ? Non. Bien sûr que non. Il ne comprenait pas ce qui se jouait sous ses yeux. Il vit en revanche qu’elle ne semblait pas aller bien. Il ne comprenait juste pas pour quelles raisons. Quelques instants plus tôt elle semblait pourtant bien lorsqu’elle s’était amusée à boire dans sa bierraubeurre.
Il entendit les chuchotements des autres clients qui reprenaient. Ils parlaient très certainement tous de cette femme étrange. Mais Eden ne tendait même pas l’oreille pour entendre ce qu’il disait, il s’en moquait tout à fait. Il continua de l’observer. Son mal-être était visible même si elle semblait tenter de le cacher par tous les moyens. Lorsqu’elle releva sa frange, il vit à quel point elle était blanche. Et malgré le fait qu’elle tente de faire comme s’il n’y avait rien, il ne le crut pas un seul instant. Il était évident qu’elle allait mal même si elle tentait de prétendre le contraire.
C’est à ce moment précis que le barman intervint. Evidemment qu’il venait vu le boucan qu’elle avait provoqué quelques instants plus tôt ! Mais la suite était pire que ce qu’aurait cru Eden. Elle n’avait pas le droit de rentrer dans ce bar ? Virée des 3 balais ? C’était quoi cette histoire ? C’était bien la première fois qu’il rencontrait quelqu’un qui n’avait plus le droit de se rendre dans un bar, encore plus celui-ci. Il ne pouvait s’empêchait de se demander ce qu’elle avait bien pu faire pour ne plus être autorisée à mettre le moindre pied à cet endroit. Mais d’un autre coté, si elle s’amusait à chaque fois à prendre les boissons des autres clients, ce n’était pas tellement étonnant…
Etonnement, elle obtempéra plutôt rapidement. Cela étonna le professeur de Poudlard qui aurait pensé que ça aurait été le contraire vu comment elle semblait aimer poser problèmes aux gens qui l’entouraient. Elle était descendue de son tabouret et allait se diriger vers la sortie. « De toute façon…ce bar est merd… » Evidemment qu’il fallait qu’elle fasse un commentaire, ça n’aurait pas été drôle le cas contraire. Malgré tout, le fils Grey avait un sourire amusait qui flottait sur ses lèvres. Elle semblait être une épine dans le pied de tous ceux qu’elle rencontrait mais elle ne se démontait pas.
Son sourire disparu lorsqu’il la vit s’effondrer sous ses yeux alors qu’elle n’avait pas fait le moindre pas vers la sortie. D’un geste rapide, il l’a rattrapa par la taille avant qu’elle ne s’effondre. Et pourtant alors qu’elle aurait dû le remercier de l’avoir empêché de se fracasser par terre, il ne se fit que traiter d’abruti par la jeune femme qui lui lança le regard le plus froid qu’on ne lui ait jamais lancé. Elle tenta de se redresser certainement mais il l’a maintient fermement. De toute façon, s’il la lâchait elle allait se contenter de tomber, il était évident qu’elle était incapable de se redresser.
« Tais-toi… » C’était les mots, le murmure qui venait de sortir de la bouche de la jeune brune. Eden était un peu pommé, il devait bien l’admettre. Ce qui se déroulait dans ce bar était très étrange. Il s’était fait voler sa bière par une jeune femme qui s’était fait virer du bar, avant même qu’elle ne puisse sortir, elle s’était effondrée, il l’avait rattrapé et voilà qu’on lui demandait de se taire alors qu’il n’avait même pas ouvert la bouche. Il la tenait toujours fermement. Il la rapprocha d’une chaise et l’assit dessus. D’un regard, il fit comprendre au barman qu’il était inutile qu’il intervienne. Il n’était pas question qu’il mette cette femme dehors dans son état. « Un simple merci aurait suffit ! » Il lui avait dit ça avec un petit air moqueur. « Vous voulez quelque chose, de l’eau ? Un sucre ? Un pull ? » Il ne savait pas qu’elles étaient les raisons de son mal-être mais il tentait de faire de son mieux pour que tout rentre dans l’ordre le plus vite possible. Avant qu’elle ne réponde, il s’adressa au barman qui regardait ce qu’il se passait d’un œil intéressé. « Amenez-moi un verre d’eau ! »