J’avais pris une bierraubeurre pour me désaltérer. C’était le weekend et j’avais besoin de me reposer loin de Poudlard et loin de tout. M’isoler et repenser à ma vie. Mon père était devenu un alcoolique et pour me protéger il m’avait envoyé chez ma tante. La sœur jumelle de ma mère. Je n’arrivais pas à l’apprécier totalement. Il y avait quelque chose qui me gênait en elle. Déjà elle ne supportait pas vraiment son mari qui aimait beaucoup les moldus. Et mon père elle l’avait traité comme de la merde et j’avais réussi à les faire taire, bien que j’imagine qu’elle devait en dire du mal dans mon dos. Et pour couronner le tout j’avais mon cousin dans l’école, si ça ce n’était pas une mauvaise chose. Je devais me calmer. Déjà avec Lumen il fallait que je trouve le courage de lui avouer mes sentiments et ça ce n’était pas gagné.
J’étais installé à une table seule. Et je n’avais pas pris ma guitare. Je le regrettais un peu mais ce n’était pas grave. Je voyais des couples s’embrasser totalement amoureux et cela me fit penser à mes parents quand ils étaient encore ensemble. J’avais que de vague souvenir de ma mère. Les seuls vraiment frais étaient elle qui me jouait de la musique. Un bruit m’extirpa de mes pensées et je vis non loin des élèves entrain de s’amuser entre eux à se moquer des gens. Honnêtement je ne savais pas ce qui me retenait de leur exploser la figure. Eviter les ennuies. Voilà ce que ma tante m’avait ordonné de faire. Sauf que je n’y arrivais pas toujours bien. Encore à Poudlard ce n’était pas trop grave. Mais me faire arrêter par les autorités pour violence dans un lieu publique n’allait pas m’aider à conquérir Lumen. Je soupirais et m’étirai sur ma chaise. C’était alors que j’entendis quelqu’un dans mon dos prononcer mon prénom. Une voix féminine, je l’avais déjà entendu quelque part mais là je ne savais pas où. Je tournais la tête et vit une belle rousse me sourire. Je l’avais déjà vu auprès de Lumen. Elle était journaliste je crois, et elle avait la confiance de Lumen. Je me levais et lui répondit :
- Mlle Whelan. C’est un plaisir de vous revoir. Asseyez-vous donc.
Je lui montrais la chaise en face de moi. Je ne lui avais jamais vraiment adressé la parole et je dois bien admettre que cela était un peu bizarre. D’habitude elle allait voir Lumen. D’ailleurs comment elle m’avait trouvé ? Ça devait être Lumen, non pas elle, ou je ne savais qui des rouges, qui lui avait dit que je serai ici entrain de boire un verre tranquillement et que parfois je jouais de la guitare contre une petite somme d’argent. Même si ça faisait un moment que je n’avais pas joué. Je la voyais s’assoir devant moi. J’avais des tas de questions en tête et je ne pu m’empêcher de lui demander :
- Pardonnez-moi mais que faîtes-vous ici ? C’est pour un article ? Pourquoi vous venez me voir ? Est-ce que Lumen va bien ?
« L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console. » William Shakespeare.
L'amour, c'est quelque chose de compliqué. On en souffre, même quand on nage en plein bonheur. C'est à la fois beau et horrible. Ça nous fait mal. On souffre du manque de l'autre, ou du rejet. L'amour, c'est paradoxal. On en a peur mais au fond on en a tous besoin. On nous dit toujours, à nous les femmes, « il faut souffrir pour être belle », alors peut-être que ceci s'applique aussi l'amour. Faudrait-il souffrir pour trouver le vrai amour ?
Je connaissais Lumen depuis des années. Elle était comme ma petite sœur, ma petite fille même. Je l'avais toujours protégée dans toutes les circonstances. Elle comptait énormément pour moi. Son passé douloureux et mon passé tout aussi difficile nous avaient sûrement rapproché mais il n'y avait pas que ça. C'était une amitié indispensable à ma vie. Certes, Ebony était ma meilleure amie, mais Lumen restait tout aussi importante à mes yeux. Je n'avais pas le même vécu avec l'une et l'autre et je pense que ça crée beaucoup, cette unicité dans une relation amicale.
Alors quand Barry m'avait avoué qu'il était tombé amoureux de ma Lumy, je dois avouer que j'étais plus que ravie ! En fait, ça m'a fait beaucoup rire parce que je me souviens des hiboux que Lumen m'envoyait et dans presque toutes mes réponses, je lui demandais si elle avait rencontré un garçon, un amoureux, un petit ami. Je m'amusais à la taquiner avec ça, je savais qu'elle ne le prenait pas mal alors j'en profitais. Et puis, à son âge, c'était normal de rencontrer des garçons et d'avoir des petites histoires. C'était même mignon et ça me rappelait le temps où j'étais avec Nathan, à Poudlard.
Du coup, Barry était un peu perdu, ce que je comprenais tout à fait. Il n'était jamais facile d'avouer ses sentiments à quelqu'un – encore cette peur de l'amour qui refaisait surface. Il m'avait demandé de l'aide. Je dois avouer que cela m'étonnait parce que je n'avais jamais vu ce garçon avant. Je pense que Lumen a du lui parler de moi et c'est bon signe, ça veut dire qu'elle parle avec Barry et qu'elle s'entend bien avec lui. C'était rassurant pour lui. Sinon, je l'avais croisé quelques fois à Poudlard et en dehors. Il était plutôt beau garçon, mais je voulais savoir si il était gentil pour ma Lumen. Si je pouvais l'aider, je le ferai. Mais je voulais d'abord en savoir plus sur lui et sur la relation actuelle qu'il avait avec Lumen.
J'allais donc au Trois Balais pour rendre visite à Nathan. Malheureusement, il n'était pas là, ou pas encore arrivé, ou occupé. Bref, tanpis. Je cherchais une table vide et là je vis Barry, assis, seul, à une table. J'allais vers lui et l'appelai. Il me salua, légèrement angoissé. Il me parlait déjà de Lumen, je souris.
« Bonjour Barry. Ne t'inquiètes pas, tout va bien. Je ne suis pas là pour travailler mais bien pour me détendre. Et tu pourrais me tutoyer s'il te plait ? »
Je m'assis face à lui et lui sourit. Je ne voulais pas qu'il s'angoisse parce que j'étais journaliste. J'étais là en tant qu'amie.
Lorsqu’Alisson me salua et me disait bonjour j’étais légèrement angoissé. Je ne savais vraiment pas ce qu’elle faisait là. Il fallait dire que je n’avais pas vraiment d’idées sur sa présence. Déjà je l’avais vu de loin une fois alors dire que je l’avais déjà vue n’était peut-être pas la meilleure solution. Enfin je l’avais croisé et je ne savais pas pourquoi j’avais sorti dans la conversation que j’étais amoureux de Lumen. Sauf que je ne lui avais pas vraiment laissé le temps de répondre, car j’avais vite pris la poudre d’escampette. Enfin j’avais remarqué qu’elle n’avait pas eut l’air de trouver ça bizarre ni même se moquer. Elle semblait plutôt heureuse de cela. Sinon je lui proposais de s’assoir sur la chaise en face de moi, ce qu’elle fit. Je ne pouvais pas m’empêcher de lui demander si Lumen allait bien. Depuis le bal d’anniversaire j’étais assez stressé et je ne savais pas vraiment comment faire. Elle était fiancée à ce…. ce…. Dolohov. Rien que d’y penser j’en avais des frissons. Je devais lui avouer mes sentiments, mais comment faire ? Alisson m’extirpa de mes pensées et me demanda de la tutoyer et qu’elle était là pour le repos. Je souriais à cette demande et lui répondais :
- Bien entendu Mlle Whelan. Je serai ravis de vous… euh… te tutoyer. Ça ne sera pas simple mais je ferai de mon mieux. Tu voudrais quelques choses à boire ?
C’était la moindre des politesses de lui demander si elle avait soif. Moi j’étais bien avec ma bierraubeurre. Et je ne trouvais pas cela très sympathique de boire devant elle alors qu’elle n’avait pas le moindre verre. Je me frottais légèrement la tête et ne disait pas grand-chose. Je ne savais pas vraiment quoi dire. Je n’allais tout de même pas la bassiner avec les histoires de Lumen. Elle devait déjà être au courant qu’elle était fiancée. Enfin je pris la parole pour casser le petit silence qui s’installait :
- Alors vous venez souvent ici ? Enfin tu viens souvent ici ? J’ai l’impression que tu connais bien les lieux, c’est pour ça que je te le demander.
Il fallait éviter de la vouvoyez. Et moi j’avais failli recommencer. Non mais franchement. C’était à se demander ce qui se passait dans ma tête. Enfin j’écoutais sa réponse avec intérêt. Je ne voulais pas paraître pour un imbécile qui ne s’intéressait à rien. D’ailleurs je comptais lui demander quelques choses un peu plus tard. Lorsque j’ai eu l’occasion de dire ce que je voulais dire je pris une gorgée de bierraubeurre et lui demandais :
- Sinon pourquoi es-tu devenue journaliste ? Ce n’est pas trop dur de tout écrire sur quasiment chacun des événements qui se passent dans le monde sorcier ? Au fait tu es dans quel journal ? Car je ne crois pas avoir vu ton nom dans la Gazette.
C’est vrai qu’elle était journaliste et je ne savais pas pour quel journal elle travaillait. Il fallait bien que j’en sache un peu plus sur elle, non ? Car pour le moment à par son lien avec Lumen je savais peu de chose sur elle.
« L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console. » William Shakespeare.
[list] Barry semblait angoissé par ma présence. J'en étais surprise. Certes, la dernière fois que je l'ai vu, il s'est enfuis après m'avoir avoué ce qu'il ressentait pour Lumen, ma petite protégée. Cette fois là, j'avais été surprise. Je l'avais été parce que, premièrement, il s'était confié à moi, comme si il me connaissait depuis des années et que c 'était primordial de me raconter les sentiments amoureux qu'il ressentait à l'égard d'une femme. Ou alors, il avait dit ça sans vraiment s'en rendre compte, ce qui est fort possible aussi. Et deuxièmement, j'ai été surprise qu'il me parle de Lumen. C'était une fille très charmante et très attachante, malgré son caractère difficile. Je me rappelle que dans ses hiboux, elle me disait ne pas être attirée par les garçons pour l'instant donc elle ne s'attache pas. Elle a bien raison, elle ne doit pas accumuler les problèmes, ce n'est déjà pas facile avec sa famille alors si en plus elle doit régler le soucis « amoureux », non. Ce qui m'avait surpris, c'est que Lumen ne m'ait jamais parlé de Barry dans ses lettres, à croire que le sujet la touche un peu ou au contraire, qu'elle n'en voit pas l’intérêt à le mentionner. Mais c'est tout de même étrange tout ça. Alors j'allais pouvoir en parler avec Barry aujourd'hui, même si je savais que le sujet le mettra forcement mal à l'aise. J'ai envie de comprendre comment ça se passe avec Lumen, parce que l'amour à sens unique, ça n'est pas une chose facile. Je sais de quoi je parle.
« Tu vas vite finir par t'habituer au tutoiement, je te le promets. Dans mon métier, je fais pas mal d'interviews et j'ai tout le temps droit à ce passage difficile, comme si je leur faisais peur, c'est assez drôle d'ailleurs. Oh et oui, je vais commander quelque chose à boire, je sens qu'on va beaucoup discuter tous les deux. Je te rassure, rien de grave, d'accord ? »
Non, ce n'était pas grave d'être amoureux et ça l'était encore moins d'en parler avec quelqu'un. Au contraire, ça pouvait aider. Je me souviens de l'époque où j'étais à Poudlard, avec Ebony, on passaient beaucoup de temps à se raconter nos petites histoires de cœur. Et c'est presque thérapeutique, après ça on se sent beaucoup mieux. Enfin, c'était mon avis et si Ebony était là avec moi, elle dirait sûrement la même chose.
« Oui je viens assez souvent ici, plus pour me détendre. Je suis une grande habituée des bar, sûrement grâce à mon sang irlandais. Ici, je fais mes articles et je me détend aussi, je lis, je prends un verre et je discute avec le barman. Tu viens souvent ici toi ? Ah tu t'intéresses au monde du journalisme ? Et bien, je ne suis pas à la Gazette, c'est pour ça que tu ne vois pas mon nom. Et puis, même dans mon journal, mon nom n'est pas écrit dans sa totalité. C'est un système d'anonymat que j'ai appliqué à mon journal indépendant, qui n'est pas encore très connue mais qui fonctionne assez bien. »
J'avais l'impression que Barry voulait éviter le sujet, d'ailleurs. Il parlait beaucoup. Il me posait beaucoup de questions – il ferait un très bon journaliste, je crois. J'arrivais à sentir la petite angoisse qu'il y avait chez lui. Je ne pensais pas que le sujet « Lumen » pouvait le mettre aussi mal à l'aise, comme si il était gêné que je le sache. Pourtant, j'étais persuadée que je n'étais pas la seule à le savoir, si quelqu'un de l'extérieur de Poudlard était au courant, une bonne partie des élèves avait dû le remarquer aussi. Les gens n'étaient pas dupes. Quand je sortais avec Nathan à l'époque, la nouvelle s'est très vite répandue chez les Gryffondor puis après dans le reste de l'école. Je me demandais même si certains professeurs n'étaient pas au courant. Et encore après la relation, on nous en parle encore et même, on croit encore en nous. Je me souviens Erza, au bal de cette année, qui a cru que Nathan et moi étions toujours ensemble. Il reste toujours cette petite ambiguïté. Alors je voulais être sûre que Barry ne souffrait pas, même si je le connaissais pas beaucoup, il ne méritait pas ça.
« Écoute Barry, je sais que ce n'est peut-être pas le moment de parler de ça mais.. Je crois que c'est nécessaire. Il faut que je te parle un peu de Lumen. Je ne suis peut-être pas la personne la plus proche de toi et je sais qu'on se connaît à peine mais il faut en parler. Je connais Lumen depuis toujours, elle est comme ma petite fille et je connais ses soucis familiaux. Mais il ne faut pas te laisser abattre, d'accord ? Je ne sais pas non plus ce qu'elle pense de toi, elle ne m'en a jamais parlé, tu connais Lumen, elle est forte et ne veut pas étaler ses réflexions personnelles. Mais si je peux te donner un conseil, veille sur toi et préserve toi. Déjà, comment tu te sens toi maintenant ? Après tout ça, je veux dire ? »[/list]
Alisson était quelqu’un de très sympathique et elle essayait de me mettre à l’aise. Elle me racontait qu’elle faisait beaucoup d’interviews et la plupart des gens avaient peur. Lorsqu’elle disait que c’était peut-être sa faute j’eu un léger rire silencieux. Elle m’annonça qu’on allait beaucoup parler mais rien de grave. Je sentis un frisson me parcourir tout le corps. Je n’étais pas très rassuré. Mais peut-être que ça irai bien. D’ailleurs elle enchaina avec une réponse positive pour ce qui était de boire un verre. J’appelais le serveur et avant qu’il arrive répondait à la journaliste :
- Je ne pense pas que ce soit vous… euh toi qui leurs font peur. Je dirais plutôt les choses qu’ils vont dire, doivent les terrifier et non toi. Vous voulez boire quoi ?
J’essayais d’être le plus poli et amical possible. Elle ne semblait pas être une méchante personne, c’était même tout le contraire. Il semblait qu’elle arrivait assez facilement à mettre à l’aise les gens. Pour moi c’était le cas. Afin de faire un peu la conversation je lui demandais si elle venait souvent ici et le journal dans lequel elle était. Elle me répondit avec franchise et un sourire aux lèvres. Comme ça elle venait souvent ici, surprenant je ne l’avais jamais remarqué auparavant quand je faisais de la musique ici. Elle me demanda d’ailleurs si je venais ici aussi. Je n’avais même pas le temps de répondre qu’elle enchaina en me demandant si je m’intéressais au journalisme. En fait pas vraiment. Je ne suis pas assez patient pour être derrière un bureau et écrire pendant des heures. Alisson m’expliqua qu’elle faisait partie d’un journal indépendant, enfin son propre journal et qu’elle ne notait jamais son nom en fin de page. Cela me fit lever un sourcil ; ah bon ? Je ne le savais pas cela. Une fois qu’elle eut finit de parler, le serveur lui apporta sa boisson. Nous le remercions et j’en profitais pour lui répondre :
- Je ne me vois pas derrière un bureau à écrire des articles. Je ne suis pas assez patient et je tiens rarement en place. Tu es irlandaise ? Sinon oui je suis souvent ici, enfin avant. Je viens jouer parfois le weekend dans l’après-midi pour me faire un peu d’argent de poche. Mais ça fait deux semaines que je n’ai pas joué ici et je n’ai pas pris ma guitare alors bon… ce sera pour une prochaine fois. J’aimerai bien lire ton journal. Il va falloir que je me tienne au courant de ce qui se passe un peu.
Je buvais une gorgée de ma boisson et regardais les alentours. Il n’y avait pas beaucoup de monde et c’était devenu assez calme. En cet instant précis j’aurai bien aimé jouer de mon instrument. Enfin ce sera pour une prochaine fois. Je reportais mon attention sur Alisson qui avait commencé une longue tirade. Elle me parla du sujet que je voulais éviter, tant pis. Je l’écoutais sans broncher. Je ne savais pas trop comment réagir. Lumen qui n’avait jamais parlé de moi à Alisson ? Bon ça ne me surprend pas vraiment je ne suis pas le centre du monde non plus. Après elle connaissait les problèmes familiaux de Lumen… Elle était au courant des fiançailles alors, non ? Je ne savais pas trop. Les paroles d’Aleksey me revenaient en mémoire et j’avais envie de le cogner fortement, mais il fallait que je garde mon calme. J’entendais la journaliste me demander de me préserver. Je soupirais un bon coup et elle me demandait comment je me sentais. Je la regardais droit dans les yeux et lui répondais :
- Comme quelqu’un qui a ses convictions qui s’effondre. Comment je devrais réagir à ton avis ? Je ne sais pas trop quoi faire. Ce problème avec la famille est un vrai coup. Je sais que Lumen ne m’en parle pas, mais elle aurait pu m’en toucher un mot, non ? Plutôt que de l’apprendre d’une autre bouche. On a tous nos petits soucis mais les amis sont là pour soutenir en cas de problème, non ? Enfin je suppose que ça n’a pas du t’arriver quand tu étais à Poudlard, n’est-ce pas ?
Je le pensais vraiment. Alisson devait probablement avoir tout les mecs qui lui courraient après quand elle devait être à l’école de sorcellerie. D’ailleurs ça ne me surprendrais guère qu’elle n’a déjà un amoureux qui devait l’attendre chaque soir. Je terminais ma boisson et lui lançais :
- Enfin c’est la vie. Je pense tenter ma chance quand même. Après tout qui ne tente rien n’a rien.
« L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console. » William Shakespeare.
J'appréciais beaucoup ce garçon. Il dégageait quelque chose de spécial. Je sentais qu'au fond, il était très sensible et aussi très sincère, ce qui était de plus en plus rare de nos jours. Il semblait être un peu plus détendu, ce qui me rassura. Je ne voulais pas qu'il se sente mal par rapport à tout ça, vraiment. Je savais qu'à son âge, certains petits problèmes du quotidien pouvaient très vite devenir très encombrants. Et ce n'était pas facile à gérer, en plus des études. Alors j'étais vraiment contente de pouvoir discuter un peu avec lui aujourd'hui, comme ça j'apprendrais à le connaître et lui aussi, c'était une bonne chose.
« Oui, enfin je les comprends tout à fait et je t'avoue que souvent ça m'amuse. Je crois que dans mon souvenir j'étais comme ça aussi à vos âges alors je n'ai pas le droit de vous en vouloir. Et puis, je suis quand même une inconnue à vos yeux, une inconnue qui va écrire des choses sur vous et les publier, alors je comprends leur comportement vis à vis de moi. J'ai d'ailleurs eu deux histoires difficiles avec deux jeunes à cause de ça. Hm.. Une biéraubeurre ? Je commande, je t'invite. »
J'étais très facilement à l'aise pour discuter avec les gens depuis que je faisais ce métier. C'était sûrement un avantage, même si parfois j'avais peur de leur sembler trop familière, mais j'étais comme ça et je ne pouvais pas vraiment changer ma méthode, puisque je voulais que tout ça soit le plus naturel possible. C'est vrai que ce n'était pas un métier facile et j'en avais eu conscience quand j'ai choisis cette voie après Poudlard. D'ailleurs, peut-être que ce choix était l'une des raisons de notre séparation avec Nathan, puisque je devais consacrer tout mon temps au journalisme et ce n'était pas évident. Mais peu importe, à l'heure d'aujourd'hui, j'arrive à gérer mon temps.
« Ah parce que tu penses que mon métier se résume à ça, alors ? Un bureau et des feuilles de papiers. Hm, tu me fais rire et c'est un compliment. Tu sais, je bouge beaucoup grâce à mon métier. Je rencontre des gens, je voyage, j'apprends et j'aide les autres à comprendre. C'est pour ça que j'ai crée mon propre journal. The Daily Prophet Independant, est-ce que ça te dis quelque chose ? Oui je suis irlandaise, tu as vu ma chevelure ! Je plaisante, oui je suis originaire de Dublin. Et tu joues de la guitare ? Wouah, j'ai là devant moi un vrai artiste alors ! Tu joues quoi principalement ? »
En ce qui concernait Lumen, je sentais que Barry était vraiment attaché à elle et c'était dommage que ça soit comme ça. Enfin, je ne pouvais pas le forcer à l'oublier, il était assez grand pour savoir ce qu'il faisait.
« Bien, c'est comme tu le sens. Et sinon, comment se passe les études à Poudlard ? Tu t'en sors ? Tu n'as pas de difficultés particulières ? »
Je regardais Alisson de la tête au pied, elle était vraiment rousse, ou alors sa couleur qu’elle avait faite était très réussie. Mais la conversation n’en était pas là. Nous étions entrain du fait qu’elle devait faire peut-être peur à ses sources de journalismes. J’avais émis moi-même ma propre hypothèse ici. Elle me répondit que c’était normal à nôtre âge d’être comme ça, car elle l’était aussi. J’haussais les épaules et acquiesçais. Par contre ce que je ne m’attendais pas c’était quand le serveur prit sa commande elle me proposa de payer ma boisson. J’eus un léger recul de surprise. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle m’invite et me paye ma boisson. Je secouais la main pour dire que je ne prenais rien d’autres et il parti chercher la commande de Alisson. Je m’empressais de lui dire :
- Pas la peine de me payer ma boisson. J’ai largement assez pour me la payer. Ne t’en fais pas pour ça. Et puis je n’aime pas trop qu’on me paye des trucs.
Après cela nous parlions de sa vie en tant que journaliste, moi je lui répondais comme quoi cela ne risquait pas d’être mon genre de chose, enfin de métier pour être plus précis. Mais elle me répondit comme quoi ce n’était pas que de la paperasse, mais aussi de la rencontre et du voyage. Je hochais la tête en écoutant sa réponse. Par contre elle me demanda si je venais souvent ici, je lui avais répondu affirmativement, et de plus elle m’annonça qu’elle avait des origines irlandaises. Quand elle me montra ses cheveux pour me le prouver je ne pu m’empêcher de pouffer légèrement. Mais le sujet retourna sur mon côté musicien, quand elle annonça qu’elle était face à un vrai artiste je senti mes joues rougirent légèrement et quand elle me demanda ce que je jouais principalement comme style je n’osais pas trop répondre. Soupirant un bon coup je lui répondais :
- Et bien je joue principalement du Rock. Je sais que ça peut sembler un peu bizarre, mais j’adore cette musique et elle me donne envie de tout déchirer. Par contre mes camarades ne sont pas tous du même avis que moi. Enfin c’est peut-être dut au fait que lorsque je peux jouer c’est vers deux heures du matin dans la salle commune.
Je trouvais que parfois ils exagéraient, je ne jouais pas si fort que ça. Ou alors je ne m’en rendais pas compte. Enfin bref, le sujet dévia ensuite sur Lumen. J’expliquais clairement mon point de vue par rapport à sa famille. Je n’étais pas d’accord et elle aurait pu m’en parler. Voilà comment je me sentais, énervé. Je finissais ma boisson avant de reprendre et répondre à Alisson que je risquais probablement de tenter ma chance avec Lumen et que si je ne tentais rien, cela ne risquait pas de s’arranger. Elle me parla par la suite des études et savoir si je n’avais pas trop de difficultés. Me frottant légèrement l’arrière de la tête je lui répondis :
- Disons que les études n’ont jamais étaient mon point fort. Niveau théorique je rame, mais pratique je me défends bien. Enfin j’ai Lumen qui m’aide pour le côté théorique alors ça va encore.
Je regardais dehors et voyais déjà le soleil se coucher légèrement. Je risquais de me faire incendier si je n’allais pas rentrer au couvre feu, bien que même sans ça cela risquait de se passer. Souriant à Alisson je lui disais en me levant et déposant l’argent pour ma boisson sur ma table :
- Merci encore pour cette petite discussion, mais je vais devoir y aller. Si vous voulez nous pourrons parler de nouveau un de ces quatre.
Je pris mes affaires et sorti de table en me dirigeant vers Poudlard.
« L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console. » William Shakespeare.
J'avais écouté avec attention le jeune Barry Brown du début à la fin. Je ne le connaissais pas encore très bien, après tout nous n'avions fait que parler un peu et il venait de partir sans même me laisser le temps de répondre à ces derniers mots. Peut-être avait-il quelque chose de prévu, peut-être devait-il retrouver quelqu'un, ce que je comprenais tout à fait. Nous avions tous des obligations dans la vie et je ne lui en voulait pas d'être partie comme ça, après tout c'est un jeune garçon et il est libre de faire ce qu'il a envie. Mais j'avais tout de même appris certains choses sur Barry et il était quelqu'un de bien, j'en étais persuadée. Je pense lui envoyé un hibou dans les prochains jours, j'aimerai bien apprendre à le connaître davantage, c'était un garçon intéressant.
Je commandais une nouvelle boisson et sortis un petit carnet de mon sac. J'avais ce besoin soudain d'écrire quelque chose pour me vider l'esprit. J'étais seule avec mes pensées. Barry m'avait remercié pour cette petite conversation sympathique au Trois Balais et j'aurai tellement voulu le remercier aussi parce que l'avoir écouté et lui avoir parlé, ça m'avait fait prendre conscience de certaines choses. Des choses que je cachais en moi depuis longtemps sans même m'en rendre compte. En fait, c'était étrange à dire mais Barry m'avait ouvert les yeux. Quand il parlait de Lumen, je voyais cette petite étincelle qu'il avait dans les yeux, je sentais toute la profondeur des sentiments qu'il éprouvait pour elle et c'était vraiment beau à voir. Tout cet amour m'avait vraiment touché et je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à Nathan et moi, à Poudlard et à tout le reste. J'étais nostalgique oui et pourtant, tout semblait être si fort, comme si tout ça était un passé proche, comme si tout ça était encore bel et bien présent.
Peut-être bien que j'étais toujours amoureuse de Nathan, malgré le temps, l'absence et les autres garçons que j'ai pu fréquenté depuis notre rupture.
Je ne savais pas si je devais en parler à quelqu'un. A Lumen, à Ebony, à Louison, à Erza ? Je ne savais pas. Peut-être que c'était mieux si je gardais tout ça pour moi et puis j'ai encore des doutes. Alors je rassemblais mes affaires et me mis en route pour la maison, il fallait que je quitte cet endroit pour réfléchir à tout ça.