Je ne savais plus très bien quelle heure il était, mais une chose était certaine, la nuit été affreusement noire. J'étais seule en haut de la tour astronomique et je fixais ce ciel d'où les étoiles semblaient avoir déserté. Je ne me souvenais pas d'avoir jamais vu une nuit si obscure. Ni lune ni petite planète brillant au loin. J'étais vachement curieuse devant ce mystère nocturne. Tous les télescopes avaient étés rangés, il n'en restait qu'un minuscule fixé au sol. Il semblait n'être utile qu'aux nains, je me sentais comme une géante. Trop attirée par ma curiosité je m'agenouillais pour observer le ciel à travers l'outil. Pourtant, à peine avais-je fermé un oeil pour approcher l'autre de l'objet que quelque chose me repoussais pas terre. La noirceur intense m'empêchais de voir ce qui me torturait. Je sentais des mains, des milliers de mains froides qui se glissaient sur mon corps, sous mes vêtements. J'hurlais, je me débattais. J'étais violée, on touchait mon ventre, mes hanches, mes cuisses sans que je ne puisse me défendre. Je criais, mais ce n'était pas suffisant. Bientôt mes cris furent arrêtés par un bouche englobant la mienne. S'engouffrant à l'intérieur de moi, une langue humide caressait la mienne. Je voulais la mordre, la couper, la détruire, mais je n'y arrivais pas. Soudainement un lumière éclaira le visage de mon asseyant. Sans chercher à comprendre d'où cette lumière pouvait surgir, je reconnu le visage de mon agresseur. Cette foutue poufsouffle qui me suivait, me traquait et chaque fois allaient trop loin. Je me relevais soudainement alors que la demoiselle semblait être scotchée à moi alors qu'elle se relevait d'un même mouvement. Je découvrais enfin la provenance de la lumière. Un sourire narquois aux lèvres, Peeves tenait en ses mains une lampe toute aussi fantomatique que lui et qui pourtant produisait une lumière impressionnante. Les yeux arrondis par la découverte de ce qu'il croyais être un secret, Peeves commençait à hurler pour réveiller tout Poudlard : « Lola a une petite amie. Lola et la poufsouffle s'embrassaient dans la tour d'astronomie. Lola est amoureuse d'une fille, voilà pourquoi elle n'avait pas de petite amie. Lola est amoureuse... » Criait-il alors qu'il s'éloignait de nous. Je ne pouvais le laisser faire, je ne pouvais le laisser partir comme cela. Aveuglée par la rage, je poussais la jeune femme par terre et je partais à la poursuite de Peeves. Sautant par dessus le muret de pierres de la salle commune pour l'attraper sans me rendre compte de ce que je faisais. Je tombais dans le vide à une vitesse ahurissante. J'hurlais je pleurais et pourtant je fonçais vers ma mort. Foutu Peeves. Le sol n'était plus à quelques mètres alors que...
« LOLA ! » Je me réveillais, hurlante alors que des sueurs froides couvraient mon corps. J'étais vivante et j'étais dans ma salle commune. Rien de tout cela ne s'était produit. J'étais saine et sauve en plus que mon corps et ma réputation ne soient pas souillées par cette idiote. Je me souvenais de tout, la raison pour laquelle j'avais fait ce rêve affreux. Elwan était passé dans la salle commune déserte alors que je lisais un bouquin. Nous avions discuté de la blague que Peeves lui avait fait aujourd'hui. Il avait également effleuré le sujet délicat de la poufsouffle et de se qui se passait réellement entre nous. Son ton sonnant comme une mauvaise plaisanterie, je l'avais envoyé promener avant qu'il n’ébouriffe mes cheveux et file dormir. Je m'étais assoupie sur la canapé de la salle commune alors que mes cris avaient alerté quelqu'un. Céline, je fondais sans ses bras alors que les larmes coulaient de mes yeux pour s'écraser sur son épaule. J'avais eu très peur et pourtant je ne tenais pas à lui expliquer mon cauchemar de gamine. Elle trouverait cela stupide, mais pourtant c'était beaucoup plus effrayant les mauvais des grands que les cauchemarderies des enfants. On avait plus d'imagination en grandissant.
Céline s'était réveillée en sursaut cette nuit-là, réveillée par quelque chose qui ressemblait à un cri de détresse. Ce cri ne semblait pas provenir de la bouche de quelqu'un de proche de la demoiselle, ses camarades de dortoirs semblant dormir à poing fermé, et pourtant, elle se souvenait l'avoir entendu, il était clair, distinct et avait résonné dans ses oreilles comme si la personne qui avait crié se trouvait allongée à côté d'elle. La Gryffondor avait pourtant un sommeil profond, elle ne se réveillait pas facilement. Au contraire, elle était généralement obligée de se faire réveiller par quelqu'un, ou alors par un enchantement qui lui faisait tomber quelque chose dessus (quelque chose de plutôt léger quand même, elle n'était pas une adepte de la douleur). La plupart des gens souffrant du même problème que la demoiselle paramètrent généralement plusieurs réveils en même temps, histoire d'être contraints de se réveiller. Céline avait d'ailleurs eu recours à cette solution il y avait quelques années de cela, cependant, ceci n'avait pas été approuvé par ses camarades de dortoir qui se réveillaient plus tard. Imaginez un peu le raffut dans la Salle Commune des Rouge et Or. C'est suite à cela qu'elle avait cherché un sortilège pour se réveiller autrement, de façon moins brusque et plus silencieuse.
Pensant avoir rêvé, Céline pensa à se rendormir. Après tout, il devait être tard, sa journée de classe du lendemain risquerait d'être difficile à assumer. Elle se leva malgré tout pour se servir un verre d'eau dans la Salle Commune. Lorsqu'elle ouvrit la porte du dortoir, elle remarqua que la lumière était restée allumée, ce qui ne lui mit pas spécialement la puce à l'oreille, après tout, c'était tout de même fréquent que ses camarades l'oublient, surtout si le dernier à aller se coucher était un garçon . Elle descendit doucement l'escalier, sur la pointe des pieds et disposant d'ailleurs ceux-ci de façon stratégique sur chaque marche, connaissant par coeur la configuration de l’escalier et les endroits les plus grinçants. Elle ne tenait pas à réveiller ses camarades et à provoquer une esclandre en plein milieu de la nuit.
C'est seulement en arrivant à l'endroit qu'elle désirait que Céline remarqua la présence d'une personne sur le canapé. Il s'agissait de Lola. La demoiselle était en nage et semblait terrorisée. Céline s'approcha doucement de son amie et la réveilla délicatement pour la sortir de ce qui lui paraissait être un horrible cauchemar. Elle attendit quelques instants que son amie Gryffondor recouvre ses esprits, la regardant toujours d'un air inquiet.
- Calme toi Lola, tout va bien, ce n'était qu'un cauchemar.
Céline attrapa la carafe d'eau ainsi que deux verres, et les remplit presque à raz bord. Elle en tendit un des deux à son amie avant de porter l'autre à ses lèvres.
- Bois un peu d'eau, ça va te raffraichir, tu transpires !
C'était la première fois que Céline voyait son amie dans un tel état, elle ne savait pas que celle-ci était sujette aux terreurs nocturnes.
- Et si tu me racontais, maintenant, ce qu'il t'arrivait dans ce cauchemar ?