Alors qu’il faisait encore nuit de l’autre côté de la fenêtre, Magnus ouvrit les yeux sans réellement comprendre ce qui l’avait réveillé d’aussi bonne heure, lui qui se couchait habituellement beaucoup trop tard pour être éveillé à l’heure pour aller en classe. Mais ce matin-ci, il se sentait étonnamment en forme alors que la veille, il n’avait pourtant pas dérogé à ses habitudes. Se tournant dans son lit en essayant de ne pas réveiller ses camarades de chambre, il jeta un coup d’œil sur sa montre posée sur sa table de chevet en chêne massif : 5h24. Merde, beaucoup trop tôt pour un samedi matin, samedi c’était le jour de grasse matinée quoi ! Tentant de se rendormir, il se remit droit dans son lit et remonta légèrement la couverture qui avait glissé sur ses reins mais il fut bientôt forcé d’admettre qu’il ne parviendrait plus à fermer l’œil et clairement, il n’avait aucune envie de rester seul avec lui-même dans le noir. Voilà bien longtemps qu’il avait apprit à éviter la solitude comme la peste après tout, il s’agissait d’un moyen comme un autre d’éviter de se replonger dans ses souvenirs. Poussant alors un petit soupire résigné, il se leva en toute discrétion et alla chercher des habits propres dans son armoire à battants déglingués avant de se saisir de son balai. Les sélections approchaient et il comptait bien briller ce jour là alors autant s’occuper intelligemment et s’entrainer. Il n’avait aucune envie de finir poursuiveur mais il savait d’avance qu’il y aurait de la concurrence pour les postes de batteurs et il n’avait aucune envie de voir l’occasion filer sous son nez. C’est donc fort de cette pensée qu’il traversa à pas de loup le château avant de rejoindre le terrain au petit trot histoire de se mettre en condition. L’atmosphère fraiche lui faisait du bien et n’était pas sans lui rappeler celle de sa Suède bien aimée bien qu’il lui manquait encore l’odeur d’iode mais il ne pouvait tout de même pas trop en demander à un lac, aussi immense soit-il. Le brouillard ne s’était pas encore levé mais qu’importe, à travers les nuages, on percevait déjà la clarté des premiers rayons de soleil, aussi timides qu’hésitants. Avec un peu de chance, lorsqu’il aurait terminé son entrainement, le soleil le réchauffera avant qu’il ne prenne froid. Poussant la porte de vestiaires, il y jeta un coup d’œil d’envie : il avait tellement envie d’avoir sa place ici, avoir un casier à son nom et ressentir cette adrénaline avant de se jeter sur le terrain, avant de jouer une partie de Quidditch comme s’il y jouait sa propre vie. Oui, il était prêt à tout pour atteindre cet objectif, quitte à casser le bras d’un ou deux concurrents pour le poste. Toujours tricher, toujours gagner. Il aurait presque pu atterrir à Serpentard pour avoir eu de telles pensées. Le visage fendu d’un petit sourire, il s’approcha du coffret contenant les balles de jeu mais bien vite, il perdit de son sourire lorsqu’il ne la trouva pas à sa place. Merde, quelqu’un l’avait-il déplacée ? L’avait-on rangée ailleurs pour éviter que les élèves n’y touchent ? Jurant à voix haute en donnant un coup de pied dans un casier, il fouilla les moindres recoins mais en vain. Tant pis, il n’aurait qu’à s’entrainer au vol, sans les cognards. Pas bien drôle mais il n’avait pas envie de rebrousser chemin. Contrit, il finit par monter sur le terrain quand soudain, il la vit cette foutue caisse : au milieu du terrain, béante. S’en approchant d’un air suspicieux, il eut un petit soupire de soulagement en voyant que ses précieux cognards étaient toujours en place. Bon, il n’était pas seul mais au moins, il avait de quoi s’entrainer ! Libérant l’un des deux, il attendit que ce dernier s’enfuit furieusement dans les airs avant d’enfourcher à son tour le balai et savourer la sensation du vent sur a peau. Il vola ainsi quelques instants avant de se mettre à scruter les environs à la recherche de l’autre élève sur le terrain, cela pouvait bien être n’importe qui quand enfin, il l’aperçut. Une fille à en juger sa taille fille bien qu’elle se tenait étrangement cramponnée à son balai, comme de peur de tomber. Bullshit, un vrai joueur sait garder l’équilibre sans les mains sinon il pouvait retourner dans les tribunes. S’approchant de la joueuse par au dessus, il ne la reconnut pas immédiatement et s’adressa à elle :« Entrainement de bonne heure, hein ? Au fait, il y a un cognard en liberté. »
Dernière édition par Magnus Ljungström le Lun 25 Aoû - 18:50, édité 2 fois
“ It's the beat that my heart skips when i'm with you. ”
Il faisait froid, comme toujours chaque matin de janvier. Tu t'entêtais pourtant à poser tes pieds nuss sur le sol pour te lever de ton lit. Grimaçant sous la morsure du froid tout en appréciant comment elle te réveillait, ta ramenait à la vie après ta petite mort nocturne. Tu t'avançais vers la commode de ta chambre, regardant par ta fenêtre pour ne voir malheureusement que l'eau sombre du lac, devenue un peu plus clair par le jour bleuissant probablement le ciel. Quatre heure quarante, un samedi matin. Pourtant tu n'avais pas le choix. Tu devais faire ce que tu avais à faire et surtout, dans le plus grand secret. Personne ne devait voir, c'était presque honteux. Du moins, ça faisait ta honte depuis la première année. Tu ne tardais pas à t'engouffrer dans un pull de laine aux couleurs de sa maison, revêtant des pantalons longs et noirs aussi que des chaussettes de laine vertes et grises. Tu ne filais même pas vers la douche, pas plus que tu ne recouvrait ton visage de divers artifices pour décupler ta beauté. T'attrapait ta baguette pour la porter vers ta longue chevelure qui se remontait en une couette haute nouée solidement d'un ruban émeraude derrière ta tête. Tu soupirais longuement, enfilant tes chaussures noires en même temps que tu te penchait pour sortir ton balais de sous ton lit. Le dépoussiérant doucement avant de te lever pour finalement t'étirer de tout ton long. Tu passais ta main sous ton pull, sur ton ventre que tu caressais doucement en te demandant s'il ne valait pas mieux manger. Tu avais n'avais pas appétit, mais tu savais malgré tout qu'il ne fallait pas cracher sur quelques vitamines ce matin. Il ne fallait pourtant pas ambitionner et faire que tu recrache tout du haut du terrain. C'est d'une démarche bien moins assurée qu'habituellement que tu quittais la salle commune. Cette démarche que tu cachait aux yeux de tous par cette heure si hâtive, la nervosité coulait déjà dans tes veines alors que tu passait la porte de la cuisine. Tu t'avançais vers le panier de pommes, sans même dire quoi que ce soit aux petits elfs qui te fixaient. T'attrapais un pomme, faisant brusquement volte-face et croquant dedans alors que tes pas pressés t'amenaient déjà vers l'extérieur. Tu ne croisais personne durant ton parcours. Tu en profitais pour mordre rageusement dans ce fruit vert. Si bien qu'à peine voyait tu le stade se profiler devant toi, que déjà tu avais terminé, jetant le coeur de ta victime au loin, passant de la marche à la course pour les derniers milles qu'il te restait à faire.
Arrivée au terrain de Quidditch, tes mains tremblaient. Tu filais rapidement dans les vestiaires pour récupérer la boîte de balles que tu soulevais d'un sort jusqu'au terrain. Tu ne les libérais même pas immédiatement. Tu te reculais, levant tes yeux vers le ciel à perte de vue, la hauteur qui t'avalait déjà. Ton coeur battait la chamade, c'était ridicule, mais tu n'allais certainement pas laisser cette peur idiote t'empêcher de faire quoi que ce soit. Tu tentais de te convaincre que chaque sorcier avait son heure pour la rencontre avec la mort et, que tu monte à balais ou pas, la tienne viendrait aussi. Tu agrippais ton balais en même temps que ton courage, enfourchant la bête avant de ne prendre doucement de l'altitude. L'angoisse enserrait ton coeur alors que tes pieds quittaient le sol et que tu continuais de monter dans le ciel, tes cheveux volant n'importe où dans le vent et la vitesse. Tu te tenais fermement à ton balais, sans regarder en bas. Tu faisais des tours des terrains, rapides, de plus en plus rapide. Le peur finissait par partir, mais tu ne devais pas regarder en bas de toi, sinon elle reviendrait de pleins fouets. Encore quelques tours avant que tu ne t'arrête finalement au milieu du terrain. Tu lâchais ton balais d'une main, puis finalement de l'autre alors que tu tentais d'avancer doucement. Ton corps chancelait, cherchant son équilibre. Pas moyen, tu devais toujours avoir une main sur ton balais. Alors que tu sentais ton corps chanceler vers les côtés, tu agrippais fermement ton balais des tes deux mains, respirant bruyamment, comme si t'avais cessé de le faire depuis que t'étais montée sur ton balais. T'étais si concentré que tu n'avais même pas remarqué cet autre joueur qui arrivait dans ton dos, au dessus de toi. « Entrainement de bonne heure, hein ? Au fait, il y a un cognard en liberté. » Tu faisais volte-face avec ton balais pour remarquer ton frère, encore loin, qui approchait. T'avais à peine entendu ce qu'il avait dit, fronçant tes sourcils et te demandant bien ce qu'il foutait là. Lui, debout, à cette heure le week-end, ça relevait du miracle. Ton coeur s'emballait légèrement alors qu'il s'approchait. Disons que, les hauteurs et lui, ça ne faisait pas très bon ménage dans ta tête.
« Un quoi ? » Il n'eut même pas besoin de répondre. La balle venant frôler ton nez alors que tu faisais une vrille pour l'éviter, te retrouvant la tête en bas pendant un moment avant que tout ne redevienne à la normale. Ton coeur jetait pourtant toute l'adrénaline dans tes veines alors que tu lançais un regard sombre à ton frère tout en haussant le ton. « T'es con Mag ! J'aurais pu tomber, bordel ! » Lui grognais-tu, féroce et surtout, très sérieuse. Tu ne trouvais pas ça drôle du tout alors que tu prenais un peu plus de hauteur pour te mettre en face de ton frère. Si vous auriez été sur la terre ferme, tu l'aurais bien poussé, mais sur vos balais, tu avais trop peur qu'il te rende la pareille et qu'il te regarde t'écraser sur le sol. Vous aviez beau avoir grandis, les querelles d'enfants étaient encore là et l'amour que ta mère te portait lui était toujours virulement refusée tandis que toi, elle t'étouffait.
C’était tellement bon de voler ainsi dans les airs, sentir le vent cinglé la peau encore tiède d’avoir été trop longtemps sous les couettes, sentir le sol s’éloigner de plus en plus sous ses pieds et se dire qu’à chaque instant, il pouvait perdre l’équilibre et s’écraser au sol. Ouais, c’était un risque que Magnus aimait prendre, c’était un risque auquel il aimait être confronté comme si la sécurité l’ennuyait. Il avait toujours eu ce côté casse-cou et de la bande de Välon, il avait probablement été celui à vivre le plus dangereusement, entrainant derrière lui ses sœurs ou ses cousins qui le suivaient aveuglément comme s’il était le Messie, comme s’il était la seule luciole dans un ciel trop noir. C’était des conneries tout ça, il n’avait jamais cessé de se, et les, mettre en danger. Mais que pouvait-on attendre d’autre de la part d’un homme avec du feu dans le sang ? Un homme au regard incandescent et au sang bouillant ? Ainsi, alors qu’il n’était même pas encore sur de sa sélection, le garçon se promenait avec une batte et s’entrainer pour espérer décrocher le poste. Les deux autres concurrents étaient sérieux et d’une dextérité louable mais merde, qu’est-ce qu’il en avait à faire d’eux ? Il en avait rien à cirer que Lysander soit fort et Calypso rapide. C’était la raison pour laquelle il avait lâché un cognard, se moquant éperdument de savoir qu’un autre élève squattait le terrain, se moquant de l’idée qu’il puisse être blessé par cette furieuse balle de cuir plombé. Au pire, cela lui apprendrait à les éviter la prochaine fois alors ce n’était peut-être qu’un mal pour un bien, non ? S’élevant donc tranquillement dans les airs, il se sentait nullement pressé par l’idée de sa rencontre prochaine avec le cognard et en profitait pour prendre de la hauteur et surmonter les nuages de brumes qui s’élevaient peu à peu de l’air humide pour ne laisser plus que la rosée sur les brins d’herbe. C’est alors seulement qu’il vit l’élève un peu plus loin, volant à toute allure à travers le terrain avant de s’immobiliser non loin de lui. S’il avait été de mauvaise humeur, il se serait contenté de l’ignorer, la laissant seule dans son coin mais manque de chance, il était plutôt bien luné malgré le manque de sommeil. Perdant donc un peu d’altitude, le suédois fit en sorte de n’être qu’une dizaine de mètres au dessus de la joueuse avant de s’adresser à elle de manière naturelle. Histoire de se faire savoir mais aussi, annoncer une attaque potentielle d’un cognard dans les minutes à venir, ce n’était pas non négligeable quand même. Lorsque cette dernière se retourna, il refoula pourtant un petit mouvement de recul et son sourire s’effaça légèrement de son visage qui se ferma presque aussitôt comme il le faisait toujours lorsqu’il se retrouvait face à la sœur maudite, face à la sœur qui lui avait tout prit. De toute évidence, aujourd’hui encore il existait une puissante tension qui l’envahissait en sa présence, une tension qu’il n’était pas certain de maîtriser, ni même comprendre. Il n’eut pourtant pas à épiloguer longtemps sur la situation qu’elle fut coupée par le cognard qui filait droit sur elle, puis vers lui dans la foulée. Le dégageant d’un revers de batte, il put observer la manœuvre de Majkalena qui se retrouva subitement la tête en bas, à croire que cette fille aimait réellement se retrouver pendue, que ce soit la tête ou les pieds en bas. « Joli » commenta-t-il d’un rire alors que furieuse, elle montait déjà à sa hauteur, prête à faire on ne sait quoi. Devant ses cris hystériques, il haussa les épaules, ricanant. « T’aurais pu ouais, et tu comptes interdire à tes futurs adversaires de s’approcher de toi ? » et sur ces mots, il en profita de sa proximité pour empoigner le manche de son balai et la secouer comme un prunier, histoire de voir si elle parviendrait à garder son équilibre. « Si tu tiens pas dans les airs, t’as qu’à rester les pieds au sol, tu n’as toujours pas saisi, hein ? »
Magnus était sincèrement un frère indigne, un gnome aurait pu le remarquer. T'étais sa petite soeur, putain. Son devoir de grand frère ce n'était rien d'autre que de t'aider, de t'aimer et te protéger, c'était certainement pas trop lui demander. Oui, ta mère t'aimais plus que le reste de la fraterie, mais c'était pas ta faute, c'était jamais ce que t'avais voulu. Tu voulais juste jouer avec eux alors qu'ils te rejetaient encore et encore. Ça te faisais mal, Majka, le rejet, et ça te fait encore mal à chaque fois, comme si t'étais une débutante. Alors tu serais les dents et tu décidais de prendre de force cette place qu'on te refusait. Même si c'était à coup de pleurs pour mieux attendrir ta mère et qu'elle les obligent à te laisser jouer avec eux, à prendre soin de toi, à leur plus grand daim. Maintenant, c'était chose du passé, mais tu n'avais pas moins besoin de leur affection. Non. Tu voulais pouvoir pleurer dans les bras réconfortant de ton grand frère lorsque tu étais triste et même lorsque t'étais heureuse. « Joli » Commentait-il pour attiser le feu du manque de considération dont il faisait preuve envers toi. Tu ne tardais pas à remonter à sa hauteur pour l'engueuler solidement, le regard noir et les mains crispés sur ton balais. Il haussait ses épaules, ricanait, tu gonflait encore plus. Il prenait rien au sérieux cet imbécile. Il comprendrait quand tu serais écrasée contre le sol, morte, ou ça lui prendrait encore un peu de temps ? Oh non, tu ne lui donnerais jamais ce plaisir. « T’aurais pu ouais, et tu comptes interdire à tes futurs adversaires de s’approcher de toi ? » Ridicule. Il craque l'allumette qu'il jette dans ton bidon d'acide et ça l'amuse en plus. Il te nargue sur tes talents de Quidditch et tu te vexes. Avant que t'ai le temps d'ajouter quoi que ce soit, il empoigne ton balais à proximité et le secoue alors que tu t'agrippes à deux mains pour ne pas tomber. «Si tu tiens pas dans les airs, t’as qu’à rester les pieds au sol, tu n’as toujours pas saisi, hein ? » Là, s'en est trop il a dépassé les limites. Si ce n'était pas de ta peur des hauteurs, tu l'entraînerais dans le vide avec toi et tu t'assurais qu'il te serve de coussin pour amortir ta chute. Tu libères une main de ton balais pour lui foutre un violente claque au visage. Tu t'éloignes déjà, parce qu'il est assez dingue pour te faire embrasser sa batte. Malgré ta distance, tu t’époumones, prête à t'enfuir si jamais il se décidait à te poursuivre. Vociférant sans la moindre retenue, vous êtes seuls dans le ciel, de toutes façons.
« RIEN À VOIR. JE M'Y ATTEND DANS LES MATCHS. LÀ T'ES JUSTE CON ET DÉLOYAL. » Rages-tu en trouvant même que tu es encore poli. Tu ne comprend pas quel est son putain de problème avec le fait que tu joue au Quidditch. C'est parce que t'es une fille ? Ou simplement parce que c'est ''leurs sport'' à lui et Vil et que tu ne devais pas y toucher. Qu'importe. Ça te frustre tellement que t'as envie de lui faire mal aussi, même si les camps de sélections ne sont pas encore commencés. « Tu riras peut-être moins si Lys te chipe ta place de batteur. Il est foutrement fort. Et il est beau en plus. » Le nargues-tu ouvertement, tout en te maudissant en même temps. Magnus il a une putain de grande gueule et tu ne tiens pas à flatter à ce point Lysander. Du moins, pas aussi ouvertement. Il doit avoir compris à force que tu trouvais qu'il avait un petit quelque chose de fascinant, pas besoin qu'il te crois amoureuse de lui comme une adolescente transie. Tu restes sur tes gardes, attendant l'attaque, de lui, ou de son idiot de cognard.
C’était plus fort que lui. Il ne savait pas faire autrement que la provoquer et sans cesse gratter l’allumette jusqu’à provoquer l’explosion qui finirait par les consumer tous les deux. S’il avait passé une partie de sa vie à éviter cette sœur trop encombrante, cette sœur trop parfaite pour être de son sang, désormais il comprenait mieux pourquoi il avait agit de la sorte et au fond de lui, il savait parfaitement qu’aucune relation saine n’était possible entre eux, il n’existait aucun moyen pour qu’ils puissent s’entendre ou s’accorder comme il avait pu le faire avec Seraphina avant qu’elle ne gâche tout, ou encore Vilhelm qu’il considérait davantage comme son frère que ne le serait jamais Majkalena. Oui, à ses yeux elle était une étrangère, une intruse dans sa vie qui aurait presque pu passer pour être parfaite. Mais tout cela n’étaient que des conneries, quelque part au fond de son esprit, il savait qu’elle n’y était pour rien, qu’elle n’avait pas choisi de les éclipser lui et Seraphina, que leur mère aurait toujours et encore trouvé autre chose à leur reprocher et c’était probablement la raison pour laquelle il ne l’avait pas lâchée lorsqu’elle s’était retrouvée entre ciel et océan, à sa merci la plus totale. Oui, il aurait pu se débarrasser définitivement d’elle mais aurait-il été plus heureux pour autant ? Probablement pas. Et aujourd’hui ? Il ne pouvait s’empêcher de lui faire payer son existence par de nombreuses provocations. Ce qu’il cherchait à faire ou se prouver ? Lui-même l’ignorait. Se contentant donc de ricaner face à sa crise de colère, il chercha un peu davantage à l’énerver en commentant sa manœuvre pour rester en équilibre sur son balai et alors qu’elle haussait le toi, lui restait là à la regarder avec ce petit sourire mi-rieur mi-moqueur. Après tout, pourquoi devait-il s’inquiéter ? Elle avait déjà prouvé par le passé qu’elle s’accrochait à la vie, non ? Et puis si ce n’était pas le cas, il lui rendait un sacré service que de lui faire comprendre qu’elle n’avait pas sa place au Quidditch, elle qui avait peur du vide et surtout, celle qui n’avait rien à faire dans son petit monde. Reprenant de plus belle, cette fois elle se mit carrément à lui crier dessus alors qu’il la secouait histoire de voir comment elle s’y cramponnait. Sa réaction se fit cette fois toute autre puisqu’elle osa lâcher son balai pour le claquer. « Salope ! » OK, c’était probablement mérité, ok il avait abusé à le secouer ainsi et lui rappeler une nouvelle fois de mauvais souvenirs mais merde, elle n’avait pas à le cogner ! Elle sembla d’ailleurs comprendre elle même sa gaffe à en juger la distance qu’elle prit aussitôt, à croire qu’il allait se jeter sur elle et lui défoncer le crâne puis même si c’était tentant, il ne voulait vraiment pas se retrouver une nouvelle fois dans la situation vécue quelques années plus tôt. Elle le hantait encore suffisamment lorsqu’il se retrouvait seul face à lui-même, seul face à sa culpabilité. Alors que cette dernière s’éloignait de plus en plus en hurlant comme s’ils étaient seuls au monde, lui resta sur place, la suivant du regard d’un air sombre. « Mais qu’est-ce que j’en ai à foutre de ce bouffon ? Et s’il est si beau, t’as qu’à te le faire, vous ferez la paire. » Répondit-il d’un grognement de fauve, le visage un peu plus fermé encore. Elle avait touché un point sensible et elle le savait parfaitement : voilà un moment qu’il convoitait le poste de batteur mais jusqu’à présent, il n’avait jamais été accepté comme tel, probablement de peur à ce qu’il lui prenne l’idée de défoncer le crâne d’un adversaire à coup de batte. Il avait malheureusement souvent démontré qu’il en était capable, aussi bien physiquement que moralement. Mais si la pique l’atteignit, il y avait autre chose qui le gonflait royalement dans cette histoire : il n’avait pas envie qu’une de ses sœurs traîne dans les pattes de l’autre Gryffondor, pas même Majkalena. En fait, il aimait même pas du tout cette idée.
Vous aviez beau être tous affreusement différents, vous n'en étiez pas moins fait du même moule. Orgueilleux comme personne, enragés et un peu fou sur les bords. Tu retrouvais ses traits autant chez le doux Vilhem qui cachait sa véritable nature, que chez Magnus en face de toi. Ta claque fendit l'air pour s'écraser sur le visage déjà rougissant de son frère. Tu te disais que c'était rien, qu'il l'avait bien mérité, vous pouvez comparez vos plaies si ça lui plaisait, même avec ta claque, tu gagnais. « Salope ! » Rugissait-il alors que tu t'éloignais déjà, de peur qu'il ne agrippes pour te jeter de ton balais. Tu n'aurais peut-être pas dû le frapper, mais il avait commencé les hostilités, tu n'étais pas pour rester là sans rien faire alors qu'il t'insultait ouvertement, remettant en doutes tes talents de Quidditch rien que pour que tu ne fasses pas partit de son microcosme qu'il s'était construit avec Vilhem. Il ne bougeait pourtant pas, son regard sauvage et magnifique posé sur toi alors que tu lui rendais bien toute sa rage et son dégoût. Même après qu'il t'es tenue dans le vide, tu n'arrivais pas à croire que ton frère était aussi cruel que toi ou ta soeur. On disait que t'étais la pire de la fraterie, mais contrairement à eux, tu n'avais tenté de tué personne. Vilhem s'amusait à dire que tu étais un cancer et que tu les tuaient tous lentement, mais t'aurais préféré être un accident de bagnole, comme eux. Ce n'était pourtant pas que ta gifle qui avait écorché l'égo de ton frère et tu ne tardes pas à le comprendre. « Mais qu’est-ce que j’en ai à foutre de ce bouffon ? Et s’il est si beau, t’as qu’à te le faire, vous ferez la paire. » Grogne-t-il, ses traits se voulant détachés, bien qu'engorgés de colère, contre elle, contre lui. Tu souris doucement, de ce sourire fait sur mesure pour embêter, de ce sourire que tu contrôle parfaitement et qui les fait tous rager encore davantage. Tu sens ton doigt s'enfoncer dans son armure à l'endroit précis où il n'as pas de protection et c'est exactement ce qui te fait sourire. Tu sais, Majka, tu n'as pourtant pas fait exprès, mais tu sais qu'avant, les deux gryffons avaient une certaine complicité. Ce n'était pourtant pas l'une des raisons qui t'avais poussée à aller vers Lysander, oh non. Tu ne pensais même pas que ton frère s'en offusquerait, tu crachant que tu pouvais te le taper et peut-être en cherchant également à savoir si c'était pas déjà fait. Les murmures filaient à Poudlard et, même s'il ne vous avait pas vous, il avait peut-être entendu que d'autres vous avaient vus ensemble. Pourtant, Lysander ne se laissait pas facilement approcher. Aussitôt que les choses étaient trop intenses pour lui, il faisait volte-face et s'éclipsait de ton emprise. T'abandonnais pourtant pas, même si ça te frustrait et t'énervais. Tu persévérais, déterminée, têtue, oubliant que tout cela ce n'était qu'un jeux que tu prenais désormais un peu trop au sérieux. Ton pire cauchemar était pourtant que Magnus se lie de nouveau d'amitié avec Lysander. Alors tu entretenais leur haine du mieux que tu le pouvais, pour te protéger.
« T'en fais pas, c'est dans mes plans. » Le nargues-tu encore, ton sourire mauvais aux lèvres, même si ta petite voix dans ta tête te dis que tu peux toujours courir, que t'auras jamais le beau Lysander, pas plus qu'un jour ton frère ne t'aimeras comme il le faudrait. Tu te déplaces sur ton balais, tournant doucement autour de lui, restant dans son dos un moment, laissant planer que peut-être tu lui rendrais encore son coup. « Tout comme je vais faire l'équipe de serpentard. » Annonces-tu, vous mettant d'or et déjà rivaux. L'équipe de serpentard entretenait cette merveilleuse animosité avec celle de gryffondor, des ennemis de toujours. Si l'idée de jouer contre Lysander ne te plaisais pas tant, clele d'affronter Magnus était des plus alléchantes, parce que tu ne l'épargnerais pas. Ta haine grondait dans ton ventre, l'envie de lui faire plus mal encore, toujours plus mal. Tu t'approchais de lui sur ton balais, le regard narquois et ta moue détestable au visage alors que tu lui lançais un couteau qui, tu l'espérais, lui trancherais le ventre. « Tu ne m'as rien enlevé, Magnus, tu ne m'enlèveras jamais rien. » Lui souffles-tu, ton visage allant près du sien, au risque de te recevoir une claque en retour. Réduisant tous ses efforts à néant, comme quoi, ni la peur des hauteurs qu'il a insuflée en toi, ni sa haine ne t'effritent. Parce que tu es meilleure que lui, tu es au dessus de tout cela, pas vrai ?
Il n’y avait pas de demi-mesure chez les Ljungström, ou l’on s’aimait ou l’on se haïssait avec cette même fougue comme s’il ne pouvait y avoir qu’excès en eux. Magnus ne dérogeait de loin pas à cette règle et le moins que l’on puisse dire, c’était bien qu’il n’avait strictement aucun contrôle sur les mots qui fusaient de ses lèvres ou encore ses poings qui s’abattaient dans le visage des gens avant même qu’il n’en prenne conscience. Il était comme ça, un excessif de nature, que ce soit dans ses sentiments, ses émotions, ses actes ou pire, ses pensées. Ses mots dépassaient ses pensées ? Ce n’était pas grave, il n’était pas genre d’homme à regretter ses gestes. Des remords oui, mais jamais de regrets. Du moins, pas depuis qu’il avait manqué de la tuer. A vrai dire, en ce début de matinée, Majkalena le gonflait déjà alors qu’il n’avait pensé qu’à s’entrainer tranquillement. D’accord, il était venu lui parler en premier mais merde, il l’aurait fait avec n’importe qui et voilà le résultat ! Ils ne pouvaient s’empêcher de se battre et se hurler dessus dès lors qu’ils s’approchaient l’un de l’autre, comme deux aimants se rejetant avec force d’un côté, s’attirant de l’autre. Mais bordel, qu’est-ce qu’il pouvait avoir envie de la claquer quand elle était comme ça, quand elle faisait tout pour l’énerver comme elle l’avait toujours fait sauf qu’aujourd’hui, loin de leur Suède natale, il n’y aurait pas sa mère pour la protéger, ni pour l’obliger lui à la traîner avec lui comme un boulet qu’on lui aurait ferré aux pieds. Non contente de l’avoir énervé et avoir sapé sa bonne humeur, elle l’entraina dans un autre terrain glissant, celle de sa rivalité avec Lysander. Si les deux gryffons avaient été amis durant leurs premières années à Poudlard, leur amitié s’était rapidement dégradée du fait de leurs caractères ombrageux et finalement, leur relation avait tourné au vinaigre. Que Majka en rajoute une couche, cela n’étonnait finalement pas Magnus qui savait comment elle fonctionnait, qui savait à quel point elle pouvait se montrer venimeuse lorsqu’elle s’y mettait. Et de toute évidence, c’était le cas. Cette dernière poursuivit d’ailleurs ses provocations comme une gamine chantonnant Lalalère dans le seul but de l’énerver davantage. Il ne lui ferait pas se plaisir. Posant son regard sur la batte d’entrainement entre ses mains, il la coinça sous son bras pour réajuster ses gants de cuir sur ses paumes, ignorant complètement la réponse de Majka après tout, ne voulait-elle pas qu’il fasse exactement le contraire ? Ne voulait-elle pas qu’il se mette à écumer de rage ? Oh, c’était probablement le cas mais il savait se contrôler, parfois. Ce matin du moins. Reprenant sa batte, il passa son doigt sur le bois cabossé par les impacts avant de fermement la prendre en main. Elle en profita d’ailleurs pour annoncer sa place future, toujours armée de son sourire à la con mais pour une fois, il n’y réagit pas, prenant à contre pied la stratégie de sa sœur après tout, il était venu s’entrainer, pas jouer à la dinette avec une vipère. Pour ça, il préférait largement Nika, beaucoup plus douce et amusante que sa sœur maudite. Quand enfin elle termina avec une moue hideuse sur le visage, il releva le regard sur elle et sourit d’un air tout aussi mauvais qu’elle. « Mais je m’en fous complètement, je ne veux rien de toi espèce de gourde, t’as rien qui peut m’intéresser : t’es rien. » Et sur ces mots, il s’éleva dans les airs pour aller narguer le cognard, ignorant Majkalena plantée dans les airs. Oh ce calme lui avait évidemment couté de nombreux efforts et le moins que l’on puisse dire, c’est que le cognard tombait à pic : il avait comme besoin de se défouler et puis légalement, il valait mieux défoncer un cognard que la tête de sa vilaine sœur.
T'es consciente que ton frère est un parfait imbécile, mais parfois, tu l'oublies. Que ce soit pendant l'espace d'un instant ou si pendant une journée il se comporte relativement bien, qu'il te laisse croire aux beaux jours, mais non. Tu espères qu'il change, qu'il ne soit pas la réplique de ton idiot de père toute sa vie, quand même. Tu te laisses croire que la nuit l'as peut-être changé, qu'un élan de lucidité l'as enlevée, parce que le caractère de Magnus le rend différent chaque jour, comme un nouvel homme. Chaque fois que tu l'approches, tu ne sais pas sur lequel tu tomberas. Te diras-t-il que tu es important ou alors que tu n'es qu'un fardeau pour lui ? Son opinion semble changer pour les débats en cours. Si tu t'étais attendu à ce qu'il soit de feu, qu'il réponde à te provocations et te gratifie d'un coup de batte, il n'en est rien. Il reste froid et calme, et tu trouves cela très louche. Il relèves son regard vers toi alors que tu as terminé de le narguer, te rendant ton vil sourire qui lui donne des airs démoniaques. C'est qu'il fait très peur Magnus, lorsqu'il s'y met. « Mais je m’en fous complètement, je ne veux rien de toi espèce de gourde, t’as rien qui peut m’intéresser : t’es rien. » Et il te lance sa balle, à bout portant, le bruit atténué par son silencieux. Ça t'atteint, en plein coeur. La balle de trou, te fait plus que mal, te fais saigner alors qu'il part avec son pistolet. Tu caches ton coeur ensanglanté derrière un masque de froideur. Tu te répètes les mots de ta mère, te disant que tu es meilleur que Magnus, qu'il ne doit pas t'atteindre, mais c'est toujours difficile d'y croire. Magnus est si beau, si fort, si sauvage que quelque part tu cherche à lui ressembler, à toujours avoir son approbation. Même si elle ne venait jamais. Tu fronçais tes sourcils et tendait tout ton corps sous ta colère. Ton frère s'envolait au loin pour aller retrouver son cognard. Tu filais à ton tour pour passer ta rage. Fonçant vers le sol comme si tu étais suicidaire, rattrapant le souafle au sol, remontant rapidement pour foncer vers un but et marquer dedans. Tu t'empressais de rattraper le retour du souafle pour filer vers l'autre but. Tu oubliait Magnus pendant un moment, ce connard et son cognard qu'il ne manqua pas de te lancer dessus. Frappant férocement ton épaule, effleurant ton visage en continuant sa trajectoire. Tu encaissait le coup, malgré les larmes qui naissant dans tes yeux à cause de ton visage douloureux. Le souafle sous ton bras alors que tu continuais de voler vers le but, marquant encore une fois. Pourtant tu n'y retournais pas. Tu ne continuais pas le massacre sans un seul batteur de ton équipe pour te protéger. Tu remontais plutôt vers ton cher frère avec qui tu était loin d'avoir terminé ton engueulade.
« Bien joué. » Lui lançais-tu froidement, n'ayant même pas essuyé le sang qui coulait doucement au coin de ta bouche. Rapidement, tu t'approchais de lui, agrippant son visage et lui plaquant un baiser ensanglanté sur la joue rien que pour l'embêter. Tu t'éloignes ensuite, essuyant tes lèvres du revers de ta main, crachant le sang accumulé dans ta bouche. Tu restes là, devant lui, prête pour un autre affrontement.
Agir comme tel n’était pas dans les habitudes de Magnus qui ne trouvaient jamais assez vite les mots suffisamment percutants pour se débarrasser de Majka ou lui faire suffisamment mal pour qu’elle sorte de sa vie mais pour une fois les mots lui vinrent assez facilement bien qu’il ne se sentit pas particulièrement fier pour autant. Il n’était pas habitué à se confier sur ses sentiments ou ses émotions et encore moins à mentir sur ces dernières, préférant garder le silence sur ce qui pouvait habituellement se passer dans son esprit mais pas ce matin. Ce qu’il lui avait jeté au visage, il en avait parfaitement conscience, avait la corrosion de l’acide et si Majkalena fit tout pour garder sa contenance, il savait parfaitement avoir atteint sa cible, l’avoir blessée. N’était-ce pas un juste retour de bâton ? Sans doute, mais alors pourquoi se sentait-il aussi mal ? Ne voulant pas davantage se torturer l’esprit, il reprit en main sa batte avant de s’éloigner le plus loin d’elle, reprenant son entrainement comme si de rien était bien qu’il ne pouvait nier que sa présence le gênait, le déconcentrait de sa tache si bien qu’il ne mit plus la moindre volonté dans ses frappes, se contentant tout juste d’éloigner les cognards. A vrai dire, il ne connaissait même pas la raison réelle de leur animosité en cette fraiche matinée, il y avait pourtant des jours où ils parvenaient à avoir un semble de relation, des jours où ils trouvaient même moyen de rire ensemble et espérer des jours meilleurs mais le lendemain, d’une manière où d’une autre ils sabotaient tout et l’ensemble de leurs efforts se retrouvaient piétinés, bousillés, réduits en morceaux. Magnus savait bien qu’il n’y était pas innocent mais comment pouvait-il faire autrement ? Il la haïssait doublement qu’il ne l’aimait, il se rappelait juste de temps en temps que cette vipère à qui il fracasserait volontiers le crâne restait sa sœur, son sang et plus précisément encore, la sœur qu’il avait décidé de sauver de sa propre condamnation. Assez pour perdre totalement un homme comme lui, assez pour le dérouter définitivement et le troubler. Continuant à distraitement taper sur les cognards, il ne prit même pas réellement conscience de la présence de Majkalena sur sa trajectoire alors qu’il déviait le cognard plein Sud mais il suffit d’un bruit de choc sourd pour qu’il reprenne ses esprit et surtout, qu’il constate les dégâts sur sa sœur. Pas de quoi pleurer, il n’avait pas mit de force dans le tir, juste dévié la trajectoire mais cela avait suffit à la blesser légèrement, elle s’était probablement mordu la langue sous le choc ou une connerie de son genre. Visiblement en colère, celle dernière commenta l’action et il leva les yeux au ciel. « Allez c’est même pas une égratignure » Son geste suivant en revanche le laissa sans voix alors qu’elle s’approcha de lui pour planter une baiser sur sa joue. S’il fut initialement abasourdi, l’étonnement laissa rapidement place à la fureur, celle de l’incompréhension. « Mais putain à quoi tu joues ! » C’était vrai quoi, il ne comprenait rien aux motivations qu’elle pouvait avoir ni ce qu’elle cherchait à se prouver en agissant comme tel et comme à son habitude, il réagissait de la seule manière dont il était capable : avec colère. Sentant l’odeur du sang sur lui, il s’essuya à son tour avec sa manche mais il s’en doutait, il ne faisait qu’étaler un peu davantage la tâche. Poussant un nouveau juron, il en eut tout simplement marre et sans rien ajouter, il vola vers le sol. Il en avait marre de ses conneries, marre de se prendre la tête alors que le soleil n’était même pas encore levé et d’un geste rageur, il mit pied à terre, marchant déjà vers les vestiaires.
Magnus l'avait simplement cherché. Cherché à force de vouloir te faire tomber de ton balais et te trouer le corps à l'aide d'un de ses cognards. Oui, c'était un peu de ta faute, tes dents s'étant refermés sur ta langue pendant l'impact alors que tu allais lui hurler des insultes, mais c'était tout de même sa faute à la base. Le sang avait envahis ta bouche, ton sang, votre sang, pourquoi ne pas partager ? Magnus faisait encore son parfait imbécile, ne faisant que confirmer qu'il méritait ce qu'il aurait. « Allez c’est même pas une égratignure » Oh oui, Mag, regardes comme c'est même pas une égratignure. Tu lui avais barbouillé la joue de ton sang. Prenant même la peine de sortir ta langue ensanglantée et de la glisser dans ton baiser sur sa joue pour être certaine de le marqué du rouge qu'il avait fait coulé. Magnus passe par toutes les gammes d'émotions possible, c'était presque beau à voir. D'abord surpris du geste d'affection qui ne devait pas normalement ressortir de la colère, puis se fut lui qui devient rageur, ne comprenant pas les raisons poussant son geste. « Mais putain à quoi tu joues ! » Tu souriais doucement alors que ta langue se déversait toujours dans ta bouche. Mag tentait d'arracher le sang de son visage, ne faisant que s'en couvrir d'avantage. Lassé et furieux, il fila vers le sol. Oh, il ne s'en tirerais pas si facilement. Tu crachais tout ce sang accumulé dans ta bouche dans le vide, puis tu volais à sa suite. Tu ne savais même pas pourquoi tu le suivais, tout ce que tu savais c'était que rien n'était fini. Ce n'était qu'un début, Magnus t'avais déclaré la guerre. Tu sautais de ton balais une fois tes pieds retrouvant le sol. Tu le traînais sous ton bras en suivant Magnus vers les vestiaires où il se dirigeait. Tu accélérais ton pas pour rattraper ton grand frère, attrapant son bras pour l'obliger à se retourner vers toi. Ton regard verdoyant croisant le sien, toujours aussi sauvage, rendant cet homme inatteignable pour toi, surtout à Poudlard. Votre mère ne pouvant le blâmer de quoi que ce soit alors qu'elle ne voyait pas. Et même, à l'âge qu'il avait aujourd'hui, il s'en fichait de notre mère. Il était seulement emplis de cette colère qui ne mourrait pas et de laquelle j'étais la seule victime.
« Tu ne t'excuses même pas ? » Grognes-tu en décidant soudainement que c'était ce qui bouillait dans ton ventre et te poussant à le suivre. Qu'il s'excuse, qu'il cesse d'être aussi aigre avec toi, versant son vinaigre sur tes plaies ouvertes par la lame de ta vie. Ton regard transperce le sien, rougis par la colère. « Tu ne fais attention à rien, Magnus. Je suis ta petite soeur, tu devrais me protéger, empêcher ses connards de me briser le coeur, me faire des câlins quand je ne vais pas bien. Pas me botter le cul pour le plaisir avec tes cognards ! » Rages-tu en retrouvant tes airs de petite princesse capricieuse qui réclamait trop d'amour de tout le monde, en même temps, incapable de se contenter, de trouver que c'est assez. Soudainement, c'est Sera qui se glissa dans ta tête et votre dernière aventure en forêt. Elle avait raconté à Vil, mais l'avait-elle fait avec Magnus. Cette garce, ne racontant que ce que j'avais fait sans avouer ce qu'elle avait elle-même fait. Tu fais un pas vers lui, l'envie de le blesser un peu plus envahissant ton ventre comme un poison. Parce que ses yeux ne te renvoyait que la haine et que tu ne pouvais pas te permettre de le gifler de nouveau pour le simple plaisir sans t'attendre à recevoir le retour du cognards. « Je croyais que la mauvaise jumelle c'était Sera, mais finalement, vous êtes tous deux aussi atteints l'un que l'autre. C'est toi qui ira à Ste-Mangouste l'été prochain ? » Ton venin s'enfonce en lieu pour faire naître plus de colère, comme c'est tout ce qu'il sait te donner. Et dire que toute ta vie, t'avais cru aimer ton frère, d'un amour complexe et peu commun, mais aujourd'hui tu te rendais compte qu'il n'était qu'emplis de haine. Tu peinais même à croire qu'il pouvait aimer qui que ce soit, pas sincèrement du moins. Même la candide Moa. S'il lui faisait mal un jour, tu le tuerais, c'était certain.
Qu’il était étrange de voir la différence d’attitude que pouvait adopter le Gryffondor en présence de sa petite sœur, cette sœur qui lui avait tout volé par sa simple naissance avant de s’en faire un véritable jeu, lui volant peu à peu tout ce qui lui appartenait, tout ce qu’il aurait souhaité garder intacte, inviolé. Si l’enfant qu’elle avait été ne s’en était probablement pas rendu compte, la jeune femme qu’elle était devenue n’en ignorait plus rien et aujourd’hui encore, bien des années après le drame qui avait manqué de lui coûter la vie, il repensait à ce fameux jour durant lequel tout avait failli basculer, ce jour où il aurait enfin pu se débarrasser de cette sangsue. Il n’avait pourtant pas cédé à la tentation et pour quel résultat ? Danser d’un pied sur l’autre sans jamais savoir se décider s’il la haïssait ou si d’une certaine manière, il craignait de l’aimer. La provoquer n’était finalement qu’un garde-fou, un rempart qu’il se construisait autour de son âme, autour de son monde. Il aurait pourtant pu baisser les armes et apprendre à la tolérer mais au fond de son âme, il savait à quel point elle pouvait être toxique : s’il la laissait approcher son cœur, il craignait bien trop la voir le piétiner et violer son âme comme elle avait pu le faire sur Seraphina, comme elle le faisait encore d’ailleurs. Revêtant alors son armure d’enflure, il la rejetait corps et âme allant jusqu’à la blesser encore et encore, pourvu qu’elle reste loin de lui et de son univers. La vue de son sang ne laissait pourtant pas le Fauve de marbre mais il se méfiait bien trop de la jeune femme pour se laisser appâter de cette manière, pas plus qu’il ne se permettait le moindre faux pas en sa compagnie. Haussant donc les épaules sans plus se soucier de ses blessures, il les minimisa sans même songer à s’excuser pour cela : après tout, il l’avait prévenue qu’un cognard volait dans les parages et elle avait prétendu savoir gérer leurs attaques lors des Matchs, si tel était le cas, il n’y avait aucune différence entre l’entraînement et les officiels. Elle n’avait pas de batteur pour la défendre ? Peut-être que si elle n’avait pas provoqué sa colère une nouvelle fois se serait-il montré plus conciliant ? Peut-être aurait-il fait un peu plus attention à elle plutôt que de perdre son temps à fulminer et se calmer avant qu’une nouvelle crise de rage le prenne d’assaut ? Oui, il ne voyait aucune raison de s’excuser alors qu’elle était au moins aussi coupable que lui.
Sans répondre, il se contenta de lui faire un doigt d’honneur si digne de sa personne avant de s’éloigner à vive allure vers les vestiaires, loin d’elle. Mais ça, c’était sans compter la détermination de cette dernière qui le suivit aussitôt, probablement furieuse du peu d’attention qu’il lui accordait. Poussant la porte du vestiaire d’un geste brutal, il leva les yeux au ciel en entendant les pas précipités de Majkalena sur ses talons. Ne pouvait-elle pas seulement le laisser tranquille, pour une fois ? Ne pouvait-elle pas juste faire comme s’ils ne se connaissaient pas ? Parce que c’était le cas, n’est-ce pas ? Ils avaient beau avoir le même sang, ils ne se connaissaient pas. Il ne savait rien de ses gouts, de ses gâteaux préférés, de ses loisirs ou même son niveau scolaire. Elle était pour lui une étrangère. Depuis toujours. Poussant un soupire alors qu’elle reprenait de plus belle sa flopée de reproches, il se retourna vers elle et la repoussa, la jugeant beaucoup trop près de lui à son goût. « Mais ta gueule, c’est toi qui détruit tout ce que tu approches ! » lui lança-t-il à la figure avant de lui refaire dos pour commencer à ranger ses affaires dans son casier, ne s’occupant plus d’elle. Au fond, elle avait pourtant raison, s’ils avaient été autres que Ljungström, ils auraient sans doute été proches, sans doute aurait-il tout fait pour la protéger et la rendre heureuse hélas, elle ne le méritait pas à ses yeux. Elle ne méritait pas l’attention qu’elle lui réclamait. Plus après ce qu’elle avait fait à Seraphina. Et puis, pourquoi s’entêtait-elle à le suivre alors qu’il l’avait poussée du phare ? Ne comprenait-elle donc pas à quel point ils étaient toxiques l’un pour l’autre ? Non contente de l’énerver, elle reprit de plus belle mais si le Gryffondor était parvenu à se contenir jusqu’à présent, lorsqu’elle prononça le doux nom de sa jumelle, son sang de fit qu’un tour et avant même de comprendre ce qu’il était en train de faire, il la saisit par la nuque d’une poigne d’acier et d’un mouvement brutal, la mit à genou à ses pieds, sans lâcher la gorge qu’il enserrait de sa main puissante. « FERME LA JE TE DIS ! Tu parles pas de ma sœur ! C’est toi qui lui a fait ça ! C’est toi qu’on devrait enfermer ! »
Malades. Tous autant qu'ils étaient, il n'y y avait personne d'épargnés dans leur famille. Même le doux et tendre Vilhem avait sa propre plaie infectée qui le pourrissait en lui arrachant toute la tendresse. Personne ne le savait, même pas Magnus, son beau et grand Magnus. Tu es pourtant certaine que même si tu lui montrais le haut de tes cuisses bleutées, ton dos ouvert, ton ventre qu'il avait saigné, il dirait que tu l'avais cherché, tu n'avais pas le choix. C'était toujours ta faute avec Magnus. Ce frère indigne. Pourtant, tu n'arrivais pas à lâcher le morceau. Tu n'arrivais pas à simplement accepter qu'il ne t'aimais pas pour ensuite passer à autre chose. Tu cherchais quelque chose que tu ne saurais nommé toi-même. Une approbation ou même une caresse qui ne viendrait jamais. Il était trop orgueilleux pour te donner cet amour qu'il ravalait sans cesse alors que tu ne demandais que cela. Tu n'avais pas choisi d'être la petite princesse de ta mère, mais tu choisissais bel et bien de suivre Magnus jusqu'au fond des vestiaires vides. Dès que tes reproches tombèrent sur lui, alors que la porte battait derrière vous, il se retournait vers toi, te repoussant, te poussant loin de lui alors que tu lui offrais ton plus bel air renfrogné. Tu lui aurais sauté sur le dos rien que pour cogner sur sa tête vide et qu'il paie de t'avoir pousser ainsi. Tu ne pouvais pas le laisser faire, le laisser gagner et recommencer. Il deviendrait comme Vilh et si tu savais un endurer un, tu ne résisterais certainement pas à deux comme lui qui t'arrachaient des morceaux à tous les jours, toutes les nuits. Comme si, pour toi Majka, les gens ne pouvaient avoir la moindre once d'amour.« Mais ta gueule, c’est toi qui détruit tout ce que tu approches ! » Crachait-il, se retournant pour ne t'offrir plus que son dos, pour que tu l'attaque, le morde, le griffe, laisse ta marque sur ce petit con. Il commençait à ranger ses trucs dans son casier alors qu'il feignait de ne plus te voir ni t'entendre. Ce fut pourtant un choc électrique qui lui passa à travers le corps lorsque le nom de la jumelle passa la barrière de tes lèvres. Cette affreuse jumelle que tout le monde protégeait. Tu étais parfois douce avec elle, même si la plupart du temps, tu étais dure. C'était toi la méchante, même si elle t'avais obligée à utiliser ton don sur elle. Magnus t'attrapais par la nuque, tirant sur tes cheveux, te poussant à la soumission. Il te faisait t'agenouiller devant lui, son regard barbouillé de rage. Ta main allait retrouver la sienne qui serrait ta gorge, tentant de le faire lâcher. Ta force n'était même pas mesurable à la sienne. Il serrait ta gorge, prêt à casser ta nuque fragile et tu ne pouvais rien faire. Tes yeux s'emplissant de larmes, ton visage rougissant alors que ton souffle venait à te manquer. « FERME LA JE TE DIS ! Tu parles pas de ma sœur ! C’est toi qui lui a fait ça ! C’est toi qu’on devrait enfermer ! » Hurlait-il alors que la rage prenait toute la place. Il aurait pu te tuer sur place et toi, tu n'aurais rien pour faire pour sauver ta peau. Tu ne pouvais rien faire sauf plonger tes yeux dans les siens, le contact de sa main te permettant l'entrée en lui. Viens voir, Mag. Viens voir la vérité.
Tu l'entraînes avec toi dans ce moment infime. Avec vous deux dans la forêt, tandis qu'il est spectateur. Tu lui montres comment Sera s'est collée à toi, écrasant sa poitrine contre la tienne, son ventre contre le tien. Tu lui montre ses doigts qui glissent dans ton dos pour appuyer sur ta colonne, pour te faire tordre. Comment elle glisse son nez dans tes cheveux, comme si tu étais sa putain de chose. Tu lui montres comment elle s'est mise à embrasser ton épaule, remontant vers ton cou, puis tes lèvres. Tu lui montres comment ta soeur t'as embrassée, comment elle en gémissait de plaisir. Comment elle s'empare de ta cuisse et remonte sous ta robe pour y enfoncer ses ongles et laisser ses marques. Comment elle prend cette branche, ouvre impunément ton ventre qui saigne, saigne alors qu'elle se penche pour boire ton sang. Regardes, Magnus, regardes comment elle est saine ta soeur. La vision vous quittes tandis qu'il te serre toujours, que tu sens tes forces te quitter et que tes yeux se vrillent vers l'arrière. Ton corps devient mou, sans vie, sans conscience. Tu viens de perdre connaissance et s'il continue de te serrer il te tue.