Depuis l'attaque à Pré-au-Lard, je me sentais sur le qui-vive à chaque instant. Mon incompétence là-bas me faisait honte et je craignais qu'un de mes collègues ne me le reproche. Je me souvenais vaguement ce qui s'était passé, mais dès le début de l'attaque, tout n'était que brouillard et je ne savais distinguer le vrai du faux. Je n'avais pas reparlé de l'attaque à quelqu'un pourtant les rumeurs allaient bon train. Ce jeudi, j'avais eu cours avec les 7èmes années qui ne pensaient qu'à leurs ASPIC. Heureusement pour moi, car je souhaitais me concentrer à fond dans mon travail. Ainsi je leur donnais diverses astuces et des moyens mémo-techniques pour se souvenir des dates. En oubliant l'incident de Pré-au-Lard, je me sentais plus détendue avec les élèves, j'avais l'impression d'avoir compris les bases fondamentales de l'enseignement même si le reste se faisait au feeling. Pour la suite de la matinée, j'avais hérité des 4èmes années pendant 2h. Cours très long étant donné que la plupart d'entre eux avaient décidé aujourd'hui de bavarder toute l'heure. Résultat, la classe entière avait écopé d'une punition collective à faire pendant ce cours. A leur sortie, je poussais un long soupir, contente qu'ils partent. Exécrable cette heure. Je me demandais encore si je faisais bien d'être aussi sévère, mais avec eux ça ne me gênait pas tant que ça. A midi, je me rendis à la Grande Salle pour prendre le déjeuner en compagnie des autres professeurs avec qui je m'entendais bien désormais. C'était beaucoup plus agréable même si aujourd'hui j'évitais les discussions. Cet après-midi, je n'avais qu'une heure de cours en dernière heure avec les 2èmes années. Il me restait donc 3h. 3h pendant lesquelles je comptais aller entre autre rendre visite à une amie. Je frappais à la porte de l'infirmerie en espérant qu'elle ne serait pas bondée. J'avais croisé Ebony de nombreuses fois au détour des couloirs mais je n'avais jamais pris le temps d'aller lui parler. Honte à moi ! Depuis Poudlard, nous étions restés en contact par hibou lorsque j'étais partie en France et je peux dire qu'elle était toujours une aussi bonne amie et d'une précieuse aide par moment ! Aujourd'hui justement, j'avais bien besoin de ses soins pour me faire passer ce mal de tête mais aussi pour pouvoir parler un peu. J'ouvris la porte et glissais ma tête à l'intérieur.
- Ebony ? C'est Caro ! J'espère que tu n'es pas trop occupée, sinon je repasserai plus tard...
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Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
Plusieurs personnes entrent et sortent de nos vies, seuls les vrais amis laissent une empreinte sur nos cœurs.
« Tu en es certaine ? » Demanda la voix douce de l'infirmière de Poudlard pour la énième fois. La petite fille assise sur le lit devait avoir 17 ans tout au plus. Une adolescente, prête à découvrir le monde, un peu candide, toute gentille, mais blessée. Toutefois en cet instant, Ebony n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi déterminé qu'elle. C'était une petite rousse portant les couleurs de serdaigle, une gamine flamboyante et intelligente, qui méritait plus d'attention que le laissait entendre sa confiance apparente. « Oui, certaine de chez certaine. Je voudrais deux tresses, vous m'aviez promis ! » On aurait cru un appel à l'aide. Bony resta bouche bée devant la mine boudeuse de l'étudiante, un peu attendrie, un peu amusée, elle laissa échapper un rire cristallin qui résonna contre les murs de pierre froide. Elle hocha finalement la tête, se résignant à coiffer l'enfant. Elle attrapa donc un peigne, sa brosse et des élastiques, qu'elle posa soigneusement sur la table de nuit qu'elle tira à elle d'un petit mouvement de pied. Premièrement, elle passa ses doigts dans la chevelure de feu de l'élève pour déterminer la qualité du cuir avant des les brosser doucement, mais surement pour enlever les noeuds qui pourraient s'être formés ici et là. Elle remarqua bien que la quatrième année serra les dents une ou deux mois, mais celle-ci ne se plaignit pas une seconde. Elle sépara ensuite les cheveux en deux parties pour faire les deux nattes que la gamine avait demandé. Ebony réfléchit à la façon dont elle allait s'y prendre. Devait-elle faire quelque chose de joli ou se contenter du minimum ? Oh non, elle ne ferait pas ça. Elle préférait lui faire une coupe de princesse. Mais aussitôt, elle se rappela le mannequin sur le magasine... Sorcières Hebdo lui semblait-il. Bony ne pouvait pas poser pour ce genre de choses. Les photographes ne voudraient pas d'elle. Elle n'avait pas vraiment le monopole de la beauté, petite (une vraie naine, à peine 1m57) assez mince sans être trop maigre non plus. Pis Ebony souriait tout le temps. Elle riait aux éclats. Elle avait remarqué à plusieurs reprises que les femmes qui se trouvaient dans les magazines tiraient toujours une tête de six pieds de l'ombre, sans réellement savoir pourquoi en fait ? Bref. C'est alors qu'elle entendit une voix venir de la lourde porte de l'infirmerie. cette nouvelle venue tombait à pic pour ainsi dire. Ebony finissait de tressait la deuxième partie des cheveux roux. « Oui, tu peux rentrer bouton d'or. » Fit-elle en mettant l'élastique au bout de la natte. Ebony affublait toujours les gens de surnoms tous plus ridicules les uns que les autres, n'imaginant pas une seule seconde que ça pourrait les déranger. Elle tapota ensuite les deux épaules de l'étudiante pour lui signifier que c'était fini. « Tu ressembles un peu à Fifi Brindacier comme ça, mais tu es très jolie, le miroir est juste là. » Lui indiqua t-elle d'un mouvement de la main la petite glace qu'elle avait posé sur l'oreiller.
Pendant ce temps, Ebony s'approcha de Caroline qui avançait dans la pièce. De toute évidence, quelque chose n'allait pas. L'infirmière se frotta les mains afin de se débarrasser des quelques mèches qui s'étaient glissées entre les doigts. « C'est son anniversaire aujourd'hui, alors je me suis dit qu'un peu de bonheur ne serait pas de trop dans ce ciel bien gris après les funestes événements à Pré au Lard. » Se justifia t-elle. Ebony était connue comme étant la grande sœur de tout le monde. Quand une élève avait le petit coeur brisé, elle savait parfaitement quoi dire pour lui remonter le moral, une oreille attentive, un sourira chaleureux et quelques carrés de chocolat. Elle réglait tout avec sa bonne humeur. Un véritable rayon de soleil. Cependant, elle n'était pas non plus au mieux de sa forme. Elle faisait face, gardait tout pour elle, mais un jour ou l'autre, le volcan finirait par exploser. Elle était cool Ebony, disaient les élèves. Elle était aussi appréciée de ses collègues, enfin apparemment. « Ca te convient ? » Demanda t-elle enfin à la serdaigle qui passait juste à côté d'elles. Cette dernière la gratifia d'un large sourire. Elle était contente de toute évidence. « Oui, merci énormément. Professeur Sangster. » Fit l'élève avant de récupérer ses clics et ses clacs pour partir en direction de la sortie. Enfin seules. Elles allaient pouvoir discuter tranquillement. Ebony se doutait bien qu'une vague de culpabilité avait fait son chemin dans le coeur de l'ancienne poufsouffle. Et pour cause, elle avait davantage fait de mal que de bien ce soir-là au marché nocturne. Pour sa part, Ebony avait fait tout le contraire, en sauvant trois personnes : un auror, un élève et une professeure ! Rien que ça. Elle, la petite infirmière, cachée derrière ses flacons et ses chaudrons qui ne combattait pratiquement jamais avait fait beaucoup mieux que deux hommes entraînés à affronter ce genre de situation. De plus, Ebony ne faisait pas partie de l'ordre. « Allons dans mon bureau, on y sera plus tranquille. » Fit-elle en lui attrapant le bras pour l'emmener vers le fond de la pièce où se trouvait le dit bureau. Ebony ne voulait en aucune façon être dérangée. Elle savait que personne ne risquerait d'entrer dans cette petite pièce personnelle sans y être invité. A l'intérieur, elle referma la porte derrière elle tout en lui indiquant un siège où elle pouvait s’asseoir. « Alors dis moi, sucre d'orge que te vaut cette mine maussade ? » Lui demanda t-elle compatissante en s'installant à sa place habituelle. Elle ouvrit plusieurs tiroirs, pour en sortir quelques confiseries. Elle déposa quelques chocgrenouilles sur le bois sombre près de Caroline. Elle mit juste à côté une tasse qui pourrait contenir n'importe quelle boisson chaude au bon vouloir de la professeure. Ebony ne ferait qu'exécuter ses volontés. « Tu as l'air fatiguée Caro... Tu aurais besoin d'une potion de sommeil ou un philtre de paix ? Tu peux tout me demander, je te les donnerai sans problème tu sais ? Il ne faut juste pas en abuser, mais tu es une femme équilibrée, ça ne fait aucun doute. » Bien sûr que la directrice des poufsouffle était une personne tout à fait stable. Il n'y avait pas besoin de chercher midi à quatorze heures pour le remarquer. Elle lui offrit ensuite un sourire rassurant comme pour lui montrer qu'ici elle se trouvait en terrain allié : « Il m'arrive de m'endormir le soir la peur au ventre et de me réveiller en pleine nuit en me demandant ce que je dois faire. Je crains que les mangemorts nous attaquent encore une fois. Je fais des cauchemars aussi des fois. Mais je suis en colère aussi. Je me sens impuissante face à cette terreur qui peuple Poudlard, à cette détresse dans les yeux des enfants. » Elle marqua une légère pause se jugeant un peu idiote de dire tout cela à la suite. Elle se mordilla la lèvre inférieure, elle avait l'air d'une enfant un peu gênée à cause d'une bêtise. Hésitante, c'est pourtant d'une voix confiante et claire qu'elle reprit la parole : « Donc si toi aussi, tu es dans le même cas que moi, je pense être en mesure de le comprendre. Puis, ne dit-on pas que l'union fait la force ? »
Lorsque je glissais ma tête dans l'infirmerie, je trouvais Ebony avec une élève de 3ème année à qui elle faisait des tresses. Cette scène ne m'étonna pas vraiment, pas plus que le surnom donné par l'infirmière. Ebony avait tendance à m'appeler par des tas de noms loufoques. Même si au début, ça me faisait bizarre, j'avais tout de suite adopté son truc et des fois, j'en riais. De plus, la scène des tresses ne m'étonnait pas non plus puisque Ebony était connue pour sa bonté, sa gentillesse, et son lien fort avec les élèves. J'avais toujours pensé qu'elle ferait une très bonne mère, et je le pensais encore. Alors que j'entrais dans l'infirmerie, Ebony déclara que la coiffure était terminée et invita la jeune fille à aller s'admirer dans le miroir. C'était vraiment très joli. De toute manière, je trouvais que tout ce qu'entreprenait Ebony était magnifique. Ce qui me fit me sentir encore plus coupable qu'avant. Alors qu'Ebo avait des doigts de fée et bonifiait tout ce qu'elle touchait, je n'avais semé que désastre au marché de Pré-au-Lard. D'après ce que j'avais entendu, elle avait joué les héros. C'est elle qui devrait être dans l'Ordre, moi je n'y avais plus ma place.
- C'est son anniversaire aujourd'hui, alors je me suis dit qu'un peu de bonheur ne serait pas de trop dans ce ciel bien gris après les funestes événements à Pré au Lard
Je souris à mon amie, confirmant qu'elle avait vu juste, comme à chaque fois. Ebony apportait toujours du réconfort à ceux qui en avaient besoin et j'avais frappé à la bonne porte. Je ne regrettais pas d'être venue. La jeune élève remercia l'infirmière et me salua avant de partir. Je lui adressais un petit sourire et reportais mon attention sur Ebo. Celle-ci prit aussitôt mon bras et m'invita à aller dans son bureau. De toute évidence, elle avait compris pourquoi j'étais là et semblais toute ouïe. J'étais vraiment touchée qu'elle prenne chaque problème de chaque personne à cœur. Je me demandais alors, si elle, elle était écoutée de son côté. Car, après tout, elle avait des problèmes comme tout le monde. Dans un sens, je pensais à sa meilleure amie, Alisson. Elle, elle devait bien faire son rôle et parlait de temps à autre à Ebo. Du moins, je l'espérais. Alors qu'on venait juste d'entrer, Ebony m'invita à m'asseoir et referma les portes derrière elle. Là, au moins, on ne risquait pas d'être dérangés ! Mais ce qui me redonna le sourire, c'est lorsque je vis Ebo s'affairer dans tous les sens : alors que je prenais place sur le siège qu'elle m'avait montrée, elle sortit bonbons, chocolats et boisson chaude de tous pleins de tiroirs. De toute évidence, elle était parée pour des peines de cœur. Si seulement il n'y avait que ça dans ma vie ! Ebony remarqua mon air fatigué et me parla de ce qu'elle ressentait face aux événements récents. Elle s'interrompit un peu vite, comme si elle n'avait pas le droit de se confier un peu à moi. Elle tenta d'ailleurs une petite blague à la fin. Je voulus rire, mais à la place le sanglot que j'avais si longtemps refoulé sortit et les larmes roulèrent à profusion sur mes joues. Par Merlin ! Voilà que je craquais. Dans un sens, je préférais que ce soit maintenant, là, dans ce bureau, à l'abri des regards, et avec une amie de confiance. Mais j'avais toujours voulu montrer une femme forte. J'essayais de me ressaisir, mais en même temps, j'étais incapable de m'arrêter. Je cherchais un mouchoir pour me tamponner les yeux mais à travers le flot de larmes, ma vue était un peu brouillée.
- Oh je... je suis vraiment désolée Ebo... Mais... Il faut que.. il faut que j'évacue... désolée... je ... je vais me ressaisir ... laisse moi.. laisse moi deux minutes...
Je tentais de m'expliquer pour rassurer mon amie et je voulais montrer que j'allais y arriver seule. Mais en vérité, je n'y arriverais pas seule. Il fallait que je parle. C'était le seul remède pour que j'évacue. Et puis, Ebony n'avait-elle pas dit qu'elle était en mesure de comprendre ?
- Je ... je comprends ce que... ce que tu ressens.. Je le ressens aussi... Mais encore... encore pire... je me sens tellement...tellement inutile... J'ai honte de moi ! Tellement honte ! A .. A Pré-au-Lard, je... je n'ai fait qu’aggraver... les choses ! Je .. je suis nulle !
Je repris mon souffle et tamponnai mes yeux, ayant réussi à trouver un mouchoir !
- Dumbledore... tu vois... si.. si j'étais lui... j'aurais honte... j'aurais honte d'avoir quelqu'un... quelqu'un comme moi dans l'Ordre ! En tout ... cas, j'ai honte de moi !
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Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
Plusieurs personnes entrent et sortent de nos vies, seuls les vrais amis laissent une empreinte sur nos cœurs.
Alors que Ebony voulait tout simplement aider sa collègue, l'écouter et lui rendre le sourire, Caroline fondit en larme devant elle. La bouche légèrement entrouverte, l'infirmière fut surprise de la voir se transformer en fontaine aussi facilement. Elle la regarda attristée, mais ne prit pas la parole. Elle la laissa s'exprimer, sortir ce qu'elle avait sur le cœur. Elle ne devait pas garder tout cela pour elle. La culpabilité était un lourd fardeau à porter, bien plus lourd encore que la peur et la colère naissantes d'Ebony. Elle l'observait avec attention, de son œil bienveillant et compréhensif. Elle ne la jugeait pas le moins du monde et la trouver même plutôt courageuse d'exposer ainsi toute sa faiblesse, toutes ses failles. Elle parlait hésitante, entre deux sanglots, le mouchoir à la main, la tête baissée. Ebony avait donc figé ses gestes. Seuls ses yeux bougeaient encore, parfois ils se fermaient d’ahurissement. Elle avait donc vu juste depuis le début. Le marché nocturne était donc bien la cause des cernes grandissantes sous les yeux bleus de la jeune femme. D'un instinct protecteur, Ebony dût se faire violence pour ne pas sauter sur ses pieds pour prendre la blonde dans ses bras et la serrer fort. Elle était comme ça... expansive, tout simplement. Après on l'aimait ou pas, ça peu importait, mais avec ses amis, elle n'oubliait jamais de faire la bise ou de leur faire un câlin. Elle avait grandi dans une ambiance assez hippie. Alors forcément cette éducation tolérante et très bisounours se répercutait encore aujourd'hui, alors qu'elle avait bien grandi. « Tu n'as pas à être désolée. » Murmura t-elle tout de même quand Caroline fit une pause. Elle lui tendit un autre mouchoir, histoire qu'elle n'arrive pas à court trop rapidement. Les larmes coulaient aussi vite qu'un torrent. Ebony n'aurait jamais cru cela possible. Elle n'était pas vraiment du genre à voir ce genre de tristesse là. D'habitude, c'était uniquement des petites gouttes qui perlaient le visage des personnes qui venaient demander réconfort en frappant à sa porte. Elle ne se souvenait pas avoir vu Alisson pleurer réellement en fait. Elle savait ravaler ses larmes. La journaliste avait toujours été une femme sensible, mais forte. Depuis toujours ! Alors forcément, elle était surprise. Comment ne pas l'être de toute façon ? Elle laissa finir. Caroline était toujours dans tous ses états, mais au moins, elle pouvait se sécher les yeux et voir plus clair. En attendant, Ebony se demandait bien ce qu'elle allait pouvoir lui dire. Les mots se formaient dans son esprit et le plan pour la remettre sur pieds se dessiner. Alors Caroline faisait partie elle aussi de l'ordre et visiblement elle doutait très fortement de sa présence dans ce groupe très spécial de combattants contre les mangemorts. Mmh. Fallait-il commencer par cela ? Par lui rappeler qu'elle restait tout de même une grande sorcière ? Pas évident comme situation. L'attaque des mangemorts à Pré au Lard avait vraiment eu son effet sur Caroline. Non seulement, elle se sentait coupable, mais elle perdait confiance en elle. Elle doutait de ses capacités, des décisions prises par Dumbledore même. Elle était couverte de honte au point de pleurer comme une madeleine. Ebony était même prête à parier que son amie ne dormait plus la nuit ou presque et qu'elle regardait davantage le plafond à se demander "et si ?" Ebony n'était pas dans cette optique. Elle allait se battre. Se battre pour rendre les choses meilleures et si pour cela elle devait passer par Caroline, elle le ferait. Elle se battrait pour lui rendre confiance en elle et lui montrer qu'elle en valait la peine.
« Tu n'as pas à rougir de honte. » Dit-elle subitement en posant ses mains sur le bureau. Elle regarda longuement Caroline. Elle aurait tellement être capable de la rassurer en un regard, sécher les larmes d'un simple sourire et de réchauffer son cœur par quelques paroles. Mais on ne rendait pas quelqu'un de malheureux plus serein en un claquement de doigt. Ebony le savait plus que n'importe qui. Elle se mit rapidement debout, contourna le meuble pour rejoindre la blondinette. Caroline était une vieille amie. Leur première rencontre remontait à sept ans, ce qui n'était pas rien, mais dérisoire en comparaison à Alisson tout de même. « De ce qu'on m'a dit, tu n'as pas à t'en vouloir. » La contredit t-elle en déposant une main amicale sur son épaule. Elle désirait ardemment la tranquilliser. Quelle amie ne voudrait pas apporter une aide secourable à une personne comme Caroline Sangster ? Elle était d'une douceur et bonté légendaire. Les élèves la décrivaient gentille, juste et patiente. Ils renouaient même parfois avec l'histoire grâce à leur enseignante passionnée et tolérante. Leur jeunesse, la proximité de leur âge entre les élèves et elles permettaient d'avoir un lien plus étroit avec eux. Ebony pouvait en témoigner. Durant les vacances de noël, elle avait recueilli la jeune Cassie Standford chez elle. Et même si certains lui avaient fait la morale à ce sujet et lui déconseillaient de trop s'attacher à ces charmantes têtes blondes, Ebony ne regrettait en aucune façon son geste. Elle n'allait tout de même pas claqué la porte au nez d'une adolescente en détresse, c'est injuste et tout bonnement inhumain et plus encore contre nature pour elle. « Entre deux compresses, on me confie pas mal de choses. » L'informa t-elle dans un simple hochement de tête. Elle attrapa rapidement une chaise pour s’asseoir au plus près de sa complice. Elle était prête à lui donner des conclusions sur son cas, lui faire part de son avis. Elle n'avait finalement rien fait de mal Caroline, absolument rien. « Les élèves ne t'ont pas reconnue durant l'attaque, certes, mais apparemment, c'était la folie avec les plantes. Ceux qui se trouvaient avec toi ont des souvenirs assez flous, ils se rappellent avoir reçu en plein visage des substances des plantes. D'autres se sont mis en colère. Certains ont eu de toute évidence des hallucinations. » Elle essayait de lui rappeler le contexte dans lequel ils s'étaient trouvés ce soir-là et plus exactement comment les autres avaient évolué eux-aussi. Elle se demandait si Caroline avait réellement conscience des conditions dans lesquelles elle avait agressé des gens, cassé des choses ou autre. Elle en doutait fortement. Ou alors, si elle le savait, mais avait besoin de l'entendre d'une autre bouche pour être parfaitement convaincue de son innocence.
« Je pense sincèrement que tu as absorbé malencontreusement une substance dangereuse qui t'a rendu aussi désagréable qu'une harpie. Et je me suis renseignée auprès des commerçants, effectivement, ils en avaient certaines qui faisaient cela. C'est un instinct purement défensif, comme les mandragores qui se mettent à hurler quand elles sont sorties de terre. » Elle espérait sincèrement que Caroline la croirait et prendrait le chemin de la "guérison". Il ne fallait absolument pas qu'elle reste dans cet état d'esprit là. Ce n'était pas bon pour elle, ni pour son moral, ni pour sa santé. Ebony avait tout pensé que l'expression "un esprit dans un corps saint" était exacte. Quand on se sentait bien dans la tête, alors physiquement, tout allait mieux. Quand on était angoissé, on dormait mal, alors on était fatigué. Logiquement, le manque de sommeil pouvait instaurer un stress plus important encore et voire même quelques évanouissements. Bref, il fallait que l'esprit aille bien pour que le corps suive la cadence. « Demande l'avis d'un médicomage si tu le souhaite, je sais que ta meilleure amie l'est. Elle te connait mieux que personne, je suppose qu'elle sera d'accord avec moi. » Elle était même persuadée que Skyler ne pouvait que l'approuver à ce sujet. Caroline était une personne adorable et la fragilité qui émanait d'elle en ce moment montrait bien qu'elle ne cachait aucune agressivité particulière totalement inattendue. « Puis concernant Dumbledore, tu crois sincèrement qu'il se serait trompé sur ton compte ? C'est un homme intelligent et réaliste, il sait voir quand quelqu'un en vaut la peine. » Son ton était tellement rempli de conviction qu'on ne pouvait pas pas la contredire. Sa voix ne laissait place à aucune divergence d'opinion. Elle mit alors une mèche blonde de la jolie Caroline derrière son oreille. Un geste tout à fait rassurant et affectueux. Un geste qu'elle aurait fait aussi pour Alisson. Ebony était juste tactile et sociable. « Alors efface moi ces larmes et pare toi de ton plus beau sourire. Les mangemorts ont déjà trop fait de mal pour que tu t'en fasses à toi-même. Ce qu'ils veulent c'est diviser pour mieux régner, faire peur, ne les laisse pas créer en toi de la tristesse et de la culpabilité. Tu vaux tellement plus que ce que tu crois. » Elle se releva, mit la chaise à son ancienne place pour s'installer de nouveau sur son siège derrière le bureau. Elle affichait un large sourire, plus serein. Elle était satisfaite de ses trouvailles. Elle pensait ses mots plutôt bien choisis et surtout bien utilisés. Aussi, elle croyait que sa technique allait enfin faire mouche. Toutefois, elle savait que cela ne suffirait pas simplement, alors elle reprit en sur un ton plus léger : « Puis comme dit un petit garçon blond qui ne veut pas grandir : rêve ta vie en couleur, c'est le secret du bonheur ! »
Incapable de me contenir plus longtemps, le flot de larmes n'avait tardé à venir et je m'étais vidée en quelques secondes seulement. Laissant autant mes larmes longtemps contenus couler, mais aussi toutes les pensées noires que j'avais refoulées au fond de moi. En la présence d'Ebony, je trouvais quelqu'un à qui parler, à qui me confier et à qui me libérer. Elle me laissa parler jusqu'au bout, sans m'interrompre, m'écoutant et me comprenant. Alors, lorsque j'eus terminé, elle déclara doucement en me tendant un mouchoir :
- Tu n'as pas à être désolée
Je baissais les yeux et pris le temps de sécher mes larmes qui se déversaient sur mes joues telles un torrent. Je ne me souvenais pas avoir autant pleuré que maintenant. Je n'étais pas de nature à pleurer pour un rien et à me laisser aller à de telles confidences. Si je pleurais, c'est parce que la plupart du temps j'encaissais beaucoup de choses sur moi, j'essayais de me montrer forte, mais à un moment, tout s'effondrait et je ne pouvais plus montrer le visage sûre de moi que je donnais de moi. Brusquement, me faisant presque sursauter après le silence qui avait suivi, Ebony prit la parole d'une voix ferme :
- Tu n'as pas à rougir de honte.
Je reniflais, guère convaincu par ses premières paroles. Mais alors elle vint se placer près de moi et mis une main sur mon épaule en me disant que je n'avais pas à m'en vouloir. Vraiment ? Après ce que je venais de lui dire et de ce qu'elle devait déjà savoir d'avant ? J'avais été tellement minable comparée à n'importe qui d'autre. Eux n'étaient pas restés sans rien faire, eux n'avaient pas blessé des gens dans notre camp. Ebony prit une chaise et s'assit tout près de moi et je relevais enfin la tête, osant affronter son regard qui n'était au final pas aussi dure que je le pensais. Même pas du tout. Douce et rassurante, elle me remémora le contexte de ce soir-là et le souvenir tragique de ce moment me fit verser une larme de plus. Le pire était que je me souvenais de quelques passages de ce soir, après que mon cerveau ait dérouté. Mais Ebony m'apporta la "clé" du pourquoi j'avais réagi comme ça. De toute manière, je pensais, ou du moins j'espérais que je n'avais pas fait ça consciemment. J'avais pensé à un Impero mais alors l'infirmière m'informa que des plantes libéraient une substance qui avait atteinte mon cerveau. La question était est-ce que ça me libérait de savoir que ce n'était pas réellement moi ? Quelque part, oui, car ce n'était pas moi. Mais ça, les autres ne le savaient pas, mais avaient vu le professeur Caroline Sangster les attaquait. L'image que les autres avaient de moi ne changeait pas. Ebony me voyait douter et me conseilla d'interroger Skyler si je ne la croyais pas. Un faible sourire se dessina sur mes lèvres et je lui dis :
- Je te crois Ebony, c'est juste que...
Je soupirais un instant, cherchant mes mots et essuyant mes yeux qui souhaitaient verser plus de larmes encore.
- C'est juste que, les autres, les élèves, les professeurs, me voient toujours comme celle qui les a attaqué... Même s'ils savent qu'il y avait des plantes qui ont embrumé certains cerveaux, ça n'empêche pas aux autres de se souvenir que .. Caroline Sangster les a attaqué.. J'aurais aimé que... La première fois que je me battrais, on voit une autre image de moi... J'ai peur qu'on ne me fasse plus confiance comme avant, que l'on me voit d'un autre œil, que l'on change d'avis sur moi...
Je marquais une pause, me mordillant la lèvre et essuyant mes larmes qui coulaient à nouveau. Évidemment, lorsque je m'ouvrais un peu plus, il fallait que celles-ci recoulent à flot.
- J'aurais voulu faire mes preuves...
Mais alors Ebony évoqua le sujet de Dumbledore et de l'Ordre et je me rendis compte que je venais de parler de l'association à voix haute à quelqu'un qui n'en faisait pas partie. Mais elle ne semblait pas surprise et ne posa aucune question. Lui avait-on demandé de rejoindre l'Ordre ?
- Puis concernant Dumbledore, tu crois sincèrement qu'il se serait trompé sur ton compte ? C'est un homme intelligent et réaliste, il sait voir quand quelqu'un en vaut la peine.
Sur ce point, elle n'avait pas vraiment tort. Dumbledore était un grand homme et j'avais entièrement confiance en lui. Mais avait-il encore confiance en moi ? Je reniflais péniblement et me dis que si tel était le cas, s'il avait voulu que je quitte l'Ordre, il serait venu me parler directement. C'était étrange comme les choses semblaient s'arranger peu à peu dans ce bureau avec Ebony, alors que pendant des jours j'avais retourné ces questions dans ma tête sans parvenir à me rassurer. L'amie qui était venue à mon secours il y a 7 ans recommençait encore aujourd'hui. Un jour il faudra que je lui rende la pareille ! Elle mit alors une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, un geste tendre qui me rappela ma mère et je souris franchement, un peu plus soulagée. Elle repassa derrière son bureau et cita alors un livre que je connaissais bien pour l'avoir lu à Luka et Peter plus jeune. - Peter Pan... Il y a des fois où j'aimerais revenir quelques temps en arrière
J'essuyais mes yeux une dernière fois et offris un sourire à l'infirmière.
- Merci Ebony, je ne sais pas ce que je ferais sans toi...
HRPG : Alisson intervient là peut-être ?
Daily Prophet
LE MAITRE DU JEU
+ SORCIER DEPUIS LE : 13/11/2009 + PARCHEMINS : 1569
Situation : Peeves s'ennuie, et Peeves décide d'aller faire un tour du côté de l'infirmerie pour voir ce qu'il s'y passe. Et quel spectacle ! "Hé bien, les femmes ne savent-elles plus se tenir ici ? Je vais me faire une joie de rapporter à tous votre aventure mes jolies dames." déclame t-il avec un air ravi. A coup sûr cette histoire est la plus croustillante de l'année à ses yeux : la relation cachée de deux femmes au sein de Poudlard va faire les choux gras pendant des semaines. a) vous décidez d'expliquer la situation à Peeves qui l'a de toute évidence mal interprétée b) vous lui demander de s'en aller, de vous laisser tranquille c) vous dites à Peeves que comme d'habitude, il n'a pas compris grand chose
Rappel : vous devez tous les deux envoyer un MP à Daily Prophet en précisant votre choix.
Daily Prophet
LE MAITRE DU JEU
+ SORCIER DEPUIS LE : 13/11/2009 + PARCHEMINS : 1569
Après délibération, vous avez choisit la réponse b :
Citation :
b) vous lui demander de s'en aller, de vous laisser tranquille
Que se passe t-il donc ? Peeves s'en va en laissant vos personnages tranquilles... Du moins en apparence ! Vexé par vos réponses, il a décidé d'aller colporter partout les rumeurs concernant votre liaison amoureuse. Vous risque d'en entendre parler quelques temps.
Lorelei E. Wilbert
LA PRINCESSE ADOPTÉE
+ SORCIER DEPUIS LE : 23/09/2014 + PARCHEMINS : 5009 + LOCALISATION : au pays de la débauche /pan/ non celui des livres, de la magie
Aujourd'hui, la chance me souriait. Cela ne pouvait être que ça. Je n'avais certes pas bu de Felix Felicis mais c'était tout comme. Car ce que j'entendais en montant les escaliers magiques pour me permettre d'accéder au premier étage ne pouvait être que de la chance. Ou une question d'ange gardien mais je n'y croyais vraiment pas. Un sourire flotta sur mon visage quand mes oreilles entendirent de nouveau ses quelques paroles à l'adresse de quiconque veuillent l'entendent. « MISS SANGSTER ET MISS LANCASTER SONT ENSEMBLES ! » Des précieuses paroles pour les rares étudiants qui trainaient aux premiers étages. Pour certains d'entre eux, ce n'étaient que des paroles en l'air. Ils s'en fichaient royalement de qui était avec qui. Ils avaient déjà leur vie à gérer et ne voyait aucun intérêt à créer des rumeurs. Tandis que pour tous les autres, ce n'était qu'un moyen pour faire naitre une rumeur. Car, faire naitre des rumeurs quand on était élève à Poudlard était un hobby. Encore plus quand ça concernait notre corps enseignant, et encore plus quand ça concernait deux professeurs. Il n'était pas rare que j'entendais des pronostics sur qui irait le mieux avec qui. C'était toujours avec un sourire crispé que j'accusais ceux avec qui irait le mieux avec notre professeur de sortilèges. Et rare n'étaient pas ceux qui ne le voyaient pas avec notre professeur d'histoire de la magie. Cette satané Caroline Sangster. Des pronostics qui revenaient de plus en plus quand un élève avait affirmé les avoir vus dans une position embarrassante dans un couloir désert. Une lueur mauvaise s'alluma dans mes prunelles noisette à cette pensée. C'était surement une autre rumeur d'un élève qui voulait être populaire pendant un temps mais les ayant déjà vus ensemble une fois, je la prenais encore plus au sérieux que quiconque. Et me faisait toujours naitre un sentiment dévastateur : la jalousie.
Une voix lointaine m'accompagna quand mes pieds foulèrent le sol du premier étage. « MISS SANGSTER ET MISS LANCASTER SONT ENSEMBLES ! » Toujours les mêmes paroles. Et aucun signe de cet esprit farceur. Car pour crier une telle information, il n'y avait que Peeves pour la faire partager au monde. Toujours est-il, cette nouvelle m'enchantait. Car je ne faisais nullement partit des personnes qui se fichaient des rumeurs ou adoraient en entendre. J'étais comment dire l'exception qui confirme la règle. D'habitude, ça entrait par une oreille et ça sortait de l'autre. J'avais mieux à faire que de savoir avec qui tel avait couché ou tromper son amoureux. Mais là, c'était différent. Car il s'agissait de miss Sangster. Je n'avais aucun préjugé sur les orientations sexuelles des gens. Il y avait bien notre directrice de maison qui couchait avec la directrice adjointe même si bon cette nouvelle était sensé rester secrète et que je l'avais appris par hasard. Nouvelle qui m'aidait vraiment en passant mais ce n'était pas le sujet. Non. Je n'en avais aucun sur ça, il y n'avait quand il était question du sang que j'en avais en passant, et ce n'était donc pas pour ça que j'étais contente d'entendre cette nouvelle. Non ce n'était pas ça. Cette information était juste parfaite pour que je puisse la balancer à Seth Avery comme quoi celle dont il nie être attiré était semble-t-il plus intéressé par les fesses de notre infirmière que par les siennes. Ce qui m'arrangeait vraiment. Mais valait-il que la rumeur soit véridique. Et pour cela, il fallait que je trouve Peeves car lui seul pourrait me dire où se trouvaient ses deux femmes.
Je partis en quête de l'esprit farceur. Ce qui n'était pas difficile à trouver vu que celui-ci faisait tomber des choses au sol en passant. Et en juger par la poussière blanche du sol, il s'amusait à jeter des bouts de craies de partout. C'était Rusard qui n'allait pas être content de ce chantier. C'est après cinq minutes de recherches et au détour d'un virage, que mon regard tomba sur le fantôme. Un sourire en coin s'étira sur mon visage. Autant jouer la tactique du lèche-botte plutôt que de sortir de ce couloir blanche comme neige. C'est après avoir esquivé un jet de craie sur la gauche qui fit au passage crier l'un des tableaux qu'abordaient les murs de Poudlard que j'interpellai Peeves. « Peeves, mon cher Peeves » souriais-je faussement. Vu le regard que j'eus en réponse, j'avais son attention. Et c'était tant mieux, je détestais perdre mon temps et me répéter en faisait partie. « Est-ce bien vrai ce que tu cries ? Tu les as vus pour affirmer une telle chose ? » Mes mains dans les poches, j'attendais qu'il tombe dans le panneau. Ce qui ne tarda pas à arriver. « Petite, je les ai vu s'embrasser dans les bras de l'autre à l'infirmerie il n'y a même pas cinq minutes. Alors, oui c'est vrai. » Et cela pour mon plus grand plaisir. Mon sourire se fit plus grand quand je pris congé de l'esprit farceur non sans faire gaffe à ne pas me faire jeter de craie dessus. Il y a seulement cinq minutes que Peeves les avait vue. Elles peuvent encore être en train de s'embrasser. Je pouvais encore les prendre en flagrant délit pour tirer au clair si ce n'est qu'une rumeur ou c'était un vrai fait. Et de tout mon être, j'espérais que c'était vrai. Il fallait juste trouver une excuse de ma présence dans cette pièce pour miss Lancaster. Excuse que je cherchais en me rendant à grands pas vers l'infirmerie de l'école.
Les portes de celles-ci arrivèrent dans mon champ de vision quelques minutes plus tard. Ni une ni deux, je pénétrais dans cet endroit où j'y mettais que très rarement les pieds. Mes yeux tombèrent immédiatement sur les deux femmes. D'où j'étais, je ne pouvais pas voir clairement si elles étaient en train de s'embrasser. Elles étaient proches, oh que ça oui elles étaient. Mais de là à dire qu'elles étaient bouches collées c'était difficile à le dire. Et encore moins quand miss Lancaster se tourna dans ma direction en ayant entendu mon entrée fracassante dans sa pièce. Avant qu'elle n'intervienne, j'avançais vers elle, sourire de comédien en place, et ouvris la bouche pour lui sortir la première excuse qui me passa par la tête. « Excusez-moi de vous déranger professeurs, mais depuis toute la journée, j'ai mal au ventre et ne semble pas disparaitre. Pouvez-vous me donner une potion contre le mal de ventre. » Ma chance continua à me sourire quand celle-ci partit chercher de quoi soulager mon imaginaire mal de ventre. Me laissant ainsi seule avec miss Sangster. A ma merci. Mon sourire innocent de malade se fit plus mesquin. Tout en baissant le ton de ma voix pour ne pas que l'infirmière m'entend, je dis à mon professeur d'histoire de la magie. « Après le professeur de sortilèges, maintenant l'infirmerie, ça sera qui après ? Dumbledore peut-être ? » Sous-entendant bien par là que je n'étais pas dupe à son jeu avec le directeur de maison des serpentards. Mon sourire se refit innocent quand Ebony revient avec la potion. Un simple « Merci » sortit de ma bouche et j'avalais plus au moins d'une traite le breuvage non sans un sourire de dégout. Les potions étaient efficaces mais niveau goûts on n'y repassera. Dans tous les cas, la potion finie, je posais mon flacon sur un meuble et pris congé des deux femmes non sans un regard appuyé sur mon professeur d'histoire de la magie. Les portes de l'infirmerie se refermèrent derrière mon passage, leur cachant un sourire malicieux qui était plein d'attentions. Et cela malgré le fait que je n'étais pas sur à cent pourcent de ce que j'allais avancer au concerné. Mais ce n'était pas grave. Qui aurait cru que ses deux là, il y avait plus que du professionnel ? Pas moi en tout cas. Merci Peeves !
Plusieurs personnes entrent et sortent de nos vies, seuls les vrais amis laissent une empreinte sur nos cœurs.
Alors que Caroline se calmait et séchait ses larmes, un événement inattendu se produisit. Un être désagréable arriva dans le bureau en trombe, de sa voix nasillarde, il prononça ces mots : « Hé bien, les femmes ne savent-elles plus se tenir ici ? Je vais me faire une joie de rapporter à tous votre aventure mes jolies dames. » Peeves dans toute sa splendeur ! Ebony releva la tête et porta son attention sur l'esprit frappeur. Combien de rumeurs entendait-elle sur son compte ? Provoquées par Peeves ou non, elles touchaient souvent sa vie privée. La veille, elle était avec untel, et le lendemain avec un autre. Quel membre du corps enseignant ne faisait pas l'objet d'esclandre de ce genre ? Elle se le demandait à de nombreuses reprises. Elle se crispa considérablement dans son siège, les mains posées sur le rebord du bureau. Elle se mordit la lèvre inférieure dans le but de ne rien dire de violent. Depuis les différentes attaques qu'elle avait subies, Ebony prenait facilement la mouche. Mais vue les circonstances, elle ne se voyait pas raconter sa vie, lui expliquer par A+B qu'il avait tord. « Par la barbe de Merlin, Peeves ! Fous-nous la paix. » Oh moins, ça c'était fait. Elle ne comptait en aucune façon de le supplier de s'en aller. Tout à fait calmement et semblable à un automate, elle reprit la parole : « Tu pourrais aller voir ailleurs si on y est ... ? S'il te plaît. » Les derniers mots lui crevèrent le cœur. Elle ne se réduisait jamais à un tel niveau. Mais la situation l'exigeait. Elle n'avait pas envie d'embêter davantage son amie avec cette histoire. Elle méritait que cette affaire touche à sa fin ici. Sa culpabilité grandissante devait rester entre ces quatre murs. Et au diable, le bousin que provoquerait cet esprit frappeur ! Elle préférait ce traitement à l'idée de trahir une proche. Au bout de quelques secondes de silence à se regarder en chiens de faïence, Peeves décida de s'en aller, visiblement vexé de ne pas avoir créé des réactions plus extrêmes. Et aussitôt l'infirmière se détendit. Elle afficha un faible sourire et se frotta le front. Elle éclata nerveusement de rire, passa une main dans ses cheveux. Elle eut alors la bonne idée d'attraper un cookie et de croquer dedans. Elle voulait se donner un peu de consistance après cette intervention qui la gênait. Le moins que l'on puisse, c'est que Bony gérait difficile les imprévus aussi brutaux. Étrange n'est-ce pas quand on assistait à ses laïus rassurants ficelés avec tant d'habileté ?! On pouvait au moins le reconnaître cela : un certain talent à rendre le sourire aux autres.
Elle ne faisait pas beaucoup de sport. Elle était de petite taille et pourtant si mince. Mais les petits gâteaux qu'elle avalait de temps en temps ne semblaient pas le moins du monde avoir de l'influence sur son corps. « Je crois que Peeves ne lâchera pas l'affaire. Mais au moins, on est tranquille pour le moment. » Sourit-elle. C'était vrai ça ! Pas d'élèves à l'horizon, ni même de Peeves qui revenait en force. Depuis toujours, Ebony détestait cette chose affreuse qui gambadait dans Poudlard. Il lançait des craies, chantait -et honnêtement, il ferait mieux de se taire ! - et jouait des tours aussi bien aux élèves qu'aux professeurs. Dumbledore parvenait à le canaliser. Mais le Baron Sanglant l'effrayait. Et Ebony le comprenait. S'il n'était pas mort... pas de doute qu'il lui ferait froid dans le dos à chaque fois qu'ils se croiseraient. Elle se souvenait parfaitement de son adolescence ici, à Poudlard. Alors qu'elle portait encore les couleurs de serdaigle avec une certaine fierté. Comment oublier ses premières amours, ses notes toujours exemplaires - excepté en vol ! - et la présence de ses amis ? Car il y a encore moins de 8 ans, Ebony, elle voyait Alisson tous les jours... Tous les jours ou presque ! C'est ce qu'elle regrettait du passé. « Il faut regarder le passé, mais se projeter dans l'avenir. » Fit-elle en lui montrant l'assiette de cookies. Elle ignorait d'où pouvait venir ces paroles sages. Mais une certaine satisfaction s’insufflait déjà en elle. Bien entendu, elle avait des pensées nostalgiques. À vrai dire, elle ouvrait souvent des albums photos de Poudlard ou de son enfance. Combien de fois ses parents l'avaient fusillé de flashs pour se rappeler plus tard des bons moments ? Elle ne saurait le dire. « A moins de posséder un retourneur de temps, on ne peut pas y revenir. Alors autant avancer et garder le cœur plein d'espoir. » Elle ne faisait déjà plus référence à leur passé, mais bien à l'attaque au marché nocturne. A ce moment, elle se frotta le poignet droit peuplé d'une minuscule cicatrice, vestige de cette sombre journée à Londres. Elle avait des tics nerveux depuis. Le pire dans cette histoire, c'est qu'elle donnait des conseils qu'elle ne suivait pas elle-même.
C'est alors qu'un bruit de diable se fit entendre. Ebony releva aussitôt la tête agacée. Néanmoins, l'inquiétude prit rapidement le pas sur le reste. On pouvait imaginer que c'était quelque chose de grave pour qu'on fasse preuve de si peu de délicatesse. « On continuera de parler quand j'aurais soigné cet élève. » D'ici, elle ne le voyait pas. Elle apercevait seulement une masse de cheveux bruns. Elle sortit donc de la pièce, suivie de près de sa collègue. Bony fronça les sourcils en essayant de se remémorer le nom de cette jeune fille... Loraine ? Lorinda ? Loryn... ? Ah non, Lorelei ! « Excusez-moi de vous déranger professeurs, mais depuis toute la journée, j'ai mal au ventre et ne semble pas disparaître. Pouvez-vous me donner une potion contre le mal de ventre. » Ça semblait un peu bancal comme excuse. Elle la connaissait celle-là pour l'avoir fait une ou deux fois elle-aussi en première année pour éviter les cours de vol. Bien entendu, Ebony était quelqu'un de tout à fait sérieux. Mais vraiment, qui n'avait pas déjà fait ce coup-là au moins une fois ? Elle imagina que c'était pour manquer un cours ou quelque chose dans ce goût-là. « Bien sûr Schtroumpfette ! Je reviens. » Fit-elle dans un petit sourire avant de se diriger vers ses potions. Elle choisit donc de prendre un flacon contenant un liquide sans effet mais écœurant. Un jus de citrouille avec un arôme de chou. Totalement inoffensif. Le seul effet à retenir ? Le goût plus que désagréable. Mais idéal pour rappeler à ces jeunes qu'il valait mieux ne pas lui mentir. De toute façon, les potions n'avaient pas meilleur goût. Elle revint donc vers Caroline et la serdaigle. Quand celle prononça un merci, Ebony ne put s'empêcher de dire un « Mais de rien. » vaguement ironique. Et la gosse sortit de l'infirmerie presque aussitôt. Ce qui lui confirma qu'elle allait parfaitement bien. Les anti-douleurs ne faisaient pas effet aussi vite. Oh ça non ! C'est alors qu'Ebony laissa échapper un rire amusé. « Elle est presque convaincante cette petite. Mais sérieusement, elle m'a pris pour une débutante, c'est ça ? » Elle grimaça et secoua la tête encore amusée par cette intervention plus qu'inutile. Elle s'installa sur le lit et posa ses deux mains à plat sur le rebord. « J'espère en tout cas que mon mélange de jus de citrouille avec un arrière-goût de chou lui aura plu. Mais je mettrai ma baguette au feu que non. Tu la connais un peu, j'imagine. Elle suit encore les cours d'histoire de la magie après ses buses ? » Demanda-t-elle curieuse.
L'entretien aurait pu bien se dérouler si Peeves n'était pas venu mettre son nez ici. Il n'en loupait jamais une, soit pour venir ennuyer le corps enseignant soit pour titiller les élèves.
Encore en train de sécher mes larmes, je laissais Ebony rabrouer l'esprit frappeur. Il était infernal et je savais que dans l'état où j'étais je me serai vite emportée et cela ne m'aurait apporté que plus d'ennuis avec lui.
Heureusement pour moi, celui-ci avait décidé de colporter la rumeur comme quoi Ebony et moi étions ensemble. Totalement stupide mais tellement prévisible de la part de Peeves. D'ailleurs, je préférais 100 fois qu'il partage cette rumeur à la place de celle où je pleurais à chaudes larmes : après ma minable intervention à Pré-au-Lard, si on me surprenait à pleurer, il était clair que tout le monde me verrait comme une incapable. Je soupirai alors que Peeves disparaissait en ricanant.
- Je crois que Peeves ne lâchera pas l'affaire. Mais au moins, on est tranquille pour le moment
Je lui rendis son sourire et me levais pour jeter mes mouchoirs usagés. Allez, les larmes c'était terminé !
Ebony me rapprocha l'assiette de cookies et j'en pris un pour lui faire plaisir. Je n'avais pas très faim depuis quelque temps et je négligeai même certains repas. En même temps, durant les deux premières semaines qui avaient suivi l'attaque je n'avais pas bougé de mes appartements. La nourriture ne me manquait pas beaucoup. Mais depuis la reprise, je devais me nourrir un minimum au risque de tomber dans les pommes.
Je mangeais mon cookie et en même temps, je me dirigeai vers le miroir posé derrière le bureau d'Ebony. J'avais vraiment une tête affreuse. D'un coup de baguette je tentai d'arranger la chose et réussis à nettoyer tout le maquillage qui avait coulé et remettre mes cheveux en bon ordre. Je soupirai et acquiescai suite aux paroles de l'infirmière. Elle avait entièrement raison et je devais me reprendre. Je me tournais vers elle et tentai un petit sourire, toujours un peu triste malgré ça.
- Oui il faut garder espoir et avancer. Je suis désolée mais, maintenant je vais essayer de me reprendre.
Un gros bruit nous fit nous retourner et alors qu'Ebony se dépêchait d'aller voir, je jetai un dernier regard dans le miroir.
- Pathétique miss Sangster...
Je soupirai et rejoignis l'infirmière. J'allais à présent prendre congé et ne pas plus l'embêter avec tout ça. Elle avait une élève et devait avoir d'autres problèmes à gérer surement...
Mais alors que je sortais du bureau, je reconnus une voix que je connaissais que trop bien.
- Excusez-moi de vous déranger professeurs, mais depuis toute la journée, j'ai mal au ventre et ne semble pas disparaitre. Pouvez-vous me donner une potion contre le mal de ventre.
Lorelei. Je pris une grande inspiration. Je ne peux pas dire que je détestais cette élève mais... Mais si je la détestais. Serdaigle de 7ème année, elle se la "pétait" un peu trop à mon goût. Elle était plutôt bonne élève et c'était d'ailleurs agaçant car je ne pouvais rien lui dire. Elle avait une façon de me regarder qui me déplaisait fortement et ça se voyait clairement sur son visage qu'elle ne me portait pas dans son cœur même si je n'en connaissais pas les causes.. ! D'ailleurs, encore là, elle souriait trop faussement pour être sérieuse.
- Bien sûr Schtroumpfette ! Je reviens.
Et Ebony s'éloigna dans la réserve pour aller récupérer ce qu'il fallait à cette comédienne. Je croisais les bras sur ma poitrine. Mais déjà la jeune femme avait son regard rivé sur moi :
- Après le professeur de sortilèges, maintenant l'infirmerie, ça sera qui après ? Dumbledore peut-être ?
J'ouvris la bouche, abasourdie. Que... Comment ça ? Elle était au courant de quoi ? Je fronçais les sourcils et m'apprêtai à lui répondre quand l'infirmière revint. Merlin... Elle n'aurait pas pu trifouiller un peu plus longtemps dans ses potions ? La Serdaigle avala rapidement la potion et après un regard appuyé dans ma direction elle prit congé.
Je ne savais quoi ressentir : tristesse, colère, choquée ? Qu'est-ce que cette maudite gamine savait ? Que cherchait-elle à la fin ? Un jour ou l'autre, je devrais avoir une sérieuse discussion avec elle. Ça ne pouvait se passer autrement.
- Elle est presque convaincante cette petite. Mais sérieusement, elle m'a pris pour une débutante, c'est ça ?
Ebony venait de s'installer sur un lit et me regardait amusée. Moi en revanche, je préférais rester debout, encore trop abasourdie par ce que je venais d'entendre. Mais je ne devais essayer d'en laisser le moins paraître devant elle. Elle était une oreille attentive mais mes histoires de cœur étaient à gérer à moi seule. C'était bien trop compliqué, bien trop tordu.
Polie, je m'assis sur le bord du lit d'en face et écouta l'infirmière dire qu'elle avait réalisé en fin de compte un mélange infecte pour la Serdaigle et je souris de satisfaction. C'était ça de fait ! Je mis mes mains sous mes cuisses et répondis à la suite de son intervention :
- Oui oui malheureusement, elle est toujours là ... Je trouve d'ailleurs cette "gamine" détestable, de par ses supers bonnes notes en cours qui ne correspondent pas du tout son attitude à mon égard. Avec toi elle fait la jeune femme toute gentille, et toute mielleuse mais elle n'est pas du tout comme ça avec moi...
Je me disais que je ne devais pas être la seule professeur à qui ce genre d'attitude m'était réservé de la part d'une élève. Aussi je me dépêchais d'ajouter :
- Enfin, je pense avoir assez abusé de ta gentillesse ...
Je me levais alors qu'elle en faisait autant et m'approchais pour la prendre dans mes bras. Elle était bien plus petite que moi et c'était assez marrant. Ce qui était marrant c'est que si Peeves revenait faire un tour il n'aurait pas fini de colporter sa rumeur !
- Merci, tu es la meilleure...
Je me détachais un peu d'elle, une main sur son épaule et lui souris. J'étais bien plus détendue que lorsque j'étais rentrée dans cette pièce... !
- Et n'hésite pas si tu as besoin toi aussi... Je sais que je ne te rends pas assez souvent la monnaie de ta mornille...