Aujourd’hui, j’avais donné plusieurs points comme j’en avais fait perdre. Le respect était la première chose que je désirais durant mon cours, donc le silence était obligatoire. Je n’avais pas envie d’avoir une salle de cour ressemblant à une cour de récréation. Cela faisait quelques années que je travaillais ainsi et je n’allais pas changer. Je n'étais pas un Carrow pour rien, j’avais ce caractère et encore je me retenais, mes plus grands défauts n’avaient aucune place ici à Poudlard. J’avais passé toute ma soirée dans le parc, plus précisément vers le lac. J’avais besoin de me reposer et de penser à autre chose, en compagnie de mon collègue. Après avoir parlé pendant plusieurs heures, il était l’heure de manger puis de faire la garde durant toute la nuit dans les couloirs de Poudlard. En effet, je n’avais pas le choix, je devais surveiller les couloirs certains jours et à certaines heures. Il y avait un roulement avec les autres professeurs, je m’occupais du lundi mardi et mercredi et parfois le week-end ainsi que les vacances. La fatigue se faisait voir petit à petit durant le repas, mais j’allais devoir rester éveillé pendant un long moment. Je mangeais rapidement, pour aller m’isoler et me reposer dans mon bureau avant de devoir faire le tour du château. J’avais englouti quelques bouts de viande et de pomme de terre. Je traversais la salle, lançant quelques regards vers certaine personne. La maison serpentard était plutôt calme ce soir, c’était étrange. Je montais les escaliers rapidement pour arriver jusqu’à mon bureau que je fermais à clé. Je montais encore quelques marches et je m’allongeais sur mon lit, éteignant la lumière de la salle grâce à ma baguette. Je fermais les yeux, me laissant bercer par le sommeil. Je savais parfaitement que je n’avais qu’une heure et quelques minutes pour dormir. D’ailleurs cette heure passa très rapidement car quelqu’un tapa à la porte de mon bureau. Ce qui me tira bien évidemment de mon sommeil, je me levais et j’allais ouvrir la porte. Je me retrouvais en face de mon collègue, il était l’heure, il repartait dans le hall. Je me changeais, j’avais décidé d’opter pour un jean et un simple t-shirt blanc. Une tenue décontractée, je n’avais pas forcément envie de porter toute la journée plus toute la nuit la robe de sorcier. Je tenais ma baguette dans la main et je fermais derrière moi le bureau. J’arrivais en dernier comme souvent dans le hall d’entrée. Ils se répartissaient chaque endroit à surveiller et j’avais eu la chance de surveiller les derniers étages. J’allais encore marcher et monter ainsi que de descendre les marches. J’allais faire mon sport de la semaine, je remontais les marches, posant ma baguette dans la poche. La nuit se faisait de plus en plus sombre, le château devenait silencieux, les élèves allaient se coucher. J’allais passer plus tard dans la salle commune des serpentard pour surveiller que les préfets avaient bien fait leurs travails en conduisant tout le monde dans leurs dortoirs respectifs. Je marchais dans les couloirs, la baguette à la main, elle diffusait une petite lumière. Je voyais seulement à quelques mètres devant moi, posant un pied l’un devant l’autre. Jouant de temps en temps avec la bague de fiançailles, ce qui me plongea directement dans mes pensées. Après tout, je n’avais que ça à faire. Je revoyais le sourire de mes parents, la joie qui se dégageait de leurs visages, ils avaient réussi à obtenir ce qu’ils voulaient. Ils ne s’étaient pas demandé si c’était ce que je voulais, ils avaient pensé qu’à eux comme souvent. Mais, à force j’avais pris l’habitude et j’avais accepté ce sort qui s’était abattu sur moi. Avoir acheté ce manoir m’avait permis de m’éloigner d’eux, de décider de ma vie. La preuve, j’avais réussi à devenir professeur, alors qu’ils auraient voulu que je devienne médico-mage ou quelque chose dans ce genre. Ils voulaient que je rejoigne les camps de ce lord, malheureusement j’avais refusé. En étant professeur, je devais avoir les idées et pensées plus au moins pures. Je ne les avais pas forcément pure, mais mon cœur l’était. Je n’avais jamais tué quelqu’un, même si j’avais déjà blessé gravement quelqu’un. Plus d’une fois, mais mon esprit n’était pas aussi noir que celui de mes parents. Je n’avais jamais songé à tuer quelqu’un et je n’allais certainement jamais le faire. Je devais montrer l’exemple à mes élèves et j’allais tout faire pour qu’ils deviennent bien et non mal. Même si j’étais un sang pur, je n’avais pas forcément un mauvais fond avec tout le monde. En pensant à tout ça, je repensais à ce que ma mère avait fait à cet homme quand je n’étais encore qu’un enfant. Elle pensait que je ne la voyais pas, elle n’avait jamais pensé que quelqu’un avait pu la surprendre. En plus d’être manipulatrice, elle était infidèle et elle avait couché plusieurs fois avec le même homme, avant de le tuer pour qu’il ne dise rien. Elle avait juste dit que c’était un traitre à son sang, mais au final au fond de moi je savais que c’était n’importe quoi, qu’elle ne disait que des balivernes depuis le début. D’ailleurs rien que d’y penser, des frissons traversa mon corps, j’avais baissé ma garde, sans même entendre les bruits de pas qui s’étaient approché de moi. J’avais continué d’avancer, la lumière de ma baguette s’était légèrement assombri puis étouffé. Il n’y avait plus aucune lumière et pourtant je continuais de marcher.Tellement perdu dans mes pensées, que je sentais à peine le corps de la personne buter contre moi. C’est seulement une fois que la voix de la jeune femme retentie que je retrouvai mes idées. Je soufflais-je doucement « lumos » et une lumière jaillissait de ma lumière, bien sûr je portais ma baguette jusqu’à la jeune demoiselle. Je reconnaissais parfaitement sa voix, après tout qui ne reconnaissait pas la voix de la jeune Oberyn. Elle ne respectait pas le règlement, mais ce soir je n’avais point envie de faire le méchant professeur, je n’avais pas envie de donner une punition ou enlever des points. Le moral n’était pas présent, d’ailleurs je ne devrais pas laisser mon passé reprendre le dessus… Mais, c’était bien plus fort que moi. Je cherchais mes mots, je détournais même le regard et je laissais échapper d’une voix grave, mais peu forte « ce n’est pas grave… Du moins, tu as de la chance de tomber sur moi. Tu as meilleur temps de retourner te coucher, je vais t’accompagner. » En effet, heureusement qu’elle était tombé sur moi et non sur quelqu’un d’autre, une autre personne n’aurait pas hésité à lui retirer des points ou même la coller pendant plusieurs fois pour non-respect au règlement. Je tournais de nouveau mon regard, le posant sur la douce jeune femme. Une peau plutôt pâle, un regard charbonneux. Elle me rappelait encore cette jeune demoiselle que j’avais croisée pour la première fois dans les couloirs de Poudlard quand j’étais en première année. D’ailleurs, j’étais resté avec elle plus de deux ans et j’avais appris par la suite qu’elle couchait en même temps avec l’un de mes amis. Chose dure à accepter et pourtant je l’avais fait, et je me retrouvais en face de sa copie conforme. Elle avait le même caractère qu’elle, elle avait le même regard. C’était dur, dur de réaliser qu’elle n’était qu’une élève et que ce n’était pas cette femme que j’avais tant aimé. Je préférais chasser cette pensée, je ne savais même pas ce qu’elle était devenue. Un léger soupire sortait de ma bouche et je regardais la jeune femme pour laisser échapper « Nous ne devrions pas trop tarder. » Je commençais à marcher dans le sens opposé de la jeune demoiselle.