Que peut-on dire de Calypso ? Elle-même vous dirait qu’elle est née, a grandi, est devenue une jeune femme incroyable, et voilà, fin de l’histoire. Inutile de s’épancher sur son passé, sur ce qui l’a forgée, sur ses expériences, ses espoirs, ses regrets. De toute façon, elle n’a aucun regret. C’est inutile, lourd, encombrant, une chaîne que les crétins se nouent autour de la cheville pour se donner une excuse être des êtres imparfaits, boiteux. Elle, elle n’est pas boiteuse.
Elle est Calypso Ellie Holmes.
Opportuniste ~ Indiscrète ~ Moqueuse ~ Arrogante ~ Irresponsable ~ Franche ~ Emmerdeuse ~ Fouineuse ~ Mauvaise élève ~ Fière d'être d'origine moldue ~ Intéressée ~ Indépendante.
La parole est la meilleure amie de Calypso. Il faut dire qu’avec son physique... elle a parfaitement conscience de ne pas être une belle fille. Certes, ses cheveux roux, éclatants, qui dégringolent en mèches brillantes sur ses épaules, lui donnent une certaine allure, tout comme le bleu très pâle de ses iris. Mais à part ça... elle a le teint blême, des dizaines de taches de son qui éclaboussent à peu près tout son corps, de grandes mains, un nez légèrement busqué, des traits durs et aigus, un sourire qui n’inspire pas vraiment la confiance. Ce n’est pas vers elle que se tournent en premier les jeunes sorciers en fleur pour l’inviter au bal de Noël !
Mais elle s’en moque. Ou, du moins, sait très bien faire semblant de s’en moquer. Elle s’est lamentée là-dessus aux alentours de quatorze ans, lorsqu’elle a compris qu’elle ne serait jamais comme les beautés qui éclosaient à ses côtés, mais elle a appris à passer au-dessus et à se forger d’autres armes. Parmi lesquelles, en vrac : le cynisme, les sarcasmes, et les grands sourires sardoniques. Elle n’a pas sa langue dans sa poche, et n’hésite jamais à faire une réflexion, lorsqu’elle le peut. Mais elle a au moins une qualité, que personne ne pourrait lui dénier : son honnêteté. Lorsqu’elle dit quelque chose, elle le pense. Et, si possible, devant la personne concernée. Bon, il lui arrive de faire quelques coups bas, lorsque quelqu’un l’a particulièrement froissée, mais elle fera toujours l’effort de lui montrer qu’elle en sera la responsable, avec un grand sourire. Chacun ses valeurs !
Une autre qualité ? Son absence totale de scrupule, qui peut parfois se muer en une forme étrange de courage. Elle n’aura aucune peur de s’en prendre à quelqu’un de plus doué en magie -il faut dire qu’avec son niveau, c’est facile à dénicher-, ni à menacer un 7ème année. Tout comme elle n’a pas peur de menacer un 1ère année, et de fouiner dans la vie privée de sorciers réputés dangereux. Il lui arrive parfois d’avoir de curieux élans de courage, et même de générosité, mais ces élans sont généralement intéressés. Calypso est une opportuniste de première. Un devoir qui traîne ? Elle prend. Un élève qu’elle ne connaît ni d’Eve, ni d’Adam, qui propose à la tablée des dragées surprises ? Elle prend. Un professeur étourdi, qui oublie de ramasser les copies des élèves ? Elle prend. Et change les notes des gens qu’elle n’aime pas.
Et elle n’aime pas grand-monde. Elle n’est pas asociale : les autres ne l’effraient pas. C’est juste qu’elle n’aime pas grand-monde, voilà tout, ce qui va de pair avec son envie d'indépendance et qu'on ne lui colle par aux basques. Et c’est réciproque ! Peu de gens apprécient la compagnie de cette rouquine arrogante, moqueuse, et fière d’elle-même. Mais elle a quelques amis ! Des amis qu’elle apprécie pour de vrai, et avec lesquels elle apprécie de sortir boire un coup
et enfreindre le règlement (elle déteste les règlements, et elle déteste faire ce que l’on attend d’elle.) Des amis qu’elle trouve sympa, et qu’elle porte dans son coeur. Tant qu’ils ne la prennent pas de haut à cause de son sang moldu (elle aime bien le monde Moldu : ils ont inventé la guitare électrique, instrument qu’elle pratique depuis des années), qu’ils rient à ses blagues, et elle aux leurs, tout va bien !
Elle est une emmerdeuse, pas inhumaine.
~ Famille Vous n’avez jamais entendu parler des Holmes -si ce n’est du célèbre détective ? Rien de plus normal à cela : Jim et Elizabeth sont Moldus. Rien d’étonnant, donc, que ce nom soit inconnu au bataillon dans le monde magique. Cela arrange bien la jeune fille : elle peut les faire passer pour des gens importants, des diplomates, des chefs d’entreprise, des Moldus influents, voire des tueurs à gage lorsqu’elle se sent d’humeur sanglante, et les autres élèves gobent ses mensonges avec une facilité déconcertante. Mais rien de cela n’est vrai.
Jim et
Elizabeth Holmes sont des artistes incompris. Jim est écrivain, mais aucun de ses livres ne s’est écoulé à plus de 1 000 exemplaires, bien qu’il garde l’espoir fou de percer, un jour, et de mettre au monde un best-seller. Elizabeth, quant à elle, est peintre, mais n’expose que dans son salon. Alors pour avoir quelque chose à manger, ils vendent des sandwichs devant un centre commercial de Londres (ville où ils résident, dans un appartement peu reluisant de l’East End), dans une charmante roulotte peinte en rouge vif. Avec supplément café pour les clients fidèles ! Pourtant, malgré leur situation plus qu’incertaine, ils ne se départissent jamais de leur optimisme et leur bonne humeur. Ils en sont persuadés : un jour, ils réaliseront leurs rêves ! Même si pour l’instant, ceux-ci semblent être au point mort.
Calypso adorerait les secouer un bon coup et leur mettre le nez dans la réalité, mais toutes ses tentatives se sont heurtées à un mur -et même une muraille ! Rien ne semble pouvoir écorcher leur bonne humeur, même les résultats catastrophiques de leur fille ! Perchés semble être l’adjectif qui leur sied le mieux.
Ils ont été ravis d’apprendre qu’elle était sorcière, et sont toujours extrêmement fiers d’elle, bien qu’ils n’aient jamais compris comment lui envoyer un hibou et qu’ils s’acharnent à poster les lettres qu’ils veulent lui adresser à la poste du coin. Ils adorent la coller, lorsqu’elle vient pour les vacances -quoi qu’elle cherche depuis peu son propre appartement, maintenant qu’elle est majeure-, et la bombarder de questions sur Poudlard. Bien qu’ils la désespèrent et lui donnent envie de se frapper la tête contre un mur, Calypso les aime tout de même -après tout, ce sont eux qui lui donnent son argent de poche et lui cuisinent les meilleurs gaufres de Grande-Bretagne. Ils ne sont pas le moins du monde sévères avec elle, et la laissent faire à peu près tout ce qu’elle veut... ce qui n’est peut-être pas la meilleure attitude à avoir, avec la jeune sorcière ~
~ Histoire L’histoire de Calypso pourrait être celle de milliers d’autres personnes. Elle est sensiblement identique à celle de ses voisins, de ses amis d’enfance, peut-être à la vôtre. Semblable, mais en même temps différente. C’est une histoire banale, et une histoire extraordinaire. Remontons donc le temps pour comprendre...
Jim et Elizabeth étaient mariés depuis deux ans, lorsqu’apparut dans leur vie une petite tête rousse aux hurlements stridents. Ils avaient fait les choses dans le bon ordre (années 60' oblige !) : d’abord le mariage, puis la fondation d’une famille ! Leur bébé fut le plus grande fierté ; elle était si robuste, et avait tant de souffle dans les poumons ! Pour ces vendeurs de sandwich de l’East End, ce bébé était une promesse
d’allocations de bonheur. Ils s’en occupèrent avec soin, lui préparant son biberon, l’enlaçant lorsqu’elle pleurait, regardant des dessins animés avec elle, sur leur minuscule télévision en noir et blanc, lui contant des histoires de fées et de dragons, l'emmenant dans des parcs, lui cuisinant de délicieuses gaufres tous les dimanche...
Et ainsi s’épanouit l’enfant, centre du monde de ses parents, choyée et aimée. Pas vraiment gâtée -ils n’avaient pas les moyens de lui offrir des jouets neufs ou les mêmes robes à froufrous et dentelles que les autres petites filles-, mais aimée. Et cet amour, ces regards attendris qui l’enveloppaient toute la journée, ces baisers sur le front tous les soirs, lui permirent de grandir avec confiance et sérénité. Même si ses parents avaient du mal à joindre les deux bouts, ils étaient là pour elle. Elle avait un socle sur lequel se reposer, un socle gonflé d'attentions et d'amour.
Elle alla à l’école maternelle du quartier, puis l’école primaire. Là-bas régnait une curieuse ambiance, entre Battle Royale et Sa Majesté des Mouches : la loi du plus fort était leur credo à tous. Et Calypso se laissa entraîner, bien décidée à ne pas se laisser marcher dessus. Nom d’un shtroumpf vétérinaire, ce n’était pas parce qu’elle était une fille, qu’elle était rousse, et que ses parents vendaient de sandwichs, qu’elle s’écraserait comme une carpette ! Elle apprit à se battre, à griffer, mordre, donner des coups de pied, et ne tarda pas à leur montrer qu’elle en avait dans le... dans la tête ! Après les cours, elle traînait dans la rue avec ses amis, et ils s’amusaient à balancer des canettes sur les pigeons et à se réunir au cimetière du coin, pour se raconter des histoires d’horreur et s’amuser à faire galoper des frissons glacés sur leur échine.
Elle n’avait pas remarqué que de curieux évènements semblaient lui coller à la peau, des évènements teintés de... magie. Le jour où elle se battit avec Edward, un de ses camarades de classe, et que les cheveux du garçon virèrent au rose vif, elle fut accusée de lui avoir renversé de la teinture sur le crâne. Elle s’en défendit, mais oublia rapidement l’évènement. Le jour où elle dégringola d’un arbre sur lequel elle avait grimpé pour cracher des noyaux de prune sur la tête des passants et qu’elle n’eut pas la moindre écorchure, elle crut à de la chance. Le jour où un vase qu’elle fit tomber au sol se répara tout seul, elle crut à une hallucination.
Ce fut le jour où un hibou s’engouffra dans sa cuisine, alors qu’elle aidait ses parents à ensevelir du pain sous une épaisse couche poisseuse de beurre, qu’elle commença à se poser des questions.
L’oiseau apportait une lettre, écrite sur du parchemin jauni et craquelé. D'après la lettre, elle était une sorcière, et elle était acceptée à l'école de sorcellerie de Poudlard. Calypso crut d’abord à une blague : elle, une sorcière ? Etait-ce l’un de ses camarades de classe qui se moquait d’elle ? *HAHA elle est rousse, c’est une sorcière, il faut la brûler !!!* Combien de fois avait-on pointé du doigt sa chevelure cuivrée en ricanant grassement ?
Mais ce n’était pas une blague. Elle était réellement une sorcière. Et les dragons existaient pour de vrai.
Ses parents accueillirent la nouvelle avec un enthousiasme désarmant, débouchant pour l’occasion une bouteille de -mauvais- champagne, qu’ils servirent allègrement à leur fille, oubliant momentanément qu’elle n’avait que quatorze ans. Quelques semaines passèrent, et elle se retrouva dans le Poudlard-Express, les fesses posées sur une banquette qu’elle était contrainte de partager avec d’autres adolescents, et les yeux écarquillés de stupeur. Ses nouveaux camarades avaient l'air complètement fous, attifés de robes noires, brandissant des grimoires épais comme des briques, et caressant des rats et des crapauds comme s'il s'agissait d'adorables chiots, et pas de bestioles gluantes. Elle avait l’impression d’être passée dans un monde parallèle.
Mais fidèle à elle-même, la jeune fille ne se laissa pas démonter. Elle leva le menton, et apprit les règles du jeu. Il fallait bien les connaître, pour mieux les contourner ! Elle découvrit comment se servir de sa baguette -non sans difficultés-, comment rejoindre sa salle commune, et comment enfreindre le règlement. Elle fut rapidement une cible à abattre pour ses professeurs, qui l’ensevelirent de retenues et retirèrent une myriade de points à sa maison. Mais peu lui importait ! Ses parents ne savaient pas ce qu’était une Beuglante, et elle n'avait rien fait de suffisamment grave pour risquer l'exclusion.
Elle apprit également que, dans le monde sorcier, les gens comme elle, issus de familles de Moldus, étaient méprisés. Cela la rendit perplexe. Etait-elle moins extraordinaire d’une autre à cause de ses origines ? Bien sûr que non ! Elle était extraordinaire, et n’avait pas besoin de dérouler son arbre généalogique pour le prouver ! Elle rendit la pareille aux Sang-Purs qui la jaugeaient d’un regard dédaigneux, et n’hésita pas à les critiquer. Qu’on lui traîne une réputation de garce aigrie ne la dérangea pas le moins du monde.
Elle ne sait pas ce qu’est l’alliance, bien entendu, mais si elle apprenait son existence, nul doute que ça la ferait bien rire !
Elle fit également ses propres expériences d’adolescente. Elle eut quelques copains, goûta au whisky pur feu, se rendit dans des soirées interdites, se fit prendre la main dans le sac un nombre incalculable de fois à faire de petites bêtises, réussit de justesse ses BUSES, et ne tarda pas à être considérée comme une emmerdeuse de première.
Et aujourd’hui, à dix-neuf ans et des poussières, malgré sa majorité et son statut d'adulte, elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin ! Elle a une réputation à terminer de fignoler, et de nouvelles expériences à faire !
La montée en puissance des Mangemorts ? Cela lui semble être si lointain, si superficiel...
Elle était encore si jeune.