Rien n'est jamais bleu dans un monde d'ombre. Bluenn pensait à ça depuis déjà quelques minutes. Elle était allongée là, dans son lit, les deux mains jointes et un égratignure sur le visage. Sainte Mangouste, elle en avait marre. Et même si affronter le monde extérieur lui faisait très peur, elle voulait sortir de ce foutu hopital. Enfin.. était-ce réellement la vérité ? Voulait-elle vraiment quitter cet endroit qui la protégeait de tous ces dangers extérieur ? Sa mère entra dans la chambre et s'assit à côté de son lit. Elle s'était tellement fait de souci pour la jeune rousse, elle ne voulait plus la quitter, la renvoyer à Poudlard, avant que son agresseur ne soit en prison. Mais c'était impossible, elle devait y aller, elle devait continuer à faire sa scolarité comme si de rien était. C'était une née-moldue après tout et même si Bluenn en avait honte, elle devait faire face à toutes ces têtes pleines de reproches qui allaient lui mener la vie dur. Même si elle ne méritait pas. Enfin si, mais tous ces regards qui lui faisaient si peur allaient la rendre folle, complètement folle et elle le savait d'avance, mais elle devait jouer la carte du ''je vais bien, ne t'en fais pas'' pour pouvoir sortir de l'hôpital et même si elle était loin de se sentir mieux dans sa peau, dans sa tête et même physiquement, il fallait qu'elle s'en aille, qu'elle affronte ce qu'elle aurait dû affronter depuis déjà sa première année. Personne n'aimait vraiment Bluenn, c'était la Serdaigle qui parlait trop et qui se croyait tout permis. Une jeune fille avec beaucoup d'imagination et de gentillesse, mais qui par malheur devenait parfois très ennuyeuse à vouloir toujours se faire remarquer. Mais cette fois-ci encore, les choses avaient changé. Elle ne voulait plus qu'on la voit, être comme un fantôme et qu'on lui foute la paix. Que plus aucune personne ne lui demande si elle allait bien, si elle ne se rappellait vraiment plus de son agresseur. Elle avait envie de connaître le nom, d'en savoir plus, mais elle ne pouvait pas, c'était au-dessus de ses forces et avait très, très peur. Se retrouver dans les couloirs noirs du château sans personne la terrifiait et savait que ça allait être difficile de se réintégrer. Mais après tout, ce n'était plus la même Serdaigle, sa langue était maintenant bien dans sa poche et tout ce qu'elle voulait c'était un ami, un ami qui allait pouvoir l'épauler dans les temps difficiles. Mais qui voudrait d'une folle à ses côtés ? Qui voudrait réellement trainer avec la mythomane qui s'était fait passer pour une sang-mêlée, alors qu'elle n'était qu'une pauvre et vulnérable née-moldue ? Elle se racla la gorge et continua à regarder sa mère. Elle n'avait pas pleuré depuis son agression, elle ressentait plus de haine et de frustration et n'avait pas envie d'avoir l'air faible, même si sans aucun doute elle l'était. C'était douloureux de se retrouver toujours dans le même lit et de devoir penser aux conséquences de sa vie, de devoir voir en face qu'elle n'avait plus rien. Même plus de fierté, ni de dignité. Mais elle avait le mensonge, celui de se sentir beaucoup mieux et de vouloir retourner à Poudlard. Selon elle, rentrer chez elle, dans sa maison et dormir dans son lit et se recroqueviller comme un fœtus, luis paraissait la meilleure manière de se reposer, mais c'était impossible, après tout, elle n'allait pas foutre sa vie en l'air à cause d'une simple agression n'est-ce pas ? Elle eut froid dans le dos quand elle repensa au bal, elle avait été si excité à l'idée d'y participer, elle s'était achetée une magnifique robe et avait tenu à ce qu'un garçon l'accompagne. Il avait même pris de ses nouvelles, mais ça s'arrêtait là. Ils n'étaient pas proches et ne le seraient sûrement jamais. Surtout maintenant. Elle avait été jalouse de savoir qu'une autre fille portait la même robe et voulait aller lui dire ce qu'elle en pensait, mais elle n'avait eu le temps de rien faire. On l'avait pris d'assault et elle se rappellait encore de la douleur dans son nez. L'atmosphère froide. Les pas de son ravisseur s'approcher d'elle. Les jets de lumière qui sortait de sa baguette. Puis de « l'endoloris » qu'on lui lança. Et soudain Bluenn se mit à crier. D'après les docteurs sa réaction était normal, c'était tout à fait compréhensible que quand elle repensait à l'agression elle devenait complètement livide et qu'elle commençait à crier, à se débattre à vouloir s'enfuir, comme elle n'avait pas pu le faire le jour du bal. Sa mère lui tenait les bras et une infirmière entra pour lui tenir les jambes. Puis la Serdaigle comme par magie se calma. Ses crises ne duraient que pendant quelques secondes et avait une voix frêle et casser elle dit « Je vais bien. Je vais bien. Je vais bien. » C'était facile à dire, mais plus difficile à mettre en œuvre.