Ce qui a de plus beau dans les rêves, c'est les différentes possibilités qu'il peut nous arriver, des possibilités qui ne peuvent pas arriver une fois réveillé. C'est pourquoi lorsque je me réveille le matin, une douce déprime s'installe en repensant à ce que j'allais encore devoir affronter aujourd'hui. Bien que Pré Au Lard soit un village formidable, j'en ai vraiment assez de voir toujours la même chose avec les mêmes personnes. L'avantage avec cette journée est que je peux penser à autre chose que mon futur avec Mr Buckley, ce qui est plutôt rare en ce moment. Comme à l'accoutumé, j'étais la première à me jeter hors du lit pour aller m'habiller. Abandonné l'uniforme des Gryffondors pour pouvoir porter des vêtements qui me mettent en valeur est un pur plaisir, même si avec le temps qui règne en ce moment, je préfère être dans vêtements confortable plutôt que d'être présentable. « Pourquoi tu te lèves aussitôt ? On part dans deux heures. » Mes amies étaient du genre à toujours vouloir savoir ce qui se passe, même à sept heures du matin. J'enfilais rapidement des bottes puis je descendis rapidement les escaliers pour aller dans la grande salle. Après avoir avalé rapidement deux brioches, je m'installai confortablement sur les marches en attendant les autres. J'aurais pu paraître comme une fille solitaire, mais je préfère simplement être un peu seul le matin avant de devenir celle les autres veulent que je sois. Je m'étais habitué à ce masque, jouer la comédie pour paraître parfaite est une chose tout à fait normale pour moi. Si j'avais eu le choix, j'aurais préféré avoir une vie plus simple, avec des amies qui me connaissent vraiment et un petit copain qui m'aime. Malheureusement, ce n'est pas demain la veille que je pourrais avoir la vie dont je rêve.
Après quelques minutes de marche avec mes amies, je vis Aiden marché tout seul devant nous. Il paraissait songeur, à tel point que ça me dérangeait presque de le taquiner un peu. Je voulais qu'il sache que la situation ne me déstabilise pas, c'est la chose qui me permet de ne pas montrer que je ne me démonte pas face à lui. On peut aisément cacher qui on est vraiment, mais peut-on vraiment le faire avec la personne qui est supposée partager notre vie plus tard ? « Hé, Aiden, tu vas où ? » demandais-je. Faire la fille fière et intouchable devant mes amies ressemble plus à l'image qu'il a de moi, une image ne me reflète pas du tout. « J'ai pas le temps là, je suis occupé. » Je m'approchai de lui et lui demandai : « T'as rendez-vous avec une fille ? » Un bon moyen de renseignement qui peut facilement cacher ma jalousie. Il me répondit rapidement : « Ouais. » et s'en alla sans qu'aucune de nous s'en rendent compte. Après la courte scène nous nous sommes dirigés vers les boutiques du village, je regardais d'un oeil distrait les vitrines sans m'arrêter. J'étais perdu dans mes pensées, entre les examens qui se rapprochent, sa relation étrange avec Aiden plus que difficile à gérer et une surveillance rapprochée de sa soeur. Elle n'était pas d'humeur à faire les boutiques entre copines. Elle s'éloigna lorsque le reste de son groupe se dirigèrent au Trois Balais. Le temps était plutôt doux pour la saison et s'était un réel plaisir de se balader dehors. Je m'arrêtai devant l'entrée de la boutique Honeydukes, toutes les couleurs avaient le don de m'émerveiller.
Aiden serra la main d’Alisson et sourit, avant de la laisser pour repartir à Poudlard. L’interview s’était bien passée et il avait eu plaisir à rencontrer cette jeune femme étonnante. Isalyne n’avait pas fait irruption et tout s’était déroulé dans le calme et la bonne humeur. Il soupira d’aise en retrouvant l’air frais de Pré-au-Lard, s’étira un peu et prit la route. Maintenant que c’était terminé, il ne savait pas quoi faire ; Aiden n’avait pas la tête à travailler. Peut-être aller s’entraîner au Quidditch ? Ou aller voir Dawn, ou Merida ? Il enfonça ses mains dans ses poches et jeta un coup d’œil autour de lui, observant les élèves de Poudlard qui se trouvaient au village. C’est alors qu’une chevelure blonde attira son regard, devant la boutique Honeydukes. Il l’observa un instant et hésita, et pour une raison qui lui était inconnue, il fit demi-tour pour la rejoindre. Arrivé à sa hauteur, il posa sa main sur ses cheveux qu’il caressa un instant et l’enfonça de nouveau dans sa poche. « Qu’est-ce que tu fais toute seule ? Tes amies ne sont plus avec toi ? » demanda-t-il doucement, sans animosité. Aiden arrivait de plus en plus à se contrôler en sa présence, certainement parce qu’il grandissait et que son âme d’enfant disparaissait peu à peu. Il avait vingt ans, et il aurait bientôt d’immenses responsabilités. Il ne pouvait plus se permettre de passer son temps à la taquiner. « Tu veux entrer ? » proposa-t-il alors, en voyant la façon dont elle regardait les étalages de la boutique. Lui-même aimait bien ce magasin, l’ayant toujours fréquenté depuis qu’il avait l’autorisation de venir à Pré-au-Lard. « C’est la première fois qu’on est ensemble ici je crois. » dit-il pensivement en tapotant son doigt sur ses lèvres, avant de pousser la porte. Il n’avait pas seulement envie que les choses se passent calmement, en plus de cela la bonne humeur et la sérénité qu’il avait emmagasinées aux côtés d’Alisson Whelan l’avaient apaisé réellement, et il aurait donné de l’amour à la terre entière en échange.
Entrer ici était toujours un plaisir incommensurable, même pour un garçon de vingt ans. Les couleurs, les odeurs, les saveurs, c’était davantage un spectacle qu’une boutique de sucreries. Un sourire immense se dessina sur son visage et il jeta un coup d’œil amusé à Isalyne. « Je vais faire le plein. Il me faut des Fizwizbiz, des Gnomes au poivre, des Bulles baveuses et des ChocoGrenouille. Tu veux quelque chose ? » Aiden salua un groupe de Serpentards de son âge et discuta un peu avec eux, laissant la blonde se promener seule parmi les confiseries de Honeydukes. A vrai dire, il était assez mal à l’aise. Il savait qu’elle le détestait et c’était réciproque, aussi se montrer gentil avec elle n’était pas tâche aisée. Pourtant, pour une raison qui lui échappait tout autant que le fait de l’avoir approchée plutôt que d’être rentré à Poudlard, il avait envie qu’elle soit plus proche de lui. Après tout ils allaient être ensemble pour la vie. Au fond, il la désirait plus qu’il ne désirait les autres, et ce désir le rongeait, le détruisait, le rendait malheureux. Parce qu’ils ne s’entendaient pas, et parce qu’elle ne voulait pas de lui. « Qu’est-ce que tu fous avec elle ? » demanda l’une des filles avec qui il s’était brièvement amusé mais qui l’avait très vite ennuyé. « Je passe le temps. » répondit-il en faisant un geste de la main avant de rejoindre Isalyne. Il l’observa quelques instants et lança, taquin : « Je ne me souvenais pas que tu ressemblais à une fille quand tu ne portes pas ton uniforme, tu serais presque mignonne ! » C’était une façon de lui dire qu’elle était belle, en plus méchant et en bien caché. Il ne douta pas un instant que cela provoquerait une nouvelle dispute, mais il s’en moquait pas mal. Depuis quelques temps, il aurait tout donné pour être près d’elle, même si il fallait que ça finisse en crise et en dispute. Il était tellement accro et ne s’en rendait pas compte que ça le rendait pathétique.
Je regardais les différentes confiseries sur les étales derrières la vitrine de la boutique. Honeydukes est surement ma boutique préférée a Près-au-Lard, on peut y trouver une ambiance fabuleuse, comme dans un magasin de jouets. Personne ne peut nier le fait que n'importe quelle personne retourne en enfance dans cette boutique, cet univers est magique. J'allais comme d'habitude acheter un grand stock pour tenir jusqu'à la prochaine sortie, c'est en quelque sorte une tradition maintenant. Les nombreuses nuits blanches passées à manger des tonnes de sucreries avec mes amies étaient surtout marquées par leurs passages chez l'infirmière le jour suivant. C'est grâce au reflet de la vitrine que je vis Aiden s'approcher de moi. Ce garçon est incroyable, il disparaît sans laisser de traces et il réapparaît comme par magie quand on ne s'y attend pas. Non pas que je souhaite rester seule aujourd'hui mais c'est bien la première fois qu'il vient me voir lors d'une sortie au Près-au-Lard. « Elles font les boutiques et je ne suis pas d'humeur à les supporter pendant toute une journée ici. Et toi, comment se fait-il que la fille que tu es supposé voir n'est pas avec toi ?» Lui demandais-je. J'avais l'impression qu'il faisait des efforts, il ne voulait certainement pas de nouvelle disputes avec moi. J'appréciais ça, je n'étais pas d'humeur à me lancer dans une guerre. Cependant, le voir subitement changer de comportement avec moi me paraissait étrange. « Oui pourquoi pas. » La question qu'il me posa par la suite me perturba légèrement, cela marquait bien l'étrangeté de la situation dans laquelle nous étions. « Oui, c'est même la première fois qu'on se trouve ensemble pendant une journée à Près-au-Lard. » J'entrais dans la boutique quelques secondes après ma réponse. L'odeur qui envahissait mes narines étaient absolument merveilleuses, si j'en avais la possibilité, je passerais tout mon temps libre dans ce magasin.
Si seulement mes amies me voyaient, j'aurais du mal à expliquer la situation. La seule chose qu'elle voulait est de profiter autant qu'elle pouvait de cette journée. Elle était toujours impressionnée par la magie de Honeydukes. Près-au-Lard ne serait pas aussi magique sans les boutiques et elle s'était toujours dit que c'est bien une chose que les moldus rates. «Oui, je vais en acheter pour moi et je ne sais pas si Merida va venir donc je vais lui prendre des Sucettes parfumées au sang. » Je me dirigeais vers les étagères au milieu de la boutique, je remarquais également qu'Aiden parlait avec d'autres élèves de sa maison. Je me demandais comment réagir avec lui, il pouvait être parfois surprenant et c'est vraiment la chose qui me gêne. J'aime savoir ce que les personnes pensent réellement et j'arrive souvent à bien décrypter les personnes mais, avec lui c'est impossible. De plus, je devais supporter le fait devoir toutes les filles parler de lui et ne pas montrer ma jalousie, car oui je n'ai absolument pas peur de m'avouer que je suis jalouse quand il voit d'autres filles. Je ne sais pas s'il fallait prendre sa remarque comme une maladresse mais, c'était vraiment la chose que je ne supporte pas surtout venant de lui. « Comment suis-je censé comprendre ça ? C'est vraiment difficile pour toi d'être gentil avec quelqu'un plus de dix minutes ? » Je pris brusquement une dizaine de boites de ChocoGrenouilles tout en soupirant d'énervement.
Aiden n’avait pas pour habitude de poser les mains sur elle. En fait, il ne la touchait jamais. Or pour la deuxième fois de la journée, il fit une concession. Il se colla à son dos et approcha ses lèvres de son oreille. « Si je ne me montre pas taquin ou méchant avec toi, ça sera différent. Je veux dire, je suis un homme et tu es une femme … Tu comprends, si je ne te dis pas ça sur le ton de la plaisanterie … » Aiden posa l’une de ses mains sur la hanche de la jeune fille et caressa son ventre de l’autre. « Ça risque de dégénérer, continua-t-il, parce que ce simple geste pour te faire comprendre à quel point tu m’attires n’est pas anodin. Et je ne crois pas que tu aies envie que je me comporte ainsi avec toi. » Alors il la relâcha pour acheter ce qu’il avait besoin d’acheter en évitant de la regarder. Ça ne lui ressemblait pas d’agir comme ça. Il était troublé, mu par un désir qu’il ne s’était jamais connu jusqu’à présent. Isalyne ne l’avait jamais laissé de marbre, au contraire. Il savait qu’il avait parfois envie de plus que de simples disputes avec elle. Mais maintenant qu’il commençait à comprendre à quel point ses sentiments à son égard étaient ravageurs, en bien comme en mal, mieux valait qu’ils continuent à se taquiner comme des enfants. « Excusez-moi, vous allez bien ? » demanda la vendeuse en le voyant rougir violemment. « Oui, désolé. Combien je vous dois ? » Aiden paya et sortit du magasin, avant de s’appuyer contre le mur, bras croisés. Il avait besoin de prendre l’air, de recouvrer ses esprits. L’air frais qui caressa son visage l’apaisa un peu. Pourquoi est-ce que leurs parents avaient eu cette idée débile de les fiancer ? Isalyne Eisenberg causerait sa perte. Elle avait une emprise beaucoup plus importante qu’il ne l’aurait voulu et ne voulait le voir sur lui. Il attendit qu’elle sorte en regardant droit devant lui, perdu dans ses pensées. Peut-être qu’au fond certains de ses amis avaient raison, peut-être que Dawn avait raison en disant qu’il la voulait à tout prix, et que toutes les filles avec qui il sortait étaient uniquement là pour calmer ses pulsions, faire taire ce besoin de la posséder elle.
Aiden tourna lentement le visage quand Isalyne sortit. Il avait envie de s’excuser pour ce qu’il avait fait, mais ça aurait été mentir. Il n’était pas du tout désolé, et il assumait parfaitement ce qu’il avait dit. « Tu sais ce qu’on dit, déclara-t-il, qui déteste bien châtie bien. » Bon, le dicton, il l’avait personnalisé. Mais Isalyne serait certainement d’accord avec lui. Il ne savait pas lequel des deux haïssait le plus l’autre, c’était dur à dire. Aiden lui-même ne savait pas pourquoi elle l’énervait autant, tellement, à tel point qu’il en perdait son sang-froid presque à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche. « Tu veux aller ailleurs ? » demanda-t-il en observant les alentours. Le jeune homme, qui n’était pas un habitué des lieux, ne savait pas vraiment ce qu’Isalyne avait l’habitude de faire et elle avait peut-être envie de rentrer. Dans le premier des cas il l’accompagnerait encore un moment avant de rentrer, dans le deuxième il rentrerait avec elle. Il y avait certaines choses que tous deux devaient mettre à plat, même si ça ne leur plaisait pas. « Est-ce que tu me détestes vraiment ? » s’enquit-il doucement, ayant retrouvé une certaine sérénité. Tout dépendrait de sa réponse, en fait. Aiden avait besoin de savoir ce qu’elle ressentait vraiment pour savoir comment appréhender Isalyne. C’était bien parce qu’il ne savait pas ce qu’elle pensait de lui qu’il faisait n’importe quoi avec elle, tout le temps. Et aussi parce qu’elle était un peu puérile. Et hystérique. Et susceptible. Et blonde. Mais ce dernier point n’était pas le pire d’entre tous. Tous deux ne se correspondaient tellement pas que ça paraissait véritablement grotesque qu’ils soient fiancés. Pourtant, s’il y avait bien une chose qu’Aiden se refusait à penser, c’était qu’on trouvait l’amour là où l’on s’y attendait le moins. Il ne pouvait pas être amoureux d’elle, il se l’interdisait. Ce serait certainement une bonne chose, ça rendrait leur vie commune plus agréable. « Mais je ne veux pas être en position de faiblesse. » murmura-t-il, avant de se rendre compte qu’il l’avait dit tout haut. Si il l’aimait, il aurait le cœur brisé. Elle pourrait faire ce qu’elle voulait de lui.
Lorsque les mains d'Aiden se posèrent sur elle, un doux frisson parcourut le corps de la jeune blonde. Isalyne n'avait jamais ressenti cette sensation auparavant et pourtant ce n'était pas comme si aucun garçon ne l'avait jamais touché. Elle voulait que cette sensation dure, qu'il reste derrière son dos et qu'il continue à lui chuchoter des mots à l'oreille. Elle n'avait surtout pas l'habitude d'être aussi proche de lui, c'est la première fois qu'elle avait un contact physique avec lui. Malgré tout, la personne qui la touchait restait Aiden, l'homme avec qui elle est constante confrontation depuis toujours. « Le problème est que je ne sais jamais si tu es sérieux ou pas, tu n'as jamais été comme ça avec moi... » Elle eut le souffle coupé lorsqu'elle sentit la première main d'Aiden touché sa hanche puis lorsque la deuxième caressa son ventre. Elle n'aurait jamais imaginé que cette scène soit réelle un jour et elle espérait que personne ne la voit comme ça. Elle ressentit un manque lorsqu'il se décolla et elle se surprit elle-même à ne pas suivre ses pulsions. Qui sait ce qu'elle aurait pu faire... Elle se retourna et lui lança une réponse pendant qu'il payait. « Dégénérer ? Je croyais que tu ne voulais pas que j'ai ce genre de relation avant le mariage, il faudrait que tu saches ce que tu veux Buckley. » Elle avait parlé un peu trop fort ce qui lui valut une couleur rouge tomate sur ses joues. Elle avait parlé sur le ton de la colère, elle était déçu que ce moment soit aussi court, car comme toutes les filles de Poudlard, elle avait secrètement espéré qu'Aiden la touche de cette façon un jour. Bien évidemment, elle ne l'avouerait jamais devant lui. Elle avait de forts sentiments envers Aiden, ce n'était pas de l'amour car pour elle il faut bien plus que ça pour qu'elle tombe amoureuse d'un garçon. Elle était fortement attirée par lui et elle savait que cette attraction était réciproque étant donné qu'il avait légèrement craqué quelques minutes avant. Lorsqu'il fut sorti de la boutique, elle prit ses achats et se dirigea à son tour à la caisse. La vendeuse la regarda avec un oeil amusé et lui demanda en chuchotant « Ce n'est qu'un petit problème de couple, vous êtes encore jeune. Profitez de la vie. » Isalyne leva son regard vers la vendeuse et lui dit d'un ton sec : « Je ne suis pas en couple avec lui et ce n'est surtout pas à moi qu'il faut parler de la jeunesse... Je gâche la mienne. » Elle prit son paquet et sorti à son tour de la boutique de sucrerie. C'est en regardant le visage d'Aiden qu'elle se rendit compte qu'elle était un peu trop dur avec lui lorsqu'elle lui parlait. Elle n'aimait pas trop être dans cette situation, elle était partagée entre le plaisir et la colère. Isalyne voulait Aiden, elle en était sûre, elle était blessée lorsqu'elle le voyait avec d'autres filles et pourtant elle n'arrivait pas à réagir de façon à ce que la situation s'arrange pour eux deux. Peut-être devait-elle lâcher prise, faire confiance à son instinct.
« Donc si je comprends bien, c'est une manière voilée pour me dire que tu ne me détestes pas tant que ça ? » Isalyne était d'accord avec le dicton d'Aiden, elle connaissait très bien la situation après tout. Elle ferma les yeux un moment et laissa le vent caresser son visage, une manière de retrouver ses esprits après avoir vécu une scène particulière étrange dans la boutique. « Oui, pourquoi pas. On peut marcher un peu dans le village si tu veux. » Elle observa le visage d'Aiden et remarqua que le jeune homme était un peu perdu dans ses pensées et la phrase qu'il sortit quelques secondes après marqua le début d'un petit moment de silence. « Je ne te déteste pas, enfin plus maintenant. Je pense avoir passé le cap malgré tout ce qui s'est passé. Je ne veux pas te mentir et te dire que j'oublierais tout, mais je veux tourner la page et avoir une relation un peu plus seine avec toi. » Elle n'avait pas vraiment réfléchit à ce qu'elle avait dit, elle avait laissé son instinct parler à sa place. Isalyne avait tout de même peur de sa réponse, car pour la première fois, elle se sentit sans défense devant Aiden. Elle avait surtout omis le fait qu'elle était attirée par lui et qu'elle se damnerait pour avoir encore un contact physique aussi fort que tout à l'heure. « Pourquoi tu dis ça ? » Elle commença à faire quelques pas vers le chemin principal du village en espérant que la journée se passerait bien. « Je ne comprend pas comment on en ai arrivé là... même ma petite soeur qui est fiancé à une réaction plus mature que la notre. »
Aiden sourit, content qu’Isalyne accepte sa compagnie encore un moment. Mains dans les poches, il avançait à ses côtés en l’écoutant parler. Elle ne lui semblait plus si désagréable qu’avant, plus mature peut-être. « Je pense aussi que ce serait une bonne chose. On se comporte comme des enfants, on essaye de se pourrir la vie comme si ça allait changer quelque chose. Ce n’est pas de notre faute, c’est celle de nos parents. Si on continue comme ça, notre avenir sera un enfer. » Il passa une main sur sa nuque et sourit encore. « Oui, Merida est plus mature que nous deux réunis. Quoi que la scène qu’elle a fait dans la grande salle était plutôt … Amusante ? Comment elle va ? » Très occupé, Aiden n’avait pas encore trouvé un moment pour parler à sa future belle-sœur. Isalyne avait dû avoir de ses nouvelles cependant, savoir comment elle vivait ça. Il avait toujours su la petite Merida très indépendante, refusant catégoriquement de se marier. Ce devait être un choc pour elle. Il laissa le silence s’installer de nouveau, réfléchissant comment, effectivement, ils avaient pu en arriver là. « On a tous les deux des caractères explosifs. A première vue, on est tout sauf faits pour être ensemble. Mais … » Mais quoi ? Oui, mais quoi ? Tous deux ne risqueraient pas de s’ennuyer. « J’ai toujours pensé te détester, mais si je te détestais vraiment je ne passerais pas mon temps à te provoquer, à te chercher, à t’agacer. Si je te détestais, je ne te verrais même pas en passant devant toi. » Aiden cessa de sourire. Il aurait volontiers rajouté qu’il ne voyait qu’elle, mais Isalyne risquait de ne pas le croire et il ne valait mieux pas aller trop loin. En effet ils étaient en train d’avoir une discussion sérieuse, chose qu’ils n’avaient encore jamais fait depuis qu’ils avaient appris qu’ils étaient fiancés et ce moment privilégier devait leur permettre de mettre les choses à plat. Aiden salua un groupe d’élèves qu’ils croisèrent et reporta son attention sur la jolie blonde.
Il avait tant de choses à lui dire, tant de choses à lui avouer … Pouvait-il lui parler de son épouvantard ? Aiden l’avait découvert très peu de temps plus tôt, et cela lui avait fait un choc terrible. Son frère Daemon Isalyne s’étaient matérialisé devant lui, l’avaient regardé en rigolant avant de prendre sa main. Il s’était longtemps interrogé sur la nature de sa véritable peur, et il en était arrivé à la conclusion que c’était que les deux personnes les plus importantes de sa vie se détournent de lui, ensemble ou non. Mais le pire qui pouvait arriver était bien entendu qu’elles se détournent de lui pour être ensemble. Cela signifiait donc qu’Isalyne était bien plus importante pour lui qu’il ne voulait le croire. « Dans la boutique, ce que tu as dit, concernant ta pureté … Je … » Il rougit et éclata de rire, avant de secouer la tête. « Je tiens absolument à ce que tu le sois, sauf … » Aiden rougit encore plus, se plaignant qu’elle l’obligeait à dire des choses embarrassantes. « Sauf si c’est avec moi. » conclue-t-il. Il détourna le visage, trouvant soudain la toiture des maisons de Pré-au-Lard et l’architecture des lieux très intéressants. Il aurait fait n’importe quoi en cet instant pour disparaître, pour s’enterrer ou se faire dévorer par un Hypprogriffe. Mais ce qui était dit était dit, et c’était une bonne chose qu’elle le sache. Il se tourna vers elle, avec un sourire légèrement triste aux lèvres. « Tu sais Isalyne, au fond tu fais ce que tu veux. Je suis terriblement possessif, mais je ne suis pas un monstre. Si tu veux avoir des rapports avec quelqu’un que tu aimes, vas-y. Je tiens trop à ta famille pour te mettre dans l’embarras devant eux et … J’accepterai. » Mensonge. Il n’accepterait jamais. Il lui en voudrait, la haïrait, ne lui pardonnerait jamais. Mais Aiden voulait que les choses s’apaisent entre eux et si Isalyne était plus heureuse avec un autre, alors qu’elle le fasse. Cependant elle devrait être capable de se séparer de ce garçon dans quatre ans, car à ce moment-là Aiden la possèderait entièrement et ne laisserait personne poser la main sur son épouse.
Parler avec Isalyne à cœur ouvert n’était pas tâche aisée. Aiden craignait qu’elle ne finisse par éclater de rire et se moque ouvertement de lui, de ce qu’il lui disait. Mais la Gryffondor commençait à le connaître et savait pertinemment que s’attaquer à lui était quelque chose de dangereux. Aiden n’avait pas forcément bonne réputation à Poudlard, ayant fait partie de groupes qui maltraitaient les « races inférieurs, les traites à leur sang », mais également était réputé pour être un briseur de cœur, le genre de personne qui s’attache hypocritement pour mieux écraser. Et les gens n’avaient pas tort, il se reconnaissait dans cette description. Isalyne savait que si elle s’attaquait à lui, elle risquait d’en subir les conséquences. Lui avait presque fini sa dernière année, mais elle il lui restait quater ans. En quatre ans, elle pouvait largement avoir le temps de regretter de s’en être prise à lui. Mais Aiden connaissait Isalyne, et il savait qu’elle ne se moquerait pas, parce qu’au fond elle le respectait un peu. Il la dévisagea du coin de l’œil et s’arrêta, avant d’attraper son poignet pour qu’elle s’arrête aussi. En tenant son poignet, il se rendit compte à quel point elle était fragile comparée à lui, et qu’il pouvait la briser d’une minute à l’autre. « Je ne m’excuserai jamais pour tout ce que j’ai pu te faire ou te dire. Jamais. Parce que je ne regrette rien. Et tenter de changer les choses me paraît la meilleure solution. Mais j’espère quand même qu’on continuera à se disputer de temps à autre, au moins une fois ou deux, ou trois par semaine. Je m’ennuierai sinon. » dit-il avec un sourire taquin aux lèvres, caressant du bout des doigts sa peau nue, son bras, sans la lâcher des yeux. Aiden avait envie de la tester, de voir jusqu’où il pouvait aller avec elle. Il savait qu’Isalyne ne s’offrirait pas à lui comme d’autres le faisait, il savait qu’l allait en baver et souffrir et avoir mal et avoir envie de mourir, mais il n’abandonnerait jamais. Et Aiden savait aussi qu’elle n’était pas totalement indifférente face à lui, il en avait la preuve : elle ne l’avait pas repoussé à Honeyduke, quand il l’avait touchée. Ses pupilles bleues se perdirent dans les siens, plus purs que le saphyr.
Isalyne avait toujours pensé que le vert et argent ne lui ouvrirait jamais son coeur, mais aujourd'hui elle voyait que la situation n'était pas totalement désespérée. C'était la première fois qu'elle le voyait sous un autre angle et elle préférait le voir de cette manière. « Oui c'était plutôt comique, mais je me suis inquiété un peu quand même. J'ai l'impression de me retrouver en elle lorsque j'ai appris nos fiançailles. Elle a peur et ça se comprend surtout que Maxwell ne l'aide pas vraiment. » Au fond elle, Isalyne savait qu'elle ne pouvait rien faire pour annuler l'alliance, elle pouvait seulement affronter son ancien petit-ami et lui parler sérieusement de la façon dont il doit se comporter avec sa petite soeur. Elle ne savait même pas s'il était au courant pour son histoire avec Max, après tout ils avaient été assez discret en dehors de la salle commune, mais il était clair qu'elle n'allait pas s'en vanter, surtout maintenant. « Tu caches simplement tes émotions derrière ton comportement et je suis mal placé pour en parler étant donné que je fais exactement la même chose. Je ne voulais pas t'aimer, c'est pourquoi, jouer à ce petit jeu me permettais de te montrer une partie de moi qui n'est pas forcement la plus belle. C’était tellement plus facile pour moi de ne pas réfléchir à propos de nous deux. » Elle voulait que la situation change, elle en avait assez de se demander comment elle allait vivre avec lui lorsqu’elle quitterait Poudlard. Isalyne avait peur de ne pas être heureuse et de vivre une vie avec pour seul but d’offrir une descendance à Aiden. Il y a tellement d’erreur qu’ils pourraient éviter s’ils prenaient le temps de discuter de l’avenir. Isalyne ne voulaient surtout pas avoir l’impression de gâcher ses rêves tout au long de sa vie. Le temps était compté maintenant, à la fin de l’année Aiden quitterait Poudlard et elle aurait moins de temps pour se préparer à ce qui l’attend dehors. « Je dois t’avouer que j’ai peur, je ne sais pas ce qu’il nous attend plus tard et surtout je ne sais pas quoi faire pour qu’on ne soit pas en froid plus tard. Je sais que ce mariage à un but, mais il nous apportera quoi pour nous deux ? Je n’ai pas la patience d’attendre pour savoir. » La jeune fille baissa la tête vers le sol, elle n’avait jamais fait part de ses inquiétudes, même sa sœur n’en savait rien, car elle devait se montrer l’exemple et elle ne pouvait pas la guider si elle-même paraissait perdue.
Isalyne ne voulait pas affronter la situation qu'il lui faisait face, elle pouvait essayer d'apprendre à lui faire assez confiance pour pouvoir lui parler de sujets qui lui font peurs ou elle pouvait continuer sur cette voie et vivre sa vie avec lui sans être totalement honnête envers lui. Elle ne comptait plus les personnes qui avaient essayé de lui faire comprendre qu'elle pouvait avoir des sentiments envers Aiden, mais comment pouvait-elle les croire alors qu'elle le voyait avec d'autres filles. « Tu sais que le rêve de toutes les filles et d'abandonner sa pureté avec un homme qu'elles aiment... c'est pour ça que je ne comprendrais jamais ton point de vue. Etant donné que c'est un mariage arrangé et vu notre relation actuel, je me sentirais toujours obligé de le faire avec toi. Je ne sais pas si tu comprends ce que j'essaye de te dire. » Elle avait essayé de se faire comprendre en posant sa main sur la joue d'Aiden qui était visiblement gêné par la conversation. « Le problème est que je me sentirais sale si je le faisais avec un autre homme, car quoi qu'il arrive tu es là et je vais devoir passer ma vie avec toi alors je ne pourrais jamais le faire avec un homme sans m'en vouloir après. » Elle s'était bien gardée de lui dire que c'était exactement la même chose avec les relations amoureuses, car il est vrai que depuis quelque temps elle ne voulait plus avoir de relation amoureuse. Aiden se faisait de plus en plus présent dans l'esprit d'Isalyne sans qu'elle sache vraiment pourquoi, elle mettait ça sur le compte de la peur, mais au fond d'elle savait très bien que ce n'était pas ça.
Elle ressentit une nouvelle fois des frissons lorsqu'il lui saisit son poignet, cette fois la prise fût plus brutale, mais ce n'était pas désagréable. « Ne t'inquiète pas, c'est devenu une activité extra scolaire maintenant pour moi et de toute façon, mes amies trouveraient ça un peu bizarre si nous arrêtons nos disputes. » Elle rigola un peu lorsqu'elle vit le sourire taquin sur les lèvres d'Aiden. « J’espère simplement que tout ne reviendra pas comme avant lorsque la journée sera fini. » Lorsque les doigts du jeune garçon se mirent à caresser doucement le bras d'Isalyne et qu'ils se regardaient dans les yeux, la jeune fille de Gryffondor déposa un baisé sur la joue d'Aiden.
Aiden hocha la tête. « C’est normal qu’elle ait peur. On en a pas mené plus large, et j’ai toujours peur moi. Alors elle qui est si indépendante, se retrouver liée à quelqu’un … Et puis ce Black a l’air d’être un sacré con. » dit-il avec un sourire. Alors qu’il connaissait la quasi-totalité des Sang-Pur de Poudlard, il ne lui était jamais venu à l’esprit de le côtoyer. « Tu le connais bien ? » demanda-t-il alors, puisqu’Isalyne était à Gryffondor avec lui et qu’elle semble savoir qu’il n’aidait pas Merida à passer ce cap compliqué. Parler des problèmes de Merida permit à Aiden de changer de sujet, mais bien vite ils revinrent à eux. Il écouta Isalyne, acquiesçant de temps à autre : elle le comprenait bien plus qu’il la comprenait. « C’est exactement ça. Se détester c’est tellement facile … Mais plus le temps passe, et plus je me dis qu’en se détestant, ce sera encore plus compliqué que d’essayer de s’entendre : on ne sera d’accord sur rien, on fera tout pour s’éviter, nos familles regretteront d’avoir eu confiance en nous et … Ca rendra nos enfants malheureux. » Le jeune homme s’était promis que si il avait un jour des enfants avec la jolie blonde, il ferait tout pour que ces derniers soient heureux et ne lui en veuillent pas d’être nés dans cette famille. Aiden ne voulait pas qu’ils attendent impatiemment le moment où ils devraient aller à Poudlard pour être loin d’eux. Ce serait la pire chose qui pourrait arriver et il ne se le pardonnerait pas. Le vert et argent fut ravi qu’Isalyne lui parle de ses doutes et ses peurs. Il passa sa main sur ses cheveux d’or et sa joue avec un sourire, avant de l’enfoncer de nouveau dans sa poche. « Je serais tenté de dire que seul l’avenir nous le dira, mais … Je ne sais pas si ça nous apportera quelque chose. Tant qu’on fera tout pour se haïr, cela ne nous apportera rien, rien de bon. Mais si on apprend à se comprendre, cela ne peut être que bénéfique. On pourrait être … Complices ? Laisser l’autre faire ce qu’il veut sans s’en vouloir, le laisser réaliser ses rêves et atteindre ses buts. Comme il n’y a pas d’amour, l’absence, la distance … Ce ne sera rien n’est-ce pas ? » Tout ce qu’il disait, Aiden ne le pensait pas. Ou presque. Il était vraiment prêt à la laisser atteindre les objectifs qu’elle s’était fixé, mais concernant l’amour et l’absence … C’était une autre histoire. Il ne put s’empêcher d’ajouter : « Parfois, j’aimerais qu’il y ait plus. Beaucoup plus. J’aimerais avoir besoin de ta présence à mes côtés chaque seconde qui passe, j’aimerais savoir que ton cœur bat pour moi et que ce n’est pas par obligation, simplement que tu aies besoin de moi et d’avoir besoin de toi, et savoir que tu me désires et que mes yeux ne cherchent que toi. » Il rougit et détourna le visage. « Oublie ce que je viens de dire, d’accord ? »
La main d’Isalyne se posa sur sa joue et Aiden la caressa du bout des doigts, attentif à la moindre de ses paroles. Elle semblait bien moins gênée que lui d’aborder ce sujet, alors qu’il avait sans aucun doute beaucoup plus d’expérience qu’elle dans ce domaine. Elle se montrait honnête, et le jeune homme était extrêmement fier d’elle, étonné par la maturité dont elle faisait preuve. Il l’avait toujours méprisée en la traitant d’enfant, mais au fond n’était-il pas le plus immature des deux en se comportant ainsi ? En la voyant maintenant, il se dit qu’il avait eu tort. Que c’était lui le gamin depuis le début, et qu’il avait caché ses peurs, la tristesse de ne pas pouvoir mener sa vie comme il l’entendait, à travers des moqueries et des sarcasmes déplacés, uniquement pour trouver un coupable à la situation. Il fallait que quelqu’un paye, alors Isalyne paierait. Voilà le raisonnement qu’il avait mené. Et il s’en voulait. Son aveu lui arracha un sourire doux et tendresse et il déposa un baiser sur sa main, ravi. Aucun autre ne la toucherait. Il serait le seul. « Dire que ça ne me fait rien serait mentir. Savoir que je serai le seul à pouvoir poser la main sur la jolie Isalyne Eisenberg est un honneur. Malgré tout, rappelle-toi de ce que je t’ai dit. Si ça arrive … Fais au moins en sorte que je ne sois pas au courant, sinon ton cher et tendre finira accroché aux aiguilles de l’horloge, au sommet de la tour de Poudlard. Tu n’auras pas à te sentir sale Isalyne, de nous deux tu seras toujours la plus pure, quoi qu’il arrive. Je ne me suis jamais rendu compte à quel point tu étais quelqu’un de bien et de bon, je n’ai jamais voulu le voir. » Imaginer ça le fit rire un instant, tant ce serait comique. Il alla même jusqu’à espérer un instant que ça arrive, rien que pour le plaisir de pouvoir accrocher quelqu’un là-haut. Même si Aiden rêvait de devenir Auror et qu’il lui fallait une excellente réputation, il n’était pas du genre à respecter les lois de Poudlard à la règle, bien au contraire. Chaque occasion de faire bouger les choses était bonne à prendre, et celle-ci serait parfaite avant de quitter définitivement l’école. « Quant à moi … Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai fait ça … Mes amis me disent frustré parce que tu ne veux pas que je te touche, ces abrutis. Mais j’ai décidé de me calmer, parce que je te respecte de plus en plus et cette journée n’a fait que renforcer le fait que tu grandis, et que tu prends une place importante dans ma vie. Peut-être qu’un jour je n’aurai plus peur. »
La situation était irréaliste. Jamais Aiden n’aurait cru que cela puisse arriver un jour, jamais. Il se demanda un instant s’il rêvait et s’il allait se réveiller. C’était certainement un rêve, ça ne pouvait pas être vrai. Jamais Isalyne et lui n’avaient été aussi proches, jamais leur relation n’avait été si mature et apaisée. Il sourit quand elle déposa un baiser sur sa joue et hocha la tête. « Je crois que ce ne sera plus jamais comme avant. Qu’importe qu’on continue de se battre, de se provoquer … Maintenant je crois que je commence à te comprendre et savoir ce que tu veux, ce dont tu as peur … Je ne pourrai plus l’oublier. » Le serpentard allait changer. Pour elle. Il resterait le même en dehors de ça, mais pour Isalyne il serait un autre. Même si elle ne devait jamais l’aimer et le désirer, et même si il restait un simple ami pour elle, il ferait en sorte qu’au moins elle ne soit pas malheureuse. Aiden s’approcha lentement d’elle, leurs corps se touchant presque. Ses mains se posèrent sur sa taille et ses lèvres sur son front. Ce contact, oscillant entre la tendresse et la sensualité, lui arracha un frisson de surprise. Il n’avait pas l’habitude de ressentir ça, avec tant de violence. Finalement, peut-être que leurs parents ne s’étaient pas trompés en les fiançant. Si, ils s’étaient trompés, ils avaient détruit leurs vies. Mais peut-être que ce choix n’était pas le pire qu’ils aient pu faire. Souvent Aiden s’était demandé pourquoi les Eisenberg ne lui avaient pas offert Merida à la place d’Isalyne puisqu’il s’entendait bien avec elle, mais maintenant il comprenait que jamais Merida ne provoquerait de telles sensations en lui. La rouge et or le faisait passer de la colère à la haine, de la haine au désir, du désir à la tristesse, de la tristesse à la jalousie et à une joie extrême, à l’amusement … Par de simples gestes et paroles. Il resta ainsi quelques secondes et la relâcha, légèrement déçu de devoir le faire. Puis il reprit sa route en déclarant « Ca m’a fait du bien de pouvoir te parler. Vraiment, je veux dire. On va faire un tour chez Derviche et Bang ? » proposa-t-il en s’arrêtant devant la porte. Il aimait bien ce magasin qui renfermait des tonnes d’objets magiques, plus … magiques les uns que les autres. Aiden voulait voir s’il y avait du matériel pour le Quidditch. Il prenait soin du sien, mais les nombreux entraînements avaient raison de lui. En tant qu’attrapeur de son équipe, il se devait d’être irréprochable et de faire attention.
Aiden entra dans le magasin et inspecta la pièce en silence. Il s’approcha alors des étalages et jeta un coup d’œil à divers objets au hasard, souriant de temps à autre. Certains objets étaient d’une inutilité extrême, mais c’était amusant. Il prit dans sa main une sphère ronde qu’il regarda un instant. « Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-il à Isalyne, au moment où elle devenait rouge. « Rapeltout. » déclara un vieillard qui les scrutait avec ses lunettes rondes et ses cheveux blancs hirsutes. « Rapeltout ? » demanda Aiden. « Quand il devient rouge, cela signifie que vous avez oublié quelque chose d’important. » Il fronça les sourcils, se demandant bien ce qu’il avait pu oublier. Il la tendit à Isalyne en rigolant. « C’est très intelligent sur le principe, mais puisque cela ne nous dit pas ce qu’on a oublié c’est complètement stupide. » Il se dirigea alors vers le rayon des livres et en prit un au hasard. « Pourquoi le vif d’or a remplacé le vivet doré. Hmm … » il feuilleta quelques pages et le referma, avant de le ranger quand la jeune fille le rejoint. « C’est quoi ton plus grand rêve ? » demanda-t-il avec politesse, main posée sur l’étagère. Il voulait en profiter que tout se passait bien entre eux pour le lui demander. Même si leur relation ne serait plus jamais comme avant, peut-être qu’ils pouvaient de nouveau basculer dans la haine et le dénie, peut-être qu’au fond elle avait raison de craindre que tout redevienne comme avant. La vie était imprévisible, et ce moment qu’ils passaient tous les deux en était la preuve vivante.
Isalyne avait du mal à aborder ce sujet sensible, car en plus du fait que Max soit fiancé avec Merida, elle était sortie avec lui quelque temps. Elle ne voulait pas parler de ses anciennes relations amoureuses, celle-là encore plus. Cependant, elle ne voulait pas mentir à Aiden, c'est exactement le genre de choses qu'il sera tôt ou tard. « Disons que lui et moi... sommes sortis ensemble. Je n'aime pas trop et je préfère oublier cette histoire, surtout par respect pour Merida. » Elle était gênée par la conversation, elle n'avait pas l'habitude de parler de ce genre de choses avec les personnes en général, sauf à sa petite soeur. Elle glissa ses mains dans ses poches pour cacher sa nervosité, elle pouvait parler de n'importe quel sujet sans être gêné, mais pas de ses anciennes relations. Elle fut heureuse lorsque la conversation ne se concentra plus sur ce sujet. « Je n'imagine même pas que mes enfants soient malheureux un jour à cause de moi... enfin de nous. Sans vouloir te vexer, j'avais déjà du mal à t'imaginer comme le père de mes enfants alors pour moi, parler de ça avec toi c'est assez étrange si je puis dire. » Non pas que se fait la dérange, elle n'avait jamais imaginé a quoi pourrait ressembler sa vie de famille avec lui. Le futur est difficile à deviner, surtout lorsqu'on entretient une relation aussi étrange avec son futur époux. Isalyne continua quelques secondes après : « En fait, je t'imagine plutôt bien en papa gâteaux, un homme qui s'occupe de ses enfants est quelque chose de merveilleux. J'ai beau avoir eu toujours ce que je voulais, j'aurais aimé que mon père me fasse des câlins quand j'étais plus jeune. » Isalyne aimait beaucoup ses parents et elle les respectait surtout, car ils avaient toujours fait en sorte qu'elle soit heureuse mais, il y a toujours eu un manque du côté affectif. Elle serait vraiment heureuse si Aiden pouvait être la pour ses enfants, elle ne voulait pas qu'ils soient comme elle et Merida lorsqu'elles étaient plus jeunes. Elle se sentit bien lorsque Aiden passa une main dans ses cheveux et sur sa joue, elle ferma les yeux un moment et espère que ce sentiment resterait intacte quoi qu'il arrive. « Si je sais une chose, c'est que les choses peuvent changer, même radicalement. On peut passer de la gentillesse à la méchanceté, de la tristesse à la joie alors pourquoi ça ne serait pas possible pour nous deux d'évoluer. » Elle avait dit cela en espérant que ça arrive. Peut-être que ses parents ne s'étaient pas trompés, Aiden était peut-être l'homme qu'il lui fallait, il pouvait être la personne avec qui elle pourrait être heureuse. « Je ne veux pas la même chose que ma soeur, je souhaite avoir une vie paisible, un bon travail au ministère et une famille heureuse. Il n'y a donc pas de distance ou d'absence enfin du moins... de mon côté. » Elle avait écouté les mots d'Aiden avec beaucoup d'intention et son coeur se sera lorsqu'il eut terminé. Elle ne pouvait pas faire en sorte d'oublier ce qu'il venait de dire, c'était bien trop important à ses yeux. Isalyne passa ses doigts sur les joues d'Aiden, elle voulait se montrer tendre avec lui. Elle passe ses bras autour du coup d'Aiden pour l'enlacer et lui murmura à l'oreille : « Je ne veux pas oublier. Je ne vais surement pas te dire que c'est le cas, car tu viens de me définir ce qu'est l'amour à tes yeux et selon moi, pour être amoureux, il faut du temps.Je peux juste te certifier que tu es le seul homme que je désire. » Isalyne réalisa quelques secondes après ce qu'elle venait de dire et son visage devint rouge à une vitesse impressionnante. Elle avait été franche et directe avec lui, une chose qu'il lui ressemble pas réellement. « Je suis désolé, c'était un peu déplacé... » Elle respira l'air pour essayer de ralentir les battements de son coeur. Elle se sentie faible face à lui, car elle ne savait pas trop comment il allait réagir face à ses mots.
Isalyne rigola lorsque Aiden lui parla de la sentence qu'il réservait si un homme osait la toucher. Elle trouva son comportement assez mignon même si elle espérait que sa jalousie ne soit pas trop excessive. « Je vais te mentir, je t'ai détesté lorsque je te voyais avec des filles. Au début, je pensais que c'était parce que tu t'accordais quelque chose dont j'étais moi-même interdit, mais c'est surtout de la jalousie et de la gêne, car tout le monde sait pour nous deux. » Isalyne pouvait se montrer très jalouse, un trait que ses amies ont souvent remarqués durant les quatre petites années qu'elles avaient passés à Poudlard. Elle n'avait jamais pensé qu'elle pourrait avoir avec Aiden une relation tellement plus simple même si elle adorait l'embêter un peu, elle se rendait compte que l'homme qu'elle découvrait était le genre de personne qu'elle appréciait. « Je voudrais te dire que tu n'auras plus peur plus tard, mais je ne peux pas savoir. J'aime vraiment l'homme que je découvre aujourd'hui et tu es avec une des seules personnes qui verra qui je suis réellement donc même si les choses ne seront pas simples, tu resteras une personne importante pour moi. La seule chose que je voudrais est que les personnes qui nous entourent arrêtent de se mêler de nos affaires. Si j'avais écouté les conseils de mes amies, tu ne serais pas là avec moi aujourd'hui. Le respect est selon moi, une chose qui va dans les deux sens, si tu me respectes, je le ferais aussi alors. » Isalyne s'arrêta quelques secondes lorsqu'elle vit que ses amies l'observaient. Elle allait avoir le droit à des explications lorsqu'elles rentreraient à Poudlard.
« C'est surtout le fait de changer lorsque nous sommes avec nos amis. Nous sommes seuls là, pour moi c'est plus facile, mais je ne serais vraiment pas comment réagir si tu redevenais comme avant une fois que ne serons accompagnés. Je ne voudrais pas regretter cette journée. » Elle voulait qu'il sache de quoi elle avait peur, c'était réellement important pour elle. La communication est selon elle, un élément important dans les relations humaines. Comment pouvons-nous avancer si nous ne parlons pas. Elle se sentit apaisé lorsque les lèvres du jeune Serpentard se posèrent sur son front. Elle aimait beaucoup sa présence, un fait qui venait qu'aujourd'hui. Elle glissa ses mains derrières le dos du jeune homme pour montrer que se contacte lui était agréable. Elle voulait croire qu'un jour elle serait éperdument amoureuse de lui, une chose qui n'est pas impossible étant donné que les choses changent. Elle aurait du mal à faire face à ses sentiments, mais elle sait qu'un jour, si c'est le cas, elle serait alors une femme comblée. « Moi aussi, ça me fait du bien. Oui je veux bien, je n'ai pas l'habitude d'aller dans cette boutique. » Elle fût frappée par la quantité d'objet que renfermait cette boutique et elle retourna à la réalité lorsqu Aiden lui posa une question. Le vieil homme l'avait devancé de peu, mais elle rajouta : « Tu as oublié quoi ? » Elle adorait vraiment tous ces objets étranges, ça lui rappelait son enfance avec Merida. Elle suivi Aiden vers les livres et regarda la couverture du bouquin qu'il tenait dans les mains. « Tu adores vraiment le Quidditch hein ? Je trouve ça intéressant, mais j'ai vraiment trop peur de monter sur un balai pour essayer. » Elle fût ensuite surprise de la question d'Aiden. Une question qui ne la perturba pas pour autant. « A part une vie paisible comme je te l'ai dit, mon rêve est de rentrée dans le Département de contrôle et de régulation des créatures magiques. Je suis passionnée par cet univers et toi ? »
Son aveu eut l’effet d’une bombe dans son cœur. Tu es le seul homme que je désire. Ces mots, Aiden n’aurait jamais cru les entendre. Isalyne elle-même parut gênée et trouva ça déplacé : pas lui. Quand c’était d’autres filles qui lui disaient ça, ça ne lui faisait rien. Ou alors, son égo déjà démesuré gonflait encore. Or là, c’était un tout autre sentiment qui naissait en lui. Il secoua la tête doucement sourit tendrement. « Ce n’est pas déplacé, c’est beau. » répondit-il simplement. « C’est tellement différent quand ça vient de toi ! Tout est différent avec toi, c’est amusant. Enfin non, amusant n’est pas le mot … Déroutant, serait plus juste. » Pour la première fois depuis longtemps, Aiden se sentit important pour quelqu’un. A vrai dire, toute sa vie était basée sur une hypocrisie parfaite et il le savait. Même ses parents ne l’avaient pas désiré, il était né simplement pour assurer la lignée des Buckley au Sang-Pur. A part peut-être Briséis, sa meilleure amie, le jeune homme était incapable de citer une seule personne qui tienne à lui au point d’affronter n’importe qui. Il se souvenait parfaitement du jour où la petite Poufsouffle s’était plantée à ses côtés et l’avait protégé en dépit de toutes les atrocités qu’il lui avait dites et faites, et comment elle n’avait cessé de le protéger et l’aimer depuis. Ça, c’était quelqu’un qui tenait à lui. Et peut-être qu’un jour Isalyne tiendrait autant à lui. Peut-être pas. Mais ce qu’elle venait de dire lui donnait l’espoir et lui permettait de moins appréhender l’avenir. Nouveau coup au cœur quand elle lui avoua être jalouse, et la raison de sa jalousie. Maintenant qu’il y pensait, il se rendait compte à quel point il avait été horrible et tyrannique avec elle. « Je ne me suis pas rendu compte Isalyne, j’ai été un parfait abruti. Pour moi c’était clair : tu m’appartenais, mais moi j’étais libre. Je t’ai traitée comme un objet, comme une poupée … » L’émotion lui noua la gorge et il se tut. La culpabilité lui rongeait le cœur, l’esprit. Comment avait-il pu être aussi aveugle, aussi maladroit, aussi nul ? Et surtout, comment arrivait-il à se comporter ainsi, à présent ? Cela relevait du miracle. Tout lui sautait aux yeux, il se prenait tout en pleine figure d’un seul coup. Cela faisait trop, trop d’un coup. Aiden se sentait épuisé, autant physiquement que mentalement. Mais il avait peur de se réveiller d’un rêve, et que tout cela n’ait jamais existé.
Le jeune homme était parfaitement d’accord avec sa fiancée : les autres se mêlaient de ce qui ne les regardait pas. Il hocha la tête et réfléchit un instant. « Ils ne savent pas de quoi ils parlent, ils ne peuvent pas comprendre. Ils ne sont pas de Sang-Pur. » Sa réflexion n’était pas raciste comme on aurait pu le croire, mais il continua pour que le doute ne plane pas : « Tes amies, et les … miens, ont une vie facile. Alors que nous, nous ne naissons et ne vivons que pour assurer une descendance à nos familles. C’est la raison même de notre existence sur cette planète. Nous ne sommes que des objets que nos parents mettent en avant pour pouvoir se vanter auprès des autres. Nos lendemains sont tous les mêmes, notre vie est tracée au moment même où nous ouvrons les yeux. Tout ce que nous voulons c’est être libres, et on nous attache. On nous fiance à une personne qu’on ne connait pas, on se révolte, on pleure, on souffre. On pense notre vie terminée, nos rêves abandonnés. Ca, ils ne peuvent pas le comprendre, alors ça les fait parler. » Aiden serra les dents et reprit son souffle après une telle tirade. Il venait de résumer tout haut ce que chacun pensait tout bas. On disait les Sang-Pur supérieurs et ayant tout ce qu’ils voulaient, mais « tout ce qu’ils voulaient » était une maigre consolation en comparaison avec ce qu’ils vivaient. Il suivit le regard d’Isalyne qui se posa sur ses amies, plus loin. Aiden fronça les sourcils et les observa tandis qu’elles s’éloignaient en direction de Poudlard. « Tu vas avoir des problèmes ? » s’enquit-il, légèrement inquiet, mais également quelque peu amusé. Il aurait donné n’importe quoi pour les voir se disputer toutes ensemble : les crêpages de chignon féminins étaient son divertissement préféré. A Serpentard, c’était monnaie courante : la rivalité était maître mot dans sa maison. Les filles faisaient semblant d’être amies et se marchaient dessus, s’écrasaient, s’humiliaient. Et Aiden aurait parié qu’Isalyne les détruirait en quelques secondes, avec son courage, sa force de caractère et sa façon de redonner de l’énergie à n’importe qui. Elle était loin d’être un défaut ambulant, comme il l’avait toujours pensé. Elle était magnifique.
Cependant, Aiden se raidit un peu quand Isalyne dit qu’en compagnie de leurs amis, ils redeviendraient comme avant. Sans aucun doute, Aiden repartirait à la case départ. Légèrement gêné, il détourna le regard et soupira. Son sourire avait disparu, ou semblait crispé. « Je … Je ne peux pas changer devant mes amis. » Il se haïssait de devoir dire ça, d’autant plus si sa fiancée venait à regretter la conversation qu’ils avaient eu. « Je fais aussi ça pour te protéger … Certaines filles de Serpentard sont des vraies garces, elles ne supportent pas quand je pose le regard sur une fille et encore moins sur toi. Alors imagine que je me montre gentil devant elles … Elles vont t’arracher les yeux. Si elles s’en prennent à toi, je ne me le pardonnerai jamais. » Isalyne aurait beau dire qu’elle les affronterait, leur tiendrait tête … Que pouvait-elle faire face à un groupe de vertes et argent de vingt ans ? Absolument rien. Elles l’humilieraient, la feraient souffrir. L’idée même qu’elles puissent utiliser le sortilège de doloris comme certaines avaient coutume de le faire « pour rire » sur Isalyne lui fit tourner la tête et il pâlit. « Si j’avais été à Gryffondor, ça aurait été tellement plus simple. Ou toi à Serpentard. Et si on ne s’était pas détesté depuis le début … » il repensa alors à la réponse d’Isalyne … Sortie avec Maxwell Black ? Glauque. Vraiment glauque. Il aurait volontiers fait quelques remarques à ce sujet, mais comme c’était passé depuis un moment, il s’abstint de tout commentaire. « Je ne sais pas ce que j’ai oublié. » dit-il en riant, devant l’objet sphérique. Il tâta ses poches et l’évidence lui sauta aux yeux : « Ma baguette ! Elle est où ? » Aiden ne savait même pas si il l’avait prise avec lui pendant l’interview avec Alisson, précédemment. Il s’en inquièterait plus tard, ce n’était pas le moment de tout gâcher. Cependant ça l’angoissa au point qu’il en ferait des cauchemars, la nuit suivante. Sa question le fit sourire et il hocha la tête. « J’adore ça. » Le jeune homme essaya d’imaginer Isalyne crispée sur un balais et éclata de rire. « Tu voudras que je t’apprenne ? Tous les deux, sans public, ça devrait aller. » Si en public ils ne pouvaient se permettre de s’afficher rayonnants, peut-être qu’ils pourraient partager certaines choses, comme ça. « Je pars bientôt de Poudlard, pour devenir complices, c’est maintenant ou jamais … » conclue-t-il avec un sourire plus triste.
Aiden resta attentif quand Isalyne lui raconta ce qu’elle voulait faire plus tard. Il passa encore sa main sur sa joue et répondit : « Je suis certain que tu y arriveras. Moi mon rêve, c’était de devenir attrapeur dans l’équipe de Quidditch d’Angleterre. Ou alors éleveur de dragons. Mais mon père veut que je devienne Auror comme lui, alors je travaille comme un dingue pour devenir Auror. A part ça, j’aimerais faire le tour du monde. Il y a tellement de choses que je veux voir ! Et pas seulement du côté des sorciers, les moldus ont fait des choses incroyables aussi. » Aiden passa son bras sous celui d’Isalyne et avança un peu dans la boutique, observant avec attention certains objets. « Pour la vie paisible … Cet été, je dois acheter la maison dans laquelle on vivra. Enfin, dans laquelle je vivrai dès cet été, en attendant que tu me rejoignes. Ce serait bien que tu sois avec moi. Je te préviens, je ne veux pas un vieux manoir hanté et sombre avec des cachots remplis de cadavres. Je veux une maison gigantesque et lumineuse, au milieu d’un champ si possible. Comme ça, les gosses pourront sortir sans crainte. » C’était amusant de parler de ça, et Aiden lâcha un petit rire amusé. Il sortit une longue vue et l’utilisa sur Isalyne, avant de froncer les sourcils et l’enlever de devant son œil. Il la reposa, intrigué. Cette dernière révélait visiblement les zones de chaleur corporelle par des couleurs plus ou moins chaudes. Il s’intéressa alors à des galions, ou des faux, qui servaient à envoyer des messages secrets. Son sourire s’élargit et il en tendit un à Isalyne. « Je pourrais nous acheter ça, qu’est-ce que t’en penses ? » Mais il n’eut pas le temps d’aller payer qu’on entrait précipitamment dans le magasin et qu’on l’interpellait. « Hé, Buckley ! » Aiden se tourna et fronça les sourcils. Une fille qui devait à peu près avoir son âge courut dans sa direction, essouflée. Elle portait la cravate des Poufsouffle. « Briséis est … » Aiden lui fit signe de se taire et se tourna vers Isalyne. Pouvait-il la laisser là, la planter ? Mais pouvait-il laisser tomber sa meilleure amie ? « Voilà ce que j’avais oublié … » murmura-t-il. Il tendit le galion envoyeur de message à Isalyne, paya et recula légèrement. « Je suis désolé. » souffla-t-il, sincère. Et il suivit la fille hors du magasin, le cœur lourd. La seule chose qu’il voulait, c’était être à nouveau avec Isalyne.