Un coup de pied sec. La vieille porte grinçante du bar miteux vient se fracasser avec force contre le mur. Les murs sales et poussiéreux encombrés de mille bibelots les plus étranges les uns que les autres en ont tremblé je le jure. Sans un regard en arrière je lâche les armes, tourne le dors à l'être qui devait sans doutes le plus conter pour moi et quitte le bar pour me plonge dans les ténèbres environnantes. La noirceur et le froid ont lentement prit possession du ciel, grignotant petit à petit les derniers rayons du soleil de décembre, enveloppant ainsi le petit hameau de Pré Au Lard d'un aura presque mystique. Électrifiée par la rage et la haine, j'avance de quelques pas chancelante avant de reprendre mes esprits. L'air frais apaise le feu de mes joues et de mes entrailles, mon cœur lui ne cesse de taper avec rage et colère dans ma cage thoracique. L'air froid est bénéfique mais chaque inspiration me brûle le nez, la bouche la gorge. Je suffoque, l'impression de respirer des cendres, de la fumée à pleine gorge me donne la nausée. Alors que mes jambes se mettent d'elle-même en mouvement mes yeux se lèvent vers le ciel qui se couvre de nuages noirs charbons étouffant la lueur des étoiles sur leur passage. Ce soir, le monde ne semble n'être que noirceur et ténèbres. Un petit rire nerveux s'échappe de mes lèvres alors que mes mains se plongent dans mes poches, j'accélère le pas guidée par mes jambes me perdant ainsi dans les rues de Pré Au Lard. Il m'est impossible de retourner à Poudlard dans mon état actuel. Rancoeur, haine, dégout et colère s'opposent dans mon esprit et mon coeur dans un combat acharné face à la tristesse et la culpabilité. Je sais pourtant que mon choix et fait et qu'il n'y a pour moi aucun retour en arrière possible. Ceux qui croient au destin s'amuseraient sans doute à dire qu'à l'instant où mon cri déchirant raisonna à l'oreille de mes parents je fus conduite à leur tourner le dos un jour. J'avais attendu ce moment depuis des années, être libre, ne plus faire partie de la digne et prestigieuse famille des Dolohov et je n'avais pourtant jamais imaginé ne serait-ce qu'un seul instant ce qu'il en aurait été de mon jumeau et moi. J'avais maintenant ma réponse. Malgré mes efforts et nombreuses tentatives, Samaël était devenu l'un des leurs. Un monstre, un digne héritier, un ennemi. C'était sans doutes la chose la plus douloureuse qu'il m'avait été donné de vivre, savoir que Samaël et moi me serons plus jamais dans le même camp mais voués à se détester. La douleur passée, frigorifiée, marchant sans but dans la nuit sombre, alimentée par la rage et la déception il me semble pourtant possible de haïr mon jumeau comme je haïs mes parents depuis tant d'années. Samaël avait fait ses choix j'avais fait les miens et c'est comme ça que ce foutu destin avait choisi de nous séparer, de nous opposer.
Une inspiration, une expiration. Doucement mes foulées se font plus lentes, mon rythme cardiaque s'apaise bercé par les affreux sont produit par le vieux violoniste que j'avais croisée à mon arrivée à Pré Au Lard. Un soupire s'échappe de mes lèvres. Je n'ose demander l'heure au sorcier qui me regarde de peur de lui aboyer injustement dessus mais je sais par le regard sévère qu'il me lance que le repas a déjà été servi à Poudlard, que comme à mon habitude je suis en retard et qu'il faut que je rentre si je ne veux pas m'attirer plus d'ennuis. Malgré l'irrésistible envie de transplaner pour fuir le chaos qu'est devenu ma vie, je continue d'avancer m'éloignant toujours plus du petit vieux au violon et des lumières rassurantes qui perçaient par les fenêtres des maisonnettes de Pré Au Lard.
Il me suffit de quelques foulées pour atteindre la limite du village. Je ne continue pourtant pas mon chemin une fois arrêtée à la dernière maison du hameau. Hésitante je ne peux continuer à marcher sans que l'irrésistible envie de m'enfuir resurgisse en moi. Mon regard glisse entre Poudlard au loin, illuminé de mille feux et l'horizon lointain que je perçois au bout de la sombre ruelle où je me trouve. Cet horizon pourrait bien être ma liberté, un nouveau chapitre pour moi. Je sais pourtant que mon avenir serait bien incertain sans avoir terminé Poudlard, je sais que rester une minute de plus ici est une grossière erreur. En poussant un soupire, je continue donc mon chemin guidée par les milles et unes lumières de Poudlard lorsque mon regard se pose sur une silhouette noire me faisant face. Surprise je recule d'un pas et mon dos se heurte violemment contre une deuxième personne. « Qu'est-ce que.. » Mes sourcils se froncent, mon pou s'accélère. Je ne suis pas d'humeur à me faire embêter par trois villageois ivres. Lorsque je relève la tête et avance d'un pas, prête à continuer mon chemin, mes yeux se posent sur une troisième silhouette qui se découpe dans le noir. Mue par un instinct de survie vieux comme le monde, ma main s'agrippe à ma baguette enfouie dans la poche de ma robe de sorcière. Mes doigts s'y accrochent d'une telle force que mes jointures en deviennent blanches. « Dégagez, je n'suis pas d'humeur à me faire emmerder par trois ivrognes. » Ma voix furieuse et froide se perd dans la pénombre.
« C'est la cousine d'Antonin. » Noah fit glisser son regard jusqu'à une silhouette féminine située non loin de là. C'était une jolie jeune femme, assez jeune, probablement encore élève à Poudlard. Elle fronçait légèrement le nez, dans une grimace peu élégante mais charmante et innocente. Visiblement, elle n'avait pas du tout conscience que trois hommes la fixait. Noah ne voyait rien dans ses traits qui pourrait lui rappeler le visage d'Antonin Dolohov mais il croyait ce qu'on lui disait. Même si il se renseignait de plus en plus sur les familles de sang pur, certains de leur rejetons étaient encore inconnus à ses yeux. « A ce qu'il parait c'est une traitre à son sang. Elle ne le sait pas encore, mais un jour je lui règlerai son compte. Les gens comme elle nous font honte, il faut lui donner une bonne leçon. »
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Noah termina son verre d'une seule traite, pressé de rentrer chez lui. Ses journées étaient véritablement épuisantes en ce moment, et d'un ennui mortel. L'hiver apportait tout un tas de virus magiques, qui se soignaient facilement mais dont il devait s'occuper. Cela lui prenait du temps et ne l'intéressait pas vraiment. Il y avait des cas nettement plus intéressants à Sainte Mangouste mais comme il était encore considéré comme un jeune médicomage, il ne pouvait pas encore choisir à quel secteur il était affecté. Alors qu'il allait se lever pour partir, son acolyte lui resservit un verre. « Un dernier avant de partir. » lui lança t-il avec un clin d’œil. Noah attrapa donc de nouveau son verre mais ne participa pas à la conversation, l'écoutant seulement d'une oreille distraite. Il avait prit l'habitude depuis quelques semaines de venir trainer à la tête de sanglier avec deux autres Mangemorts. Il ne les appréciait pas particulièrement, mais la liste de ses relations sociales étant relativement limitée il ne se montrait pas trop exigeant. L'avantage, c'est qu'avec eux il n'avait pas besoin de faire semblant. Ils savaient déjà tout de lui.
Le premier dernier verre fut suivit d'un deuxième, puis d'un troisième. Noah sentait son visage le chauffer de plus en plus, et il savait que l'alcool n'allait pas tarder à lui monter à la tête si il n'arrêtait pas tout de suite. Il avait été plus alcoolisé durant cette année que pendant toute sa vie auparavant. Le fait d'être Mangemort en plus de son travail de médicomage le stressait plus qu'il ne le pensait et il avait besoin de se défouler d'une manière. Pratiquer un sport, séduire les filles ou se découvrir une passion pour les cartes de chocogrenouilles : très peu pour lui. Ses meilleurs amis étaient plutôt le Wisky Pur-Feu et la Vodka Etrangleuse. Des alcools forts pour un homme fort, c'était ainsi qu'il voyait les choses. Il n'était pas alcoolique, il se découvrait plutôt une sorte de seconde jeunesse où l'excès avait toute sa place.
« Venez ! » L'ordre surprit Noah mais il n'eut pas le temps de s'en offusquer. Dans son métier, et dans son activité secrète de Mangemort, il avait apprit à réagir vite et sans réellement réfléchir lorsque la situation le demandait. Il empoigna donc sa baguette et sa cape avant de sortir du pub comme ses deux camarades venaient de le faire. L'alcool remonta instantanément à sa gorge, dans la précipitation du mouvement mais il reprit vite contenance. Les autres avançaient à pas discrets, mais pressés. Noah remarqua alors la silhouette qui marchait devant eux, sans les remarquer. Une silhouette qu'il avait déjà vu avant. La Dolohov qui faisait tellement honte à sa famille. Noah n'était pas tellement en mesure de réfléchir et suivit ses complices.
Après plusieurs minutes, ils arrivèrent enfin dans une large rue isolée. Le leader du petit groupe fit signe à Noah de rester en retrait tandis que lui même et l'autre Mangemort s'éloignaient. Il la doublèrent discrètement. L'un d'eux se posta finalement devant elle, alors que Noah se rapprochait doucement. Elle s'arrêta en voyant le premier Mangemort s'avancer vers elle, après qu'il l'ait doublée par la droite sans même qu'elle s'en rende compte. Sans doute était-elle trop perdue dans ses pensées. Elle recula de quelques pas et entra finalement en collision avec le torse de Noah. « Qu'est-ce que.. » Elle s’avança, essayant d'analyser la situation. Noah avait déjà perdu tout contrôle. Il savait ce qui allait se passer, et il n'allait rien faire pour l'en empêcher. Il ne pouvait rien y faire, il n'était pas en état et il ne pouvait pas prendre le risque de s'en prendre à ses alliés. Pire, il savait qu'il allait y participer. Et pire encore, il savait qu'il allait aimer ça. Un sourire mauvais se dessina sur son visage. La face cachée et sombre de Noah Carlyle commençait à se révéler.
Il vit la jeune femme plonger la main dans sa poche, sans doute pour y attraper sa baguette. « Dégagez, je n'suis pas d'humeur à me faire emmerder par trois ivrognes. » Son ton était furieux et mordant. Il avait bien comprit qu'elle n'était pas du genre à se laisser faire sans rien dire, arrogante Gryffondor qu'elle était. Il s'avança d'un pas et l'entoura de ses bras fermes avant même qu'elle n'ait eu le temps de réagir. « Ne sois pas si farouche... Je me ferais un plaisir de te décoincer si tu le souhaites. » lui murmura t-il d'un ton froid. Il n'en pensait rien, il essayait juste de lui faire peur. La sensation de pouvoir qu'il ressentait en cet instant était exceptionnel. La Dolohov était à sa merci. Il la repoussa finalement en avant sans ménagement, essayant de mettre du clair dans ses pensées. L'alcool avait atteint son cerveau, comme cela était prévisible. Il se sentait dans un état second léger, presque comme si il était dans un rêve. Et dans un rêve tout est permis.
Noah attrapa sa baguette et la sortit, la pointant sur la jeune femme. Il n'allait pas lui lancer un sort le premier, mais il savait que cela viendrait. Ses compagnons y rêvaient depuis un moment. Les traitres à leur sang étaient les ennemis à abattre, pires encore que les nés moldus. Les Mangemorts n'avaient pas encore totalement eu le plaisir de se défouler, en tout cas Noah n'en n'avait jamais fait l'expérience, et cela promettait d'être grandiose. Les sorts de magie noire qu'il avait apprit allaient enfin être utiles ! « Défends-toi un peu, qu'on rigole. » Tout cela n'était qu'un jeu pour eux. Et Alix Dolohov allait en être la victime.
C'est à pas lents que les deux silhouettes qui me font face s'avancent lentement dans la pénombre glissant vers moi comme deux fauves féroces, affamés. Mon pou s'accélère, ma respiration se bloque dans ma poitrine. Ma main est si étroitement agrippée à ma baguette magique qu'elle est maintenant parcourue de fourmillement douloureux. Les deux hommes -dont je peux maintenant discerner les visages faiblement éclairés par une source lointaine de lumière- se rapproche toujours dangereusement lorsque deux bras forts se referment autour de moi me piégeant ainsi dans leurs étaux. Une voix doucereuse mêlée à une haleine d'alcool vient chatouiller mon oreille. « Ne sois pas si farouche... Je me ferais un plaisir de te décoincer si tu le souhaites. » Mon sang ne fait qu'un tour. Je me déchaîne comme une lionne entre les bras de l'inconnu en essayant tant bien que mal de planter mon coude dans ses côtes sans grand résultat. Ses bras sont bien plus forts que les miens, je suis prise au piège. Sans doute lassé de mes ruades, l'homme fini pourtant par me libérer en me poussant violemment, un faible cri m'échappe alors que mes yeux se plongent dans les siens. Le flot d'insultes que je m'apprêtais à lui hurler au visage se bloque dans ma gorge lorsque je vois sa baguette magique pointée sur moi. Je hoquette de surprise, recule d'un pas, mon cœur battant à mille à l'heure. J'avais beau avoir un nombre incalculable de défis à mon actif, jamais je n'avais songé une seule seconde me retrouver dans une telle situation, jamais je n'avais pensé que la peur pouvait me tordre le ventre à ce point, que l'adrénaline ne pouvait faire trembler mon corps comme il tremble à l'instant précis. « Défends-toi un peu, qu'on rigole. » C'est le rire gras et le sourire narquois de l'homme à ma gauche qui me sort de ma torpeur. Peur, haine et adrénaline me font me mouvoir malgré la menace que représentent les trois baguettes pointées sur moi. « Vous n'êtes peut-être pas des ivrognes mais une chose est sûre, vous êtes des lâches. Trois contre un, en pleine nuit, je vous effraie à ce point ? » Je me force à rire essayant d'ignorer la boule qui se forme dans mon estomac. Doucement, je recule encore d'un pas. Les mots et les gestes s'enchaînent sans que je n'y réfléchisse une seconde. Un rapide coup d’œil sur ma gauche et sur ma droite me permet de voir que les individus se rapprochent toujours essayant sans doutes de m'emprisonner dans un triangle parfait pour pouvoir mieux m'achever. Je déglutis. Mon cerveau me hurle de partir en courant, mon cœur lui, ne souhaite qu'une chose, mettre à terre ces trois hommes, repousser la peur et faire disparaitre le sourire amusé qui pend à leurs lèvres. Sans réfléchir, je sors ma baguette que je pointe sur l'homme à ma gauche. « Tu veux rire ? On va rire. STUPEFIX ! » Mon sortilège le rate de très peu provoquant une hilarité soudaine chez l'homme qui éclate d'un rire tonitruant. La haine bouillonne un peu plus en moi. « STUPEFIX. » Rapidement, trop rapidement pour lui, le deuxième sort hurlé avec hargne le frappe de plein fouet sans qu'il ne puisse l'éviter, l'homme se retrouve expulsé à dix bons mètres. Ce n'est que lorsque son corps inerte se fracasse avec force contre le sol dur et froid que je prends conscience du geste que je viens de commettre. Courir, fuir, hurler, implorer de l'aide, projeter des étincelles rouges flamboyantes dans le ciel noir corbeau en priant pour que quelqu'un les aperçoivent et vienne m'aider ne servira à rien désormais. Ma baguette sera ma seule alliée dans le duel déloyale qui s'est engagé au moment où mon sort toucha le torse de l'homme au rire gras. Mon cœur frappe violemment dans ma cage thoracique me poussant à suivre mon instinct de survie, à partir le plus vite possible. Mes deux pieds restent pourtant coulés aux sols.
« Petite garce ! » L'injure, crachée avec véhémence est suivie d'un sort qui frôle ma joue soufflant ainsi au passage les quelques mèches de cheveux qui encadrent mon visage. A nouveau guidée par mon instinct, ma baguette fend l'air en déployant un bouclier protecteur autour de moi pour contrer le deuxième sortilège. L'adrénaline contrôle mon corps qui, bandé comme un arc se tient prêt à affronter les trois hommes. Ma mâchoire se serre, mes sourcils se froncent, je sais pertinemment qu'il me sera impossible de contrer indéfiniment les attaques de trois sorciers expérimentés. Ma main, agrippé avec force autour de ma baguette magique semble s'y être soudée. Je prends une dernière grande inspiration me donnant ainsi le courage nécessaire pour me lancer dans ce duel.
Un, deux, trois sorts me manquent de peu. Mon cœur rate un battement à chaque parole prononcée par les hommes, à chaque jet de lumière produit par leur baguette. Le combat ne dure que depuis quelques secondes mais mon souffle se fait déjà cours, l'air froid me brûler la gorge, mord la moindre parcelle de ma peau. La désagréable sensation que les loups qui se tiennent en face de moi, baguette dégainées s'amusent de la situation ne me quitte plus. Une meute en chasse voilà ce qu'ils sont. Une meute de loups affamés, qui attendent patiemment les crocs dehors que leur proie s'épuise et tombe dans leurs filets. Une meute dont l'alpha a été blessé par la pauvre biche que je suis. Lentement, doucement dans cet univers sombre et froid le piège se referme sur moi malgré tous mes efforts pour ne pas faiblir. Malgré la haine, la colère qui m'habite le froid et les ténèbres s'emparent de mon corps lorsque ma baguette se retrouve projetée à quelques mètres de moi sous les grognements féroces des canidés qui me font face.
Il avança dans la rue d'un pas mesuré, baissant la tête pour éviter d'être reconnu. Les sorties à Pré Au Lard des élèves de Poudlard avait l'avantage de rendre tout mouvement très discret, mais Noah connaissait certains de ces élèves et il ne voulait pas être reconnu. Il devait contacter la serveuse des Trois Balais pour obtenir des informations mais leur échange devait passer inaperçu. Dans la foule, il bouscula malencontreusement une autre personne et s'excusa rapidement. Elle ne sembla même pas la remarquer. Il la reconnu pourtant : c'était la Dolohov dont ses compagnons lui avait parlé quelques minutes plus tôt. Il prit le temps d'une seconde pour détailler ses traits, pour se rappeler son visage mais elle ne sembla même pas remarquer l'observation dont elle faisait l'objet. Elle était peut être très différente des membres de sa famille, mais il avait l'impression qu'elle avait hérité de leur arrogance et dédain pour le reste du monde.
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Son visage, il le connaissait déjà, il avait déjà eut le loisir de l'observer à la dérobé. Les traits de la Dolohov - dont il ne connaissait même pas le prénom - étaient fins mais exprimaient une férocité de caractère étonnante. Si elle avait été dans leur camp, elle aurait fait une alliée exemplaire. Malheureusement, elle était une ennemie en puissance et ils devaient s'assurer qu'elle n'essaierait pas de les combattre. Qu'elle ne suive pas les idées de sa famille était une chose, mais il fallait aussi s'assurer qu'un jour elle ne chercherait pas à les combattre. Et quel meilleur moyen pour ça que de lui montrer que déjà tout rébellion était vaine ? Elle devait comprendre qu'ils contrôlaient déjà, qu'ils avaient le pouvoir. Comme les autres, elle devrait se soumettre. « Vous n'êtes peut-être pas des ivrognes mais une chose est sûre, vous êtes des lâches. Trois contre un, en pleine nuit, je vous effraie à ce point ? » Un sourire éclaira le vusage de Noah le temps d'une seconde. Cette fille ne manquait pas de cran, c'était certain. Mais ce faisant, elle ne rendait que les choses plus intéressantes pour eux et plus difficiles pour elle. La combattre et la battre ne serait que plus réjouissant compte tenu de la ferveur qu'elle mettait à se défendre. Il n'y avait aucune fierté à retirer d'un combat où l'adversaire se soumettait de lui. Mais on pouvait apprécier le pouvoir qu'on avait sur une personne qui cherchait à s'en soustraire. Instinctivement, les trois Mangemorts se rapprochèrent de leur proie, en vue de former un triangle parfait pour la prendre au piège. Mais il était déjà trop tard pour elle de toutes façons. Ce soir, il y aurait une élève absente au moment du coucher des dortoirs. La jeune fille sortit sa baguette et la pointa bravement sur l'un d'eux. Noah esquissa un sourire amusé. Sa bravoure était vaine et pourtant elle s'y accrochait. L'être humain était d'une complexité étonnante. Savoir que son heure était venue, mais ne pas parvenir à s'y résoudre. « Tu veux rire ? On va rire. STUPEFIX ! » Elle rata son sortilège, ce qui provoqua un rire chez sa cible. Elle ne pouvait rien contre eux et elle leur offrait le spectacle qu'ils attendaient tant. La sensation que Noah ressentait n'avait pas d'égal. Il le sentait enfin, ce pouvoir si longtemps convoité.
« STUPEFIX. » Le sort fusa de nouveau alors qu'aucun d'eux ne s'y attendait. Le rire s'interrompit et Noah vit l'un de ses camarades se retrouver expulsé à plusieurs mètres. La violence du sortilège de la petite sorcière était admirable. Noah ne prit pas la peine d'aller voir si l'autre Mangemort allait bien : une chute doublée de ce sortilège tuait rarement un sorcier de cet âge. Les sorciers avaient tendance à être plus robustes que les moldus. Si Noah resta calme, simplement amusé par cette petite hyène qui se défendait autant qu'elle pouvait, l'autre Mangemort se retrouva froissé, comme si il était vexé de découvrir que la petite fille était capable de se battre comme une grande. « Petite garce ! » Et il s'engagea dans un duel avec la jeune femme. Noah se contenta d'observer pendant plusieurs secondes, essayant d'analyser la technique de combat de la Dolohov. Il s'aperçut rapidement qu'elle n'en n'avait aucune, se contentant de se défendre du mieux qu'elle pouvait. Les choses seraient peut être finalement moins intéressantes que ce qu'il pensait.
« Endoloris ! » hurla finalement Noah en s'engageant dans le combat. Mais la petite Dolohov était plus rapide que son sortilège, elle se baissa avant qu'il ne l’atteigne et l'évita avec une agilité surprenante. Lorsqu'ils se sentaient pris au piège, les humains montraient des capacités qu'ils n'avaient pas d'ordinaire. Noah nota cette observation dans un coin de sa tête. Il n'avait jamais participé à un duel pareil, aussi violent, haineux, mais il pris rapidement ses marques. Elle se défendait bien, seule contre ses deux adversaires. Le troisième Mangemort était toujours au sol, inanimé dans un coin.
Après plusieurs minutes de combat acharné, l'autre Mangemort réussit à désarmer la jeune femme. Enfin, les choses intéressantes commençaient. Noah récupéra la baguette au sol, qu'il cala dans une poche de sa cape. Elle ne pourrait même pas tenter de la récupérer pour s'en sortir ainsi. Elle était totalement à leur merci. « C'était presque intéressant, tu te bats drôlement bien pour une petite fille. » La provoquer était jouissif, car il savait qu'elle ne pourrait rien dire ou faire pour le blesser ou le mettre en colère. Il contrôlait tout désormais, il pouvait faire d'elle absolument tout ce qu'il voulait et il n'allait pas s'en priver. Mais il aurait été trop dommage d'expédier cela trop rapidement si ils pouvaient en profiter. A Poudlard, il avait eu l'occasion d'apprendre de nombreux sorts intéressants dans les livres de la réserve mais il n'avait jamais eut l'occasion de les tester. C'était peut être finalement là l'occasion qu'il avait tellement attendu. Noah allait enfin voir ce quoi il était réellement capable et il adorait ça. Il menait la danse, il était le chef, rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Son cœur était gonflé d’orgueil et se plaisir, et toute pensée rationnelle avait désertée son cerveau. Il ne restait plus rien chez lui que cette envie de pouvoir, cette envie de la dominer à tout prix. « Caput Adustustanden. » lança t-il d'une voix sifflante. Il avait lu les effets de ce sortilège un jour, qu'il avait toujours eu envie d'essayer. Ce dernier était censé donner l'impression à la personne visée que toute sa tête était littéralement en feu, elle se sentait brûlée vive sans pour autant le ressentir. Cela avait été un sortilège très utilisé dans l'Antiquité, mais il avait été proscrit compte tenu de sa cruauté - on pouvait brûler vif éternellement quelqu'un - et était tombé dans l'oubli. Mais Noah se faisait un plaisir de le remettre au goût du jour. Ses pupilles se dilataient de plaisir, il pouvait presque sentir l'odeur de feu qui accompagnait les cris déchirants de la Dolohov. Ces mêmes cris qui rythmaient le battement de son cœur. Comme prévu, elle souffrait et il aimait la voir souffrir. Voir sa souffrance à elle lui procurait du plaisir à lui. Un plaisir sous une forme toute nouvelle, qu'il n'avait jamais resté auparavant et auquel il prenait déjà goût.
Il stoppa son sortilège au bout de deux longues minutes et la Dolohov cessa de hurler. Par pour longtemps cependant, car l'autre Mangemort décida que son tour était venu. Moins original mais tout aussi efficace, il s'exclama : « Endoloris ! » Noah ne profita pas du spectacle et décida d'aller aider leur autre camarade, pour que lui même ait le loisir de se défouler. Il le méritait bien, c'était son idée après tout. Il s'approcha du corps inanimé, qu'il raviva avec un simple sort. Être médicomage était très utile dans ce genre de situation. Un peu sonné, l'autre mis quelques secondes pour se rappeler de l'endroit où il était mais Noah ne l'attendit pas et alla rejoindre l'autre Mangemort qui découvrait aussi les joies d'être un bourreau. Cette fois ci, il na participait pas, mais il sentait quand même le pouvoir et l'adrénaline se diffuser dans ses veines. C'était comme si il n'avait jamais été aussi vivant qu'en cet instant. L'autre stoppa son sortilège, et Noah allait prendre son tour mais le leader de leur petit groupe réapparut à leurs côtés, baguette en main. « Laissez-la moi. A mon tour de m'amuser un peu. »
Le bruit sourd de ma baguette heurtant le sol me procure une décharge électrique. Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale lorsque la main de l'homme qui m'avait emprisonné dans l'étau de ses bras se pose dessus, un sourire satisfait s'étirant sur ses lèvres. Lorsque j'étais plus jeune, mes parents m'avaient longtemps expliqué à quel point la baguette était importante pour un Sorcier. Ce qui le différenciait bien souvent des moldus méprisables et minables, ce qui le rendait unique. Même si à cette époque, croire ou écouter les leçons de vie données par mes parents n'était pas dans mes habitudes -même s'il m'arrivait de faire encore des efforts- Ollivander avait renforcé l'idée que la baguette était un objet important, primordiale dans mon esprit. Une amie, une alliée. Malgré toutes les histoires et anecdotes que j'avais pu entendre sur les baguettes et les sorciers qu'elles avaient choisie, jamais je n'aurai imaginé qu'un tel sentiment de tristesse et de haine puisse s'emparer de moi lorsqu'un ennemi poserait la main dessus avant de placer ma baguette dans la poche de sa cape. De haine mes poings se serrent crispant toujours plus le moindre de mes muscles.
« C'était presque intéressant, tu te bats drôlement bien pour une petite fille. » Je retrousse mes lèvres et pousse un léger grognement bestial. Dans mes pensées, je m'imagine crachant aux pieds de l'individu avant de lui lancer une œillade noire. Faibles et lâches qui s'attaquent à une jeune femme en pleine nuit. Un désir ardent de lui faire le plus de mal possible monte lentement en moi. Je reste pourtant clouée sur place, pétrifiée par la peur et la colère. Je n'ose répliquer, les yeux rivés sur la cape dans laquelle l'homme vient de dissimuler ma baguette. Mon cœur s'emballe, mon pou s'accélère toujours plus, tambourinant avec force jusque dans mes oreilles. Bourdonnement sourd et désagréable qui ne fait qu'accentuer mon malaise. Et si mon destin n'était pas celui que je m'étais choisi en fin de compte ? Et si à l'instant où mon cri déchirant raisonna à l'oreille de mes parents je fus destinée à mourir, dans une sombre ruelle lors d'une froide nuit à Pré Au Lard avec pour seule compagnie les ténèbres et la noirceur ? Ma mâchoire se crispe lorsque mon regard se plonge dans celui de l'homme. Ses iris semblent consumés par un feu ardent, hypnotisant et inquiétant. J'aimerais reculer d'un pas pour mettre de l'écart entre cet homme aux iris flamboyants et moi mais mon corps se refuser à faire le moindre geste. Mes yeux se ferment, j'inspire l'air glacial de cette nuit de décembre. Fuir est totalement inutile, je suis prise au piège. Capturée par ma propre témérité, mon irresponsabilité, ces deux hommes aux sourires carnassiers qui glapissent de joie en attendant qu'une chose, pouvoir se ruer sur moi, gueules grandes ouvertes.
La fatalité. Je n'y ai jamais cru et n'y croit toujours pas. Je refuse de m'y soumettre, comme je refuse de me soumettre à ces trois hommes. Malgré la peur qui ronge mes entrailles et me fait trembler, la froideur et la noirceur qui m'enveloppe je refuse de leur donner ce plaisir. Les jointures blanches tant mes mains sont crispées, le cœur aux bords des lèvres, chancelante, tremblante j'ouvre les yeux et relève la tête. « Caput Adustustanden. » Un jet de lumière me percute et l'enfer débute. La douleur est saisissante, vive, violente et puissante. Elle pénètre en moi brûlant tout sur son passage. Le monde auparavant si froid n'est plus que flamme et douleur. Mes mains se posent sur mon front alors qu'un cri déchirant s'échappe de mes lèvres sans que je ne puisse le retenir. Brusquement, je bascule et mes genoux entrent en contact avec le sol dru et glacial. Tout me semble si chaud. Un nouveau hurlement déchire la pénombre environnante alors que mes doigts s'enfoncent dans la terre en cherchant en vain un dernier espoir auquel s'accrocher. Ma vision se trouble, des larmes noient mes yeux, le feu ardent se répand dans mon corps embrasant tout sur son passage. Je suffoque, j'étouffe asphyxiée par la fumée acre du feu qui me brûle vive.
« Allez, viens ! Elle est si bonne ! » Tes petites mains se plongent dans l'eau fraîche puis remontent aussitôt à la surface projetant ainsi un million de petites gouttelettes scintillantes dans le ciel. Ton rire cristallin s'élève dans les aires alors que quelques gouttes touchent ton ami qui assit dans l'herbe t'observe en silence. « Jared ! » Ton cri n'est qu'un petit gazouillement de joie. Un sourire complice fleurit sur les lèvres de ton ami qui se lève et s'élance dans le ruisseau pour te mouiller à son tour. Ton sourire s'agrandit alors que vos deux rires se mêlent et s'envolent balayés par le vent. Tu n'as jamais été aussi heureuse de toute ta vie, jamais.
Faiblement, mes yeux s'ouvrent. Un faible râle s'échappe de mes lèvres lorsque la douleur s'arrête enfin. Entendue de tout mon long sur le sol froid je tente de me relever en vain. Un faible cri m'échappe. Ma tête est lourde. Un petit rire parvient jusqu'à mes oreilles et la dure réalité me revient en mémoire. Le feu semble avoir cessé. Le feu semble s'être éteint. Pourtant, à l'instant précis où cette pensée effleure mon esprit une voix doucereuse s'élève dans la pénombre. « Endoloris ! » Un hurlement strident. Déchirant. Que tout ça s'arrête, qu'ils en finissent, qu'ils me tuent. Que la peine et les cris cessent. Sous l'effet de la douleur mon corps se convulse, le décor vacille, mes yeux se perdent dans l’immensité noire et charbonneuse avant de se fermer.
Une pression sur ton épaule, un faible grognement s'échappe de tes lèvres. « Noélyse. » Une petite voix, doucement, lentement tes yeux s'ouvrent. Face à toi, enveloppé dans une petite couverture en laine tricotée par Filius le gentil Elef de maison sur lequel maman passe son temps à hurler se tient Samaël. Haut comme trois pommes, ses cheveux blonds ébouriffés ses joues sont mouillées de larmes. « Qu'est-ce qu'il y a Samy ? » Tes sourcils se froncent dessinant une petite moue surprise sur ton visage de petite fille. « J-j'arrive pas à dormir Noélyse. J'arrive pas... » Un faible sanglot agite le petit corps frêle de ton frère, gentiment, ta main se pose sur son épaule. « Ne fait pas la poule mouillée Samy, tu n'as quand même pas peur du noir ? » Un faible rire moqueur s'échappe de tes lèvres alors que les larmes ruissellent sur les joues rosies du blondinet. Un soupire t'échappe alors que ta petite main potelée se glisse dans la sienne. Sans ménagement tu le tires dans ton lit et te déplace de quelques centimètres. « Tu peux dormir avec moi si tu veux, mais rien que pour cette fois. » Sans un moi, le petit garçon se glisse sous les couvertures et pousse un petit soupire en se collant contre toi. Tes yeux se ferment. « Bonne nuit Noélyse. » « Bonne nuit Samaël. »
Les hurlements ont cessé et pourtant la douleur est toujours présente incendiant la moindre parcelle de mon corps. La douleur semble être la seule chose réelle. « Laissez-la moi. A mon tour de m'amuser un peu. » Un dernier hurlement avant que la douleur ne s'arrête. Un dernier souffle s'échappe de mes lèvres. Un dernier battement de cœur, mes yeux se referment et je lâche prise.
Il la regarda s'éloigner, sans oser la prévenir du terrible danger qui la menaçait. Devait-il vraiment l'informer ? Elle n'avait pas l'air si menaçante, c'était seulement une élève de Poudlard qui n'avait rien demandé à personne. Les motivations de son compagnon qui souhaitait lui régler son compte - selon ses propres mots - semblaient bien floues à Noah. Mais si elles existaient, il devait les respecter. Il n'allait pas tout perdre pour la vie d'une simple fille, et tant pis si c'était la bonne chose à faire. Avec un soupir, il tourna les talons, essayant de se convaincre lui-même.
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Noah exaltait comme jamais auparavant, comme si il avait enfin laissé tomber les chaînes qui le retenait prisonnier, prisonnier du moralement acceptable. Il était entièrement libre, détenteur de tout pouvoir, capable de tout sur tout le monde par sa simple volonté. Il n'y avait rien de comparable. Mais le jeu sembla de trop courte de durée puisque, alors que le leader du groupe allait profiter également de l'amusement, la Dolohov s'évanouit. Il n'y avait aucun intérêt à torturer quelqu'un qui ne pouvait plus ressentir la douleur. Noah eut un rictus. Visiblement, les deux sortilèges qu'elle avait subit étaient trop puissants, la douleur apportée était trop forte pour que son corps puisse la supporter. Il prit tout de même le temps de vérifier qu'elle était bel et bien évanouie, et qu'elle ne faisait pas semblant, avant de jeter sa baguette au sol, près de son corps. Elle aurait besoin en se réveillant. Enfin, si elle se réveillait... « On fait quoi ? On l'achève ? » La question était froide, sans sentiment, comme si l'homme parlait simplement de mettre un point final à un devoir de métamorphose, comme on en rendait des dizaines à Poudlard.
La douleur dans son crâne raviva le peu de conscience qui sommeillant dans le cœur de Noah. L'euphorie de l'alcool venait de redescendre brutalement, coupée par la pensée si rationnelle et si enfantine qu'il avait eut. Il revenait enfin sur terre, oubliant la sensation délicieuse de pouvoir qu'il avait sentit quelques minutes plus tôt pour essayer de retrouver ses esprits. Le choc, la douleur et le mal être si caractéristique d'un alcool mal digéré le firent se pencher en avant et il vomit. Les autres ricanèrent. Une fois qu'il eut rendu tout ce que son estomac pouvait, il se releva et s'essuya la bouche d'un air rageur. « On s'en va. On ne doit pas trop se faire remarquer, pas encore. » fit-il remarquer, soudain plus conscient de la réalité. Il n'osait pas encore penser à ce qui venait de se passer, il en faisait une totale abstraction car il n'était pas en état. Il se raccrochait aux seules choses rationnelles qui existaient encore dans son univers, et la pensée rationnelle qui l'animait lui ordonnait de rentrer chez lui, et vite !
Les autres semblèrent approuver, bien que l'un d'eux hésita : si la torture apportait un sensation si agréable, pour un meurtre cela devait être encore mieux. Mais Noah ne lui laissa pas le temps de réfléchir davantage et le tira par la manche. Ils ne devaient pas s'attarder, quelqu'un pouvait arriver à tout moment. Il ne pensait plus qu'à une chose, qui accaparait toute l'attention de son esprit : rentrer chez lui et mettre cette fameuse soirée derrière lui. « Attends. » Ils se stoppèrent à une dizaine de mètres du corps inanimé de la jeune femme. Il point sa baguette vers elle, et lança un sortilège informulé. Aussitôt de longues flammes apparurent autour de son corps à elle, sans jamais le toucher. Les flammes étaient bleues, visiblement surnaturelles, et quand elles s'éteignirent, Noah lu distinctement "TRAITRE", gravé dans le sol, autour de la Dolohov, en lettres gigantesques. « Là, les gens comprendront. » Le message était passé. Ils s'éloignèrent sans plus de cérémonie, entendant déjà des pas au loin qui se rapprochaient des lieux de leur crime. Cette soirée était inoubliable pour chacun d'entre eux, c'était certain.