Bonjour. Si vous tombez sur ce journal, il vous est alors forcement conseillé d'arrêter votre lecture après cette phrase... Cependant, votre curiosité vous poussera forcement à lire toutes les pages de ce journal afin que vous puissiez déterminer le nom de celui à qui il appartient. Ce que je peux comprendre.
A vos risques et périls. AAW.
Dernière édition par Alisson A. Whelan le Jeu 27 Déc - 20:25, édité 1 fois
« Croyez-le, le véritable amour est éternel, infini, toujours semblable à lui-même ; il est égal et pur, sans démonstrations violentes ; il se voit en cheveux blancs, toujours jeune de cœur. » Honoré de Balzac - Le Lys dans la vallée
Cher journal,
J'ai comme qui dirait un problème un peu.. stupide. J'ai besoin d'écrire, c'est une évidence. Ce matin, je me suis levée avec l'envie d'écrire. Vous savez, ça vous arrive d'un coup, sans raison valable, à n'importe quel moment de votre existence. Un crayon à la main, une page blanche devant vous, vous avez toutes les cartes en main pour laisser votre inspiration remplir le papier.
J'en arrive donc au stupide problème dont je vous parlais un peu plus haut. Je ne sais pas quoi écrire... J'ai besoin de m'évader mais m'évader de quoi ? Peut-être que mon inspiration a totalement disparue. Peut-être que je n'ai pas besoin de m'évader. Au fond, ai-je vraiment envie d'écrire ? Peut-être que la mort de Maman m'a affaiblis.
J'ai constamment eu besoin de Maman. J'ai passé mon enfance, mon adolescence - surtout mon adolescence - à me confier à elle. Qui peut le plus comprendre mes peines de cœurs et mes chagrins à part Maman ? Personne. Papa nous a tous laissé beaucoup trop tôt - avantage pour Maman, elle souffrait tant à ses côtés - et j'avais accepté sa mort. Mais celle de Maman.. Celle de Maman me reste au travers de la gorge. J'ai encore besoin d'elle ! Je suis adulte mais j'ai encore tellement besoin d'elle..
Journée maussade. Paprika a passé la journée à dormir dans mes bras. J'ai passé la mienne à la caresser. Petit bébé chat. Je suis seule avec mon chaton blanc aux tâches rousses, marron et noires. Maman aurait su quoi faire aujourd'hui..
J'ai envie d'aimer... D'aimer quelqu'un de bien.
AAW.
Dernière édition par Alisson A. Whelan le Sam 29 Déc - 13:12, édité 4 fois
« Ils flottent, ils volent. Ils sont Dieu, ils sont anges, ils sont seuls. Autour d'eux, le monde s'efface et se réduit au simple décor d'un théâtre dont ils sont les uniques acteurs. Ils s'aiment. D'un amour dans le sang. D'une ivresse permanente. Dans l'instant et l'éternité. Et en même temps, la peur est partout. La peur du manque. La peur de se retrouver sans oxygène. C'est l'évidence et la confusion. C'est à la fois la foudre et l'anéantissement. Le plus beau des printemps, l'orage le plus violent. Et pourtant, ils s'aiment. »
Cher journal.
Le problème de la vie, c'est qu'on en a une seule, et qu'on en prend conscience beaucoup trop tard. J'ai vingt-six ans. Je suis une femme, maintenant. Une adulte responsable, quelqu'un de bien. Alors.. Pourquoi suis encore autant jalouse qu'une petite fille de dix ans ? Pourquoi ça me fait aussi mal ? Pourquoi je pense à.. à lui. Ce vide, là. C'est toi qui me l'a infligé. C'est à cause de toi que je ressens cette atroce douleur. Tu ne t'en rends même pas compte. Mais, quand compte-tu me sourire quand je te souris, me parler quand je te parles et, quand bien même, quand vas-tu donc m'inviter à danser.. ? Quand je te vois avec une autre, c'est comme si, brusquement, toutes les étoiles s'éteignaient. Comme si plus rien n'avait aucun sens à mes yeux. Parce que, pour la première fois, je suis en train de tomber amoureuse.. Je suis amoureuse d'un homme qui m'évite complètement. Pourquoi faut-il toujours que je rencontre des personnes que j'aime qui ne m'aiment pas ? Mais bon Dieu, qu'ai-je fais pour mériter cela.. Maman..
J'en suis venue à me rendre compte qu'il existe un énorme fossé entre "comprendre" un événement qui bouleverse votre vie et "accepter" sa terrible réalité. Nous perdons tous sans cesse des choses qui nous sont précieuses... des occasions précieuses, des possibilités, des sentiments qu'on ne pourra pas retrouver. C'est cela aussi vivre. Mais à l'intérieur de notre esprit - je crois que c'est à l'intérieur de notre esprit - il y a une petite pièce dans laquelle nous stockons le souvenir de toutes ces occasions perdues. Une pièce avec des rayonnages, comme dans cette bibliothèque, j'imagine. Et il faut que nous fabriquions un index, avec des cartes de références, pour connaitre précisément ce qu'il y a dans nos cœurs. Il faut aussi balayer cette pièce, l'aérer, changer l'eau des fleurs. En d'autres termes, tu devras vivre dans ta propre bibliothèque. Cependant, je n'arrive pas à accepter la mort de Maman. Elle était la seule personne à qui je pouvais me confier, surtout ces derniers temps avec cet homme que j'ai rencontré et qui, par enchantement, arrive à m’étourdir. A qui vais-je pouvoir me confier maintenant ? Je ne dis plus à personne ce que je crois, ce que je pense et ce que j'aime. Me sachant condamné à l'horrible solitude, je regarde les choses, sans jamais émettre mon avis. Oh, Nikolai. Mon meilleur ami d'enfance, mon frère. Lui, je sais qu'il pourra m'écouter, me comprendre et m'aider. Aurais-je cependant l'occasion de le recroiser ? Pourquoi ne lui ai-je pas donné mon adresse ? Que je peux être idiote..
« L'enfer est tout entier dans ce mot : solitude. » Victor Hugo.
Cher journal.
Foutue solitude qui peut nous atteindre à n'importe quel âge, dans n'importe quelle situation, à n'importe quel endroit. Foutue solitude qui peut nous être fort utile parfois, pour prendre le temps de réfléchir, pour prendre un certain recul et faciliter la prise de décisions. C'est fou comme elle peut être utile à l'être humain ! Mais ce n'est pas mon cas. Ma solitude à moi, j'aimerais tant la fuir, la détruire, la fasse cesser de me tirer vers le bas. C'est une très longue descente aux enfers, une chute dont personne n'arrive à me relever. Absence de regards. Absence d'attention. Absences de sourires. Je ne supportes plus de la subir. Je suis enfermée dans une petite bulle. La solitude m'encercle et m'étouffe. Les larmes envahissent chacune de mes nuits. A quoi sert mon ouïe alors que personne ne me dépose quelques mots ? A quoi sert mon toucher alors que plus personne ne vient me tenir la main, m'enlacer ? A quoi sert mon odorat alors que la seule odeur que je suis encore capable de percevoir est celle de mon oreiller imprégné de larmes ? A quoi sert mon goût alors que la mélancolie se chargera de m'enlever l'appétit ? A quoi sert ma vue alors qu'il n'y a plus aucun visage à découvrir ?
Encore heureux, j'ai toujours mon chat à mes côtés. Mais j'ai besoin de quelqu'un. J'ai besoin de bras rassurant. Je dois être forte, maintenant. Seule, mais forte. Pourquoi n'ai-je donc pas garder contact avec tous mes amis de Poudlard ? Pourquoi a t-il fallut que les études nous séparent ? Nikolai, Daniel et tous les autres..
Tout est si.. différent depuis que Maman est partie. Peut-être que je devrais lui rendre une petite visite. Peut-être que je devrais déménager. Non, je vais aller lui rendre visite. J'ai sûrement juste besoin de sentir qu'elle est toujours là - à sa façon, certes. Mais toujours là - et ça me rassurera sûrement. Et, peut-être que je pourrai passer voir mon frère en ville, à Londres, aussi. Oh, il sera tellement content quand il verra que je suis venue lui faire un petit coucou ! J'en suis sûre et certaine ! Lui non plus, il n'est pas en très grande forme ces derniers temps.. Nous retrouver tous les deux nous fera le plus grand bien. Et Maman sera très fière de nous voir nous soutenir l'un à l'autre. Et je retrouvais le sourire que j'ai perdu..
« Vous savez, quand vous rencontrer quelqu'un sur qui vous pouvez vous appuyer, à qui vous pouvez vous confier en toute sincérité et en toute liberté et avec qui vous essayer de passer le plus de temps possible, et bien, il vous est impossible de vous de détacher de cette personne, n'est-ce pas ? Vous désirez rester à ses cotés jusqu'à ce que la douleur s'efface à jamais. Et pour cela, il n'y a rien de mieux qu'un membre de sa famille. Rien de mieux que son frère. »
Cher journal.
Cela ne faisait pas même trois mois que nous avions appris la mort de Maman. Et pourtant, ces quelques semaines avaient été les plus longues de toute ma vie. J'avais pleuré toutes les nuits et je n'avais quasiment pas dormi. Dans les ténèbres, j'avais réfléchi à tout ce qu'il s'était passé. C'était juste invraisemblable. Et pourtant, Maman était bel et bien morte. Mais ce matin.. Ce matin était différent des autres matins que j'ai pu passé depuis la mort de Maman. Je m'étais mise en route pour le chemin de Pré-au-Lard. Il fallait que je sortes, que je m'évade un peu. C'était sûrement dû à cette tristesse si profonde. Je n'avais plus assez de force. Et je devais donc trouver un moyen d'en retrouver. Et de tourner la page, aussi. Non pas que je vais oublier Maman, loin de là. J'aimerai juste que cette douleur si atroce s'efface. Et ce matin, j'ai retrouvé cette force.
Je me suis souvenu de la deuxième grossesse de ma Maman. Celle où elle attendait mon petit frère Aron. Elle avait attendu de connaître le sexe du bébé avant de m'en parler, et d'en parler à mon père. Il s'en contre-fichait. J'étais vraiment heureuse de devenir grande sœur. Le jour où il est arrivé à la maison, tu avais les yeux grands ouverts. Tu étais un beau bébé éveillé ! Maman était fatiguée mais elle souriait tellement que j'étais heureuse. Et je t'ai donné ton premier biberon de lait. Comme tu avais faim ! Oh, mon petit Aron, tu as grandis si vite. Si tu savais à quel point tu me manques..
Tout en marchant à Pré-au-Lard, habillée chaudement par ce temps hivernale, j'ai pensé à Aron. Mon petit frère. Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu. Il me manquait terriblement. Je me mit à pleurer presque aussitôt. Je sentais bien qu’il avait besoin que je sois là, près de lui. Aron est un être sensible. Il a énormément besoin d'être entouré. Et, malgré mes larmes, j'avais retrouvé ma force. Il ne me restait plus qu'Aron maintenant. Et il était ma force tout comme je suis la sienne. Demain, je serai en route pour le retrouver. Et s'il faut que je voyage dans toute l'Angleterre pour atteindre mon but, je le ferai. Il est encore jeune, il a à peine vingt ans. Et je sais qu'il voyage beaucoup. Il peut être en Irlande à l'heure qu'il est mais peut m'importe. Je dois le retrouver. Je veux absolument le retrouver. J'ai besoin de lui. J'ai besoin de mon petit frère.
« I hope you feel good, little brother. I hope it so much. »
Cher journal.
Cela fait un long moment que je n'avais pas écrit dans ce journal. Déjà six mois que Maman est partis. Je n'ai absolument pas vu le temps passer. Pourtant, Dieu sait qu'elle me manque terriblement. Je pense toujours à elle, certes. Mais je dois avouer que la douleur s'atténue peu à peu. Je ne peux rien faire pour la ramener à la vie, de toute manière. Autant que je cesse de pleurer et que je me souvienne de tous les merveilleux moments que j'ai pu passer avec depuis ma plus tendre enfance. Maman, je ne t’oublie pas, je t'aime très fort. Et pour toujours. Il se trouve aussi que, ces derniers temps, je n'ai pas eu le temps de prendre le temps pour moi. Avec le boulot, Aron - dont je suis toujours à la recherche d'ailleurs - et Paprika qui est tombé malade, cela n'a pas été évident. Heureusement que j'ai sur le dos un bon paquet d'articles. Puisque avec la mort de Maman, l'absence d'Aron et - il faut le dire - mon célibat qui commence sérieusement à me hanter, j'ai bien besoin d'avoir l'esprit occupé. Mais même certains choses dans mes moments d'écrire accroissent ma colère... L'article sur les mangemorts n’avance toujours pas. J'en suis toujours au même point. J'ai d'autant plus de pression sachant que le ministère compte sur moi pour pouvoir les coincer. Ce qui serait le meilleur pour le monde des sorciers. Je dois tout faire pour que cet article voit le jour le plus rapidement possible. Je n'ai pas eu non plus le temps d'y prêter plus d'attention que cela. Paprika est tombé malade, je ne sais pas ce qu'il a eu mais il n'était pas dans son état normal. Cela m'a alors fait peur et il est difficile de se concentrer dans ses conditions.
Et enfin, Aron. J'aimerai que tu reviennes, vite vite vite. Ce n'est pas évident d'être sans toi depuis que Maman est partie. Petit frère, petit frère chéri.. Je ne sais même pas si tu vas bien. J'espère de tout mon coeur que c'est le cas. Aron, il est temps de rentrer maintenant. J'ai besoin de toi.