Les choses changent. Nous ne savons jamais ce qui peut se produire autant un futur lointain ou même rapproché. Nous en sommes tous des exemples, dans le cas des gens comme moi, les nés-moldu. Nous n'aurions jamais cru venir ici un jour. Quand nous sommes gamins, nous entendons des histoires de vilaines sorcières avec des verrues au bout du nez avec leur grand chaudron et leur chat. Nous connaissons ses histoires, mais nous n'y croyons pas. Bon, je ne vais pas parler pour les autres et seulement dire que moi, personnellement, je n'y croyais pas. Je ne croyais pas en grand chose je dois l'avouer. Dieu et tout ça, je laissais ça aux autres. Je ne croyais pas qu'une entité supérieure ait décidé de me laisser dans ma misère alors que je n'étais qu'une gamine. Je ne croyais pas en lui ni en n'importe quel autre dieux, je ne croyais pas plus à la magie. Je n'aurais pas pu me tromper autant que je l'avais fait. Des choses étranges s'étaient produites autour de moi à quelques reprises, mais je n'aurais jamais cru que c'était moi qui avait fait tout ça. Qui l'aurait crut ? Je crois que ma grand-mère s'en doutait un peu au fond. Elle avait vu ces évènements se produire alors que je grandissais à ses côtés. Elle se doutait de ce que j'étais, mais elle n'avait jamais soupçonné tout ce qui se cachait derrière.
Ma grand-mère avait toujours été une personne assez clairvoyante. Pas dans le sens magique du terme, mais elle comprenait des choses très subtiles que d'autres n'auraient pas soupçonnés. C'était une personne formidable très ouverte d'esprit. J'avais eu de la chance de vivre avec elle quand j'ai reçu ma lettre et lorsque nous avons reçu notre visiteur de Poudlard alors qu'il venait nous expliquer à moi et ma grand-mère ce qui allait se passer pour mon futur. Il était évident qu'à l'arriver de la lettre, ma grand-mère a été plutôt surprise, je dois dire que moi aussi j'avais plutôt des questions qui se jetaient de tous les côtés dans ma tête. Qu'est-ce que c'était que cette histoire de sorcière ? Malgré ce choc, ma grand-mère a reçu notre invité quelques jours plus tard avec une tasse de thé, un grand sourire et des oreilles grandes ouvertes aux explications du sorcier. C'était le portrait craché de ma grand-mère, toujours prête à écouter avant de rejeter et elle ne rejetait que très peu. Après avoir bien écouté et posé des questions, tout étai en ordre. Pourquoi rejeter ma nature ? J'étais toujours la même fille après tout. Je n'avais que quelques facultés différentes qui s’expliquaient plus facilement dorénavant. J'avais longtemps eu de la difficulté à me forger une identité propre. Je n'avais jamais été capable de dire qui j'étais. Je n'étais la fille de personne. J'étais une gamine paumée qui vivaient chez sa grand-mère à cause de sa mère encore plus paumée.
À partir de ce moment, j'ai pu me forger mon identité, je me suis trouvée, peu à peu. J'étais une sorcière, j'allais aller vivre à Poudlard, apprendre à maîtriser la magie et apprendre qui j'étais au fil des années que j'allais passer au château. Qui aurait cru qu'un fillette paumée comme je l'étais deviendrait ce que je suis aujourd'hui. Personne ne l'aurait cru, pas même moi. Cela confirme ce que je disais, nous ne savons jamais ce que peut nous réserver l'avenir et essayer de le deviner ne mène absolument à rien. Comme ma grand-mère me l'a souvent dit, il faut surfer sur la vague des évènements qui nous arrivent. Si ça arrive, c'est que nous pouvons en sortir plus grand, plus fort. Il ne faut pas se rebeller contre le destin. C'est ce que ma grand-mère me rappelle tout le temps lorsque je le lui écris. Depuis que je suis entrée à Poudlard, je tiens une correspondance régulière avec elle. Nous nous écrivons au moins une fois par semaine pour nous tenir au courant de ce qui se passe dans nos vies respectives. Elle savait donc que les nés-moldu, comme moi, commençaient à avoir des soucis avec les sang-purs. C'est pourquoi elle me rappelait, pour une énième fois, que je valais mieux que ces mots qui valaient rien et que je n'avais qu'à les laisser couler comme sur les plumes d'un canard. Je devais surfer sur ces mots et prouver que je valais mieux que ce qu'ils croyaient de moi.
C'était ce que je faisais, ce que j'essayais de faire du moins et je croyais ne pas trop mal m'en sortir. Je savais que je valais mieux que ces mots qui se voulaient blessants. Ils l'étaient, certes, mais je savais qu'ils n'étaient fondés sur rien et que le mieux que je pouvais faire était de les ignorer royalement et continuer ma petite vie dans le château comme avant. J'avais mes amis, bien que rares, qui m'aidaient à passer par-dessus ces bêtises et ça me suffisait. J'étais heureuse dans ma nouvelle vie après tout. Bon, elle n'était plus si nouvelle, je fréquentais Poudlard depuis déjà quatre années après tout. Bon, c'est relativement nouveau si nous pensons que je ne connais la magie que depuis ces quatre ans. Contrairement aux autres, je n'ai pas grandis dans ce milieu qui me surprenait toujours. Mes copines me disaient que ça me donnait un petit air enfantin quand je voyais de nouveaux sortilèges, de nouvelles possibilités que je ne connaissais pas avant. J'avais des étoiles dans les yeux, comme une gamine à Noël qu'elles me disaient. Enfin bref, peu importait maintenant ces nouveautés journalières qui devenaient de plus en plus rares depuis que j'évoluais dans le monde magique.
J'étais installée dans un sofa dans la salle commune de ma maison et je lisais la dernière lettre de ma grand-mère qui me racontait sa vie simple à la maison. Elle me racontait sa dernière soirée à jouer au bridge avec ses copines du quartier. Elle me disait encore de surfer sur ces idiots de sang-pur qui aimaient bien s'en prendre à nous. Parce que oui, je considérais que s'ils en prenaient à un, ils s'en prenaient aux autres. Nous sommes tous les mêmes après tout. Je ne faisais pas de différence, peu importait les maisons, nous étions tous des sorciers, peu importaient nos origines. Heureusement, j'aimais penser que ce n'était pas tous les sorciers qui étaient comme ça. Encore là, peu importait à ce moment-là, je ne pensais qu'à ma grand-mère qui avait le don de me faire sourire en ne faisant pas grand-chose. Elle n'était qu'elle-même. J'étais fière de dire que je l'aimais, qu'elle m'avait élevée. Peu importait qu'elle soit une moldu.
Je m'étais confortablement assise en indien, ne portant pas ma robe de sorcière c'était un peu plus facile. Je portais un jean des plus classiques avec un chandail rouge à manches longues. Après avoir reçu ma lettre un peu plus tôt, j'étais allée dans mon dortoir chercher une plume et du parchemin pour lui répondre. Je me suis donc mise à répondre gaiement à mon courrier, toujours assise dans mon sofa, ne tenant pas compte des autres Serpentard autour de moi, un sourire aux lèvres.
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+ SORCIER DEPUIS LE : 23/08/2012 + PARCHEMINS : 5770
Ambre trainait dans les couloirs comme d'habitude. Elle n'aimait pas vraiment Poudlard, mais encore moins sa salle commune. Elle marchait tranquillement quand quelqu'un vint la heurter sans même s'excuser. Elle lui fit face et le regarda de ses yeux verts perçants. Mais pour qui il se prenait celui-là ? Elle roula des yeux. « Quoi, j'ai un pustule au milieu du visage ? » S'exclamma t-elle vexée qu'on la dévisagea de la sorte. Elle le fixa, il la regardait toujours de la même façon. Non mais on aura tout vu ! Il comprenait vraiment rien. Heureusement que tout le monde à Poudlard n'était pas comme lui où elle aurait fugué depuis longtemps. «Bah, barre toi ! Hors de ma vue, allez ! » Continua t-elle en levant les yeux au ciel.
Ambre était de ces personnes qui perdaient leur calme assez facilement, ces personnes qu'on détestait ou on aimait mais qu'il fallait prendre avec des pincettes. Elle reprit son chemin comme si de rien n'était, elle ne souhaitait pas se prendre la tête plus que ça, elle n'aimait pas ça. Elle s'ennuyait à chaque fois et puis après tout, on venait juste de la bousculer. Ce n'était pas si terrible que ça ! Elle se balada encore un moment avant de réaliser qu'il était temps pour elle de rejoindre la salle commune. Elle leva les yeux du sol et parcourut le couloir du regard. Oh non, il fallait encore qu'elle redescende tout. Elle se tapa le front, totalement ennuyée et énervée. Elle en avait marre de Poudlard, ses 7 étages horribles, la solitude, le vide que sa sœur avait laissé quand elle était partie sans donner de nouvelles. Elle voulait fuir, partir loin de tout, quitter le pays, cette guerre sans merci que ces clichés ambulants de Serpentard menaient contre ces pauvres nés moldus. Elle était là au milieu de tout ça, se voulant neutre, mais elle ne pouvait plus s'empêcher de défendre les moldus. Elle avait ça dans le sang, cela coulait dans ses veines, son sang n'était plus pur, souillé par du sang moldu comme dirait certains.
Elle parcourut alors Poudlard, toujours ne trainant des pieds, elle bousculait quelques personnes au passage, donnant des coups de coude aussi. Elle s'en fichait un peu, on lui faisait ça tout le temps, après tout n'était-elle pas la brebis galeuse de serpentard qui se voulait différente ? Elle se montrait arrogante mais elle ne l'était pas vraiment. Non, en réalité, elle souffrait plus qu'elle se croyait supérieure. Après plusieurs disputes, joutes verbales, elle arriva enfin dans les sous sols, là où il faisait froid mais elle appréciait étrangement cela. Même si elle n'était pas douée en potions, elle adorait ces lieux, elle s'y sentait relativement bien mais là il fallait aller dans la salle commune pour rejoindre son dortoir et encore envoyer une lettre à sa sœur qui ne lui répondait toujours pas. Elle se retrouva face au tableau et réfléchit un moment. C'était quoi déjà le mot de passe ? Elle s'en fichait tellement qu'elle l'oubliait pratiquement tout le temps. Elle ouvrit la bouche et prononça les quelques mots. Le tableau pivota et elle put entrer dans la pièce. Manque de bol, la pièce n'était pas aussi bondée qu'elle ne l'espérait, ainsi elle ne pouvait même pas passer inarperçue.
Elle se mordilla la lèvre inférieure, se sentant de suite mal à l'aise. Elle traversa tranquillement la pièce. Mais son regard se posa sur quelqu'un. Elle se stoppa net, devant elle, Lilith, une née moldue qu'elle appréciait d'ailleurs, était assise sur un sofa en train d'écrire. Une lettre peut être ou que sais-je d'autre. Par contre, pour le coup, elle hésita à la déranger. Lilith était surement l'une des seules qu'elle appréciait ici et elle se voyait mal l’embêter spécialement elle. Elle entendit quelques paroles derrières son dos, elle fit tout de suite volte face, ah jamais on ne pouvait la laisser tranquille. Dés qu'on voyait Ambre, elle était victime des serpentards de sa maison, à dire vrai, elle le cherchait bien mais elle avait des valeurs qu'elle s'inculquait elle même au moins. Elle n'était pas faite comme eux, on l'acceptait comme elle était dans sa famille et s'était forgée son propre caractère. « Rho ferme ta bouche pour une fois. Ça nous fera des vacances ! S'exclamma t-elle en l'oubliant presque aussitôt. Elle se dirigea vers Lilith à pas lent. Coucou ! Ça te dérange si je m'assois ? » Demanda t-elle en souriant d'une voix sympathique. Elle n'était pas souvent comme ça, il fallait dire que Lilith avait de la chance de connaitre cette facette là de sa personnalité.« Tu vas bien aujourd'hui ? » Interrogea t-elle en prenant place à ses côtés.
Il y avait des moments où je me demandais si ma grand-mère s'ennuyait à lire mes lettres interminables. Je lui racontais mes journées en détails depuis la dernière lettre que je lui avais envoyée. Bon, je ne lui racontais pas chaque repas que je prenais avec un détail impressionnant sur le taux de sucre dans mon jus de citrouille. Disons seulement que je lui racontais ce que je voyais en cours, ce que je faisais de mes journées, la température qu'il faisait, comment je me sentais. Voilà quoi. Je ne crois pas qu'elle voulait savoir les recettes du château. Ma grand-mère faisait la même chose. Elle me disait ce qu'elle faisait, la température et tout le tralala. Un vrai vieux couple comme elle aimait si bien le dire. Elle me parlait de l'époque où il avait eu la deuxième grande guerre et que grand-père y était allé. Leur courrier était aussi détaillé que le nôtre, mis à part les mots d'amour sans fin qui devaient se glisser dans leur courrier, mais ça je le leur laissais. J'avais bien d'autres choses à lui raconter que des mamours. Elle me manquait, certes, mais je ne m'éternisais pas trop là-dessus. Un petit «Tu me manques» à la fin de mes lettres suffisait. De toute manière, ma grand-mère savait très bien que je n'étais pas du genre à m'éterniser sur mes sentiments, directement avec la personne en cause.
Je préférais raconter tout le reste. Et puis, il faut dire que c'était tout nouveau pour ma grand-mère alors elle avait un intérêt marqué pour ce que je faisais. Grâce à moi, elle découvrait un tout nouveau monde où tout ce qu'elle avait imaginé étant petit était possible, ou presque tout. Enfin bref, je lui faisais changer d'air, voir de nouvelles choses à travers mes yeux. J'aimais pouvoir me dire que j'apportais un certain baume au coeur de celle qui m'a élevée pour la sortir un peu de sa monotonie quotidienne. Ça changeait de jouer au bridge avec les voisines et de faire du jardinage. Quoi que présentement, en plein hiver à Liverpool, ce n'était pas trop une période pour jardiner. Bref, tout cela pour dire que toutes les deux, nous nous sortions mutuellement de nos quotidiens pour avoir des nouvelles de l'autre et lui raconter nos journées. Moi-même je me sentais comme une gamine dans ce château où la majorité des élèves avaient grandis avec de la magie autour d'eux. Alors je n'osais pas imaginer à quel point la vie que je menais la transportais ailleurs.
J'étais donc là, assise sur un sofa de ma salle commune à ignorer délibérément les autres autour de moi pour me concentrer sur cette nouvelle lettre que j'écrivais. Les autres élèves de ma maison ne m'intéressaient pas et malheureusement, je les intéressais vu le statut de mon sang. Bah ouais, chez les vert et argent, la majorité était sang-pur. En plus d'être sang-pur, ils étaient idiots et croyaient à ce statut du sang. On pouvait donc déduire que j'étais la subalterne des subalternes. Pas grand chose au final. Je laissais donc voler les mots autour de moi sans les entendre. Qu'ils me parlent ou non, je n'en savais rien. Les voix que j'entendais autour de moi, mais que je n'écoutais pas, ne me disaient rien, donc je laissais filer. Ma grand-mère m'intéressait beaucoup plus que ces idiots que je me plaisais à lui décrire avec une quantité impressionnante de détails. J'ai fini par entendre une voix qui me plaisait, que je connaissais et respectais. J'ai levé la tête pour voir si je me trompais, ce qui n'était pas le cas. Je vis Ambre, l'air assez crispé et découragé par un mec. Son petit commentaire me fit sourire alors qu'elle vint s'asseoir
« Ouais vas-y. Moi ça va, mais toi ça semble pas être la grande forme. Il t'a fait quoi ce mec ? »
Je connaissais assez bien Ambre pour savoir que pour la faire répondre comme elle l'avait fait avec ce mec, il devait avoir une dit une quelconque connerie déplacé. C'était notre lot quotidien après tout. Contrairement à moi, elle n'était pas née-moldue j'avais donc cru à la base qu'elle aurait la paix, mais ce n'était pas le cas. Malgré son sang-mêlé, elle ne rentrait pas dans le moule que notre maison appréciait, comme moi. Nous étions donc toutes les deux en dehors du moule et bien que ce ne soit pas toujours rose, j'étais quand même contente de ne pas être aussi aveugle que les autres vert et argent. Bon, je généralisais un peu. Il y a toujours des exceptions aux règles, mais dans le cas présent, disons que c'était une majorité.
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Ambre fut rassurée. Elle ne dérangeait pas Lilith, enfin du moins d'après ce qu'elle venait de dire. La brunette s'installa alors à ses côtés et vit un parchemin. Elle ne s'y attarda pas plus que cela cependant. Elle haussa un sourcil souriante à l'idée de pouvoir rabaissé ce garçon. Enfin, non, ce n'était pas vraiment ça, c'était juste que... « Je vais plutôt bien, il m'a juste un peu chamboulé. » Rit-elle. Chamboulé ? Le mot était un peu fort pour tout dire . La Wilson avait l'habitude, toujours, mais elle adorait répondre, répondre pour montrer qui elle était. Elle ne voulait pas leur ressembler, pourtant, des fois, elle jouait le jeu. Elle remarqua du coin de l’œil que le serpentard souriant en apprenant l'effet qu'il avait eu sur elle. Le soit-disant effet qu'il avait pu avoir sur elle. Elle se pencha un peu en avant et regarda un peu plus son amie. «Parmi les moutons, il y a des moutons noirs et c'est nous. Et tu sais quoi ? Je trouve que c'est classe d'être un mouton noir. » Commença t-elle se perdant dans son raisonnement. Elle cligna un peu des yeux. «Je suis fière de ne pas ressembler à un mec comme lui. » Ajouta t-elle en montrant le gars d'un geste vague de la main. Ses phrases n'avaient aucun sens. Ambre vira une mèche de ses cheveux en arrière et fit un sourire désolé. Elle ne répondait pas à sa question, c'était comme ça. «Excuse-moi, je n'ai même pas répondu à ta question. » Dit-elle en se mordillant la lèvre inférieure. Elle baissa les yeux et regarda le sol. Des fois ses phrases n'avaient ni queue ni tête mais c'était une façon de donner une conversation, de se donner une constance. Elle n'était jamais elle-même avec cette masse d’abrutis autour d'elle. «En réalité, il bafouillait un peu, comme d’habitude tu vas me dire. Il parlait de pureté du sang, comme quoi Serpentard aurait pété un câble s'il avait été à Poudlard aujourd'hui. » Fit-elle en hochant la tête, en se rappelant de ce qu'elle avait bien pu entendre.
Elle eut un faible sourire et détourna le regard pendant un quart de seconde. Elle s’attisait encore les foudres de certains de sa maison. «Un tas de connerie quoi. La pureté du sang n'était pas la première priorité de Salazar, il suffit de lire quelques lignes d'un livre d'histoire pour le savoir. » Précisa t-elle en souriant. Oui, pour elle, Salazar voulait principalement la ruse, l'ambition, à l'époque, il était encore difficile d'imposer une valeur du sang. De plus, Salazar avait préféré l'intelligence et se retirer de Poudlard pour ne pas se battre. On oubliait souvent l'amitié qui liait Gryffondor et Serpentard autrefois. Pour Ambre, le créateur de la maison vert et argent n'était pas seulement le précurseur de la valeur du sang, il était avant tout un grand sorcier qui souhaitait transmettre son savoir. Elle préférait garder ça en mémoire, elle affectionnait cette vision là. C'était peut être même plus facile à avaler. Elle fit un nouveau sourire à Lilith et une question lui traversa l’esprit. «Mais dis-moi. Comment se porte ta famille ? » Interrogea t-elle. Elle savait que la famille de Lilith se limitait principalement à sa grand mère mais Ambre n'osait pas directement demander des nouvelles d'elle. Au moins comme ça la quatrième année penserait que Ambre lui demandait au sens large. Elle avait peut être des cousins aussi, la brune ne connaissait pas par cœur Lilith, sa vie, son passé ect.« Et les cours, je pense que tu t'en sors bien non ? Par contre, ne me parle pas de potions, je déteste ça. » Sourit-elle avant de rire de bon cœur. Au moins, Ambre assumait totalement sa nullité en matière de potions et plantes. Il était évident que Lilith connaissait mieux cet art qu'elle. Il ne pouvait pas y avoir plus nulle qu'elle, elle le pensait sincèrement.
Ambre n'aurait jamais pu réellement me déranger. J'étais tellement toujours dans mes bouquins ou dans mon courrier que me faire sortir la tête du papier était plutôt nécessaire et c'était le seul moyen de m'y aider. Il faut bien que les amis servent à quelque chose. Je ne veux pas dire ainsi qu'Ambre ne m'aidait qu'à me sortir la tête de mes parchemins, au contraire. Comme elle le disait si bien elle-même, nous étions toutes les deux des moutons noirs parmi les Serpentards. Nous nous qualifions aux critères de base de la maison, sans réellement nous fondre dans le moule typique de ce que représentaient les autres élèves de notre maison. Plusieurs élèves n'étant pas chez les Serpentards avaient peurs de ce que les verts et argents représentaient. La noblesse, les sang-pur, les snobs, des gens qui dérangent. Ce n'était pas ce que nous étions toutes les deux. Au contraire. Nous avions plutôt tendance à nous effacer, les laisser jouer les débiles sans trop nous en occuper.
Je ne pus que sourire à mon amie. Elle avait bien raison. Au final, même si nous avions tendance à nous faire regarder de travers, c'était plutôt classe d'être un mouton noir. Juste ce dire que nous valions plus que ces débiles qui nous entouraient était plutôt flatteur. En même temps, ils devaient se dire la même chose par rapport à nous.
« Tu parles. J'espère que si je commençais à agir comme ça tu me le dirais en vitesse. Ce serait la honte d'être aussi débile. »
Je me suis mise à écouter ce qui s'était passé quelques minutes plus tôt. Comme je m'y attendais, c'était une autre histoire de pureté du sang. Comment chercher les problèmes en 5 secondes. Un livre écrit et illustré par la moitié de la maison des Serpentard. Pour une raison qui m'était inconnue, la majorité de ceux qui croyaient en cette histoire de pureté du sang étaient dans notre maison. Encore plus de chance pour moi, j'étais une née moldue. On pouvait donc déduire de ces deux affirmations que je n'avais que peu de temps où je pouvais dire que je me «détendais» dans ma salle commune. J'allais généralement me détendre ailleurs pour avoir un semblant de paix. Salazard Serpentard devait se retourner dans sa tombe à voir à quel point les étudiants de la maison qui portait son nom étaient horribles avec les autres maisons. Il y avait bien des rumeurs sur les buts et croyances de notre créateur de maison, mais je me refusais de croire un mot de tout ça. Je ne voulais pas faire partie de cette idéologie. Ce qu'il avait fait de son vivant ne me regardait pas, mais je ne voulais pas qu'on m'y mêle.
Cependant, malgré les rumeurs, les livres racontaient un tas d'autres choses et comme le disait si bien la belle brune assise face à moi, les livres d'histoire ne disaient pas que son premier but était que sa maison n'accueille que des sorciers purs sangs. Et puis, il faut regarder les choses en face, de nos jours, être un sang-pur implique souvent de la consanguinité alors, je passe mon tour non merci. Les valeurs que proclamaient Serpentard étaient plus nobles et ressemblaient beaucoup aux Gryffondors. Les maisons étaient proches dans leur vision des choses. C'était peut-être pour ça que les deux maisons étaient en constante rivalité, les ressemblances augmentaient peut-être la pression. Qu'est-ce que j'en savais !
J'ai hoché la tête en approuvant les paroles de mon amie alors qu'elle me demandait des nouvelles de ma famille. Pour ce qui en restait tout semblait être sous contrôle. J'aimais savoir que quelqu'un se souciait de ma grand-mère à part moi-même. Ambre était l'une des rares personnes à savoir que je vivais avec elle en dehors de Poudlard et que je n'avais plus de nouvelles de ma mère depuis des années. Par le fait même, ma grand-mère connaissait l'existence d'Ambre. Je lui parlais de tout ce qui se passait à Poudlard, je lui parlais de mes amies et donc de mon amie assise face à moi.
« Ma grand-mère va très bien. Elle passe beaucoup de temps avec sa voisine Margueritte à jouer au bridge et à parler de monsieur Figgins, leur voisin d'en face qu'elles trouvent des plus charmants. Je ne fais que la citer ici je tiens à te le dire. »
Je ne pus que retenir un pouffement de rire. Ma grand-mère et ses histoires. Mon grand-père était mort il y avait près de 7 ans. Elle avait aimé son mari passionnément, mais son deuil était maintenant fait et elle était prête à se remettre en selle. Ambre me demanda ensuite comment se passaient les cours. Là, j'en avais long à dire.
« Ça va plutôt bien je te dirais. Il y a que ce prof de divination qui ne semble même pas comprendre ce qu'il fait. Si tu savais à quel point ça me frustre. Il a rien à foutre ici. Déjà que je trouve ce cours inutile, si en plus ils nous mettent un prof qui n'y croit pas plus alors moi je te jure je me barre. Tu l'as déjà eu ce prof là ? M. Cavanagh ?»
Si ma copine avait bel et bien eu cet enseignant, je voulais absolument avoir son avis. Savoir si je me faiais des idées où si allait aller de mieux en mieux durant l'année. Un avis quelconque, quelque chose à me mettre sous la dent.
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Ambre rit à la réaction de Lilith. Oh non, elle ne la laisserait pas devenir aussi stupide que tout ces affreux serpentards, aussi hideux à l'intérieur. Pour elle, ils n'avait rien de captivant, voilà pourquoi Ambre se battrait pour faire revenir ses amis à la réalité dans ce cas-là. Heureusement, Ambre n'avait pas vraiment d'amis, ils se comptaient sur une main. Elle remua alors la tête de gauche à droite comme pour la rassurer. « Hors de question que je laisse faire. Je tiens trop à ce que tu reste une personne normalement constituée mentalement. » Avoua t-elle en souriant d'avantage. Et elle assumait totalement ce qu'elle pensait des autres. Elle les croyait à la limite de la bêtise, pourtant l'intelligence était généralement une bonne qualité de Serpentard. Surement, des problèmes de consanguins, pensa t-elle. Puis leur discussion dériva sur la grand-mère de Lilith. Il était normal et poli que Ambre demande des nouvelles de la personne qui s'occupait de son amie. Un large sourire amusé s'installa sur le visage de Ambre. Elle ne savait pas réellement comment les grand mères vivaient, elle n'avait jamais pensé à ça. La brune passa sa main devant son visage, tentant de cacher son rire qui allait venir mais vint ce qui devait arrivait. Elle éclata de rire, ce qui était peu anodin. Mais quelque secondes après, elle recouvrait ses esprits. «Pardon. » Prononça t-elle hochant la tête comme pour donner de la crédibilité à ses faibles excuses. «En tout cas, elle vit et c'est réellement le plus important. » S'empressa t-elle d'ajouter. Puis Lilith répondit ensuite à sa question, celle sur les cours. Ambre n'était pas le genre de personne à papoter cours mais elle préférait commencer doucement pour dériver sur quelque chose de plus passionnant. En tout cas, Lilith semblait avoir plein de choses à dire sur ce qui se passait pendant les cours. Ambre prit une mine concentrée et écouta son amie avec attention. Professeur de divinations ? Ça lui disait quelque chose même elle n'avait jamais eu divination, quoique si finalement, mais en tout cas, elle trouvait ça tellement idiot qu'elle n'y voyait aucune importance à cette matière. Ambre ne croyait pas aux étoiles, aux signes et autre chose tout aussi ridicule. En somme, elle était plus terre à terre qu'elle le laissait entendre. «C'est un clown donc ? Mais attends, ce n'est pas le prof qui n'aime pas trop les serdaigles ou un truc du genre ? J'ai entendu un truc du genre, enfin bref, je comprend ton agacement. » Assura t-elle.
Elle haussa les sourcils et se crispa un bref instant. Elle reprit un sourire amusé. «Non, je ne le connais pas trop, j'ai juste entendu parler de lui mais d'après ce que m'en dis, je comprends mieux les... rumeurs. Ouais on peut dire ça, des rumeurs, quoique fondées finalement. Pour ma part, je pourrais pester contre un professeur tout aussi incompétent. » Précisa t-elle en réfléchissant un peu. «Tu sais l'autre avec son classement... Le type qui écrit et qui croit que c'est intelligent de sortir un classement tout aussi rabaissant. Non mais sérieux, as-t-il seulement pensé que cela pouvait être insultant pour quelqu'un qui n'est pas fort en sortilèges ? En fait, je crois que son acceptation en tant que professeur... En fait, il l'a eu dans une pochette surprise ou alors le directeur est devenu complétement barge. Encore à déterminer. » Railla t-elle en évitant d'ajouter quelque chose. Elle regarda autour d'elle. On ne l'écoutait pas vraiment quoiqu'elle vit quelque têtes se tournaient quand elle rit. Elle fixa quelqu'un les yeux à demi-clos puis reporta son attention sur son amie. «Et toi tu penses quoi de ce nouveau prof ? En tout cas, je trouve que cette année, les bons profs se font rares. » Ajouta t-elle en remuant encore la tête, mais de haut en bas cette fois-ci. Lorsque Ambre n'aimait pas quelqu'un, tout le monde le savait et têtue comme elle était elle allait presque jusqu'au ridicule pour s'en débarrasser, c'était comme ça et on ne pouvait pas la changer. Mais en tout cas, son avis était clairement fondé que d'autres partageaient surement. Ambre avait raison, elle en était certaine, on ne pouvait pas s'améliorer en étant toujours catalogué dans les nuls, c'était comme un titre que personne ne souhaitait et que tout le monde fuyait. C'était à cause de ce genre de professeurs qu'on n'aimait pas aller en cours. Ambre serait capable d'en faire un défi. Elle ferma les yeux et les rouvrit en patientant la réponse de Lilith.
Normalement constituée mentalement. Ces trois mots me décrivaient bien, je crois. La normalité était relative après tout. Pour certains, la normalité résidait dans les contes et légendes qui ne sont plus au goût du jour. Tout était relatif aussi, après tout. C'était ce qu'Albert Einstein avait dit il y a de ça quelques années. Je sais très bien que la théorie de la relativité est une idée humaine et que les sorciers ne la considéraient pas. Ayant été élevée en tant qu'humaine, ce genre d'idées a toujours sa place dans ma tête. J'ai vécu plus longtemps en tant qu'humaine qu'en tant que sorcière, c'est plutôt normal. Certains me considéraient anormales à cause de ma proximité des humains. Pour moi, c'était normal. Tout est relatif comme on dit. Heureusement pour moi, j'avais quelques rares amis qui prenaient soins de me garder les pieds sur terre, surtout pour m'empêcher de piquer des colères à cause de ces Serpentards ignobles qui nous entouraient. D'après les paroles de ma chère amie, elle semblait prendre sa tâche très au sérieux. Je ne pus que rire face à sa réaction qui me fit plus que plaisir. J'étais heureuse de voir que j'avais une copine fidèle qui allait demeurer à mes côtés. Bon, nous n'étions pas en crise ni rien, je n'avais pas réellement pu tester notre amitié, mais j'avais confiance en elle et je voyais bien que c'était la même chose pour elle. À tout le moins, je l'espérais.
Les caractéristiques des Serpentards étaient l'intelligence et l'ambition. Malheureusement, dans plusieurs cas, l'ambition prend souvent le dessus sur l'intelligence. Ils désirent tellement monter les échelons rapidement, montrer leur supériorité qu'ils prennent les moindres petites stupidités pour montrer à quel point nous leur sommes inférieurs. C'est la loi de la jungle comme on le dit si bien. Peu importait les réactions des autres à mon égard, jusqu'à un certain point. Je me suis plutôt mise à raconter les dernières actualités à propos de ma grand-mère à mon amie. Peu de gens savaient de je vivais avec elle. Non pas que je n'aimais pas parler de ma tutrice, au contraire, mais je gardais ma vie privée privée. Je ne tenais pas à étaler ma vie devant tout le monde. Ce que je fais en dehors de Poudlard ne regarde pas tout le monde. J'étais plutôt contente de voir qu'Ambre se souciait de ma grand-mère. La voir rire de ces potins mondains moldus ne me brusquait pas. Au contraire, la situation me faisait plutôt rire aussi, autant jouer cartes sur table. Ma tutrice me faisait rire avec ses histoires dignes des feuilletons américains qui jouent l'après-midi.
« T'excuse pas, je la trouve marrante aussi. Et je tiens Figgins à l'oeil, on ne touche pas à ma grand-mère sans le mériter. »
Je fis un clin d’œil amusé à ma copine avant de l'écouter parler à nouveau. Elle avait bien raison, l'important était qu'elle soit en vie et je ne pouvais qu'en être reconnaissante à la vie qu'elle soit toujours près de moi après toutes ces années. Elle était en forme pour son âge. Une vraie dure celle-là. J'avais de qui retenir. À m'écouter parler de mes cours de divination, on pouvait voir que je n'étais pas toujours douce. Ce cours était ridiculement ridicule. Ambre était un peu comme moi, elle ne croyait pas à ces signes dans les étoiles, les prévisions faites dans les bouses d'hippogriffes lors de la troisième pleine lune du calendrier païen de la grand-mère de ma tante au deuxième degré du côté du père de mon père. N'importe quoi bref. Je n'y croyais pas et elle n'y croyait pas. Nous étions faites pour nous entendre au final. Je ne connaissais pas son histoire de Serdaigle, j'en avais rien à foutre à parler franchement. Je ne l'aimais pas, peu importait ce qu'il aimait ou non. Il y avait des rumeurs à son sujet et celles-là, je les connaissais.
Le classement, je réfléchis quelques instants avant de voir de qui elle parlait. Le professeur Westerfield. Je n'ai jamais compris sa manie de classer les élèves et bien que je ne sois pas d'accord avec son classement, je enorgueillissais de rester dans le haut du classement. La brunette avait raison, c'était insultant et rabaissant pour les élèves. D'un autre côté, c'était une source de motivation, dégueulasse, certes, mais quand même. C'est là qu'Ambre m'a demandée mon avis à propos du professeur de sortilège. J'étais plutôt mitigée à son sujet. Tout n'est pas tout blanc ou tout noir en général. Mon avis à son sujet n'était ni noir ni blanc, il était gris.
« J'aime pas trop sa méthode de classement. C'est dégueulasse, mais je crois que ça marche, c'est ça le pire. Les élèves ne veulent pas être classés avec les cancres, alors ils se bottent le cul...j'ai un peu honte de le dire mais avec moi ça marche. Ça m’écœure, mais ça marche. »
J'ai baissé la tête, un peu honteuse, mais je l'ai rapidement relevée, souriant malicieusement. L'orgueil était probablement mon pire défaut, si l'enfer existait, j'allais y aller à cause d'elle.
« Ils sont rares, mais il y en a. Le remplaçant en histoire de la magie est pas mal, surtout pour les yeux. Je suis horrible de dire ça. Et puis, en soins aux créatures magiques aussi elle est pas mal. tu ne trouves pas. Mais franchement, depuis que le remplaçant est arrivé, je suis beaucoup plus assidus en cours. »
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Dim 24 Fév - 4:09
