Un goût amer dans la bouche, quelque chose de chaud qui coule et une douleur qui prend de l'ampleur au creux de la joue près de la mâchoire. Isla s'est mordue tellement fort pour ne pas crier que ses dents ont transpercé sa chair et maintenant elle saigne. Cette nouvelle était horrible mais en plus ses parents la lui annonçaient par lettre. Ils n'avaient même pas eu la décence de lui dire en face, de vive voix. Ses parents lui avaient trouvé un futur époux, l'affaire était déjà pratiquement dans le sac comme ils l'écrivaient dans leur lettre. Apparemment, ils n'avaient même pas eu de réelles difficultés à lui trouver un prétendant, les parents de celui-ci étaient venus à eux. Se rendaient-ils compte à quel point ses mots étaient durs ? Elle avait l'impression d'être du bétail mais pour une fois, elle était une bête de qualité apparemment. C'est maintenant qu'ils s'en rendent compte ? Elle n'était peut-être pas la fille d'Elias Rosier, le grand, le magnifique, le superbe... Vous aurez compris que tout ça était purement ironique, mais elle était mieux, elle était la digne héritière de Tobias Rosier... Le truc c'est que personne n'était au courant, à part la famille proche et certains avaient des soupçons mais personne ne le savait. Un autre problème était que son défunt père était immensément riche et qu'il lui avait tout légué mais qu'on lui refusait l'accès à ses biens, un crime ! Elle avait ainsi deux comptes en banque blindés (celui que ses parents officiels lui ont rempli tout au long de sa vie et celui de son père) et un Manoir magnifique perdue dans la campagne profonde mais pas très loin de Londres. De toute manière avec la transplanage, on avait plus la même notion des distances. Il aurait pu être en Alaska que ça n'aurait rien changé, elle avait son propre chez soi, c'était l'important. Alors certes sa famille de tyrans lui privaient de tout ça pour l'instant mais elle allait tout récupérer et elle leur ferait payer à tous autant qu'ils sont. Aucun ne méritait sa pitié ! Personne n'était de son côté, son courroux serait terrible mais chaque chose en son temps. Il fallait d'abord qu'elle s'occupe de ce fiancé.
Son destin était donc maintenant lié à celui d'Amadeus Windsor, un élève de la même année qu'elle à Gryffondor. Évidemment Isla voyait de qui, il s'agissait. Poudlard n'est pas si grand que ça et en tant qu'enfants de très, très bonnes familles, ils se devaient de se connaître au moins de nom. Et puis qui ne connaissait pas la bâtarde des Rosier-Nott ? Elle était devenue une vraie célébrité même si c'était pas forcément une bonne chose compte tenu des événements. Enfin bref donc maintenant qu'elle le veuille ou non, leurs vies étaient liées. C'était maintenant mais ça ne voulait pas dire pour toujours, si elle arrivait à annuler cet engagement. Le pire dans tout ça c'est que dans d'autres circonstances, Amadeus aurait pu être tout à fait le genre d'hommes qu'elle aurait choisi comme époux. C'est vrai elle a même eu ce qu'on pourrait apparenté à un béguin pour lui, rien de sentimental n'allait pas vous faire des films. C'est juste qu'il est mignon, charmant et il a les qualités requises pour faire un digne époux : sang pur de bonne famille, ceci est indispensable ! Mais maintenant qu'ils étaient fiancés de cette manière, bien qu'ils n'aient pas fêté ça encore, changeait entièrement la donne ! Jamais elle ne tolérerait et accepterait ce mariage dans ses conditions ! Elle était une femme libre, puissante bien que rappelons encore une fois que son pouvoir lui était retiré en ce moment, elle avait le droit de choisir ou en tout cas donner son point de vue, avoir son mot à dire. Elle ne demandait pas grand chose, elle savait que le mariage arrangé allait avec sa condition sociale. Ce point-là, elle l'acceptait. Depuis qu'elle était gamine, elle savait que son mari serait choisi pour ce qu'il était et non parce qu'elle l'aimerait. Elle a renoncé à l'amour depuis très longtemps. Elle voulait juste pouvoir dire ce qu'elle en pensait, qu'on la concerte avant de prendre une décision qui chamboulerait toute sa vie, ce n'était quand même pas grand chose.
Isla réduisit alors la lettre en une boule de papier et se mit en route à la recherche de son futur époux. Il était temps qu'ils aient une vrai conversation. Bah oui, Isla voulait parler avec lui des couleurs prédominantes de leur cérémonie de mariage. Isla voulait se marier en blanc évidemment, c'était de mise et de rigueur pour un si grand événement et évidemment le plu tôt serait le mieux. Quelle était drôle et avec un tel aplomb, on y croirait ! Isla ne mit pas trop de temps à la trouver et par chance, il était seul, elle n'avait pas besoin de le tirer d'une conversation en trouvant une excuse digne de ce nom. « On doit parler toi et moi je crois. » Isla ne le laissa même pas ajouter quoique ce soit qu'elle l'entraîna jusqu'à une salle vide qui s'avérait être la salle de classe désaffectée du troisième étage. Une fois à l'intérieur, Isla referma la porte derrière eux histoire que personne ne les dérange. Elle ne souhaitait pas avoir des spectateurs. « M'en parler avant aurait été convenable, non ? J'ai jamais été le genre de fille qui aime les surprises. » Certes elle n'était pas très explicite mais était-il vraiment nécessaire de l'être ? J'en doute...
« extravagante: déraisonnable, extraordinaire, à la limite du bon sens »
Le feu crépitait dans la cheminée. Les cracs répétitifs et la chaleur étouffante de la pièce le berçaient. Les échanges verbaux des plus jeunes l'agaçaient. Le mélange des parfums d'un groupe de filles piaillant lui plombait le cerveau. Sans hésiter, le jeune homme roula soigneusement ses parchemins, les entourant d'un coup de baguette d'un sceau condamné à s'ouvrir et à se fermer. Il ne jeta pas un regard à ses amis qui disputaient une partie de cartes et s'engagea dans l'étroit tunnel, dérangeant la Grosse Dame. Il la remercia d'un hochement de tête et laissa ses pas le guider vers un endroit calme, où il pourrait réfléchir et lire tranquillement. Ses pas résonnaient seuls dans le couloir, un coup d'oeil vers l'extérieur lui indiqua que le temps était pluvieux. Il était normal que les élèves préféraient s'enfermer dans leurs salles communes respectives. Tant mieux, ça amenait le calme.
A peine eut-il le temps de s'installer sur un appui de fenêtre qu'une silhouette féminine s'avançait vers lui. Elle aurait pu paraître menaçante, mais Amadeus se sentait parfaitement à l'aise. Le bourreau, l'agresseur de la petite Bluenn, de serdaigle ne pouvait pas l'atteindre. Enfin, s'il avait envie de se porter atteinte à lui-même, seulement. Et ce n'était pas dans ses plans ... « On doit parler toi et moi je crois. » Sans vraiment réfléchir, il la suit. Evidemment, qu'il la suit. Elle est son futur. Deus reste silencieux mais fixe sa chevelure blonde se mouvoir au rythme de sa marche. Il peut deviner ses yeux perçants et les traits de son visage contrariées. Ça y est. Sûrement a-t-elle dû recevoir la nouvelle ... Un mince sourire apparaît sur son visage. Il retrouve la jovialité que sa maison lui avait retirée. Il a même envie de plaisanter, même avec le ton claquant de ses pas sur le sol. Finalement, elle choisit une porte et la tire vers elle. Le bois est lourd mais elle a de la conviction.
La salle de classe désaffectée est légèrement poussiéreuse et les particules accrochées aux fenêtres assombrissent la pièce, tout de même moins que le mauvais temps. L'odeur de vieux empeste mais reste supportable dans cette école à moitié pourrie. Mais même la froideur des lieux ne peut ôter la bonne humeur du Gryffondor. Peut-être que, finalement, celle-ci sera éteinte par la jeune femme. « M'en parler avant aurait été convenable, non ? J'ai jamais été le genre de fille qui aime les surprises. » Il haussa les épaules. Il devait se justifier lui, alors que c'était le système qui était en faute. Les Windsor, comme toute famille de sang pur, fiançaient leurs enfants à d'autres familles de sang pur. Personne n'a eu le choix. C'était ce qui était inconcevable pour le jeune homme. Que l'amour et l'amitié ne soient plus à déterminer. Toute ta route était tracée, tout ton chemin était fixé. Amadeus Clark Windsor, tu auras une femme venant d'une lignée pur. Tu concevras des enfants, au moins un garçon qui pourra perpétrer le nom des Windsor sur plusieurs générations. Tu l'élèveras de sorte à ce qu'il se marie à son tour à une jeune femme de bonne famille et ainsi, tu pourras hériter de la fortune et du pouvoir. Un système qui force à la manipulation de ses propres enfants. Une honte. Amadeus s'est toujours senti trahi depuis le jour où il a réveillé son inconscience d'enfant pour s'élever à la dimension supérieure, l'adolescent. La fin de l'adolescence se marque par l'acceptation de sa personne dans son milieu. Dans ce cas, Deus sera bloqué à ce stade, à jamais.
Néanmoins, il a su retourner les méthodes de ses parents à ses parents et à ceux qui l'entourent tous les jours au Château, amis comme ennemis. Il a su demander à vouloir choisir sa future épouse parmi les filles de bonne famille. Et il avait choisi Isla, reportant le nom à Madame Windsor afin qu'elle prenne contact avec les Rosier-Nott. Il ne la désirait pas pour son nom, Merlin sait la situation délicate de la jeune femme. Il ne la désirait pas non plus pour sa fortune et sa famille. Il la désirait car comme lui, elle n'est pas le genre de fille qui se laisse marcher sur les pieds. Rien que sa venue vers lui à chaud lui confirmait qu'elle pourrait nourrir ses ambitions durant une vie entière. Elle est belle, elle est fascinante et surtout, elle est fière. Ses qualités s'enchaînent, tout comme ses défauts mais il a décidé. Il la voulait elle, et pas une autre. Tant pis si elle ne voulait pas de lui, car ce n'était pas fixé dans ses plans. « Se fiancer sans avoir le choix, dans nos familles, ce n'est pas réellement une surprise. » Il penche la tête légèrement sur le côté, la fixant comme il aurait fixé une poupée de porcelaine, avec attention. « J'aurais pu l'annoncer moi-même, mais tu m'aurais détesté bien plus que maintenant, encore. Si on doit le faire sur la longueur de nos vies, autant pas s’essouffler dès les premières heures, n'est-ce pas. Je parle de nous engueuler. » Il a un sourire honnête, bien que le dégoût se ressent dans ses paroles. L'image, l'image, mes amis .. « Écoute, je suis désolé que tu soit tombée sur moi. Je suis désolé que tu sois tombée dans ta vie pourrie. Maintenant, c'est fait. Et faut avancer. » Remettre la faute sur les parents, c'est toujours la chose à faire. Mentir, même quand on sait que ça se saura un jour. Au moins, à l'heure actuelle, la réalité et la perspective de l'avenir est plus facile à avaler ...
« Se fiancer sans avoir le choix, dans nos familles, ce n'est pas réellement une surprise. » Alors c'était comme ça, il jouait la carte de la famille alors qu'Isla était parfaitement au courant de la situation. Certes les mariages arrangés étaient le fondement même des unions entre les familles de sang pur mais dans leur cas à eux, il y avait autre chose. De toute manière même si elle était la descendante des Rosier-Nott, le fait qu'elle soit une bâtarde rendait son mariage très difficile. Quel famille de sang pur voulait pour belle-fille une bâtarde ? Bien qu'elle soit la réunion de deux familles extrêmement puissante. Elle était la honte de sa famille s'était un fait, c'était tout. Alors pour que les Windsor veulent d'elle, il y avait forcément une raison... Ses parents avaient forcément accepté puisqu'ils n'auraient sûrement pas de meilleur offre. Oui elle aurait été une vache qu'on envoie à l’abattoir qu'il n'y aurait pas eu de différence. « J'aurais pu l'annoncer moi-même, mais tu m'aurais détesté bien plus que maintenant, encore. Si on doit le faire sur la longueur de nos vies, autant pas s’essouffler dès les premières heures, n'est-ce pas. Je parle de nous engueuler. » Il était comique en plus de ça, ça n'allait pas manquer de piquant entre eux, c'était pratiquement sûr! Un tel comportement d'ordinaire l'aurait charmé. Oui elle aurait apprécié l'audace, accueilli avec joie autant de caractère présent derrière des sarcasmes. Oui c'était très excitant pour la demoiselle mais dans cette situation s'était tout de suite moins charmant ! Cet homme évoquait leur vie future, vie qu'elle n'avait pas choisie et qui donc lui était imposée. Elle, pauvre femme qu'elle était devait se taire et même se réjouir qu'un homme de la condition d'Amadeus Windsor veuille bien d'elle. Jamais elle ne s'abaisserait à cette conduite, jamais ! « Écoute, je suis désolé que tu soit tombée sur moi. Je suis désolé que tu sois tombée dans ta vie pourrie. Maintenant, c'est fait. Et faut avancer. » Isla aurait pu laisser couler, s'en foutre comme de l'an quarante, le faire chier le reste de sa vie. Oui devenir la tyran de leur future maison mais la demoiselle n'avait pas envie de laisser tomber ! Oh non elle ne l'épargnerait pas. Il voulait ou en tout cas était obligé de devenir son futur époux, autant qu'il connaisse de quel bois se chauffait sa belle.
Isla croisa les bras le regardant, le fixant même. Elle le jugeait. Elle se demandait si en fait c'était un jeu pour lui, elle ne comprenait pas vraiment sa réaction. « Alors c'est tout. C'est comme ça, avançons, on se retrouve devant l'autel ? Tu me louperas, je serai la fille en blanc. » Elle aussi pouvait faire preuve de sarcasmes ! Ça n'était pas réservé à monsieur ! Elle allait faire quelque chose qu'elle détestait mais c'était la meilleure façon de l'avoir. Elle allait se dénigrer. Pourtant ça lui coûtait énormément ! Car Merlin savait qu'elle avait une fierté très développée. Se rabaisser c'était la dernière des solutions pour elle. Ces derniers temps, Isla avait tout de même surmonter de nombreux moments difficiles. Elle avait reçu beaucoup de moqueries, sa fierté avait été mise à rude épreuve mais elle n'avait jamais diminué. Oh non, la demoiselle était ressortie de tout cela plus forte et avec plus de confiance en elle. C'est donc en cherchant à le provoquer qu'elle lui dit. « Allons, ça ne te fait rien d'avoir comme fiancée forcée la bâtarde des Rosier-Nott ? Ton orgueil n'en n'est pas un peu touché ? » Elle laissa planer un peu sa dernière question avant de rajouter. « A moins que ça soit toi qui est un problème ? Un secret gardé précieusement... T'es une tare ? C'était bien ma chance de me farcir le 'grand secret des Windsor' » Elle le regarda intensément. Il n'avait pas cillé pour le moment. Il était quand même fort, en même temps heureusement sinon ça n'en serait que plus désolant. Vu que leurs destins étaient liés, en tout cas pour le moment, s'il n'était pas capable de l'intriguer un minimum ou en tout cas de susciter un minimum d'intérêt en elle, ça risquait d'être long... Et surtout d'être chiant ! Mais n'allait pas vous méprendre, son but n'était pas de tomber folle amoureuse de lui, le mariage ça ne servait qu'à étendre son influence et sa puissance. L'amour c'était peut-être un bonus quoique bien souvent ça ne pouvait être que source d'ennuis. Comme vous pouvez le voir, Isla n'avait pas été élevée avec les histoires de la fille qui rencontre son prince charmant et tout ce qui va avec. « Avoue que tout ça paraît louche même si je te rassure, tu n'imagines pas la chance que tu as de m'avoir. » Elle sourit même si d'un côté elle était très sérieuse. La fierté, on vous disait, la fierté.
Amadeus était tranquille. Bien qu'il avait horreur qu'on lui impose de choisir une femme à cette âge-ci, sans pouvoir sortir totalement de l'adolescence et sans avoir assez de recul pour prendre une fille au presque hasard, sur des critères de jeune homme juste aveuglé par ses hormones, celui-ci semblait apaisé. De l'extérieur, il dégageait un sentiment d'apaisement bien trop fort pour qu'on puisse le considérer comme un jeune homme révolté. Peut-être jouait-il mal son jeu, ou peut-être passait-il pour un garçon qui n'avait pas vraiment les idées en place. Il s'en foutait. Cette femme allait être obligée de rentrer dans son manège, d'une certaine façon. Il eut un sourire plutôt étrange même lorsqu'elle le jugea des pieds à la tête. Qu'elle fasse, que pouvait-elle y faire ? « Alors c'est tout. C'est comme ça, avançons, on se retrouve devant l'autel ? Tu me louperas pas, je serai la fille en blanc. » Il sourit et un mince sourire s'étendit sur son visage. Elle pouvait le voir comme ça, ou elle pouvait s'y habituer de le voir squattant son canapé et sa table à manger, étant donné qu'ils allaient réellement passer le reste de leur vie ensemble. C'était long et il eut besoin d'un large souffle pour se remettre de cette vision. C'était tout de même tout bonnement réfléchi. Elle avait l'humour grinçant, cette lueur de rébellion dans le regard qui lui avait enflammé les pensées. « Allons, ça ne te fait rien d'avoir comme fiancée forcée la bâtarde des Rosier-Nott ? Ton orgueil n'en n'est pas un peu touché ? » La jeune femme sortait l'argument de la fierté. Ça l'étonnait un peu mais c'était une façon de se défendre pour connaître son adversaire. Amadeus fixa un instant la fenêtre poussiéreuse, comme s'il mettait une pause pour réfléchir. « A moins que ça soit toi qui est un problème ? Un secret gardé précieusement... T'es une tare ? C'était bien ma chance de me farcir le 'grand secret des Windsor' » Il ne perdit pas vraiment son sourire, au contraire. S'inclinant en une petite révérence, le jeune homme l'observa encore. Elle paraissait si fragile et pourtant, elle avait une force de caractère. Franchement, les autres filles avaient quelque chose à lui envier. Il n'avait pas encore posé le doigt dessus, c'est ce qui le tuait en même temps. Pourquoi son choix s'était-il arrêté sur elle ? Comme elle le disait si bien, elle était la bâtarde des Rosier-Nott. Pourquoi n'avait-il pas demandé n'importe qui, qui soit un peu moins mal-vu dans le monde de la pureté que celui de cette jeune femme ? Elle avait ce truc qui lui donnait l'impression qu'il pourrait déplacer des montagnes. Amoureux ? Je n'irais peut-être pas jusque là, mais peut-être que ça s'attraperait avec le temps, si elle gardait ce qui le passionnait chez elle ... « Avoue que tout ça paraît louche même si je te rassure, tu n'imagines pas la chance que tu as de m'avoir. » Il n'a pas vraiment de réaction à cet instant. Il ne répond pas, il ne confirme pas. Il reste silencieux.
Le jeune homme n'était pas très clair avec lui-même. Ses sentiments intérieurs étaient contradictoires et ce qu'il aimait, c'était en gros ce qu'il détestait. Les né-moldus dont il avait horreur, il savait qu'il n'avait rien contre eux, mais il ne pouvait s'empêcher de les détester. Si c'est un mal que l'on combat, c'était un bien, non ? Même si on dérapait de temps à autre. Mais si c'était l'inverse ? Si on était mauvais mais que parfois, on avait quelques réactions sensées ? Le jeune homme se justifierait ? Sûrement pas mais peut-être pouvait-il éclaircir et attiser la curiosité de la jeune femme. D'un côté, il savait qu'en se montrant autoritaire et anormalement ennuyant, elle ne pourrait jamais s'accrocher à lui comme il en avait envie. Rappelez-vous qu'un Windsor qui n'a pas ce qu'il veut peut être très contrarié, à commencer par les jeunes filles mentant sur leur sang, ça, c'était hyper contrariant et vachement sot. Sacrée Bluenn ! « Ne t'en fais pas, mon orgueil n'est pas touché. Je déteste mes parents et ils doivent me détester aussi, pas que pour m'avoir collé à toi. » Il n'était pas très aimable mais elle se dénigrait elle-même. Autant jouer la carte jusqu'au bout. Ce n'était pas méchant, ce n'était même pas par rapport à elle, c'était par rapport à ses origines. « Et pour répondre à ta question, j'ai sûrement un problème comme tout le monde en a un, ou des petits. Et comme tout le monde, j'essaie de me soigner. Quel est le tien ? » Le jeune homme s'approcha d'un bureau. Pas poussiéreux, un autre élève avait dû passer à cet endroit quelques heures auparavant. Tant mieux. Il s'assit sans attendre, invitant la jeune fille à faire de même si elle le souhaitait. Lui était un léger fainéant, et rester debout dans une discussion rendait les choses trop sérieuses, trop officielles. Amadeus n'avait pas envie d'une conversation officielle. Il avait juste envie de discuter avec la demoiselle. S'il essaie de ne pas trop la dévorer du regard, il paraissait tout de même louche. Elle l'avait même énoncé, mais il n'était pas vraiment conscient. « Je te l'accorde, cette situation est louche. Tu crois que nos parents ont crée une alliance. Histoire de se débarrasser de nous. D'une pierre deux coups, comme on dit ! » Il baissa les yeux, juste en ayant l'envie de graver un mot dans le bois. Il s'empressa de détourner le regard vers la jeune fille en passant sa main sur son crâne presque nu, la sensation était agréable. « Maintenant, on est obligé de réussir. T'inquiètes pas, on les emmerde et on leur montre comment on réussit une vie. »
Isla avait de la malice dans les yeux qui les rendaient plus brillants. Pas d'une manière niaise, non plutôt d'une manière assez envoûtante. On avait envie de plonger la tête la première dans ce regard si magnétique. Isla savait user de ses charmes pour en tirer de multiples avantages, mais qui ne le ferait pas à sa place ? Cependant elle devait bien reconnaître que face à Amadeus, elle ne savait pas vraiment si c'était réellement un avantage et si ça avait un quelconque effet. Elle devait bien en avoir un tout de même à moins qu'il soit vraiment difficile ou même, non. Allons, pas la peine de se poser la question. « Ne t'en fais pas, mon orgueil n'est pas touché. Je déteste mes parents et ils doivent me détester aussi, pas que pour m'avoir collé à toi. » Et bien voilà qui était dit. Amadeus n'y allait pas par quatre chemins mais c'était loin de ne pas plaire à Isla, elle n'aimait pas les hypocrites. Même si elle était amenée à l'être souvent vu sa condition, on n'avait rien sans rien. Enfin donc c'était juste une petite haine entre le fils et les parents ? Allons la haine n'était pas née toute seule. Il y avait un petit secret ou quelque chose. Isla devenait vraiment curieuse. Elle était très intriguée par Amadeus, elle voulait qu'il lui en dise plus ! Elle mourrait d'impatience qu'il lui en dise plus ! Tant de mystères ce n'était pas bon, ça ne faisait pas une base pour une relation de couples. « Et pour répondre à ta question, j'ai sûrement un problème comme tout le monde en a un, ou des petits. Et comme tout le monde, j'essaie de me soigner. Quel est le tien ? » Ah, ah il utilisait la technique du miroir qui consistait à renvoyer la question à son interlocuteur.. C'était un peu facile comme technique surtout qu'ils en avaient parlé déjà. Son principal problème dans la vie était le fait d'être une bâtarde à part ça... Tout allait bien. Et puis bon ils n'allaient pas tout se raconter dès leur première entrevue ? Il faut garder une part de mystère. Enfin elle gardait une part de mystère et il lui racontait tous ses petits secrets... Autant faire les choses dans l'ordre qui l'arrangeait.
Amadeus s'était assis sur un bureau et il l'avait invité à faire de même. Isla accepta l'invitation. Rester debout pour le plaisir très peu pour elle. Si elle pouvait économiser des forces, elle le faisait. Elle s'assit donc à côté d'Amadeus attendant qu'il ajoute quelque chose puise que de toute manière, elle ne dirait rien pour le moment. De plus, elle était persuadée qu'il n'avait pas fini. « Je te l'accorde, cette situation est louche. Tu crois que nos parents ont crée une alliance. Histoire de se débarrasser de nous. D'une pierre deux coups, comme on dit ! » Voilà qu'il pointait quelque chose d'intéressant. Oui bazarder les deux produits encombrants en une seule fois, c'était quand même très ingénieux. Isla ne serait pas étonnée de cette technique par ses parents, ils étaient aussi malins qu'ils étaient pourris. Et autant vous dire qu'ils étaient pourris jusqu'à la moelle ! On pouvait apprécier leurs forces de caractère mais en aucun cas leur personnalité. Au fond ils s'étaient bien trouvés tous les deux. Ils se faisaient les pires crasses possibles mais ne pouvaient vivre sans l'autre. Ils lui faisaient sincèrement pitié mais ça ne l'empêcherait pas de les écraser comme de vulgaires insectes plus tard. C'est ce qu'on appelle le juste retour de bâton ! « Maintenant, on est obligé de réussir. T'inquiètes pas, on les emmerde et on leur montre comment on réussit une vie. » Il savait trouver les mots, il fallait bien lui reconnaître cette qualité. Mais bon ? Qu'est-ce qui se passait après ? Ils avaient un « Happy End », on les retrouverait dans dix ans, marier, cinq gamins vivant d'amour et d'eau fraîche se fichant royalement de ce qui se passait autour d'eux. Mouais ça la bottait pas vraiment cette vie-là. Elle voulait être heureuse évidemment, qui ne voulait pas l'être ? Mais être une femme foyer ? Non, merci. Vivre d'eau fraîche et d'amour ? Très peu pour elle. Isla était persuadée que le bonheur avait besoin de bonnes bases matérielles. Capitaliste ? Oui on pouvait dire ça même si elle, elle employait plus volontiers le terme de réaliste. « Ouais il est clair qu'on peut pas se planter, ça serait vraiment trop leur faire de plaisir. » Ils s'accordaient sur ce point ce qui était un bon début quand même bien que ça ne règle absolument pas les problèmes fondamentaux et il était grand temps qu'ils redeviennent sur ces petits détails. Isla même si elle appréciait pour le peu qu'elle en découvrait la personnalité d'Amadeus ne voulait toujours pas être lié à lui. Elle choisirait son futur époux et elle l'épouserait quand elle voudrait. Ça marcherait comme ça ou ça ne se ferait pas du tout ! « C'est bien, tu prends ça avec une philosophie exemplaire, c'est remarquable mais je n'ai pas dit mon dernier mot. Ce n'est pas tellement contre toi même si tout le montre mais juste je ne suis pas du bétail, on ne me vend pas ! Je veux dire on donne pas ma main comme ça, on ne choisit pas mon futur mari à ma place. » Elle fit une rapide pause avant d'ajouter. « Peut-être ça ne te fait pas grand chose, en même temps tu es un homme et on est encore dans une société plutôt archaïque, tu as le pouvoir. Moi je m'en fous pas. Mes parents m'ont pris assez de choses, je ne les laisserai pas faire ça. Alors après à voir si tu m'aideras ou feras rien ou pire tu me mettras des bâtons dans les roues. »
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