Mon entrée dans la salle commune se fit dans un boucan. J’avais parfois tendance à en faire trop et cette fois comme toute les autres, ne faisait pas exception. J’avais à peine franchit le seuil de la porte que j’eu un soupire exagéré qui m’attira les regards de la part de certains élèves en retrait. Eux qui tentaient vainement d’étudier leur matière, se voyais affublé d’un obstacle supplémentaire en ma présence. Les cours venaient à peine de se terminer que certains s’entêtaient déjà à remplir les exigences du corps enseignant. Ce n’était décidément pas mon cas. À l’inverse de mes camarades, j’avais jeté mes livres par terre au lieu de les ouvrir. Puis c’est dans un geste presque salvateur que je m’écrasai de tout mon long sur le divan. Le visage enfoncé dans le coussin du siège, j’avais laissé glisser mon bras droit jusqu’à ce que ma main rencontre le sol. Dépourvu de toute énergie, je me promis de ne plus bouger jusqu’à l’heure du repas. Aucune motivation, rien que l’envie de me reposer d’une journée que je jugeais de pénible. Comme si j’étais annonciateur d’une mauvaise ambiance, il ne fallut qu’un moment pour que les rares occupants ne rassemblent leurs livres avant de quitter la salle commune. J’avais relevé la tête, les sourcils froncés, constatant avec une légère amertume que je dérangeais. Dur pour l’orgueil, mais le temps venait à effacer se mépris qu’on me remettait sous le nez de temps à autre. Je reposais finalement ma tête, fermant les yeux. J’avais besoin de faire le vide sur cette journée. Mon quotidien n’était qu’un pâle copier-coller du précédent. Je n’étais qu’une ombre circulant dans les couloirs, faisant acte de présence dans des cours pour lesquels je n’éprouvais aucun réel intérêt. Les professeurs faisaient leurs boulots, se contentant de vérifier ma présence pour ne plus vraiment y porter attention ensuite. C’était la même rengaine jour après jour. Mes camarades se rassemblaient, alors que je restais malgré moi en retrait. Pendant qu’eux vivaient leurs plus belles années, moi je m’efforçais de passer au travers. Malgré cette insouciance dont je tentais de me convaincre, il était parfois difficile d’affronter les choses telles qu’elles étaient. Cette faiblesse, je la gardais pour moi. Je préférais en rire ou tout simplement l’ignorer. Pourquoi se préoccuper autant…!
Ce dernier cours auquel j’avais assisté avait mis un voile sombre sur ma journée qui n’avait jusque là pas été si mal. Le cours de potion était probablement celui que je détestais le plus. Mon empressement et ma maladresse n’avait rien à faire dans ce cours qui demandait une précision sans faille. Je m’étais assis à l’arrière de la classe. J’avais ainsi l’impression que les autres étudiants formaient barrière entre moi et le professeur. C’était complètement irrationnel, mais cela me rassurait de le voir ainsi. C’était par principe de précaution, mais elle était complètement inutile. Le maitre se présentant devant nous n’était pas un modèle de tolérance et j’avais tôt fait de gaffer. Aujourd’hui la théorie faisait place à la pratique. Jumelé par deux, nous référant à la page 48 de notre manuel, nous débutions le travail demandé. Si j’avais fais preuve de minutions tout au long de l’exercice, un seul geste de trop venait d’arracher 15 points aux Hufflepuff. En voulant donner une éprouvette à ma coéquipière, j’avais accroché le bécher contenant un liquide fumant qui se déversa sur sa main. Heureusement, mis à part être viré au bleu, la main de la jeune fille n’eut aucun autre dommage. Par contre, on ne manqua pas de me faire comprendre à quel point mon incompétence pouvait être un danger dans cette classe. On me fit sortir sur le champ, me promettant des sanctions à venir. Une retenue? Peut-être deux? C’était presque un rendez-vous que j’entretenais assidument avec ce professeur. Je m’étais contenté de rassembler mes effets et de sortir de la classe le plus vite possible, comme si j’en avais trop eu l’habitude.
À cette heure, tout le monde était encore en cours. Je traversais les dédales de couloirs vides, transportant l’écho de mes pas. J’avais dans l’idée de rejoindre ma salle commune qui n’était pas si loin, mais on m’intercepta. « Vous n’êtes pas en cours monsieur Harwicks? » Une voix intimidante m’avait cloué sur place. Professeur Selwyn se tenait devant moi de toute sa grandeur, me jugeant d’un regard sévère. J’avais voulu répliquer, mais je m’enfonçais dans un flot d’informations pour expliquer ma situation si simple. C’était incompréhensible et mes phrases se succédaient dans un souffle si rapide que mes justifications devenaient tout à fait inutiles. « Ne croyez pas passer du bon temps à vadrouiller dans le château. Suivez-moi ». J’avais voulu protesté, mais connaissant le drôle d’oiseau qu’elle était, j’avais plutôt choisi de me taire et de me soumettre à son exigence. J’avais bien assez de la menace de cet autre enseignant. Inutile d’en frustré un autre. Elle en avait bien profitée et je me demandais sérieusement si elle ne faisait pas exprès de me rendre la vie dure simplement pour casser mon « comportement de grand paresseux». Je dû ranger les livres de sa bibliothèque par ordre alphabétique, une fois fait, elle prétexta avoir spécifié en ordre de couleur…et finalement par thème. Ma patience avait ses limites, mais m’indigné n’avait servit à rien. Elle cherchait à me coincé sous sa surveillance et l’imagination ne lui manquait pas. Une fois le cas de la bibliothèque réglé, elle m’avait demandé de replacer les tables de sa classe, ne trouvant jamais satisfaction. Heureusement, son désir d’autorité fut interrompu par la fin des cours.
Cette fin de journée m’avait épuisé. Les quelques minutes sur ce divan, m’avais permis de balayer de mon esprit les dernières heures et enfin de me détendre. Je souris intérieurement à l’idée que mes camarades avaient fuit sans raison, sachant que je m’étouffais dans le silence. Passer la soirée à m’écrasé le visage dans les coussins trop confortables s’était tout ce que je demandais, le reste était superflus. Le monde pouvait brûler autour de moi que je ne bougerais pas le petit doigt. C'était ce que je croyais, sans douter qu'une exception se glisserait dans l'équation.
ubis regarda à côté d'elle, il n'y avait personne, elle s'étala donc sur le banc, car la grande salle était pratiquement vide et qu'elle aimait bien faire ses devoirs là. C'était dur les cours et c'était peut-être la seule chose qui l'embêtait dans le château, devoir travailler et voir ses professeurs qu'elle aimait tant. Il y avait une part d'ironie dans ses pensées et elle-même souriait à cette idée, bien sûr qu'elle ne détestait pas tous les adultes de ce château, mais une bonne moitié en tous les cas.. La jeune brunette regarda le faux ciel au-dessus d'elle, elle s'était toujours posée la question : comment ça pouvait bien marcher ? C'était intriguant après tout, il changeait pratiquement toujours et paraissait si réel. Elle avait l'habitude de se poser des questions aussi existentielles, mais tant qu'elle restait dans sa cervelle et que les autres ne l'entendaient pas c'était le principal. Rubis avait gardé une assiette de muffins à sa portée pour pouvoir y piocher quand elle en avait envie. La Poufsouffle sortit une plume, de l'encre et son parchemin, un livre de sortilèges et elle était prête à travailler sérieusement, mais elle fût rapidement dérangée par son meilleur ami qui ne faisait que passer. Elle devait apprendre à mieux se concentrer, à ne pas se laisser distraire aussi facilement, surtout par une bande de Gryffondor qui ne voulait se rendre que très intéressant. Elle fit la moue et se tourna à nouveau vers sa feuille vierge, l'inspiration devait venir. Quelques minutes plus tard elle somnolait devant son devoir encore très .. incomplet. Les sortilèges et elle ne faisaient pas un très beau couple et il fallait qu'elle s'améliore dans cette matière, ce n'était d'ailleurs pas la seule, elle devenait une vraie cancre, de quoi vexer son amie Prudence. Au moins pour elle, elle devait faire un effort et pour ses parents peut-être aussi, il ne fallait pas qu'elle ternisse le nom de la famille Wilbert. Elle était de sang-pur alors il fallait qu'elle se donne de la peine dans ses études, dans sa façon d'agir et avoir le courage de bien tenir son nom de famille puisqu'elle était la seule descendante. La jaune et noire attacha sa chevelure épaisse en queue de cheval et se frotta les yeux énergiquement, peut-être que ça l'aiderait à se réveiller, mais ce n'était qu'une tentative, aussi vaine que les autres.
Elle décida qu'il fallait qu'elle se lève et qu'elle change d'air, elle rangea ses affaires, fit un signe de la main au fantôme qui s'était installé à côté d'elle, puis se dirigea vers le parc. Il fallait peut-être qu'elle prenne l'air frais qui viendrait caresser ses joues encore toutes rouges par la chaleur qui l'entourait il y a quelques minutes. Profiter de la nature et surtout du soleil couchant qui commençait à s'abaisser de plus en plus tôt au fil des jours, où l'Angleterre s'enfonçait dans la saison que l'on nommait l'hiver. Elle avait d'un côté très hâte que la neige tombe et que l'on sente les premiers flocons, mais les petites fleurs et les hirondelles chantante l'attirait déjà plus. Lorsqu'elle s'assit sur un des bancs, elle se savait seule et était même peut-être épiée par d'autres élèves du haut de leurs salles classes, puisqu'elle-même faisait la même chose, toujours à envier ce qui se trouvait dehors et elle enfermée dans un endroit sans réel issue. Elle souffla exaspérée par tant d'ennui et se releva pour aller autre part, elle était un peu comme le vent qui la balançait d'endroit à endroit. Elle n'aimait pas rester à un seul point, elle préférait voyager un peu de partout et c'était d'ailleurs très étrange avec l'éducation qu'elle avait reçue elle aurait dû être plus du genre à vouloir fonder une famille et se marier avec le fiancé qu'on lui avait attribué, qu'elle ne connaissait toujours pas, du moins elle devait l'avoir aperçu, mais on ne lui avait pas encore révélé le nom. Ce jour elle l'appréhendait, car c'est à ce moment-là que son futur sera scellé à un homme inconnu, qu'elle n'allait peut-être jamais aimer et elle, c'était une grande romantique croyant au coup de foudre ou à l'amour passionnel sans relâche, alors être collé à une personne sans réellement ressentir quelque chose pour elle lui donnait la chair de poule et surtout un mal de coeur impossible.
La Poufsouffle vagabonda encore un petit moment dans le château puis se résigna à rentrer dans sa salle commune et rejoindre tous ses camarades. Elle aimait bien sa maison, ils étaient plutôt décalés et surtout très mal vu des autres, surtout par les Serpentards qui avaient tendance à se moquer d'eux. Bon c'est vrai qu'être représenté par un blaireau ne donnait pas les meilleures chances de sa vie pour se la péter, mais ils étaient loyaux et la plupart plus gentils que les verts et argents et c'était le principal, car la sympathie était tout simplement une des qualités les plus rares.. du moins pour Rubis. Bien sûr il y avait des exceptions dans chaque maison c'était certain et il ne fallait pas faire d'erreur de jugement ou se servir de vilains préjugés pour ternir sa façon de penser, c'est pour ça que la petite brunette préférait de rien dire et penser intérieurement et non pas à haute voix. Rubis entra sereine dans la salle réservée aux jaunes et noirs. Il faisait chaud et les élèves parlaient entre eux, souriaient ou encore ne faisaient que travailler. Elle se rappela son travail et décida de vite monter dans son dortoir pour le finir et donc le bâcler. Lorsqu'elle eut enfin finit et vaincu les sortilèges elle redescendit dans la salle commune, mais beaucoup d'élèves étaient montés se coucher ou travailler dans le calme. Sur le divan elle vit une silhouette affalée et la reconnut tout de suite, elle s'approcha lentement, puis lui souffla sur le visage en lui disant « Ne t'endors pas, tu n'as quand même pas oublié nos petits "rendez-vous" du soir? » Elle s'assit sur la table en face du canapé et regarda le jeune homme d'un air amusé, il avait l'air fatigué, mais elle était contente d'être avec lui et de pouvoir discuter avec une personne qu'elle adorait, connaissait et à en qui elle avait une grande confiance. Ou peut-être était-ce le caractère un peu décalé et hors du commun qui plaisait tant à la jeune fille ? Elle ne savait pas, mais elle était sûre d'une chose : elle allait réveiller le garçon pour qu'il retrouve son énergie si folle. La jaune et noire sourit et dit « Qu'est-ce qui a bien pu te fatiguer autant ? » puis elle réfléchit un instant : et si le garçon voulait dormir ? Elle rétorqua donc très rapidement : « Mais si tu veux je te laisse dormir, après tout je n'aimerais pas non plus qu'on vienne me déranger comme ça. » Elle se savait un peu envahissante des fois, mais elle y pouvait rien quand elle appréciait une personne.
Une voix vint m’extirper de mon sommeil. Ce n’est qu’a cet instant que je compris que je ne m’étais pas contenté uniquement de prendre quelques instants de repos, mais que je m’étais bel et bien assoupi. Ce timbre agréablement doux s’adressant à moi me tira vers la réalité. Mon premier réflexe fut un grognement plaintif. Il m’était toujours difficile d’assumer le fait qu’on me réveillait. C’était souvent de cette manière que j’exprimais un certain mécontentement que je n’assumais pas entièrement. Je tournai la tête vers mon interlocutrice, posant de petits yeux fatigué sur elle. Encore assommé par mon esprit embrumé, je reprenais mes esprits en détaillant la jeune femme assise non loin de moi. Mon regard flou s’éclaircit tranquillement. Cette voix ne pouvait appartenir qu’à une seule personne, mais je sentis le besoin de valider cette information. Les traits ravissants de la jeune femme m’arracha un timide sourire. «Rubis» Soufflais-je dans un murmure. Voyons, comme si cela avait pu être quelqu’un d’autre! Son regard plein de délicieuse malice était posé sur moi et je cru bêtement que cette scène durerais une éternité. Un regard innocent échangé jusqu’à l’infini. Ce fut agréable et trop rapidement bousculé. Elle me tira à l’ordre et brisa mes impressions d’avoir arrêté le temps, avec une question. Je n’y répondis pas sur le coup, prenant un temps fou à assimiler les quelques mots qu’elle me servait avec ce sourire radieux qu’on lui connaissait bien. Peut-être qu’elle le vu de façon négative, car elle se ravisa. Je lui lançai un «Non!» empressé, comme si je craignais qu’elle me quitte. Comme pour prouver mes bonnes intentions, je quittais mon confort improvisé. J’assumais aussi le fait qu’il n’était pas intéressant pour elle de discuter avec quelqu’un affalé. De ce fait, je me redressai doucement, m’assoyant convenablement en face d’elle. Je passai une main rapide sur mon visage et m’éclaircit la gorge. «J’étais réveillé de toute façon.» Dis-je d’un ton presque convaincant. Il n’y avait pas plus endormis que moi, mais si cela devait marquer une croix sur cette rencontre, autant devenir insomniaque.
Elle était la première personne aujourd’hui à m’adresser véritablement la parole, juste pour le plaisir de le faire. Sa voix m’apaisait et sa présence me réconfortait. J’avais besoin de ce moment, j’avais besoin d’elle. Cela lui donnait une importance qu’elle ne soupçonnait probablement pas. Rubis était pour moi ce que Samuel était pour elle. Malheureusement, notre histoire se résumait souvent qu’à ces soirée en tête à tête. Un privilège que je ne pouvais écarter sous le prétexte de la fatigue. Je m'afférais à dénouer ma cravate avec mes doigts malhabiles pendant que je répondais à sa précédente question. «J’ai eu une journée…difficile.» Voilà que j’eu l’image sordide de mon père revenant du travail. Je reprenais malgré moi les paroles et les gestes de celui-ci et cela me déplu instantanément. Voilà qui fit resurgir une certaine impatience envers ce nœud de cravate qui me donnait bêtement du fil à retordre. «J’ai eu cours de potion, tu sais ce que s’est.» Mon regard avait quitté celui de Rubis et se posa sur ma cravate récalcitrante. «J’ai mis trente minutes avant de me faire mettre à la porte. Méfie-toi des classes pratiques, c’est tout ce que j’ai à dire.» Je soupirai, me contentant finalement de desserrer le nœud qui me fatiguait. Je mis de côté cette distraction, plongeant une nouvelle fois mes yeux dans ceux de la jeune Wilbert. «J’avais pensé revenir ici, mais la prof de Dfcm m’a plutôt mit la main dessus. Je te passe les détails…» Je rassemblai les livres que j’avais laissé tomber à mon entré, me retournant pour n’y voir que quelques élève. J’avais tourné la tête vers l’une des fenêtres, constatant à mon grand étonnement qu’il faisait noir à l’extérieur. Étais-ce possible que j’avais manqué l’heure du repas? «Dis-moi, il est qu’elle heure au juste?» J’avais une dissertation à faire pour demain, un travail auquel j’aurais du m’atteler il y a une semaine déjà. Je ne m’étais pas embêté avec ce détail avant ce soir. Comment aurais-je pu prévoir que je m’endormirais de si bonne heure. Je serais assurément à la dernière minute, comme toujours.
Je paraissais distrait, mais je profitais pleinement de ce moment avec Rubis. Moi qui m’était promis de ne pas bouger pour quoique ce soit, je l’avais fais sans trop m’en rendre compte. C’était tout naturel d’oublier tout le reste lorsqu’elle venait à ma rencontre. Je n’avais cependant pas retrouvé tout mon entrain, me remettant doucement de ce réveil forcé. «J’suis content que tu sois là» Dis-je étouffé dans un bâillement. «Je veux dire…ouais.» Ma phrase n’avait aucun sens réel sinon celui que je regrettais parfois d’être aussi spontané. Que pouvais-je ajouter à cela? Oh Rubis, je n’ai personne d’autres que toi? J’aimerais passer plus de temps avec toi?...Pourquoi Samuel et pas moi? Je serrai les dents; j’étais parfois si pathétique. Son ami, celui qu’elle aimait tant, était peut-être mon plus grand obstacle. Heureusement mon orgueil fit taire tout cela, me confrontant à un de ces silences que je détestais tant. Je posai mon dos sur mon siège, enchainant tout de suite sur un autre sujet. «En tout cas, pour ta part, tu semble en pleine forme. On dirait que tu as fait un mauvais coup dont tu serais un peu trop fière. Ca se voit dans ton regard. Il s’est passé quelques choses, avoue-le!» Je lui fis un de mes sourire malicieux qui la forcerait à parler. «Mais j’y pense! Ce serait pas toi justement, la responsable de cet incident dans les toilettes des filles? Il parait que la bibliothèque en a reçu des conséquences plutôt crades. Je crois que certains ne s’en remettront pas de si tôt.»C’était ma façon de la provoquer. Insinuer des choses était une méthode efficace pour lui arracher quelques mots. J’exagérais les faits, m’amusant d’une situation pour laquelle Rubis n’avait probablement rien à voir. Cela dit, c’était pour moi un bon élan pour enchainer la conversation et d’oublier ma grande sincérité dont j’avais fais preuve juste avant.
ubis regarda le jeune garçon amusé, mais en culpabilisant aussi, il était tard et s'il avait eu une journée fatigante il se devait de dormir, mais elle n'avait pas pu s'empêcher de venir le titiller. De toute façon il savait qu'elle ne voulait pas l'embêter avec ça, mais seulement un peu de son attention puisqu'ils ne passaient plus trop de temps ensemble, elle savait que c'était un peu de sa faute, mais elle faisait mine de nier ce point et continuait à venir le voir le soir dans la salle commune, comme si de rien n'était et comme si elle n'avait pas remarqué ce petit éloignement loin d'être minimale. La jaune et noire avait toujours eu cette relation avec lui, déjà lorsqu'ils étaient petits, un peu différent des autres, ils restaient ensemble pendant les banquets de sang-pur sans prêter attention aux autres petits snobs qui s'y promenaient. Il avait de l'humour et Rubis aimait bien rire avec lui, elle se détendait de la longue journée qu'elle avait passé. Lorsqu'il lui dit de rester elle sentit le rouge lui monter aux joues, pour une fois qu'on ne la chassait pas en lui disant qu'elle était soit trop maladroite soit trop gamine, ça faisait du bien. Il se redressa et lui dit qu'il n'était pas en train de dormir et qu'il était réveillé, elle pouffa de rire et ne pouvait pas s'empêcher de dire « Oui, c'est ça, tu baves toi quand t'es réveillé ? » Elle le laissa parler de sa journée, apparemment il avait eu cours de potions, mais elle ne comptait pas en dire plus, il fallait se méfier de ce cours, mais elle avait l'habitude de s'acharner sur cette classe, il fallait peut-être qu'elle change de disc, alors elle rétorqua tout simplement « Je préfère pas parler de potions, rien que d'y penser j'en ai la chair de poule. » Oui, Rubis détestait ce cours, cette idée de devoir mélanger des produits pour qu'à la fin on obtienne quelque chose. Pourquoi est-ce que ça ne pouvait pas être plus simple ? Elle fit la moue rien que d'y penser, mais il changea rapidement de sujet. Mlle Selwyn avait toujours fait un peu peur à la Poufsouffle, peut-être parce qu'elle était si grande et impressionnante ? Du moins elle ne la connaissait pas vraiment pour la juger, mais elle assumait de la trouver intimidante, elle regarda donc Marshall et dit « Mlle Selwyn me fait un peu peur. » La jaune et noire aimait bien laisser le jeune garçon parler, il était plus bavard qu'elle et c'était peut-être ce qu'aimait Rubis chez lui, qu'il avait toujours quelque chose à dire et que les discussions n'étaient pas lassantes ! Loin de là. Alors, lorsqu'il lui demanda quelle heure il était, elle ne put pas s'empêcher de sourire davantage, car il devait sûrement avoir dormi trop longtemps. D'un ton un peu moqueur elle dit « Si tu t'inquiètes d'avoir raté le repas, tu l'as fait, mais j'ai peut-être des sucreries en haut, tu veux que j'aille les chercher ? » C'était un peu un frigo ambulant, mais elle n'avait pas honte de le montrer, puis elle pouvait aider un ami en faisant ça !
La jeune fille fût prise de cours lorsqu'il lui dit qu'il était content qu'elle soit là avec lui. Elle sentit le rouge lui remonter aux joues, pourquoi avait-elle cette manie déplaisante de rougir à chaque remarque qu'on lui faisait ? Il était direct et un peu impulsif, digne d'un Gryffondor, mais heureusement qu'il était à Poufsouffle sinon à qui pouvait-elle parler ? A Samuel ? Peut-être, mais il était trop occupé à chercher une fille avec qui sortir, ce qui avait le don d'énerver la brunette, qui savait que mal se comporter avec une fille était mauvais puisque elle même avait dû subir ça l'année d'avant. Mais Marshall lui n'était pas comme ça, il avait l'air doux et si un jour il lui venait l'idée de blesser une fille, elle lui ferait un sermon digne de ce nom. Mais là n'était pas la question, puisqu'il était content d'être avec elle, comme Rubis était contente d'être avec lui, alors décida de montrer sa réciprocité « Moi aussi je suis contente d'être ici avec toi. Ce serait triste tous les soirs si tu n'étais pas là ! » Oui, ces mots venaient bien de s'échapper de sa bouche et elle venait de montrer un peu de spontanéité et surtout de beaucoup de sincérité. Elle lui fit un petit sourire et baissa les yeux, non pas par gêne, mais pour ne juste pas avoir à le regarder lorsqu'elle disait quelque chose qu'elle pensait réellement, son côté timide pouvait même prendre le dessus avec ses amis !
La Poufsouffle n'avait jamais eu de grandes discussions avec quelqu'un d'autre que lui et que son meilleur ami et quelques fois il lui manquait une fille à qui se confier et elle y pensait très souvent, mais là en ce moment elle n'avait pas envie de réfléchir et eut soudain cet élan d'aller s'asseoir à côté du garçon sur le divan. Elle fit la moue lorsqu'il parla d'une bêtise qu'elle aurait faite, alors elle essaya de jouer le jeu et de le convaincre qu'elle en avait vraiment fait une « C'est drôle comme tu démasques si facilement les gens. Je ne voulais pas t'en parler avant, mais bon si tu l'as découvert tout seul je ne vais pas te le cacher, tu connais si bien mon caractère de petite délurée.. » Elle disait ça sous le poids de la rigolade, car elle n'en était pas une, et n'en sera jamais une puisqu'elle était tout ce que l'on pouvait qualifier de sage. Elle tourna la tête vers Marshall et rigola d'une petite voix à sa remarque sur les toilettes des filles, elle n'avait rien avoir avec cette histoire, mais elle ne put s'empêcher de repenser à la tête de la bibliothécaire lorsqu'elle avait vu toute l'eau par terre. Même elle en avait ri. Elle se racla la gorge et dit d'un ton sérieux « Non Marshall, moi j'ai fait bien pire, salir les toilettes des filles ? Tu n'es quand même pas sérieux ? Puis tu as l'air bien informé, tu ne serais pas un des complices ? » Ce n'était peut-être pas aussi absurde que ça, peut-être que lui y avait participé, mais elle en doutait