« éloquence: manière de dire, art du discours, capacité à convaincre un auditoire. »
Plongé dans une mare noire, sans pensée, sans dérangement. La masse n'est ni chaude ni froide, elle forme simplement une bulle protectrice qui éclate alors qu'un réveil bondit, l'éjectant à cent milles lieues de ce refuge tranquille et apaisé. Amadeus se jette sur son réveil encore endormi, les paupières collantes; il stoppe le mécanisme avant de se recoucher. Ses yeux sont bien clos et son esprit émerge doucement. Malgré l'obscurité du ciel non causée par ces gros nuages gris et menaçant, mais bien par l'heure matinale à laquelle il se devait de se lever comme tous les matins, il se redresse. Mettre les pieds hors de son lit, là voilà la plus grosse épreuve de toute la journée. Sous le jet d'eau chaude et fumante, la vie devient tout de suite plus facile. Il reste un bon quart d'heure à se réveiller surtout puis en sort, une serviette nouée autour de ses reins. Il s'habille sans faire attention à ses camarades de chambre. Il est bien en retard sur ceux-ci, mais ne se presse pas. Après tout, il est toujours ponctuel.
Huit heure vingt-cinq et il passe le portrait de la Grosse Dame en oubliant bâillement et fainéantise dans son dortoir. Sous son bras, il porte ses cours de la journée, sifflotant un air joyeux et motivant. Il n'est pas du matin, il lui faut toujours un peu de temps avant d'être productif et de bonne humeur, mais il l'est toujours, du moins, en apparence. Le sourire aux lèvres, il s'incline pour saluer divers portraits avec lesquels il a quelques affinités et finit par se retrouver à la cage d'escaliers. Le sport quotidien de tous les élèves de Gryffondor ou de Serdaigle, les habitants des tours. Parfois, il regrettait d'avoir demandé à faire partie des lions. Parfois, il regrettait de ne pas librement pouvoir détester le monde et de ne pas devoir soigner sa petite image de sang pur je-m-en-fous-tiste. Ça aurait été tellement plus simple de prendre place parmi les serpentards, et de haïr les nés-moldus tous en coeur. Ça aurait été aussi un aller simple pour Azkaban tellement plus vite ... Il devait tenir, continuer de traîner avec des gens bons et sincères comme il aurait voulu le faire dans sa jeunesse. Or, il n'a été ni élevé comme cela, ni conçu pour cela. Et bizarrement, et paradoxalement, et sans lien logique, il le respectait, même en le haïssant, il ne pouvait s'en défaire.
La Grande Salle bourdonne de monde, comme à son habitude. Il passe les portes avec le sourire et cherche ses amis d'un regard chez la table des Lions. Elle est pleine, elle respire la bonne humeur qui lui éclaire son fond. Il repère parmi les plats, son omelette et son lard matinal avant de se diriger vers l'un de ses camarades de maison. Déposant brusquement son repas à côté de lui, avec une tape légère dans le dos tout se laissant tomber sur le banc pour se mettre à table, il émet un rire. « Leo, si je ne te connaissais pas bien, je penserais que tu me fuis ! » Il affiche un large sourire - certes, immensément hypocrite - tandis qu'il plante sa fourchette dans son repas. « Alors, quelles sont les nouvelles du jour ? T'as déjà lu la Gazette ? » Il leva la tête pour saluer les gryffondors autour de lui, en profita pour chercher des yeux des personnes sans but précis. Ses yeux marrons se posèrent sur la jeune Bluenn Elena Carter pendant un instant, la victime dont il était le seul bourreau de l'école puis continua son petit tour de têtes connues avant de fixer Leo pour la première fois depuis longemps. Remarquant son regard, il haussa un sourcil légèrement étonné, avec un mince sourire. « Un problème ? Partage. » Il porte sa fourchette à sa bouche et replace ses livres parfaitement les uns sur les autres, complètement détaché mais légèrement maniaque sur les bords. Après tout, l'entente entre Leo et lui s'était toujours bien faussement passée. Il n'allait pas se mordre les doigts et se couper en quatre pour lui faire plaisir; il allait simplement se contenter de regagner l'amitié et la confiance du jeune homme, malgré tout ce qu'il avait pu dire ou faire par le passé. Après tout, ils commettaient tous des erreurs. Si Amadeus en avait commise une grosse le jour où il a traité Leo de traite à son sang, sûrement allait-il savoir la récupérer. Dans son discours qu'il tenait depuis des années, il n'y avait que peu de failles qu'il fallait avoir remarqué au bon instant. Et heureusement, Deus ne pensait pas en avoir plus d'une avec lui ... Allons voir.
Dernière édition par Amadeus C. Windsor le Dim 27 Jan - 21:12, édité 1 fois
Comme tous les matins avant d’aller en cours, j’étais dans la grande salle pour prendre mon petit-déjeuner en compagnie de certains de mes camarades et ceux des autres maisons. Le matin, il ne fallait pas trop me parler quand j’étais à moitié endormi mais, curieusement, ce matin-là, je n’étais pas de très bonne humeur. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’un camarade de maison, dont je ne citerai pas le nom, m’avait dit que j’été un traitre à mon sang. Pourquoi m’avait-il dis cette chose la ? Parce que ma sœur et moi on était tous les deux des sang-pur ? Mais si ça le gênait autant, pourquoi avait-il osé prononcer cette absurdité ? Je ne comprendrai jamais et pour le moment, je ne lui pardonnerai pas.
J’avais ma fourchette dans la main gauche et commença à manger les œufs que je m’étais préparé. J’avais pris un excellent jus d’orange et quelques tartines pour bien commencer la journée. Alors que je lisais la gazette du sorcier, je senti une main sur mon épaule et entendit une voix qui m’était très familière... Oh non, pas lui ! Déjà que j’étais de mauvais poil, il fallait qu’il se ramène et qu’il vienne s’assoir à côté de moi. C’était fait exprès ou quoi ?! Il n’allait quand même pas me gâcher ma journée non ?!
En effet, c’est le cas, Amadeus.
Disais-je en le fixant. J’été très remonté contre lui et ça devait se voir sur mon visage d’ailleurs... Je ne voulais pas paraitre désagréable dès le matin mais là, il fallait que je règle certains problèmes avec lui. Dont cette insulte qu’il avait prononcée il y a deux jours et que je n’ai toujours pas digéré.
J’étais en train de lire, mais rien de bien nouveaux. C’est toujours la même chose.
Oui enfin bon, ce qui était marqué dans la gazette du sorcier, c’était souvent des histoires plus ridicules les unes que les autres.
Tu te rappelles quand tu m’as traité de traitre à mon sang ? Je n’ai jamais oublié ce moment, Amadeus, et je ne l’ai toujours pas digéré. J’aimerai savoir ce qui ta pris de me traiter comme ça.
Je voulais avoir des explications et je ne bougerai pas de la grande salle, sans savoir ce qu’il allait me répondre.
Notre relation ne va certainement pas s’améliorer, mais sais-t-on jamais ?!
« En effet, c’est le cas, Amadeus. » Le jeune homme agit normalement, comme tous les matins. Il mange rapidement, comme s'il avait peur que toute la nourriture soit ramenée en cuisine d'un instant à l'autre. C'est parce qu'il arrive trop tard, direz-vous, mais il ne compte pas changer ses habitudes. Sa fourchette voyage rapidement entre son assiette et sa bouche. Il mâche à peine sa nourriture avant d'apprécier que les aliments délicieux lui passe dans l'oesophage jusqu'à son grand estomac. « J’étais en train de lire, mais rien de bien nouveaux. C’est toujours la même chose. » Il paraissait contrarier. Vraiment contrarier, mais Amadeus n'en avait pas réellement cure. Dans l'extrême, peut-être qu'il se montrerait présent, mais s'il devait soutenir le moindre état d'âme de ses amis, il ne trouverait ni le temps d'étudier, ni le temps d'être oisif à souhait ! Non, sérieusement, il était un mec. Et les mecs, en général, ils se parlaient pas de leurs problèmes personnels. Et les exposer aux autres, c'était simplement pour se faire remarquer, et pour se faire rire au nez. Il tira d'une main la Gazette jusqu'à lui, mâchant sans plus se concentrer sur son assiette, mais en se concentrant sur les gros titres ainsi que les personnages se mouvant sur la une du journal. Contrairement à Leo, Deus s'intéressait aux faits énoncés par la Gazette. C'était peut-être complètement faux - et il en tenait compte bien sûr - mais c'est ce qu'on servait à toute la jeune population. Et il fallait se tenir à jour sur les derniers évènements pour pouvoir garder un contact avec tout ce qui se passe en dehors du Château. Aah, vivement la fin. Vivre entre ces innombrables murs, se perdre dans le labyrinthe fou des couloirs, devoir supporter tout ces mioches bruyants, et ces adolescents boutonneux sans quotient intellectuel ... Il avait l'impression d'avancer au ralenti en cours, bien que la matière vue n'était pas si simple que cela. Il avait quelques difficultés mais pouvait largement compter sur ses prétendus amis pour se mettre régulièrement à jour ...
Sa fourchette crissa sur la porcelaine de l'assiette. Il avait fini, mais se resservit au plus vite avec la même peur que les plats entiers disparaissent dans la table. Il jeta un coup d'oeil vers Leo, qui l'attendait apparemment pour élucider ces mauvais états d'âme avant de se rasseoir, écoutant d'une oreille son discours accusateur. « Tu te rappelles quand tu m’as traité de traitre à mon sang ? Je n’ai jamais oublié ce moment, Amadeus, et je ne l’ai toujours pas digéré. J’aimerai savoir ce qui ta pris de me traiter comme ça.» Deus haussa un sourcil. C'est qu'il déconnait complètement, mon pauvre ! Il n'est pas déstabilisé, au contraire. Il se permet de laisser un léger rire tout en continuant de sourire, le fixant un instant avant de reprendre sa fourchette en main. « Attends, je vais m'en rappeler ... Voilà. Tu déconnes, Leo, faut dormir la nuit. » Il retourna à la Gazette, tournant la page pour commencer à lire les articles en diagonal. D'abord les titres, puis l'entièreté de l'article s'il est intéressant. Comme il n'entend pas Leo et que c'est assez perturbant de ne pas avoir d'agitation autour de lui, il relève la tête. « T'as rêvé de moi, je faisais quoi ? » C'est peut-être légèrement moqueur, mais avec un peu de chance, ça réussira à lui faire oublier qu'il a raison. Et que Deus n'a pas été très prudent à son entrée au jeu. Seulement, faire avaler des salades aux autres, il a toujours été très fort. Imbattable, même. Le pire hypocrite que Poudlard ne connaisse actuellement. Deus n'aimait personne et pourtant, il se donnait pour se faire aimer et faire semblant d'aimer. C'était un point important pour la suite de son ascension. Il devait récupérer la confiance de Leo, et il le fera certainement. Il a plus d'un tour dans son sac, même si la bestiole est tenace !