Après cette semaine mouvementée, riche en émotions diverses et variées, j’avais décidé de prendre un peu de repos, finit les soirées nocturnes dans le parc ou encore les devoirs non rendus. Je perdais mes habitudes de Serdaigle et malgré mon mal être grandissant, je ne pouvais pas continuer ainsi. J’avais en effet découvert une nouvelle sensation, une dose d’adrénaline qui avait le même rôle d’une drogue, plus j’en avais, pus j’en voulais. Cette drogue faisait partit de ma nouvelle vision du monde, moche et injuste. A chaque fois que je me laissais aller, et particulièrement lorsque je jouais à des jeux dangereux, auxquels je n’aurais pas même pensé auparavant, je découvrais ce sentiment nouveau, la peur d’être vue, l’insouciance, la tentation de l’interdit poussée à ses plus lointaines limites.
Mais j’avais décidé de tirer un trait sur tout ça, hier soir, lors d’une soirée pluvieuse, du moins qu’il ne neige pas, tout vas bien, j’avais écrit une lettre à Rose. Oui je sais, elle est morte. Mais dans cette lettre, je lui ouvrais mon cœur, je livrais enfin la vérité sur tout ce qui s’était passé ; sa mort, mon implication dans celle-ci, ma stupidité mais surtout, je levais le voile sur mon plus gros mensonge. Je n’avais pas été victime du sort oubliette, sûrement pas, je me souviens de tout, absolument tout. Je connais l’identité des tueurs et également celle de celui, qui au début, avait prévu de me tuer moi aussi.
Aussi stupide que cela puisse-t-il paraître, j’avais perdu ma lettre. Celle-ci était dans ma besace avant que j’aille manger, je l’avais sortie une fois à table, ma solitude me privant de voisin susceptible de lire par-dessus mon épaule, j’avais pu la relire tranquillement ayant prévu de la brûler ce soir. Hélas, une fois ma lettre refermée et mise dans une enveloppe un peu jaunie sur les bords, un grand hibou gris avait atterri dans mon assiette, heureusement vide, et avait fait tomber une lettre entre mes mains.
« Pour Dawn Rose Blackwood »
Prise par une curiosité propre aux Serdaigle, je n’avais pu qu’ouvrir la lettre et en lire son contenu. Il s’agissait d’une lettre de père à fille, mais celles auxquelles on s’attend. Pas de « As-tu bien mangé hier ? » ou encore « Nous pensons fort à toi, moi et maman », non, rien de tout ça. J’en eu presque de la peine pour Dawn. Moi qui la voyait comme une petite peste, sang pur et fière de l’être, voilà que je découvrais qu’elle en était bien le contraire. Mon instinct de jeune fille correcte me disais, ou plutôt m’hurlais, d’aller rendre cette lettre, avec des excuses et un sourire en prime. Mais ce nouveau moi, cette Alexie que je ne reconnaissais pas avait décidé, de garder cette lettre « elle pourrait toujours m’être utile, au cas où » avais-je pensé. Bien sûr, je n’avais aucunement l’intention de faire lire cette lettre à tout le monde, un minimum de respect s’imposait, même dans cette situation.
Une fois mes esprit repris je me reconcentrais sur le menu du jour, à savoir du ragout et des dumplings. Même si ce menu était souvent revenu dans le mois et même si cette cuisine me rappelait ma mère qui est une excellente cuisinière, je ne parvenais pas à toucher à mon assiette qui était désormais garnie de ragout. De nature fine, j’avais perdu de nombreux kilos, sans avoir aucun problème de troubles alimentaires. Il s’agissait juste de mon appétit, qui avait été réduit de moitié, la gourmandise ne faisait plus partit de mon quotidien depuis longtemps et même si je m’alimentais cependant correctement, je perdais du poids, rongée par mes vieux démons.
Sans vraiment que je m’en rende compte, perdue dans mes sombres pensées, je m’étais levée et avais attrapé ma besace, laissant mon assiette à moitié pleine sur la table avec un petit regret pour l’elfe qui la récupèrerais, pensant que leur repas n’était pas bon.
Une fois sortie du brouhaha énervant de la grande salle, mon envie d’évasion revenait, malgré mes bonnes résolutions du début de soirée, je n’avais pas envie de rester cloîtrée seule dans ma chambre, tandis que tout le monde serait en train de manger. Autrefois, je pouvais me vanter d’être appréciée par un grand nombre de mes camarades. Avec Rose, nous formions la paire de deux bouts en train, l’une plutôt prévenante et sage, à savoir moi, et l’autre beaucoup plus folle mais parfaite en mère poule, à savoir Rose. Puis comme toujours, j’avais tout perdu en changeant d’attitude, plus froide et cynique. Mes camarades de dortoir disaient « ne plus me reconnaître ». Tant mieux pour elles, je préférais ne pas avoir à parler sachant parfaitement que je n’aurais pas supporté leurs regards compatissants, car, mis à part quelques Serdaigles, personne n’était au courant de la mort de Rose. D’autre pensaient qu’elle était peut être disparue, kidnappée par des mangemorts, ce qui arrive fréquemment, ou bien juste partie avec ses parents, ailleurs, fuyant la menace de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.
Sentant le poids de la lettre dans mon sac, je voulais aller la brûler le plus vite pour en être débarrassée une bonne fois pour toute mais tout en rasant les murs pour ne pas être vue lorsque j’empruntais le chemin des grandes portes, j’eus une nouvelle idée, bien meilleure que la précédente et qui elle, ne pouvais être remise à plus tard.
J’avais envie d’aller voir les hippogriffes.
En effet, je maitrisais depuis peu le sortilège du patronus, et j’avais découvert avec stupéfaction que mon patronus en était un. Voulant encore une fois, grâce à la curiosité propre aux Serdaigle, en savoir plus sur cet animal, j’avais passé de longues heures à la bibliothèque à en lire plus sur le sujet et je voulais maintenant mettre mes connaissances en pratique. Cet animal me fascinait et je ne comprenais pas pourquoi est-ce qu’il m’avait été attribué. Je n’ai pas sa force, ni une passion folle pour le vol et je ne sais presque pas tenir sur un balai.
Courant maintenant presque vers la sortie, je percutais une jeune fille et, tout en levant les yeux, je pu facilement reconnaître Dawn Blackwood. Coïncidence ? Ou m’avait-elle vue avec sa lettre à la main ? Quoi qu’il en soit, je décidais qu’il était temps de lui rendre son bien. Sans même échanger un mot, je plongeai ma main dans mon sac et mon cœur manqua subitement deux battements. Il n’y avait qu’une seule lettre ! Remontant rapidement celle-ci du fouillis habituel qui régnait dans celui-ci, je m’aperçus avec horreur que ce n’était pas la mienne mais celle de mademoiselle Blackwood. Fichue pour fichue, ma lettre étant surement restée sur la table de la grande salle, à la merci de n’importe qui, je lançais, prête à faire demi-tour vers la table des Serdaigle :
« Hey, fais attention à ton courrier la prochaine fois, salut ! »
Avant que j’aie seulement le temps d’esquisser le moindre geste, celle-ci répliquai, ses paroles me glaçant jusqu’aux os.
Dawn R. Blackwood
LA PRINCESSE DES GLACES
+ SORCIER DEPUIS LE : 18/08/2012 + PARCHEMINS : 6731 + LOCALISATION : Poudlard, la tanière des verts ou le terrain de quidditch
Cause two can keep a secret If one of them is dead
Poussant un long soupir exaspéré qu'elle ne prit même pas la peine de dissimuler Dawn se retourna brusquement. « Tu ouvres encore une fois la bouche et je te jure que ce sera la dernière fois, compris? » Lança-t-elle froidement. Aussitôt le jeune Poufsouffle à qui elle s'adressait se tût sur le champs, son visage devint livide et il baissa aussitôt les yeux, la bouche enfin close. Le calme retomba dans la bibliothèque, plus personne n'osait prononcer un mot aux alentours de la Serpentarde. Satisfaite elle lança un regard méprisant aux élèves qui osaient la fixer avant de se concentrer de nouveau sur son devoir. Elle ne gratifiait que rarement la bibliothèque du château de sa présence et elle espérait bien pouvoir en sortir le plus rapidement possible, alors si un autre petit imbécile se mettait en tête de la déranger dans ses réflexions il allait s'en mordre les doigts. Dawn n'avait jamais été le genre d'élève à travailler comme une folle sur ses devoirs, d'habitude elle se contentait de quelques recherches rapides pour pouvoir écrire son devoir et quand des examens approchaient elle ne révisait que peu. Mais elle était loin d'être bête, quand elle se donnait la peine de suivre en cours elle assimilait facilement les informations qu'on lui donnait et sa mémoire l'aidait à obtenir d'excellentes notes. Alors elle s'appliquait à fuir la bibliothèque comme la peste. Elle trouvait cet endroit bien trop calme et silencieux, ce n'était pas fait pour elle. Mais là elle n'avait pas le choix et elle le regrettait déjà suffisamment comme ça. Le professeur d'Histoire de la magie leur avait demander un devoir de trois parchemins sur la révolution des Gobelins et les impacts politiques, économiques et géopolitiques sur le monde sorcier et son évolution. Autant dire que tout ça ne se faisait pas avec seulement quelques recherches effectuées en une dizaine de minutes. Dawn avait dû se rendre à l'évidence, elle allait devoir rester à la bibliothèque plus longtemps qu'elle ne l'aurait souhaiter. Et comme cette idée avait été loin de la réjouir elle s'était promis d'y rester le moins longtemps possible. Elle avait même fait l'effort de se lever tôt pour ne pas gâcher sa journée alors il était hors de question qu'elle perde du temps à cause des autres élèves incapables de respecter leurs camarades.
Une bonne heure plus tard elle referma l'énorme grimoire dans lequel elle était plongée, son parchemin était couvert de son écriture fine, elle était satisfaite de ce qu'elle avait fait, cela méritait peut être une relecture mais certainement pas maintenant, elle avait déjà passer assez de temps dessus. Sans un regard pour les élèves autours d'elle elle fourra ses affaires dans son sac et pris le chemin de la sortie. L'ambiance studieuse de la bibliothèque l'étouffait et elle avait hâte d'en sortir. Passant devant la bibliothécaire qui la suivait d'un regard méfiant elle lui adressa son plus beau -et plus hypocrite- sourire elle franchit la porte, priant pour ne pas avoir à revenir avant un bon moment. Depuis l'agression de la petite Serdaigle de deuxième année pendant le bal d'Halloween les choses s'étaient assombries à Poudlard, les professeurs surveillaient de plus en plus les élèves et le règlement avait été durci pour -sois disant- la sécurité des élève. Désormais il était presque impossible de sortir dans un couloir sans croiser un professeur qui surveillait les élèves et cela commençait passablement à énerver Dawn, elle avait toujours aimer Poudlard pour la liberté que l'école lui offrait et elle ne voulait pas voir cela changer. Mais elle encaissait en silence parce qu'elle était parfaitement consciente que les professeurs ne voulaient pas brider les élèves mais cherchaient réellement à les protéger, de ce qu'elle avait compris en lisant la Gazette du Sorcier la situation au dehors ne cessait de se dégrader et si les conflits de sangs en arrivaient à des agressions aussi violentes à Poudlard alors c'était que les choses tournaient vraiment mal.
Après un rapide passage à la salle commune des Serpentards pour y déposer ses livres Dawn se dirigea vers la Grande Salle où le déjeuner venait de débuter. S'asseyant aux côtés de Opale Yaxley, sa future belle-sœur, elle se servit un morceau de poulet et quelques légumes tout en s'insérant naturellement dans la conversation. Le sujet abordé était le Quidditch alors ce ne fut pas bien difficile pour elle. En même temps qu'elle mangeait elle participa activement à la conversation, l'air sûre d'elle elle défendait l'honneur de son équipe. Quelques hiboux firent leur apparition durant le repas, déposant des lettres et des paquets en retard. Ce n'était pas inhabituel de les voir débarquer à un autre moment que pendant le petit déjeuner, certains envoyaient leurs courriers en retard ou les conditions météo forçaient les hiboux à s'arrêter en chemin, mais leur nombre était bien moins impressionnant. Aucune bête ne vînt se poser devant Dawn ce qui l'intrigua et la soulagea à la fois. Cela faisait un peu plus de deux semaines qu'elle s'était rendue au bal d'Halloween avec Elwan Callaghan et elle s'étonnait que ses parents ne lui aient pas encore envoyer un hibou pour lui en toucher deux mots. Elle s'était tout de même rendue au bal avec un sorcier né-moldu, de son côté elle n'avait aucun soucis avec ça, mais elle savait pertinemment que c'était loin d'être le cas pour ses parents qui verraient certainement cela comme une provocation et une humiliation. Elle savait qu'elle n'échapperait pas éternellement à cette lettre mais tant qu'elle ne l'avait pas encore entre les mains elle ne comptait pas se prendre la tête avec ça. Une fois son repas terminé Dawn se leva et toujours en compagnie d'Opale elle quitta la table des verts et argents pour se diriger vers la sortie.
Au milieu des élèves qui se pressaient autours de la porte elle aperçue, à même le sol, un parchemin qui semblait couvert d'écritures. Pensant à un devoir perdu elle le ramassa, elle ne comptait pas passer des heures à chercher son auteur -elle avait d'autres choses à faire- mais elle pouvait toujours le donner à un professeur en passant. Seulement il lui suffit d'un coup d’œil pour se rendre compte que ce parchemin ne contenait pas un simple devoir. Signalant à Opale qu'elle pouvait continuer seule elle entrepris de lire le parchemin, de plus en plus abasourdie. C'était une lettre, d'une certaine Alexie à une Rose. Il s'agissait de deux jeunes sorcières de même année qu'elle à Serdaigle et Dawn ne mit que quelques secondes à voir de qui il s'agissait. Mais le plus étrange était le contenu de la lettre. Il était question d'une attaque à Pré-au-Lard, de mangemorts, d'un piège, de la mort de Rose, de la culpabilité grandissante d'Alexie, son mal être et ses mensonges sur ses souvenirs. Choquée Dawn sentait les pièces du puzzle se mettre en place lentement dans son esprit, elle connaissait cette Rose, du moins de vu comme la plupart des élèves, et elle savait que depuis quelques mois elle avait quitté Poudlard, mais personne ne semblait savoir qu'elle était morte, on parlait d'un enlèvement ou d'une fuite mais c'était bien loin de la vérité. Et surtout du rôle que Alexie, celle qui semblait être une meilleure amie pour elle. Une seconde un vertige la prit, la lettre ne cachait rien du mal-être, de la détresse et de la douleur de la Serdaigle. Elle se sentie terriblement mal pour elle mais elle savait qu'elle ne pouvait rien faire, et elle ne voulait pas s'impliquer dans une affaire qui lui semblait véritablement dangereuse. Se doutant que cette lettre n'était pas destinée à être lue elle ne su pas trop ce qu'elle devait en faire. Devait-elle la détruire? La rendre à sa propriétaire? N'arrivant pas à se décider elle la glissa dans sa poche, pensant prendre une décision plus tard.
Mais alors qu'elle venait seulement d'entrer dans le Hall une élève brune lui rentra dedans, pas assez violemment pour la faire tomber mais juste ce qu'il fallait pour lui arracher un grognement de mécontentement. Elle s'apprêtait à lui dire qu'elle ferait mieux de regarder où elle mettait ses pieds mais elle se stoppa en comprenant à qui elle avait à faire. Alexie Jake. L'auteure du parchemin qu'elle avait trouvé. Hésitante elle glissa sa main dans sa poche, se disant que la meilleure chose à faire était surement de lui rendre sa lettre et de lui mentir en disant qu'elle avait uniquement regarder la signature -mensonge difficile à croire mais facile à prononcer. Mais la Serdaigle ne la regardait plus, elle fouillait frénétiquement dans son sac, une expression contrariée envahissant ses traits. Elle fini par en ressortir un parchemin soigneusement plié. Dawn s’aperçut avec horreur que l'écriture fine et distinguée de sa mère y était apposée, son nom reposait sur le parchemin. Cette lettre était la sienne. Comment l'avait-elle eu? Elle s'efforça de se constituer une expression impassible quand la jeune femme lui rendit son bien. Un coup d’œil lui suffit pour voir que la lettre avait été dépliée. Elle l'avait lu. Une colère froide monta lentement en elle, elle n'avait pas besoin de la lire pour savoir quels reproches et horreurs cette lettre contenait et maintenant Alexie les connaissait aussi. Elle devait tout savoir, elle devait tout avoir compris sur sa relation avec sa famille et ses mensonges, c'était une Serdaigle après tout. « Hey, fais attention à ton courrier la prochaine fois, salut ! » En la voyant s'éloigner rapidement, certainement à la recherche de sa propre lettre Dawn ne pu s'empêcher de faire un pas vers elle. « Attends. » Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle faisait ça, elle aurait très bien pu ne rien lui dire et garder sa lettre pour si elle décidait de divulguer ses secrets de familles. Mais le contenu de la lettre était trop bouleversant pour qu'elle la garde pour elle. Elle sortie le parchemin de sa poche, le tendant à Alexie. « Tu devrais faire attention toi aussi. » Leurs regards se croisèrent et Dawn ne pu s'empêcher d'être surprise en voyant un éclair de rage traverser les prunelles de sa camarade. Vu le contenu de la lettre c'était bien normal qu'elle veuille le garder secret mais en perdant sa lettre elle aurait dû s'y attendre. Et puis elle même ne s'était pas gênée pour lire son courrier. Elle avait même de la chance que la lettre ne soit pas tombée entre d'autres mains, Dawn au moins ne comptait pas aller le crier sur tous les toits, elle savait que tout ceci pouvait se montrer plus utile. Surtout maintenant que la Serdaigle savait tout de ses propres mensonges.
Spoiler:
HJ: Hum je suis pas satisfaite, j'hésite à rajouter une phrase à Dawn mais je suis pas sûre, si ça te convient dis le moi sinon je compléterais