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 Je crois que j'ignore moi même une partie de mon passé, de mon histoire [ Pv libre ]

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Message Sujet: Je crois que j'ignore moi même une partie de mon passé, de mon histoire [ Pv libre ]   Je crois que j'ignore moi même une partie de mon passé, de mon histoire [ Pv libre ] Icon_minitimeSam 24 Nov - 16:19


Libre Ҩ Phoebe




Ҩ « Une photographie est un secret sur un secret. Plus elle vous en dit, moins vous en savez. » Diane Arbus


J'étais dans les dortoirs des filles. Personne n'y était, et je voulais que personne n'y rentre, aussi avais-je fermé la porte à clef, puis j'étais partie m'asseoir sur mon lit, un livre plutôt imposant à la main. Ou plutôt un album. Mais pas n'importe lequel. Celui là renfermait une bonne partie de mon enfance, de mon passé, il contenait non seulement des choses que je n'avais à cacher à personne que des souvenirs plus durs, plus atroces, des choses dont je ne voulais pas parler, à personne. Il faut savoir que j'ai toujours énormément étudié. Je connais presque tous mes livres par coeur, et je suis très forte en magie. Même plus forte que je ne l'aurai cru vu les choses que je suis capable de faire lorsque je suis énervée, mais passons cela, ce n'est pas vraiment le moment d'en parler. Quoi qu'il en soit, j'avais protégé cet album, si bien que quiconque tomberai dessus verrait en lui un livre ennuyeux, comme un livre sur l'histoire de la Magie par exemple. Et oui, j'ai mes secrets, et je ne laisse personne y avoir accès, je ne transmet que les informations que j'ai décidé de transmettre, et non pas ce que les autres voulaient savoir de moi.
Je me calais bien dans le lit, l'oreiller derrière mon dos, et d'une main un peu hésitante, j'ouvris ce livre regorgeant de souvenirs. Les premières pages comportaient des photos de mes parents, ainsi que de moi, jeune. De nombreux souvenirs heureux me remontèrent en tête, et pourtant. Pourtant j'avais envie de pleurer. Tout simplement. Bien que je sache à quoi m'attendre ensuite, je tournais la page. Cette dernière était beaucoup moins attrayante, comportant des articles de presse, des photos plus morbides les unes que les autres, parlant du terrible accident de voiture qui avait frappé la famille Parker. Par conséquent, ma famille. Et le souvenir le plus cruel d'entre tous me frappa de plein fouet, sans que je ne puisse m'en échappé.

//FLASHBACK//

-Réveille toi ma chérie, c'est l'heure.
J'entendis à peine la voix de ma mère, étant encore trop endormie. Je la sentis me secouer doucement, je grognais, ne voulant ni me réveiller, ni me lever. Mais elle ne voulait pas lâcher l'affaire.
-J'arrive, j'arrive... arrête, marmonnais-je.
Elle s'arrêta, me disant qu'elle me laissait dix minutes, avant de sortir de ma chambre. Une fois qu'elle eut refermer la porte, je pris quelques minutes avant d'enfin me lever. J'attrapais mes affaires et allait sous la douche, ce qui me permit de me réveiller un peu. Puis je m'habillais et descendis enfin. J'attrapais rapidement quelque chose de facile et rapide à avaler, puis attrapais ma veste.
-On va où ? demandais-je à mes parents pour la... centième fois depuis hier.
-Tu le verras ma chérie, sois patiente, me répondit ma mère.
J'étais exaspérée. Pourquoi ne rien me dire ? N'aillant d'autre choix, je les suivis, montant dans la voiture, mes parents à l'avant, moi à l'arrière. Comme toujours, mon père mis un CD, et nous finîmes tout trois à part chanter, même si des cours de chant auraient été bénéfiques à mon père. Autant il était excellent en fait de danse, autant il était pitoyable en fait de chant ! Je tenais ma sublime voix de ma mère à dire vrai, et malheureusement, je n'avais pas hérité du talent de mon père. Tandis que je réfléchissais, je sentis tout à coup que mon père perdait le contrôle de la voiture, je ne comprenais pas ce qu'il se passait, tout allait beaucoup trop vite. Je sentis tout à coup que la voiture décollait littéralement de terre, et entrait dans quelque chose, quoi je ne sais pas. Je criais, en proie à de la panique. Je me sentis passer par une vitre, je ne comprenais rien, vraiment rien, je ne savais même pas comment il était possible que je sois éjectée de cette voiture. J'échouais pitoyablement par terre, me cognant fortement la tête contre le sol dur. Ma vision se fit floue, mais pas assez cependant car je pus voir la voiture prendre feu. Ensuite, ce fut le trou noir.

• • •

Lorsque je repris connaissance, j'étais dans un lit, une jambe et un poignet dans le plâtre. J'avais fort mal à la tête. Qu'est-ce qui s'était passé ? Les dernières images de la journée... ou la veille ? me revinrent en mémoire peu à peu.
-MAMAN ! PAPA ! beuglais-je d'un seul coup.
Une infirmière et un docteur accoururent dans la chambre, alertés par le bruit. L'infirmière posa une main sur mon front.
-Calmez vous mademoiselle, vous avez besoin de repos.
-J'ai besoin de voir mes parents, s'il vous plait !
Je ne voulais pas me reposer, je ne voulais pas me calmer, je voulais juste m'assurer qu'ils aillent bien. Etait-ce vraiment trop demander ? Apparemment. Voyant que je ne cèderais pas et insisterais pour voir mes parents, on m'administra de suite un calmant qui eu pour effet de m'assommer quasi instantanément. Lorsque je me réveillais de nouveau, quelques heures plus tard, je n'eus d'autre choix que de me lever et de tenter tant bien que mal de marcher hors de cette maudite chambre. Derechef, une infirmière se présenta vers moi, mais cette dernière sembla plus compréhensive et accepta de m'amener à mes parents. Quoi qu'en fait, ce n'était pas " mes parents " mais plutôt ma mère. Elle me fit comprendre que mon père n'était plus, et sembla désolée en voyant mes yeux s'embuer de larmes. Une fois dans la chambre de ma mère, je fus horrifiée en voyant l'état du visage et du corps de cette dernière qui était complètement brûlé. J'eus un haut le coeur tout d'abord, mais me forçais à avancer vers elle, pleurant de plus en plus. Comme si elle avait senti ma présence, elle bougea légèrement sa main " valide " et marmonnant.
-Maman...
Je m'approchais et attrapais sa main. Je ne voulais pas qu'elle meure, mais je n'avais pas un bon pressentiment. L'infirmière n'avait rien dis la concernant, mais justement... était-ce une bonne nouvelle ? Si elle était destinée à s'en sortir, elle me l'aurai dit. Là rien. Je gardais mon regard posé sur ma mère, bien que j'eusse quelques difficultés à la voir puisque les larmes me brouillaient la vision. Je pris sa main, la serrant doucement. Elle voulait me parler, mais n'y parvenait pas. J'avais envie de me blottir contre elle, mais je ne pouvais pas, je ne devais pas. Je ne parvins qu'à sangloter un « Je t'aime ». Quelques secondes plus tard, j'avais également perdu ma mère.

//FIN DU FLASHBACK//

Je pleurais à chaudes larmes, chose que je ne fais jamais, du moins pas lorsqu'il y a du monde, et encore moins lorsque je peux l'éviter. « Celui qui ne pleure pas la perte d'un proche n'existe pas vraiment. » a dit Antonio Porchia. Cacher mes émotions est mon lot quotidien, mais là, en cet instant précis, ce souvenir est bien trop cruel pour que je n'en pleure pas. Je me recroquevillais sur moi même, laissant échapper toutes les larmes que je ne m'étais pas autorisée à déversées durant des années, même si je savais que cela ne me ferai pas plus de bien que de mal pour autant. Je devais me calmer. Et me reprendre. Il appartenait à la Phoebe de treize ans de pleurer, et à celle de dix sept ans de rester forte, et de ne rien laisser transparaître. Je séchais mes larmes, me reprochant de m'être laissée allée. Je n'en souffrais que plus encore. Je refermais rageusement l'album, et le rangeais bien au fond de ma valise, en dessous de mes vêtements. En regardant l'heure, je vis qu'il était l'heure de manger. Mais je n'avais pas faim, pas le moins du monde. Toutefois, ne pas me rendre à la Grande Salle aurai incité les autres à se poser des questions. Certes je ne fais pas cas des autres, mais si c'est pour me retrouver avec une bande d'idiot agglutinée autour de moi et me posant des questions, ce n'était même pas la peine. Mais au moment de sortir de la pièce je me rendis compte que j'avais laissé échapper une photo de mon album. Soupirant, je la ramassais et la contemplais. C'était moi, enfant, avec mes parents... mais il y avait quelqu'un derrière nous, sauf que bizarrement, on aurait dit qu'on avait voulu évité de le prendre en photo, ou mieux, que l'on avait découpé ladite photo. Etrange... Y avait-il quelque chose de plus à savoir sur ma famille ? Qui était cette personne ? Préoccupée, je sortis de la pièce et me rendit à la Grande Salle. M'étant totalement reprise, on ne pouvait pas voir que j'avais pleuré, mon air froid, dénué d'émotion, était de nouveau ressorti. Et pourtant, j'étais préoccupée. A mon arrivée, beaucoup tournèrent la tête vers moi, puis se mirent à chuchoter, me regardant de temps à autre. Bande d'idiots... J'allais m'asseoir un peu plus loin, la photo étant dans une de mes poches. Je fixais la table, réfléchissant.



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