Les dimanches matins sont habituellement assez calmes à Poudlard. Je voulais donc profiter de cette journée pour faire mes lectures pour le cours portant sur les créatures magiques. J’avais réussi à reprendre pas mal de mon retard sur mes travaux et sur les cours que j’avais manqué à cause de mon hospitalisation. J’ai tout de même été bien chanceuse d’avoir Amadeus pour m’aider à rattraper ce retard. J’ai même été plutôt chanceuse de l’avoir à mes côtés tout simplement. Il est l’un des seuls qui ne m’en veut pas pour le mensonge que j’avais dit. Il m’aide à m’en sortir et à accepter mon passé. Les cicatrices du passé peuvent être bien douloureuses, que ce soit physiquement ou mentalement. Il ne passe pas une seule journée sans que je regarde cette longue cicatrice qui apparait sur la peau de mon dos, là où j’ai reçu le sort de plein fouet. Les psychomages tentent de me convaincre qu’il est mieux d’avoir une cicatrice et être en vie plutôt que d’être morte. Cette cicatrice qui m’empêche de me mettre en maillot de bain. Cette cicatrice qui me force à me cacher lorsque je veux changer de chemise dans le dortoir où je dors. Cette cicatrice qui m’est si honteuse. Mais je dois apprendre à me tourner vers l’avenir, même si c’est un concept vraiment flou encore et que ça me semble loin.

Je regarde une dernière fois ma cicatrice dans le miroir de la salle de bain encore vide à cette heure-ci, puis je laisse tomber le bas de mon chandail. Je prends mon livre apposé sur le coin du lavabo et je me dirige tranquillement vers la cours pavée. Il y a déjà quelques élèves qui sont assis sur les bancs et qui jasent. Je passe donc rapidement, et je finis par me rendre au terrain de Quidditch. Il est vide, comme il n’y a pas de partie de prévue aujourd’hui. Je monte dans les gradins, et je m’assois sur un banc. À cet endroit, les doux rayons du soleil vont me faire du bien, tout comme le fait de respirer de l’air frais. Je dois sortir plus souvent à l’extérieur de l’école, je m’enferme un peu trop à mon goût. Mais c’est ce qui arrive quand on évite les autres étudiants à tout prix : on finit par être dans des endroits sombres et vides la plupart du temps. Je prends une grande respiration, ce qu’on est bien ici! Je reste assise, à contempler le terrain et les gradins en bois. C’est assez vieux comme endroit, et je ne sais pas comment les planches peuvent bien tenir encore. Pourtant, c’est sécuritaire puisque l’école nous laisse encore venir ici. J’ouvre mon livre au chapitre sur les Sombrals. C’est intéressant, mais pas passionnant. Disons que je le fais comme il s’agit de mon devoir d’élève studieuse. Et puis, de toute façon, je n’ai rien d’autre à faire de ma journée. Il me reste encore quelques chapitres à lire, ce qui devrait me prendre au moins deux heures encore. Je lève les yeux pour prendre une pause, et je vois un élève s’approcher. Il est trop loin pour que je puisse distinguer son identité. Je plisse les yeux, mais je n’arrive pas à voir de qui il s’agit. J’hausse les épaules, ça doit être un élève qui vient se promener. Après tout, c’est un endroit public pour les étudiants et pour le personnel de Poudlard. Je replonge donc dans les pages de mon manuel.