Depuis plusieurs semaines de nouveaux parchemins étaient venus fournir les panneaux d’affichages des salles communes de Poudlard. Si les élèves avaient voulu les ignorer, le corps enseignant ne leur en avait pas laissé le choix, à leur plus grand damne. Les choses bougeaient à Poudlard, conséquence directe de la nuit de terreur que fut le marché nocturne de Pré-au-Lard, et de la confusion que le ministre de la magie avait semé lors de la soirée de commémoration. Les tensions se faisaient de plus en plus vives dans le château. Les élèves se sentaient sur les nerfs et les bagarres étaient de plus en plus fréquentes. Et nul ne pouvait les blâmer. La suspicion avait envahie Poudlard. D’abord interne, l’enquête sur l’agression de la jeune Bluenn Carter était désormais une affaire publique. Les élèves s’étaient tous vus convoqués à des entretiens avec des aurors pour discuter de leur rapport avec la magie noire ainsi que de leur opinion sur les discriminations anti-nés-moldus qui avaient empoisonné leur société. Très peu avaient apprécié cette initiative, se sentant accusés et pointés du doigt. Afin d’apaiser les tensions, des groupes de paroles avaient été mis en place, aide psychologique à laquelle les élèves étaient libres de se rendre ou non pour soulager leurs esprits. Mais Dumbledore savait que ce ne serait pas suffisant pour faire régner le calme dans son école. Les jeunes sorciers se sentaient impuissants, frustrés de voir leur monde menacé sans pouvoir agir. Ils étaient bien trop jeune pour comprendre qu’ils ne pouvaient rien contre la menace des mangemorts et le directeur savait que leur imposer la passivité était la pire des choses qu’il pourrait faire. Alors, après une nouvelle réunion avec le corps enseignant un nouveau parchemin vint rejoindre ceux déjà présents sur les panneaux d’affichage. Un qui, cette fois-ci, ne provoqua pas la colère des élèves, mais au contraire, leur donna une occasion de se réjouir. Des ateliers pratiques allaient être mis en place, ils allaient enfin pouvoir agir.
Deux ateliers leur étaient proposés, le premier était dédié aux duels, tandis que le second leur offrait la possibilité de s’entrainer aux sorts de protections et de soins. Ce dernier avait été organisé dans une salle de classe de taille moyenne. Afin de laisser assez de place aux élèves pour s’entraîner, Ezra Scodelario, qui encadrait l’atelier avec une collègue, avait fait disparaitre les tables et les chaises, laissant uniquement quelques tabourets dans un coin de la salle pour inviter les élèves à la discussion. Sur une petite table, l’infirmière de Poudlard, Ebony Lancaster, avait disposé quelques produits et potions que les élèves devaient absolument connaître pour maîtriser les techniques de premiers soins. De l’autre côté de la pièce se trouvaient quelques objets que les élèves allaient pouvoir se lancer pour parfaire leurs sortilèges de protection. Ils ne seraient plus jamais démunis face à une attaque.
Groupe : - Ebony Lancaster - Ezra Scodelario
- Benedict O'Carley - Bluenn E. Carter - Cassie D. Standford - Lorelei E. Wilbert
→ Ce topic se déroule le samedi 9 mai 1981. → Afin d'apaiser les esprits, Dumbledore a décidé de mettre en place deux ateliers qui seront utiles aux élèves en ces temps incertains. L'inscription à ceux-ci était libre et facultative, vos personnages sont donc présents de leur plein gré. → Vous vous trouvez dans l'atelier dédié aux sorts de protections et de soins.
→ N'oubliez pas d'utiliser le dé du hasard lorsque votre personnage tente un sort. Vous devrez proposer trois alternatives, puis il vous suffit d'activer le lancer de dé au moment de poster votre rp, cela vous dira quelle alternative se réalise. Vous pourrez ensuite éditer votre message pour prendre en compte le résultat. Par exemple : Untel tente de lancer un sort. Alternative 1 = le sort rate. Alternative 2 = le sort marche. Alternative 3 = le sort marche mais il y a un retour de flamme et Untel tombe au sol.
→ Merci de privilégier les rps courts et dynamiques, 600 mots maximum. → Il n'y a pas d'ordre prédéfini, vous pouvez poster comme bon vous semble. → Ce sont les professeurs encadrants (ou le PNJ si nécessaire) qui donneront le rythme du rp et lanceront les activités. Merci de bien prendre en compte leurs posts. → Nous vous conseillons de poster au moins une fois par semaine pour suivre le rythme. → Ceci est le premier tour de l'intrigue, il vous servira à introduire le contexte et vos personnages, les intervenants viendront rapidement lancer l'atelier. → Si vous avez des questions vous pouvez les poser dans ce topic.
Cassie D. Standford
LE PETIT CHAPERON ROUGE
+ SORCIER DEPUIS LE : 06/10/2014 + PARCHEMINS : 303 + LOCALISATION : Poudlard will always be my home
epuis plusieurs semaines, les parchemins colorés avaient peu à peu envahi le panneau d'affichage de la salle commune des rouges et ors. Au début, ils avaient suscité la curiosité, mais bien vite les élèves s'en étaient détourné agacés. De simples morceaux de papier leur annonçaient qu'ils allaient tous être convoqués auprès d'un auror agréé par le ministère dans le cadre de l'enquête sur l'agression d'une jeune Serdaigle à Halloween et d'autres les invitaient à se rendre à des groupes de paroles qui leur offraient la possibilité de poser des mots sur leur ressentit depuis le marché nocturne et la progression des mangemorts. Autant dire que ces démarches avaient provoqué un bon nombre de grognements et de regards levés au plafond chez les élèves. Cassie, de son côté, n'avait pas vraiment su quoi en penser. Elle comprenait le mécontentement de ses camarades, il n'était jamais agréable d'être suspecté de la sorte, mais si le directeur voulait démasquer l'agresseur de Bluenn, ils devaient bien en passer par là. L'affichage de nouveaux parchemins sur le panneau avait d'abord attiré la suspicion chez les élèves, bien vite remplacée par un enthousiasme nouveau. Il n'était plus question de s'exposer face à des aurors ou d'avouer ses moindres sentiments face à ses camarades, mais plutôt d'apprendre, d'agir enfin. Les professeurs avaient enfin compris que ce n'était pas en braquant les élèves qu'ils obtiendraient quoi que ce soit d'eux et ils avaient l'air d'avoir écouté leurs doléances. Cassie avait beaucoup apprécié l'idée des ateliers. C'était utile et ça aurait l'avantage de donner davantage confiance en eux aux élèves. Tout le monde en avait bien besoin en ce moment. Contrairement à la plupart de ses camarades, Cassie ne s'était pas précipitée sur le formulaire d'inscription à l'atelier de duels, elle savait qu'il était important de savoir se défendre lors d'une attaque, mais la violence la répugnait toujours autant, et même si elle savait qu'attaquer était parfois nécessaire, elle n'était pas sûre d'être tout à fait prête pour ça. Pas après les horreurs du marché nocturne. Elle s'était naturellement dirigée vers l'atelier de sorts de protection et de soins qui semblait avoir un peu moins de succès auprès des élèves. En même temps, avec les rouges et ors ce n'était pas très étonnant, ils préféraient l'action. Mais Cassie avait toujours été plus douée en sorts défensifs qu'offensifs et elle avait vu là une bonne occasion de s'améliorer. Il était tout aussi important de savoir se soigner que de maîtriser les sortilèges d'attaque, même si la plupart des élèves ne s'en rendaient pas compte. Alors le jour venu, elle laissa Ethan au détour d'un couloir -il avait choisi l'atelier de duels sans grande surprise- et elle se dirigea vers la salle de classe qui accueillerait l'atelier. Toujours un peu nerveuse quand il s'agissait de participer à des activités de groupe, elle poussa la porte de la salle.
WILDBIRD
Benedict O'Carley
+ SORCIER DEPUIS LE : 02/01/2016 + PARCHEMINS : 1057 + LOCALISATION : Serdaigle, 7ème année, Poudlard
Les sombres évènements du premier avril étaient encore bien prégnants dans les esprits, comme si l’attaque du marché nocturne datait d’hier. Malgré les propos rassurants que m’avait tenu monsieur Hamilton lors de notre dernière entrevue, je ne pouvais m’empêcher d’être anxieux quand aux faits à venir. La menace se rapprochait de l’enceinte sécuritaire qu’était Poudlard, mais dans moins de deux mois, nous serions tous renvoyés dans nos familles, pour les vacances d’été, et pour les septièmes années, nous serions contraint de devenir des adultes responsables et de faire face aux menaces qui nous attendaient à l’extérieur. Cette perspective ne me réjouissait guère.
Et, comme pour charger d’avantage mon potentiel d’anxiété, venaient s’ajouter non seulement la tension relative au passage des ASPICS prochains, mais également des tensions d’une toute autre nature. Les esprits s’échauffaient de plus en plus entre les élèves. Comme il fallait s’y attendre, des ragots avaient ressurgit dans les couloirs. L’affaire Carter n’était pas tout à fait classée malgré que la jeune fille ne semble pas vraiment me tenir pour responsable de ce qui lui était arrivé. De plus, cet entretien avec les aurors chargés de mener l’enquête fut particulièrement désagréable et m’avait mis dans une position plus qu’inconfortable. Si je n’avais rien à me reprocher concernant Bluenn, ni au sujet de mes opinions concernant les nés-moldus ; l’un de mes meilleurs amis, le berger en culotte courte étant l’un de ceux-là ; je ne pouvais pas en dire autant sur mon rapport à la magie noire et ils n’avaient pas manqué de rappeler à mon bon souvenir l’affaire d’Orléans. Je leur avais servi le discours rodé que je tenais à mon paternel, mais je n’avais pu m’empêcher de redouter la présence d’un légilimens parmi eux. Autant dire que ce furent les minutes les plus longues et insoutenables de mon existence. Si je n’en avais rien laissé paraître, mon moral en avait pris un sérieux coup pendant les jours qui avaient suivi. Mes proches l’avaient probablement noté, j’étais plus distant et moins bavard qu’à l’accoutumée.
L’enthousiasme que j’avais manifesté à Zacharius, sur mon souhait de m’entraîner à lancer des sorts en conditions réelles s’était mystérieusement envolée après ça. Temporairement, du moins. J’avais longuement hésité à m’inscrire aux ateliers proposés par le corps enseignant de l’école, même si j’en brûlais d’envie. J’étais passé plusieurs fois devant le tableau d’affichage avant d’inscrire mon nom pour l’atelier de duels. Mais, faisant déjà partie du club de duel et compte tenu de mes antécédents, j’avais changé d’avis.
C’était ainsi que je pointai mon museau dans le couloir du premier étage en ce samedi 9 mai. Il n’y avait pas encore foule amassée devant la salle d’Histoire de la magie qui avait été aménagée pour l’occasion. Je m’arrêtai devant la porte de la salle et m’aperçus qu’elle était entre-ouverte. Je la poussai à mon tour pour constater que je n’étais pas le premier arrivé. « Salut ! » dis-je d’une voix forte, le visage fendu d’un grand sourire. Puis j’entrai dans la salle. « Toi aussi tu es venue assister à l’atelier de sorts de protection ? » Je fis rapidement le tour du propriétaire, constatant que tous les meubles avaient été poussés. « T’es là depuis longtemps ? » Sans gêne, j’inspectai les fioles disposées sur la table près du tableau. «« Oh tiens ! Une potion Wiggenweld ! Tu connais l’histoire de cette potion ? Au moyen âge, une princesse avait été forcée par une harpie de se piquer le doigt sur un fuseau imbibé de Goutte du Mort vivant. C’est un sorcier qui l’a sauvée en l’embrassant après avoir imbibé ses lèvres de cette potion. » Je la reposai sur la table.
Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
Atelier 2 : Soins & sorts de protection Depuis quelques semaines, Poudlard était devenu le théâtre de nombreuses tensions entre les élèves. Des étudiants frustrés par les interrogatoires menés par des aurors scrupuleux et les groupes de parole râlaient, se battaient parfois. L'affaire Bluenn Carter semblait de nouveau au centre de toutes les attentions et de son infirmerie, Ebony assistait impuissante à cette mascarade. Elle n'approuvait pas tellement ces nouvelles mesures arrivant trop brusquement. Et elle voyait l'arrivée - aussi ponctuelle soit-elle - des aurors dans l'école comme une intrusion dans la vie privée des élèves. Quoiqu’il en soit, lorsqu’on lui proposa de mener l’atelier de soins, elle l’accepta tout naturellement. Encadrer, animer, enseigner, tout ça ne faisait pas vraiment partie de ses attributions. Elle se cantonnait depuis deux ans à son rôle d’infirmière, grande sœur et conseillère des élèves. Et juste pour une fois, juste pour cet atelier, elle allait sortir un peu de son quotidien et être celle qui partagerait son savoir, pas seulement pour renseigner, mais pour préparer les jeunes à ce qui les attendait dehors. Et aussi étrange que cela puisse paraître, cela ne la dérangeait pas. Oh bien sûr, elle se doutait bien qu’un seul atelier ne suffirait pas, mais c’était déjà un pas en avant sur lequel il ne fallait pas cracher. C'est donc dans cet état d'esprit qu'elle prenait la direction de la salle de classe d'histoire de la magie où l'atelier avait été installé. Elle avait sélectionné, rangé et disposé quelques potions et produits avec grand soin sur une petite table avant cette tranche horaire. Elle estimait ce travail comme nécessaire et bien exécuté. Elle ne se voyait pas débarquer avec un carton dans les bras et posé cela en quatrième vitesse devant les étudiants. Elle si perfectionniste et maniaque - ne le lui dites jamais d'ailleurs ! - s'y prenait toujours à l'avance pour exécuter les tâches de la plus ingrate à la plus intéressante. Elle ne faisait pas de différence entre toutes dans sa façon de les traiter.
Elle poussa la lourde porte de toutes ses forces et vit déjà deux petites têtes, dont l’une lui était particulièrement familière. La présence de son petit chaperon Rouge – Cassie Standford pour sa véritable identité – ne la surprenait pas le moins du monde. Quant à l’autre, elle ne le connaissait que de nom tout au plus. Benedict O’Carley, lui semblait-il. Certains professeurs avaient émis la crainte qu’il s’inscrire à l’atelier duels et si cela avait été le cas, Bony savait qu’il aurait été recalé ici… Comme une punition ! Elle déglutit lorsque ce serdaigle visiblement plus curieux que patient reposa une fiole… et pas à sa place en plus. Elle prit le parti d’en rire et de s’amuser aux dépens du pauvre garçon. « Dis donc, jeune homme, vous n'avez pas touché à ces fioles sans ma permission, j'espère ? » Elle avait parlé de manière suffisamment forte comme si elle le prenait la main dans le sac. Elle avança dans la pièce dans un silence de cathédrale jusqu’à la table. En chemin, elle salua la jeune gryffondor d’un mouvement de tête. Et elle porta son attention sur la fiole déplacée – elle savait quelle potion allait à quelle place – la saisit tout en douceur avant de poursuivre le plus sérieusement du monde. « Mais bien sûr, je suis certaine que vous n’avez osé prendre ce risque. » Elle fronça un sourcil, essayant d’être la plus convaincante possible. Elle fit mine de réfléchir et remit tout en place « Sinon, ne vous étonnez pas si demain, vous vous réveillez le visage recouvert de pustules. » Elle lui montait un char bien entendu. Jamais Ebony Lancaster n’oserait faire ça quoique. Après cela, elle afficha un maigre sourire et adressa à Cassie un clin d’œil complice. « Vous attendez depuis longtemps ? » Finit-elle par demander soudainement prise de curiosité.
eule dans la salle d’histoire de la magie aménagée pour l’occasion, Cassie attendait patiemment que ses camarades et que les professeurs affectés à cet atelier la rejoignent. Elle ignorait qui parmi les élèves avait sélectionné l’activité dédiée aux sorts de protection et de soins mais elle se doutait qu’ils ne seraient pas nombreux par rapport à l’atelier des duels. Les jeunes sorciers recherchaient l’adrénaline et l’action, tout ce que cet atelier ne leur promettait pas en somme. Mais c’était sûrement mieux ainsi, au moins la pièce ne serait remplie qu’avec des élèves qui seraient vraiment intéressé par le sujet, et qui ne voulaient pas juste lancer des sorts dans tous les sens. Sans être un véritable cours, au moins ils pourraient apprendre correctement. « Salut ! » Cassie sursauta en entendant une voix forte briser le silence qui régnait dans la pièce. Un peu nerveuse depuis l’attaque de Pré-au-Lard, elle se retourna brusquement pour découvrir qu’un autre élève l’avait rejoint. Elle ne le connaissait pas mais elle vit qu’il portait les couleurs des Serdaigles, signe que sa théorie était fondée. « Bonjour » Laissa-t-elle échapper une fois remise de sa surprise. Elle se racla la gorge pour masquer son trouble et alla se poser contre une des tables qui avait été alignée le long du mur. « Toi aussi tu es venue assister à l’atelier de sorts de protection ? » Un petit sourire sur les lèvres, elle hocha la tête en réponse à la question de son camarade, un peu désorientée de se retrouver face à quelqu’un d’aussi sociable qu’elle était timide. « T’es là depuis longtemps ? » Alors que la plupart des élèves de l’école étaient maintenant méfiants envers les inconnus, ça ne semblait pas être le cas du bleu, qui pourtant ne s’était toujours pas présenté. « Non je viens d’arriver, je pense que les autres ne vont pas tarder. Je m’appelle… » Mais elle n’eut pas l’occasion d’engager les présentations que déjà il enchainait, comme s’il était seul, achevant de perdre la rouge sous un flot de paroles auquel elle n’était pas habituée. «« Oh tiens ! Une potion Wiggenweld ! Tu connais l’histoire de cette potion ? Au moyen âge, une princesse avait été forcée par une harpie de se piquer le doigt sur un fuseau imbibé de Goutte du Mort vivant. C’est un sorcier qui l’a sauvée en l’embrassant après avoir imbibé ses lèvres de cette potion. » Complètement perdue, Cassie cligna des yeux en cherchant ses mots. Elle qui était si gênée en présence d’inconnue avait l’impression qu’elle nageait en eaux troubles, elle ne savait plus quoi dire ou quoi faire. Heureusement la porte de la salle s’ouvrit de nouveau, délivrant Cassie de ces instants maladroits. Le sourire timide de Cassie s’agrandit en voyant Ebony Lancaster, l’infirmière de l’école les rejoindre. Sa présence était parfaitement logique au vu du sujet de l’atelier mais la rouge et or était heureuse de voir sa supposition se confirmer. Elle avait toujours apprécié la sorcière, mais l’affection qu’elle ressentait envers elle s’était développée depuis qu’Ebony l’avait accueilli chez elle après sa fugue. Cassie se redressa de son assise de fortune alors que l’infirmière entrait dans la salle et se dirigeait vers le Serdaigle qui observait ses fioles avec curiosité. Elle écouta distraitement Ebony s’adresser à son camarade et retint un rire quand elle lui adressa un clin d’œil. Cette complicité qui s’était installé entre elles depuis les vacances de Noël lui mettait toujours du baume au cœur. « Vous attendez depuis longtemps ? » Retrouvant son sérieux, Cassie secoua la tête de gauche à droite pour rassurer l’infirmière. « Non, on venait d’arriver. Je ne sais pas s’il y a eu beaucoup d’inscrits mais ils ne devraient pas tarder. » Elle désigna la porte d’un geste flou, comme si une foule d’élève s’apprêtait à la franchir. « Vous savez qui doit nous rejoindre ? » Demanda-t-elle, véritablement curieuse de savoir qui parmi ses camarades avaient préféré cet atelier à celui tant convoité des duels.
La vie au château était de plus en plus difficile et tendue. Pour une fois, je ne semblais pas être le centre du problème, ça faisait du bien. Toutefois, le temps s’assombrit rapidement, le côté sombre reprend des forces et de plus en plus d’attaques surviennent un peu partout. On cherche toujours mon agresseur, mais je commence à perdre un peu espoir de le retrouver. Je ne suis pas non plus certaine de vouloir me trouver à nouveau devant ce sorcier, je ne sais pas comment je réagirais. Il y a une chose que je suis certaine : c’est que je serais terrifiée, mais aussi en colère. Le statut du sang d’un sorcier n’est en aucun cas une bonne raison de lui faire du mal. Et puis, je ne crois pas que je sois sa seule victime. Il doit en avoir fait d’autres, si je me fie à mon intuition. À moins que les recherches faites par les aurores et les professeurs l’aient obligé à prendre une pause d’attaques de nés-moldus… Ce que j’espère! Tous les élèves ont été interrogés, je me sens un peu mal qu’ils aient à subir ça, mais je crois qu’un simple interrogatoire est tout de même moins souffrant que ce que j’ai vécu.
Les dirigeants de l’école avaient organisé des ateliers pour nous aider à nous sentir moins impuissants face au monde extérieur. Nous n’étions pas obligés de participer à ces ateliers, mais j’y avais vu une occasion d’aider les autres. L’atelier dédié aux duels ne m’intéressait pas, ça ne ferait que remonter les souvenirs que je tente tant bien que mal d’enfouir en moi. Or, j’étais bien contente de pouvoir apprendre comment aider les sorciers blessés dans l’autre atelier, celui dédié aux sorts de protection et de soins. En ce samedi, je devais donc me rendre à la salle de classe qui était écrite sur l’affiche. J’étais un peu nerveuse, comme je le suis toujours quand il y a d’autres élèves près de moi. Disons que la plupart ne m’aiment pas vraiment… Je n’allais quand même pas me priver d’un atelier comme celui-ci à cause des autres. Déjà que je reste dans mon dortoir bien plus souvent qu’avant… Je peux bien me permettre une petite activité.
Quand je suis entrée dans la salle de classe, j’ai pu voir quelques élèves qui étaient déjà arrivés, dont Benedict. Je lui fis un sourire, pour ne pas le déranger car il était dans une conversation avec une autre élève. Je suis allée m’installer seule dans mon coin sur un petit tabouret. J’ai pu remarquer que les professeurs avaient enlevé les chaises ainsi que les tables. Ainsi, nous aurions plus de place. Un peu plus loin, il y avait une table où je pouvais apercevoir quelques potions. L’infirmière de l’école allait surement nous les présenter tantôt. Je ne sais pas s’il va y avoir beaucoup d’autres élèves, ou si nous serons aussi peu. Je m’attendais à ce qu’il y ait plus de participants que cela. Il est vrai que l’atelier de duels est plus attirant pour plusieurs par contre.
Si la jeune gryffondor m’avait rendu mon salut, elle se montrait relativement réservée, timide peut-être ? Quant à moi, je n’avais pas laissé une seconde de silence s’installer. J’avais embrayé fort avec mes histoires de potion de Wiggenweld et je ne lui avais pas vraiment laissé le temps d’en placer une. Puisque visiblement, elle n’était pas aussi spontanée que moi. C’était une salle manie que j’avais, de trop causer. Tout le temps. Un vrai moulin à paroles ! Et dire qu’en ce moment, je n’étais pas particulièrement dans mon assiette. Je vous laisse imaginer ce que ça pourrait donner si je l’étais !
Il n’y avait personne de ma classe ou de ma maison pour me freiner, pour soupirer ou me dire de me taire. M’apercevoir du regard écarquillé de mon interlocutrice lorsque je posais à nouveau les yeux sur elle, me fit prendre conscience de son possible malaise. « Pardon ! Je… tu la connaissais peut-être déjà.... » dis-je avec un sourire avenant. « Comment tu m’as dit que tu... ? »
Je tournais la tête vers la porte lorsque celle-ci grinça. D’un geste vif et malhabile, je reposai la fiole sur la table. Elle vacilla dangereusement sur sa base avant de se stabiliser en position verticale. J’avais frôlé l’incident diplomatique. Ou pas. Je ne savais vraiment si l’infirmière m’avait pris sur le fait, mais dans le doute, un mensonge éhonté ne me rendrait peut-être pas vraiment service. « Bonjour madame Lancaster. » dis-je avec mon plus beau sourire. J’avais déjà eu l’occasion de visiter l’infirmerie, quelques fois, mais en général, je me tirais plutôt bien de toutes les bêtises dangereuses que j’étais susceptible de faire et je devais remercier mes quelques connaissances basiques en matière de sorts de premières nécessité, ou celles de Clarence, ce qui m’évitait d’avoir à visiter trop souvent le chef lieu d’intervention de madame Lancaster et d’éviter un flot de questions pouvant s’avérer particulièrement gênantes.
« A vrai dire, je… » Mais l’infirmière ne me laissa pas me justifier qu’elle enchaîna avec des propos visant sans doute à m’intimider. Je souriais toujours, comme si je ne la prenais pas vraiment au sérieux. Cependant, j’avais des doutes. Je la regardai remettre ses fioles en place, non sans un certain amusement. « A vrai dire, j’étais en train de dire à… » j’adressai à ma camarade de gryffondor une œillade complice, l’incitant par la même, à me donner son nom ; « que cette potion était un antidote à la Goutte du Mort Vivant. Un somnifère très puissant. Et loin de moi l’idée de vous contrarier mais, si ce que vous dites est vrai, il aurait sans doute été plus judicieux que le poison agisse tout de suite pour que nous apprenions à le neutraliser pas vrai ? » J’avais dis cela d’un ton tout à fait pragmatique, sans me rendre compte, comme souvent, que je pouvais faire preuve d’insolence, car ce n’était tout simplement pas mon intention. « Du coup, devrons-nous attendre demain matin pour vous guérir de vos pustules ? » dis-je sur un ton amusé qui flairait un soupçon de provocation puérile. Ebony ne venait-elle pas de toucher les fioles elle aussi ?
Avant de me faire enguirlander pas l’infirmière, si elle jugeait bon de le faire, je chuchotais à l’oreille de la jolie gryffondor : « Benedict O’Carley ! » histoire qu’elle ait un nom à mettre sur le casse-pied que j’étais.
J’aperçus ensuite la jeune Carter qui se glissa silencieusement dans la salle de classe. Je lui rendis son sourire, accompagné d’un timide signe de la main. Malgré notre petite discussion qui avait visé à désamorcer les racontars, je ne pouvais m’empêcher de me sentir mal à l’aise de me retrouver dans la même pièce qu’elle, en public. A cause de ce qui s’était dit et de ce qui se disait encore. A cause des questions instantes, humiliantes et désobligeantes que m’avaient posées les Aurors au sujet de son agression. Ils n’avaient fait que leur travail. Je le savais. Ils cherchaient un coupable. Mais ce n’était pas moi.
L’arrivée de Blueen me déstabilisa et je perdis quelque peu mon aplomb et l’air mutin et désinvolte que j’affichais face à l’infirmière. Nous n’étions pas là pour nous amuser, pour mon plus grand désespoir.
Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
Atelier 2 : Soins & sorts de protection Un vague sourire étira les lèvres de Ebony en entendant les réflexions de Benedict. Elle ne lui en voulait pas le moins du monde de faire preuve d'autant d'insolence. Quoique le « Bonjour madame Lancaster » avait encore du mal à passer. Ma-da-me. C'était bien la première fois qu'on utilisait ce mot à son encontre. Elle avait l'air si vieille que ça ? On pourrait l’appeler ainsi seulement lorsqu’elle serait recouverte de rides, qu’elle aurait besoin d’une canne pour marcher et que ses cheveux grisonneraient. Elle secoua légèrement la tête pour chasser cette idée de sa tête. La vieillesse demeurait une corde sensible chez Lancaster. En même temps, elle était une femme. Comment lui en vouloir ?!
Elle écouta avec attention les propos que lui tint l’étudiant avec une once d’amusement. Il avait vu clair dans son jeu, mais l’infirmière ne capitulerait pas comme ça. Elle reprit la parole juste quelques secondes après qu’il ait fini son petit discours. Il parlait beaucoup, vraiment beaucoup pour un gamin qu’on avait pris la main dans le sac. « Réfléchir est l'un des maîtres mots de Serdaigle. Cela aurait-il changé en moins de dix ans ? » Il ressortait de Benedict une certaine insouciante, ou même de la naïveté. Mais rien de bien méchant. Contrairement à certains de ses collègues et ce malgré son passif assez sombre, elle ne le voyait pas du tout comme un futur meurtrier en puissance. C’était bien plus compliqué que ça. Ça crevait les yeux. « Ne faîtes pas de conclusion hâtive Monsieur O'Carley. Ecoutez chacun de mes mots et seulement là vous pourrez émettre une hypothèse. » En effet, si elle avait posé une protection sur cette fiole, elle aurait tout fait pour ne pas en être victime. Et il lui semblait bien avoir dit « sans ma permission » quelques minutes avant. Cela sous entendait bien entendu que les pustules auraient été une punition pure et simple.
Elle reporta son attention sur la jeune gryffondor et la question qu’elle venait de poser. Bony balaya la pièce du regard. Il n’y avait pas grand monde en effet. Mais ça ne la dérangeait pas outre mesure. Bien au contraire. Elle préférait largement ce nombre à celui qui assistait à l’atelier des duels. Déjà enseigner les soins à quatre ou cinq élèves la stressait un peu, alors le faire pour une dizaine ou plus… Cela aurait été complètement au-dessus de ses forces. Elle ne se voyait pas reproduire ce schéma quinze fois. Elle estimait juste que faute de mieux elle ferait l’affaire. « Eh bien, il nous manque quelques schtroumpfs, dont Miss Wilbert, par exemple. » Avant qu’elle ne commence sa réponse, une élève, une aiglonne comme Benedict venait d’entrer à son tour. Ebony la reconnaitrait bien entendu entre milles. La jeune Bluenn. En tant qu’infirmière, elle se trouvait un peu au centre de tous les ragots. Elle entendait tout, surtout dans une école aussi petite que Poudlard. « Ne restez pas dans votre coin Miss Carter, venez par ici. » Autant qu’elle rejoigne de suite le groupe. De toute façon, elle aurait à travailler avec les autres très bientôt. En espérant que les retardataires arrivent rapidement.
Depuis ce qu'il s'était passé à Pré-au-Lard, l'atmosphère à Poudlard était différente. Les gens semblaient tendus, sur leurs gardes à chaque recoin qu'ils arpentaient. Et s'il y avait bien une matière où les élèves arrivaient en avance était bien celui de Défense contre les Forces du Mal. C'était sans doute pour cette raison et la peur qui se lisaient dans les yeux des élèves de Poudlard, que des parchemins accrochés au panneau d'affichage de ma salle commune m'interpellèrent. Dumbledore avait mis son grain de sel et proposaient deux ateliers pour mieux se préparer à ce qui se passait à l'extérieur de ses murs. Une sage décision. Comme dirait un certain proverbe, il fallait mieux prévenir plutôt que de guérir. C'était dans cette optique-là que j'avais inscrit mon nom sur l'un des parchemins. Les duels ne m'inspiraient pas vraiment et aimant les sortilèges, mon choix sur les sortilèges de protection m'avait sauté aux yeux. J'étais reparti à mes occupations à savoir finir l'un des rouleaux que nous avait donné comme devoir notre maitre de potion, non sans un sourire en coin. Qui dit sortilèges dit certainement professeur de sortilèges même si j'étais prête à parié qu'il n'allait pas être dans cet atelier-là. Il était avant tout Auror avant d'être professeur, et connaissant le directeur, il avait dû attribuer l'atelier des duels au professeur Avery plutôt que celui où j'avais signé l'inscription. Autant mettre toutes nos chances de notre côté et avoir un auror comme professeur était quelque chose qu'on ne loupait pas.
Toujours est-il que le jour de l'atelier, je me réveillais plutôt sereinement. Du moins, trop quand je découvris l'heure qu'il était. Nom de Rowena, si je ne me dépêchai pas, j'allais être en retard à l'atelier. Ni une ni deux, je filais sous la douche et quand celle-ci fut finie enfilait mon uniforme aux couleurs de serdaigle. Marchant en grande enjambée, je mis correctement ma cravate. Toujours resté classe même quand vous allez certainement être en retard. Et vu que le cours se déroulait au premier étage, je n'avais pas le temps de faire un crochet aux cuisines du château pour avaler quelque chose. Tant pis, mon ventre attendra. Je sifflais d'énervement quand les escaliers magiques ne firent qu'à leur tête. Il me fallut bien six bonnes minutes pour qu'ils daignent enfin se poser au premier étage où se trouvait la salle d'histoire de la magie. Passant une main dans mes cheveux, je partis en direction de la salle. De loin, je crus voir l'uniforme d'une élève de ma maison entrée dans une salle. Ce n'était pas étonnant, les serdaigles étaient plus connu pour être en défense plutôt qu'à l'attaque. Chacun son domaine de prédilection. Pratiquement arrivé à la salle de classe, j'entendis mon nom provenir de l'intérieur. « Eh bien, il nous manque quelques schtroumpfs, dont Miss Wilbert, par exemple. » Qu'est-ce que c'est un schtroumpfs ? Fut ma première pensée que je mis de côté en accélérant les pas. C'était surement moldu et je n'irais pas demander à l'infirmière, car j'étais pratiquement sûr que c'était elle qui avait parlé, pour avoir la définition de ce mot. Non. Je préférais de loin le découvrir par moi-même ou alors rester éloigné si c'était un terme moldu. Il y avait de grandes chances que ça l'était.
Soufflant intérieurement sur cette pensée, j'arrivais quelques minutes plus tard à la salle d'histoire de la magie. Autrefois, je n'aimais pas y aller, mais le départ d'un professeur m'avait redonné gout à cette matière que certains qualifieraient de soporifique. Je pénétrais quelques minutes après l'arrivée de Blueen dans la salle de l'atelier. Mon regard fit le tour de la salle. En majorité des élèves de ma classe dont Benedict et Blueen ainsi que Cassie. Et comme je ne l'avais deviné pas de Seth à l'horizon, mais belle et bien miss Lancaster, l'infirmière de l'école. « Bonjour miss Lancaster, veuillez m'excuser pour le retard, j'espère n'avoir rien raté. » C'était plus pour la forme qu'autre chose. Car vu le retard, je ne voyais pas vraiment pas la peine de m'excuser. Je n'étais pas si en retard que ça quand même. Juste de cinq minutes à tout cassé si ce n'est plus. C'est pratiquement à contre cœur que je m'installais près du groupe en attendant que l'atelier commence. Les habitudes de pro sang pur menaient la vie dure.
Vous pouvez avoir à livrer la même bataille plus d'une fois pour la gagner. [Margaret Thatcher]⊹ Des fois je me demande comment je fais pour ne pas oublier ma tête quelque part ! Le manque de sommeil, les insomnies à répétition doivent commencer à avoir raison des vaillants neurones qui peuplent mon cerveau. Pourtant, je suis plutôt du genre à arriver en avance plutôt qu’en retard. C’est un peu une manie chez moi, mais après tout, je ne cours jamais après le temps comme certains, j’ai même tout le temps qu’il me faut pour vaquer à mes occupations, un peu trop de temps même des fois, temps qui n’est pas toujours évident à tuer d’ailleurs. Mais après, même si pour une fois je vais arriver en retard c’est un mal pour un bien, en arrivant bien avant le début de l’atelier, bien avant tout le monde, je me suis rendu compte de ce qu’il me manquait. En effet, en nous partageant l’atelier Bony et moi, il était question que tout en montant ce cours tous les deux, en nous concertant sur les modalités et en animant les deux ateliers en binôme, mon amie s’occuperait plus particulièrement de la partie soins et moi de la protection. Quoi de plus normal me direz-vous pour l’infirmière de Poudlard de s’occuper des soins, même si je pourrais toujours donner le point de vue du malade aux élèves. Et même si c’est un secret, Dumbledore ne m’a pas proposé de mener cet enseignement sur les sorts de protection par hasard, qui mieux qu’un membre de l’ordre pour assurer la défense des élèves ? Chacun dans notre spécificité, nous sommes également très complémentaires et en ce sens, je ne doute pas de la réussite de notre atelier.
Tout ça pour dire, qu’en arrivant un peu plus tôt pour aménager notre espace de travail dans la salle qui nous avait été allouée, j’avais fait disparaitre les pupitres et chaises destinés aux cours habituellement dispensés dans cet endroit, ne gardant qu’une petite table où Ebony devait disposer les fioles, flacons et autres potions destinés à illustrer son atelier et une autre pour poser ce qui servirait à la partie protection. Dans un coin de la pièce, nous avions décidés avec mon amie, d’aménager un coin propice à la discussion, j’avais donc disposé une petite dizaine de tabouret en libre accès afin de faciliter les échanges. Ce coin était en quelque sorte l’espace qui permettait la jonction entre l’atelier de Bony et le mien. Nous avions décidé de partager l’espace, dans une pièce pas trop grande tout de même, afin de faciliter les aller et venus des élèves entre nos deux ateliers à la fin en fonction des demandes des étudiants, et aussi pourquoi pas de nous permettre de nous regrouper en fin de séance pour échanger tous ensemble sur qui ce sera déroulé pendant la session. Le but étant bien évidemment de réunir les élèves, de les rapprocher du corps enseignants, de leur apprendre à travailler ensemble pour leur protection commune et d’une certaine manière, qui est bien évidemment camouflé car ça ne plairait pas à tout le monde d’envisager cette éventualité, de leur permettre de pouvoir se protéger en cas de nouvelle attaque.
Ebony a eu un petit contre temps avec un élève à l’infirmerie l’empêchant de venir m’aider à installer la salle. Je l’ai rassuré en lui disant que je n’en avais pas pour très longtemps. Je savais qu’elle trouverait bien deux minutes pour apporter ses potions chéries et de mon côté, je me contenterais de déposer les mannequins magiques qui nous serviraient pour mettre en pratique les sorts de soins que mon amie enseignerait aux élèves. Et c’est en voulant disposer ce dont nous aurions besoin pour la pratique des sortilèges de protection que je me suis rendu compte que j’avais oublié l’essentiel de mon atelier : les billes de peinture ! J’ai eu l’idée d’utiliser ces billes en repensant à un jeu qui je suis sur va faire parler de lui dans les années à venir. Quand j’étais encore au département des jeux et sports magiques, il était question d’une nouvelle discipline qui prenait son essence du marquage du bétail dans les ranchs australiens et mes anciens collègues m’ont parlé d’un tournoi qui va d’ailleurs bientôt avoir lieu aux Etats-Unis le mois prochain. Le but de ce jeu est d’éliminer son adversaire en le marquant à l’aide d’un pistolet à bille de peinture. Le côté amusant du jeu m’a terriblement plus, je pense qu’il est extrêmement important de garder un esprit dynamique et divertissant afin de garder l’attention de nos étudiants, ce qui ne détériore en rien le côté apprentissage, bien au contraire. Et l’effet visuel m’a attiré également. J’expliquerais le but de la manœuvre aux élèves inscrits tout à l’heure, mais je pense que ça ne fera pas de mal de sortir un peu des sentiers battus et rebattus de la théorie pure, au profit de la pratique. On apprend dans les bouquins certes, mais c’est la pratique qui nous donne de l’expérience et rend instinctif l’utilisation de sa baguette, ce qui est extrêmement important dans les sorts de protection où il faut réagir vite pour assurer sa protection et parfois sa survie. C’est entre autre chose ça que je veux enseigner aux jeunes qui se sont inscrits à nos ateliers du jour.
Je remonte les escaliers menant au premier étage et me dirige vers la salle d’histoire de la magie, les bras chargés du carton contenant les billes de peinture que j’avais distraitement laissé dans la salle des professeurs. Arrivant rapidement à destination, je passe la porte de la salle de cours laissée entre-ouverte et entend mon amie intimer à la jeune Carter de se rapprocher du groupe qui se forme au milieu de la pièce. J’affiche un sourire sur mon visage, ravi de constater que du monde est déjà arrivé. « Bonjour tout le monde ! » Je m’approche de ma petite table et y dépose mon carton avant de retourner vers le groupe. « J’espère que je ne vous ai pas trop fait attendre, j’avais oublié un élément essentiel pour nos ateliers du jour ! » Je lance un petit clin d’œil à Ebony avec un large sourire taquin. « Bon, par quoi on commence ? Est-ce que vous savez déjà pourquoi nous avons décidé de réaliser ces ateliers ? »
Le sourire de l’infirmière à mon propos m’apparu comme un encouragement à poursuivre sur ma lancée et il trouva vite écho chez moi. Ses railleries ne me vexèrent pas, bien au contraire. Il m’en fallait bien plus que cela ! Au contraire, je prenais cela pour une taquinerie complice, pensant qu’Ebony se prêtait à mon jeu et je devais avouer qu’elle me donnait plutôt bien le change ! Piqué au vif, je ne perdis pas mon sourire angélique, mais j’arquai un sourcil lorsqu’elle me rembarra. Il ne me fallu pas longtemps pour comprendre ses insinuations. « Oui ! Bien-sûr ! » ce que j’avais pu être sot ! La jolie infirmière n’était pas seulement une guérisseuse, elle savait forcément manier les poisons les plus terribles avant de savoir les guérir. J’aurais du m’en douter. « Vous n’alliez pas les recouvrir d’un poison qui vous empêcherait de les toucher, de toute évidence. Soit vous les avez protégées d’un enchantement sélectif, soit vous me menez en bateau. » Je me plaisais d’avantage à croire en la deuxième hypothèse.
Après Carter, nous fumes rejoints par Wilbert, suivies par… cette voix que je reconnu aisément entre mille : mon empêcheur de tourner en rond lors de mes longues nuits d’errance. « Bonjour M’sieur ! » Je tournai la tête vers Scodelario qui déposait un carton sur l’autre table, à côté de celle contenant les fioles de l’infirmière. « Ah oui ? Quoi donc ?» m’enquis-je aussitôt de savoir ce qu’il avait bien pu oublier. Les professeurs avaient le don de chatouiller ma curiosité et la question m’avait spontanément échappé et je n’étais pas du genre à faire preuve de beaucoup de retenue, même vis-à-vis des professeurs. Et Ezra en savait quelque chose !
Je jetai un œil peu discret au carton afin de voir si je pouvais entre-apercevoir ce qu’il contenait. Puis je levais de nouveau les yeux sur le professeur de vol à qui je répondis aussitôt sur un ton de franche camaraderie : « C’est pas un atelier cuisine ? » Bon, ok, on n’était pas sur le terrain de quidditch ici, et les blagues ne sont sans doute pas les bienvenues. J’affichai un sourire en coin tout en adressant une œillade complice à Ezra, puis je rectifiais avant de me faire rembarrer de nouveau : « Pour nous apprendre à nous protéger et à nous soigner parait-il. Sans doute pour que nous soyons capables de créer nous-mêmes des antidotes aux enchantements provoquant des pustules à retardement ? » dis-je en lançant un regard furtif à l’infirmière. Je jouais volontairement au plus malin dans le but d’amuser la galerie. Mais en réalité, je feintais la désinvolture car j’avais tristement conscience des sombres raisons qui les motivait à nous prodiguer ces enseignements dans ces ateliers. Je savais ce qui nous attendait dehors, d’ici quelques mois. Et si je redoutais de passer mes ASPICs, ce n’était pas à cause de la difficulté que représentait l’épreuve.
Cassie D. Standford
LE PETIT CHAPERON ROUGE
+ SORCIER DEPUIS LE : 06/10/2014 + PARCHEMINS : 303 + LOCALISATION : Poudlard will always be my home
bserver la petite joute verbale qui se déroulait entre le Serdaigle et l'infirmière de l'école était une distraction assez plaisante pour Cassie. Elle s'étonnait toujours de voir à quel point les autres élèves pouvaient faire preuve de répartie et de dérision quand elle même devait se forcer pour sortir de sa coquille. Même après toutes ces années à côtoyer les Gryffondors les plus hardis, c'était là un spectacle qui l'amusait toujours autant. Ce genre d'échange n'étant pas son fort, elle se contenta de regarder, patiemment postée à quelques pas de là, profitant de l'occasion que lui laissa le bleu pour lui souffler : « Cassie Standford. ». Si il connaissait maintenant son nom, la rouge dû attendre encore quelques minutes avant de voir le sorcier lui rendre la pareille et lui préciser son identité. Il était bavard mais au moins il s'était rendu compte de ce manque d'information qui avait persisté entre eux. Elle hocha la tête et lui adressa un sourire pour lui montrer qu'elle était ravie de pouvoir enfin mettre un nom sur son visage. Alors que l'échange continuait sur le même ton taquin, la salle se rempli lentement. La jeune Bluenn Carter fit son apparition, suivit quelques minutes plus tard par Lorelei Wilbert -dont Cassie se serait bien passé après son attitude durant l'attaque du marché nocturne. Seule rouge parmis tous ces aigles, elle avait l'impression de dénoter, une nouvelle fois ses différences avec ses camarades de maison lui sautaient aux yeux. L'entrée du professeur de vol, les bras chargés d'un carton, lui permis de repousser ces pensées déplaisantes.
D'un nouveau hochement de tête Cassie répondit au salut du professeur Scodelario. C'était un prof apprécié de la plupart des élèves de l'école, et même si la rouge trouvait toujours un peu étrange les compliments qu'il lui avait adressé lors du dernier bal, elle savait que c'était là un bon choix pour animer cet atelier. Avec un duo tel qu'Ebony et Ezra ils avaient la certitude d'apprendre beaucoup de choses tout en restant dans un cadre informel. « Bon, par quoi on commence ? Est-ce que vous savez déjà pourquoi nous avons décidé de réaliser ces ateliers ? » La sorcière jeta un coup d’œil rapide au carton qui avait été déposé près des fioles de l'infirmière mais ne parvint pas à identifier son contenu. La présence des potions était évidente alors elle se demandait ce que Mr. Scodelario leur avait réservé. Trop occupée à réfléchir elle faillit manquer les paroles de Benedict. « Pour nous apprendre à nous protéger et à nous soigner parait-il. Sans doute pour que nous soyons capables de créer nous-mêmes des antidotes aux enchantements provoquant des pustules à retardement ? » Un sourire furtif apparu sur ses lèvres à l'entente de la nouvelle boutade du bleu. Il n'en démordait pas. Ceux qui clamaient que les Serdaigles étaient trop sérieux et ennuyants ne devait pas avoir assez côtoyé le sorcier. S'approchant du groupe, elle se racla la gorge et pris son courage à deux mains. « Après ce qu'il s'est passé à Pré-au-Lard c'est une nécessité. On est là pour apprendre à réagir. » Ce n'était même plus une nécessité à ce stade, c'était une question de survie.