« Tu es le premier et le dernier amour de ma vie. »
Londres. C'était vraiment une jolie ville, avec ses quartiers bombés de gens que je ne connaissais pas. C'était agréable de s'y balader. Il y avait de belles choses à voir et je vivais là depuis quatre ans – si je me souviens bien. Après tout, ça ne pouvait être qu'une jolie ville, puisque c'était une capitale. Ce n'était pas rien d'avoir ce titre. D'ailleurs, il me semble que c'est la plus grande ville de Royaume-Uni, mais je peux me tromper. Oui, j'étais contente de pouvoir vivre ici. J'avais tout sur place et mon journal était plutôt bien perçu pour l'instant par les habitants, alors pourquoi devrais-je me plaindre ?
Dublin me manquait, c'est vrai. J'y étais retournée il y a moins de trois semaines, pour souffler un peu, pour respirer l'air irlandais, pour oublier tout ce qui m'avait préoccupé ces derniers temps. J'avais même laissé tomber mes articles durant cette période et j'avais réussi à tout rattraper à mon retour, même si je n'avais pas eu de vie pendant des jours et des nuits entières. Marcus m'en voulait d'être partie aussi longtemps de la colocation, mais il ne pouvait pas comprendre que j'en avais eu marre de rester ici, parce que rien n'avait été facile ces derniers temps. J'avais appris que mon « frère » – oui, depuis toutes ces années, j'ai encore du mal à dire que j'ai un petit frère – essayait de me retrouver. Moi, je n'en avais pas la moindre envie. En plus de ça, Marcus était en train d'abandonner petit à petit le monde du journalisme et donc notre collaboration parce qu'il a envie d'aller vivre dans un autre pays. Je suis heureuse qu'il prenne sa vie en main, mais ça me fait un peu peur s'il me laisse seul ici. Je vais devoir tout gérer – dont le budget, et ça, ça n'allait pas être facile. Je ne comprenais pas non plus pourquoi je repensais à Nathan, à nos retrouvailles de la dernière fois et au baiser que l'on s'est échangé. Peut-être que j'étais perturbé depuis cet incident – un incident ?
Il est vrai qu'après ce moment d'échange avec Nathan, j'avais légèrement mal agis. J'avais bu, j'ai couché avec Lorenzo. Je ne dormais plus beaucoup, parce que certains rêves s'étaient transformés en cauchemar. J'étais responsable de tout ça, oui, parce que j'étais restée bloquée dans le passé. Chaque fois que je voyais Nathan, je ne pouvais pas m'empêcher de repenser à notre relation datant de notre époque à Poudlard. Les plus beaux moments de ma vie. Je crois bien que le jour de notre rupture a tout fait basculé et la mort de maman qui avait eu lieu aussi à cette même époque.. Mon Dieu, c'est fou à quel point mon cœur a pu être brisé en l'espace de quelques temps. Pourquoi m'avait-il embrassé aussi ? Bon, ce n'était pas le moment de penser à ça. Et puis, je n'avais pas le droit d'en vouloir à Nathan. Je ne le pouvais pas. On se reparlait et c'était le principal. Quoi qu'il puisse se passer, il sera toujours important pour moi. Quand je repensais à Poudlard, je me rappelais de presque tout. De notre belle petite bande d'amis, que j'avais d'ailleurs retrouvé en partie au bal de la Saint Valentin. Alors je souriais. Je souriais parce que ces moments étaient précieux. Plus précieux que tout.
J'avais du mal à aller de l'avant, de réfléchir à l'avenir aujourd'hui. Alors je me baladais dans les rues de Londres, le cœur remplis de tous ces souvenirs. J'essayais de trouver quelque chose pour écrire. Pas un article non, à mois que je tombe sur une drôle d'histoire ou que je trouve quelqu'un qui aurait quelque chose à raconter. Juste écrire, pour laisser mon esprit s'évader. Je m'étais assise sur un banc, regardant les gens passer. Certaines personnes couraient, d'autres prenaient leur temps. Il y avait des familles qui se baladaient, des enfants, des parents, des frères et des sœurs. J'avais bien envie d'écrire quelque chose sur l'ambiance de la ville de Londres. La vie citadine dans la capitale ? C'était plutôt accrocheur, non ?
Nathan venait d'apparaître dans mon champ de vision.
Mais.. Que faisait-il ici? Je le fixais. Est-ce qu'il m'avait vu ? Je n'en savais rien. J'espérais que oui. Je me levais, le carnet à la main. J'avançais tout droit, dans sa direction. Pourquoi faisais-je ça ?
Fusionnant avec le canapé, Nathan avait bien du mal à sortir d sa léthargie. Il avait passé la soirée avec un ami d’enfance moldu, qui venait de s’installer à Londres sur un coup de tête. Sa copine au pays l’avait plaqué pour partir avec un bouseux et lui avait brisé le cœur au passage. Du coup Nathan, en bon pote, avait ramené la bouteille de téquila et les citrons, afin de faire oublier cette épreuve à son ami. Ils avaient passé la soirée à papoter comme des gamines de 15 ans, mais le gallois ne se souvenait pas de la moitié des trucs qu’il avait dits. Il sentit un oreiller voler dans sa face et il se chamailla un instant avec Arthur – car c’était son nom, à son pote – avant que celui-ci ne se mette à fondre en larmes, pleurnichant que ça lui rappelait les moments de joie avec son ex copine.
- Rhooo arrête de chialer comme un veau ! Elle est partie avec un tocard, ça prouve qu’elle a pas de race cette meuf ! Oublie-la vieux, et tu verras à Londres y’a des tas de gonzesses trop cool ! Mais elles voudront pas de toi si tu leurs morves sur l’épaule comme un miséreux.
Technique pleine de finesse et de tact. Se relevant péniblement, Nathan ne préférait pas repenser à ses déboires sentimentaux à lui. Il lui fallait un petit peu d’air pour sortir toutes les toxines de son organisme. Prenant un paquet de chewing-gum sans sucres ainsi qu’une bouteille d’eau, il donna à son pote comme ultime conseil de se sortir un peu les doigts du fondement. Il lui donna une accolade bien virile et claqua la porte pour aller se promener un peu.
Une fois dehors, il respira à grands coups l’air frais de ce début de journée. Oui 14 heures est un début de journée parfaitement raisonnable. Le brun quitta le quartier assez populaire où vivait son ami pour se diriger vers les grands parcs publics de la capitale. Pour une fois, il ne faisait pas tout à fait moche et quelques rayons de soleil perçaient à travers les nuages. Emmitouflé dans une veste grise, avec son éternel bonnet rouge sur sa tête pour cacher sa tronche de dépravé, Nathan profitait un peu de son temps libre. Il avait eu le droit à deux jours de congés de suite, ce qui était assez rare. Le brun avait même lancé à la tête de son patron « youhouuu freedooom ! » avant de déguerpir avant que le boss ne change d’avis.
Buvant de temps en temps cette boisson salvatrice des gueules de bois qui est l’eau minérale, Nathan ne faisait pas trop attention à son environnement. Il prenait quand même garde à éviter les groupes d’enfants, dont les cris stridents et les rires joyeux avaient tendance à lui donner la nausée. Pensant à son petit furet qu’il avait laissé dans sa chambre au Chaudron, Nathan soupira en se disant que son animal lui ferait sûrement la gueule quand il rentrerait. Il penserait à passer au magasin pour lui acheter des Chocapics.
Continuant sa route sans se soucier de rien, sans penser à rien (ça, ce n’était pas trop compliqué). Au loin, il vit une fille rousse assise sur un banc et son cœur manqua un battement en imaginant que c’était peut-être Alisson. Mais cela ne pouvait pas être elle, la jeune femme était assez occupée avec son journal. A moins qu’elle n’ait décidé de prendre elle aussi un jour de repos, et que se balader en monde moldu soit son kiff. Nathan avait préféré éviter de penser le plus possible à ce qu’il s’était passé avec Alisson. Il ne savait pas s’il regrettait ou pas et ce qu’il devait faire à présent. Il n’aimait pas trop se prendre la tête avec ce genre de truc. Il avait décidé d’attendre et de voir ce qui se produirait. Qui vivra verra après tout. Et pour une fois, il faudra qu’il en assume les conséquences.
Sans s’en rendre compte, il avait continué à fixer la jeune femme d’un air absent. Celle-ci s’était levée et se dirigeait à vive allure dans sa direction. Nathan s’arrêta net, ouvrant de grands yeux. Car c’était bien Alisson qui venait vers lui d’un pas vif, ses cheveux flottant derrière elle. Le brun resta planté comme une souche, gambergeant à toute vitesse. Vraisemblablement, se retourner d’un coup et fuir dans la direction opposée ne paraissait pas une bonne solution. Alisson le prendrait sûrement extrêmement mal. Et puis, de toute manière, Nathan n’avait pas envie d’éviter la rousse. Il fallait faire face, comme un homme, un vrai ! Et puis, il se sentait toujours plus détendu en la présence de la journaliste. Comme un automatisme, un sourire un peu niais s’afficha sur sa face et il marcha à la rencontre d’Alisson. Après tout, ils n’étaient pas en froid pas vrai ? Ils s’étaient retrouvés et étaient maintenant des adultes responsables, ils pouvaient très bien se parler sans se comporter comme des ados attardés. A présent qu’il la voyait d’un peu plus près, Alisson semblait avoir une expression déterminée sur son visage, qui fit un peu flippé Nathan. Mon dieu, si ça trouve, elle avait aussi réfléchit au baiser qu’ils avaient échangé et après mûre réflexion, elle avait trouvé qu’il s’était comporté comme un malandrin et allait lui coller une bonne baffe ! Vite, jouer la carte du mec marrant.
- Bonjour charmante demoiselle ! Vous ressemblez beaucoup à une amie à moi, rousse, très belle également. Quel hasard vraiment !
Héhéhé et voilà, normalement, c’était dans la poche ! Si avec ça elle ne décochait pas un sourire, Nathan passerait juste pour un gros relou pas drôle (comment ça, c’est souvent le cas ?). Il avait l’habitude de faire cette blague quand ils étaient encore élève, les fois où ils se disputaient, pour arranger les choses. C’était cet infatigable dragueur de Louison qui lui avait filé le tuyau un jour et depuis, ça avait été sa botte secrète.
« Tu es le premier et le dernier amour de ma vie. »
Je me tenais à présent devant Nathan et je me sentais bizarre, c'était à se demander si je n'étais pas devenue toute rouge. En fait, c'était étrange ce qui était en train de se passer. J'étais contente de le voir, tellement contente que je souriais comme un enfant devant un nouveau jouet – mais Nathan n'est ni mon jouet, ni un jouet tout court. Oui, j'étais vraiment ravie de le voir ici parce que depuis la dernière – sous entendu, depuis le baiser que l'on s'est échangé – je n'avais pas eu une seule nouvelle de lui, je ne l'avais plus croiser au bar. Silence total. C'était le genre de choses vraiment désagréables, c'était frustrant même, parce que nous étions des adultes maintenant et un baiser, c'était un baiser. Rien ne pouvait être absolument clair après un baiser. Enfin, je dis ça parce que c'est le cas dans mon esprit, mais il se peut que pour lui tout soit clair, même si ça me surprendrait parce qu'on a vécu une très belle histoire alors un baiser, ça ne pouvait pas être juste un simple baiser. Du coup, j'étais contente mais j'étais aussi mal à l'aise et angoissée. J'avais peur qu'il m'en veuille. J'avais peur aussi que ce baiser nous empêche de nous parler normalement. Nathan était un ami, mais il était mon ex. C'était le genre d’ambiguïté que je ne voulais pas avoir lui, parce qu'il était important pour moi et que je ne voulais rien gâcher entre nous. Tout ce que je souhaitais, c'est que ça se passe bien maintenant que l'on s'est retrouvé. Je savais que ça n'allait pas être facile au début mais il le fallait, si je ne voulais pas le perdre définitivement. Alors le croiser aujourd'hui était une bonne chose. Nous allions pouvoir parler, soit de ce fameux baiser, soit d'autres choses, et là j'espère que ça sera plus net dans mon esprit.
Un compliment. Nathan était toujours aussi chouette, chaque fois qu'il disait quelque chose, c'était à la fois drôle, mignon et agréable. Il avait toujours été à l'aise avec les filles, il avait toujours de quoi les charmer et j'y ai succombé quand nous étions à Poudlard. Il avait un don pour me détendre, rien qu'avec sa voix. C'était un grand séducteur et aussi un grand romantique. Quand j'y pense, j'en ai de la chance d'avoir vécu quelque chose de très fort pendant une longue période à Poudlard. Il était le garçon le plus agréable et le plus sincère que je connaisse. Nous n'étions peut-être plus ensemble aujourd'hui, mais je savais que je pourrai toujours compter sur lui et que lui pourra toujours compter sur moi. Il y avait toujours cette confiance de l'époque qui régnait entre nous, je le sentais, et ça c'était magique. C'était magique après tout ce temps. Quand on y pense, je ne crois pas que toutes les jeunes filles de mon époque à Poudlard sont encore en contact avec leur amour de jeunesse, sauf si ils ne se sont pas séparés, comme Nathan et moi. Mais je ne pouvais pas me plaindre, bien au contraire, Nathan était là aujourd'hui et c'était le principal.
« Ah oui ? Et bien, vous saluerez votre belle amie rousse de ma part alors et vous lui direz qu'elle a beaucoup de chance de connaître un homme aussi séduisant que vous ! »
Je rangeais mon carnet et mon crayon à papier dans mon sac et je pris Nathan dans mes bras. Oui, je sais, c'était peut-être bizarre comme geste mais c'était ma façon à moi de lui dire bonjour. C'était de cette même manière que je saluais mes amis, comme Ebony, Lumen, Ezra, Louison Nathan n'était pas n'importe qui, il faisait partie de ma vie alors un câlin, c'était pour lui montrer qu'il comptait pour moi malgré tout. J'espérais qu'il ne m'en voudrait pas pour ça, en plus du baiser de la dernière fois.
« Je suis contente de te voir Nath. Comment tu vas ? Tu fais de quoi de beau ici ? »
Vu la manière dont Alisson s’était dirigée vers lui, le pas vif et chevelure au vent, il s’attendait à un truc du genre « pourquoi tu m’as pas appelé, salaud ? » et à une bonne gifle en bonne et due forme. C’était que la rousse avait un tempérament de feu et que même si elle n’était que douceur et gentillesse 99% du temps, il valait mieux ne pas trainer dans les parages lorsqu’elle se rebiffait ! Nathan n’omettait pas de décocher son sourire ultrabright, trop pratique pour emballer les donzelles ! Son sourire devint encore plus franc lorsqu’Alisson rentra facilement dans son jeu. C’est pour ça qu’il l’adorait, toujours prête à participer aux conneries, même les plus stupides. Ou peut-être que c’était simplement pour lui faire plaisir.
Le gallois ne put s’empêcher de rire à la remarque de la journaliste. Il se sentait un peu gêné, mais pas trop quand même – bah ouais quoi, il était séduisant, c’était un fait ! Il fut surpris de la voir avec son carnet et son crayon à la main (voulait-elle l’interviewer ?) mais elle les rangea bien vite. Au moins, elle ne crèverait pas un œil avec son stylo, c’était toujours ça de gagner ! La jeune femme le pris rapidement dans ses bras pour le serrer contre elle. Le cœur de Nathan rata un battement, et comme un réflexe il lui rendit son étreinte. Il essaya de faire en sorte que cette accolade soit la plus amicale possible. Ce n’était pas facile, mais le gallois était un homme fort et il ne laissa pas paraître le fait que cette situation le troublait un peu. Ils se reculèrent pour Alisson entama la discussion comme si de rien n’était. Nathan ne savait pas si elle souhaitait parler de ce qu’il s’était passé, mais il ne dit rien, ne voulant pas tellement déballer le sujet sur le tapis.
- Je vais très bien merci ! Toi aussi visiblement, tu es… radieuse ! Il lui adressa un sourire tandis qu’il réfléchissait à ce qu’il allait répondre ensuite. Euuuh, je décuve, n’était pas une réponse très glamour à faire. Je prends l’air, j’ai passé la nuit à consoler un pote d’une rupture.
Alisson n’était pas idiote et allait certainement associer les mots « pote », « consoler » et « rupture » avec « tequila » et « whisky ». Il ne savait pas pourquoi, mais il avait un peu honte de dire qu’il s’était mis la tête à l’envers pour la 3ème fois du week-end. Son père le sermonnait toujours sur le fait qu’il agissait encore comme un gamin de 20 ans, et qu’il serait temps qu’il se prenne en main et fasse quelque chose de sa vie. Il ne voulait pas qu’Alisson ait une mauvaise opinion de lui et de sa vie pas tellement rangée. Quelque part, il était très fier et heureux pour Alisson, qui semblait mener une petite vie tranquille et calme. Enfin bon, après il ne connaissait pas tous les détails ! Peut-être même qu’elle fréquentait quelqu’un d’ailleurs. A cette pensée, Nathan fronça les sourcils mais se repris bien vite. Il ne voulait pas que la rousse soupçonne quoique ce soit, et surtout pas le fait qu’il soit jaloux d’un hypothétique amant. Après tout, chacun était libre de faire ce que bon lui semblait. Ils n’étaient plus en couple, ils étaient AMIS, nom de Zeus. Mais parfois, cette frontière semblait bien mince dans l’esprit du gallois. Il fallait qu’il apprenne à faire la part des choses.
- Et toi, tu es dans le coin pour faire un article ? Je t’ai vu avec ton carnet. Comment vas-tu depuis… le temps ?
Nathan fit un effort surhumain pour ne pas paraître déstabilisé. Cela ne faisait pas si longtemps qu’ils s’étaient vu avec Alisson, mais la dernière fois = contact buccal plutôt agréable ; et le brun ne voulait pas que le malaise s’installe. Pour détendre un peu l’atmosphère, Nathan exécuta une superbe courbette et présenta son bras à Alisson, lui proposant silencieusement de marcher avec lui. Il n’aimait pas trop rester planté comme une souche, et l’air frais qui lui caressait le visage faisait disparaître les dernières traces d’une gueule de bois carabinée.
- Alors euuuh… Recherche en cours : sujet de conversation. Comment va ton colocataire ? Marco ? Non, Marcus ? Tu as l’air de bien t’entendre avec lui.
Comment ça ce n’était pas une question discrète sur les hommes qu’il pouvait y avoir dans la vie d’Alisson. Nathan fit semblant d’observer un pigeon se vautrer dans les escaliers, comme s’il n’attendait pas la réponse avec une certaine appréhension.
- C’est plutôt agréable non ? je veux dire, qu’on se balade comme ça tous les deux et euh… hum bref.
Nathan se sentit rougir (la honte !) et se gratte le front pour reprendre une couleur faciale normale, cachant son visage à Alisson. Il avait encore cette impression de n’être qu’un ado de 16 ans en pleine puberté, les boutons et les érections inopinées en moins.
« Tu es le premier et le dernier amour de ma vie. »
Je ne comprenais pas tout ce qu'il se passait à cet instant. J'étais toute chamboulée, je me demandais même si je n'allais pas fondre en larmes devant Nathan. Pleurer pourquoi ? Franchement, je n'en savais rien. J'avais le cœur qui battait plus fort qu'en temps normal et c'était vraiment perturbant. J'avais peur que Nathan entende les battements aussi fort que moi je les ressentais. En plus, je venais de le prendre dans mes bras et je me demandais donc si c'était une bonne idée après ce qu'il s'était passé la dernière fois entre nous. Parce que tout ça n'était pas négligeable. Nous nous étions embrassé la dernière fois et je n'arrivais pas à effacer cette image de mon esprit. D'ailleurs, je n'y arriverais jamais. Je pensais qu'on devrait peut-être en parler tous les deux mais au fond, est-ce que lui avait envie d'en parler aussi ? Je n'en savais rien. Et c'était ça le problème, je ne savais rien sur ce que lui pouvait penser et ça, c'était encore plus frustrant. Je n'avais pas envie de commettre une erreur à nouveau avec lui et je ne voulais pas le perdre une seconde fois. Il fallait que je réfléchisse à ce que je pourrais lui dire en rapport avec tout ça pour que nous en parlions. Nous nous étions enfin retrouvé et ce n'était pas le moment pour que les choses se passent mal mais il ne fallait pas non plus laisser tout ça passer sans se parler, sinon nous finirons par s'éloigner encore une fois. Et ça, je ne voulais pas.
Nathan avait le sourire et ça me rassurait. A chaque fois que je le voyais, il avait le don de me faire oublier les quelques peines que je pouvais ressentir et il me faisait oublier beaucoup de choses, comme il l'avait toujours fait d'ailleurs. Nathan était quelqu'un de généreux et ça ne m'étonnait donc pas qu'il ait aidé un de ses amis à surmonter une rupture amoureuse. Dans ces moments là, c'est agréable de se sentir épauler. Et Nathan était doué pour ce genre de choses. Bon, j'en ai déduis que les deux amis n'ont pas fait que discuté et c'est sûrement pour ça que Nathan prend l'air, pour évacuer l'alcool ou la gueule de bois. Mais ça ne faisait rien, j'étais contente qu'il soit là. Ça me faisait plaisir de passer un peu de temps avec lui.
« Ah, ça ne m'étonne pas de toi ! C'est gentil de ta part d'aider ton ami pendant cette période difficile, c'est dans ces moments là qu'on reconnaît les vrais amis et ceux sur qui on peut vraiment compter. J'espère que ton ami va vite se remettre de cette épreuve. Mais je suis sûre que ça va vite aller mieux pour lui, avec un ami comme toi il n'y a pas de soucis à se faire. »
Et hop, un nouveau compliment. Je disais les choses naturellement et avec sincérité alors je me sentais rougir quand je le complimentais, mais sans savoir vraiment pourquoi. J'étais vraiment contente qu'il soit là et qu'il soit quelqu'un de bien. J'avais toujours sur que Nathan était quelqu'un de vrai, de fort et de sensible. Mais peut-être avait-il passer la soirée avec son ami et des jolies filles pour passer le temps, peut-être même qu'il avait une petite amie en ce moment et qu'il allait la rejoindre, que c'était pour ça qu'il était sorti. Je baissais un peu la tête mais je me ressaisis très vite. Ce n'était pas le moment de jouer la fille jalouse, après tout je n'étais qu'une amie à ses yeux et je vais devoir finir par m'y habituer.
Je souris un peu, mais mes joues se teintèrent de rouge. « Depuis le temps », c'est à dire depuis que nous nous étions embrassés. Nathan se poserait-il lui aussi des questions par rapport à ça ou alors c'était juste une simple question et que j'ai encore compris quelque chose de travers ? Mais en même temps, il trouvait ça agréable que l'on marche ensemble. Et oui ça l'était. Flou total. J'avais envie de respirer un grand coup mais ça aurait été bizarre. J'avais les joues en feu et j'espérais qu'il ne le remarque pas. Tandis qu'il prenait pour mon bras pour que l'on marche ensemble, je m'accrochais doucement au sien et mit un peu de temps avant de lui répondre. Je voulais trouver les mots justes à tout ça mais ce n'était pas facile. Je commençais par lui expliquer d'une voix assez basse, laissant ressentir ma petite angoisse face à tout ça. Je regardais mes pieds en marchant avec Nathan, comme si ça allait m'aider à me concentrer.
« Je prépare un article sur la ville de Londres, vu qu'il y a pas mal de monde. J'ai eu cette idée ce matin au réveil. Et Marcus va bien, il va bientôt partir avec sa future femme en Australie. Ils vont aller vivre là bas. Je suis vraiment contente pour lui et pour elle. Et oui, il est mon meilleur ami depuis quelques années. Jenna, sa petite amie, est vraiment chouette aussi. Peut-être que tu la connais. »
J'avais dit parce que Nathan connaissait beaucoup de monde, surtout des jolies filles et Jenna était magnifique avec sa longue chevelure blonde bouclée, alors voilà. Quelle jalouse je fais… J'avais honte. Mais je n'y pouvais rien. Et voilà que je repensais à notre baiser échangé de la dernière fois. C'était le moment ou jamais. Tanpis si il m'en voulait, je ne voulais pas qu'il y ait ce moment qui gâche notre relation.
« Écoute Nathan, je crois qu'il faut qu'on parle de se qui s'est passé la dernière fois. Je ne sais pas trop quoi en dire ni même quoi penser de tout ça mais on ne peut pas faire comme si il ne s'était rien passé. On s'est échangé un baiser, je crois qu'il faut qu'on en parle, non ? Je dois t'avouer que j'y repense assez souvent et j'attendais de te revoir justement pour comprendre mais.. Tout est flou. Je suis vraiment contente qu'on se soit retrouvé et je ne veux pas te perdre.. Pas encore une fois, tu comprends ? La dernière fois, j'étais vraiment.. Bouleversée. Et.. »
Je m'arrêtais et cachais mon visage entre mes mains. Je ne savais plus où j'en étais, et pourtant mon cœur hurlait de lui dire « je t'aime » mais je n'avais pas la force. J'avais beaucoup trop peur de le perdre à nouveau. Je levais la tête et regardais Nathan.
« Ne me laisse pas, je t'en prie.. » , lui dis-je tout bas.
Nathan commençait doucement à se détendre. Il aurait presque pu se mettre à siffloter, s’il n’avait pas eu une sainte horreur des gens qui sifflotaient tout seul, sans raison. Pourquoi devrait-il se sentir stressé par la situation ? Alisson et lui étaient des adultes parfaitement capables de se sentir à l’aise l’un avec l’autre. Enfin, il supposait. Il écoutait attentivement Alisson lui raconter l’article qu’elle avait en préparation et le fait que son colocataire allait partir avec sa femme dans un pays trèèèès lointain.
- Ah vraiment ? Sa future femme, hm c’est vraiment parfait tout ça ! Enfin… je veux dire parfait pour lui, oui. Tu dois être un peu triste non ?
En réalité, Nathan était positivement joyeux qu’un homme qui partageait le quotidien de sa rouquine soit maqué et en partance pour l’étranger. Le brun espérait que son petit ton heureux passait inaperçu ; il ne voulait pas qu’Alisson pense qu’il était jaloux de ce type (il l’était même pas, d’abord !). Une petite voix dans sa tête lui disait que les relations amoureuses de la jeune femme n’étaient pas ses oignons et qu’il devait la laisser vivre sa vie, au lieu de la faire tourner en bourrique façon jeveux/jeveuxpas/jesaispas. Les deux amis continuèrent de marcher en silence. Alisson semblait ruminer quelque chose, car elle gardait les yeux rivés sur le sol. Nathan n’osait pas demander ce qui n’allait pas. Parce que d’habitude, les femmes répondaient par un « ça va très bien » à ce genre de question, et faisaient encore plus la tronche ! Le gallois décida de profiter du moment, se rapprochant inconsciemment de la rousse, qui se stoppa soudainement pour lui déballer ce qu’elle avait sur le cœur.
Nathan resta planté comme un piquet, bouche bée. Il ouvrait puis fermait la bouche dans une imitation parfaite de la carpe, tandis que son palpitant palpitait plus vite que la normale. Il espérait qu’il ne s’agissait pas d’une attaque cardiaque. Intérieurement, il remercia le ciel qu’Alisson ait plus de couilles que lui pour aborder le sujet… sensible. Il l’écouta sans broncher, avec un pincement au cœur. Il ne s’était pas rendu compte des conséquences de ses actes. C’est vrai qu’il avait plutôt tendance à fourrer ses appendices un peu partout et réfléchir ensuite aux sentiments qu’il avait déclenchés ou bien qu’il ressentait lui-même. Il avait en réalité éludé la question des milliers de fois. Il avait l’impression d’être un bébé licorne faiblard quand il pensait à Alisson, dégoulinant de guimauve et d’amûûûûr. C’était pas très viril tout ça ! Les paroles de la journaliste le transperçaient. Il aurait presque pu se mettre à pleurer. Il amorça un geste de la main vers elle lorsqu’elle cacha son visage dans ses mains. Elle était si belle et il s’en voulait ne pas avoir su comment la protéger.
Nathan avait la gorge serrée et la boule au ventre. Il était si envieux de la façon dont elle pouvait faire part de ses sentiments. Lui, en bon gros naze, était incapable de mettre des mots sur ce qu’il ressentait. « Je ne veux pas te perdre non plus » ce n’était pourtant pas si compliqué à dire. Alors bon dieu, pourquoi ces mots restaient-ils bloqués ? Il savait pertinemment que s’il laissait Alisson dans le doute, il finirait par laisser passer sa chance d’être avec elle. Alisson releva alors la tête vers lui, les yeux légèrement embués. Son regard acheva d’émietter son cœur et il avait l’impression de s’être arrêter de respirer. Il plongea son regard dans le sien, restant silencieux. Il fallait qu’il dise un truc, là tout de suite, maintenant. Sinon il savait qu’elle allait tourner les talons, déçue et triste. Aller mon petit Nathan, tu peux le faire, soit fort, soit un bon garçon.
- Euh…
La grande classe. Le brun se serrait gifler aussi fort que possible. Bouffon, bouffon, bouffon. Il sentit une chaleur irradier son visage et il se passa une main dans la nuque, tentant de rassembler ses idées.
- Ecoute Alisson je… Ses mains tremblaient et il était dans un effort mental si intense qu’il n’aurait pas été surpris de faire une rupture d’anévrisme (oui, carrément). Moi non plus tu sais, je, enfin…
C’était bien trop dur d’affronter ces yeux qu’il avait vu rieur des milliers de fois. Il se souvenait de ce sentiment de fierté qu’il ressentait à chaque fois qu’il parvenait à faire rire Alisson (même s’il était relativement bon public et qu’elle riait sans doute pour ne pas le vexer). Soudain, comme un sursaut, il attrapa la rouquine et la serra fort contre lui. La chaleur de son corps contre le sien avait quelque chose de rassurant. Il se demandait s’il sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine.
- Je ne veux pas te perdre non plus. Tu es la personne la plus merveilleuse que je connaisse. J’aime te voir, t’entendre rire, parler. Je… je sais que j’ai été un crétin. Je me suis dit qu’après notre baiser, tu... tu m’en voulais. J’aime aussi quand tu es en colère, mais pas contre moi. Il laissait échapper un petit rire. Au fur et à mesure qu’il vidait son sac, et parlait de ses sentiments, il avait l’impression qu’un poids quittait ses épaules. Je t’ai sans doute fait souffrir et je suis sûr que je mérite au moins… bon p’tet pas la potence mais au moins une bonne paire de claque. Il posa son menton sur la tête d’Alisson, essayant de ne pas l’étouffer. Ce serait ballot. Je pense à toi tous les jours. Quand je ferme les yeux, je vois ton visage, et ton sourire. J’ai toujours une photo de nous sous mon oreiller. Alisson tu…
Il se recula et mis ses mains sur les épaules de la rousse. Il la regarda droit dans les yeux, avec tout le sérieux du monde. Nathan ne pensait même pas être capable un jour d’une telle concentration. C’était Alisson en face de lui, et la jeune femme était tout sauf un sujet de plaisanterie pour lui.
- Tu es le gruyère sur mes nouilles.
Le gallois essaya de garder son sérieux. Il n’en revenait pas d’avoir OSE dire un truc pareil. Elle allait lui mettre une baffe, c’était clair. Après tout, il venait de la comparer à du fromage. C’était sans doute la déclaration la moins romantique de l’UNIVERS. Si la situation n’avait pas été aussi importante, il lui aurait dans doute fait la blague de s’agenouiller, pour lui faire penser à une demande en mariage, alors qu’en fait, il avait juste besoin de refaire son lacet. Il détourna légèrement la tête, rouge de honte.
- Putain, mais quel nul… Hm, ce que je voulais dire c’est que… Tu comptes beaucoup pour moi. Et je me demande s-si… tu m’accorderais une deuxième chance ? Il se sentit rougir de plus belle. Il avait l’impression de revivre le moment où il avait demandé pour la première fois à Alisson de sortir avec lui. Il prit ses couilles son courage à deux mains et poussa la scène jusqu’au bout. Il s’agenouilla, prenant les mains d’Alisson dans les siennes. Alisson Aileen Whelan, veux-tu sortir avec moi ? Encore.
Il ne prêtait aucune intention aux regards des passants, qui pensaient sans doute assister à une demande en mariage des plus romantiques. Nathan se sentait un peu ridicule néanmoins. Et si elle lui disait non et qu’elle le plantait là, comme un con ? Ou bien allait-elle lui rire au nez et lui tapoter la tête en lui disant qu’elle allait réfléchir à tout ça et qu’effectivement, il était parfaitement ridicule. Le gallois attendait la réponse de la rousse, le cœur prêt à sortir de sa poitrine.
Spoiler:
HJ : je suis teeeeeeeeeeeeeeeeeeellement désolé d'avoir mis mille ans pour répondre, bouhou u_u j'espère que tu seras contente de ce post
« Tu es le premier et le dernier amour de ma vie. »
Ce n'était pas simple cette situation avec Nathan. J'étais vraiment ravie de l'avoir retrouvée, je veux dire ça me faisait vraiment beaucoup de mal de ne pas lui avoir parlé pendant des mois et des mois après notre rupture. Mais c'était normal, c'était sûrement comme ça que ça se passait pour tout le monde après la séparation. On s'éloigne parce qu'on s'est fait du mal, parce qu'on a plus envie de se voir, parce qu'on ne s'aime plus, parce qu'on veut passer à autre chose et construire une autre histoire avec quelqu'un d'autre. Alors quand nous nous sommes quittés, je pensais que notre amour l'un pour l'autre était mort, que c'était la fin de notre histoire et que nous passerions à autre chose au bout de quelques mois.
Mais non, ce n'était pas vraiment le cas. On s'était à peine retrouvés que nous nous embrassions déjà, comme si les sentiments que nous avions l'en envers l'autre ne s'étaient jamais éteins. C'était frustrant. En tout cas, ça l'était pour moi. Nathan semblait à l'aise. Au fond je ne savais pas trop, vu qu'il avait toujours eu un talent pour cacher ce qu'il ressentait vraiment. Mais il avait souris quand je lui ai dit que Marcus partait avec sa compagne. C'est vrai que c'était une drôle de situation de vivre avec son meilleur ami mais à vrai dire sans lui je n'aurai pas pu m'en sortir. La séparation juste après la sortie de Poudlard – qui avait été pour moi comme une renaissance – avait été beaucoup trop brutale pour que je finisse par m'y habituer vraiment. Et la preuve en était que je ne m'en étais jamais vraiment remise, n'ayant pas eu de relation sérieuse et sincère depuis. J'avais fait ce que je ne pensais jamais faire un jour avec un garçon, avec Lorenzo, et je ne regrettais pas, je m'en voulais quand même un peu parce que ce n'était pas moi. J'avais bien vu que je plaisais à Aiden, le cousin de Lumen, et pourtant je ne me laissais pas aller. J'étais devenue différente depuis que Nathan était partis. Je n'étais celle que j'étais vraiment, tout du moins dans ma vision de la vie amoureuse.
La présence de Nathan me faisait beaucoup de bien aujourd'hui, cependant. Malgré le flou et le mélange de sentiments qu'il y avait dans ma tête, j'étais bien en sa compagnie. En fait, ça me rassurait. Il ne m'en voulait pas, pour le baiser de la dernière fois, surtout que c'était lui qui m'avait embrassé. Et j'étais plutôt contente qu'il l'ait fait d'ailleurs. Je crois que j'en avais eu autant envie que lui mais je n'aurais sûrement jamais osé si lui n'avait pas osé non plus. Ce que c'était complexe comme situation quand même… Pourtant je n'étais pas vraiment mal à l'aise, je me sentais juste triste. J'étais triste de me dire que notre relation s'était arrêtée comme ça, parce que la vie professionnelle nous a séparé. J'étais triste en pensant à tous les moments qu'on avait eu à Poudlard et qui était les plus beaux de ma vie. Et j'étais triste parce que je sentais dans la voix de Nathan que vivre avec Marcus l'avait un peu blessé – à l'époque ou actuellement, je ne sais pas trop – mais ça lui avait fait quelque chose. « Oui, ils sont vraiment très mignons tous les deux, tu sais. Marcus est mon meilleur ami, il a toujours été là pour moi. Je suis vraiment heureuse pour lui. Il y a au moins des couples heureux et vrai dans ce monde. »
J'avais dit ça, mais je savais que je n'aurai pas dû. La situation était déjà assez ambiguë comme ça mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Il fallait que Nathan sache que je ne l'avais jamais vraiment oublié, qu'il était toujours dans mon cœur et qu'il l'avait toujours été, qu'il était le seul homme que j'avais aimé et il sera toujours le seul que j'aime. Il était le garçon de toutes mes premières fois dans ma vie, par là je veux dire que c'est avec lui que j'ai vécu tous les débuts à tout. Je lui avais déjà expliqué que le baiser de la dernière fois m'avait totalement chamboulée. Ça avait réveillé en moi tout ce que j'essayais de me cacher et de cacher à tout le monde. On n'oublie pas son premier amour, c'était vraiment le cas pour moi. Je ne savais pas comment certaines filles pouvaient oublier leur histoire, bien que je comprends si cette relation a été catastrophique voire pas sincère, alors là oui on peut oublier. Mais mon histoire avec Nathan avait été si… belle.
Je regardais Nathan. Il semblait vraiment touché parce que je venais de lui dire. Peut-être qu'il allait rire, qu'il allait partir, qu'il allait me disputer. Mais non, il était toujours là. Il me regardait aussi. Puis il me prit dans ses bras. La chaleur de son corps me réconforta. Je fermais les yeux et m'accrochait à lui. Il m'avait tellement manqué…
J'écoutais sa voix. C'était comme si il n'y avait plus rien autour de nous. Je n'entendais que lui, je ne sentais que lui. J'avais l'impression de retrouver cette sensation de renaissance que j'avais eu lors de mon arrivée à Poudlard et aussi le jour de notre rencontre. Il ne voulait pas me perdre non plus. C'était touchant. C'était beau ce qu'il me disait. Il ne m'avait jamais oublié non plus alors. Mon cœur battait si fort.
Et vint l'heure du gruyère sur les pâtes. J'ai relevé la tête et j'ai explosé de rire. Nathan n'était pas Nathan sans son sens de l'humour. J'étais émue et je riais, presque aux larmes. Le gruyère, c'était tellement drôle ! Il se rattrapa tout de suite, alors que je riais encore, ça me faisait rire. Il était si mignon quand il était comme ça. Il avait les joues toutes rouges et j'étais persuadée que c'était le cas pour moi aussi. On avait l'air de deux gamins mais c'était beau. Il finit par s'agenouiller et j'arrêtais de rire pour le regarder. Il prit mes mains. Les siennes étaient plus chaudes que les miennes. Il me demanda de lui laisser une seconde chance. Je lui souriais. J'avais l'impression d'être dans un rêve et pourtant c'était bel et bien la réalité. Il était encore amoureux de moi, je ne pouvais pas espérer mieux. Nous allions enfin reprendre notre histoire, parce que dans nos cœurs elle ne s'était jamais terminée.
« Oh, Nathan ! Oui, bien sûr oui ! Lève toi et embrasse moi. »
Je tirai sur ses mains pour qu'il se mette debout et je l'attirai vers moi. On brillait ensemble. Comme avant.