Louison jura. Suite aux récents événements, le jeune homme était encore tout chamboulé. Il avait eu chaud – ils avaient tous eu chaud, en vérité, et il en était parfaitement conscients. Certains n'avaient rien eu – physiquement, s'entend. D'autres, parmi les blessés les plus sérieux, avaient été transférés à Sainte Mangouste. Louison se l'était vu proposé mais le bibliothécaire avait refusé tout net. Et puis quoi, encore ? Rester à l’hôpital ? Inquiéter sa sœur ? Ses parents lorsque ceux ci l'apprendraient ? Laisser les élèves nés moldus sans surveillance ? C'était hors de question. Il avait rétorqué au nez du sorcier qui le lui avait proposé que son amie était infirmière à Poudlard, qu'elle saurait s'y prendre avec un visage à demi brûlé. Qu'après tout, ce n'était pas e plus grave – qu'il y avait pire que lui.
Aucune des raisons qu'il n'avait donné n'était la bonne, cependant. La véritable. Tout ce qui comptait, c'était qu'il refusait tout net de se faire avoir par des petites merdes de la sorte. Quoi, pensaient-ils lui faire peur ? Ces hommes et ces femmes masqués ? Pensaient-ils qu'il fuirait ? Qu'il quitterait le château ? Ce n'était pas le cas – ça ne le serait sans doute jamais, d'ailleurs. Louison n'agissait pas véritablement par courage : il était simplement entêté – et l’entêté avait mal.
Mine de rien, ce foutu feu ne l'avait pas loupé. Son visage et son bras n'étaient pas beaux à voir. Entre les cloques et les rougeurs, il avait eu de la chance. Sa vue n'avait pas bougé. Son bras fonctionnait toujours et il n'avait pas perdu de doigt dans la manœuvre. Au final, ce n'était rien de plus qu'une belle blessure de guerre … Cela ajouterait forcément à son charme. Pas vrai ?!
Il jura, donc, en montant quatre à quatre les marches des escaliers de l'école pour son rendez-vous quotidien à l'infirmerie. Il n'était pas passé par la case Sainte Mangouste, certes, mais les ordres avaient été formels : il était impensable qu'il ne passe pas tous les jours se faire ausculter, ne serait-ce que pour être sur que tout allait bien. La condition convenait parfaitement à Louison : Ebony, l'infirmière, était son amie. Bien que vivants tous les deux au château, ils se voyaient assez peu. Ce serait l'occasion d'y remédier. En cette fin de journée, le bibliothécaire avait donc prit la direction de l'infirmerie mais à peine était-il rendu au second étage que l'escalier sur lequel il se trouvait avait changé de direction, l'emmenant directement au rez de chaussé. Le résultat était sans appel : Louison était en retard. Mais c'était la faute de l'escalier, pas la sienne !
Il finit par atteindre sans trop d'encombre le second étage, en profita pour ficher la trouille de sa vie à cette étrange Serdaigle, la demoiselle de cinquième année qui ne parlait jamais et dont Louison avait oublié le prénom et finit par frapper un grand coup sur la lourde porte de l'infirmerie, sans même penser aux pensionnaires malades qui essayaient de roupiller tranquillement. Vilain Louison. La porte claqua lourdement derrière lui – mais il fallait dire que son bras lui faisait maaaal, et qu'il avait la désagréable impression de ne plus avoir de force – mais ce n'est pas une raison pour claquer la porte, Louison ! Il passa rapidement au milieu des lits des malades, demanda à un élève qui le regardait de travers s'il voulait sa photo et frappa rapidement sur la porte du bureau d'Ebony, qu'il ouvrit lorsque la douce et délicate voix de son amie lui demanda d'entrer.
« Ebonyyyyy ! Je suis en retard, mais c'est pas ma faute, c'est celle de l'escalier. »
Promis !
Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
Plusieurs personnes entrent et sortent de nos vies, seuls les vrais amis laissent une empreinte sur nos cœurs.
Ebony allait bien, enfin dans la mesure du possible. Le marché nocturne s'était terminé en cauchemar. L'intervention des mangemorts laissait des traces. Et le résultat se traduisait en un nombre conséquent de patients dans son infirmerie. Les cas les plus graves avaient été transférés à Saint Mangouste, bien sûr, mais elle avait quand même pas mal de travail devant elle. De nombreuses entailles à soigner. Quoique qu'il y avait des blessures qu'elle ne pouvait soigner. Des fractures à l'intérieur. Certains avaient été brisés, désillusionnés, blessés dans leur fort intérieur. Et Ebony le comprenait bien. Elle était passée par cela elle aussi et ça continuait encore. Une certaine colère s’immisçait en elle. Mais elle avait de la peine aussi, pour tous ces gosses qui tremblaient à l'idée de se balader de nouveau dans les rues de Pré au Lard. Il fallait tout de même avouer que les mangemorts avaient frappé fort en s'attaquant à un lieu comme celui-ci à un moment pareil. C'était peut être un peu la même chose que cette gamine qui avait torturé par je ne sais qui au bal d'Halloween. Autant avouer que c'était tout de même un peu la zizanie à Poudlard, même si le directeur inspirait toujours une certaine confiance chez les sorciers du monde magique britannique. Sa réputation parlait pour lui. On le disait sage, et elle le pensait sincèrement.
Ce matin-là ressemblait un peu à d'autres. Elle suivait certains patients qui avaient besoin d'un traitement malgré que certaines blessures étaient refermées. Le cas le plus évident restait tout de même Louison, le bibliothécaire. Il avait morflé durant l'attaque. Enfermé dans les trois balais, il avait tenté d'éteindre le feu qui se déclarait à l'entrée. Malheureusement, de nombreux sorts n'avaient pas fonctionné et avaient même fait l'effet inverse. C'était un retour de flamme qui avait brûlé le bras et une partie du visage de Loulou. Bony aurait aimé qu'il accepte la proposition d'être soigné à Saint Mangouste. Pour une raison plus qu'évidente, il faisait partie de ces personnes qui méritaient un tour là-bas. Il n'en avait fait qu'à sa tête. C'était alors à elle de le soigner. Ca ne la surprenait pas tant que ça. Elle se souvenait parfaitement d'un Louison excessivement borné. Savait-il ce qu'il faisait ? Elle voulait y croire. Ces derniers temps, elle le voyait donc bien plus souvent. Elle adorait Louison, ça ne faisait aucun doute, mais elle aurait tout de même apprécié que ce soit dans d'autres circonstances, pour d'autres raisons. Assise à son bureau, elle notait les évolutions des cas de ses patients. Certains guérissaient très vite. D'autres restaient au même stade. Finalement, la magie ne faisait pas tout. Elle ne soignait pas toutes les blessures. Le temps entrait lui aussi en ligne de compte. Même une potion ne pouvait pas effacer les cloques provoquées par le feu. Elle tapota doucement le parchemin avec sa plume, se rendant compte que son ami était en retard. Quelle excuse inventerait-il ? Il trouverait probablement. Et finalement, elle en rirait bêtement. Elle aimait les personnes qui ne se prenaient pas la tête pour rien. Et le jeune homme était l'une de ces personnes hautes en couleur qu'on ne pouvait qu'apprécier.
Elle entendit d'abord la lourde porte de l'infirmerie claquer. Elle releva la tête, attendant qu'on l'appelle. Elle figea son geste, la plume levée au dessus de ce qu'elle écrivait, le regard perdu dans le vide en attente d'un cri, d'une plainte. On frappa ensuite à la porte de son bureau. Elle comprit rapidement qu'il s'agissait du né moldu. « Entre. » prononça t-elle, en rangeant ses affaires correctement Elle tenait à ce que son ami ne puisse pas lire les informations qu'elle grattait. Secret professionnel, disait-elle. Toutefois, si Dumbledore lui demandait des nouvelles des élèves, elle le ferait tout de même. Un fin sourire amusé se dessina sur le visage de la jeune femme. Il parlait fort. Toujours. Et elle faillit éclater de rire quand il remit la faute sur l'escalier. Elle fronça les sourcils, essayant de deviner s'il était réellement sérieux. Apparemment oui. « Et si tu commençais par parler moins fort, jeune chenapan. » Surnom pourri bonjour. Elle se leva pour le rejoindre. « Il y a des gens qui dorment ici, ne l'oublie pas. Ce serait fâcheux, tout de même de les embêter dans leur sieste. » Elle inclina légèrement la tête sur le côté. Elle n'était en aucune façon en colère après lui. Au contraire, elle était plutôt calme, voire même amusée. Puis il était difficile d'en vouloir à ses amis, surtout à quelqu'un comme Louison qui ne faisait pas forcément exprès d'être... si maladroit. Oui, c'était le mot. Louison était juste maladroit et on ne faisait de procès à personne pour cela. « Alors dis moi tu prends la potion que je t'ai donnée quand tes blessures de guerres te font des misères ? » Une potion qui calmait les douleurs. Elle ne pouvait pas toujours être là pour l'aider alors, elle avait voulu lui donner cette petite chose. Elle refusait l'idée de s'auto-médicamenter, mais il fallait admettre qu'elle ne pouvait pas avoir les yeux partout, alors elle préférait proscrire plutôt que de les laisser prendre n'importe quoi au marché. Les escrocs en médicomagie étaient malheureusement assez nombreux. Et la seule façon qu'elle avait trouvé de les contrer était de conseiller ses patients. Elle préférait prévenir que guérir. « Au fait, concernant ton retard... » Elle marqua une pause et ce volontairement. Elle le gratifia d'un sourire amical, comme pour lui indiquer que ce n'était pas grave. Cependant, dans son regard, on voyait une certaine envie de le taquiner. En même temps, il l'avait cherché. Il lui racontait n'importe quoi pour excuser son regard. Comme si elle allait gober qu'il était en retard uniquement à cause des escaliers. Il ne fallait non plus la prendre pour une idiote. « Ce n'est pas très gentil d'accuser ces pauvres escaliers. Ils ne font que s'amuser après tout. » Sourit-elle en se dirigeant vers son armoire à potions. Il fallait qu'elle applique sur les brûlures du bibliothécaire plusieurs choses. Ce n'était pas une petite marque à cause d'un chaudron beaucoup trop chaud qu'on pouvait faire disparaitre en deux minutes. Non ce qui recouvrait l'épiderme du jeune homme était bien plus imposant. « Tu n'es pas juste parti à la dernière minute ? » Demanda t-elle en tournant la tête vers lui, tout en ouvrant le placard.
Entre, qu'on lui disait. Louison entra, sourire aux lèvres. Malgré les interrogations, les doutes, la douleur, la peur qui lui étreignait le cœur depuis le marché nocturne, il était heureux de voir Ebony. Ses visites quotidiennes à l'infirmerie l’apaisaient, lui faisaient du bien. Il parvenait à souffler, à se poser. Ebony et lui étaient proches mais malgré le fait qu'ils travaillaient tous deux à Poudlard, les deux adultes se voyaient peu. Aussi, forcément, il en rajoutait un petit peu.
« Oups. Oui, bon, en même temps il est pas l'heure de faire dodo, hein. Un peu de dynamisme, que diable, ça leur fera autant de bien que de roupiller pendant toute la jour... Oui, bon, ok, ok. Je me tais. Je … Je me tais, Bony, d'accord. » Hum. Ce n'était peut être pas l'idée de siècle de lancer ce genre d’ânerie. Pas devant une Ebony qui prenait tout particulièrement soin des élèves qui séjournaient à l'infirmerie. Louison s'éclaircit la gorge, tâcha de se concentrer. Il venait pour soigner ses brûlures, pas pour faire le pitre, non d'un chien ! « Oui, bon. Pardon. Pour répondre à ta question, ouiiii, je prend la potion. Matin et soir, comme tu me l'a recommandé. Je … je te cache pas que je douille un peu. Ça pique, ça tire. C'est pire que il fait chaud. Enfin, chaud, vite fait quoi. »
Une nouvelle fois, le bibliothécaire marqua une pause. La suite, il la sentait mal – très mal. Autant être franc : il ne s'était pas loupé, ce soir là, coincé dans le recoin du pub sorcier à tenter d'éteindre le feu tout en protégeant ses élèves. Le feu l'avait marqué de façon non négligeable, et comme sa cadette – qui, Dieu merci, n'avait pas participé au marché nocturne – le lui avait fait remarqué, Louison venait de perdre sa belle gueule. Selon Lucy, il avait d'ailleurs perdu son seul atout, mais c'était un autre débat.
« Qu'envisages-tu pour la suite, mademoiselle ? Je suis prêt à subir la chirurgie esthétique s'il le faut, du moment que je retrouve mon sourire de loveur … Admets qu'avec un bout de lèvre en moins, ce n'est pas terrible. »
Et il testa inefficacité avérée de son nouveau sourire, tâchant de lui arracher une moue amusée. Son amie ne réagit pas tout de suite, préférant remettre son retard sur le tapis. Il fit mine de se sentir coupable. « Tu retirerai des points à un pauvre diable comme moi ? » fit-il, une moue faussement boudeuse aux lèvres. Mais non, son amie mettait juste en lumière le fait qu'il n'avait pas été très fair-play en accusant les escaliers. Mais … Mais ! QUOI ?! Lui, partir au dernier moment ? Jamais ! JAMAIS ! Il mit les deux mains sur son cœur, mima une mimique effarée, joua l'espace de quelques secondes le jeune homme stupéfait par une telle demande.
« Quoi ? Ebony ! Tu douterai de ma bonne fois ?! Quand je pense que … non ! Je suis parti à l'heure ! Merde, Bony, pour une fois que je pars à l'heure ! J'étais au quatrième, dans la bibliothèque. Les escaliers m'ont catapultés au rez de chaussé, ces enfoirés ! Il a fallu que je grimpe jusqu'à toi, ma douce Ebony, et je suis arrivé en retard. » Il croisa les bras, prit l'air le plus sérieux dont il était capable. « Franchement, tu peux me croire. »
Petit regard dans l'étagère que son amie venait d'ouvrir.
« Dis, tu vas pas mettre un truc qui pique, quand même ? Sur ma tronche. »
Ebony M. Lancaster
+ SORCIER DEPUIS LE : 05/10/2014 + PARCHEMINS : 502
Plusieurs personnes entrent et sortent de nos vies, seuls les vrais amis laissent une empreinte sur nos cœurs.
Ebony avait toujours été un bout en train, un vent de fraîcheur. Pour beaucoup, elle était l’infirmière idéale : adorable, rigolote et patiente. Elle tenait effectivement à ce qu'ils soient bien soignés et tous en sécurité. Dumbledore avait laissé deux semaines aux élèves et professeurs pour rentrer chez eux, se remettre du traumatisme et se soigner. Si d'apparence, cela serait bien utile, en soit, ça serait bien plus long. Le temps apaiserait les plaies, peut être. Dans tous les cas, Louison avait l'air de bien s'en sortir mentalement, même si Ebony en doutait parfois. N'importe qui flancherait à sa place. De son côté, elle avait eu sa part de malheur ces derniers temps et même avant l'attaque de Pré au Lard. La réflexion de Louison la força à laisser échapper un rire cristallin. Il l'exaspérait un peu des fois. Le bibliothécaire de Poudlard savait faire rire ses collègues, mais aussi leur filer de sacrés angoisses quant à son caractère parfaitement enfantin et trouble fête. Force était de constater que Louison était un véritable moulin à parole, même lorsqu'il promettait de se taire. Elle ne parvint pas à en placer une pour dire vrai. « Si tu étais malade, toi aussi, tu prendrais bien un p'tit somme » Sourit-elle quand même tout en lui faisant un clin d’œil complice. Elle l’interrogea ensuite sur la potion qu'elle lui avait proscrit. Elle savait qu'il faisait attention à ce genre de détails. Beaucoup avait tendance à le prendre pour plus imbécile qu'il n'en avait l'air. Mais Ebony avait cette tendance à regarder plus loin que le bout de son nez. Il se cachait probablement une intelligence incomprise derrière toutes ces idioties dites à la minute. Un long soupir amusé. Un sourire fatigué, mais attendri. Ebony avait presque envie de le prendre dans ses bras, comme une mère le ferait avec son enfant. « Quand j'étais petite et que je me plaignais du mauvais gout des potions, ma mère me répondait toujours que les médicaments n'étaient pas faits pour être bons sinon on en prendrait tous les jours. » Sa mère, une femme bien de toute évidence ! Elle lui avait raconté tellement d'histoires pour répondre aux questions parfois un peu curieuses et envahissantes de sa petite fille. Elle passa une main dans ses cheveux comme pour réfléchir à ce cas qu'était Louison. « Malheureusement, je n'ai rien d'autre pour le moment à te proposer chou. Tu t'es pas raté avec le feu, mais je ne peux pas te faire la morale à ce sujet. Ce n'est pas ta faute en même temps. »
Toutefois, la question suivante eut le don de se surprendre Ebony. Si elle avait bu quelque chose, pas de doute qu'elle se serait étouffée dans la seconde. Elle fronça les sourcils... De la chirurgie esthétique ? Des termes peu sorciers, plutôt moldus. Elle devait reconnaître qu'elle n'utilisait pas et ne connaissait pas ces mots. Mais elle s'abstint de tout commentaire. Pour le moment, elle ignorait ce qu'elle devait faire de plus. Repousser des os était une tâche assez difficile. Peut être que faire repousser un bout de lèvre serait plus simple... Elle doutait que cela puisse réellement apporter quelque chose. Même si Louison ne semblait pas tout à fait sérieux en parlant de chirurgie esthétique, elle devait avouer que la question se posait quand même. Il n'allait quand même pas rester toute sa vie avec le visage défiguré. En attendant, Ebony voulait surtout que les brûlures et douleurs disparaissent. Même dans le monde magique, ce n'était tout de même pas rien. A Poudlard, on ne traitait pas ce genre de problème. Non, on allait davantage à Saint Mangouste. Elle se demandait si son ami n'exagérait pas un peu ses talents. En effet, même elle se méfierait d'elle-même et de se capacité à soigner avec une telle blessure. On ne pouvait pas dire qu'elle se portait une confiance absolue. « Si tu... » Mais il n'y eut jamais de suite à cette phrase. Elle ne savait tout simplement pas quoi répondre. Elle choisit donc de garder le silence tout en l'écoutant raconter des sornettes. Il essayait de créer de la pitié ou une sorte de culpabilité en elle. Il la prenait par les sentiments. Heureusement, elle voyait bien le ton de la rigolade. Il accusait les escaliers pour expliquer son retard. Pour sa part, elle doutait un peu de sa bonne foie. Elle préférait se méfier, même si elle restait quand même plus touchée que vexée. Elle donnait des rendez vous plus pour la forme, que pour le fond. Elle n'était qu’infirmière, pas un militaire. « Oh ! » Seul mot qui sortit de sa bouche. Elle roula ensuite des yeux tout en ouvrant les portes du placard. Elle tapota les étagères, inspectant chaque flacon à la loupe. « Je te crois, je te crois. » Marmonna t-elle sans s'en rendre compte. Il fallait quelque chose qui permettrait de refermer les plaies. Le feu avait tellement bien son travail qu'il avait été difficile de les refermer dés le début. Il avait fallu tout d'abord apaiser la douleur, puis 'refroidir' le visage. Généralement quand on mettait de l'eau tiède sur la peau d'une personne brûlée, on évitait le pire. Bien sûr, il y avait de nombreuses pommades. Puis vint la question que chaque patient posait à un moment ou un autre. Elle baissa les yeux, préférant fixer ses pieds un instant avant de reporter toute son attention sur son ami. Elle se tourna donc vers lui. « J'avais pensé à l'essence de dictame, c'est efficace pour soigner les plaies. Elle permet à la peau de se reconstituer correctement. Généralement après l'utilisation, t'as tout de suite l'impression que t'as une nouvelle peau. » Elle le gratifia ensuite d'un sourire avant de reprendre toujours assurée : « A saint Mangouste, on utilise de l'essence de dictame tout simple, pas besoin de ... chirurgie esthétique ? C'est ce que tu m'as dit, c'est bien cela ? » Elle marqua une pause tout en fronçant les sourcils. Elle n'était vraiment pas certaine de l'intérêt de la chirurgie esthétique. C'est donc assez sceptique qu'elle poursuivit : « On utilise le dictame dans les potions régénérantes ou pour simplement éviter les cicatrices. Je pense que c'est l'ingrédient tout indiqué pour que tu retrouves une peau toute belle. Et après tu pourras jouer de nouveau les princes charmants. »