NOM : Grey, cette nuance entre le noir et le blanc, ce nom qui signifie que rien n'est tout bon ni tout mauvais. Ce nom, ce constant rappel qu'il existe tellement de variations du Bien et du Mal. Après tout, Ezekiel n'était-il pas un ange, au début? PRÉNOMS : Mona Laetitia (qui signifie joie, bonheur, en latin) AGE : 15 ans  ANNÉE : 2e année dans cet étrange monde magique et merveilleux, mais si éprouvant pour sa foi chrétienne.. ÉTAT CIVIL : Célibataire PURETÉ DU SANG : Une poignée de christianisme, dans un bol de sang totalement moldu (pour ce que Mona en sait) MAISON SOUHAITÉE : Poufsouffle ORIENTATION SEXUELLE : Hétérosexuelle PARTICULARITÉ :
✘ Mona a eu le bonheur de pouvoir choisir sa baguette, avant même de commencer les cours de magie. ce fut très rapide. Elle entra dans la boutique avec sa grande sœur, qui, comme elle avait eu la surprise de l'apprendre, était aussi une sorcière. L'homme tenant la boutique travaillait justement sur une baguette, qu'il venait de finir. Mona, curieuse, ne put s'empêcher de la prendre en main, pour l'admirer. Alors c'était ça qu'on appelait une baguette de sorcier? Comme c'était beau! Elle était en bois clair, un bois de charme. La baguette était taillée à sa base comme si ça avait été son destin d'appartenir à Mona. Les moindres aspérités du bois poli s'adaptant parfaitement à la fine main de Mona. Juste au dessus de la "poignée" de la baguette, un nœud dans le bois délimitait la partie totalement sans défaut de celle-ci, lisse, brillante, parfaite, légèrement torsadée. Une baguette plutôt fine, mais courte aussi, à peine 25 cm. Olivander lui apprit que cette dernière contenait une plume de phœnix. En tournant sa main pour admirer la baguette, celle-ci laissa échapper quelques étincelles dorées et blanches. Mona, de surprise, laissa tomber sa nouvelle compagne.
*Wingardium Leviosa* La baguette retourna doucement, légèrement sur le bureau, pour qu'Olivander l'emballe dans un paquet. "Voilà ta baguette, et ne la laisse plus tomber"
✘ Vint ensuite l'affaire de l'animal de compagnie traditionnel de toute bonne sorcière. Mona avait le choix entre un crapeau, un chat ou une chouette. La crapaud, hors de question! La chouette, animal nocture, ne tenta pas beaucoup plus notre jeune débutante, même avoir sa propre chouette pouvait être bien pratique pour transmettre les messages. Non, Mona se décida pour un chat, plus facile à afficher chez les moldus (c'est ce qui choquerait le moins son père, pensa-t-elle). Elle trouva rapidement le chat parfait, Angelo. Un magnifique Maine coon bleu (ça s'appelle "bleu", mais en fait, c'est gris). Un chat qui lui irait parfaitement. Un mâle qui, lui promit le vendeur, deviendrait immense (au moins 10 kg!! Oui madame!). Mais au moment où Mona le vit, son petit monstre ne faisait encore que 2kg. Ce qui est déjà pas mal pour un chaton de 3 mois, n'est-ce pas? Lors de sa 2e année, petit chat avait déjà grandit, il faisait 7kg, tout en muscle! Ce qui était tout de même bien pratique, car son chat-chien se révéla un fidèle protecteur.
✘ Elle était un peu jeune pour ça, mais un jour sa grande sœur lui montra comment faire un patronus. Celui de Mona prit vaguement la forme d'un oiseau, comme celui de Seila, avant de disparaitre, un quart de seconde plus tard. Les sœurs en débattirent un long quart d'heure, mais Mona restait persuadée qu'il s'agissait d'une colombe, symbole de paix, symbole de sa foi restée intacte malgré tout.
       

✎ Votre personnage trouve par hasard dans un couloir les réponses du prochain devoir de potions, que fait-il ?
Mona marchait dans les couloirs, revenant de cours. Les couloirs étaient silencieux, elle serait la dernière à rentrer au dortoir. Comme souvent. Elle aimait rester un peu après les cours pour refaire une potion, recommencer un sort, essayer de faire voler ce fichu balai qui n'en faisait qu'à sa tête... Et le soir, elle travaillait ce qu'elle n'avait pas réussi dans la journée avec Seila, sa grande sœur chérie. Elle n'était pas exceptionnellement douée, mais elle était très studieuse, et très patiente. Perdue dans ses pensées, elle faillit glisser sur un morceau de papier. Elle le ramassa, curieuse. Puis effarée. Les résultats du prochain devoir de potion!!! Elle stoppa net, interdite. Mais qui donc osait tricher? Encore ces serpentards, elle en était sûre. C'était bien leur genre. Elle fit demi-tour tout de suite pour aller remettre le mot au professeur. Puis elle hésita. Dans sa tête, elle vit ses camarades de classe se moquer d'elle et la traiter de rapporteuse. Mais pourtant, elle ne pouvait pas laisser tricher, c'était important ces cours de potions! Un sorcier qui les maitrisait mal pouvait... Bon, en fait, Mona ne savait pas encore exactement ce que les sorciers faisaient avec des potions, plus tard... Il faudrait qu'elle demande à Seila, elle saurait sûrement.
Mona fit donc demi-tour pour rentrer au dortoir, ne sachant que faire. Puis encore demi-tour pour ramener le mot au dortoir. Puis encore demi-tour, car décidément, elle n'aurait pas la conscience tranquille à laisser faire ceci. Puis elle s'arrêta, agacée par sa propre indécision. Elle opta pour un compromis avec elle-même et partit d'un pas décidé vers la salle des professeurs. Elle déposa les réponses dans le casier du professeur de potion, avec un mot disant : "Perdu dans les couloirs, par erreur sûrement."
Sur cette bonne action, elle rentra tranquillement au dortoir, un demi-sourire aux lèvres.

✎ Votre personnage tombe sur une première année malmenée par des septième année au détour d'un couloir, que fait-il ?
Ohla, Mona est courageuse (enfin presque...), mais pas à ce point là! Elle évitera prudemment de s'en mêler et fera une petite prière au passage pour la pauvre malheureuse. Plusieurs heures ou jours après, Mona ira s'enquérir de la santé et du moral de la première année. Il n'y a pas si longtemps, c'était elle cette première année malmenée. Aussi est-elle tout à fait bien placée pour comprendre la détresse de sa camarade. Égoïstement, quelque chose en elle lui rappellera combien elle est heureuse d'être en deuxième année. Non qu'elle ne se fasse plus persécuter, non. Il y avait toujours ces histoires de sang et de pureté... Mais bon, il y avait déjà une amélioration notable! Et puis entre Angelo et ses nouveaux sorts, elle commençait aussi à savoir se défendre... un peu.

✎ Le professeur de métamorphose a injustement punit votre personnage à la place d'un autre élève qui se moque de lui, comment réagit votre personnage ?
Quelle injustice! C'est elle la victime et elle se fait punir? Sur le moment, Mona ne sachant quoi répondre, lance un regard venimeux à son irrespectueux camarade. Puis elle ouvre la bouche pour répliquer, pour se défendre, pour rétablir la vérité. Puis le courage la quitte... Après tout, si le professeur est persuadé que c'est elle, comment pourrait-elle le détromper, quand de nombreux élèves de la classe sont prêts à se liguer contre elle sous prétexte qu'elle est fille de moldus? Non, rien à faire Mona n'a qu'à subir la punition avec patience. Tendez l'autre joue, dit l'enseignement de la Bible. Oui.. mais bon, il y a des limites tout de même. Mona fera bien attention, par la suite à éviter cet élève et ce genre de situation.

✎ Amour, richesse, célébrité ou sagesse : qu'est ce qui intéresse le plus votre personnage ?
La célébrité, c'est la vanité, l'un des sept péchés capitaux. Et puis, être célèbre, c'est s'attirer l'attention, les critiques. Il faut du courage pour affronter ça. De l'orgueil. Et Mona n'est ni courageuse, ni orgueilleuse. Non, vraiment, la célébrité n'est pas pour elle. La richesse alors? Mais la richesse attire la corruption, la luxure, la tentation, et ainsi, tous les autres vices. Mona évitera aussi d'emprunter cette voie. Il reste donc l'amour et la sagesse. Que choisir? L'amour, à condition qu'il soit pur, sans cette purulente luxure. Vous pensez vraiment que ça existe encore? Ou n'est-ce que dans les contes de fées? Dans le doute, Mona choisira la sagesse, celle qui fait prendre de bonnes décisions, celle qui empêche bien de malencontreuses situations.
       

PSEUDO : Syonah AGE : 30 ans PRÉSENCE : 1 fois/ semaine AVATAR : Chloe Moretz COMMENT AS TU DÉCOUVERT LE FORUM : en sautant de lien de partenariat en lien de partenariat UN PETIT MOT POUR LA FIN : Atchoum!

"Ils vécurent heureux, et eurent beaucoup d'enfants"
"Encore Elias, encore une histoire, s'il te plaiiiiit!"
"Non Mona, il est l'heure de dormir, tu dois te reposer."
"Hum... *baille* D'accord. Bonne nuit Elias..."
Il avait l'air triste son grand frère. A-t-il toujours été aussi triste? Mona ne saurait le dire. C'était le dernier et seul souvenir précis qu'elle avait de lui. Elle ne l'avait plus revu après cette nuit-là. Il était parti. Au début, Mona ne voulait pas le croire. Seila, sa grande sœur du lui expliquer plusieurs fois que non, il ne reviendrait pas. Mais pourquoi, demandait-elle? Question sans réponse. Mona voyait bien que sa sœur aussi était triste, après ce départ inopiné. Jour après jour, Mona finit par ne plus parler de son grand frère. Il était parti. Elle lui en voulait beaucoup, d'avoir laisser sa grande sœur si triste. Peut-être qu'il ne voulait pas voir leur petit frère? Il était jaloux? C'était pas beau la jalousie, pas beau du tout. Il l'avait dit, le monsieur, à l'Eglise. Mona l'écoutait religieusement tous les dimanches. Il parlait d'amour, de paix. Et d'un autre monsieur qui s'était sacrifié pour tout le monde. Et il parlait de Dieu, cet homme. Dieu, c'était lui qui faisait tout ce qu'on pouvait pas expliquer. Quand Mona ne comprenait pas quelque chose, elle savait que c'était Dieu qui faisait ça. Mais Dieu, il laissait à tout le monde le droit de se tromper. Ca aussi, il l'avait dit, le monsieur à l'Eglise. Quand elle lui avait parlé de son frère, il avait dit que chacun choisissait son chemin, mais que Dieu laissait de petits indices pour ramener les brebis à leur berger. Mona ne comprenait pas encore ce que les brebis venaient faire là dedans. Il aimait le lait de brebis, Elias? Oui, sûrement, si Dieu lui en mettait de coté!

Papa, elle ne lui en parlait jamais de Elias. Lui aussi il était fâché. Et i lavait raison! Mona n'aimait pas voir maman triste, elle n'aimait pas voir Seila triste, et par dessus tout, elle n'aimait pas être triste. Oh, comme elle lui en voulait à son grand frère! Mais la vie continuait. La famille Grey continua sa routine. La semaine, le travail et l'école. C'était Seila qui lui lisait son histoire le soir, maintenant. Mais pas trop longtemps. Parce que bientôt, Mona apprit à lire aussi. Assez rapidement, parce qu'elle voyait bien que sa sœur était triste. Elle ne voulait pas lui donner trop de raison de se faire du soucis. Elle aurait bien voulu lui épargner tous les malheurs du monde, à sa grande sœur. Déjà qu'elle était si maladroite... Parfois, sa maladresse faisait peur à Mona. Elle levait la main, ouvrait grand la bouche comme pour l'empêcher de tomber, et le stylo sur lequel Seila aurait pu se planter devenait tout flagada. Ou bien il glissait loin. Ou carrément disparaissait. C'était très très bizarre. Mais à cet âge là, Mona croyait simplement avoir des hallucinations. Ou alors Seila avait-elle un ange gardien? La veinarde. Mona n'avait pas encore vu la queue du sien. Mais peut-être n'en avait-elle pas besoin pour le moment. C'est ça. Il devait être occupé ailleurs. Il serait là quand elle en aurait besoin. Plus tard.

Tous les dimanches, à la messe, Mona disait une petite prière pour son papa, pour qu'il arrête d'être fâché. Ca lui allait pas d'être fâché. Ca le rendait sévère. Pourtant, Mona se rappelait bien que son papa pouvait être gentil. Elle l'aimait tant son papa, son héro. Une petite prière pour maman, qui avait toujours comme un peu de pluie dans les yeux. Une toute légère pluie, celle qui mouille à peine, qu'on sent à peine, mais qu'on sait quand même qu'il pleut. Et une prière pour Seila, qui avait l'air d'attendre quelque chose. Peut-être son frère? Elle laissait toujours une place pour Elias, à L'Eglise. Mona était même étonnée de pas la voir courir à la porte pour ouvrir à Elias, chaque fois que quelqu'un frappait à la maison. Mais Mona savait, elle. Elle savait qu'Elias ne reviendrait plus. Tout comme elle savait que Dieu existait. Elle en était sûre! Quelque chose tout au fond d'elle le lui soufflait. Une petite prière pour... Non, pas de prière pour Elias. Il avait qu'à pas partir. D'abord il venait chercher son lait de brebis, et ensuite on verrait. Mais seulement à condition qu'il partage. Mona aussi aimait le lait de brebis.
     

Un jour, un hibou arriva. Drôle de bête. Papa le laissa entrer, comme à regret. Il jeta un regard noir à Mona, qu'elle ne comprit pas. Qu'avait-elle fait? Elle réfléchit intensément. Ses devoirs? Faits. Elle s'était même avancée. Ses prières? Toutes faites. Avec maman et son petit frère. Être sage à l'Eglise? Bien sûr! Elle faisait même partie de la chorale, au plus grand bonheur de ses parents. En désespoir de cause, elle regarda ses vêtements. Propres et repassés. Pas de doute, donc. C'était bien à cause du hibou qu'il lui en voulait. Mais que faisait donc un hibou dans une maison? Qui l'avait apprivoisé pour qu'il fasse ça? Il n'avait même pas eu peur quand papa avait grogné, tel un animal. Vraiment bien dressé, l'oiseau. Mona n'aimait pas ça. Sur une injonction de son père, elle monta dans sa chambre et ferma la porte. Elle eut à peine le temps de sortir ses devoirs que son père l'appela pour qu'elle redescende à la cuisine avec eux. Oh, mais il fallait savoir! Que voulait-il, qu'elle monte ou qu'elle descende? Son agacement se mua rapidement en curiosité mêlé à une pointe de frayeur, dont elle ne connaissait même pas les fondements.

L'ambiance dans la cuisine était glaciale. Son père bouillonnait. Sa mère avait un peu plus de pluie que d'habitude, dans les yeux. A vrai dire, Mona se demanda presque si la pluie allait déborder, cette fois. Mais non, elle tenait bon. Dans la cuisine impeccablement rangée, on ne pouvait la manquer. Une bestiole pleine de plumes avec des yeux énormes. Le genre de bestiole sauvage qui ne devrait pas approcher des humains ni sortir de sa forêt, dans un monde normal. C'était étrange. Mais plus étrange encore, une lettre était posée sur la table, juste à coté d'elle. Et l'horrible bête semblait impatiente qu'elle l'ouvre. Mona hésita, demanda la permission d'un regard à son père. Un bloc de glace. Figé. Un bloc de glace bouillonnant. Elle en aurait presque rit si la situation n'était pas si critique. Il semblait immobile, mais en même temps, c'était comme s'il était prêt à exploser à tout instant. Comment un oiseau, aussi étrange fut-il pouvait-il mettre son père dans un tel état? Mona aurait voulu courir vers son père, le prendre dans ses bras, réchauffer la glace, calmer la tempête... Mais elle voyait bien que l'abstention était de mise. Ils attendaient d'elle qu'elle ouvre l'enveloppe. Tous. En soupirant, elle prit l'objet du délit. Car à n'en pas douter c'en était un. Elle le savait, même si elle n'en connaissait pas la teneur. Le papier semblait de bonne qualité. Il y avait son nom dessus, en une calligraphie joliment manuscrite. Elle retourna l'enveloppe. Le cachet était défait. Un regard à son père immobile lui confirma qu'il l'avait déjà ouvert. Qu'il en connaissait la contenance. Et qu'il n'avait pas aimé. Du tout.

Mona retint sa respiration. La lettre lui annonça qu'elle était une sorcière et qu'elle était attendue à Poudlard, une école de sorciers. Et ce fut comme si son père n'attendait que ça. Il éclata tout en restant d'un calme olympique (comment arrivait-il à faire ça? Un véritable exploit!) :
"Très bien, prépare tes affaires, tu vas rejoindre ta soeur"
D'un coup, Mona fut soulagée.
"Je vais partir à l'abri dans un couvent, comme elle? Merci!!"
Elle était soulagée de voir que son père s'inquiétait pour elle,  de cette folie annoncée dans cette lettre. D'où cette colère. Il était en colère contre ceux qui la lui avaient envoyées, en fait, pas contre elle! Quelle méprise! Mais qui donc lui en voulait à ce point pour lui faire des farces pareilles? Elle était sur le point de se jeter dans les bras de ce dernier quand un regard froid l'en dissuada plus qu'aucun mot ne l'aurait fait. Et la blessa plus profondément plus qu'aucun mot ne le pourrait. Quelle méprise effectivement. Elle ne comprenait plus rien. Les larmes aux yeux, sans un regard à sa mère, elle s'enfuit dans sa chambre et s'enferma.
*toc toc*
Pas de réponse.
*toc toc insistant*
".. tu peux entrer"
"Tu dois descendre Mona, ta sœur t'attends."
Mona était ébahie. Sa sœur? Déjà? Mais elle avait reçu la lettre il y a si peu de temps! Elle n'y croyait toujours pas d'ailleurs. Sa mère ajouta, d'un air qui ne supporterait aucune contestation :
"Nous dirons à ton frère que tu es en pensionnat avec ta sœur. Tu auras intérêt à soutenir cette version, sinon tu ne pourras plus jamais revenir. Descend maintenant."
Mona se pinça. Ouille. Pourtant, ça ne pouvait pas être réel! C’était quoi cette histoire de sorcière? Elle était encore persuadée que c'était une blague. Elle n'avait pas encore réalisé. Comment aurait-elle pu? Le monde de Mona était régi par les règles édictées par Jésus et ses disciples. C'était un monde plein de bonté, duquel toute sorcellerie était exclue. Elle comprenait la révulsion de son père. Une sorcière... ça ne pouvait pas être vrai, elle avait toujours été une bonne chrétienne! Dans la chambre d'à coté, elle entendait son père lire une histoire à son petit frère. Comme elle aurait dû normalement le faire, comme elle le faisait depuis que Seila était partie au pensionnat... En descendant les escaliers, Mona commença à réaliser que, peut-être, sa sœur n'était jamais allée en pension... mais.. où alors? Question qui ne resterait pas longtemps sans réponse, car elle la vit alors. Là, en bas des escaliers. Sa grande sœur qu'elle n'avait plus revu depuis si longtemps! Sans prendre la peine de réfléchir, et avec un sursaut de spontanéité, elle fonça et lui sauta dans ses bras. Pendant un cours laps de temps, elle oublia tout de cette histoire d'horrible oiseau et de sorcière.

Puis tout revint en force. Car alors elle remarqua l'étrange tenue de sa sœur, et les hommes en robe qui l'accompagnaient.
"Seila, que se passe-t-il?"
Sur la route du chemin de Traverse, elle lui raconta tout. Ce qu'était réellement une sorcière, Poudlard, les moldus, les cours qu'elle allait avoir... Elle lui raconta un peu sa vie à l'école, depuis qu'elle était partie de la maison. C'était... fantastique. Une porte ouverte dans un autre monde. Celui des sorciers. De grandes émotions la traversèrent ce jour-là. La découverte de sa baguette magique. Le coup de cœur pour Angelo. Elle avait hâte de montrer son "petit" chaton à son frère et à ses parents! Et... sa première robe de sorcière. Lors des essayages, elles tourna sur elle-même un nombre incalculable de fois, essayant de se reconnaitre. Rien à y faire. Ce n'était pas elle, dans la glace. Elle ne se reconnaissait pas dans cette robe, si loin de tout ce qu'on lui avait enseigné, de tout ce qu'elle croyait. elle décida qu'il lui faudrait vraiment un temps d'adaptation, pour tout ça. Assez long. Genre plusieurs années.

Hélas, elle ne les avait pas, ces années. Et déjà, la rentrée des classes la bouscula. La voie 9 3/4. Les purs sang et sang de bourbe. Les coups en douce des camarades qui estimaient qu'elle ne méritait pas ses pouvoirs. Elle était un peu de leur avis, en fait. Elle n'avait pas cherché à les avoir, n'avait rien fait pour. Le château de Poudlard était immense. Cela lui fit un choc! On aurait dit un conte de fée, comme ceux que lui lisaient son grand frère... D'ailleurs, apprendre sa présence dans ces lieux avait aussi été un choc pour elle. Elle comprenait à présent la colère de son père. Comme il avait dû se sentir trahi par ses enfants! Elle se promit de retourner chez ses parents aussi souvent que possible. Elle voulait leur prouver qu'elle les aimait toujours, qu'elle avait gardé la foi, ainsi que les valeurs qu'ils lui avaient inculquées. Elle ne voulait plus voir son papa en colère, elle devrait l'amadouer pour qu'il l'accepte à nouveau.

Les portes du château s'ouvrirent en grand, laissant passer les élèves de première année, entassés. Tous les autres étaient déjà rentrés. Mona était seule avec des adolescents qu'elle ne connaissait absolument pas mais qui, pour sûr, n'avaient pas les mêmes valeurs qu'elle. Enfin, c'était ce qu'elle croyait. Quand on lui mit le choixpeau sur la tête, il lui souffla :
"Ne soit pas si rapide au jugement. Ouvre les yeux et vois. Ils ne sont pas si différents de toi."
Elle rejoignit donc sa maison, pensive. Durant le reste de la cérémonie et du repas, Mona observa ses nouveaux compagnons de classe. Comme elle, ils étaient parfois perdus. Comme elle, ils étaient parfois un peu effrayés par les fantômes qui circulaient entre les tables. Comme elle, ils étaient enchantés par la nourriture apparaissant comme par magie. Pardon : par la nourriture apparaissant grâce à la magie! Finalement, elle pourrait peut-être se faire une place dans ce monde. Effectivement, elle n'avait pas demandé à avoir des pouvoirs. Mais maintenant qu'elle les avait, elle allait se battre pour les mériter! Et d'un regard, elle comprit que sa grande sœur Seila serait son meilleur atout, sa meilleure compagne, son meilleur soutien dans ce nouveau monde mystérieux.

Sa première année fut ponctuée par les leçons et devoirs, les coups bas des purs-sang, sa sœur qu'elle allait voir régulièrement, et ses nouveaux amis. Mona s'avéra être une sorcière moyenne. Incapable de dompter un balai, devenu sa bête noire, mais pas trop mauvaise en cours de métamorphose. C'était son cours préféré. Apprendre à métamorphoser les objets et les êtres vivants (l'eau en vin, tout ça, tout ça.... ), c'était la plus belle chose qu'un sorcier puisse faire, pensait-elle. Quant aux balais, vraiment, elle se demandait encore comment les sorciers pouvaient voler avec ce genre de morceau de bois! Avec, elle, ça marchait pas. Le bois lui rentrait dans les fesses (ouille!), elle penchait toujours un peu trop à gauche ou un peu trop à droite. Au final, le résultat était toujours le même : elle se retrouvait suspendue à son balai, moquée par tout le reste de la classe. Elle travaillait sérieusement sur un espèce de harnais, ou une selle, ou un aspirateur volant.... Mais jamais elle ne manquait un cours de vol pour autant! Il ne serait pas dit que Mona se laissait décourager par un échec! Pour le reste des cours, elle était plutôt bonne élève, mais uniquement grâce à son travail acharné. Car il était clair pour elle qu'elle n'avait vraiment pas de facilités pour la magie. Elle devait se tromper une fois, deux fois, trois fois, beaucoup de fois, avant d'enfin réussir un sort. Un autre aurait peut-être laissé tomber! Mais pas elle. Et puis, elle avait sa sœur. Quand un sort ou une potion était vraiment trop dur, sa sœur lui expliquait patiemment comment la réussir. C'est ainsi que les deux frangines renouèrent des liens.
     

Tous les soirs, mais aussi après chaque repas, Mona faisait sa prière. Elle appréciait sa vie au château, ses heures de cours de potion, de magie, toutes ces découvertes, et les moments privilégiés avec sa sœur... mais... sa maison lui manquait, parfois. Ses parents et son petit frère lui manquaient. Aussi, quand les premières vacances arrivèrent, elle fut réellement heureuse de rentrer chez elle. Avec Seila, sa bête à plumes, et Angelo, qui avait déjà bien grandit. Elle regrettait déjà de ne pas pouvoir tout raconter à sa famille. Mais elle s'était promis, à défaut, de leur montrer qu'elle était toujours là, toujours leur fille adorée. Aussi fit-elle semblant de ne pas être blessée quand son père l'ignora. Elle fit aussi semblant d'être dans un classique pensionnat, pendant toutes les vacances. Redoublant de ferveur à l'Eglise, et d'attention à la maison. A force de cajolerie, elle réussit presque à tirer un simulacre de sourire à son père, un soir. Presque... Même Angelo s'y mettait! Le chaton sautait sur les genoux de ses parents dès qu'ils étaient assis, avec force ronron. Il jouait aussi avec son frère, qui semblait le prendre pour une peluche. Pauvre chaton, comme il était gentil, sage et tolérant! Jamais un crachat, jamais un coup de griffe malgré la brusquerie du jeune garçon. Mona était persuadée que si elle n'arrivait pas à rouvrir une brèche dans le cœur de ses parents, Angelo, lui, y parviendrait.

A chaque vacances, Mona mettait un point d'honneur à raconter à sa mère comment se passait ses études au "pensionnat". Bien sûr, jamais elle ne parlait de sorcellerie. Elle parlait des camarades de classe qui la chahutaient. Le bizutage semblait être une pratique courante dans cette école. Elle parlait de ses notes, plutôt moyennes. Mais elle travaillait fort pour avoir de bonnes notes, promis! Bien sûr, elle ne précisait jamais dans quelle matière. Elle ne parlait jamais de balais magique, de quidditch, ni de baguette magique. Elle essayait de rendre sa scolarité la plus normale possible aux yeux de ses parents. Elle aurait presque pu faire illusion, si cette pluie n'avait hanté les yeux de sa maman. Et puis, il y avait sa sœur, rentrée avec elle à la maison. Elles discutaient magie, Mona l'assommait de questions sur les cours, les élèves, les professeurs, et encore les cours. Elle devait bien se l'avouer, dans le secret de ses pensées, elle était absolument ravie de ce lien qui s'était renoué avec Seila. Ce point commun si merveilleux, la magie qui coulait dans leurs veines. A force de voir Seila avec elle, Mona finissait même par apprécier la chouette de Seila. Une jolie boule de plumes qui n'était pas si horrible, finalement. Mona regrettait que son petit frère ne puisse pas la voir, les parents refusaient. Heureusement, Angelo était accepté dans toute la maison. Même dans la cuisine! Mona avait même vu son père glisser un morceau de jambon à son chaton. Mais chuuut c'est un secret! Il était persuadé que personne ne l'avait vu, persuadé que tout le monde était endormi à cette heure tardive du soir. Mais Mona était là, descendue chercher son chat. Elle avait du mal à dormir sans son petit ange ronronnant contre sa tête. Une vraie peluche vivante.

Durant les grandes vacances, Mona apprit 2 grandes nouvelles. De très bonnes nouvelles. La première fut que les parents souhaitaient leur faire un nouveau petit frère ou une nouvelle petite sœur. Mona sautillait de joie rien qu'à cette idée. Une nouvelle vie était toujours une bonne nouvelle. Elle ne savait pas si son petit frère serait un sorcier le moment venu. Elle ne savait pas non plus si leur nouveau petit frère ou petite sœur serait aussi un sorcier. Mais qu'importe, elle les aimerait tout pareil. La seconde bonne nouvelle, et non des moindres, venait de sa sœur Seila. Elle avait beaucoup travaillé et était devenue une animagus. Chouette! Ou plutôt : Chaton! Mona était impressionnée. Jamais elle ne pourrait en être capable, elle...