The truth is in the dirt on the ground,not in your poison tongue or your acid tears. So let the truth howl in your ears

Rhapsody court dans le couloir, haletante. Soudain la pierre grise qui s’étend devant elle semble devenir infinie. Bien sûr elle sait que c’est faux. Tout n’est qu’une question de perspective après tout. Et le château lui semble soudain bien plus gigantesque car elle est en retard. Un brin de culpabilité jaillit dans ses yeux bleus. Elle avait pourtant tout prévu. Un réveil magique, et même une condisciple prête à la secouer en cas de besoin. Tous deux avaient d’ailleurs marchés à la perfection. Seulement voila … elle s’était tout de même rendormie quelques minutes après, un sourire sur les lèvres, les cils de ses paupières délicatement fermées projetant de délicates arabesques d’ombres sur son oreiller. La jolie poufsouffle n’est pas fainéante pourtant. Seulement fatiguée. Ses nuits elle les passe à se faufiler en douce hors du dortoir pour aller s’enfermer dans son repère secret et jouer du violon. Bien sûr la salle est insonorisée et depuis le temps elle est devenue douée lorsqu’il faut éviter les rondes de préfets trop sérieux.

Mais toujours est-il qu’elle ne dort pas assez. Ses yeux pétillent bien trop pour que l’on puisse apercevoir ses cernes mais pourtant elles sont bien là. C’est aussi l’une des raisons de ses siestes ponctuelles au moment des cours que lui reprochent tant les professeurs. Ce n’est pas leurs qui sont ennuyants … quoique, mais surtout que son temps de sommeil est limité. Pourtant elle n’a pas vraiment le choix, elle se doit de rester au meilleur de son niveau. Le violon n’est plus seulement une passion mais également la seule chose qui lui permet de posséder une maison et de quoi se nourrir. Alors elle ne peut se permettre de perdre l’attention de ceux qui l’écoutent. Certainement pas ! C’est aussi pour cela que le rendez-vous d’aujourd’hui est si primordial. Une interview est toujours une bonne chose. Bien sûr Rhapsody est déjà connue dans le cercle de l’élite privilégiée mais un peu de publicité supplémentaire ne peut pas lui faire de mal !

Ses jambes accélèrent le mouvement, son épaules heurte celle d’un inconnu et Rhapsody tourne à peine la tête pour envoyer ses longs cheveux roux en arrière et crier un « désolé » peu convainquant à l’élève qu’elle à sans doute à moitié renversé. En temps normal elle aurait réellement pris le temps de s’excuser mais elle ne peut pas. Alors elle se contente de sortir du château le plus qu’elle peut pour se diriger vers pré-au-lard. Pour un samedi matin il n’y a que peu de personnes de sorties. Sans doute est-ce dû à la neige qui tombe en gros flocons. Peut-être d’ailleurs est-ce également la raison des regards bizarres que lui ont envoyés les rares personnes qu’elle à croisée. Après tout Rhapsody n’est vêtue que d’un pantalon, de chaussures ouvertes et d’un léger gilet de laine. Seule concession au temps hivernal, un chapeau à larges bords pour la protéger de la neige. Le froid s’insinue jusqu’au creux de ses os. Mais Rhapsody n’en a cure. Au contraire elle inspire à pleins poumons et rejette la tête en arrière.

Soudain Rhapsody se sent vivante …et libre … si libre ….

Enfin elle arrive devant les trois balais. Dix minutes de retard. Moins que ce qu’elle avait imaginé. Trop pour être réellement prise aux sérieux mais pas assez pour être vraiment impolie. Tant mieux, elle ne voudrait pas offenser la journaliste dès maintenant ! Rapidement Rhapsody se glisse à l’intérieur du bar pour s’apercevoir qu’il est , comme toujours, bondé. La seule table qu’il reste est celle d’une petite rousse. Surement la journaliste. D’un pas décidé Rhapsody fend la foule pour se trouver devant elle. « Vraiment désolé d’être en retard … j’ai quelques … problèmes ! » Inutile de préciser que ses problèmes viennent d’un manque de sommeil. Rhapsody s’assoit sur sa chaise avec un soupir. Qu’elle spectacle elle doit offrir dans sa tenue si légère pour un hiver si rude, ses joues rougies par le froid et la course et les flocons fondus qui forment des gouttes sur ses cils. Un sourire doux se dessine sur ses lèvres lorsqu’un serveur lui demande ce qu’elle souhait commander. « Une bieraubeurre s’il vous plait ! » Lentement elle se reconcentre sur la jeune femme en face d’elle et Rhapsody lui tend une main pour la serrer. « Je suis Rhapsody Nightingale ! Ravie de vous rencontrer !  Encore une fois désolé d’être arrivée en retard» . La poufsouffle fait de son mieux pour paraitre engageante et sérieuse. Difficile pour elle d’habitude si excentrique. Elle est nerveuse aussi Rhapsody. Mais elle se contente de regarder la journaliste. « On devrait peut-être commencer ? Après tout je vous ai déjà fait suffisamment perdre de temps comme ça pas vrai ? »

The truth is in the dirt on the ground,not in your poison tongue or your acid tears. So let the truth howl in your ears

Un sourire se peint sur les lèvres de Rhapsody alors qu’elle regarde la journaliste qui se tient en face d’elle. Elle à l’air chaleureuse. Souriante en tout cas. Et Rhapsody ne regrette pas une seule seconde d’avoir accepté cette interview. Bien au contraire, cette perspective à finalement quelque chose d’excitant en quelque sorte. Lentement elle se laisser aller en arrière contre le dossier de sa chaise et sourit au serveur qui vient poser sa boisson juste en face d’elle. Lentement Rhapsody lève sa bieraubeurre et savoure le goût familier. Cela fait longtemps qu’elle ne s’est pas rendue à Pré-au-lard. Elle passe bien trop de temps à s’entrainer. Et dans les rares moments ou elle peut quitter le château elle en profite pour aller travailler dans des réceptions. Alors les trois balais n’est pas un lieu dans lequel elle se rend très souvent.

« Pas de problème se sera tu alors ! » Son sourire s’agrandit légèrement. Elle à toujours eu du mal à montrer aux gens le respect qu’elle se devait d’exprimer. Maintenant, à force de travail et de patience elle a enfin retenue la notion de savoir-vivre mais cela ne s’est pas fait sans heurts et ne lui plait jamais vraiment. Alors repasser à un langage décontracté lui plait définitivement. Doucement elle reprend une gorgée. Réfléchi. Son parcours ? Compliqué … impossible à expliquer en entier. Du moins dans les détails. Parce qu’elle ne compte pas parler de tout. Parce qu’elle n’aime pas vraiment aborder sa vie privée. Après tout si elle est connue pour sa joie et sa bonne humeur c’est avant tout parce qu’elle reste dans la superficialité.

Elle rit. Elle danse et ce uniquement pour ne pas avoir à rouvrir de vieilles blessures …

C’est plus simple d’ignorer le problème que de le traiter pas vrai ? Alors elle l’ignore et se plonge dans de faux souvenirs ou le monde ne fait que scintiller. Plus simple. En levant un sourcil Rhapsody essaye d’écouter attentivement le flot de mot continu qui sort de la bouche de son interlocutrice. A se demander à quel moment celle-ci allait reprendre son souffle ! Rhapsody hausse les épaules. « Bien sûr que j’accepte que mon nom soit cité, après tout le but de l’interview , pour moi du moins est tout de même de me faire connaitre aux yeux de plus de personnes « Plus de clients étaient la pensées précise de Rhapsody. Mais s’exprimait de cette façon n’était peut-être pas la meilleure chose à faire quand on parlait a une journaliste tout de même

Doucement Rhapsody secoue la tête un sourire accroché à son visage. « Non je n’ai jamais été interviewée … d’ailleurs si je dit des bêtises il faudra me le dire ! » Après tout cela arrive assez souvent. Et une mauvaise interview serait désastreuse pour son avenir. Elle ne pouvait donc pas prendre le risque pas vrai ? Alors elle réfléchit attentivement a ce qu’elle va dire Rhapsody. Elle ne veut pas révéler trop d’elle-même. Mais quelque part elle le doit tout de même. Alors autant passer sous silence ce qu’elle ne souhaite pas voir marqué à l’encre et se contenter de donner des détails insignifiants.

« Mon parcours hein ? C’est une question large ! » Elle soupire. « Huum je suis née dans la campagne anglaise, j’ai commencé à jouer du violon quand j’avais cinq ans , c’est ma mère qui m’avait appris. Après j’ai été élevée par ma tante. » Pas de précisions sur le pourquoi. Dire qu’elle est orpheline serait sans doute vendeur mais trop de gens salissent déjà le nom de ses parents en les disant faibles. En susurrant qu’ils l’avaient abandonnée. Elle n’avait pas besoin que d’autre s’y mettent. « Depuis que j’ai touché un violon je n’ai pas arrêté de jouer . J’ai commencé à en faire professionnellement quand j’avais quinze ans et … je crois que c’est tout à vrai dire. » Elle aimerait pouvoir parler plus Rhapsody mais malgré son apparente décomplexions elle n’aime pas d’avantage parler d’elle que n’importe qui. Alors elle ne sait plus vraiment quoi dire … quelle partie de sa vie on ne peut plus ordinaire pourrait bien être considérée comme intéressante après tout ?

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Elle a un peu de mal à se concentrer Rhapsody. Il faut dire qu’elle n’a pas vraiment l’habitude de réfléchir avant de parler. Ce qui , dans la vie de tout les jours peut être assez handicapant … mais alors au milieu d’une interviex on ne peut que considérer cela comme une catastrophe. Et Rhapsody n’a pas envie que cet entretien somme toute agréable se transforme en cauchemars. Encore moins sachant que de cette interview dépend une bonne partie de son avenir. Travailler pour des sangs-purs ne dérange pas Rhapsody. Et ce même si elle ne les aime pas particulièrement. Elle peut vivre avec disons. Mais elle à tout de même besoin d’étendre son influence. Jouer dans des réceptions n’est pas vraiment un emploi durable. Qui plus est, elle-même n’en est plus satisfaite. Elle veut jouer pour le plaisir et non pas pour des gens qu’elle méprise …
En espérant qu’un jour cela sera possible …

Rhapsody se carre au fond de sa chaise. Rejette toutes les mauvaises pensées qui peuvent fleurir dans son esprit. Aujourd’hui elle doit être positive. Souriante. Ne pas oublier que même si la journaliste à l’air positivement adorable elle ne peut pas vraiment livrer le fond de sa pensée. Après tout cela reste avant tout une interview ! Et c’est l’image que l’on renvoie qui y compte réellement et non pas les propos que l’ont tient. Et elle n’est pas stupide Rhapsody. Elle sait que si elle disait toute la vérité ses chances d’attirer de nouveaux clients tomberaient aux oubliettes. Et c’est sa chance de goûter à la liberté. Elle veut voyager Rhapsody. Elle veut vivre. Voir le monde qui l’entoure et s’inspirer de nouveaux lieux. Mais sans argent c’est malheureusement impossible. Alors il faut qu’aujourd’hui elle se montrer respectueuse et adorable. En espérant que cela suffira pour que la jolie journaliste fasse un article flatteur à son propos.

Un petit rire échappe à Rhapsody. « Tant mieux alors ! Je dois avouer que je suis particulièrement nerveuse à l’idée d’être interviewer c’est assez … intimidant en un sens pour être franche. ». Nerveuse ? C’est loin d’être la vérité. Elle est tout bonnement terrifiée Rhapsody. Au point de devoir cacher ses mains sous la table pour ne pas qu’elles tremblent. C’est dire à quel point la jeune fille est pathétique pas vrai ? Lentement elle secoue la tête. Se reconcentre sur son interlocutrice. Emet un petit sourire crispé. Répondre à cette question n’est pas simple. Mais au moins elle peut être honnête sans s’appesantir sur le sujet. « J’y ai vécu jusqu'à la mort de mes parents. Après je suis partie chez ma tante. » Elle rougit un peu en disant cela Rhapsody. Elle ne veut pas voir le regard de pitié qui lui est régulièrement adressé lorsqu’elle prononce ces mots.

Rhapsody rejette la tête en arrière. Une lueur pensive s’allume dans ses yeux. Nostalgique alors qu’elle se rappelle. « Au début c’était pour faire plaisir à ma mère. Elle avait toujours rêvée d’avoir un enfant qui saurait jouer d’un instrument. Et puis après avec le temps c’est devenu différent. Particulier. C’était comme si en jouant du violon j’arrivais à recréer un univers. » Elle s’arrête. Hésite. « Est-ce que ce je dis est clair ? Je ne voudrais pas te perdre en chemin ! » Rhapsody regarde soudain Alisson. « Et bien oui naturellement j’ai commencé à prendre des cours. Mais ensuite j’ai arrêté et j’ai continué seule. De toute façon même si je l’avais souhaité je n’aurais plus eu le temps de prendre des cours en arrivant à Poudlard. Aujourd’hui mon emploi du temps est tout de même bien chargé pour être franche ! »

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Les doigts de Rhapsody tapotent doucement la table en bois selon un rythme léger, agréable à l’oreille, qui traduit tout aussi bien sa nervosité que sa science lorsqu’on en vient à la musique. Elle sourit doucement à la jolie rousse en face d’elle en dodelinant de la tête. Elle ne sait pas vraiment agir, se comporter lorsqu’on est en tête à tête avec quelqu’un. Selon ses professeurs c’est parce qu’elle est bien trop dissipée pour ce faire. Fragile petite Rhapsody qui vit dans son monde à l’exclusion de tous les autres. Cela fait rire beaucoup de monde. Selon sa tante en revanche c’était la raison de son génie. On aimait sa musique parce qu’on ne la comprenait pas. Cela a du sens. Du moins pour Rhapsody mais là encore ce qui a du sens pour elle n’en a que peu pour les autres.

Elle rêve un peu trop Rhapsody … alors que parfois il faut avoir les pieds sur terre.

Doucement elle rejette sa tête en arrière, laisse ses longs cheveux roux doucement caresser son dos. Un soupir glisse lentement hors de ses lèvres. Elle réfléchit un peu à ce qu’elle devrait dire. Mais finalement elle se sent bien avec cette journaliste. Visiblement celle-ci fait tout pour la mettre à l’aise et c’est particulièrement agréable. Pour une fois Rhapsody n’a pas l’impression de devoir se tenir sur ses gardes et de devoir mettre un joli masque sur son visage avant de débiter un flot inutile de paroles sans aucun sens mais qui viendrait faire fleur un doux sourire sur le visage de son interlocutrice. C’est reposant quelque part. Mais aussi un peu troublant parce que Rhapsody n’en a pas l’habitude. Il est rare de pouvoir rencontrer des personnes aussi tolérantes. Elles ne sont pas légions dans cette société bien trop égocentrique. Alors Rhapsody penche la tête vers la rousse.

« Merci beaucoup. Je dois avouer que c’est … agréable de parler avec vous … toi. Disons que je n’ai pas l’impression de devoir te dire des choses uniquement parce qu’elles te plairont. C’est un changement. » Peut-être que cette phrase est un peu trop personnelle. Peut-être qu’elle en révèle trop sur son mode de vie … mais à vrai dire elle s’en moque bien. Rhapsody à l’impression qu’Alisson ne fera rien qui mettrait en péril cet article. En fait c’est elle-même qui l’a dit alors elle n’a pas de raisons de mentir pas vrai ? Un sourire se dessine sur les lèvres de Rhapsody. « Bien sûr ! Les morceaux que je joue ont tous été créés par mes soins. C’est la seule manière dont j’arrive à jouer en réalité. Reprendre des morceaux imaginés par d’autres ce n’est pas ma tasse de thé. Pas assez personnel sans doute !

Et c’est vrai. A chaque fois que son archet se pose sur son violon Rhapsody se dévoile elle-même . Sans fard et sans artifices. Elle se met à jour de la façon la plus profonde et la plus personnelle qui soit. Peut-être est-ce même cela qui fascine tant chez elle … » Oui je joue dans des fêtes, souvent des soirées privées et des galas, majoritairement dans la haute-société d’ailleurs. Et bien que j’aime ce que je fait ,je me dit parfois que cet univers ne me ressemble guère ou tout du moins ne me ressemble plus, c’est pour cela sans doute que je suis ici. Pour faire quelque chose de nouveau. Découvrir d’autres horizons ! » Rhapsody reprend son souffle. Sourit d’un air à la fois naïf et enchanteur à la journaliste. Presque tendrement. Parce qu’elle est ainsi Rhapsody. Et qu’elle ne peut être autrement.