Le jet de la douche me fait un bien fou, jamais je ne m'étais rendu compte à quel point l'eau chaude pouvait être bénéfique. Elle s'applique avec minutie à décontracter le moindre de mes muscles tendus. C'est toujours pareil après un match, une trop forte dose d'adrénaline a circulée dans mes veines. Au lieu d'être épuisée je suis tendue comme une lionne prête à bondir sur sa proie. Parfois, j'ai la très nette impression que ce médicogame qui affirmait que j'étais une enfant hyperactive lorsque je n'avais que six ans n'avait pas tout tord, je la ressens souvent, cette envie de bouger, de courir, de me dépenser, cette tendance à ne pas tenir en place plus de quelques minutes. Mes parents n'ont pourtant jamais daigné s'intéresser à ce diagnostique ou même écouter les conseiles des médigomages. Leur fille était déjà bien assez étrange comme ça pour qu'on lui trouve encore autre chose et puis, après tout, le médecin -un né moldu en plus- avait affirmé que ce phénomène touchait beaucoup de petits moldus en bas âge. Horreur. Ils n'en parlèrent à personne, s'appliquèrent à dire que j'étais juste un peu plus vive que Samaël qui lui, préférait lire tranquillement dans sa chambre alors que je faisais la chasse aux gnomes dans l'immense jardin en poussant régulièrement des cris de troll. C'est peut-être la pire erreur qu'ils commirent. Me laisser jouer dans le jardin, me laisser m'éloigner d'eux et devenir une petite fille certes haute comme trois pomme mais déjà très indépendante, débrouillarde et têtue comme une mule. Peut-être devrais-je songer un jour à leur envoyer une lettre de remerciement pour leur montrer à quel point je leur en suis reconnaissante de m'avoir laissée -par mégarde- devenir tout ce qui les a toujours rebuté, effrayé, désespéré. Le jet s'arrête, je m'enroule dans une serviette douce et propre avant de quitter la douche et d'y laisser mes idées noires. En un temps record, je suis séchée, habillée, fin prête à me jeter sur le buffet, parce que comme la lionne aux muscles bandés qui attend de bondir sur sa proie, je meurs de faim. C'est donc balais sur l'épaule et propre comme un sous neuf que je sors des vestiaires et prends la direction de Poudalrd en sautillants gaiement. Les douches ont toujours le dont de me voir faire les bons côtés des choses. Un Grand sourire étire mes lèvres alors qu'un petit rire m'échapper. Nous avons écrasé les Serpentard à plate couture, ce qui contribue énormément à se sourire d'idiote accroché à mon visage. Sans vouloir me vanter, mon jeu contrairement à beaucoup de jour était excellent. Rien pour me déconcentrer, m'énerver et me faire perdre mes moyens. Adams qui mord la poussière et jette son balais fou de rage reste un merveilleux souvenir. Une dizaine d'élèves sont toujours plantés à la sortie du Stade, je les dépasse en fronçant les sourcils, pressée de pouvoir nourrir mon ventre qui crie famine mais heureuse comme jamais je ne l'ai été depuis des jours. Rien ne pourrais gâcher ma bonne humeur, rien ni pers... Par merlin. Le balais sur l'épaule, je me stoppe dans ma marche et fixe les sourcils froncés la silhouette qui s'approche à grands pas de moi. Ne me dîtes pas que ce snargalouf pourri est toujours là ? Par habitude, ma main palpe la poche de mon pantalon pour s'assurer que ma baguette est là, si ce fils de troll venait à dépasser les bornes. Pas que je compte me battre, absolument pas, mais j'ai la fâcheuse tendance à me transformer en bombe à retardement lorsqu'Adams se trouve dans les environs, et surtout lorsqu'il vient en personne m'adresser la parole. Quelques chuchotements me rappellent soudainement l'existence des élèves derrière moi et je me mords la langue pour ne pas leur lancer une remarque désobligeante à propos de leur curiosité, ces élèves devaient sans doutes être au courant qu'Adams m'attendrait à la sortie des vestiaires pour faire le pied de grue ici, je soupire. Il n'est plus qu'à un mettre de moi, un sourire narquois étire mes lèvres, que la rage me serre le cœur. L'irresistible envie de le frapper me reprend lorsque ce petit sang pur arrogant me toise de sa façon habituelle. « Qu'est ce qui me vaut un pareil honneur Adams ? Tu veux un cours particulier sur comment attraper le vif d'or c'est ça ? » Et là, alors que ses yeux sombres comme le jais ce posent sur moi, je me souviens pourquoi je le hais et pourquoi lorsque je vois son visage j'ai l'irrésistible envie d'y coller mon poing. Le traitement qu'il réserve aux nés moldus, Maxi qui fut longtemps terrorisé par ce troll, l'arrogance avec laquelle il parle, ses remarques sur ma vie, mon passé, ma famille. Et puis Samaël. Samaël traîne avec Theodore Adams, dernière nouvelle qui est parvenue à mes oreilles. Je serre les dents et me retient de toutes mes forces de ne pas envoyer ce petit con à l'Infirmerie.
Voler m’avait toujours fait un bien fou. J’avais toujours l’impression de m’évader, de pouvoir tout oublier et seulement me concentrer sur la sensation d’être dans les airs. Malheureusement, cette fois-ci, je ne parvenais pas à faire le vide. Pourtant, j’aurais dû. Match amical contre les Gryffondor, je me devais de gagner, notre honneur était en jeu. Mais je ne parvenais pas à me concentrer. Moi qui d’habitude, évitait tous les Cognard avec facilité et n’était jamais dans la trajectoire du Souaffle, avais déjà failli me faire percuter un bon nombre de fois. Je voyais bien que mes coéquipiers trouvaient cela étrange, ce n’était pas dans mes habitudes de ne pas être attentif. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser à Faust. A son ultimatum. Ça me rongeait de plus en plus l’esprit. Je n’avais toujours aucune idée de comment me sortir de cette impasse. Surtout qu’il y quelques heures, nous avons eu une mini dispute à cause de ça. Rien de bien méchant, mais ça me faisait toujours mal de me disputer avec lui et de se quitter fâché. Si je m’écoutais, je quitterais le match, irais le trouver et m’appliquerais à me réconcilier avec lui. Mais c’était impossible, malheureusement. La seule chose que je pouvais faire, à cet instant, était de regarder le Vif d’Or virevoltait à une dizaine de mètres devant moi. Je fonçais dessus, tentant par tous les moyens de me concentrer sur le match, mais l’Attrapeur des Lions l’attrapa juste sous mon nez. Je descendais alors en piqué vers le sol, les cris de joies des Bouffondor résonnant comme un simple bruit de fond. Je sautais de mon balai à un mètre du sol et, de rage, le balançait au sol. Attrapant au hasard un première année de Serpentard venu assister à la partie, je lui ordonnais de ramener mon balai dans mon dortoir. Il s’exécuta, sachant très bien que lorsque je perdais un match, mieux valait ne pas m’obéir. Je me dirigeais vers les douches, ignorant les remarques de mes coéquipiers, lorsqu’une silhouette attira mon regard. Mes yeux croisèrent les siens, et il s’en alla. Faust. Le suivant, je le retrouvais dans un endroit un peu tranquille. Sans même réfléchir, je me jetais sur ses lèvres, peu importe les gens qui pouvaient nous voir. « Je ne veux plus me disputer avec toi. » Ma voie n’était qu’un murmure, mais je savais qu’il avait compris. Il me serra contre lui un instant, avant de déposer un baiser sur mes lèvres. Puis, je me détournais. Il fallait quand même que je prenne une douche.
Arrivé dans les vestiaires, je constatais l’absence des autres joueurs de l’équipe. Parfait, je n’avais pas envie de me disputer avec eux. Le cœur plus léger, mon cerveau entreprit de trouver une solution pour sauver mon honneur. Hors de question d’avouer que c’était ma faute si mon jeu avait été mauvais. Non, il me fallait un bouc émissaire. Dolohov. C’était une évidence. Oui, j’allais dire qu’elle me visait avec le Souaffle et qu’elle avait demandé aux batteurs de me viser également. Oui, c’était parfait. Mais il fallait des témoins. Me dépêchant de rhabiller, je sortais, attrapant un groupe de commère de ma Maison. « C’est de la faute de Dolohov si on a perdu. Elle n’a pas arrêté de me harceler, me visant tout le temps, et en plus, elle a monté les batteurs de sa Maison contre moi. Franchement, c’était de la triche. Je vais lui apprendre les bonnes manières moi. » Et comme des imbéciles, elles me crurent, hochant frénétiquement la tête pour signifier leur accord. Elles se dispersèrent, et à peine trois minutes plus tard, elles revenaient accompagnée d’autres personnes. Parfait. Et voilà Dolohov. Me dirigeant vers elle, je jetais un coup d’œil au cercle d’étudiant autour de nous et eu un sourire satisfait. J’aimais avoir un public, être le centre de l’attention. Dolohov était tendue, et son geste pour vérifier l’emplacement de sa baguette augmenta mon sourire. Ça allait être drôle. Par contre, son sourire narquois et ces paroles ne me plaisent pas. Mais il en faut plus pour me faire perdre mon sang-froid. « Surveille tes paroles Dolohov. Je suis bien meilleur que l’Attrapeur de ta stupide Maison et tu le sais, ce qui t’énerve. La preuve, je l’ai battu un nombre incalculable de fois. Mais cette fois-ci, c’est de ta faute si cet imbécile a gagné. Tu as ligué ton équipe contre moi, me visant avec les Souaffle et les Cognard. Tu as triché Dolohov. » Les chuchotements des élèves se turent à ces mots. Accuser quelqu’un de tricher au Quidditch était une offense, rien n’était plus sacré que ce sport pour les Sorciers. Mais je savais parfaitement ce que je faisais. Elle était à Gryffondor, elle avait un honneur à respecter, elle n’était pas du genre à se laisser faire. Je ne lèverai pas ma baguette contre elle, pas en premier du moins. Tout ce que je veux, c’est faire croire à tout le monde que ce n’est qu’une tricheuse de bas étage. Et j’y parviendrai.
« Les tricheurs ne connaissent pas la vraie joie de gagner. » ► Maurice Sachs
Un sourire narquois, ses yeux ne me quittent plus. Je ne cille plus, les yeux plongés dans les siens. J'ai toujours été très douée à ce petit jeu, une experte même. Tenir tête à mon père, à ma mère ou même à ma grand-mère avant de me recevoir une gifle. Le secret ? Les fixer droit dans les yeux et leur exprimer toute ma haine et ma colère, le dégout qu'ils m'inspirent. Ne détourner le regard pour rien au monde, ne pas ciller, se contenter de le fixer, prunelles dans les prunelles. Imbécile de double crétin. Je soupire et alors qu'il me dévisage de haut en bas, je jette un regard noir aux greluches qui gloussent dernier nous. Bande d'écervelées pré-pubères. Pauvre filles qui croient que, en le suivant ainsi elles parviendront un jour à finir dans son lit ou une bêtise dans ce genre là, je pouffe en silence, pas une pour rattraper l'autre. Voilà devant qui le grand Theodore Adams aime se donner en spectacle. Des crétins, qu'il manipule avec délectation. Samaël. Je serre le poing et rêve de lui faire ravaler son foutu sourire. Je ne peux le nier, il n'est de loin pas stupide ou disons qu'il ne manque pas de ruse, il a sans aucun doute ça place chez les Serpillières. Samaël n'est qu'un pion dans son foutu jeu qui sert à m'atteindre et malgré ma fierté et mon orgueil je suis obligée d'admettre qu'Adams a trouvé le meilleur moyen de me toucher. Dès nos premiers pas à Poudlard j'ai toujours mis les points sur les i. Personne, non personne n'ose toucher aux cheveux teints de mon crétin de frère et surtout pas cet infâme troll. Mon regard se reporte sur lui, un petit sourire froid nait sur mes lèvres alors qu'il reprend la parole. « Surveille tes paroles Dolohov. Je suis bien meilleur que l'Attrapeur de ta stupide Maison et tu le sais, ce qui t'énerve. » J'éclate de rire et lèvres les bras au ciel. Si seulement il savait à quel point je rêve d'hurler le plus d'insultes possible à l'instant précis. Un ricanement aigu derrière mon dos a raison de mon hilarité et me fait serrer les dents. J'ai toujours été très connue pour perdre facilement mes nerfs et je ne peux m'empêcher de penser à toute cette adrénaline qui coule encore dans mon sang, à mon ventre qui se tord sous l'effet de la faim. Je soupire avant de lui lancer un regard assassin. « Renvoie tes pouffiasses dans votre foutue salle commune avant que je ne les envoie à l'Infirmerie, leur rire de bécasse en chaleurs commence à m'énerver tout comme ton foutu numéro. » Je fais une petite pause et lui rend son sourire parfaitement insupportable. « Je ne savais pas que tu étais en si grand manque d'affection et qu'il te fallait un public Adams.» Interdiction d'entre dans son jeu, je sais combien notre attrapeur a fait des merveilles et combien lui, il a été misérable. C'est rare, certes, même avec toute la mauvaise fois du monde je suis obligée d'admettre que ce nigaud ce débrouille magnifiquement bien sûr un balais et pourtant, ce soir il a joué comme un vrai pied alors que notre attrapeur a été tout simplement brillant. Me lancer sur ce terrain miné offrirait un ticket d'entrée à l'infirmerie pour l'un de nous deux et pour une fois, je souhaite éviter ça, je ne rêve que de pomme de terres sautées, de ragout d'agneaux juteux et de jus de citrouille. Theodore, lui, ne semble pourtant pas prêt à me laisser tranquille, il reprend d'un ton amusé sous les chuchotements des élèves qui nous entourent, je pousse un long soupire et m'efforce tant bien que mal de ne pas en gifler une. « Mais cette fois-ci, c'est de ta faute si cet imbécile a gagné. Tu as ligué ton équipe contre moi, me visant avec les Souaffle et les Cognard. Tu as triché Dolohov. » Un silence de mort s'abat soudainement sur le petit comité que nous formons. C'est donc ça, son plan. Me faire passer pour une tricheuse, m'atteindre dans ma fierté et me faire perdre mes moyens. Ma mâchoire se serre, je le fusille littéralement du regard, son plan marche à merveille. Un dernier chuchotement se fait entendre derrière mon dos, je ferme les yeux et sort aussitôt ma baguette. « SILENCIO » Une seconde et un moulinet du poignet plus tard la Serpentard aux longs cheveux blonds n'arrive plus à prononcer le moindre mot. Après un regard noir pour ses camarades qui avancent d'un pas vers moi avant de se raviser je me tourne vers Theodore sous le regard choqué des autres élèves. Qu'importe, je n'éviterai pas l'heure de colle mais ce fils de troll n'évitera pas l'infirmerie. « J'ai triché ?! » Mon balais heurte le sol, je m'avance d'un pas dans sa direction tout en rangeant ma baguette, ce qui a le mérite de lui faire perdre son sourire narquois, il ne bouge pourtant pas d'un millimètre. « Selon toi je ne suis qu'une tricheuse ? » Je prends une grande inspiration, prend le temps de me calmer. Fils de Troll, comment ose-t-il. Dire d'un élève qu'il est un tricheur est sans doute la pire insulte qui existe dans le monde sorcier après celle tant apprécié par ces foutus pro sang. "Sang de bourbe". « Tu ne dois vraiment pas être fière de toi pour oser dire qu'un simple souaffle t'as faire perdre un match. A ta place je cesserai ma petite comédie sur-le-champ, je rentrerai bien gentiment dans ma salle commune et ferai profil bas. Je te laisse une chance de te barrer avant de t'envoyer à l'infirmerie. Prends ça comme un acte charitable de la part d'une personne ayant honte pour une pauvre ordure dans ton genre. » Malgré tous mes efforts je ne peux m'empêcher d'avancer encore d'un pas dans sans direction, de plonger mes yeux dans les siens. « Barre-toi Adams. Barre-toi immédiatement. » Inspiration, expiration. La bombe est activée et j'ai bien peur que personne ne puisse plus la désactivée ni même éviter l'infirmerie pour aujourd'hui.
Honnêtement, je plains la famille Dolohov. Cette fille est une véritable honte pour eux. Déjà, aller à Gryffondor. Où va le monde vraiment ? Et puis le caractère chien qu’elle a. Toujours à partir au quart de tour, à oser se battre comme une vulgaire Moldue. On ne lui a donc jamais appris le prestige de son rang ? La fierté que d’être un Sang-Pur ? Franchement, je n’arrive pas à savoir si ce sont les parents qui ont raté son éducation ou si c’est simplement elle qui a un souci. Personnellement, je penche plutôt pour la deuxième option. J’ai déjà eu à faire aux parents Dolohov, lors de réunions de prestige, et je dois dire que cela m‘étonnerait qu’ils aient négligé leur fille à ce point-là. Enfin, je ne suis pas dans leurs histoires de famille, et honnêtement, je m’en fiche pas mal. Malgré tout, durant un bref instant, je bénis mes parents de ne pas m’avoir fiancé à la fille Dolohov. Morgane, imaginez le désastre. Déjà que ma fiancé actuelle m’insupporte, avec elle, je l’aurai déjà assassiné, j’en suis certain. Rien que son langage m’insupporte. D’accord, j’ai tendance à jurer également, mais jamais en public. Il faut toujours bien se tenir. Tenir son rang. Mais je l’avoue, parfois, cela me pèse. Mais j’ai tout de même appris les bonnes manières, moi. « Fais ce que tu veux avec elles, leur cas ne m’intéresse nullement. » Moi, ce que je désirais, c’était qu’on me regarde. Peu importe que ce soit de parfaites imbéciles, c’était des personnes quand même. Des commères. Et lorsque j’écraserai Dolohov, je veux qu’elles aillent le répéter à tout le monde. Que ma côte de popularité grimpe encore. Morgan ce que j’aime écraser cette fille en public. Seulement, son ton ne me plaît absolument pas. « Je veux qu’il y ait des témoins lorsque je t’écraserai tellement bas que tu atteindras le rang de tes amis les Sang-de-Bourbe. » Car oui, en plus, c’est une fervente défenseuse des Sang-de-Bourbes. Si elle savait ce que je faisais avec un certain Né-Moldu de sa Maison, elle serait sur le cul. Tout comme le reste de l’école je pense. Mon sourire moqueur s’agrandit en voyant qu’un simple chuchotement pouvait faire perdre ses moyens à Dolohov. C’était si simple de la faire sortir de ses gonds que parfois, je m’ennuyais un petit peu. Mais c’était tellement jouissif de la voir péter son câble à chaque fois que l’on se rencontre. Il suffit d’une petite remarque bien placé, d’un ricanement, d’un regard moqueur, d’un sourire méprisant en direction d’un de ses amis et elle partait au quart de tour. Elle ne retenait pas ses paroles et d’un côté, j’aimais cela. Il y avait plus d’action, de piquant, de défis. Je me demandais toujours quand son regard deviendra noir de colère, quand sa main se crisperait sur sa baguette, quand sa langue se ferait plus acérée, quand elle montrera les dents. A chaque fois, je tentais de la faire démarrer plus rapidement. Parfois, elle prendrait du temps à s’énerver. Alors, j’avais LA solution. Mentionner son frère. Là, ça partait à chaque fois. C’était un peu ma botte secrète ce petit Samaël. Tellement naïf, à se demander ce qu’il fout à Serdaigle cet imbécile de première. « Alors tu es désormais sourde en plus d’être stupide. Ton cas ne s’arrange vraiment pas, c’est vraiment désolant. » Mon sourire en coin qui l’irritait tant repris rapidement sa place. Un instant, je le savais, j’avais perdu de ma superbe. Normal, si elle me collait une droite, je ne riposterais pas. C’était déjà arrivé, mais à chaque fois, elle se prenait une heure de colle, voire plus. Je me fichais un peu qu’elle me frappe, mais pas devant tout ce monde. Ce serait tout de même humiliant. « Et bien en plus d’être une véritable imbécile, une pucelle qui a vraiment besoin de grimper aux rideaux et une bonne à rien oui, selon moi, tu es une tricheuse. » Je jouais avec le feu, je le savais. Mais j’aimais tellement cela. Elle n’était pas loin de la rupture, je le sentais je le voyais dans ses yeux. Rien que quelque qui ferait mouche et la bombe exploserait. Et là, ce serait vraiment intéressant. « Je suis plutôt bien là moi. C’est toi qui devrait avouer que tu as triché, t’excuser – à genoux de préférence – et disparaître de ma vue en seul morceau vu que je suis de bonne humeur. » Ça va mal tourner, je le sens. Pas question d’avoir un public si je venais à m’en prendre une. Il suffit d’un geste de la main et les commères prirent la fuite. C’est bon, les rumeurs qu’elles allaient lancé seront en ma faveur, comme d’habitude. Elles le sont toujours, quand ça provient de Serpentard de toute manière. « Tu devrais surveiller ton langage en ma présence. Je te rappelle que je te suis supérieur, j’ai du sang royal, moi. » Et je bénis ma mère pour ça. Une raison de plus de tous les écraser. De les faire s’agenouiller. De m’admirer, en priant pour que je pose le regard sur eux. Je ne me lasserais jamais de cela.
Je sais l’instant exact où ses nerfs lâches. C’est assez étrange, mais c’est comme si rien qu’en la regardant dans les yeux, rien qu’avec cet éclat furieux qui danse dans ses prunelles, que je sais que je risque de m’en prendre une. Il y a aussi les traits de son visage qui deviennent plus durs, plus dangereux. Ses mains qui se serrent, ses muscles qui se bandent. Comme une lionne qui va passer à l’attaque. Gryffondor lui correspond réellement bien. A se demander si elle n’est pas tombée dans la mauvaise famille. Son comportement est tellement loin de celui de ses parents, quand on y pense. Mais là n’est pas le plus important. Lorsque son bras se retrouve en train d’écraser ma gorge, je me retrouve à espérer qu’elle me libère rapidement. Le souffle me manque, j’ai déjà du mal à respirer. Je n’étais pas prêt à son attaque, ou en tout cas, pas à celle-ci. J’étais certes paré pour éviter un coup de poing ou une gifle, mais pas à cette menace assez violente. Je n’aime pas vraiment ma position, j’ai réellement l’impression de lui être inférieur. Et Morgane, ce que je déteste ça. Finalement, j’ai eu raison de faire déguerpir les commères. Sinon, mon égo aurait été encore plus mis à mal. Je l’écoute, j’entends ses mots, mais j’étouffe. Trop vite à mon gout, je pensais avoir plus d’endurance que cela. Certainement la faute à la dépense physique qu’à demander le Quidditch – même si je n’ai pas fait grand-chose. Ma vue commence à devenir floue lorsqu’elle me relâche enfin. Sans pouvoir me retenir, une quinte de toux m’échappe. L’air remplit de nouveau mes poumons et je me sens soulagé. Je m’appuie au mur, reprenant totalement le contrôle. Je ne désire vraiment pas qu’elle ait l’avantage sur moi. Je profite du fait qu’elle soit de dos pour ne pas prêter attention à mon attitude. Mes yeux papillonnent un moment, tandis que j’inspire une grande goulée. Je réalise alors qu’elle commence à s’éloigner et je me décolle du mur. Quand je parle, mais voix est un peu rauque, mais je ne perdrais pas mon assurance. Pas devant elle. « Gryffondor est réputé pour être la Maison du courage n’est-ce pas ? Alors pourquoi fuis-tu la queue entre les jambes ? Tu acceptes finalement ta défaite ? » Il faut que je la retienne. Je ne veux pas qu’elle s’en aille ainsi. J’ai simplement besoin de me chamailler encore un moment avec elle. Je sais que je ne la ferais pas avouer une quelconque tricherie. Mais je m’en fiche désormais, vu que nous sommes seuls. Les rumeurs seront de mon côté, je suis presque certain. Non là, c’est simplement personnel. Juste cet étrange besoin de me mesurer à elle. De prendre ma revanche. Car après tout, elle m’a battu au Quidditch. Désormais, je dois la vaincre et ce, peu importe le terrain. Il est hors de question que je reste sur une défaite. Cependant je sais qu’il faut faire attention avec Dolohov. Si je la pousse trop à bout, si elle en vient aux mains, elle aura encore une victoire. Ce qui est, bien entendu, totalement inacceptable. Je préfère donc reste loin d’elle, glissant ma main dans ma poche pour serrer le bois de ma baguette entre mes doigts. Juste au cas où. Et puis, un peu pour me rassurer également. Avoir un point d’ancrage, de sureté. « Tu sais, récemment, mon père m’a fait jurer de ne jamais le déshonorer comme toi tu le fais avec tes parents. C’est un peu ridicule qu’il me demande cela, vu que même avec toute la bonne volonté du monde, il est impossible de te ressembler. Tu es vraiment un cas désespéré. » Ce n’est bien entendu pas vrai, mais il faut bien titiller la lionne. Et je préfère garder la carte Samaël dans ma manche. Du moins, pour le moment.
Spoiler:
Mon dieu je m'excuse, c'est nul et horriblement cours Dis-moi si ça ne va vraiment pas, je changerai promis