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 when i'm with you, i feel flames again - lysalena

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Message Sujet: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeMar 2 Sep - 20:00



     “ close the door, leave your fears behind. ”

Cette nuit n'avait pas laissé un goût amer sur tes lèvres imprégnant les siennes de carmin. Ses mots n'avait pas blessé ton coeur derrière le mur de glace que t'y avait érigé pour ta propre survie. Il y avait foutu le feu dans ta gorge et ton thorax avec sa langue contre la tienne, comme s'il était fils de dragon. Ton ventre était plein de ses flammes te rendant pourtant si aérienne d'une béatitude que tu considérait pourtant illégale. Tu flottais, tout en t'attendant à sombrer à tout moment. À quelle heure on meurt ? À quelle heure le malheur dans ses habits ténébreux viendra-t-il te ramener à la réalité d'un coup de faux dans tes espoirs. Parce que tout cela, c'était trop beau pour perdurer, trop beau pour toi. Tu appréciais le feu, sachant pourtant qu'il pouvait très rapidement passer de réconfortant à blessant, brûlant la sorcière sur un bûchée injustement dressé en son honneur. Ainsi, tu ne te permettais pas de l'hurler à la lune enflammée, le secret de cet anormal bonheur qui grandissait en toi telle une nouvelle étoile naissante dans le ciel. Si tu pouvais l'accusé de se laisser charmer par la peur, tu n'étais bien pas différente. Tu l'avais murmuré à Moa, pour qu'elle l'entende à peine, pour que cette vérité ce meurt dans une murmure qui n'ait jamais été soufflé. Ta propre versatilité te faisais peur, alors ce soir, tu t'enfermais dans une bouteille de vodka pour ne pas te perdre en te mélangeant à l'air légère de la fête qui s'annonçait. Noyant déjà toutes ses peurs et ses démons d'un liquide couleur de larmes, au goût moins atroce pourtant. La fête était déjà commencée, mais vous n'arriviez jamais avant d'être assez inatteignable pour vous y rendre. Les dos droits, vos cheveux volant au rythme de vos pas et de vos rires cristallins tandis que vos robes noires volaient derrière vos pas assurées. Les vipères se rendaient à la fête clandestine.

Vous êtes ensemble un moment, puis les proies sont trouvées et dans des ondulements, les fauves se séparent. Tu pars, ton verre à la main, t'enfonçant comme si tu savais exactement où tu allais, mais tu n'en a pas la moindre idée. Tu ne sais pas ce que tu cherches, ni ce que tu trouveras. Tes yeux ne glissent qu'à peine sur les visages embrouillés par l'alcool. Tu te laisses porter doucement à travers les corps dans cette effervescence ivresse. Tu ne danses pas, ton corps flotte vaporeusement à travers de cette excitation que tu reçois au ralentis. Puis, comme si c'était prévu. Alors qu'aucuns regards n'attire le tien, deux têtes se séparent dans un baiser et derrière eux, il y a les yeux de ton diable, ton bourreau. Ton regard s'y pose par instinct, y jettes l'encre par habitude. L'acide brûle ton ventre, malgré un sourire naissant, une inquiétude entre en éruption comme un volcan que tu avais cru endormis. Des questions déferlent et tu n'oserais peut-être pas aller de nouveau vers lui si ce n'était pas de cette éternelle ivresse dans laquelle vous vous retrouviez. Tu crains d'aller le voir de nouveau, qu'il soit glacial, qu'il sorte son épée pour la plantée dans ton ventre alors que tu ne demandes que la paix. Pourtant tes pas te mènent à lui dans une lenteur pourtant empressée. Tu lui souris doucement alors que tes yeux glissent sur son visage, caressent ses lèvres que tu lui déroberaient de nouveau, si tu en avais la permission. Ton épaule retrouve doucement le mur, accotée alors que tu es face à lui, dans une certaine proximité que tu te permets, même si la peur te ronges.

« Décidément, suffit de suivre les effluves de whisky pour te retrouver, Lysander... »

Souffles-tu avec douceur pour ne pas qu'il se dérobe comme il sait si bien le faire, dissous dans la nuit et les visages qui se ressemblaient tous. Tu t'avance sur le bout du tremplin, perdue en pleine mer. Tu ne sais pas si le roi du navire sera clément ou inébranlable. Tu contrôles mal tout ce que tu enfouie dans les sables mouvant de ta poitrine, ton corps tanguant irrémédiablement vers le sien entre l’apaisement et l'angoisse. Il ne peut pas te serrer dans ses bras et te dire que tout va bien aller, pas vrai ?  
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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeMer 3 Sep - 12:18



   
   

"Je fuis celle qui me plaît, j'ai peur de ce qui m'attire, j'évite celle qui m'aime, je drague celles qui s'en foutent."
~ L'égoïste romantique.

Le coude se lève inexorablement, porte un verre plein à la lippe assoiffée. Réflexe automatique, geste désarticulé d'ivrogne qui s'ignore, Lysander satisfait sent le breuvage couler chaudement le long de sa gorge. Ces effluves nébuleuses d'alcool le rassurent et l'étouffent, le mènent dans les affres de son subconscient, là où l'accalmie demeure, là où les remords éclatent et se distillent en des monceaux de soulagement. Il ne sait pas encore, le pauvre hère, que son goût prononcé pour l'alcool le pousse sans ambages vers d'autres démons ; ceux nourris à la griserie capiteuse, qui se déploient dans le sang au rythme de l'ivresse qui empoisonne. Il se contente d'être là et d'apprécier l'instant et la fête, toise d'un regard amusé la silhouette de Calixte qui déjà a engagé le jeu du flirt avec quelques délicieuses créatures, puis lorgne passivement sur la piste de danse. Le Gryffondor se sent étrangement méditatif ce soir, armé d'un calme inusité lorsqu'il est pourtant connu pour sa facette fêtarde, la moins ombrageuse qu'il puisse octroyer. C'est ainsi pensif qu'il pince les lèvres à chaque nouvelle gorgée, les humidifie d'un coup de langue dissipée ; ne pas en perdre une goutte, l'élixir est trop précieux. Ses pupilles brunes se lèvent alors, attirées sans le vouloir vers ce couple se bécotant sur la piste, impudiques et lascifs. Il y a cette fragrance lubrique qui émane de leur étreinte, miasmes concupiscents qui le font frémir de dégoût et de crispation. Ca le remue à l'intérieur, le môme. Plus qu'à l'accoutumée. Car il a encore sur les lèvres le goût du baiser qu'on lui vola, à la fois délicieux et sacré, surprenant et amer. La robe du whisky humidifiant sa lippe n'y change rien ; Lysander pourrait se frotter la gueule à l'ammoniaque que l'arôme serait le même. Savant mélange entre le parfum de Majkalena – un peu de patchouli à l'instar des courtisanes de l'époque, de musc blanc pour la féminité, et de violette pour la douceur – et la culpabilité amère de Lysander. Ce truc qui fourmille au creux de son ventre, c'est le malaise qui vocifère et forme une boule de sentiments divers. Imbroglio de questions qui s'impriment dans son cerveau mais ne se meuvent pas jusqu'à la gorge. Seul le whisky y a sa place.

Alors soudain, lorsqu'il accroche son regard, il a la pupille qui se fige. Le garçon la dévisage comme il l'envisage dans ses pensées. Se souvient qu'il a rêvé d'elle, cette nuit, scénario incluant un baiser et une fontaine de whisky. Ca l'agace autant que ça l'anime ; peut-être parce qu'il la pense prédatrice, sans doute parce qu'elle demeure l'ex de Calixte. On ne touche pas à l'ancienne amante de son plus proche ami, question de principe. « Décidément, suffit de suivre les effluves de whisky pour te retrouver, Lysander... » Elle s'est avancée de ce pas plein de langueur, les hanches qui chaloupent et le cœur au bord des lèvres. Nonchalante, elle s'appuie contre le mur et le toise de cet éternel orgueil poli à la sensualité. Le jeune homme ne répond pas derechef, se contente d'avaler une gorgée comme il ingurgite la réplique acide de la vipère. Le breuvage goûte différemment, un peu âcre, il se teinte d'une prise de conscience désagréable. C'est vrai qu'il boit beaucoup, le gamin. Il ne l'a jamais nié, car personne ne lui a jamais pointé du doigt cette vérité crue. Engoncé dans les nippes du mauvais garçon, Lysander considère que l'abus d'alcool est propre à son âge. Mais il sourit tout de même, de ce rictus forcé volontairement et qui se drape d'un rire jaune, un peu caustique. « Touché. » Quelque part, ça l'emmerde de finir comme sa marâtre alcoolique. Cela ne le dispense pas de s'enfoncer plus encore dans les affres de la soûlerie, pourtant. « Mais tu peux parler. » finit-il par renchérir comme il pointe d'un mouvement de tête le verre qu'elle tient entre les mains. Piètre stratagème défensif, ça s'ébranle avant même de poser les bases.

Le silence demeure et s'il ne se teinte pas d'opprobres, il en découle des non-dits se coinçant entre leurs lèvres. Il ne subsiste pourtant aucune gêne entre les protagonistes, car si Lysander nourrit une pudicité involontaire et immodérée, ce n'est pas pour autant qu'il repense à ce baiser avec malaise et distance. Le quidam connaît pertinemment ses démons éveillés par l'alcool, comprend que cela le désinhibe quelque peu, que la gêne illégitime fut gommée au profit du plaisir et qu'il ne regrette rien. Parce que ce rapprochement ne mène à aucune issue. « Tu danses pas ? » souffle-t-il non sans toiser leurs comparses ondulant sur la piste de danse, la sueur de l'effort et des envies leur collant à la peau. Génération désabusée, ancrée dans ces années 1980 où subsiste un grand vide. Mélange de contrariété et d'ennui profond.

   

   

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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeMer 3 Sep - 19:05

Lysander. L'homme du feu, ce pyromane inconscient des incendies mortelles qu'il peut propager. Oh, tu n'es pas naïve, tu sais que tu n'est sûrement pas le seule que son mystère fauve attire inexorablement. Et tu n'y peut absolument rien, toi aussi ingénue face à cette force surnaturelle contre laquelle tu pourrais t'acharner, si tu n'avais pas appris que c'était complètement ridicule. Dans un combat, c'était toujours celui qui était prêt à mourir pour gagner qui l'emportait. Le démon, dans son immortalité, n'avait pas peur de cette mort qui ne viendrait ni par la lame ni par la braise. Conquérant triomphant déjà de tes pas qui prenaient la direction de celui qui possédait le flambeau. Oh, il t'avais brûlée la nuit dernière de ses étincelles, le feu ne pouvait pourtant brûler de nouveau ce qui était déjà calciné, non ? Tu ne t'étais pas éteinte, les braises de l'espoir craquetant avec inquiétude et passion en ton sein. La fumée n'avait alors alertée personne, mais tu craignais que les voisins ne devienne l'incendie et que tu ne puisse plus sourire en disant que tout allait bien. Rien de prémédité ou de délibéré. Il t'avais attirée, comme un aimant à du métal et tout ton être tendant vers le sien, même si tu usais de ta retenue rien que pour lui plaire. Tu étais sous le charme du vent, Majkalena. Celui qui alimentait ton sinistre pour le garder bien vivant, celui qui se changeait en tornade de feu comme si c'était rien et qui lançait que c'était ''intéressant''. Son sourire volcanique d'une bourrasque soufflée sur ses lèvres de force arrivaient même à t'enfoncer dans ses abîmes excises d'une soif que la vodka rendait cocktail molotov. « Touché. » Sa voix éraillée par les gouttes diablesses de sa boisson faisait vibrer un tremblement de terre dans ton ventre, craquelant ta peau sous ton armure et de ton masque. Il se pourfend en un sourire complice offert à tous les yeux qui passent par là, pourtant uniquement érigé pour sa personne. « Mais tu peux parler. » Objecte-t-il, pointant ton verre du menton, sans que tu ne le nies. D'un haussement amusé de tes épaules, tu ramènes ton nectar à tes lèvres. La vodka pourtant, te laisses un goût amer dépourvu du souvenir lascif de ses baisers de whisky, qui eux, accélèrent ton souffle.

Ton regard cuivré ne quittes pas le jeune homme dans le silence lourd en combat pour ta personne. Tu te demandes si tu es la seule qui est happée par toutes ses catastrophes naturelles, mais tes lèvres restent muettes sur les questions de vos souvenirs communs. Le regard du lion des mers de feu navigue pourtant sur l'amas presque homogène de gens qui on enterrés leurs orgueils au profit d'un plaisir éphémère que la danse leur apporte. « Tu danses pas ? » Demandes le garçon, tes prunelles joignant les siennes dans la foule d'où s'élève les effluves de l'anonymat dans la pénombre de la piste de danse. Fin stratagème ou question innocente, il insuffle en tes les prémisses d'une invitation qu'il ne formule pas sur ses lèvres succulentes. Un large sourire à tes lippes tandis que tu fait disparaître le reste de ton verre dans ta gorge. Ton bras se tend vers une table non loin de vous pour l'y poser. Tu ne prend même pas la peine de vérifier si des regards curieux ou réprobateurs vous épient. Parce qu'il y a déjà bon nombre d’opposants à votre union, peu importe sa nature. Magnus, Calixte, Seraphina, pour le simple plaisir de s'opposer à ce qui pourrait te rendre heureuse. Tu t'en fiches, tu les laisses vous envoyer leur foudre alors que tu te retournes avec ce sourire de petite fille vers l'olympien gryffon. Petite fille, tu marches pied nus sur des tessons de verres, tu joues les fakir et tu en est consciente. Tout peut t'exploser à la figure et pour plus d'une raison. Es-tu prête à prendre ce risque de tout perdre en une poignée de secondes, par un mauvais geste qui fera que le loup de mordra en refusant ta caresse. Tu n'as jamais eut peur du sang, mais tu sais qu'avec lui, il ne coule pas de la même façon. Il est plus douloureux, plus rouge, bouillant alors qu'il coule de tes veines. Et pourtant, tu fonces droit dans le mur, le suppliant de bien être celui de la voie neuf et trois quart. Tu t'approches, ton nez allant presque narguer le sien, ton souffle se faisant minuscule dans votre proximité, ton ventre se liquéfiant tandis que la chaleur montait dans ton visage, dorant doucement tes joues et tes lèvres. Ta main retrouves celle qu'il a de libre, l'autre remonte doucement au bras tenant son verre. Tu es habituée par une peur sans nom qu'il te rejette brusquement, que la honte t'envahisse et enserre ta gorge, t'obligeant à quitter la fête pour aller soigner le peu de dignité qu'il te laisserais. Avec Lys, tu flirte toujours avec le danger, n'arrivant pas à prévoir ses réactions souvent impulsives tandis qu'il se montre même séduisant dans ses refus.

« Seulement si tu m'accompagnes. » 

Lui dis-tu dans un sourire manquant un peu d'assurance, le coeur au bord des lèvres. Indirectement, tu lui quémandes cette proximité que tu lui as volée l'autre soir. Tant pis si ce n'est que pour une nuit de plus et que le lendemain, tout est à refaire, comme si Lysander était atteint d'amnésie. Ton envie de l'embrasser de nouveau te faisait mal, mais celle qu'il t'embrasses à son tour était encore plus violente, même si tu savais tes chances aussi minces qu'une toile d'araignée. Encore une fois, tu te retrouvais démunie, loin d'être en contrôle de la situation. Tu te retrouvait de nouveau tout en haut sur le fil du funambule, sans filet. 
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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeMer 3 Sep - 21:09



   

"Je fuis celle qui me plaît, j'ai peur de ce qui m'attire, j'évite celle qui m'aime, je drague celles qui s'en foutent."
~ L'égoïste romantique.

Il aurait pu l'assaillir de mille questions concernant le baiser brûlant de la veille, la taquiner de sa verve habituelle afin d'afficher cette pseudo assurance qui ne trompait personne quant aux rapprochements des corps. En parler comme l'on s'épanche sur le temps qu'il fait dehors, se moquer du tableau au cerveau aussi étriqué que son langage, se remémorer le goût succulent du whisky (car celui qu'il tient en mains est d'un bas de gamme pourtant à peine rédhibitoire), puis assurer à Majkalena que cette étreinte était presque complice. Au lieu de quoi Lysander préféra passer l'épisode sous silence, lui donnant ainsi l'importance qu'il avait hélas ; car le baiser, bien loin d'être anodin pour le jeune homme, le triturait encore et ployait à peine sous les affres de sa culpabilité. Non pas que le Gryffondor n'eut jamais embrassé d'autres jolies jeunes filles, mais l'insistance régulière de la vipère était nouvelle et insufflait à leur relation un danger qu'il s'évertuait de fuir... ou de s'en approcher au contraire. Désireux de jouer avec le feu et de découvrir les véritables émois, fussent-ils menés par une demoiselle qu'il pensait facile et peu farouche, s'approcher de ses limites sans pour autant les brader. Simplement, poser le pied sur la dernière ligne, écouter ces soubresauts du cœur avant d'affronter ses peurs absurdes. Cette volonté de s'en sortir et de guérir de sa pudicité extrême avait des airs d'auto-mutilation : Lysander s'écorchait l'âme et le cerveau, à trop vouloir batailler contre ses démons. Éreinté psychologiquement mais toujours debout, fier et droit, il luttait entre deux eaux. Et pourtant, ce fut cette phrase dépourvue de tempérament qui glissa sur sa lippe : « Tu danses pas ? » Qu'est-ce qu'il se sent con, pour la peine. Complètement à côté de la réalité des adolescents de son âge, toisant à peine la demoiselle aux courbes délicieuses et brûlant de sensualité pour lui. Il demeure à ses flancs, feint de ne pas s'en émouvoir alors qu'il titube intérieurement, et pour toute réplique souffle ces trois mots d'une affligeante banalité.

Quoique. Lysander ne peut nier avoir tenté d'éloigner Majkalena malgré lui ; l'inciter à rejoindre la piste de danse, c'est la distancer physiquement. Il pourrait pourtant se dérober, user de sa verve acerbe habituelle et lui offrir son regard le plus noir. Mais le jeune homme demeure, inlassablement ; avide de connaître la suite, de réitérer l'expérience peut-être, de comprendre jusqu'où s'étendent ses limites. A partir de quand n'éprouvera-t-il plus aucun dégoût pour sa propre sexualité. Quand parviendra-t-il à gommer l'immonde marâtre de ses souvenirs ? Car le corps de sa prétendante semble ferme et bien fait, ses yeux sont peut-être d'acier mais sa langue chaude attise les convoitises les moins pures. A croire que la vipère put lire dans ses pensées car voilà qu'elle s'approche, féline et captivante, en dépit de cette moue que Lysander passe pour indifférente. Le quidam arque un sourcil alors que cette dévotion féminine le dévore, et si le myocarde s'emballe à nouveau d'une crainte illégitime, le garçon se refuse à reculer encore. Demeurer stoïque et serrer la mâchoire, garder une main sur son verre quand l'autre se glisse dans sa poche et ne pas se tenter à la repousser violemment. Ne pas faire d'esclandre et ne pas agir tel un marginal. Car Lysander n'en peut plus. Autant de sa condition que du regard biaisé de ces autres qui le toisent d'un air suspicieux. Constamment mis à nu. Ah, n'est-ce pas ironique ? Pourtant lorsque leurs lèvres se frôlent dangereusement, c'est un frisson d'appréhension qui lui mord violemment la nuque. « Seulement si tu m'accompagnes. » Elle a soufflé sa condition avec le timbre de l'indécence ; un peu de miel contre sa voix et de fièvre dans ses yeux verts. Elle a battu en brèche la détermination du jeune homme, l'a gardé captif par un savant mélange de désir et d'anicroches. C'est l'être tout entier du jeune homme qui se craquelle et ses derniers bastions avec, pourtant Lysander ne fléchit pas et se drape dans sa dernière dignité. Un peu froid et ténébreux, son regard incandescent et corrosif accroche en biais quelques silhouettes qui se déhanchent sur la piste improvisée. C'est la crainte, peut-être, de sentir ce corps désirable contre le sien qui le pousse à éconduire Majkalena. Ce réflexe d'auto-défense, toujours, aussi toxique que salvateur. « Je peux pas faire ça à Calixte. » souffle-t-il d'une voix grave et basse, comme s'il lui glissait un secret que d'aucuns connaissaient déjà. Et la prétendante peut comprendre qu'il ne s'agit guère de prétexte à ne pas aller danser ; Lysander se confie simplement quant à ce flirt, ce 'nous' qui n'existe pas mais qui flotte sur leurs têtes brunes. « Et même sans ça, j'suis pas un garçon comme les autres. » Ce murmure, toujours. Entre la gêne de se confier et l'envie de ne pas se faire surprendre. Lorsque le Gryffondor accroche la pupille de Majkalena, dans laquelle il pense y lire de l'approbation, voilà qu'il se reprend soudain : « J'veux dire, vraiment. » Diable qu'il aimerait lui expliquer pour ne pas la froisser et rentrer à nouveau dans sa zone de confort. L'éloigner sans la brusquer, et penser pourtant qu'il ne s'adresse qu'à une croqueuse d'hommes. « On n'a pas les mêmes attentes. On est carrément aux antipodes. T'as juste envie de baiser et moi, j'te prendrai ni ce soir ni jamais. » Ah et de quelle maladresse fait-il usage lorsque le jeune homme essaie seulement d'être franc. Qu'elle ne perde pas son temps avec lui et qu'elle aille papillonner ailleurs puisqu'elle ne recherche, à son sens, que les joies voluptueuses de la chair qu'il ne pourra pas lui offrir. Du moins pas tant qu'il ne sera pas guéri de ses démons intérieurs. Las cependant, le jeune homme n'entrevoit aucune offense dans ses propos et ne pense pas qu'ils puissent être déformés. Si lui ne peut la toucher ce n'est certes pas par manque d'envie mais parce que le geste se fige à l'instar de l'esprit. Les étreintes et gémissements étouffés entre deux baisers sont prohibés parce qu'il ne peut se résoudre à les imaginer plaisantes et épanouissantes. Lui qui ne vécut que dans le stupre crasseux non consenti, a comme une répulsion incontrôlée des chairs. Et il ne peut l'expliquer, sous peine d'essuyer une honte infâme.

   

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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeJeu 4 Sep - 6:14

Tu voulais simplement danser avec lui. Fermer les yeux, laisser tes mains couler sur ta peau comme si tous les deux, vous n'étiez rien du tout. Passer une autre soirée agréable et dépourvue de prises de têtes. Passer une soirée en sa rassurante compagnie. Apprendre à vous connaître doucmeent, parce que Lysander valait la peine que t'ai pas encore abandonné. Tu t'es approchée de lui parce que sa proximité te faisais du bien, pas pour le rendre mal, seulement, malgré ses refus, il t'avais semblé que sa chair était loin de te dédaigner l'autre soir. C'est ce qui te donne l’espérance, le droit d'oser te prendre pour un satellite tournant autour de lui. Il reste pourtant impassible devant votre rapprochement, ton avance, mais tu cherches désespérément la vérité dans ses yeux mordorés. Tu veux qu'il vienne avec toi sur la piste, qu'il danse, même si vous n'êtes pas imbriqués l'un à l'autre. Tu as envie de rigoler, de ne plus contrôler ni tes sourires ni quoi que ce soit. Avec lui et avec personne d'autre. Son regard fuit vers les danseurs, le tien attendant sa permission comme ta sentence de vie ou de mort. « Je peux pas faire ça à Calixte. » Ta langue claque à ton palais d'énervement. Calixte, ce petit merdeur. Comme s'il avait fait assez de te plaquer l'été dernier en plus de déclencher une guerre avec ta soeur qui avait faillit te coûter la vie. Il fallait qu'il vienne se foutre entre vous deux. Tu en rigolais presque, raison trop faible pour que tu cesses d'user de ton charme sur Lysander. Raison de plus pour que tu t'obstines à lui pourrir la vie en t'accrochant à son pote. Il t'avais laissé, il n'avait à redire, même si tu choisissais l'un de ses meilleurs amis à sa suite. Pourtant, il parlait tout bas, tellement que tu risquais de relever les yeux pour voir l'autre Gryffon sur vos talons. Tu allais répliquer, mais il ne t'en laissais pas le temps. « Et même sans ça, j'suis pas un garçon comme les autres. » Tu souriais doucement, amusée, parce que tu étais déjà au courant qu'il était loin d'être comme les autres garçons. C'était sans doutes ce qui t'avais attirée. T'aimais apprivoiser les bêtes sauvages, comme ses loups près de la maison Ljungström que tu arrivais toujours à caresser du bout des doigts tandis qu'ils mordaient Seraphina. Tu n'avais jamais compris pourquoi ta soeur n'y arrivais pas. Les loups étaient pourtant l’emblème de votre armoirie et les bêtes derrière chez-vous étaient habituées aux humains. Son regard retrouvait le tiens alors qu'il sent le besoin de justifier son refus, encore une fois. « J'veux dire, vraiment. » Tu arques un sourcil, attentive quant à la suite. Tu attendais qu'il t'expliques comment il était différent et pourquoi cela l'empêchait de danser avec toi, mais l'objectif était perdu de vu depuis longtemps. « On n'a pas les mêmes attentes. On est carrément aux antipodes. T'as juste envie de baiser et moi, j'te prendrai ni ce soir ni jamais. » Sa réplique te happes de plein fouet et tu ne sais pas comment la prendre. Tu dois prendre un moment, un silence, laisser les anges passer derrière vous pour digérer ce qu'il venait de te dire. Tu n'aurais pas dit non à une nuit avec Lysander, mais ce n'était pas nécessairement ce que tu cherchais non plus. À force de refus, tu avais compris que tu n'obtiendrais rien de lui de ses nuances carnassières. Pourtant, tu t'entêtais à revenir vers lui, même si on te disais qu'il était un cas perdu. Tu tentais d'éviter de te demander pourquoi tu t'entêtais, même si c'était dans ta nature. Tu ne voulais pas affirmer ce que tu niais encore. La seule voie jusqu'au coeur de Lysander était-elle donc avec une hache ? Tu te désespérais et pourtant, tu avais trop peur, tu en savais trop peu pour te mettre aussi à nue devant lui. Tes mains tombaient de sur lui, tandis qu'un soupir de désespoir quittait tes lèvres, ton regard retrouvant le sol. Tu regardais le pot cassé de ta dignité, te penchant pour ramasser ce qu'il te restait de confiance et de témérité dans les miettes cassées. Ta salive se transformait en acide, brûlant ta gorge et ta langue, tombant jusqu'à ton coeur qui se désintégrait cruellement. Tu te fichais bien qu'il n'ait pas envie de te faire sienne le temps d'une pleine lune, mais qu'il pense que tu ne pouvais vouloir que cela, qu'il n'y avait pas d'autres solutions, ça te plaisait. Tu n'étais pas une sainte, mais tu étais tombée sur assez de mec t'ignorant au lendemain pour chercher bien autre chose que simplement quelques caresses charnelles. Quelque part, tu espérais naïvement tomber amoureuse avant que ta mère ne te fiche un fiancée bien nanti dans les pattes. Tu voulais éviter le désastre. Ton coeur au fond, presque aussi chétif que celui de la belle Moa.

« T'en sais rien du tout de mes attentes. »

Grognes-tu, soudainement très froide, un mur de brique devant tes blessures pour les cacher. Pour avorter les larmes que la nostalgie voudrait faire naître dans tes yeux. Tu souffles pourtant. Tu ne veux pas te prendre la tête avec Lysander, parce que tu l'aimais bien quand il ne te traitais pas de mante religieuse. Tu chasses une mèche de devant tes yeux pour l'envoyer valser dans ton dos. Tu n'as soudainement plus envie de faire la fête. Pas envie d'aller retrouver tes amies pour faire semblant que tout vas bien et rencontrer de nouveaux garçons, tous plus cons les uns que les autres. Cons comme ton frère ou ton cousin.

« J'avais simplement envie de danser avec toi, mais si tu veux pas me voir, je te laisses tranquille.  »

Conclus-tu, prêtes à partir s'il ne désire pas ta compagnie, à défaut de ne désirer ton corps. T'es prête à partir, même si ça te tue de le laisser sur une note si sombre, sur une porte fermée. T'es prête à abandonner, à laisser tomber les armes. Même si ça te tue que quelqu'un qui ta promis de penser à toi en écoutant les Rolling Stones doive soudainement t'oublier comme si tu n'avais jamais existé. Non, tu voulais l'écouter avec lui ce putain de vinyle. Danser dessus, même s'il fallait ériger un mur entre vous pour que tu ne lui touches pas. Tes bras son croisés sur ta poitrine, tex yeux brisés tentant de se cacher.
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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeVen 5 Sep - 12:23



   

"Je fuis celle qui me plaît, j'ai peur de ce qui m'attire, j'évite celle qui m'aime, je drague celles qui s'en foutent."
~ L'égoïste romantique.

Sans doute a-t-il creusé trop loin dans les tranchées de l'indécence ; lui qui se pensait simplement honnête avec ses palabres sans ambages capture les pupilles déconfites de Majkalena accrocher le sol comme l'on se crashe à terre. Le garçon pourtant peu habitué aux élans diplomates, d'avantage engagé auprès d'une franchise corrosive, se pince distraitement les lèvres lorsqu'il aperçoit la figure féminine s'engoncer dans une amertume à peine voilée. Il ne sait que dire pourtant, demeure persuadé que sa lippe n'a accueilli que l'honnêteté de ses pensées sans se vouloir blessant, et pour étrangler le malaise d'un silence d'opprobre se contente d'avaler cul sec le fond de son verre. Elle, a pourtant les cils qui étreignent l'humidité de ses yeux vifs, ses lourdes paupières cerclant ces ersatz de larmes dans la clameur du tombeau de son âme. Puis relève ses grands yeux crénelés de suie et d'irritation avant de répliquer froidement : « T'en sais rien du tout de mes attentes. » Lysander tique malgré lui mais demeure discret car il ne tient pas à éveiller la bête ronronnant en Majkalena. C'est qu'il préfère ce soir éviter les conflits, n'a la tête qu'à la fête et au laisser-aller, ne désire pas vraiment s'embrouiller pour une histoire de convoitise dont il ne sait rien. C'est pourtant un peu sceptique qu'il renchérit derechef, persuadé avoir toutefois raison, non sans ourler sa lippe d'un sourire taquin qui viendra édulcorer ses propos : « Ah ouais ? Je savais pas qu'on french kissait ses amis. » Elle le désire à bout portant et s'en prend plein la gueule. Voix suave et amusée, son regard coule sur la demoiselle agacée sans qu'il ne puisse étouffer  sa dérision pourtant complice. Et sa réplique pourtant légère dissimule en filigrane ce qu'il pense véritablement de Majkalena ; il ne la croit capable ni d'engagement ni d'implication sérieuse, la soupçonne simplement de se laisser tenter par la légèreté d'une seule nuit. Ah que la chair est faible et que la raison fuit. Non pas que Lysander juge sa vie de libertine ; il y appose au contraire un regard neutre et tiède, mais il demeure persuadé que la lubricité est la seule maîtresse de sa comparse quand lui vocifère un besoin de confiance et de sentiments forts. Pour que les corps se lient, la passion se doit de se lover tout contre l'élue. La vipère semble être son opposé, sa dichotomie, celle qui suinte la lascivité et la concupiscence. Mais elle renchérit, pourtant, ne daigne pas baisser les armes et répond volontiers aux assauts complices octroyés par Lysander. Sa langue claque comme le javelot fielleux de ses palabres se lève, et voilà qu'elle se drape dans les ultimes monceaux de sa dignité étiolée. Elle traîne dans son sillage les derniers oripeaux de sa fierté, si forte et si fragile à la fois. « J'avais simplement envie de danser avec toi, mais si tu veux pas me voir, je te laisses tranquille.  » Le brun ténébreux roule son regard vers le plafond avec raillerie et amusement, lâche un bref « Les filles... » qui coule mollement sur ses lèvres, puis pose sur une table son verre vidé par ses démons alcoolisés.  Pour qu'il mette son scepticisme en sourdine, il faut qu'elle soit très maligne ou qu'il soit très crédule. Il n'est pas très crédule, pourvu qu'elle soit maligne.

Finalement Lysander lui tend la main dans un sourire qui n'invoque ni abattement ni ennui. Il lui sourit parce qu'il en a l'envie, s'adonnerait volontiers à quelques danses pourvu qu'ils soient candides. Ce genre d'agitation qui feint la chorégraphie improvisée sur fond de rock'n roll, et qu'il apprécie. C'est que le rock'n roll instaure une synergie avec sa partenaire sans pour autant violer l'autre corps et son espace vital. Ca s'effleure pas mal, mais seulement pour la praticité. Le reste n'est que fioritures : pas de lascivité, pas de langueur. Rien que du mouvement, tout est vide.

C'est pourtant avec délectation qu'ils s'amusent tous deux sur la piste de danse ; l'alcool a porté conseil. La chaleur les étreignent autant que l'insouciance, car Lysander a déjà oublié les avances de la vipères. Ca le taraude mais il l'enterre, pour ne pas étouffer. Aussi et lorsque qu'ils s'essoufflent à trop danser, le jeune homme l'invite à boire un verre et la traîne vers le bar improvisé : un peu d'ivresse pour se déshydrater d'avantage. La jeunesse est conne, c'est pas nouveau. « Baisable ou pas baisable ? » Il pointe un blond dégingandé du doigt, un peu sec mais une beauté atypique. Il veut comprendre ce qu'il se passe dans la tête de la vipère, si ses pensées s'imbriquent systématiquement autour de la lubricité, puis comment elle choisit ses proies. Elle les préfère sauvages, comme lui ? Juste très mâles ou très cons ? Est-ce qu'elle se pose la question, d'ailleurs, ou laisse-t-elle son corps à disposition, un peu comme un prêt à taux zéro qu'on refourgue aux affamés.

   

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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeSam 6 Sep - 8:17

Froissée, comme un devoir qu'on laisse tomber dans le fond de son sac, sans y faire attention. On ne croyait pourtant pas faire mal au parchemin, on étaient pressés, on voulait y aller directement, mais, même en s'excusant, le papier restait froissé. Comme toi. Sauf que Lys ne s'excuse pas, tournant cela à la blague, n'apaisant pourtant pas le feu qui faisait des tourbillons en ton sein. Un sourire taquin qui rajoute de l'acide à ton mélange déjà corrosif, te rendant d'une fébrilité que tu te butes à lui cacher. Y croirait-il de toutes façons ? Ils te voient tous de pierre, parce que c'est la seule chose que tu veux laisser voir. On ne peut déprimer une roche. « Ah ouais ? Je savais pas qu'on french kissait ses amis. » Ta mine se renfrogne et tu te tais pour ne pas lui souffler des bêtises impulsives que tu regretterais sitôt quittées ta langue. Tu ne sais pourtant ni mentir, ni esquiver cette vérité que tu ne te risquerais pas à lui dire si tôt de peur qu'il ne lance ton coeur sur les murs pour en faire des confettis de sang. Tu n'es toi-même pas certaine de tes désirs, une certaine forme de honte accompagne ceux-ci, prouvant ta faiblesse et lui laissant la chance de tes percer à blanc. Il fait rouler ses yeux, légèrement exaspéré, quoi qu'un peu amusé par ton irritabilité. « Les filles... » Râle-t-il tandis que tu lui offres un petit froncement de sourcil boudeur. Il se noie dans son verre avant de le poser à côté du tiens.

Il te tend sa main dans ta victoire, retrouvant ton indétrônable sourire qu'il te rend. La joie se glisse en toi, coupable d'être un jour née, inévitablement. Tu attrapes sa poigne avant d'aller savourer ta réussite sur la piste. Du plaisir, sans trop de sensualité. Rien que pour s'amuser, sans le rendre mal. Jusqu'à ce que la chaleur devienne votre nom, vous poussant à vous arrêtez et vous éloignés du flots de jeunes gens se déchaînant jovialement. Il t'invites à aller boire et tu le suis sans la moindre résistance, ayant déjà oublié le dangereux épisode précédent. Tu prends du whisky, comme si mélanger les couleurs d'alcools forts étaient une idée brillante. Tu ne sais pourtant pas encore qu'elle est des pires que tu as eu ce soir. « Baisable ou pas baisable ? » Demande-t-il alors que tu fronces tes sourcils avant de ne suivre la direction de son dois, t'accoudant au bar pour contempler ce qu'il te pointe. Un grand type, avec sa crinière blonde de princesse et ses yeux bleus d'imbécile. Encore, ce n'est que les apparences. Même si tu respectes généralement tes préférences, tu ne t'y arrêtes pourtant pas. Tu l’observes un moment, attendant de voir de son comportement et son aura avant de juger. Une fille s'accroches à lui, pas que tu n'ai peur de la compétition, mais de la façon dont il se fou d'elle, ça te dégoûte. Comment il regarde ailleurs alors qu'il la serre dans ses bras, comme il est con et tu lui en fouterais une pour se moquer de cette pauvre fille. Parce que même si tu n'es pas une justicière, l’amertume d'un coeur qui se brise n'est souhaitable pour personne. Tentant de réduire le dégoût qui s'affiche à ton visage alors que tu quittes l'étranger des yeux. Lorsque tu regardes Lysander, tu retrouves ce petit air tendre. Pourtant, tu as l'impression que chacun de tes aveux te met en danger devant lui. Un peu plus dénudée, retirant un bout d'armure à la fois.

« Non merci. » Rétorques-tu en portant ton verre à tes lèvres. Tu glisses ton regard sur la piste, respirant doucement, n'apportant plus aucune attention au blond, mais tu n'as pourtant pas terminé de te justifier. « Il a déjà beaucoup de coeurs à briser ce soir, moi j'ai déjà donné. » Un morceau tombe par terre dans un son fracassant. Le métal de l'immense pièce est encore brûlante. Serait-ce le plastron que tu as laissé tomber ? Tu te dévoiles plus que jamais, mais en même temps, tu te dévoiles plus que jamais à chaque mots. Ta langue délie tes secrets sans le moindre effort. Et tu t'en veux et tu as peur alors que le silence plane et que tu ne craignes les questions sur la suite. Il faut changer de direction, passer à autre chose, ne pas s'aventurer sur ce terrain en catastrophe naturelle qui pourrait faire de toi la pire de tempête tropicale. « Je préfère les bruns aux yeux sombres, de toutes façons. » Lui lances-tu, dessinant doucement un gabarit dans lequel Lysander entre à merveille. Oh oui, c'est voulu. Pour le faire rire ou bien le mettre mal à l'aise. Qu'il voit un danger dans ton regard dévorant doucement son doux visage s'il le voulait, mais qu'il évite de piocher dans ton coeur pour y chercher d'où proviennent tes blessures. Tu n'as pas envie d'en parler, donc tu bois encore. Tes lèvres, à défaut d'être occupées par celle de ton comparse, ne peuvent ajouter quoi que ce soit.
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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeDim 7 Sep - 18:54



   

"Je fuis celle qui me plaît, j'ai peur de ce qui m'attire, j'évite celle qui m'aime, je drague celles qui s'en foutent."
~ L'égoïste romantique.

Entre deux gorgées il le toise, ce couple soudain qu'il a désigné du doigt. Le blond dégingandé a toutes les chances de recueillir l'approbation de Majkalena, du moins Lysander en est-il persuadé : il irradie d'une assurance certaine polie au charme et au bagout, et s'il est un peu sec c'est pour mieux mettre en exergue ses larges épaules. Le Gryffondor prête à peine attention à la jeune fille qui se pend à son cou avec tendresse ; l'amour est mort dans le creux de son ventre, le jour où il brada sa confiance à l'encontre du monde contre trop de scepticisme. Et tandis qu'il plonge dans une réflexion floue tissée aux effluves alcoolisée, Lysander écoute distraitement les propos de la vipère. Convaincu de son verdict, celui d'une jeune femme exerçant volontiers ses charmes sur tout beau mâle l'approchant, il tombe alors des nues lorsqu'elle vient réfuter ses propos : « Non merci. » Le brun ténébreux reste coi comme il fige son mouvement ; le verre est resté quelques secondes de trop suspendu à sa lippe tandis qu'il la dévisage avec stupéfaction. Puis se sentant aussi stupide d'être ainsi sidéré, finit enfin par se racler la gorge et s'humidifier les lèvres repues. « Sérieux ? » Diable mais ne pouvait-il pas se taire plutôt que d'exposer ainsi sa stupéfaction ? Fort heureusement, Majkalena ne semble pas contrariée par son intervention car voilà qu'elle renchérit d'une humeur fataliste. « Il a déjà beaucoup de coeurs à briser ce soir, moi j'ai déjà donné. » Et le jeune homme de la dévisager encore. Cherchant à sonder son âme et ses pensées par la force de sa pupille ignescente, il se rend compte des amalgames et tromperies faciles dans lesquelles il put s'engoncer. Convaincu des mœurs légères de la jolie brune, celle que l'on affirme peu farouche et libérée – pour corroborer ces rumeurs il suffisait par ailleurs de se référer à son histoire commune avec Calixte. Fugace et a priori futile, tout l'apanage dans lequel se drape une demoiselle de son rang. Mais ce soir par un obscur truchement, les opinions de Lysander envers Majkalena semblaient s'étioler tout doucement. Si elle affirmait avoir un cœur à panser, c'était bien signe qu'elle en possédait un. L'annonce d'un myocarde malade, probablement brisé par une histoire d'amour qu'elle n'évoquait qu'en filigrane, attisait autant la curiosité du Gryffondor que sa sinistre franchise : « T'es tombée sur un connard ? » Ou tomber amoureuse, tout court. L'un comme l'autre envisage une chute, parfois mortelle, souvent désagréable. Mais alors qu'il accroche la rétine de sa comparse, il convient qu'il est allé trop loin et pour se rattraper détourne le regard afin de lui assurer qu'il ne creusera guère plus.

La concernée se rattrape aux dernières branches de sa dignité. Elle a le front bombé et opalin, le sourire sélénite. Se déleste de ses dernières gênes pour mieux affronter le jeune homme qui la cloue au pilori sans véritablement le vouloir. « Je préfère les bruns aux yeux sombres, de toutes façons. » Leurs regards se capturent dans une étrange accalmie, et la douceur habitant la jeune fille tandis qu'elle l'observe abaisse les barrières défensives de Lysander. D'abord surpris, il se laisse porter par son ersatz de candeur puis lui offre un sourire amusé en retour. Les secondes s'égrainent tandis que leur complicité se propage ; dans leurs tripes, sur leur peau, dans le creux de leurs pommettes. Jusqu'à ce que le lion ne renchérisse enfin, tête haute et rictus narquois, évitant la fuite et préférant – une fois n'est pas coutume – la confrontation alanguie. « On peut dire que tu as la rage de vaincre, toi. J'aime ça. » Ce sourire carnassier ne se déloge plus de sa bouche. Ce qu'il apprécie chez la vipère ne saurait être vociféré à la face du monde car c'est aussi ce qui le menace : cette faculté qu'elle a de ne jamais baisser les armes et de poursuivre sa route malgré les vents et marées. En l'occurrence, Lysander a battu sa houle contre les rochers de leur relation, laquelle est des plus ambiguës et inhabituelles.

Finalement son regard brun se lèvre sur la foule agglutinée. Il ressent la chaleur étouffante, cette rythmique pulsant désagréablement contre ses tempes ; l'alcool fait caisse de résonance contre sa boite crânienne, ça l'assèche et l'asphyxie de l'intérieur. « Viens, j'ai besoin de faire un tour. » Encore une fois, le Gryffondor la traîne dans son sillage sans pour autant lui laisser le choix. Ce n'est pourtant affaire ni de misogynie ni d'arrogance, mais bien de curiosité. Elle l'intrigue plus que de raison, se sent à la fois flatté et embarrassé de se voir ainsi courtisé, aimerait la connaître d'avantage. Alors lorsqu'il rejoint les couloirs frais, un verre à la main, c'est vers la tour d'Astronomie qu'il se dirige. Ses yeux vifs toisant de temps à autres le visage blafard de la suédoise.

Car elle a le teint cireux qui illumine. Atout typique des beautés froides à peine sorties des tombeaux humides et malheureux. Son hypogée à elle semble s'être construite sur les socles de ses peines qu'elle renferme et noie sous une forte personnalité. Lui, sait qu'il ne devrait pas creuser plus loin, de crainte de l'ensevelir encore. Mais sa diplomatie est inexistante, et l'alcool l'embourbe encore. « C'est con hein, mais je ne te pensais pas comme ça. T'as pas l'air d'être ce genre de fille qui a vécu un chagrin d'amour. Ne le prends pas mal. » C'est qu'il désirerait en connaître d'avantage, comme pour lier un peu plus son fardeau à ceux des autres. S'absoudre d'un mal en faveur d'un autre.


   

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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeLun 8 Sep - 8:24

Tu préférais être grisée dans un désir qui dévorait ta peau, dans l’insouciance qui te noyait comme pour te faire croire que respirer était facile, vivre et aimer. Tu préférais t'endormir en rêvant à ses anges, à ce monde dont tu rêvais, à ce prince qui ne venait pas. Pourtant, ce soir, c'était différent. L'alcool, plutôt que t'entraîner dans la frivolité, creusait ta triste tombe. Sous la terre, ton coeur meurtris d'avoir trop aimé, trop tôt, pour rien. Les cadavres de tes larmes qui coulaient trop facilement alors que les fantômes de ta mère ressortent en hurlant que tu vaut mieux que tout cela. Tu n'as pas guéris. Tu es cet arbre dans lequel on a planté des clous. Même si on les enlève, même si on s'excuse et qu'on donne d'autre amour au tronc, le trou reste, là, marquant la blessure qui ne disparaîtra jamais. Et pourtant, tu t'étais fait avoir encore et encore et encore. Comme si ta leçon ne venait jamais lorsque ta poitrine se retrouvait tremblante de toute la tristesse que possédait ton âme. Tu te jurais, par tous les deux que plus jamais. Pourtant à chaque fois, tu voulais y croire encore, croire à leurs mensonges, sourire et aimer pleinement et sans limites. Tu finissais toujours par tomber, tomber amoureuse toute seule. Tomber trop fort pour rien. Tu te retrouvais avec du sang sur les dents, le sang de ton coeur remontant dans ta gorge. Ce coeur que tu voulais vomir pour ne plus jamais être aussi faible. Étendue sur le sol, tu te souvenais comme tu te haissais et pourtant tu recommençais. « T'es tombée sur un connard ? » Oh, si seulement ce n'avait été qu'un. Qu'un connard te traitant avec condescendance, tu t'en serais remise rapidement. Pourtant, tu n'avais jamais connu amour que te sois rendue avec autant de pureté que le tiens. Tu étais toujours déçue, brisée, aveuglée. Un grimace envahissait ton visage tandis que tu tentais de la cacher, comme toujours. Ne pas montrer tes blessures, être forte et faire croire qu'on est invincibles. Pourquoi donner des armes à Lysander ? Pour qu'il appuie dedans ? Pour qu'il marche sur ton coeur et te réduise en miettes pour de bon. Et s'il était comme tous les autres, s'il mentait comme toi. Si son refus ne servait qu'à agripper plus magistralement les pauvres idiotes. Et si, et bien tant pis. Tu serais laissée pour morte une autre fois et tu te reconstruirais, plus forte encore, plus forte chaque fois. Et ainsi, un jour, à force de prétendre, tu deviendrais sincèrement invincible. Il détourne son regard alors que tu reprends de la force. Chasse ta mort précédente pour lui offrir un sourire bien vivant, réplique doucement enjôleuse. Peut-être ne savais-tu pas garder tes biens longtemps, mais tu avais toujours ce que tu voulais, toujours. Une règle encore jamais brisée. Son regard revient vers le tien, s'enlaçant calmement alors que le son des armes lâchées tombent sur le sol. La bataille est terminée et vous êtes vivants. Il sourit, beau, bon comme ce n'est pas permis de l'être. Beau à en raviver les coeurs morts. Beau à y croire encore, croire au Père Noël et à l'amour, peut-être même. Croire aux douceurs des matins de printemps, les matins aux fleurs roses qui parfument tout l'air. Croire en toutes ses choses incroyables. Croire que vous êtes plus proches que vous ne le pensez, son sourire appelant le sien autant que sa peine saurait le faire. Réglés sur le même cadran par une complicité qui n'est pourtant pas nouvelle. Une réponse au jeu, un jeu auquel il aimerait peut-être jouer, finalement. « On peut dire que tu as la rage de vaincre, toi. J'aime ça. » Son sourire nourrit le tien, amusé, ensorcelée, charmée. Tu le sens de concéder la victoire d'une bataille que tu croyais perdue depuis longtemps, une bataille qui a durée cent ans. Ton sourire est aussi sensuel que naïf alors que, pour la première fois, tu te laisses voguer. Tu n'as pas de but précis, tu ne sais pas où ta barque te conduit, tu lâches les rênes, faisant confiance au destin, à la vie, à Lysander. T'en faut-il si peu ? Peut-être. Tu veux tellement y croire que tu es déjà vendue d'avance.

Votre bulle ne se brise pas, s’agrandissant un moment vers le monde extérieur alors que son regard bouscule la foule. Simplement pour réaliser que le reste de la fête vous dérangent maintenant que vous avez formés ce petit aura de bien-être qui vous entoure dans vos sourires. « Viens, j'ai besoin de faire un tour. » Une invitation que tu ne peux ni ne veux retrouver. Tes pas suivent les siens sans la moindre crainte, de nouveau jeune fille innocente et souriante. Vos pas montent, beaucoup plus contrôlés que cette nuit où, descendant, il te raccompagnait à ta salle commune. La tour d'astronomie est le lieux où vous guident ses pas. Et pourtant, il murmure dans les couloirs sans que tu ne le réprimande. Tant pis si un tableau ou un préfet vous surprend cette fois, une retenue avec lui te serais certainement des plus plaisantes. « C'est con hein, mais je ne te pensais pas comme ça. T'as pas l'air d'être ce genre de fille qui a vécu un chagrin d'amour. Ne le prends pas mal. » Tu souris, un peu tristement, sans pour autant que le même mal ne viennes envahir ton coeur que celui précédemment. Ce n'est qu'un air salin qui vole, sans faire de mal. Tu es triste de ta candeur, qui s'infiltre dans ton coeur bien malgré toi avec de belles promesses. Tu regard se fixe pourtant sur la route devant vous alors que tu lui répond enfin.

« Je ne t'en veux pas, j'ai moi-même tendance à l'oublier, pendant de brefs instants. » Dis-tu, paroles bien triste, pourtant avec un léger sourire, chargé d'angélisme. Lui dévoilant cette ingénuité que tu tentes toujours d'étouffer. Une fille qui se dit naïve est une proie encore plus facile et il te semble l'être déjà suffisamment sans en ajouter encore. Un doux rire envahis pourtant ta poitrine afin de jeter l'aura lors qui croule sur vos têtes. Il est déjà difficile de parler de choses tristes, avons-nous réellement besoin de le faire en pleurant ? « Mais ne t'en fais pas. Je m'en suis remise. On s'en remet toujours. » Lui chuchotes-tu avec une mine tendre à son égard, parce que lui aussi, tu voudrais qu'il se remette de ce mal lancinant son regard. Vous poussez la porte de la tour d'astronomie pour vous y engouffrer. Tes yeux verdoyants le quitte pour se diriger, comme ton corps, vers la rambarde. Tu t'arrêtes pourtant loin d'elle. Ton coeur se serre alors que tu songes au vide tout en bas. Ton regard se lèves vers les étoiles, baissant tes défenses. Lysander ne te poussera pas en bas de la tour, quand même, ce serait pourtant une belle punition pour l’insouciance dont tu fait preuves, pour tout ce pouvoir que tu lui a donné dans ses lambeaux de vérités sur toi, sur ce qui te fait mal et pourris ton âme. Tu ne sais pourtant pas grand chose de lui. Tes prunelles le mirent à son tour, aussi brillant que ce qui couvre le ciel. « Et moi Lysander ? Pourquoi donc ne suis-je pas baisable ? » Lui demandes-tu, joueuse, mais pourtant dénudé d'érotisme. Même s'il acceptait, tu n'as pas envie de lui donner raison ce soir. Tu aurais envie qu'il te serres dans ses bras sous les étoiles, pansant doucement tes blessures comme tu réparerais également sa façade dont la destruction te restait inconnue. Était-ce quelque chose qu'il était en mesure de faire ?
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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeMer 10 Sep - 14:35



   

"Je fuis celle qui me plaît, j'ai peur de ce qui m'attire, j'évite celle qui m'aime, je drague celles qui s'en foutent."
~ L'égoïste romantique.

Cette force mugissante suintant par tous les pores de sa peau le frappe et le séduit, Lysander découvre ce soir le caractère aussi rétif que déterminé de la vipère. Oh certes, il la connaissait déjà volontaire et pugnace, mais ignorait tout de cette rage de vaincre qui accaparait son âme à en pétrir sa chair et ses mots : elle avait la verve des gagnants, de ceux qui se pansent avant même de se savoir blessés. Et cette même pugnacité de se retrouver dans les tripes du jeune homme, nourri à la pétulance et l'impétuosité, il se battait tous les jours avec la même vigeur. Contre les autres à grand renfort de ses poings, contre lui-même en jugulant cette culpabilité infâme et vorace. Si les protagonistes s'opposent par la dualité des chairs (Elle, la sensualité incarnée. Lui, la tempérance subie), ils se retrouvent en ce trait commun. Combatifs et véhéments, la rage au ventre mais l'amertume au fond des yeux. Ainsi et lorsque Majkalena répond à la question des peines de cœur, c'est avec déférence qu'il l'écoute, avec assurance qu'elle parle. De la fatalité sur le bout de la langue comme pour mieux se prémunir des chagrins à venir, elle lui assure qu'un cœur brisé trouve toujours le moyen de cicatriser. 'On s'en remet toujours.' clame-t-elle dans un murmure aussi doux que son regard, sans que Lysander ne la croit sur parole cependant. Le né-moldu demeure en effet persuadé que l'amour est la quintessence et le mal de l'humanité, qu'il fait vivre et crève à la fois le myocarde qu'il prend comme berceau, et que chacun de ses bienfaits comme de ses outrages marquent le cœur à l'encre indélébile. Mais ce n'est qu'une supposition, rien qu'il ne puisse vérifier par un vécu, hélas. Il ne peut que s'en approcher à peine, frôler du bout des doigts ce sentiment qui l'intrigue, le tourmente voire l'indiffère. C'est qu'il demeure persuadé que le mal qui le ronge s'accommode mal d'un sentiment requérant le charme et le baiser, des plaisirs qu'il s'interdit malgré lui. Alors Lysander ne pipe mot, se contente d'acquiescer en guise de convenance à défaut de ne pouvoir être de connivence.

Les hauteurs de la tour semblent crever le ciel avec défiance. Les deux jeunes gens s'approchent, l'une visiblement plus frileuse que le second puisque Majkalena se contente de demeurer loin de la rambarde tandis que Lysander s'y approche volontiers. Son verre posé sur le muret servant de garde-fou, le Gryffondor s'y accoude comme il plante son regard vide sur l'horizon sépulcral. La nuit a posé sur les alentours son lourd manteau noir, sans lune et sans étoiles (ou du moins bien peu nombreuses), le paysage paraît moins romantique que dantesque. Tant mieux, par ailleurs, car les deux amis ne semblent guère d'humeur exaltée. C'est alors que la voix de la vipère s'élève et avec elle s'envole toute l'accalmie ayant habité jusque là le garçon. Sa question, pourtant anodine, le heurte et le broie sans ambages. « Et moi Lysander ? Pourquoi donc ne suis-je pas baisable ? » Un voile blême, presque cireux, se pose soudain sur son visage tendu. Lysander toise à peine la jeune fille par crainte qu'elle ne s'aperçoive de ses yeux affolés et de ses lèvres livides. Et ce souffle qui vient à lui manquer, traître punissant ses poumons et son cœur contrit, ne lui facilite guère la tâche. Lysander déglutit difficilement, d'une salive pâteuse et rare, tente de mater son myocarde et de reprendre ses esprits. « J'ai pas dit ça. » souffle-t-il d'un timbre soudain très sérieux tandis qu'il défait totalement sa cravate lâche. Et de chercher de son autre main, soudain tremblante – pourvu qu'elle ne voit rien, pense-il alors qu'il s'empresse de la fourrer dans sa poche – de s'accaparer une cigarette qu'il allume de sa baguette. Histoire de se donner un temps de réponse et de la contenance, de s'empoisonner involontairement, aussi. Car dès lors que Lysander abandonne sa nicotine pour mieux respirer, c'est son verre d'alcool qu'il glisse à sa lippe. Et de réfléchir à toute vitesse, trouver les bons arguments. Virer d'un seul tenant ces ignobles souvenirs puis de les enterrer dans le coin de son cerveau, tombeau fissuré qu'il rouvrira demain. Comment expliquer son recul et sa fuite, incompatibles pourtant avec son attitude complice qu'il nourrit auprès de Majkalena. Mettre des mots sur un mensonge, pas trop gros de préférence, tout en gérant ses démons intérieurs, voilà qui s'annonce ardu.

Lysander feint la moue pensive assurée alors qu'à l'intérieur c'est un bordel inénarrable qui se joue. Il se retourne alors, s'appuie contre la rambarde de pierre, porte à ses lèvres sa cigarette de façon frénétique. Sa main tremble mais son regard, profond et tourmenté, se crashe à terre. « J'ai juste dit que je ne voulais pas qu'il se passe quelque chose entre nous deux, parce que t'es sortie avec Calixte. Question de principe. Les potes, c'est sacré pour moi. » Plus que de raison, Lysander nourrit un respect indéfectible pour l'amitié. Ce sont ses amis qui lui permirent de rester debout lors de ces bourrasques, sans que jamais il ne se confie à eux cependant. Plutôt perdre la vie plutôt que leur confiance. « Y a rien qui me fera changer d'avis. C'est tout. Ca va pas plus loin. » Il a parlé d'un timbre un peu tranchant, mais à sa propre encontre. Le jeune homme se maudit d'ainsi se convaincre qu'il n'y a rien d'autre, que seuls ses motifs (bien que sincères et obstinés) invoquant l'amitié le bloquent dans ses avancées. Que son esprit n'est pas malade, que sa main ne tremble pas. Il espère la jeune fille dupe ou aveugle, probablement même auto-centrée pour ne rien déceler derrière cet argument qui tient la route, car véridique. Lysander, s'il est souvent perçu comme un garçon peu fréquentable et à l'attitude rétive, admet volontiers être rigoureux et inflexible sur ses maigres principes. Il ne veut guère d'une embrouille avec son meilleur ami pour une histoire de donzelle, aussi plaisante soit-elle. Et, quelque part, cette excuse noble arrange bien notre quidam puisque c'est par ce détour qu'il évite la lubricité. Une sensualité et un stupre pourtant propres à son âge, qui l'attirent autant qu'il peut les maudire. Et lui avec.

   

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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeJeu 11 Sep - 7:55

Lys fuis, tu le vois, tu n'es pas idiote. Il te fuit, fuit ton contact, ta sensualité, mais tu ne sais pas pourquoi. Pas plus qu'il ne sait pourquoi tu restes bien loin de la rambarde alors qu'il s'en approche. S'y posant avec la même arrogance que tu peux mettre en le draguant. C'est si facile pour lui alors que pour toi, c'est cruellement effrayant. Aussi effrayant que lorsque ton corps s'était collé au sien dans la salle de bain de préfets, ta main glissant sur sa joue avant qu'il ne se dérobe brusquement. Même si ses gestes brusques te semblent à des années lumières de cette soirée où votre solitude est recherchée et délectable. Du moins, pour toi, malgré ta question probablement forte troublante dont tu t'amuses comme il te nargues en s'approchant du vide, de la mort. Il jetes un coup d'oeil bref par dessus son épaule. « J'ai pas dit ça. » Dit-il, propulsant les battements de ton coeur à cette idée que, peut-être, tu lui plaises aussi. Ton ventre se liquéfie doucement, tout ton corps tirée vers l'avant, vers lui, sans que tu n'y obéisse pourtant. Parce qu'il n'as pas terminé sa tirade. Tu t'approches un peu de lui, pour voir le rouge de la cigarette briller à ses lèvres, le rendant encore plus attirant, si simplement c'est possible. Il n'est pourtant pas pressée de dévoiler la suite, succédant clope et alcool alors que tu restes pendue, attendant d'être celle qu'il porterait peut-être à ses lèvres au final. Il réfléchis, n'ayant pas préparer son discours, ses excuses, aussi piètres soient elles. Il se tourne, loin, encore beaucoup trop loin dans cette pénombre. Ton coeur se serres, tu a peur que par inadvertance, il se retrouve tout au vas de la tour alors qu'il fume encore. « J'ai juste dit que je ne voulais pas qu'il se passe quelque chose entre nous deux, parce que t'es sortie avec Calixte. Question de principe. Les potes, c'est sacré pour moi. » Ton regard fouille le sien qui pourtant te fuis. Tu cherches la vérité dans ses yeux. Convaincue que Calixte se fiche de toi et qu'il n'éprouverais que de la peur pour Lys s'il venait à savoir que tu lui avais volé un baiser. Une peur injustifiée, parce qu'il n'avais jamais compris l'horreur de ta relation avec la soeur, ne voyant que ce que toi, tu lui avais fait. « Y a rien qui me fera changer d'avis. C'est tout. Ca va pas plus loin. » Son ton est sans détour, comme les gens qui mentent et qui veulent qu'on les croient, comme quoi, il n'y a pas d'autres réponses valables. Cela aurait pu tenir la route, absolument. N'importe quel jolie serdaigle un peu dupe, aux yeux pâles et à la beauté enchanteresse aurait pu le croire, mais pas toi. Non. Parce que tu aussi, tu as longtemps dû user de mensonges pour ta survie. Tellement que souvent, en te regardant dans le miroir, tu n'admirais pas ta beauté, tu te pratiquais à le fourber tous. À leur faire croire que tu n'étais pas touchée par leurs insultes, à parfaire ton sourire qui les envoyaient tous pètres, celui construit et fracassant de cruauté. Tu avais finis par parfaire le moindre de détails, à brûler les ailes de mouche par parties tellement chaque détails étaient importants.

Tu hoches doucement de ta tête, lui accordant un faible sourire alors que tu t'approches doucement de lui et de se rebord que tu crains tant. Tu tend ta main vers la sienne, libre, pour l'entraîner plus loin, sur un terrain neutre. Vous essayant doucement sur le sol froid de la tour. Ton attention ne se porte par sur la réflection noire du ciel qui s'offre à vous, mais plutôt sur lui. Ton regard cherche sa prunelle sans la trouver, dans le noir, ne faisant qu'un, comme ton corps avec ton coeur qui se penche un peu plus vers lui, sans même y prendre garde. « Calixte t'effraie à ce point ? » Lui demandes-tu dans un sourire, te souvenant de la brutalité de ses rejets alors que les voix dans ta tête te criaient d'essayer encore, de ne pas abandonner, de risquer que ce souffle de vie que tu cherchais, ce soit lui qui le possède. Son attitude est aujourd'hui différente, mais tu restes persuadée que Calixte n'as rien à voir, que c'est toi le problème quelque par. Quelque chose que tu fais ou que tu as fais. Quelque chose qu'il a entendu et qu'il craint, qu'il dédaigne. « Tu es un piètre menteur, Lysander. » Rigoles-tu doucement, t'amusant de cette excuse que tu chasses, décidé à ne pas laisser Calixte te faire plus de mal qu'il ne t'en as fait déjà. Tu pourrais le murmurer à Lysander que son ami t'as déjà assez blessée et fait blessée par ta soeur, mais tu ne veux pas jouer les victimes. Tu veux simplement la vérité. Tu veux avoir mal maintenant si tu as à avoir mal. Pas demain, pas dans un mois, maintenant. Tu veux savoir s'il faut écouter le feu en toi ou s'il vaut mieux abandonner. Tu veux savoir parce que tu es épuisée de cette torture. Tu veux savoir parce que t'es prête à attendre ce qu'il lui faudra, parce que tu ne lui demanderais qu'un tout petit peu de tendresse ce soir, rien de plus, mais que même ça, tu risques de lui quémander. Ton ventre torturer te pousses à un geste quelque peu brusque, de peur qu'il ne te rejettes encore une fois. Tu attrapes son visage dans tes mains. Ton regard capturant le sien, l'avalant, pour qu'il devienne le tiens. Tu n'as pas fait exprès, tu n'as pas voulu. Ce n'était pas intentionnel, mais en même temps, l'explosion en toi avait provoqué cela, le contact, l'envie de savoir, l'envie d'avoir une réponse à cette question qui se perd en écho alors que vous plongés tous les deux, par ta faute, par ton inconscience et ta curiosité qui a surpassé ton contrôle. Tu lui avais promis, mais tu ne l'as pas fait volontaire. Tu tentes de te retirer, mais c'est fort, trop fort et ça t'aspire en lui, ça te coupe le souffle. Et ta voix fantomatique raisonne loin de vous, à des années lumières d'aujourd'hui, dans un moment que tu n'as jamais voulu lui faire revivre, même en partie, même en rêve. Tu aurais préféré te poignardé plutôt que cela, mais c'est trop tard. « Dis-moi de quoi tu as peur... » Se meurt ta voix, mélangeant surprise, inquiétude et tristesse alors que ton don prend la réponse que tu aurais voulu qu'il te donne de son plein gré. Tu n'es pas maître de lui cette fois, un peu comme les voyant qui sont assaillis sans le demander. Tu plonges dans son souvenir terrifiant en t'accrochant à l'intérieur de lui, en suppliant pour que tout se termine rapidement.
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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeJeu 11 Sep - 22:20



   

"Je fuis celle qui me plaît, j'ai peur de ce qui m'attire, j'évite celle qui m'aime, je drague celles qui s'en foutent."
~ L'égoïste romantique.

« Calixte t'effraie à ce point ? » « T'es con ou quoi. » Il sourit à peine mais daigne s'insurger contre telle supposition, tandis qu'il écrase sa cigarette contre le mur. Trop vite consumée, à l'instar de son insouciance modelée par la crasse de la vie. Mais la jeune fille n'en démord pas et réitère, un peu venimeuse, est persuadée que Lysander ment éhontément. Hélas le quidam ne fabule pas, déguise seulement la vérité en faveur d'une explication moins corrosive que son fond véritable. « Pense ce que tu veux. » siffle-t-il un peu blasé, un peu blême, ne voyant guère arriver l'assaillante qui déjà s'empare de sa tête brune. Les souvenirs venimeux au fond des yeux.

***

Un mois de juin comme on n'en faisait plus sur les landes anglaises. Le soleil brisait ses rayons lourds d'une chaleur suffocante contre l'asphalte en ébullition, bitume coulé dans le feu estival. La masure insalubre du gamin s'emplissait de ces résidus étouffants qui s'entremêlaient à ces odeurs de stupre dégueulasse et d'alcool ayant tourné. Pour le commun des mortels n'ayant guère l'habitude, ces effluves assommantes pénétraient le cerveau et le rongeaient de l'intérieur, vicieuses et fourbes, tapant contre la boite crânienne à leur en donner le tournis. Mais pour Lysander, ce parfum sirupeux lui collant à la peau assaillait son odorat sans que ce dernier ne s'en accommode. Trop habitué à la pourriture humaine, aux reclus de la société et à sa condition disgraciée. Lui, s'en foutait. Tant qu'il avait ses vinyles dans ses mains et un monde musical à sa portée. Le torse dénudé, ayant pour seuls oripeaux la sueur de la poussière et de la fatigue, il n'avait revêtu qu'un jean et se sentait pourtant drapé de toute la quintessence de l'humanité. Car ses yeux bruns posés là sur ses pochettes de disque, les Rolling Stones gémissant sur une certaine Angie, l'emportaient déjà dans un tourbillon d'aventures et de satisfaction. Simplement lui, les pochettes cornées, et le tourne-disque feulant sa musique dans un grésillement sourd.

Sa léthargie éclata comme une bulle dès lors que la marâtre entra avec vigueur, la porte claquant impatiente contre le mur. Une grimace fendit le visage du garçon lorsqu'il entrevit sur la lippe de sa génitrice ce foutu rictus désireux, un peu de pus en bord de bouche, une vomissure nommée inceste.  « J't'ai déjà dit de frapper avant d'entrer. » Le môme n'éleva pas la voix, laquelle s'étranglait involontairement sous la vision de la rombière ivre et vacillante. Il la toisa se mouvoir, sentit son visage blêmir et son cœur se pendre tandis que l'autre avançait d'une démarche chaloupée. Il se sentait mourir toutes les semaines au mieux, quotidiennement au pire, lorsque accrochant la pupille maternelle il y décelait du désir et de l'excitation. « T'es complètement saoule. Va te reposer. » Il jappa d'une voix lasse, un ersatz d'assurance grattant son timbre grave quand en vérité il ne cherchait qu'un moyen de la dégager. Prier pour qu'elle s'effondre suite à un coma éthylique, cette salope, et qu'elle ne s'en relève jamais. « Je suis rentrée plus tôt. Lindsay n'est pas là. » Elle babillait comme une jeune première, la voix trop aiguë pour être crédible, complètement perchée, pas franchement en accord avec le monde. Trop d'envies dans ses inflexions, mélange de porno dégueulasse et de tendresse maternelle. Le gamin déglutit difficilement, sentit qu'il se décomposait. Il trouva le courage de s'opposer à ses dires par un mensonge éhonté. « Elle va pas tarder. » Mais le bourreau aviné n'écouta guère, se rapprocha du fils et y posa ses lèvres. Une bouche charnue, ronde de déliquescence et d'avilissement, une bouche à lui en faire vomir le cœur et les tripes. Une bouche   descendant sur la peau humide du garçon figé contre la commode.

Il savait bien comment les mères normales toisaient leurs garçons. Avec fierté et référence, toujours ces mêmes foutaises perlant au coin de leurs lèvres. Elles s'enorgueillissaient sur leur virilité, fanfaronnaient dès lors que leurs mômes jouaient des coudes et désobéissaient ; ça les confortait dans leur rôle de femme ayant pondu des mecs bien virils. Et de redresser le torse quand ça suintait la testostérone, d'aimer leurs fils à travers les âges car eux seuls ne leur en voulaient jamais de perdre la jeunesse et la beauté. La mère de Lysander quant à elle, faisait tout de travers. Elle retrouvait sa fraîcheur de jeune fille dans les bras du gamin, de quinze ans à peine. Etat de conscience d'un viol qui perdure et qui n'inquiète personne : ni les voisins ni les autorités. Qu'on les laisse dans leur crasse, et qu'on fermes les yeux. Par honte et par crainte, Lysander n'avait jamais évoqué son cauchemar à quiconque. « Allons. Sois gentil avec maman, tu ne veux pas lui faire plaisir ? » Elle minauda avec cette classe qu'elle n'avait pas, battant mollement des cils comme seule offuscation à la paralysie du fils trop pâle. Ce sentiment poisseux tout contre son buste, imbroglio de répugnance et d'affadissement, faisait  rejaillir en lui une nausée immobilisant son corps entier. Et son âme de s'éteindre à l'instar de son cœur et de son cerveau, ne plus penser pour ne pas souffrir.

Soudain le réflexe d'auto-défense se crispa, sorte d'alerte rouge cognant tout contre sa lucidité. La main d'une mère affairée à déboutonner son jean eut tôt fait de le sortir de sa léthargie ; Lysander se vit la pousser avec force et virulence, une hargne farouche éclatant tout contre sa cornée. Cette veine battante sur son front exprimait tout ce que son regard put fustiger à l'encontre de la marâtre tombée lourdement à terre. Et l'autre salope de remonter la bretelle de sa robe d'un œil semi hagard, semi excité, puis d'éclater d'un rire sonore. « Approche encore et je t'éclate la tête contre le mur, salope ! » « Lindsay ! T'as Lindsay à t'occuper. » Elle empiétait sur ses mots, l'écoutant à peine et le prenant à la gorge jusque dans sa verve hargneuse. Ce rire toujours perlé à sa foutue bouche, brisait les derniers débris de la lucidité du garçon. Elle se releva alors d'un geste vacillant, jambes cotonneuses, ôta son vêtement dans une grâce inexistante et s'acharna à toiser le garçon qui regarda ailleurs. « Je t'aime Lys. » Toujours le même rituel, cette même culpabilité qu'elle lançait comme des javelots sur le sacro-saint fils. Celui qu'elle trouvait si beau et si parfait, celui qu'elle abattait par sa chair, celui qu'elle voyait trembler en silence. Et secouer son âme jusqu'à en recueillir les dernières larmes et la dernière parcelle de dignité, lui arracher sa conscience pour le muer en poupée creuse. Sa voix, tendre et profonde, s'humidifiait d'une véracité crue et dégueulasse. Je t'aime. Mais merde, pas comme ça. Pas contre un mur crasseux ni dans le creux de ses draps, pas comme un crime incestueux, pas avec cette concupiscence en coin de bouche. Mais merde... « ...Pas comme ça. » Le pauvre quidam suffoquait encore, perdu et hargneux, des larmes de fureur essuyées d'un revers de main alors qu'il reprit le peu de prestance qu'il avait. Ses yeux sombres échouant soudain sur la lampe de chevet, assez lourde pour perforer un crâne. Mais la pupille de la marâtre contempla derechef l'objet du crime espéré, aussi s'enlisa-t-elle dans son rôle de geôlière à grand renfort de palabres le rendant captif. « Si tu lèves la main sur ta vieille mère, qui s'occupera de Lindsay ? Les services sociaux ? La voisine tarée d'à côté ? Les flics ? … Ton père ? » Sourire sordide en coin de bouche, elle pressa tout contre sa fissure psychologique un mouchoir imbibé d'acide sulfurique. Et elle se rapprocha de sa démarche féline et nauséabonde, une tendresse victorieuse suintant dans sa pupille chaude. « On en a déjà parlé. Allez mon chéri. Viens t'allonger. » Intonation de connivence désuète, un amour frelaté sous la langue. Le gamin ploie, s'écrase, n'acquiesce pas et a bien failli dégueuler son repas du midi et sa bile avec. Il obtempère et se sent con, dans le rôle de la victime.

Il se sent comme la peste noire, le choléra, la grippe A et la variole. Elément transuranien, complètement radioactif, putréfié jusqu'à la lie. Contaminant universel, contaminé particulier.

***

Sa main repousse vaillamment la vipère, quitte à lui faire mal. Question de survie, l'instinct ne mesure rien. Elle a les yeux plein d'émois et de stupeur, un peu vitreux et complètement hagards, quand lui la toise de son regard effondré. Une amertume sur le bout de la langue et une voile blême posé sur son visage anguleux ; Lysander a les traits d'un cadavre qu'on aurait défiguré au couteau. La peur et la honte s'emmêlent sur son teint diaphane tandis qu'il cherche sans les trouver les mots enfouis quelque part dans sa gorge sèche. « T'as pas fait ça... » qu'il murmure, sonné et confus, le déshonneur comme oripeaux tandis qu'il s'inquiète. De ce qu'elle pensera, de ce qu'elle fera, de ce qu'elle dira. Il veut mourir là, maintenant. Le cœur pendu ne suffit plus, il faut crever son embarras avec. « T'as pas fait ça. » Le timbre monte d'un cran, insufflé par une colère noire soudaine. « T'AS PAS FAIT CA, MERDE MAJKA ! » La bête sauvage tourne en rond, mains figées contre son crâne, ses doigts blanchis à trop se crisper fourragent ses cheveux hirsutes. Ca le secoue de l'intérieur comme ça le débecte. Volonté de fuir sa honte et ses souvenirs. Mais rester quand même, parce que le corps s'effondre et s'affaisse à terre contre le muret, sa tête toujours fourrée entre ses mains. Et de détester la vipère sur l'instant.


   



Dernière édition par Lysander Gainsborough le Ven 12 Sep - 12:20, édité 2 fois
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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeVen 12 Sep - 6:59

Tu l'aurais jeté aux ordures ton don, dès la seconde où tu étais enchaîné dans son corps, dans sa tête, dans son ventre et ce passé trouble. Tu ne faisais pas que voir, tu vivais tout, comme si c'était toi. Tu sentais l'air répugnant et agonisant comparativement au vent salé de votre île. De toute ta vie, tu n'aurais imaginer te trouver dans un endroit si crade. On ne t'aurais jamais laissée t'en approcher, même quand tu t'enfuyais par ta fenêtre pour retrouver des mecs louches pendant tes vacances chez la famille de ta mère. Son torse d'adolescent découvert, rafraîchis naturellement par sa sueur. La musique joue sur ce tourner disque qui fait des sauts périlleux tellement il semble être amoché. Lysander allait bien pourtant, même si tu violais cruellement son intimité, il allait bien jusqu'à ce que l peur dévores vos ventre, son ventre, montant dans cette gorge qui n'était pas la tienne, t'étouffant derrière lui. La porte claquait comme jamais elles ne claquaient chez-toi. Oui bien rarement, quand Magnus ou ton père s'emportaient. Il ouvre le feu déjà bouillant d'haine pour celle qui vient de faire son entrée, mais tu ne comprend pas immédiatement qui elle est, pourquoi il la déteste. Les pensées de Lysander ne te viennent qu'en filament, quelques mots presque chuchotés pour lui-même. « J't'ai déjà dit de frapper avant d'entrer. » Disait-il, sa voix juvénile et sans l'assurance et la virilité qu'elle peut avoir aujourd'hui. La femme bougeait dans la pièce, vacillant comme une pauvre ivrogne que Lys te poussait à répugner. Au regard qu'ils échangèrent, ce fût la même chose, dégoût, peur, impuissance face à elle, la femme qui avait fait que Lys était si troublé, encore aujourd'hui. Tu ne comprenais pas pourquoi, elle n'était pas magnifique, probablement un peu vieille pour lui, mais tu ne jugeais pas. « T'es complètement saoule. Va te reposer. » Fait-il lassé du combat qui n'as pas encore pris forme, que tu crains de voir se matérialisé. Tu entends les pensées mauvaises de Lysander à l'écart de cette femme sans nom, sans lien encore précis avec le gryffondor. « Je suis rentrée plus tôt. Lindsay n'est pas là. » Dit-elle de sa voix désagréable et rendue enfantine de force qui pourtant détruit cruellement Lysander qui craint le désir qu'il voit se matérialiser devant lui. Un désir qu'il ne retourne aucunement, qu'il répugne comme le tiens. C'est ça alors ? Il a toujours été comme ça, dégoûté des plaisirs de la chair. C'est ce que tu crois un moment, ce que t'aurais cru si tout cela aurait terminé à l'instant, mais ça continuait. Lys avale difficilement sa salive, puis ment sur cette Lindsay sans visage. « Elle va pas tarder. » Elle s'en fou, elle s'approche et l'embrasse, l’adossant à la commode, le faisant prisonnier. Descendant sur son torse comme tu rêvais secrètement de le faire sans pour autant que tu ne le dégouttes comme elle. Tendu de tout sauf de plaisir alors qu'elle fait alors preuve de torture psychologique, te faisant tomber de haut, très haut, changeant toute la scène que tu vie avec lui. « Allons. Sois gentil avec maman, tu ne veux pas lui faire plaisir ? » Vous la regarder alors qu'elle bat des cils. Sa mère. Tu te retrouves aussi tétaniser que lui devant cette femme contre laquelle vous ne pouvez rien. Ses yeux où votre image vous est renvoyé ta rappelle quelque part ta propre mère. Ta mère qui, bien qu'elle n'ai jamais abusé de ton innocence, réussissais encore à te rendre mal à l'aise de se regard qu'elle posait parfois sur toi, qui transperçait ton corps.

Elle te rend tout aussi mal à l'aise maintenant. Mélange entre ta propre soeur et ta mère, couvertes d'un peu plus de chaire, malgré tout. En harmonie dans la torture, dans l'envie de faire mal à cet être dégoûtant. Ses mains glissant sur la naissance des cuisses de son fils comme celle de ta soeur, avant qu'elle n'y enfonce les ongles. Déboutonnant le jean du garçon tétanisé, aussi pétrifié que tu l'avais été, malgré toi. Pourtant il la pousse, sortant de lui-même pour prendre cette place qu'elle veut lui prendre. La colère succède à l'impuissance alors que la répugnante femme se redresse, remontant la bretelle de sa robe. Elle rigoles avec cette folie que tu connais trop bien, qui te glace le dos, te tue. Echo. Cette femme, c'est Echo qui a grandis et qui s'est enfuie du corps de Seraphina, simplement. « Approche encore et je t'éclate la tête contre le mur, salope ! » La menace-t-il alors qu'elle ne lui laisse qu'à peine le temps de finir. Usant de la manipulation pour obtenir ce qu'elle voulait. « Lindsay ! T'as Lindsay à t'occuper. » Elle se relève, annonçant que la guerre n'était pas terminée. Elle se débarrasse de sa robe comme si elle était en feu, même si elle ne l'est malheureusement pas. Lys est doux comparativement à toi. Tu aurais vite fait de lui arracher les yeux à sa place, même si c'est toujours plus facile à dire lorsqu'on est pas le concerné, qu'on ne connait pas tous les détails. Tu es pourtant convaincue qu'il déteste ça, qu'il est mal, qu'il souffre comme un martyr, tout, tout sauf du plaisir. Son regard fut la femme nue, qui court après son fils comme s'il était le seul homme restant sur terre. « Je t'aime Lys. » Un amour cruel, un amour comme pouvait te l'offrir ta mère, étouffant et qui fait mal. Un amour qu'on préférerais ne jamais avoir reçu. Un amour qui nous fait regretter d'avoir un jour été aimé, d'être un jour né. Un amour qui nous fait se détester. Un amour qu'on voudrait différent, mais qui restait indéfiniment le même. « ...Pas comme ça. » S'enrage-t-il, pourtant impuissant, ravalant ses larmes et toute la frustration qui l'accompagne. Il la fuit encore, cherche à se sauver, penser à la frapper avec la lampe, mais elle lit dans sa tête. Elle regardes l'objet, comprend, pas si idiote lorsqu'elle s'y met. Elle se met en victime pour mieux le faire souffrir, lui faire comprendre que c'est sa faute à lui, ou presque. « Si tu lèves la main sur ta vieille mère, qui s'occupera de Lindsay ? Les services sociaux ? La voisine tarée d'à côté ? Les flics ? … Ton père ? » Lindsay c'est sans doutes sa soeur, plus jeune probablement. Et il est la seule chose à laquelle il tienne vraiment, qui ait fait qu'il avait enduré tout cela, qu'il l'endurait peut-être encore. Elle se rapproche encore de lui pour se l'approprier pour de bon. Pour le dégoûter de lui une bonne fois pour toute. « On en a déjà parlé. Allez mon chéri. Viens t'allonger. » Il s'allonge, acculé au pied du mur. Il s'écrase, il s'étouffe et se noie de l'intérieur dans son propre cancer. Il crie à l'aide pourtant, il quémande l'aide, la fin, de tous les pores de sa peau, mais personne ne l'entend. Personne sauf toi. Tu ne fais pas qu'entendre cet appel à l'aide. Il te transperce, de bords en bord de ta poitrine, comme une lance.

Les larmes coulent déjà avec violence sur ton visage alors qu'il te repousse. Tu l'as bien mérité. Tu te recules, même si tu veux le serrer dans tes bras, recoudre ses plaies, l'embrasser, lui promettre qu'il vas guérir, que tu vas le sauver, mais au lieu de cela, ta poitrine se secoue de violents sanglots que tu ne contrôle pas. Il est livide et tu le serait probablement tout autant si les larmes ne rougissaient pas tes joues et que ton pauvre coeur ne saignait pas. « T'as pas fait ça... » T’enfonce-t-il dans les tripes alors que tu n'as jamais voulu le faire. Ton don t'as joué un vilain tour, te donnant ce que tu voulais sans vraiment le vouloir. Maintenant tu sais et tu regrettes, parce qu'il t'en voudra, qu'il te fuira davantage et que tu as bien peur d'avoir perdues toutes chances avec lui. Parce que tu l'as vu, plus nu que personne ne l'as encore vu. « T'as pas fait ça. » Répète-t-il alors que son ton monte, que tu te mets à trembler, complètement impuissante devant sa colère. Ton regard se pose simplement sur lui, embrumé, prête à recevoir les coups qu'il voudra bien donner. Tu sais le prendre, les coups, qu'il se défoule, qu'il te le fasse payer. Tu l'as bien mérité, tu l'as cherché, involontairement. Il faut te punir. Parce que s'il ne te punie pas, Vil le fera, et ce sera pire. « T'AS PAS FAIT CA, MERDE MAJKA ! » La peur s'infiltre en toi face à sa colère, t'immobilise comme au fond d'un placard. Il panique, fait le tour de sa cage avant son exécution tandis que tu fermes tes yeux, prête à recevoir la raclé de ta vie alors que tu entends ses pas s'approcher de toi, s'éloigner à chaque fois. Te laisser sauf à chaque fois. Ce n'est que lorsqu'il s'effondre que tu ressors de ton manque de courage pour relever des yeux mouillés vers lui. Tes yeux où la pluie de ta trahison avait coulé pendant la nuit, tu ne te pardonnais pas toi-même. Ta peau retournée probablement autant que la sienne. Tu avances vers lui sur le sol, brusquement, presque désespérément. Tu recules, comme électrocuter par ce contact que tu sais ne pas mériter avec lui. Tirailler entre l'envie de le serrer dans tes bras et l'idée pourtant que tu lui fera plus de mal que de bien. Tes mains se tendant vers lui dans ta désespérance qu'il te montre comment l'aider, parce que si tu croyais le savoir avant, tu ne le sais plus maintenant.

« Je voulais pas ! » Souffles-tu avec le découragement de ton ventre qui se retrouve tranché en deux, sonnant le glas de ta mort. Tu respires difficilement sous toute cette douleur que tu t'offres encore mieux qu'il ne saurait le faire. Tu te couperais les mains pour cette envie que tu as de les poser sur lui. Égoïste, parce que toi ça t'as toujours réconforter, alors que ça lui donne envie de vomir. Que t'es pas mieux que la femme de sa vision. « J'ai pas fait exprès... » Te déchires-tu alors que tu ramènes tes mains vers toi vers ta poitrine que tu couvres de tes bras repliés dessus, agenouillée près de lui. Ton regard se poses sur lui, une larme coulant silencieusement sur ta joue alors qu'on t'arrache ton autre aille de papillon. Tu ne sais plus comment l'aider, comment faire qu'il ne te détestes pas. Comment le soulager. Alors tu lui offres ce que tu connais le mieux après l'amour, même si tu connais d'avantage celui de la chair que le pur, le vrai. « T'as le droit de me frapper, je l'ai mérité. » Lui souffles-tu, presque à peine audible alors que ton regard le quittes, que tu te crispes doucement pour être prête à recevoir cette violence qu'ont aimait tant te faire que tu avais apprise à aimer pour ne pas qu'elle ne te tue. Parce que souvent, les gens étaient effrayés que leur victime demande plus de violence, mais autre fois, ça ne faisait qu'empirer la sentence. Tu ne disais rien pourtant, victime silencieuse parce que ta folie y éprouvait un léger et cruel plaisir.
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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeSam 13 Sep - 19:21



   

"Je fuis celle qui me plaît, j'ai peur de ce qui m'attire, j'évite celle qui m'aime, je drague celles qui s'en foutent."
~ L'égoïste romantique.

Le dégoût en bord de cœur, l'ignominie pour seule compagne, le garçon se renferme et se crispe. Genoux ramenés tout contre son buste contrit, la nuque a la raideur d'un cadavre et les yeux demeurent vitreux. Il frissonne de répugnance envers tout et surtout contre lui-même, quand l'esprit devient prisonnier de fumées nauséeuses et vagabondes, suspendues en un souvenir qu'il eut souhaité oublier. Ce sont les égouts de l'âme qui le happent et le noient, macèrent ses derniers monceaux de dignité dans la crasse de l'inceste le hantant encore. Fourrageant ses cheveux bruns à grand renfort de doigts crispés et agressifs, il cale sa tête entre ses deux jambes arquées, perd ses yeux vides sur le sol et pense. A ce mal qui le ronge et l'habite, à cette fille qui s'approche et tend sa main tremblante qu'il ne veut ni voir ni toucher. A ce vide dans lequel il cherche un trou pour sombrer et enterrer sa discorde. Lysander a l'âme brisée par l'érosion, le cœur mourant et le regard d'un malade. Mais alors que la honte creuse profondément ses entrailles, c'est la colère qui irradie et le fustige ; violente, elle vocifère d'abord dans un murmure. Par soubresauts et par vagues elle s'installe, se love tout contre le creux de son regard noir. Et ses pupilles s'allument d'un courroux glaçant et glacé tandis que Lysander daigne enfin lever la tête sans la voir. Il ne souhaite guère croiser son regard, ne veut y lire ni la compassion ni le dégoût. Il gît là, statique, comble ses fissures par le froid de son silence et la laisse geindre quand lui se meurt en secret.

« Je voulais pas ! » Le Gryffondor ne pipe mot et toise droit devant lui. Sent sa gorge se serrer d'un peu plus de haine et d'affadissement, persifle sa rancoeur dans un mutisme polaire. La bouche de Majkalena semblait lui crier dans un pacte tacite 'ne m'en veux pas', sans que le jeune homme ne puisse dans l'immédiat accéder à sa requête. Blessé et humilié par la violation d'un souvenir poignant, il digère à peine les sentiments voraces, le dégoût et la honte, le choc de vivre à nouveau son cauchemar. « J'ai pas fait exprès... » « T'es heureuse maintenant ? Tu l'as, ta putain de réponse ! » Son timbre est corrosif et blessant, il griffe sans état d'âme la culpabilité de la vipère. Car Lysander se fiche bien de la troubler, quand encore sous le choc de ses émotions, il attaque pour mieux se défendre. Montrer les crocs et aboyer fort plutôt que se faire décimer par sa propre faiblesse. Et sur sa peau blanche et glabre ruissellent les quelques gouttes de transpiration, dernières reliques de ce souvenir lui ayant provoqué des sueurs froides. Il a le diaphragme qui se gonfle à peine et le regard toujours perdu au loin, ses pupilles sombres cherchent les fantômes du passé pour mieux les pourfendre lorsque Majkalena appelle à la flagellation. « T'as le droit de me frapper, je l'ai mérité. » Il se crispe de nouveau, la trouve aussi étrange que suicidaire. Secoue la tête doucement quand en coin de bouche naît un rictus désabusé, presque maussade. « T'as raison, j'vais te frapper. » dégoise-t-il, cynique et froid, alors même qu'il ne comprend pas l'étrange requête de la jeune fille. Lysander acquiesce sans la voir, trouve l'idée aussi stupide que la proposition humiliante, et tandis qu'il passe une main le long de sa mâchoire, regard vissé devant lui, il plonge à nouveau dans les affres de la tourmente. « Je suis bien assez dégueulasse pour te foutre une mandale. T'as compris ce que j'étais. Bravo, j'applaudis l'effort. » Bien sûr qu'il n'est pas ce qu'il scande pourtant, mais le jeune homme s'obstine à penser que la vision qu'il renvoie à présent à la vipère s'est encrassée. A tel point qu'elle y voit sans doute toute sa décrépitude et sa désincarnation, sa non-humanité qui le pousserait à la frapper pour se soulager. Assez souillé pour oser lever sa main sur elle. Pourriture humaine qu'il est, la faute à l'inceste. Foutaises.

Le mutisme plane à nouveau au-dessus de leurs têtes tandis que le garçon combat ses démons intérieurs. Ils s'époumonent et tonitruent mille pensées noires le perçant de part en part, et se taisent finalement le temps que lui n'entrouvre les lèvres. Un timbre soudain plus clair, délesté de son ton caustique, mais toujours aussi sombre et grave. « J'veux juste que tu me promettes d'en parler à personne. » Les mots glissent difficilement sur la lippe, alors il l'humidifie d'un coup de langue pour mieux les vomir et ainsi reprendre, toisant cette fois Majkalena. Ses pupilles mortes accrochent les siennes avec virulence. « Et que tu me foutes la paix. Je veux être seul. » La jeune fille cependant ne cille guère et pas même ne bouge. Alors le pauvre hère se sent obligé de froncer les sourcils comme de teindre son timbre d'un éclat acerbe : « Je te demande de dégager d'ici. Tu peux faire au moins ça non ? » siffle-t-il sans jamais la quitter des yeux. Une injonction comme un défi.


   

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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeMar 16 Sep - 16:54

« T'es heureuse maintenant ? Tu l'as, ta putain de réponse ! » L'eau autour de toi et noire et gluante, glacée. Aucune lumière ni rivage. Tu te noie et plus tu tentes de nager pour t'en sortir et plus l'eau s'infiltre dans ta bouche, envahis tes poumons et t'empêches d'hurler pour que quelqu'un vienne te sauver. T'es en pleine tempête et tu ne sais pas comment t'en sortir. Parce que tu tiens trop à Lysander pour faire quoi que ce soit d'irréfléchis. Oui, tu tiens à lui et ça te terrifie encore plus de te l'avouer pleinement. Tu te sens dénudée de ton armure, facilement atteignable par n'importe quelle flèche, surtout celles lancées par le jeune homme pour se protéger lui-même. Comme si ta propre culpabilité n'était pas assez pesant sur tes épaules, son mal être te tenait la tête sous l'eau et tu ne pouvais même pas lui en vouloir. Tu l'avais mérité. Tu méritais ses mots durs et ses coups. Tu avais vu ce secret qu'il gardait si férocement, qui le forgeait tout entier, bien malgré lui. Plus encore que sa colère, son passé te blessait tout autant. Il n'aurait jamais dû devoir endurer cela. L'injustice hurle dans ton ventre sans pourtant que le dégoût ne s'y glisse. Ce n'est pas de sa faute, ni ce qui est arrivée, ni comment il est aujourd'hui. Tu te retrouves démunie pourtant. Tu ne sais plus comment le guérir ni te faire pardonner de ton intrusion dans sa vie. Toi qui ne sais qu'être tactile pour guérir les mots, tu sais que ça ne l'aidera pas, ne fera que verser de la lave sur ses plaies. Tu lui proposes donc la violence, se défouler, te punir, parce que quelque part c'est inculqué en toi, que chacune de tes intrusions en Sera te vaut une punition. T'as pourtant oublié que le reste du monde n'est pas régis par les mêmes petites règles perverses que le sont les Ljungström. Un sourire dépourvu de soleil apparaît à tes lèvres, te poignarde de nouveau le ventre, il fait déjà bien mieux que te frapper, te vidant lentement de ton sang, te torturant de son regard dépourvu d'amour. Bien joué Majka. « T'as raison, j'vais te frapper. » Crache-t-il, sans pour autant ne faire la moindre geste pour accompagner son ton glacial qui fait résonner ton idée comment étant des plus stupides. Tu n'as plus rien pour tenir debout, pour rien pour le soutenir non plus. Tu es perdue, pourtant encore déterminée. Il passe sa main sur sa mâchoire, fixant devant lui avec ce regard qui te dévores de tristesse. « Je suis bien assez dégueulasse pour te foutre une mandale. T'as compris ce que j'étais. Bravo, j'applaudis l'effort. » Tes excuses s'étouffent dans ta gorge. À quoi bon te débattre encore, tu sais que tu vas te noyer. Que les mots que tu formeras pour réparer tes erreurs n'effacerons pas ceux que tu a dit, ce qu'il a compris et ce que tu voulais réellement dire dans ton empressement pour retrouver de nouveau son sourire qui ne reviendra probablement pas. Tu le laisses gagner alors que le silence plane sur vous et pèse sur ton pauvre coeur qui aurait mieux fait de ne jamais sortir de là où tu l'avais enfermé. Il brise la symphonie de vos souffles désemparé avec un peu plus de calme que précédemment. « J'veux juste que tu me promettes d'en parler à personne. » Tu hoches de ta tête de façons positive, ouvrant tes lèvres pour lui faire ses promesses évidentes, désormais gardienne de ce secret que tu n'oses même pas questionner. Son regard te transperce, une fois de plus, te rejetant vers l'arrière. « Et que tu me foutes la paix. Je veux être seul. » Tu les fixes sans le moindre geste. Est-ce vraiment ce qu'il veut où est-ce que c'est la colère qui parle pour lui. Est-ce qu'il te déteste définitivement ou est-ce que ce sera temporaire. Devant ton corps inerte, il montre plus d'empressement de te voir partir. « Je te demande de dégager d'ici. Tu peux faire au moins ça non ? » Ton être se déchire entre deux parties bien définies. Tu veux partir, pour aller soigner les plaies de cette guerre et ce mauvais sang coulé de toi. Tu veux rester est mourir avec lui, mourir en tentant de le soigner, mais s'il ne veut pas. Ton regard reste figé sur lui, sans que tu ne fasses le moindre geste, même s'il te l'ordonne du regard. Tu l'aimes déjà trop pour obtempérer à ses désirs.

« Je... J'peux pas... » Réussis-tu laborieusement à former sur tes lèvres, te sentant mourir un peu plus. Parce que quelque part tu es pathétique et peut-être un peu égoïste, tu ne sais plus très bien si tu veux rester pour toi ou pour lui. Peut-être par que tu crains que sous toute cette douleur, tes jambes ne te portent plus et que tu t'évanouisses dans les escaliers. « Je ne peux pas te laisser comme ça... » Murmures-tu dans le silence de votre nuit, toujours assise sur le sol, face à lui. Tu a peut-être déterré les os, mais tu veux laisser les âmes en paix, son âme du moins. Tu veux emplir le trou dans sa poitrine avec tout ce qu'il voudra, tout ce qui lui fera du bien. Lui changer les idées, lui chanter des berceuses ou embrasser délicatement ses plaies. Tu ne sais pas comment le faire aller mieux, mais c'est la seule chose qui compte pour toi en ce moment. Plus important que de dormir ou manger, peut-être même plus important que respirer. « Dis-moi ce que je peux faire pour que t'ailles mieux, n'importe quoi, mais pas partir. » Lui quémandes-tu, convaincue pourtant que vous devrez quitter la tour pour y laisser ses mauvais souvenirs. Il avait raison, ce n'était définitivement pas ce soir qu'il allait te prendre, ni jamais, tu avais bien tout gâcher, mais ça ne comptait plus vraiment pour toi de le mettre dans ton lit. Maintenant que tu avais gravis les murs de ses secrets, tu n'étais plus attachée à lui, t'y étais enchaînée.
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Message Sujet: Re: when i'm with you, i feel flames again - lysalena   when i'm with you, i feel flames again - lysalena Icon_minitimeMar 16 Sep - 18:15



   

"Je fuis celle qui me plaît, j'ai peur de ce qui m'attire, j'évite celle qui m'aime, je drague celles qui s'en foutent."
~ L'égoïste romantique.

« Je... J'peux pas... » Ces trois mots buttent tout contre sa désolation. C'est qu'il a espéré, dans tout son égoïsme patenté et légitime, qu'elle ne s'enfuit en courant et ne le laisse seul face à ses démons. Non pas que la solitude lui sied mieux, mais Lysander peine à assumer son passé, ces relents dégueulasses lui collant à la peau et lui souillant l'âme avec force. Il ne veut guère croiser son regard, lequel sera sans doute empli de pitié voire de dégoût, ne veut pas s'y confronter car c'est accepter un peu plus l'abjecte réalité. Prêt à vomir sa honte par-dessus la rambarde, le jeune homme pourtant ne cille pas ni même ne bouge, s'engonce un peu plus dans l'écoeurement comme il se sent blêmir plus encore. Il a la raideur des cadavres glacés, ce même myocarde perforé et rongé par les vers. Sa gorge peine à glisser les mots – ou dirons-nous plutôt les reproches et le courroux offensifs – à l'encontre de Majkalena. La pauvre vipère n'y est pourtant pour rien, et Lysander la croit volontiers : par facilité et confort, mais aussi parce qu'il ne doute pas de la vérité qu'elle lui crie du fond de ses yeux désolés. Le Gryffondor ne peut s'empêcher pourtant d'être glacé et glaçant, la fustigeant de son courroux comme il lui balance ses crimes involontaires à la gueule. Que pense-t-elle en cet instant ? Le voit-elle souillé ou dégueulasse ? Le trouve-t-elle encore désirable malgré ce corps exploité par la marâtre ? Lui qui troqua sans le vouloir le sacré de son être tout entier contre un peu d'avilissement, se sent mourir de seconde en seconde. Le processus enclenché depuis bien des années maintenant, depuis qu'elle osa le toucher, hélas s'accélère ce soir sous couvert d'une honte qui le meurtrit. Mais la belle demeure et semble vouloir le soutenir sans y trouver les armes. Assise là face à une bête sauvage qui pourtant n'est pas dangereuse : Lysander montra volontiers les crocs pour la faire fuir mais jamais ne mordra. Il vilipende néanmoins la malheureuse de son regard noir et de son timbre acerbe, seul réflexe défensif qu'il maîtrise encore. Pourtant et malgré tout, Majkalena est déterminée et ne ploie pas ; elle reste comme elle tremble, avec tout l'amour que le jeune homme ne voit guère. « Je ne peux pas te laisser comme ça... » « Tu m'as bien trouvé comme ça. » siffle-t-il, toujours aussi désagréable et corrosif. Blesser pour la faire partir, il pensait que ça marcherait. Connement. Mais il a oublié qu'il ne la connaît pas, qu'elle est plus blindée qu'une porte de banque et que ses balles ricochent sur son armure. Majkalena n'est pas comme les autres ; elle a trempé dans de l'acier, quitte à rouiller ses os et son cœur, pour mieux survivre à l'épreuve du feu. Alors elle demeure, et lui reste con. « Dis-moi ce que je peux faire pour que t'ailles mieux, n'importe quoi, mais pas partir. »

Lysander secoue doucement la tête, détourne son regard, fourrage ses cheveux de ses doigts oblongs. Il griffe son crâne jusqu'à ce que la douleur ne pointe ; gratter jusqu'à atteindre le cerveau et le tuer à petit feu. Puis de se recroqueviller sur lui-même et perdre de sa superbe et de sa virilité. Tout en faiblesse et en humanité. Tout ce qu'il déteste. Parce que c'est ainsi que sa mère l'aimait. Souffreteux et velléitaire. « Ne pas me regarder. » Le jeune homme a compris qu'elle ne partira pas, même en gueulant, même en scandant des infamies. En la traitant de pute ou de salope, de mal baisée voire de traînée. Tout ce qu'il ne pense pas mais qui peut faire mal. Il se contente de parler d'un timbre à la fois calme et poignant. « J'veux pas que tu me regardes. » réitère-t-il alors qu'il pose ses yeux au sol et se détend un peu plus. Les jambes ne sont plus crispées, les bras non plus ; ils ont libéré son buste qui respire d'avantage. Lysander n'est plus une coquille, du moins en apparence. C'est qu'il s'est dit que sa virilité en prenait un coup, et ça, ça l'a fait chier. « J'veux pas, parce que j'imagine même pas ce que je pourrais lire dans tes yeux. Si j'te dégoûte ou si t'as juste pitié. Et ça ça me débecte. » Un murmure étouffé dans sa gorge sèche et serrée. Le jeune homme continue son laïus, son regard toujours écrasé au sol. Absent et vide, il a perdu de cet éclat rieur et provocant. « Y a pas de remèdes. Pas de guérison. J'ai essayé. J'essaie tous les jours. » A cette pensée déplaisante, Lysander redresse enfin la tête et la pose contre le muret. Son regard crevant le ventre de la nuit, fouillant le ciel à la recherche d'étoiles. Seulement pour s'occuper. La beauté du spectacle, le pseudo romantisme, ce délire shakespearien tant chéri par les amants, il s'en carre. Puisque ce n'est pas pour lui. « Mais j'arrive à rien. Je peux pas envisager de poser mes mains sur quelqu'un d'autre sans penser à elle. Putain qu'elle me dégoûte. Tout ce qu'il y a autour, ça me bloque. Le désir et le reste. » Et diable qu'il aspire pourtant à se laisser aller, comme les autres, à l'ivresse des plaisirs charnels et des joies du cœur. Mais rien ne parvient pourtant à mater ses démons ; Lysander se sent acculé sans pouvoir faire grand chose. Il a pourtant eu le cœur en émoi face à Lullaby, et ce corps jamais insensible aux charmes de Majkalena. Quelque part, les avances de la vipère l'ont autant flatté que hanté, quand désireux de s'y soumettre son esprit l'enquérait de fuir. Comme un instinct de survie dont il ne sut se défaire, à la fois salvateur et maudit.

Soudain il se sent délesté d'un poids. Car si la honte l'assaille et l'assassine, s'il craint de croiser le regard empli de dégoût de Majkalena, Lysander se livre avec soulagement. Certes les mots sont maladroits, les émotions mal cernées et l'approche est difficile. Mais pour la première fois, bien que par inadvertance, il se surprend à penser que, peut-être, quelqu'un ici serait bien capable de l'aider.


   

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