Quinze heures trente, l’heure parfaite pour coacher une certaine petite jaune et or sur son pouvoir de décision sur sa propre personne. Qui ça ? Roh, évidemment ! Franchement, s’il y a bien un truc qui me gave, c’est de voir une gentille fille se faire mener par le bout du nez, par quelqu’un de mauvais, Majkalena en somme. Parce que oui, ma cousine attaque même les pauvres petites poufsouffles sans défense, ce qui est un sérieux abus de sa part. J’accumule ce délit de plus dans ma tête, je ravale la colère que ça m’inspire et puis je soupire devant la jolie brune. Or, j’ai beau en avoir assez de savoir qu’elle s’incline devant ma cousine, impossible de lui en tenir rigueur, c’est Roh tout de même, on fait difficilement plus mignon ou plus innocent qu’elle. Cela dit, impossible de la laisser filer sans rien dire, sans l’aider un minimum oui, alors je lui remonte les bretelles gentiment, histoire que la prochaine fois que ma détestable cousine exige quoi que ce soit de sa part, elle sache dire non, ou du moins essayer. J’en suis d’ailleurs à la moitié de mon plaidoyer, à moitié bouffé par mes sourires et mes « tu comprends hein ? », quand un bras se pose sur mon épaule pour me faire tourner la tête, surpris et curieux. Je veux dire, je suis occupé là, ça se voit non ? Ça ne m’empêche évidemment pas de sourire, doublement même en découvrant le propriétaire du bras : Magnus. « Tu te trompes de Ljungström si tu veux mon avis, petite ! » qu’il lance le salaud, ce qui me fait rire aussitôt, « hey Mag ! » Je cherche aussitôt Andrea, mais rien à faire, il est absent, de toute manière, ce n’est pas le moment d’être dans la lune, parce que déjà Mag s’empare de son épaule, le secouant presque, les yeux pétillants de malice : « toi, tu viens avec moi, j’ai quelque chose à te montrer ! » Or, quand on a un cousin tel que Magnus, qui vous balance ce genre de chose, il n’y a qu’une chose à faire : on le suit. Tout de suite, il n’y a pas le temps d’hésiter, du coup je souris à la petite brune « oh, je dois filer Roh ! », lui tapote le sommet de la tête et lui offre un clin d’œil, « mais on en reparle ! » Et m’y voilà, en train de presser le pas, près de Magnus, aussi excitée qu’une puce.

Où allons-nous ? Aucune idée ! Pourquoi y faire quoi ? C’est une surprise, assurément ! Après, il faut quand même savoir que les « projets » de mon cousin sont rarement légal ou politiquement correct, non pas que ce soit un terroriste hein. Franchement, il ne faut pas devenir dingue, avec sa gueule, il se ferait repéré tout de suite, il est bien trop impulsif et il a une bonne réputation de connard dans le coin. Non mais disons que Mag a tendance à donner raison aux rumeurs qui court sur lui et puis quitte à se faire traiter comme un voyou, aussi bien en profiter et donner un peu de véracité à ce genre de truc, non ? Moi je suis d’accord. Du coup, je le suis jusque dans la salle des armures, où je m’arrête pour souffler. J’ai beau faire du quidditch, putain il court plus vite que moi, il n’y a pas à dire. J’en suis presque à souffler comme un bœuf, les mains sur les cuisses, quand il me balance son sourire, tout en fouillant son sac. Je souris aussi, avec peine, mais hey même à moitié mort, je souris moi, foi d’Hem ! Je me redresse et je m’approche, alors qu’il en fait émerger une pochette, « devine ce que j’ai trouvé ! » Là, c’est plus fort que moi et soufflant presque normalement, je lui renvoie son air malicieux, un peu comme quand on était gamin et que je m’amusais a tenter de copier les mêmes expressions que Magnus, « un nain ? » Nah, raté, il me sort un dossier et je fais mine d’être déçu avant de m’approcher un peu plus, curieux quand même. Pourquoi donc ? Parce que avec Magnus, il n’y a jamais QUE des papiers, oh ça putain non, mon cousin et les études, ça fait deux. DONC son papier doit être important pour qu’il le trimballe, je tends les mains, ouvre la dite pochette et là, je fige presque. Putain, il n’y a qu’à voir le titre pour comprendre et je redresse un regard prudent sur mon cousin, « woa ! T’as eu ça où bro ? » Bon, pour moi le théorique c’est relativement facile, mais je sais que pour lui, c’est une autre paire de manche, aussi bien dire que ses notes ne vont pas bien, elles se meurent oui, on a dû en enterrer quelques-unes l’années passés et les autres vont surement y passer au courant de l’année. L’heure est donc grave, il faut rattraper le coup et je soupire, secouant doucement la tête, pour sourire à nouveau, incrédule. « Tu sais que tu es incroyable ? Sérieusement… moi qui pensais que tu avais envie de tester l’une des bombes hurlantes qu’on a mis au point avec Gus… et la foutre dans les toilettes des filles serdaigles » nouvelle inspiration de ma part, puis mon sourire s’étire, devient plus malicieux encore et je me pose sur une banquette, « … mais ok, t’as de quoi noter ? Je vais t’aider à rendre ça possible, même pour ta tête de linotte. » Je ricane un peu, pas méchamment hein, mais voilà, je suis honnête moi et OUAIS, Mag n’est pas particulièrement brillant niveau intellect. Puis, je percute, en fait… il n’a pas besoin de moi pour noter tout ça, enfin pas totalement à mon avis, je peux lui dire ce qui est plus logique que d’autre, afin de rendre sa triche presque invisible, mais pourquoi me l’a-t-il montré ? Moi, j’ai des notes correctes. Alors je fronce les sourcils et toujours souriant, je redresse la tête vers lui, « mais… pourquoi tu me montres ça ? J’ai des notes correctes en histoire, moi. T’as des doutes sur la véracité des documents ? » Ouais, parfois on se demande lequel est le plus con, je sais.