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 Zephir T. Yaxley ♢ “Never forget what you are, for surely the world will not. Make it your strength...”

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Message Sujet: Zephir T. Yaxley ♢ “Never forget what you are, for surely the world will not. Make it your strength...”   Zephir T. Yaxley ♢ “Never forget what you are, for surely the world will not. Make it your strength...” Icon_minitimeJeu 4 Sep - 14:56


DOSSIER DU MINISTÈRE DE
Zephir T. Yaxley


   

   
   
NOM : Célèbres pour leurs idéaux relatifs à la suprématie du sang pur, les Yaxley font partie des grandes familles du monde magique. On les associe bien souvent aux autres grands noms, ne reculant pas devant l'opportunité de faire perpétuer leur patrimoine génétique avec des familles de haut rang. Depuis quelques temps déjà on entend ici et là des murmures associer le nom de Yaxley aux Mangemorts. Une rumeur qui n'étonne personne...PRÉNOMS : Les prénoms de la jeune femme furent soigneusement choisis afin de compenser sa grotesque nature. Zephir. Un prénom d'homme, grec, signifiant "Vent doux". Difficile à porter, la jeune femme ne supporte pas non plus le second: Théonie. Un peu plus féminin dans la sonorité, toujours grec et signifiant cette fois-ci "dieu". Afin d'effacer progressivement la marque de son père, la jeune héritière préfère qu'on la surnomme Zeph' ou bien tout simplement Yaxley. AGE : Ayant vu le jour durant une nuit d'été, Zephir a 20 ans. POSTE : Le rêve de Zephir serait d'être dresseuse de dragon. Toutefois, un manque cruel de confiance en elle l'empêche de poursuivre actuellement ce rêve. En attendant d'avoir le courage de se lancer, elle est vendeuse chez Derviche et Bang à Pré-au-lard. ÉTAT CIVIL : Zephir n'a jamais été douée pour exprimer ses sentiments, quels qu'ils soient. Lui parler d'amour serait comme s'exprimer dans une langue étrangère. Elle a certes connu quelques aventures mais rien de bien sérieux. Si aujourd'hui la jeune femme peut jouir pleinement de son statut de célibataire cela ne risque pas de durer. En effet, compte tenu de l'embarras qu'elle représente pour son père, Zephir soupçonne ce dernier de vouloir la fiancer. PURETÉ DU SANG : Le nom de Yaxley est réputé pour le caractère parfaitement pur de leur sang. Une fierté qui a été inculquée à Zephir. ANCIENNE MAISON : La jeune femme faisait partie des ambitieux Serpentards.ORIENTATION SEXUELLE : En dépit de son éducation masculine et des apparences, la jeune femme est bel et bien hétérosexuelle. Loin d'être homophobe, elle ne s'imagine simplement pas pouvoir être attirée par les courbes d'une femme. CAMP : Entre deux eaux, l'aînée Yaxley ne sait pas trop où se situer. Farouchement opposée aux idées véhiculées par sa famille, elle ne veut pas non plus prendre le chemin opposée. Pour l'instant, la jeune femme est donc neutre, se construisant ses convictions progressivement. PARTICULARITÉ : L'été de son entrée à Poudlard, lors d'une chasse à la licorne avec son père et son oncle, Zephir manqua de rencontrer la mort. Au lieu de ça, deux imposantes cicatrices encerclant son bassin témoignent de sa nature lupine. Si elle perdit cette nuit là son oncle, le seul et unique membre de cette famille pour qui elle avait de l'importance, la jeune femme en devenir y gagna sa liberté. Devenir louve lui permit une émancipation progressive et méritée, crainte de l'homme qui l'avait pendant si longtemps terrifiée. Sans nul doute, sa lycanthropie est la meilleure chose qui lui soit arrivée.
   

   
Votre personnage trouve par hasard la pierre de résurrection, l'une des reliques de la mort ! Que décide t-il de faire ?
Le souffle coupé, le palpitant martelant sa poitrine, la gorge sèche, le regard fixe ; voilà la première réaction de Zephir. Incrédule face à cet objet tant convoité, elle resterait ainsi, immobile, contemplant la pierre polie à la beauté morbide. Les histoires que lui comptaient son oncle revenaient progressivement à sa mémoire, assise sur une souche morte, les bois jouxtants la demeure familiale baignés dans une douce lumière, le chant des oiseaux rythmant le silence. Ce flot d'informations et les sentiments refoulés qu'ils faisaient ressurgir imposa à la jeune femme de s'appuyer contre un arbre. La pierre logée dans le creux de sa main, tout devint très flou. Il y avait l'envie de revoir son oncle, ce brave Oscar qui était allé à se sacrifier pour elle, et puis sa mère. Celle a qui elle avait ôté la vie, cette femme dont elle avait aperçu une fois une photographie. Cette beauté froide et délicate. Cependant, un éclair de lucidité et la voici qui serrait un peu plus fermement la pierre en main. La morale. Voici ce qui lui revenait. La morale de toute cette histoire. Le cœur lourd, des larmes de rages se frayant un chemin sur les traits tirés de Zephir et la voilà debout. Son corps s'anime, elle se met à courir toujours plus vite. Elle entend jusqu'à la bête en elle exprimer son désarroi. Sa course prend brutalement fin au bord d'un précipice faisant face à l'océan. La pierre en main, la baguette dans l'autre, elle fait léviter l'objet avant de le propulser le plus loin possible avant de terminer sa course sous l'eau. Voici la tentation éloignée, à l'abris pour un temps. Dernière mesure de précaution, Zephir transplane jusqu'à son domicile et engloutit une de ses mixtures maison pour oublier les évènements des dix dernières heures.
   ✎ Votre personnage tombe sur un moldu malmenée par des sorciers au détour d'une rue, que fait-il ?
Au début de son adolescence, Zephir ne serait surtout pas intervenue. Poupée de verre fragile, dénudée de toute volonté propre, elle n'aurait pas osé poser son regard cristallin sur ses aînés qui, devaient sûrement avoir une bonne raison de maltraiter le malheureux.
Une époque bel et bien révolue. Bien loin du stéréotype féminin de la demoiselle en détresse incapable de se défendre, Zeph' correspond plus à celui du prince charmant venu secourir la belle. Vous l'aurez deviné, si demain elle croise dans la rue des grosses brutes maltraitant un innocent, la blonde n'hésitera pas une seule seconde à se dresser contre cette injustice. Téméraire et complètement inconsciente, elle jouit d'une chance insolente. Non seulement son patronyme lui accorde un pouvoir non négligeable mais sa nature, sujette à de nombreuses rumeurs, fait d'elle une jeune femme crainte et respectée. Qui voudrait s'attirer les foudres d'une Yaxley capable de vous déchiqueter les entrailles par une nuit de pleine lune ?
   ✎ Le Ministre de la magie propose à votre personnage de tout quitter pour devenir son conseiller personnel. Accepteriez-vous la proposition ?
Zephir a une peur pathologique des responsabilités. Une des multiples raisons sous-jacentes à son poste actuel. En tant que vendeuse, la jeune Yaxley limite son implication dans la tâche qu'elle effectue. Personne ne compte réellement sur elle et en contrepartie, elle s'occupe de ses oignons. Certains disent qu'elle n'était pas comme ça avant d'être diplômée de Poudlard, plus innocente en un sens. Entrer dans la vie active vous change, qu'on le veuille ou non. Zeph' a choisi l'option du repli sur elle-même. Plus individualiste que jamais, elle n'aurait que faire d'un poste au ministère, qui plus est si haut placé. Dans un premier temps, la jeune femme croirait à une mauvaise blague. Paranoïaque comme elle est, ça pourrait être un coup monté de ses ennemis, des sang-purs voulant la ridiculisé pour la remettre à sa place : celle d'un monstre traître à son sang. Peut-être même un coup de son père pour la faire sortir de son trou de souris. Finalement, quand la proposition aura été officiellement confirmée, Zephir ne prendra pas la peine de répondre. « Le silence est le meilleur des rejets. » lui avait une fois confié son père.
   ✎ Amour, richesse, célébrité ou sagesse : qu'est ce qui intéresse le plus votre personnage ? L'amour : un concept, rien de plus. Voici tout le crédit qu'accorde Zephir à cette émotion qui, selon certains, régie le monde. Foutaises. Pour n'avoir encore jamais connu ce sentiment, la jeune demoiselle reste sceptique quand à son pouvoir. « L'amour c'est pour les faibles. » Voilà ce qu'on lui a toujours dit. Une mentalité qui, en dépit de sa prise d'indépendance, n'eut pas l'occasion d'évoluer. Qui s'aventurerait à aimer un loup-garou ?
La richesse et la célébrité : Yaxley. Vous n'avez pas besoin d'en dire plus pour comprendre que Zeph' possède déjà, qu'elle le veuille ou non, ces deux choses. La richesse, passe encore, mais la célébrité, surtout celle-ci, la louve s'en passerait volontiers. Être associée à la froideur et à la cruauté, aux idéaux vieillots et étriqués que véhiculent sa famille : très peu pour elle. Traître à son sang, monstre... Elle en a entendu des vertes et des pas mûres à son sujet. Cependant, en dépit de toutes les rumeurs qui peuvent courir à son sujet, Zephir ne recherche qu'une chose : la reconnaissance de son père. Nourrissant le rêve de devenir dresseuse de dragons comme son oncle, elle veut pouvoir lire dans les pupilles azures de son géniteur la fierté qu'il réserve à son unique fils. Elle est prête à tout pour atteindre son rêve et enfin gagner le respect de ses pairs.
La sagesse : si vous connaissez Zephir vous saurez que cela relève presque de l'utopie. Fougueuse, violente, irréfléchie, téméraire, grossière et des j'en passe. La sagesse est donc bien loin d'être une de ses qualités. Ça serait plutôt le style : je fonce et je réfléchis après.  
   

   
PSEUDO : ieza AGE : unknown PRÉSENCE : aussi souvent que possible AVATAR : Emma Stone ♡ COMMENT AS TU DÉCOUVERT LE FORUM : un partenariat UN PETIT MOT POUR LA FIN :  :dancing:

     



Dernière édition par Zephir T. Yaxley le Jeu 4 Sep - 15:53, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Zephir T. Yaxley ♢ “Never forget what you are, for surely the world will not. Make it your strength...”   Zephir T. Yaxley ♢ “Never forget what you are, for surely the world will not. Make it your strength...” Icon_minitimeJeu 4 Sep - 14:57


Tell me your Story
"With great power comes great responsabilities"

     
     

(André Gide) “It is better to be hated for what you are than to be loved for what you are not.”

« Monsieur Yaxley ? » L'homme de tout juste une trentaine d'années bondit de sa chaise, piqué à l'annonce de son nom. L'inquiétude avait fait son chemin sur ses traits tirés, témoins silencieux d'une nuit blanche passée à arpenter les couloirs aseptisés de Sainte Mangouste. Bien trop exténué pour aligner trois syllabes, son regard clair accrocha celui du médecin qui tentait d'arborer un sourire. « Le bébé va bien. Nous l'avons confiée aux infirmières, elle est en excellente santé. » Devant le manque total de réactions, voire même l'amer déception qui habitait à présent la moindre parcelle de son visage, le médecin boutonna fébrilement la dernière pièce circulaire de sa veste. Sa tentative de dissimuler les trainées de sang habitant sa blouse échoua lamentablement quand il sentit le regard insistant du jeune père. « Monsieur Yaxley... » débuta-t-il après s'être nerveusement raclé la gorge, pas bien sûr de la façon dont il devrait aborder la question. « Vous devriez peut-être vous asseoir. » suggéra-t-il alors mais, une fois de plus, il fit face à ce silence pesant et son regard inquisiteur. Cédant à cette pression, il entreprit de lui expliquer la situation et débuta son discours par un « Il y a eu quelques complications... ». Le reste fut noyé dans une épaisse brume d'incompréhension. Rory S. Yaxley restait immobile, fixant les lèvres ridiculement fines de cet ersatz de docteur à la calvitie naissante, suant à grosses goutes sous la pression de son simple regard. Il perçut ici et là quelques bribes : « hémorragie interne »« pour la vie du bébé »« nous avons tout essayé »« vraiment désolé »... Voilà. Voilà à quoi s'était résumé les explications du médecin pour lui expliquer le décès de sa femme en salle d'accouchement. Alors que ce dernier allait lui proposer de venir voir sa fille, l'aîné Yaxley détacha enfin ses prunelles accusatrices du grotesque individu qui lui faisait face. Il eut un temps de réflexion, cherchant tant bien que mal à assimiler les informations qu'on venait de lui délivrer avant qu'il ne tourne finalement les talons et quitte l'hôpital, poursuivi par les « Monsieur Yaxley ? » du petit homme ventripotent.

*

Depuis la nuit de l'accouchement, une tempête s'était abattue sur l'Angleterre. La pluie battante s'écrasait contre les carreaux du manoir, emplissant le silence d'une mélodie sinistre et à la fois apaisante. Ici et là, les vestiges d'une vie de couple subsistaient : un chandail blanc à l'odeur fleurie, le dernier numéro d'un magasine féminin, quelques pelotes de laine et le début d'une paire de chaussettes pour nourrisson. Tout avait été laissé dans l'état, comme si le temps s'était arrêté entre ces épais murs de pierres grises aussi sinistres que son propriétaire. Quand un coup de tonnerre éclaira furtivement l'intérieur morose, des pleurs d'enfants vinrent briser la monotonie de la pluie. Pour simple réponse, un long grognement s'extirpa de sous un plaid sombre avant qu'une tignasse brune n'apparaisse. Le teint pâle, les traits tirés par la fatigue et l'inquiétude, Oscar Arthur Yaxley, le cadet de la famille, se redressa non sans difficultés. Son corps bien qu'athlétique et dans la force de l'âge portait déjà les marques d'une vie bien agitée. Fraichement revenu de Roumanie où il étudiait les dragons, le jeune homme à la vitalité débordante s'était déplacé pour rencontrer son neveu. Si sa déception avait, une fois de plus, écoeuré les infirmières, il accepta tout de même la petite fille qu'il rapporta dans sa nouvelle demeure, une tâche que son père n'avait pas prit la peine d'effectuer, abandonnant son héritière entre les murs de l'hôpital.

Les gestes étaient devenus machinaux tant il les avait répétés ces dernières semaines. D'un pas lourd il franchit les quelques mètres le séparant de la chambre du nourrisson puis présenta au petit être secoué par la faim le biberon. Son regard encore vitreux se perdait dans les fleurs de lys argentées ornant la tapisserie bleu roi. Oscar semblait avoir abandonné tout espoir de revoir un jour son frère aîné. La fierté de ce dernier était telle qu'avoir engendré une fille représentait probablement la pire humiliation qu'il puisse subir. Condamné à devoir s'occuper de cet enfant, il passa presque inconsciemment son pouce sur le front parsemé de cheveux blonds quand la porte d'entrée claqua bruyamment. À cette annonce tonitruante de son retour, les yeux océans du jeune étudiant retrouvèrent leur agitation si singulière. Il déposa délicatement sa nièce dans son berceau et transplana dans l'entrée où Rory, vêtu de haillons, vidait un grand sac humide et couvert de boue. « Où étais-tu ? » Seul les gouttes d'eau percutant le verre couvraient le silence de l'aîné, semblant rassembler ses pensées tandis qu'il fixait le contenu de sa besace. « Rory ! Où étais-tu ? » insista alors son cadet en venant se placer à ses côtés, cherchant à accrocher son regard au sien pour comprendre les motivations de son geste. Son mutisme obstiné eut raison des lambeaux de patience du jeune Yaxley qui, rassemblant ses forces, propulsa Rory contre le mur le plus proche. Leur regards s'entrechoquèrent finalement, laissant leur rivalité latente s'exprimer enfin. D'un calme olympien, le plus âgé des deux frères souffla, la mâchoire crispée, menaçant l'étudiant de son fiel. « Retire tes sales pattes de mon manteau. » Pour toute menace, il toisa l'impudent avec mépris, provoquant l'incompréhension de son cadet. Face à l'absence de réaction qu'avait suscité ses paroles, Rory extirpa sa baguette de sa manche avec une rapidité déconcertante. L'instrument de mort pressé contre sa gorge, Oscar relâcha son emprise pour doucement reculer. « T'as complètement pété les plombs. » souffla-t-il en reprenant ses esprits. « Tu comptes fuir toute ta vie ? C'est ça ta solution au problème ?! Qu'est-ce que tu vas faire d'elle hein ? C'est moi qui suis censé l'élever ? » Tandis que le jeune père avait ouvert un des imposants placards en bois massif de l'entrée, la dernière phrase d'Oscar l'interpela. Il se retourna, le menaçant une fois de plus de sa baguette et siffla de rage. « Tu l'as amenée ici ?! » Pris de court face à la fureur de son frère, l'étudiant murmura, décontenancé. « Tu l'avais laissée là-bas... Fallait bien que quelqu'un s'en occupe... Non ? » Oscar craignait de comprendre les intentions de son déséquilibré de frère mais était encore trop aveuglé par l'amour fraternel qu'il lui portait pour l'en croire capable. Cependant, la vérité frappa alors que le ciel se zébrait à nouveau d'éclairs. « Si je suis parti c'est pour une bonne raison. Je n'ai pas de fils. Je n'ai pas de fille. Je suis veuf sans enfant. Voilà qui je suis. Alors maintenant débarrasse moi en. Tu as ramené cette vermine dans ma maison, c'est à toi de t'en charger. »
     


     

(Veronica Roth) “Becoming fearless isn't the point. That's impossible. It's learning how to control your fear, and how to be free from it.”  

D'une main tremblante elle fit doucement basculer la fiole, précipitant avec la plus grande précaution le liquide noirâtre qu'elle contenait. Une goutte, deux gouttes, trois gouttes, quatre gouttes. À peine cette dernière toucha la mixture frémissante du chaudron que dans un claquement sonore, un volute de fumée jaune s'en échappa. Sous la surprise, l'enfant eut un mouvement de recul et retint sa respiration pour ne pas inhaler le nuage toxique. Sans prononcer le moindre mot, son père se saisit du chaudron, ouvrit la fenêtre et le posa sur le rebord, aligné à côté des quatre autres. Il ouvrit une fois de plus le placard de la petite salle sombre et exigüe pour en tirer un nouveau qu'il déposa face à Zephir. « Recommence. » dit il en essayant de rester le plus calme possible face à l'incompétence navrante de sa fille de 8 ans. Le regard fuyant, contrite, elle hocha machinalement de la tête et reprit un par un les ingrédients qui lui étaient nécessaires à l'exécution de cette potion de charme. Le rythme soutenu imposé à l'enfant était une pratique courante au sein des grandes familles. Chez les Yaxley, les jeunes garçons apprenaient les rudiments de la magie dès leur plus jeune âge avant de passer à certaines spécialisations douteuses à l'adolescence. Une telle éducation engendrait systématiquement des hommes imbus de leur personne, mégalomanes et hautains. Des traits de personnalités communs à chaque aîné Yaxley.

Il y avait cependant un hic. Rory Yaxley s'évertuait peut-être à reproduire l'éducation qu'il avait reçue de son père, l'impact ne serait pas le même. En dépit de ses tentatives pour dissimuler la triste vérité, il savait que le résultat sur une jeune fille diffèrerait. Il suffisait de comparer ses performances aux siennes quand il avait son âge. L'efficacité de Zephir était discutable. Quand lui avait appris en deux essais, il fallait à l'enfant quatre ou cinq tentatives pour maîtriser enfin le sortilège ou la potion en question. Résultats navrants. Bien consciente qu'elle ne représentait rien de plus qu'une source d'embarras et de déception pour son père, Zeph' se répétait encore et encore les formules, mémorisait de son mieux les gestes à avoir dans l'espoir qu'un jour elle puisse l'impressionner. Rêve utopique d'une gamine terrifiée par cette figure paternelle sévère. Tout était bon pour grappiller, ici et là, une once d'attention. La jeune fille se pliait alors à l'éducation masculine qui lui était prodiguée, destinée à méticuleusement gommer toute trace de sa féminité en devenir : coupe garçonne, vêtements masculins, attitudes plus travaillées pour paraître moins « délicate », interdiction de parler, potions destinées à modifier son taux d'hormones... Son père allait même jusqu'à interdire la présence d'autres filles, y compris de sa femme et de ses demies-soeurs, à proximité de Zephir, craignant que cette dernière, façonnée pour correspondre à ses attentes, ne se laisse facilement influencer. Le risque était effectivement présent. En éliminant toute identité propre à son enfant pour la remplir à sa guise des idées et principes qui lui semblaient pertinents, Rory Yaxley s'exposait à ce qu'elle se laisse aisément manipuler par d'autres.

Obsédé par l'éducation de sa fille, ce père méticuleux et exigeant ne voyait pas que son travail était perverti sous son propre toit et par son propre sang. De façon quasi-systématique, Oscar A. Yaxley rentrait au manoir familial une fois tous les deux mois afin de rendre visite à sa nièce. Une arrivée toujours très attendue de la jeune Zephir. Son oncle avait des récits fascinants sur les dragons qu'il étudiait, les créatures magiques qu'il avait eu la chance de croiser et de soigner parfois. Accompagnées systématiquement d'un cadeau, ses visites étaient l'occasion pour l'enfant de souffler un peu, découvrant un monde fascinant au delà de ces murs et de l'imposante forêt. Elle avait certes l'occasion de rencontrer de temps en temps les enfants d'autres familles de sang-pur mais cela n'égalait en rien la venue de son oncle. Admirative, elle buvait chacune de ses paroles avec des yeux pétillants de délice. Oscar passait ainsi des heures entières avec l'enfant dans la forêt, lui enseignant l'art de la botanique, répertoriant ensemble les créatures qu'ils pouvaient croiser -en chair et en os ou simplement grâce aux empruntes laissées- et savouraient ce sentiment si particulier de liberté procuré par les bois à l'imposante beauté. Ces instants où elle parcourait la forêt dense et riche qui jouxtait sa prison étaient devenus un rituel. Dès que son père lui donnait une heure entre deux séances d'entraînement, elle filait rejoindre le tapis forestier. Quelque part, cette liberté contrôlée satisfaisait les attentes de son géniteur qui, en la voyant revenir avec les mains et genoux écorchés, les vêtements déchirés et salis ici et là, se voyait conforté dans l'idée d'avoir forgé un ersatz de garçon. Aveugle quand à l'influence qu'Oscar pouvait exercer sur Zeph', il ignorait tout de leurs activités communes ni même des expéditions nocturnes de la jeune fille pour se procurer les livres traitant des créatures magiques qui remplissaient les étagères de son oncle. Le cadet avait planté en elle l'amour de la nature et fait naître une curiosité vivace pour tout ce qu'elle renfermait.

Cependant, les années passèrent et, en dépit de tout ce qui avait été fait à pour le retarder, le corps de Zephir commença son évolution naturelle. Le cauchemar débuta alors pour cette pré-adolescente sous le joug d'un père tyrannique. Consciente qu'elle devrait redoubler d'efforts pour satisfaire son géniteur, elle se plia à tous ses ordres, bien trop terrifiée par cet homme pour oser s'affirmer et exprimer les passions qu'avait fait naître son oncle.

     


   

(Helen Keller) “Security is mostly a superstition. It does not exist in nature, nor do the children of men as a whole experience it. Avoiding danger is no safer in the long run than outright exposure. Life is either a daring adventure, or nothing.”  

Ce fut afin de fêter l'entrée de Zephir à Poudlard que son père décida de l'initier à une pratique illégale mais très appréciée des Yaxley : la chasse à la licorne. En dépit de sa répugnance pour ce qu'il osait appeler cet « art », la jeune demoiselle suivit son oncle et son père dans les bois jouxtant le manoir familial. Forts de leur expérience dans ce domaine, les deux frères conduisirent l'héritière au bord du lac dans lequel elle aimait s'immerger durant les chaudes journées d'été. Tapis sur les rives de l'étendue d'eau, ils attendirent la venue de leur proie. Le pâle reflet de l'astre lunaire se troubla soudain quand, sur l'autre rive, une silhouette apparue. Il était temps pour eux de récolter le fruit de ces longues heures d'attente en cette douce nuit d'été. Le plus discrètement possible ils longèrent la rive en essayant de toujours garder un oeil sur l'animal magique. Cependant, quand ils passèrent devant un bosquet d'arbres fournis, un hennissement déchira le calme nocturne. Quelques injures franchirent les lèvres des deux hommes avant qu'ils ne pressent le pas, laissant Zephir à la traine. Les râles de la licorne se faisaient de plus en plus insupportables, en partie couverts par des grognements rauques et puissants.

Tandis qu'elle tentait de rattraper son père et son oncle, le regard de la jeune adolescente buta contre un élément qui leur avait échappé jusque là. Depuis le début il se trouvait là, gros comme le nez au milieu de la figure, imposant son règne sur les ténèbres environnantes. La détresse se lisait dans ses yeux pâles, fixant avec insistance ce qui serait la cause de leur perte quand le hurlement de la bête fendit l'air de sa menace. Aussi soudainement que la sentence qui venait de tomber, Zeph' déporta son regard en direction du loup-garou. Ce fut le fracas provoqué par la course de ses chaperons qui lui fit reprendre conscience du danger de la situation. Les jambes tremblantes de peur elle commença à reculer sur le sol noueux de la forêt, butant contre les racines qui jaillissaient de terre. Malgré l'obscurité du sous-bois, elle perçu les silhouettes longilignes des deux frères accourant dans sa direction bientôt suivi d'une ombre plus sinistre. Massive, plus sombre que les ténèbres elles-même, sa course rapide et gracieuse fit naître un étrange mélange de terreur et d'admiration quand, réveillée par les cris de son oncle, elle lui tourna enfin le dos pour prendre ses jambes à son cou.

Rapidement dépassée par les deux hommes, elle peinait à suivre en dépit de la puissante montée d'adrénaline qui décuplait ses sens et forces. Son espoir de survivre accroché aux regards que lui jetait son oncle, la jeune adolescente fut bientôt stoppée en plein élan. Son pied coincé dans le remous forestier, elle chuta violemment contre ce sol agité dans un bruit sourd. Ainsi à plat ventre, elle pouvait sentir jusque dans ses entrailles la venue d'une mort certaine, ses vibrations régulières emplissant sa frêle carcasse. Elle osa un regard vers la bête avant qu'une douleur aigüe ne transperce son bassin, suivie d'un hurlement perçant. Les griffes venaient de transpercer avec une aisance terrifiante sa chaire, raclant contre l'os de son bassin. Immédiatement, les deux hommes se stoppèrent tandis que la bête plongea ses dents dans le flanc de sa victime, arrachant une nouvelle plainte déchirante, entrecoupée par les sanglots. Alors que son frère ainé lui hurla « Oscar ! Laisse-la ! Elle est perdue ! OSCAR ! », le cadet, baguette en main, usa en l'espace d'une fraction de seconde de tous les sortilèges qu'il avait sous le coude pour stopper le loup dans son entreprise. Une réussite. Un long gémissement s'extirpa des lèvres sanglantes de Zephir quand elle sentit les griffes et les crocs s'extirper de sa chaire lacérée. À demie consciente, elle ne perçut qu'un entrelacs de hurlements accompagnés d'images floues avant de perdre conscience quand elle se sentit soulevée du sol.

Si son père hésita longuement à soigner les plaies de sa fille agonisant, il s'exécuta afin que le sacrifice de son frère n'ait pas été en vain. La convalescence fut longue et douloureuse mais elle parvint à survivre. D'imposantes cicatrices de part et d'autre de son bassin étaient devenues les témoins silencieux de sa nouvelle nature. La date fatidique de la prochaine pleine lune arrivait et Zeph' pouvait sentir en elle une sensation singulière. Bien qu'assommée par les tranquillisants qui lui étaient administrés en masse, l'adolescente distinguait avec de plus en plus d'aisance une force qui s'éveillait dans ses entrailles. Quand le jour j arriva enfin, le père Yaxley, après avoir méticuleusement évité sa fille durant toute la journée, vint la voir alors que le soleil finissait sa course. Une fiole en main, il fixa l'adolescente avec répugnance et une nouvelle lueur qui échappait alors à la louve. Sans un mot, il lui présenta le contenant qu'elle ne put refuser d'ingurgiter. À peine eut elle avalé la dernière goutte qu'il l'extirpa du lit avec brutalité, laissant la fiole se briser au sol. Zephir suivit l'homme d'un pas chancelant, encore sous le coup de sa dose de tranquillisants. Avant qu'elle ne puisse réaliser ce qui se passait, elle fut enchainée dans la cave du domaine, les épaisses chaînes encerclant sa gorge, ses membres et son ventre. Quand elle comprit la signification de tout ceci, il était déjà trop tard. La lune s'était levée, dominant le ciel étoilé de sa pâle lueur. Baguette en main, son père retira alors les caches des maigres fenêtres.

Le son morbide de la chaire se déchirant, des os craquant sous la transformation physique subie par l'héritière Yaxley emplirent la cave lugubre. Devant un tel spectacle, son père tenta de rester impassible bien que l'horreur s'imprimait dans ses traits. Campée sur ses pattes, la louve blanche le fixait de ses pupilles pâles, un grognement perclus dans le thorax. Devenue animal, elle percevait enfin la terreur qu'elle inspirait à cet homme qui avait longtemps été son pire cauchemar. Les cartes venaient d'être redistribuées.

   


   

(Douglas Coupland) “Remember: the time you feel lonely is the time you most need to be by yourself. Life's cruelest irony.”  

« Hey ! Où vous allez ? » Une fois de plus, Zephir se faisait rejeter par ceux qui l'avaient connu depuis des années. Bien qu'on ne pouvait parler de réelle amitié, la jeune adolescente pensait naïvement qu'elle aurait pu, bien loin de l'influence de son père, fréquenter plus librement les seuls individus qui avaient partagé son enfance. Dans un geste de désespoir, la louve fit voler la pile de livres posée à ses côtés dans un juron incontrôlé. Les ouvrages s'éparpillèrent sur la table de la bibliothèque. Sous les regards intimidés de ses camarades, elle tenta de reprendre son calme, la colère faisant progressivement son chemin. Un profond soupir s'extirpa de ses lèvres charnues avant qu'elle ne fusille du regard les curieux. Ce genre d'altercations devenant monnaie courante pour la Yaxley, cette dernière délaissait la compagnie de ses pairs pour rejoindre le seul espace qui l'acceptait, elle et la créature sommeillant dans ses entrailles.

Si sa nature lupine était passée inaperçue durant les premiers mois de son entrée à Poudlard, la rumeur commençait à se répandre. Ses longues promenades dans la forêt, son comportement devenant de plus en plus imprévisible et violent, ses visites suspectes chez le professeur de potions... Tout était devenu prétexte pour qu'on invente mille et une histoires à son sujet. N'ayant pas été préparée à toute cette « effervescence » à son sujet, Zephir subissait malgré elle une réputation qui la dépassait. Elles lui semblaient bien loin les années où, jouet de son père, elle n'attirait l'attention que de son oncle, seul individu à l'avoir acceptée pour ce qu'elle était. Comme quoi, ces murs dont elle avait tant rêvés, cette liberté qu'ils symbolisaient n'avait plus rien d'exaltant. Entre insultes et railleries de la part des plus stupides, crainte et rejet des autres, la jeune louve se retrouvait livrée à elle même. À mesure que les jours, les semaines et les mois s'écoulaient, sa rage se nourrissait de l'injustice dont elle était victime. Luttant contre ses démons intérieurs, l'adolescente perdait progressivement pied. Quand tous la cataloguait de monstre sanguinaire et sauvage, elle devait faire son propre chemin afin de trouver qui elle était vraiment. Après toutes ces années de répression où elle s'était contentée d'être celle que son père avait voulu, voilà qu'on lui offrait une seconde chance. Zeph' pouvait devenir l'individu qu'elle désirait. Tout devenait possible...

   


 

(Coco Chanel) “The most courageous act is still to think for yourself. Aloud.”  

Quatre ans. Voici ce qu'il fallut à Zephir pour découvrir qui elle était. Le chemin fut long et semé d'embuches mais elle était parvenue à trouver où elle se situait. Si la louve s'était forgée un caractère, elle restait influencée par l'ombre de son père. Véritable garçon manqué aux propos acerbes et à l'agressivité latente, sa rancoeur envers tous ceux qui lui ont tourné le dos ou ont simplement osé critiquer sa nature grandit un peu plus chaque jour. Si durant une période le loup en elle devait être sous contrôle, élément de honte par instants, Zeph' a fini par pleinement l'accepter, voyant en lui sa véritable identité. La bête salvatrice procure une raison d'exister à la jeune femme dont le passé troublé a failli la rattraper. Inutile de mentionner que ce revirement de situation fut loin d'enchanter le père Yaxley qui vit là ses années de travail réduites à néant. Toutefois, bien trop effrayé par la nature lupine de sa fille aînée, il n'osait guère protester ou rester plus de quelques minutes en sa présence. Il fallut attendre un Noël, celui de ses 18 ans, pour que les rapports père-fille n'évoluent, prenant une pente dangereuse.

Depuis quelques temps, Zeph' avait abandonné la potion tue-loup dès qu'elle n'était plus sous l'autorité de Poudlard. Ses visites au manoir familial étaient donc l'occasion de découvrir cette sensation grisante de totale liberté si longtemps réprimée par la mixture infâme qu'on lui imposait. L'animal qui faisait partie intégrante de son identité avait ainsi l'opportunité de s'exprimer, extériorisant toute l'agressivité qu'elle contenait. Une découverte qui aboutie à des menaces qu'elle savait sérieuses. Ni l'un ni l'autre n'était prêt à changer de position, bien trop têtus et effrayés l'un de l'autre. La jeune femme était cependant consciente qu'elle possédait plus d'avantages dans cette confrontation que lui. Forte de la peur qu'elle lui inspirait et de ce qu'il voyait comme un « montre », elle n'hésitait pas une seule seconde à le lui rappeler dès qu'elle en avait l'occasion. Quand la période de fêtes toucha à sa fin et qu'il fut temps pour elle de regagner l’enceinte du château, les propos que lui souffla son père lui glacèrent le sang. « Si j'étais toi, à la prochaine lune je ne quitterais pas les cachots... On sait jamais sur qui on peut tomber... » La guerre avait débutée. C'était tout ce qu'il lui avait fallu pour décider qu'elle n'était plus d'aucune utilité. Il voulait se débarrasser d'elle et en connaissant son père, Zeph' savait pertinemment qu'il en avait les moyens. Devenant excessivement prudente, la jeune femme limita alors ses sorties et restreint ses fréquentations.

La paranoïa de la jeune louve ne fit que s'accroître quand, surgissant du passé, les hurlements déchirants de son oncle vinrent la hanter. Les visions de sa carcasse broyée donna naissance à un besoin viscéral de contrôle. Si Zeph' avait jusque là accepté et embrassé sa nature lupine, le doute émergeait à nouveau. Pouvait-elle être associée à cette créature qui avait ôté la vie de son oncle sans la moindre hésitation ? Terrifiée à cette idée, la jeune femme entreprit l'impossible : créer une potion qui lui permettrait de faire intervenir sa conscience si nécessaire. Armée de ses excellentes connaissances en potions et botanique, il n'est pas rare de la voir étudier de longues heures dans la bibliothèque ou faire subir à ses professeurs un long interrogatoire sur les effets de tel ou tel ingrédient. D'autre part, n'étant plus la bienvenue dans sa propre famille, Zephir a entreprit la dure tâche de trouver d'autres sorciers ou humains partageant son don. Une tâche qui est bien loin d'être de tout repos.

À présent fraîchement diplômée de Poudlard, l'aînée Yaxley s'est retrouvée livrée à elle même dans ce vaste monde. Nourrissant depuis sa tendre enfance l'ambition de devenir dresseuse de dragons, ce métier de rêve reste une douce utopie. Son problème ? Un manque cruel de confiance en elle et ses capacités. Une fois encore, hantée par la figure paternelle, Zephir collectionne les ouvrages, multiplie les sorties dans les bois pour renforcer ses connaissances déjà étendues. Elle doit être parfaitement prête. Connaître la faune et la flore magique sur le bout des doigts pour oser espérer arriver au bout de son rêve. En attendant, elle reste là, à une centaine de mètres de son ancienne vie. De ces murs protecteurs qu'elle regrette. Oui, la vie au château était tellement plus facile, plus insouciante. Devenue vendeuse dans une petite boutique de réparation d'objets magiques, Zephir végète. La bête reprend doucement le dessus sur la jeune femme, exprimant sa frustration comme elle peut.

 

     

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Zephir T. Yaxley ♢ “Never forget what you are, for surely the world will not. Make it your strength...”

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