When I was younger, so much younger than today,I never needed anybody's help in anyway.
Lullaby et Ambroise
Lullaby court. Les cheveux emmêlés et de la panique au fond des yeux. Le souffle court et la terreur qui fait trembler ses mains. Et dans sa tête se répète un mantra infini encore et encore. « Ce n’était pas ma faute. Pas ma faute. Pas ma faute … ». Et en se disant cela elle essaye de se réconforter Lullaby. Parce qu’elle sait pertinemment que ce n’est pas vrai. Que tout ce qui vient de se passer est entièrement de sa faute et que pour se sortir du pétrin dans lequel elle s’est fourrée elle va avoir besoin d’aide. De beaucoup d’aide. Seule elle est fichue et elle le sait parfaitement. Mais tout ça c’est de la faute de ce stupide première année. Imbécile ! Elle essaye de se dédouaner Lullaby. Mais si un professeur quelconque vient à apprendre ce qu’il s’est passé elle sera la seule à se faire renvoyer.
"Et pourtant ce n’est pas de ma faute." Elle est du genre à fuir la réalité Lullaby. A ne pas l’admettre. Et c’est sans aucun doute pour cela qu’elle est dans cette situation. Pourtant tout avait bien commencé. Elle avait simplement voulu faire une potion en dehors du cours. Après tous les potions sont sa matière favorite. Et grâce à Ambroise elle est en avance sur son année. Alors elle s’ennuie en cours. Elle ne le montre jamais bien sûr. Elle est trop timide pour signifier au professeur qu’elle aimerait que les choses aillent plus vite Lullaby. Alors elle se tait. Et elle expérimente en dehors. Pas seulement les potions d’ailleurs. Car sa spécialité à Lullaby. La vraie. C’est les poisons. Althéa l’avait toujours encouragée à cultiver sa passion d’ailleurs. Parce que selon elle ça pouvait toujours être utile. Alors Lullaby l’avait fait. Parce qu’elle aime préparer ses potions complexes qui peuvent mener à la mort ou a la folie. Sa manière à elle de ressentir le pouvoir couler au travers de ses veines. De se sentir puissante.
Sa manière à elle d’être enfin forte quand tout le monde ne voit en elle qu’une jolie poupée. Et depuis la mort de sa sœur elle e plonge dans des préparations toujours plus difficiles. Toujours plus dangereuses. Pour échapper à la réalité. Alors sa vie se confond avec les volutes de brumes qui s’échappent de son chaudron. Et tout n’est plus que patience et précision. C’est plus simple. Parce qu’elle n’a pas à penser. Et puis les poisons sont comme elle. Discrets. Invisibles. Et pourtant mortels. Elle n’en fait rien de ses poisons pourtant. Elle les garde simplement pour le jour ou ils seront utiles … et qui sait ? Peut-être que cela arrivera plus vite que prévu n’est-ce pas ? Seulement voila la préparation d’aujourd’hui ne s’est pas déroulée comme elle le souhaitait. Pas parce qu’elle à fait une erreur. Bien sûr que non. Seulement elle s’est installée au mauvais endroit Lullaby. Et un première année à débarqué. Il s’est renversé la potion sur lui. Et s’est effondré. En un sens elle à de la chance Lullaby. Parce qu’il n’a rien avalé. Et parce qu’elle n’avait pas fini son poison. Qu’il manquait l’ingrédient le plus important. Celui qu’on ajoute en dernier. Celui qui change tout.
Alors il ne va pas mourir. Sans doute pas. Seulement Lullaby à besoin d’aide. Désespérément besoin d’aide. Elle s’est contentée de mettre le premier année endormi dans le placard. Mais ce n’est pas la solution. Et Lullaby ne voit qu’une seule personne pour l’aider. Ambroise. Alors c’est pour rejoindre la bibliothèque qu’elle court. Parce qu’elle a plaqué le premier serdaigle venu contre un mur en lui posant une simple question « Ou est Ambroise ? ». Et celui-ci à répondu très vite. Peut-être choqué de voir la douce Lullaby dans cette état. Mais il lui à dit qu’Ambroise était à la bibliothèque. Alors Lullaby accélère. Jusqu’au point ou elle sent le sang battre contre ses tempes, sa respiration devenir haletante. Sa poitrine la serrer. Mais sa n’a pas d’importance. Pas vraiment. L’important c’est de trouver Ambroise. De l’amener là-bas. Alors quand elle déboule dans la bibliothèque hors d’haleine et échevelée elle reçoit un regard désapprobateur de la bibliothécaire et un chut retentissant.
La tête basse mais les yeux grands ouverts. Lullaby erre entre les rayons. Terrifiée. Et s’il n’est pas là ? Si le serdaigle a menti ? Poudlard est tout ce qui lui reste à Lullaby. Son dernier repère. Sans Althéa elle n’est qu’un fantôme. Mais si on lui enlève également Poudlard elle ne sera plus rien. Sans endroit ou aller. Nulle part ou revenir. Fragile et faible petite Lullaby. Comme une poupée prête à s’effondrer. Comme un songe à demi-effacé. Elle porte bien son prénom de brume Lullaby. Intangible et évanescente. Volatile et changeante. Et puis soudain Lullaby soupire. Parce qu’elle aperçoit la silhouette d’Ambroise. Lullaby se précipite quasiment à ses côtés. Seulement voila le visage affaissé d’Ambroise contre le vieux livre qu’il tient contre sa poitrine lui indique qu’il dort. Et une lueur désespérée s’allume dans les yeux de Lullaby. Elle ne peut même pas hurler. Alors elle se contente de le secouer. De ses mains frêles elle saisit l’épaule d’Ambroise et la remue en murmurant. « Ambroise réveille-toi s’il te plait ! Je dois te parler ! » Mais il ne bouge pas. Pas même un peu. Ni frémissement ni réaction. Alors elle le secoue plus fort Lullaby. En se moquant d’avoir l’air d’une folle. Elle parle plus fort. Tant pis si elle finit par se faire renvoyer de la bibliothèque. En ce moment c’est la dernière de ses préoccupations. « Réveille-toi ! J’ai besoin d’aide ! J’ai besoin de toi Ambroise ! » Et elle crie quasiment son nom. Un chut retentissant résonne dans la pièce mais qu’importe. Parce qu’enfin Ambroise bouge. Ambroise frémit. Alors peut-être se réveille-t-il. Enfin !
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Entends-tu les tambours chanter ? Vois-tu ce nuage de poussières s'élever dans les airs ? Sens-tu cette âcre fumée brûle autant les yeux qu'elle irrite la gorge ?
Tout ceci ressemble vaguement à un champ bataille. Tout y est calciné, détruit, et résonnaient encore les peaux tendues des tambours que l'on frappe avec force donnant un rythme à une marche effrénée. Ils partent déjà, tirant derrière eux les boucliers que la guerre à fracassé, et il ne reste désormais plus rien derrière eux qu'une terre infertile baignée d'un sang impur. Les femmes pleurent sur leurs défunts maris, les enfants perdent petit à petit leur innocence, et au milieu de tout cela tu te dresses, étranger à tout cela. Tu te perds dans une contemplation interdite, déglutissant au lieu de crier à l'horreur, renfermant ce frisson qui te remonte le long de l'échine pour venir mourir au creux de ta nuque.
C'est la fin. La fin de tout. La fin de ta candeur. Il n'est désormais plus temps de courir après une candeur disparue, il faut désormais bâtir sur cette allégorie ruinée d'une vie qui l'est tout autant. Il faut reconstruire les fondements d'une vie qui n'a jamais été tienne, et l'idée t'effraie tant que le sol se dérobe sous tes pieds te précipitant dans le vide. Tu tombes sans que rien ne te rattrape, tu chutes sans pouvoir attraper quoi que ce soit dans ta dégringolade, et dans le noir complet tu sens se raviver cette inquiétude. Elle jaillit des profondeur de ton être, te froisse et te défroisse jusqu'à ne laisser de toi qu'une pauvre chose cassée qui vient enfin percuter le sol.
La chute avait été violente. Que trop violente, et Ambroise pouvait sentir jusqu'aux tréfonds de son corps comme une douleur lancinante qui s'y diffusait encore. Quelques soubresauts le secouaient dans une rythmique chaotique, et les yeux encore fermement clos, il se refusait à s’éveiller. Refusant de regarder en face cette réalité qu'il cherchait que trop souvent à fuir ces derniers temps, et davantage encore il rejetait cette existence dans laquelle il ne se sentait pas à sa place, préférant de loin cette rêverie cauchemardesque dans laquelle il s'était enfermé. Après tout, rien n'était réelle sur le champ de bataille, rien ne mourait vraiment dans cette cruelle utopie, il n'y avait que lui pour souffrir mais sa souffrance était bien plus vivable en ces lieux qu'en cette réalité.
Une nouvelle secousse venait alors mettre un terme à tout cela, venant rompre les liens qu'il aurait souhaité indestructible, l'arrachant au bras salvateur d'un Morphée bien cruel. Il rencontrait alors les deux bleus qui papillonnait d'un air affolé, le faisant lentement émergé de ce sombre brouillard dont il avait été un prisonnier bien volontaire. Le guidant jusqu'à cette douce mélopée, lui faisant entendre une voix qui l'aurait volontiers bercée si des accents dramatiques n'étaient pas venus la fausser. Posément, il se redressait sur cette chaise inconfortable qui l'avait accueilli, reposant le livre qu'il serrait encore dans ses bras, et au lointain résonnait son prénom.
Ambroise. Une supplique sortie de nulle part qui l'éveillait alors totalement. Les deux bleus évanescente avaient disparu pour ne laisser que le regard apeuré d'une berceuse bien humaine. « Lullaby ? ». D'une voix à peine éveillée, encore roque d'un sommeil qu'il aurait voulu éternel, il énonçait une évidence à laquelle lui même avait bien du mal à croire. Il étouffait un bâillement en venant placer sa main devant sa bouche, et mollement venait croiser ses bras sur la vieille table de la bibliothèque pour mieux y accueillir sa tête qui lui semblait peser le poids d'un âne mort. Il ne s'alertait pas encore de cet air éperdu qu'elle lui offrait, ne s'offusquait pas de ce réveil que trop brutal pour ce garçon si proche du loir. Au lieu de cela, à l'image d'un chat, il s'étirait et baillait encore tout contre le bureau, délassant les muscles noués de son dos.
Et enfin, dans un semblant de retour dans le monde matériel, celui dont personne ne pouvait vraiment s'échapper, il tournait vers elle un regard dont les billes sombres avaient revêtu un voir moqueur. D'un sourire lunaire, il lâchait un soupir faussement ennuyé. « Qu'as tu donc fait de si grave pour avoir besoin de moi ? ». La tête posée tout contre ses bras, ses doigts caressant le vieux cuir rouge de ce livre qui l'avait cajolé puis offert aux affres des sombres songes, il continuait à la regarder. Enfin, il se rendait compte qu'il ne s'agissait pas là d'une quelconque taquinerie venant de son apprentie. Non. Il y avait réellement de l'inquiétude dans son regard, ses lèvres frémissait d'une angoisse encore mal maîtrisée, et son teint blême ne rendait ses tourments que d'autant plus flagrants. Les sourcils froncés, perdant son sourire amusé, il se redressait prestement, prenant la mesure des choses avec un peu de retard. « Qu'est ce que tu as fait ? », lâchait il dans un souffle, alarmé et effrayé de ce qu'elle pourrait lui faire entendre.
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Lullaby et Ambroise
La panique brille dans les deux grands yeux bleus de Lullaby alors qu’elle dirige son regard vers Ambroise. Elle à tellement peur Lullaby. Peur d’avoir tué le garçon. Peur d’avoir échoué. Peur de devoir quitter Poudlard à la suite de cet incident. Et c’est très ironique. Très ironique parce que lorsqu’Althéa est morte Lullaby s’est dit qu’elle n’aurait plus à avoir peur. Qu’elle ne craindrait plus jamais rien puisque sa plus grande angoisse était de voir sa sœur, sa moitié s’éteindre. Et puis c’est arrivé. Et les sentiments ont tout simplement quittés son corps. Comme des rats fuyant un bateau qui prend l’eau. Parce que tout était déjà perdu et que Lullaby coulait corps et biens. Tous les jours Lullaby flotte dans un nuage. Au milieu d’un brouillard anesthésiant et ouaté qui l’empêche de ressentir une quelconque douleur. Ou même quoi que ce soit. Et pourtant. Aujourd’hui Lullaby se rend compte que malgré tous ses efforts. Malgré sa volonté de disparaitre et de ne devenir qu’une jolie ombre….
Lullaby survit. Presque par surprise. Sans le vouloir vraiment. Mais sans lutter non plus.
Et c’est une étrange surprise. Comme un électrochoc. Pas vraiment douloureux. Simplement surprenant. Elle à peur Lullaby. De ce fait elle vie. Elle ressent. Et soudain son cœur bat contre sa poitrine avec une ardeur renouvelée comme pour lui rappeler qu’elle l’a oublié pendant bien trop longtemps. Lentement Lullaby porte la main à sa poitrine distraitement. Comme pour essayer de faire disparaitre l’inconfort. Sans y arriver évidemment. Tout cela n’est pas réel. Pas vraiment. Mais en réalisant qu’elle vit encore. Qu’elle continue d’exister malgré la mort de sa sœur Lullaby ne sait pas si elle doit être heureuse ou triste. Elle est divisée Lullaby. Comme toujours. Coupée en deux par ses propres souhaits. Parce qu’une part d’elle-même juge qu’elle aurait du mourir avec sa sœur. L’accompagner dans son voyage. Parce qu’y a-t-il plus belle preuve d’amour que de montrer à quelqu’un que sans lui on ne peut exister ? Seulement voila … l’autre part de Lullaby. Celle qui aime Althéa si fort que rien ne peut la faire renoncer se rend compte que la suivre, qu’abandonner c’est la condamner à l’oubli. C’est la tuer réellement.
Parce qu’au final, tant que Lullaby respire, tant que l’air caresse la bordure de ses lèvres et que ses yeux luisent. Althéa est vivante. Vivante dans chacun des traits du visage de sa sœur qui ne sont que le doux reflet de ce qu’étaient les siens. Vivante dans chacun de ses rires ou de ses soupirs puisque Lullaby n’aspire qu’a devenir Althéa à et à la rendre immortelle. Lullaby est le vivant souvenir d’Althéa. Et tant qu’un souffle de vie fera battre son cœur Althéa existera. Mourir serait donc égoïste. Alors oui … sans doute est-il mieux qu’elle recommence enfin à ressentir. Parce qu’il faut avancer. Sans oublier bien sûr. Mais avancer tout de même … pourtant Lullaby à l’impression d’avoir un trou béant dans son cœur. Parce qu’elle comprend que malgré son but de rendre Althéa vivante à travers elle. Si elle recommence à vivre. Cela veut dire qu’elle est capable de le faire sans Althéa. Et elle ne pensait pas cela possible. Les ongles de Lullaby entrent lentement dans la chair tendre de sa paume. Assez pour laissez des traces rouges en formes de demi-lunes.
Elle le fait pour se rappeler de se concentrer sur autre chose. Sur Ambroise. Ambroise qui ouvre les yeux et s’exprime d’une voix pâteuse. Encore endormie. Pauvre Ambroise. Lui qui n’a rien demandé va se retrouver avec les problèmes de Lullaby à gérer. Elle déteste faire ça Lullaby. Déteste réclamer son aide. Seulement voila. Ce n’est pas comme si elle pouvait faire autrement … et puis il n’y pas qu’elle qui importe. Mais aussi le première année qui s’est effondré. Quand elle entend soudain la voix d’Ambroise avec une pointe de panique à l’intérieur … au diapason de la sienne en quelque sorte, les épaules de Lullaby se serrent, sa tête se baisse en avant. La posture d’une enfant qui s’apprête à se faire gronder. Ce qui a lui arriver sans nul doute dès le moment ou Ambroise saura exactement de quoi il en retourne. Et Lullaby n’a pas vraiment hâte de lui annoncer … mais après tout ce n’est pas vraiment comme si elle pouvait faire autrement pas vrai ? « J’ai … j’ai fait quelque chose … mais c’était un accident d’accord ? Je ne voulais pas ! J’avais simplement commencé à préparer cette potion et … »
Soudain la voix de la bibliothécaire les interrompt encore, exprimant un « chut » encore plus retentissant que la fois d’avant. Aussitôt Lullaby secoue la tête de la colère au fond de ses yeux céruléens. Imbécile. Rapidement elle saisit le bras d’Ambroise et le lève sans ménagement. « Pas le temps de m’expliquer ici … viens avec moi s’il te plait ! ». Et sans attendre Lullaby le pousse vers la sortie tout en maintenant sa prise sur son bras. Bizarrement tenir Ambroise par le bras ne la panique pas. Pas comme avec les autres garçons de l’école qui la terrorisent littéralement. Peut-être parce qu’Ambroise est son ami. Parce que finalement … et c’est bien rare pour Lullaby , elle lui fait confiance. Un cadeau sans prix venant de la part d’une jeune fille que tout faisait frémir. Rapidement Lullaby se dirige vers la sortie et l’emmène dans les couloirs, en courant presque. Ses petits talons claquent contre le sol de pierre alors qu’elle essaye d’entrainer le serdaigle vers sa destination plus rapidement. Cela fait de nombreux étages à traverser et elle sait qu’il doit à la fois lui en vouloir de le faire courir mais également de ne pas lui dire de quoi il retourne. Seulement en cet instant parler c’est perdre du temps … et ils sont déjà à court de cet ingrédient. Alors pendant de longues minutes Lullaby se contente de le trainer à travers les couloirs de pierres grises le plus vite possible en refusant de s’arrêter ne serait-ce quelques secondes pour reprendre leur souffle. Faisant fi des protestations.
Et soudain ils se retrouvent devant le placard à balais. Alors seulement Lullaby se fige et aspire de grandes goulées d’air salvatrices. Puis elle regarde Ambroise de la peur au fond des yeux. Trop tard pour reculer … bien trop tard. Lentement Lullaby porte sa main jusqu'à la petite poignée de bois et la tourne. La porte s’ouvre soudain. Assez pour révéler l’intérieur du placard, la potion à moitié renversé et le corps du première année qui s’écroule dans un bruit mat sur le sol. Lullaby se racle la gorge et se retourne alors vers Ambroise. « La raison pour laquelle j’ai besoin de toi … et bien c’est … ça » Et que dire de plus n’est-ce pas ?
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Lullaby n'était plus. Elle n'était plus cette jeune femme au regard envoûtant et à la confiance toute vacillante. Lullaby n'était plus que le portrait frêle d'une enfant écrasée par la culpabilité et la panique qui emportait le semblant d'assurance de celui qu'elle était venue quérir. Les peaux tirées tremblaient sous les coups rythmés du cœur d'Ambroise, et ses yeux havanes cherchaient dans les deux bleus un moyen de tout faire cesser. Seulement il n'y avait rien, rien du tout auquel se rattraper et le sol se dérobait sous ses pieds alors que son imagination, terreau fertile au fatalisme, déferlait furieusement sur cette tranquillité d'esprit qu'il aurait préféré gardé malgré les biens sombres cauchemars qui l'avaient bercés. Flûte de pans aux accords insidieux, sa voix aux accents épouvantés et ses mots hachés, distillés un poison bien amer que le jeune homme se serait fait une joie d'ignorée. Il aurait été certain que dans d'autres circonstances il aurait ignoré cet appel à l'aide qu'elle lui jetait furieusement à la figure, mais elle était ce qui se rapprochait le plus d'une amie depuis que Callixte avait déserté son paysage quotidien. Aussi froid et couard que pouvait être le Freinsteed, il ne savait que trop bien qu'on ne pouvait laisser ses amis dans la panade, tout comme il savait que le rôle d'un préfet était d'aider ses petits camarades.
Il s’apprêtait à lui dire de continuer par un simple geste de la main quand la voix tonitruante et dérangeante de la bibliothécaire venait une nouvelle fois déranger un échange à l'importance insoupçonnée. Ambroise en tout point encoléré jetait un regard furibond à la dame engoncée sur sa chaise, chignon tiré, mine fermée, aux airs de de vieille fille désolée qui n'avait que son travail pour exister. Il n'eut malheureusement pas le temps de se retourner vers Lullaby que déjà elle enserrait entre ses petites mains le pan d'une des manches de sa robe de sorciers pour mieux le tirer à elle. Sans grâce, et pas même avec adresse il faisait basculer sa chaise en arrière emportant dans sa volée l'énorme livre qui lui avait servit d'oreiller. Mais dans un boucan infernal, sous le regard courroucé de la bibliothécaire, déjà, ils s'enfuyaient.
D'un pas vif, frôlant celui de la couse, elle le tirait quand elle ne le poussait pas pour qu'il aille aussi vite que lui. Et lui, encore hésitant au sujet de cette situation qu'il jugeait absurde, traînait les pieds derrière elle, hésitant presque à jouer son rôle de préfet en lui ordonnant de ne pas courir dans les couloirs, et encore moins en sa présence. Seulement, il se ravisait se disant que si Lullaby, la si discrète Lullaby, enfreignait quelques règles tel que celle-ci c'était bien parce qu'elle avait une raison valable. Une raison qui inquiétait Ambroise mais dont il préférait relativiser la portée tant qu'il n'aurait pas sous les yeux toute la raison de cette panique et de cet empressement. Puis la course cessa, les laissant légèrement essoufflés devant la porte d'un placard à balais qui trop souvent était le repère d'amoureux transis qui souhaitait s'aimer sans être vu des autres. Perplexe, il haussait un sourcil en jetant sur elle un regard désapprobateur à l'idée même de ce qu'elle avait pu faire dans ce placard à balais.
Pourtant, la découverte qu'il fit quand elle ouvrit la porte supplanta de loin la vague de dégoût qui l'avait submergé pour la remplacer par une stupeur certaine. La bouche ouverte, il fixait le corps inanimé du jeune homme qui venait de tomber à ses pieds, il était aussi blanc et tout aussi raide que ce que l'on était en droit d'attendre d'un macchabée resté enfermé dans un placard à balais. Un peu partout une potion renversée recouvrait le sol, et se dégageait de cette étrange mixture un parfum bien trop délicat pour vraiment être mortel. Les potions que l'on jugeait mortel avaient, comme pour en avancer la couleur, généralement un parfum des plus rebutant et une couleur tout aussi peu appétissante. Seulement les faits étaient là, c'était bien un corps quo gisait à ses pieds, et déboussolé, toujours pas remis de cette macabre découverte, il tentait de retrouver sa voix. D'abord hésitante, puis éraillée, avant d'enfin raisonner dans ce cul de sac qui semblait servir de tombeau. « Mais qu'est ce que tu as fait ?! », lui lançait-il en laissant déborder une émotivité mal maîtrisée, démontrant par-là même que sa froideur avait quelques limites qu'il dépassait aisément en quelques circonstances exceptionnelles.
Son esprit travaillait rapidement, trop peut être. Les idées lui apparaissaient comme brouillon, et déjà il se voyait emmené pieds et poings liés jusqu'à Azakaban, accusé d'avoir aidé une autre élève à cacher le cadavre d'un jeune homme qu'elle avait de toute façon tuée grâce à lui. Non, cela ne pouvait arriver, c'était impossible, et il refusait ne serait-ce que l’éventualité de foutre un jour un pied dans une prison. Il prenait alors une grande inspiration, calmant son palpitant qui menaçait de le faire succomber d'un fulgurant arrêt cardiaque pour mieux se pencher sur le garçon qu'il ne connaissait de ni d'Eve, ni d'Adam, et qu'il ne pensait d'ailleurs jamais avoir vu de son existence. Tâtonnant le corps du bout des doigts, il repoussait le col de sa robe de sorcier pour venir prendre le pouls du garçon, et à son grand soulagement il pu sentir sous la pulpe de ses doigts les battement d'un cœur qui avait l'air d'être en parfaite santé.
Bien plus serein, toujours accroupi tout contre la cadavre qui n'en était pas un, il levait vers Lullaby un sourire délesté de toutes ses plus grosses inquiétudes. « Il n'est pas mort. » lui annonça-t-il en espérant susciter la même émotion chez la demoiselle. Néanmoins, planait toujours un énorme doute quant à ce qu'elle avait souhaité faire dans ce chaudron renversé, et surtout il fallait absolument trouver une solution pour réveiller ce jeune homme, il ne pouvait pas rester inanimé de cette façon, cela finirait par se voir. Ambroise avait néanmoins besoin de temps, et déjà il se redressait, attrapait les pieds du garçon pour le tirer dans le placard avant de venir chercher Lullaby puis de refermer la porte derrière eux. C'était plus qu'étroit pour trois personnes, mais il faudrait faire avec, au moins le temps qu'il sache de ce dont il s'agissait. « Qu'est ce que tu voulais faire ? Qu'est ce que tu as mis dans cette potion ? Il faut que tu me dises tout sinon je ne vais pas pouvoir t'aider. », il murmurait tout cela dans une certaine précipitation et attendait qu'elle lui réponde d'une façon bien plus compréhensible que la manière qu'elle avait employé pour le faire venir jusqu'ici.
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Lullaby et Ambroise
Lullaby a peur. Lullaby tremble et Lullaby frissonne. Ce qu’elle à fait est si dangereux. Terrible même. Pourtant elle n’a jamais. Jamais voulu faire quoi que ce soit de mal. D’ailleurs c’est la faute de cet imbécile ! Pas vraiment de la sienne. Elle aurait pu peut-être trouver un endroit plus discret. Mais à vrai dire elle ne pensait pas qu’un petit malin ouvrirait la porte même en la trouvant fermé. Pourquoi avait-il fait ça ? Ce n’était qu’un premier année. Trop jeune pour posséder les intentions malsaines des voyeurs. Trop jeune pour une première rencontre amoureuse au creux sordide de ce placard qui avait vu passer bien plus d’un couple d’amoureux. Alors que cherchait-il ? Un endroit ou se cacher ? Ou comme elle un endroit ou dissimuler un secret un peu trop lourd à porter … qui sait ?
Toutes les spéculations sont permises en ce moment. Parce qu’avec son corps figé et sa peau roide il ne peut répondre aux questions. Ses lèvres qui semblent soudain faites de pierres ne s’entrouvrent que pour exhaler un peu d’air. Pas pour parler. Et elle se sent coupable Lullaby. De nouveau son humeur change en une fraction de seconde. De la peur et la colère à la culpabilité. Tellement de culpabilité. Elle aurait du être plus prudente. Fermer la porte d’un sort, ainsi personne n’aurait pu y pénétrer. Aller ailleurs peut-être. Mais elle ne l’avait pas fait. Convaincue que personne ne la verrait. Persuadée d’être intouchable …
Pourtant elle aurait du savoir. Ce n’est pas parce que personne n’avait su jusqu’à maintenant que personne ne saurait jamais. Et elle comprend Lullaby. Soudain avec une clarté infaillible que le pire reste à venir. Même si le meilleur se produit et qu’Ambroise le sauve. Si tous les espoirs de Lullaby se retrouvent récompensés et que le jeune adolescent se réveille. Comment ensuite le convaincre de ne rien dire ? Lui faire croire que ce qu’il a vécu n’était rien d’autre qu’une douce hallucination ? Comment garder sa bouche fermée. Elle ne peut pas le tuer Lullaby. Et elle le sait. Même si elle prépare des poisons dans ce placard à balais elle n’a jamais pensée. Pas même une fois, à s’en servir. Etrange pas vrai ? Concocter un cocktail mortel pour ensuite le ranger dans une fiole et l’oublier. Mais c’est comme ça pour Lullaby. Les potions, les poisons sont un loisir. Une manière d’aller toujours plus loin. De se pousser toujours plus pour atteindre l’excellence. Les heures qu’elle passe à mesurer et mélanger sont à la fois paisible et excitantes. Elle aime ce travail pénible et rigoureux. Adore la récompense qu’elle reçoit lorsque la potion est finie. Parfaite.
Mais elle ne l’utilise pas. C’est une assurance en quelque sorte. Si un jour elle est blessée. Ou si l’une des rares personne qu’elle apprécie est blessée, comme Néron ou Seraphina, elle trouvera le moyen de les défendre. Et nul ne saura jamais ce qu’elle est capable de faire. Du moins si le garçon se tait. Sinon … sinon elle sera sans doute renvoyée et cette perspective la terrifie. Les murs de Poudlard sont pleins des souvenirs d’Althéa. Et elle ne veut pas les perdre. Quand la voix d’Ambroise surgit à la fois inquiète et accusatrice, LUllaby ne peut s’empêcher de baisser la tête. Coupable. « C’était un accident. Tout se déroulait parfaitement et il est entré. Il a renversé de la potion sur lui. Ca n’a jamais été intentionnel. » Elle veut qu’Ambroise sache Lullaby. Elle veut être sûre qu’il comprenne qu’elle n’a jamais voulu faire du mal à qui que ce soit. Seulement expérimenter. »J’ai besoin que tu me croies … je ne voulais rien faire de mal. » Ambroise fait partie de ses rares amis. Qui plus est c’est lui qui lui appris beaucoup de choses à propos des potions et elle ne voudrait pas le décevoir. Elle en aurait honte Lullaby. Alors oui. Elle veut qu’il croit en elle. En espérant que ce n’e soit pas trop demandé …
Lullaby secoue la tête. Se dirige vers le sac d’ingrédients. « Tout est là ».. En ordre. Rangé avec une précision parfaite. Presque maniaque. Mais pour ce qui concerne les potions Lullaby est effectivement maniaque. Alors chaque ingrédient est rangé dans un petit sac , séparé des autres pour que rien ne vienne le souiller. Lullaby lève ses grands yeux bleus et croise le regard sévère d’Ambroise. Ses lèvres roses tremblent un peu mais elle répond. « Un poison de ma confection …mais il ne l’a pas bu … et je ne l’avais pas fini… alors tu va pouvoir faire quelque chose pas vrai ? » Elle espère Lullaby. Tellement. Elle veut être sûre qu’Ambroise sauvera le garçon. Elle a besoin de l’entendre pour cesser de se fustiger et de se flageller. La potion est faite pour être ingérée et elle n’était pas complète. Alors sans doute y a-t-il de l’espoir … non ? Tout ce qu’elle peut faire au final c’est espérer. Espérer qu’Ambroise puisse trouver la solution. Qu’il va l’aider et sauver le premier année. Encore une fois Lullaby compte sur quelqu’un. Parce qu’elle est incapable de se débrouiller seule. C’est Althéa qui faisait tout pour elle. Qui la protégeait et l’aidait. Voila pourquoi elle demande de l’aide à Ambroise. Alors oui elle tremble Lullaby parce que soudain tout est incertain. Parce que le monde entier semble frémir des conséquences d’un acte qu’elle sait ne pouvoir assumer.
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Dans une rythmique des plus redondantes elle répétait à la chaîne qu'elle n'était pas fautive, que rien n'était de sa faute, et elle s'en persuadait comme pour échapper à une réalité implacable. On ne pouvait décemment pas accuser l'inconscient d'avoir marché vers sa mort, ou tout du moins vers sa perte. On ne pouvait pas l'en accuser parce qu'il avait certainement ouvert la porte avec une certaine innocence, cherchant un balais ou un seau, sans se douter une seule seconde qu'il pouvait y avoir une petite sorcière qui s'y cachait pour mettre à profit ses quelques connaissances interdites. Il n'y avait rien à lui reprocher si ce n'était d'avoir été là au mauvais endroit ainsi qu'au mauvais moment, tout comme il était bien difficile à Ambroise de blâmer Lullaby puisque c'était lui et lui seul qui l'avait encouragé à prendre cette funeste direction. Néanmoins, contrairement à elle, il n'avait jamais eu l'idée quelque peu saugrenue de venir concocter des potions dans un endroit aussi exiguë qu'un placard à balais, après tout, Poudlard était un château immense et le nombre de salles inoccupées étaient en grand nombre. Et puis, parfois, avec beaucoup de chance, on arrivait à tomber sur la salle sur demande, et l'expérience en devenait encore plus profitable.
Seulement, dans la situation dans laquelle ils se trouvaient, l'un comme l'autre, il n'y avait pas de solution qui sautaient aux yeux, et rien n'aurait été moins profitable pour eux que de se faire attraper par un professeur dans de telles circonstances. Il aurait été bien compliqué de faire comprendre qu'ils ne cherchaient pas à faire disparaître un corps après une expérience ratée, mais bien à trouver une solution beaucoup moins macabre. Alors, paniqué, il tentait de reprendre du poil de la bête, se disant qu'il n'était pas encore venu le temps où pour cacher une bêtisé il fallait enterrer les preuves au milieu de la forêt interdite. Une solution devait bien exister ne serait-ce qu'au travers des ingrédients qu'elle avait utilisé et qui se trouvait dans le petit sac qu'elle tendait.
Vivement il s'en emparait pour en examiner le contenu, remuant ainsi autant d'ingrédients que d'idées qui fourmillaient dans sa tête, seulement tout restait informe. Aucune solution ne lui sautait aux yeux comme une évidence des plus particulière, dès lors il lâchait la sacoche sur le sol soulevant un petit nuage de poussière qui retomba sur ses chaussures. « Je peux rien faire avec ça. », avait-il lâché avec une grande résignation. Tout du moins ce n'était pas vraiment la vérité, il savait qu'avec les potions ou encore les poisons il y avait toujours une solution bien appropriée mais ils manquaient de temps et surtout il n'était pas le cerveau qui avait imaginé tous les effets de cette potion. Ce n'était qu'un détail, mais le fait de ne pas en être l'auteur rendait les choses plus complexes, il fallait imaginer ce que Lullaby avait voulu faire et surtout la finalité de la chose, il aurait pu l'interroger à ce sujet mais rien n'était aussi précis que l'intention première et son intention était désormais noyée dans cette auto-persuasion maladive dans laquelle elle se noyait.
Pourtant, il ne semblait pas baisser les bras, il se souvenait soudainement qu'elle lui avait dit qu'il ne l'avait pas bu, et par la barbe de Merlin, c'était assurément pour cette raison qu'il se trouvait être plongé dans cet étrange comas au lieu d'être raide mort. Il se souvenait d'avoir lu quelque chose à ce sujet, il s'en souvenait parce qu'il avait cherché des renseignement sur l'antidote que pouvait être le moly en matière de sortilège. Il fermait alors les yeux, et les mains enfouies dans son épaisse tignasse il cherchait dans ses souvenirs, visualisant les mots sans pour autant pouvoir les lire, l'image restait floue. Il grondait face à son impuissance et rouvrait les yeux tout en tirant d'avantage ses cheveux. Les yeux posées sur elle sous la lumière tamisée des lieux, il cherchait les mots pour lui annoncer qu'il n'était pas aussi infaillible qu'elle pouvait le penser et ce fut à cet instant que cela lui sauta aux yeux. Il avait suffit d'un détail qui résidait en une couleur prédominante chez les Serdaigles pour que tout lui revienne soudainement en mémoire.
« Du bleuet.... Et un peu de joubarbe. Oui ! Oui ça devrait fonctionner. » disait-il comme pour lui-même dans une soudaine folie qui lui était propre. Et déjà, sans l'attendre, il repoussait la porte, enjambait le corps et s'extirpait du placard à balais d'un pars déterminé. Il ne trouverait rien de ce qu'il lui faudrait en ces lieux, il lui fallait aller piller la serre. Pourtant, la chose lui revenant en mémoire, il cessait tout mouvement, se retournait vers la porte encore ouverte du placard, avant de croiser les bras sur son torse. « Dépêches toi de venir, c'est le moment ou jamais d'apprendre ! », bien que soudainement plus détendue par cette solution fraîchement trouvée, il n'en restait pas moins qu'il ne voulait pas qu'elle se laisse aller à penser qu'il serait toujours disponible pour l'aider et surtout qu'il allait tout faire en la laissant simplement attendre de voir le résultat, si résultat il y avait.
When I was younger, so much younger than today,I never needed anybody's help in anyway.
Lullaby et Ambroise
Un peu perdue Lullaby. Suspendue aux lèvres d’Ambroise. A son regard un peu hésitant mais quelque part déterminé. Choqué sans doute de voir ce que la jeune fille avait fait. Elle l’est aussi. Lullaby sait bien que ce n’est pas réellement sa faute. C’est plutôt celle du garçon et de sa maladresse. Et puis pourquoi se rendre ici ? Dans cet endroit réservé aux couples ou aux cachottiers comme elle … avait-il quelque chose à cacher ? Fuyait-il l’attention de camarades un peu trop déterminé. Ou était-il venu mijoter un mauvais coup ? Impossible de le savoir. Plus maintenant. Mais si seulement. Si seulement il n’avait pas trébuché et renversé la potion sur lui. Lullaby aurait pu inventer une excuse. Ou même le menacer. Malgré la douce apparence de Lullaby un premier année n’était certainement pas de taille à lutter contre elle. Trop faible. Trop jeune . Mais les si n’ont aucune valeurs … ils ne sont que les souhaits impossibles de quelques fous
Lullaby soupire. Essaye désespérément de se calmer. Etre hystérique ne l’aidera pas. Dans cette situation il lui faut être calme. Réfléchir. Il y a forcément une solution à trouver. La seule question que Lullaby se pose est … laquelle ? Dans les moments de crises c’était Althéa qui avait la tête froide. Mais cela avait toujours été ainsi. Althéa était la guerrière. Lullaby la rêveuse. Un ensemble parfait. Un équilibre incroyable. Equilibre désormais rompu. Et elle se retrouvait seule et perdue. Enfin pas tout à fait perdue. Puisqu’Ambroise avait accepté de l’aider. Soudain Lullaby détourne la tête. Elle se sent coupable de l’attirer dans ses ennuis. Mais c’est seulement parce que seule elle ne sait plus quoi faire. Elle apprend vite Lullaby mais elle n’a toujours pas l’habitude de prendre soin d’elle-même. Alors elle laisse les autres le faire pour elle. Plus simple …
Plus lâche aussi. Mais Lullaby n’a jamais été vraiment courageuse. C’est pour cela qu’elle se tient là, derrière Ambroise et qu’elle l’observe se démener pour rattraper ses erreurs à elle. Elle à honte d’elle-même Lullaby. Mais ça ne l’empêche pas de continuer à le faire. Comme toujours … Quand elle entend Ambroise parler Lullaby se contente de se tenir derrière lui. A la fois curieuse et honteuse. Fascinée d’apprendre quelque chose de nouveau et dégoûtée par elle-même. « « Je ne suis pas vraiment sûre de vouloir apprendre de cette manière … la théorie me serait parfaitement allé. » Ambroise devient soudain un peu trop clinique pour elle. Un peu trop froid. Il lui semblait plus humain lorsqu’il s’était pétrifié devant la porte choqué par ce qu’elle avait fait.
Bien sûr elle ne lui dit pas. Parce qu’elle ne veut pas le vexer vu tout ce qu’il fait pour elle en cet instant. Mais tout de même. Le garçon ne bouge qu’a peine pour respirer et il lui demande d’apprendre ? Difficile à avaler pour Lullaby. La craintive Lullaby. Elle soupire. Détourne ses yeux bleus. La mort et la douleur ne lui posent pas vraiment de problème à Lullaby. Mais uniquement s’il s’agit d’un acte qu’elle à décidé elle-même. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui … « Tu pense pouvoir inverser son état ? » Il y a un petit tremblement dans sa voix qu’elle essaye de contrôler. Mais ce n’est pas de sa faute. Voir le corps du jeune homme qui semble si froid, si pâle. Si près de la mort finalement. Lui rappelle les souvenirs d’un autre cadavre qu’elle a trouvé un soir d’été dans le bois près de chez elle. Un cadavre qu’elle ne connaissait que trop bien puisqu’il était celui de son double. De sa jumelle. Et même aujourd’hui ce souvenir la fait trembler.
Alors elle frissonne un peu. Détourne son attention sur quelque chose d’autre. « Je dois trouver quelque chose. Si tout se passe bien et qu’il se réveille je dois trouver une histoire. Quelque chose à raconter pour qu’il ne pose pas de questions. Et qu’il n’aille rien dire à personne. » Il le faut. Parce que sinon Lullaby devra quitter Poudlard dans l’opprobre. Renvoyée et humiliée. Et cela ne se peut. Elle ne le supporterait pas Lullaby. Pas alors que Poudlard et ses habitants sont tout ce qui la maintienne en vie.