NOM : Ljungström un nom bien connu de tous à Poudlard, la meute suédoise qui foule les couloirs. C'est la nouvelle génération qui fait parler d'elle, c'est l'ancienne qui commença à bâtir les fondations de ce nom. Un nom souillé par celui de ta mère qui assombri la noblesse de votre rang. Suède pays de ton coeur, oublié, arraché. Un nom, un fardeau, une identité. On l'entend dans toutes les bouches pour les plaisanteries maladroites de ton cousin, les fourberies de ta cadette, les esclandres infernales de ton jumeau. Toi tu es l'ombre, tu ne veux pas de cette vie alors tu le leur donne. PRÉNOMS : Seraphina, les moldus y verraient surement une référence biblique, l'innocence dans un voile de coton, c'est ce que tu projette. Un prénom aussi doux qu'un visage, des manières travaillées et calculées. Recherchées. La pureté en bouteille, c'est ce qu'on pourrait croire mais il n'en est rien. Tu cache tes vices sous un visage de porcelaine, poupée fragile, poupée brisée. Névroses se glissant sous la peau comme un serpent se dissimule, le mal dans une écosse magnifique. Ebba qui signifie en suédois "celle qui découvre l'âme des êtres et des choses" si contrairement à ta soeur tu ne peux t'insinuer dans les esprits tu redouble d'ingéniosité pour tenter de lire dans leurs yeux, comme on dit le regard est le reflet de l'âme. Jézabel est ton troisième et dernier prénom, celui d'une princesse disparue et déchue. Première fille née d'une longue lignée il te sied plus que tu ne veux l'admettre. AGE : 19 années bien que tu aies la sensation dévorante d'avoir bien plus. Et l'éternité c'est long, surtout vers la fin. ANNÉE : Sixième année à errer dans ce château aux secrets enfouis, six de trop visiblement... Tu rêve d'une échappatoire mais ton esprit devine aisément qu'elle n'est pas dehors. Ni dedans. Elle est ailleurs, dans un monde d'une douceur malsaine que seul ta cadette sait créer ÉTAT CIVIL : Au sommet on est toujours seule. Tes démons te tiennent compagnie, tu n'as nul besoin d'amour, de réconfort, d'attention. Ton esprit est ta récréation. Quand ta soeur réclame le regard de ses pairs, en a nécessité pour exister toi tu ballais tout d'un revers de la main. Tu te suffit à toi-même, il n'y a que ton jumeau qui trouvait la clef de tes excentricités. Aujourd'hui tu ne t'ouvre plus qu'à ton cousin. PURETÉ DU SANG : Du quoi ? Cette notion t'échappe tu ne la comprend pas. Il n'y a rien de pur ici bas, rien qui ne soit pas entaché. Celui de ton père et de tes ancêtre l'était autrefois. C'est ce qu'on t'a raconté. Et puis ta génitrice est venue chambouler cet arbre généalogique jusqu'alors intact. Parait que ça fait de toi une sang-mêlée. "Infame" dans la bouche de tes camarades Serpentard, "normale" dans celle de ton cousin. Toi cela t'est égale, tu n'as rien contre les nés-moldus, rien contre les sang-purs non plus. Tout glisse sur toi sans jamais t'éclabousser. MAISON SOUHAITÉE : Il fut bien difficile pour le choixpeau de te placer, Serdaigle fut évoqué, Gryffondor également et même Poufsouffle fut envisagé. Plus caméléon que vipère tu aurais trouvé ta place dans n'importe quelle maison, ou plutôt tu aurais été perdue dans n'importe laquelle. T'es une image pas encore imprimée. Son indécision était à la hauteur de la tienne. Serpentard finit par t'ouvrir ses portes, les Echos dans ta caboche ayant pris la décision à ta place. ORIENTATION SEXUELLE : Déjà trop déconnectée du monde réel pour accorder une quelconque importance à ces choses là.. Tu ne t'es jamais interrogée là-dessus, homme, femme, illusion. Tu goûte à tout. Puisque le monde n'est qu'un néant dans lequel tu te perd tu tente de t'accrocher à chaque être qui pourrait faire office de rempart. PARTICULARITÉ : T'es le vilain petit canard de ta famille. De ta maison. La folle, la paumée, la décalée. Ta cadette s'est tant exercée sur ton esprit déjà fragilisée qu'il a pété un rouage, à présent t'es perdue entre deux mondes. Le sien et le réel. Le réel te dégoûte. Le sien t'effraie. Tu ne sais plus ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, tu vois parfois des illusions en plein après-midi, d'autres c'est une voix qui te parle, cette voix se nomme "Echo" ton petit démon intérieur. La clef de ton esprit détraqué.
✎ Votre personnage trouve par hasard dans un couloir les réponses du prochain devoir de potions, que fait-il ? Seraphina est d'ordinaire tellement distraite pas les propres projections et étrangetés de son esprit malade qu'elle n'y fera surement guère attention. La réaction la plus probable serait sans doute l'ignorance totale, à dire vrai la jeune femme serait parfaitement capable de marcher dessus sans voir de quoi il s'agit. Autre cas de figure ? Si par hasard elle baisse les yeux sur le bout de papier et y accorde une quelconque importance, elle le ramassera, le lira en diagonale sans plus de curiosité et le reposera à sa place. Comme un penny qu'on laisserait à terre pour porter chance à un prochain passant. Ses réactions sont loin d'être logiques ou habituelles. ✎ Votre personnage tombe sur une première année malmenée par des septième année au détour d'un couloir, que fait-il ?Cela dépend de bien des choses. Seraphina n'a pas une âme d'héroïne elle serait bien plus tentée de passer son chemin pour la simple et bonne raison qu'elle ne se mêle jamais des affaires d'autrui tout comme elle déteste qu'on mette son nez dans les siennes. Elle fait rarement attention à tout ce qui peut se passer autour d'elle, les autres ne sont que des figurants dans le film abîmé de sa vie. Cependant, comme dit précédemment sa réaction dépendra de plusieurs facteurs, si elle est dans un bon jour ou non, si elle est pressée ou non, si elle en tirera une satisfaction personnelle ou gloire quelconque ou non. Est-ce que l'élève appartient à une illustre famille de sorciers qu'elle désire amadouée ? Est-ce qu'il fait preuve d'assez d'audace et de courage pour mériter son aide ? Le connait-elle ? Ou encore, ses bourreaux sont-ils d'une maison adverse ou de la sienne ? Si cet élève est un Serpentard qui se fait malmener par des Gryffondor alors oui vous la verrez intervenir et cracher son venin. En revanche si la situation est inversée elle ne bougera pas le petit doigt, se contentant d'adresser un rire moqueur à la pauvre victime avant de tourner les talons. A-t-elle le contrôle de son esprit ? Vagabonde-t-il ailleurs ? En soit il n'y a pas de réponse juste parce que la jeune femme a rarement un comportement logique. Il change au grès des humeurs et des jours. ✎ Le professeur de métamorphose a injustement punit votre personnage à la place d'un autre élève qui se moque de lui, comment réagit votre personnage ?Avec dignité. Toujours. S'il y a bien une chose qui ne fléchit guère chez les Ljungström c'est leur fierté sans nom. Seraphina n'aura pour ainsi dire aucune réaction immédiate, elle fera face, visage fermé qui restera de marbre devant cet affront certain. Elle subira l'amertume dans la bouche et le sourire aux lèvres. La rancune tenace elle n'aura de cesse de faire payer mille supplices à l'élève à l'origine de son humiliation. Vindicative et mauvaise lorsque ses démons prennent le dessus il serait mal avisé de la provoquer frontalement, Seraphina agit en douce toujours, avec patience et fourberie, elle se glisse sournoisement dans vos peurs inavouées. Elle attend. Sagement. Parce que la vengeance est un plat qui se mange froid elle ruminera la sienne dans le noir et vous attaquera d'un coup sec. Elle vous pardonnera volontiers votre orgueil si vous ne blessez pas le sien. Si Seraphina est un ange miséricordieux ne réveillez donc pas la bête tapi dans son esprit. ✎ Amour, richesse, célébrité ou sagesse : qu'est ce qui intéresse le plus votre personnage ? Rien de tout ceci assurément. Seraphina n'en demande pas tant, elle n'a que faire de la célébrité, sa famille est richissime et ça ne l'importe que peu. Quant à l'amour, il pourrait se pointer sous son nez qu'elle ne le reconnaîtrait même pas. Plus que la sagesse c'est surtout la tranquillité d'esprit que Seraphina désire. La normalité. Ce pourquoi elle envie les moldus encore plus que ses pairs, sorciers lambdas au quotidien épargné.
PSEUDO : PHILHARMONICS AGE : 20 petites années d'errance . PRÉSENCE : ça dépend des jours, de mon humeur . AVATAR : Sandrah Hellberg COMMENT AS TU DÉCOUVERT LE FORUM : Majka m'a montré le chemin . UN PETIT MOT POUR LA FIN : y'a pas de smiley unicorn je proteste
Dernière édition par Seraphina E. Ljungström le Jeu 21 Aoû - 19:17, édité 7 fois
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ?
- 20 Décembre 1978 -
Assise sur le rebord de la fenêtre, elle guettait les mouvements du dehors les yeux embués par les larmes. Il pleuvait des trombes, les passants étaient affolés et même ceux qui tenaient fermement leurs parapluies se pressaient pour rejoindre leur chez soi. Les voitures arrosaient les piétons un peu trop proches du trottoir en passant dans les flaques et les enfants dansaient pour la plupart sous les gouttes de pluie, la tête levée vers le ciel. Et elle les entendait tous. Les bruits de klaxons qui semblaient lui arracher les tympans comme les cris des gamins trop aigus pour ses oreilles. Alors que les rues grouillaient de vie, avec de plus en plus de personnes qui se bousculaient sous les abris de bus, elle, elle enviait chacun de ses inconnus. Eux étaient libres. Libres de leurs mouvements, de penser et de parler. Elle elle était enfermée entre quatre murs. A l’abri de la pluie certes, mais seule et isolée de la vraie vie, privée de cette sensation de chaleur qui envahissait son corps, son coeur pesait lourd dans sa poitrine, elle avait la sensation d'étouffer. Elle poussa un soupir et baissa la tête pour la fourrer entre ses genoux, en position fœtal. Quelques larmes perlèrent sur ses joues et elle s'empressa de les essuyer. Elle devait se montrer forte, elle voulait se montrer forte et pourtant rien n'y faisait. Elle sentait sa vie lui échapper lentement, ici sur l'île ou là-bas à l'école. Peu importe où elle se trouvait, elle ne pouvait pas fuir. Cela ne changeait pas la situation et ce manque qu'elle ressentait à l’intérieur. Ce vide qui faisait vraiment mal. D’ailleurs, selon elle personne ne pourrait plus jamais le combler… Elle avait l’impression qu’on lui avait coupé les ailes. Elle avait la sensation que ce n'était pas si loin, que c'était il y a quelques mois encore, qu'elle rayonnait, était joyeuse, amusante, et vive et aujourd’hui elle était morte. Tout semblait mort autour d'elle. Mais c'était il y a plus longtemps n'est-ce pas ? Elle ne s'en souvenait plus, à quel instant précis tout avait foutu le camps.
Elle passa ses bras autour de sa tête comme pour se faire un bouclier contre les pensées noires qui assaillaient son esprit. Puis, petit à petit, ses bras exercèrent une pression sur son crâne. Elle devint complètement recroquevillée, tellement refermée sur elle-même qu'elle sentait la froideur de son corps l’envelopper alors qu'elle essayait en vain de se rappeler de son odeur, de sa voix...Plus le temps passait et plus il devenait un souvenir. Eux tous devenaient des souvenirs, des ombres passagères dans l'écho de sa folie.
Elle resta dans cette position pendant plusieurs minutes en essayant tant bien que mal de reprendre le contrôle sur son mental. Mais cela était inutile, son mental lui avait déjà échappé...
- 03 Juin 1969 -
« A tribord toute, tas de chiens galeux ! » protesta le capitaine du navire avec les mains sur les hanches en signe de supériorité. Puis, lançant un regard sur le côté il ajouta : « et débarrassez-vous donc de ces prisonniers ! Par-dessus bord ! » Soudain, deux personnes la prirent par les bras, sous ordre de leur chef. On la força à avancer jusqu’au rebord de l’embarcation, prêts à la faire sombrer dans les abysses de l’océan. Toutefois, fière flibustière qu'elle était, elle n'allait pas se laisser faire aussi docilement. Ces filous n’avaient pas fini d’entendre parler d'elle ! Ça non ! Le trésor des pirates serait sa récompense, à elle, elle le trouverait avant et ça serait bien fait pour eux. Après tout, elle n'était pas une fillette qui avait peur de son ombre ! Non, elle elle était une pirate, une vraie ! Même mieux, une corsaire ! Aussi, alors que qu'elle maudissait en silence, levant parfois les yeux au ciel devant sa bêtise, ce capitaine de malheur qui lui sortait pas les trous de nez continua de maugréer en sortant à foison des ordres à ses matelots. Faisant abstraction de lui aussi bien que possible, elle observait devant elle l’écume imaginaire se briser sur la coque de leur bateau, les vagues déferler et l’air marin emplir ses narines en attendant paisiblement sa sentence. Car oui, pour jouer au jeu du pirate, il fallait une imagination débordante ! Tout était question d’imagination. Parce qu’au fond, elle savait bien que les deux gignoles qui la tenaient étaient deux gamins de huit ans, son cousin Vil et leur voisin. Ils n’étaient nullement – et très loin – des vieux loups de mer expérimentés qui voguaient sur des pavillons de forbans. Pour tout dire, à eux deux, ils n’avaient certainement jamais mis un orteil sur le pont d’un bateau ! Elle non plus à vrai dire. Mais elle avait lu beaucoup de livres moldus d’aventures, alors elle était déjà une pirate dans son esprit. D’ailleurs, les mots savants qu'ils employaient à tord et à travers, ils venaient tous de leurs lectures. On leur aurait demandé la signification de « tribord » ils n’aurait certainement pas été capables de le définir. Trop compliqué pour eux. Tribord, c’était tribord. Juste un mot qui était sans cesse répété dans « L’île au trésor » de Stevenson. Puis ça sonnait bien, c’était l’important.
Elle poussait un dernier soupir. C’était la fin. Game over, tout était perdu. Elle regardait du coin de l’œil le capitaine - qui n’était autre que son frère jumeau en réalité, mais passons sur ce détail - pour faire comme dans les films : la fin sentimentale, la tension dramatique de dernière minute, le dernier regard avant le grand saut. Oui, cela avait beau être un jeu elle s'immergeait toujours dans ses personnages. Durant leurs pauses jeux de seize heures au parc ils étaient sa seconde peau. Pourtant on ne peut pas dire qu’au début les copains de son frère et de son cousin avaient été très emballés à l’idée de la prendre avec eux pour la faire participer. Mais elle leur avait bien remis les points sur les "i" à tous. Parfois, il arrivait même qu'elle sois plus intrépide qu’eux. Avec son frère jumeau ils faisaient les quatre-cent coups, à tel point que les autres n’arrivaient plus à les suivre et avaient peur qu'ils se fassent mal un jour ou l’autre. Mais ils étaient dans leur bulle. Comme des siamois. Plus besoin de mots ils se comprenaient instinctivement et parfois il était nécessaire de traduire oralement leurs pensées aux autres sinon ils restaient avec la bouche grande ouverte à gober des mouches sans savoir quoi faire.
D’un coup ferme il la firent avancer brusquement vers la planche des exécutés. Elle avalait sa salive. Puis enfin, ils la poussèrent par-dessus bord. Autrement dit, ils l’envoyèrent dans le toboggan pour la faire descendre de la maison en plastique à deux étages qui leur servait de vaisseau. Ils auraient pu utiliser un peu de magie pour donner vie à toute cette mascarade mais c'était interdit, du moins en public, leur créativité suffisait à faire ce que les sorts ne pouvaient organiser. Elle rebondit aisément sur le sol et se fit légèrement mal en tombant, mais rien de bien méchant en fin de compte. Elle lança ensuite un regard à son frère, toujours perché sur la maisonnette en mettant une main au-dessus de ses yeux pour ne pas avoir le soleil dans la tête. « Magnus, maintenant c’est à moi de faire le cap’tain hein ? » Son frère acquiesça et descendit à son tour le toboggan. Dans leurs jeux, il n’y avait jamais de différence, chacun leur tour ils testaient les rôles pour ne pas faire de jaloux. Toutefois, alors que son frère venait observer sa main blessée – il l’avait certainement vu esquisser une grimace – elle passa ses bras dans son dos. Elle savait ce qu’il allait faire et elle n’avait pas envie qu’on la pouponne pour une simple égratignure. Faisant un bisou sur la joue de son jumeau au passage, elle rejoignit de nouveau leur bateau. Et alors qu'elle gravissait la grille de cordages pour arriver au second étage sans passer par les escaliers, elle perçu la voix de leur gouvernante les appeler.
- Janvier 1971 -
De haut de ses dix ans elle ne comprenait pas pourquoi. Pourquoi sa génitrice, qui était plus à ses yeux une parfaite inconnue qu'une véritable mère avait accordé à cette perfide fillette l'amour qu'elle leur avait toujours refusé à elle et Magnus. Majkalena. Derrière ce prénom se cachait tous les vices du monde, telle Pandore elle portait les maux de sa vie dans une boîte dorée et avait tout relâché dès sa naissance. Elle n'avait fait que prendre un peu plus de place, toujours plus de place. Elle la huitième merveille du monde de sa mère, la petite poupée qu'on cajolait, protégeait comme un diamant précieux. Seraphina n'avait que faire d'être le centre du monde, elle se suffisait d'être un tout pour son jumeau, lui sa moitié, sa propre pierre précieuse à elle, pourtant elle ne pouvait s'empêcher de dédaigner cette enfant trop gâtée. Tout l'agaçait chez ce démon miniature, ses caprices, ses erreurs, ses jérémiades, son envie étouffante de vouloir être constamment sur le devant de la scène. Seraphina était tout son contraire, en dehors des lignes et du monde limité de sa famille. Le comportement distant de ses parents, la bulle qu'elle et Magnus avaient construit, cette comédie de normalité à afficher devant les moldus lui avaient façonné au fil des années une personnalité lunaire et détachée. Elle était une fille perdue, une part d'elle le savait tout au fond. Elle était dehors de sa vie, elle n'avait pas cette impression d'être à sa place. Ce qu'elle vivait ne pouvait pas être son histoire, ce n'était pas son visage, ce n'était pas elle qui pensait, ce n'était pas elle qui parlait. Elle n'était pas réelle, elle était derrière l'écran. Elle était dans ce corps, prisonnière de cette vie, coincée dans ce paysage, obligée de vivre autour de ces gens. Elle était dans un cinéma, et cette actrice ce n'était pas elle, elle ne contrôlait pas sa vie, elle la regardait, elle la regardait lui filer entre les doigts. Elle vivait pour quelqu'un d'autre, cette autre elle qui lui était inconnue, cette fille qu'elle ne connaissait pas. Qui aimait dans le vide, qui ne croyait en rien, qui croyait en tout, qui avait peur de son ombre. Tout de ce qui l'entourait n'était que décor, elle ne voulait pas croire qu'elle était là, comme ça, elle ne voulait pas croire qu'on lui collait cette tête, ce corps, qu'on lui dise : voilà ma petite maintenant t'es là, et tu dois vivre, tu dois combattre, te relever. Elle aurait voulu briser l'écran, elle aurait voulu prendre le contrôle et décider, recommencer, elle aurait voulu une autre chance. Elle aurait voulu choisir, mais elle n'avait pas le choix. Dans ce monde. Dans cette famille. Avec cette mère. Et cette sœur. Et cette destinée. Elle dû se résoudre à cette vie, cette vie avec elle-même, il fallu se résoudre à rentrer dans ce personnage, jouer son rôle. Il fallu fermer sa gueule et laisser Dieu se marrer, le laisser voir comment elle apprivoisait cette jungle dans laquelle il l'avait envoyé. Qu'il puisse voir comment ils se détruisaient. Elle aurait voulu voir cette vie qui elle pensait était la sienne, avec plein de légèreté mais c'était au dessus de ses forces. Alors elle tentait de s’échapper de cette réalité. Alors elle tentait de jouer son rôle avec ce costume mal taillé et ces répliques bien trop fausses, mais à quoi bon elle savait bien qu'elle n'aurait pas l'Oscar de la plus belle vie.
Et puis son oncle est revenu d'Egypte. Majkalena avait seize ans. Seraphina dix-sept. Ce fut à ce moment là. Adolescence volée, meurtri, abusée. La vie devint un cauchemar dont elle peine à s'éveiller.
Tell me your Story
« Quoi qu'il arrive, ne regrette jamais tes actes, car ils sont le reflet de ton âme... »
- 22 JUIN 1979 -
Sa cadette pris la peine de se prendre une tasse de thé avant de s'asseoir à l'opposée de la jeune femme. Elle la fixait sans mot dire, de la tête au pied, observant avec attention ses cicatrices. « Elles viennent d'où ces cicatrices ? » demandait-elle d'une voix posée, trop calme au goût de Seraphina. Elle déglutit avec peine, se tortillant les doigts nerveusement avant de lui répondre, toujours la tête baisée. Majkalena avait beau être de deux ans plus jeune qu'elle elle possédait cette autorité naturelle devant laquelle Seraphina se sentait désarmée. Elle avait la faculté d'entrer dans sa tête, de lui imposer ce qu'elle voulait. Cauchemars comme rêves. «Je... Je... donnais à manger aux loups et... » Oui, Seraphina aimait les loups qui vagabondaient en horde sur leur île, elle les observait depuis l'enfance. Elle et Magnus allaient souvent les nourrir quand ils étaient plus jeune. Elle avait voulu s'y risquer seule cette fois-ci. Mauvaise initiative. « Et un loup t'a attaqué... » continuait-elle simplement, sans même s'inquiéter une seule seconde de sa soeur. Le manque cruel d'attention que pouvait avoir la jeune femme se faisait sentir. Majka n'avait que faire des péripéties de son aînée, pire ! Elle se serait faite arrachée un membre par un loup que cela l'aurait sûrement faite rire aux éclats. « Et tu es toujours en vie ?! » continua-t-elle stupéfaite de la voir devant elle, quasiment amusée d'assister à une expérience ratée. Elle était plus curieuse de savoir comment elle s'en était sortie que de savoir si elle allait bien. Seraphina retenait la colère qui montait en elle. Une colère mêlée à des pleurs qui lui serraient la gorge. Le moindre son de sa part la ferait craquer et elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas lui donner cette joie, cette euphorie, cette jouissance absolue ! Non, elle en avait assez d'être traitée comme une merde, un objet, une personne sans identité qui se faisait ballotter au grès des envies et des lubies de sa sœur pour contenter sa curiosité malsaine, le plaisir qu'elle trouvait à sa déchéance. Exposée comme une bête de foire, reléguée au même rang qu'une femme à barbe ou qu'à un nain haltérophile, elle n'était rien aux yeux de personne, mais surtout qu'une merde sans vie aux yeux de sa soeur, et parfois elle avait l'impression aux yeux de sa famille tout entière ! Famille qu'elle haïssait au plus haut point par moment. Alors qu'elle levait doucement la tête pour planter ses yeux dans le regard de la brune, ses mains et sa mâchoire se crispèrent autour du tabouret, son souffle devenant de plus en plus saccadée tellement le sentiment de rage l'envahissait. Son regard la trahissait, elle le savait et sa soeur ne tâcha pas d'en rire. Elle trouvait tout simplement pathétique qu'elle puisse se révolter, elle trouvait sa colère touchante et innocente, tel un petit agneau. Et c'était ce qu'elle était. « Tu n'es qu'un agneau parmi les loups. » finissait-elle par répondre à la rage soudaine de Seraphina. Pris soudainement d'un fou rire, elle se moquait ouvertement de sa soeur sans aucune retenue, sans aucune gêne. Son rire était rauque, beaucoup plus rauque que la normale étouffé dans sa mesquinerie sans fin. Devenant presque rouge au point de disparaître dans sa propre bêtise, les jeux cruels d'une enfant insouciante.
Seraphina explosa, pris le premier objet qui lui tombait sous la main pour le balancer sur sa soeur. Ratant sa cible de peu, elle se rendit compte de son geste. Sans crier gare, la panique s'immisçait sournoisement en elle pour s'implanter avec force dans son cœur, paralysant tous ses muscles. Elle fixait sa sœur avec angoisse, essayant tant bien que mal de s'excuser, en vain. Majkalena s'était levée brusquement, cessant de rire, pour, à son tour, exprimer toute sa rage. D'un simple coup de baguette elle plaqua carrément Seraphina contre le mur. Elle grimaçait de douleur, un clou accroché au mur se plantant violemment dans son dos, frôlant de peu sa colonne vertébrale. « Tu as osé te soulever contre moi ? MAIS POUR QUI TE PRENDS-TU SALE PUTE ?! » crachait-elle violemment au visage de la jeune femme aux yeux saphirs, resserrant l'emprise de son sort autour de son cou avec force, la soulevant même du sol. Si Maj était d'ordinaire glaciale et d'un calme effrayant elle pouvait s'enflammer en un instant. « Les loups ne t'ont pas assez griffés à mon goût, je vais t'arranger le portrait comme il faut, crois-moi sur parole ! » Sans perdre de temps, elle s'exécuta. Premier coup de baguette qui eut l'effet d'une violente gifle, Seraphina retomba au sol, sur ses pieds. « Reprends-toi ! Cette tordue va te tuer ! » Cette voix qui la hantait venait soudainement de lui parler. Deuxième gifle, Seraphina se pris le coin de la table dans les côtes et s'écroula au sol. « Elle va te tuer ! Elle va nous tuer ! Relève-toi ! Bats-toi ! » criait cette voix énigmatique. Cette voix avait toujours hantée Seraphina, lui dictant parfois de faire du mal. Mais à cet instant précis elle lui hurlait surtout de se défendre, de reprendre le dessus. De réduire au silence sa cadette une bonne fois pour toute. Elle ne comprenait plus rien, la belle brune était complètement sonnée par les coups et le fait d'entendre cette voix résonner dans sa boîte crânienne n'arrangeait rien. Son esprit était complètement embrumé, son corps à moitié inerte. C'était la fin, elle le sentait. Troisième gifle puis un coup violent dans le ventre. Seraphina hurla de douleur, suppliant sa soeur d'arrêter. « Pitié ! Pitié ! Pardonne-moi ! Jamais plus je me mettrais en colère contre toi, jamais ! Pitié ! Pitié ! Arrête ! ARRÊTEEEEEE! » hurlait-elle dans des sanglots étouffés. Cri de bête qu'on égorgé. Elle n'était réduit qu'à une bête, un morceau de viande. Majkalena attrapa Seraphina par les cheveux pour la remettre debout de force. « Qu'est-ce que tu as dis microbe ?! »« J'ai dit : VA CREVER EN ENFER SALE ORDURE ! » criait la Voix dans l'esprit de Sera, faisant grimacer cette dernière tellement cela lui donnait la migraine. « Rien... Rien... » bafouillait-elle, paralysée par la peur. « C'est ce qu'on va voir ! » Quatrième coup, Seraphina s'écrasa contre le rebord du comptoir, faisant tomber dans sa chute les ustensiles de cuisine. Un couteau se présenta sous ses yeux, caché sous un torchon sale. Seraphina fixait cette longue fine lame, se posant des milliers de questions en peu de temps. Elle avait peur. Peur de commettre un acte irréparable, peur de ne pas avoir assez de force pour l'enfoncer profondément, peur qu'elle survive à cette attaque ! A cet instant précis, elle voulait sa mort ! Elle tremblait, n'osant toujours pas faire le moindre geste. Alors qu'elle voyait sa soeur s'approcher de nouveau d'elle, sa vision se floutait, tout lui parvenait au ralentit. Les mouvements, les sons, tout paraissait avancer avec peine dans le temps. Elle voyait la frêle carrure de sa soeur à deux doigts de l'atteindre, alors que la Voix reprenait de plus bel. « Tue-la avant qu'elle ne te tue ! TUE-LA ! » Seraphina pris alors le couteau automatiquement, sans réfléchir et alors qu'elle allait se redresser, sa soeur lui balança une dernière parole qui déclencha tout. « Tu vois... C'est pour ça que mère ne t'a jamais aimé. Pauvre Seraphina... » Sa main se leva en l'air, jouant avec sa baguette prête à assainir une dernière punition. Soudainement, Seraphina se redressa d'un mouvement rapide et sans attendre, elle planta avec virulence la lame du couteau près du cœur de sa soeur, hurlant toute la haine qu'elle avait pour elle. « VAS CREVER SALE MERDE ! » Le visage de sa soeur devint soudainement livide, pâle. Elle reculait en titubant, posant ses mains sur le manche du couteau qui s'était enfoncé dans sa chair. Elle fixait tour à tour, lentement Seraphina puis la lame d'un air surpris, désemparé, haineux. A cet instant, Seraphina n'avait plus le contrôle d'elle-même parce que celle qui avait planté le couteau avec une telle violence n'était autre que la Voix, celle qui la hantait et qui avait pris possession de son corps durant quelques secondes. Majkalena respirait encore difficilement, tendant la main vers son aînée, réclamant sa clémence. Les rôles c'étaient inversés mais Seraphina ne lui adressa en retour qu'un visage dédaigneux. Elle ramassa la baguette de Maj qui avait roulé au sol et s'apprêtait à finir le travail, l'instrument de sa force devenant celui de sa fin. La jeune femme souriait devant cette ironie certaine mais des éclats de voix l'empêchèrent de continuer le carnage. Elle reconnue parmi elles celle de son cousin Vilhelm surement alerté par les cris. Lorsqu'elle se tourna de nouveau vers sa soeur elle cru percevoir un subtile sourire chez elle, elle ne sut jamais si cette dernière souriait pour l'arrivée des secours ou par pur masochisme.
Sans attendre son reste, elle s'enfuyait de la grande demeurer des Ljungström, ouvrant dans un vacarme la porte et sautant les marches pour atteindre le sol poussiéreux qu'elle frôlait avec ses mains. Courir... courir... loin... le plus loin possible tel était son but. Elle n'avait aucune destination, aucune idée, ni de plan d'évasion. La seule chose qu'elle désirait était la liberté et qu'importe le chemin qu'elle emprunterait. Soudainement, alors qu'elle franchissait la lisière de la forêt, un coup se fit soudainement sentir sur la nuque de la jeune femme, la faisant tomber au sol, assommée. Elle venait d'être arrêtée dans sa course... mais par qui ? Une ombre enveloppait la corps frêle de la belle brune, l'emmenant avec elle dans les abysses de la nuit.
- 05 AOÛT 1979 -
Elle se réveilla en sursaut, en sueur complètement déboussolée elle chercha un visage connu, appela à l’aide des yeux, le regard suppliant la gorge obstruée par des sanglots. Où était-elle ? Dans un hôpital…que faisait-elle là ? Elle s’en souvenait à peine. Elle regarda le bracelet accroché à son poignet pour y distinguer un numéro ainsi que le nom “Ste Mangouste” écrit en lettre capitales dessus. Ste Mangouste. Pourquoi ? Sa famille ne savaient plus quoi faire, alors ils l’avaient envoyé ici, pour la protéger, la protéger d’elle-même ils disaient. Ce qu’ils ne savaient pas c’est qu’elle n’était jamais seule. Elle n’arrivait pas à dormir, elle cauchemardait éveillée et quand elle fermait les yeux c’était encore pire, à la merci de son subconscient, d’Elle…elle ne savait plus comment lui échapper. La jeune femme n'y comprenait plus rien, elle avait peur. Elle se dirigeait vers la porte de la chambre mais cette dernière était fermée à clefs la rendant prisonnière à l'intérieure. Ses longs doigts fins ne faisaient pas le poids et à peine qu'elle eût essayé de l'ouvrir, qu'elle se coupa l'index, laissant quelques gouttes de sang tomber au sol. Elle recula aussitôt, mettant son doigt dans la bouche pour sucer le sang. Elle grimaçait, tremblait. Le froid l'a gagnait, l'angoisse et l'incompréhension la submergeaient. Que faisait-elle donc dans cette cage ? Automatiquement, elle pensa directement à sa soeur ! Mais comment avait-el pu survire à une telle attaque ? Avait-elle planté le couteau assez profondément pour qu'elle meurt ? Ou cela n'était pas assez ? D'ailleurs... était-elle vraiment... morte ? A cette seule question, Seraphina eût du mal a déglutir. La Voix dans sa tête repris de plus bel « Cesse de t'apitoyer sur ton sort... Non elle n'est pas morte ! » « Comment le sais-tu ? » répondait Seraphina à voix haute comme si elle communiquait avec une personne en chair et en os. « Je le sais, un point c'est tout ! » « Ce n'est pas une réponse... » « Parce que j’ai raté ma cible voilà tout ! » rouspétait cette Voix. Seraphina se tus quelques instants, réfléchissant longuement. Il est vrai qu'elle n'avait rien fait, mais que c'était cette Voix qui avait voulu tuer Majkalena ! Elle tentait en vain de se consoler ainsi, elle ne voulait pas devenir une meutrière. « Et puis, si elle était morte, tu n'aurais pas été jetée dans cette cage minable ! Et dire que je suis déjà en cage dans ta foutue tête ! Je suis en cage, tu es en cage, nous sommes en cage, la vie est belle ! » finissait-elle par délirer à la fin en poussant un rire de pure folie. « Arrête de rire! » ordonnait Seraphina en secouant sa tête de gauche à droite. Elle alla se recroqueviller dans le coin du mur, cachant ses oreilles avec ses mains pour tenter de la faire taire. C’était pourtant impossible, plus elle s’entêtait, moins ça fonctionnait.
Tell me your Story
« L’histoire est un cauchemar dont je cherche à m’éveiller... »
- 02 JANVIER 1980 -
« Un, deux, trois, nous irons aux bois... Quatre, cinq, six cueillir des cerises... Sept, huit, neuf dans mon panier neuf... Dix, onze, douze, elles seront toutes rouges ! Allez à toi maintenant ! » riait gaiement la petite fille qui se trouvait assise en face de Seraphina. Elle frappait joyeusement dans ses mains, se dandinant de droite à gauche, quelque peu agitée, mais euphorique. Elle voulait jouer avec Seraphina, mais cette dernière avait d'autres chats à fouetter. Assise en tailleur, elle avait sur ses genoux un livre assez épais qu'elle feuilletait avec curiosité, concentrée. Se trouvant dans l'immense bibliothèque de Poudlard, elle s'occupait, comme à son habitude, de ranger et de classer tout les livres par ordre alphabétique. Autant dire que la tâche était fastidieuse étant donné l'immensité de la pièce ! Mais cela n'était rien pour Sera qui pouvait y passait des heures, voire des journées à tout ranger. Maniaque et compulsive, elle trouvait refuge dans la propreté, le rangement et l'ordre. C'est ainsi qu'elle accepta volontiers cette tâche. Quoique, elle n'était pas obligée d'y passer des heures, mais c'était son choix. Classant les livres par ordre alphabétique alors que la plupart des gens rangeaient cela sans s'en soucier, c'était la mission que Seraphina s'était fixée. C'est ainsi qu'en plus de lire un livre, elle classait une pyramide juste à côté d'elle. Elle en était arrivée à la lettre E et la bibliothèque était très loin d'être en désordre, mais que voulez-vous ? C'était Seraphina...
La jeune femme continuait ainsi sa tâche quand la petite lui adressait de nouveau la parole. « Aller ! Joues avec moi ! » gémissait-elle sur place en faisant sa moue boudeuse et suppliante. « Lâche-moi Echo, je lis. » répliquait Seraphina dans un soupir las. La petite, énervée, se mit debout pour enlever des mains le livre que la belle jeune femme lisait. « Je ne suis pas Echo ! Je suis toi ! Seraphina ! » rouspétait-elle de plus bel. La jeune femme se mit donc debout pour s'éloigner de la petite. Prenant dans ses bras quelques livres, elle grimpait sur un escabeau à roue pour glisser les livres à leur place. Elle ne voulait pas prêter attention à cette vision, car, depuis quelques temps elles se faisaient de plus en plus présentes, elle ne faisait pas qu'entendre Echo, elle la voyait maintenant ! Tout dépendait des moments. Le pire, c'était qu'elle voyait son double ! Echo était son portrait craché, quelque plus sombre et différente. Les traits de son visage n'exprimait pas les mêmes émotions que Seraphina. Et ce jour-ci, Seraphina était apparue sous la forme d'une petite fille... quand elle était petite... ce qui était assez troublant aux yeux de cette dernière. Et ne voulant pas communiquer, elle feignait de l'ignorer, en espérant que cette vision disparaîtrait d'elle-même. « Tu n'es pas marrante ! » finissait-elle par dire en tirant la langue. Pour s'occuper, Echo sautillait de long en large dans l'immense pièce, se comportant comme une véritable enfant. Seraphina laissait faire même si elle espérait ne plus rien entendre. Parfois, Echo la fatiguait vraiment. Pendant que les deux compères sont occupées, revenons donc sur les évênements précédents.
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Lorsque sa soeur Majkalena entreprit de développer le même don que son oncle c'est sur son aînée qu'elle décida de s'exercer. Encore. Et encore. Et encore. Si bien qu'au fil des mois puis des années Seraphina devint la petite souris de laboratoire de sa cadette, servant de cobaye docile pour ses expériences macabres. Elle commenca lentement mais surement à l'isoler, Magnus ne supportant pas le rapprochement des deux soeurs il finit par lui tourner le dos à son tour. Seul son cousin semblait percevoir les appels à l'aide de la jeune femme, mais il était alors déjà trop tard. Si les Ljungström avaient une facilité déconcertante à aborder la magie, à apprivoiser les pouvoirs de l'esprit comme la faculté de devenir legilimens, ils étaient aussi sujet à la fragilité de cet esprit. Seraphina avait hérité de cette tare familiale, prédisposée depuis toujours à une folie l'attente, qui n'attendait qu'un signe pour se manifester. Ce petit coup de pouce c'est Majkalena qui lui donna et ainsi naquit Echo. Echo emmena avec elle, paranoaïa, hystérie, violence et dépression. Intenses phasess de mélancolie comme intenses phases d'euphorie. L'esprit de Seraphina se perdit dans les méandres du Paradis artificiel que lui faisait miroiter sa cadette. Un monde si beau, si doux, si innaccessible qu'il devint son seul refuge, sa seule échappatoire. Elle se levait pour lui. Se couchait en pensant à lui. Une drogue dont elle ne pouvait se passer, devenant dépendante du don de sa soeur. Soeur qu'elle méprisait au plus haut point mais dont elle avait besoin, Majka était éclipsée derrière sa magie, tout l'amour que lui portait Seraphina étant aussi superficiel que le monde qu'elle lui offrait. La réalité devint fade, sans saveur, sans couleur. Il était chaque fois un peu plus difficile de revenir. Plus elle voyagait dans ce Paradis plus Echo gagnait en puissance et en présence. Si bien qu'elle finit par s'attaquer à Majkalena, la laissant pour morte. Sa famille la fit alors interner tout l'été 1979 à Ste Mangouste. Et Echo disparue. C'est à l'aube de son dix-neuvième anniversaire que ses démons resurgirent. Une séance avec Majka suffisant à les refaire apparaître et Echo ne manifesta de nouveau « Non Seraphina tu ne peux pas m'effacer comme ça, tu pensais pouvoir me tuer ? Grosse erreur. Si tu veux que je disparaisse alors il te faudra disparaître avec moi ! » Ses merveilles étaient mortes et son cauchemar était loin d'être terminé.
Un jour, le passé revient. Il emboutit le présent. S'installe. Pollue. Et finit même par obscurcir le futur.
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Seraphina continuait sagement à ranger les livres, quand un élève de Poufsouffle fit irruption dans la pièce, ne se gênant pas pour renverser les piles de livres qu'elle avait trié avec soin. A cet instant, la jeune femme voyait rouge et n'hésitait pas une seule seconde pour descendre de l'échelle « Non mais, te gêne pas ! Je passe mon temps à tout ranger ! » grondait-elle avec rage. Sa maniaquerie et ses tocs prenaient toujours le dessus sur elle quand quelque chose n'allait pas. Elle était alors irritable, instable et devenait complètement obnubilée par ce qui devait être rangé, lavé, nettoyé, exécuté ! Ne portant plus aucune attention au jeune homme, elle s'énervait à remettre maladroitement les livres dans le bon ordre, perdant patience, poussant des cris furieux tellement elle pétait un câble. L'élève ne pris pas la peine de rester et partis de la pièce sans même prendre un seul livre. Echo allait donc profiter de la colère de Seraphina pour s'amuser un peu. « Viens jouer avec moi ! » lançait-elle joyeusement en tournant autour d'elle. Seraphina, ne supportant plus ses pitreries, cessa tout mouvement pour se tourner vers sa vision envahissante. Poings fermés, mâchoire serrée, regard noir, elle fixait la petite. « Cesse... de... me... déranger... » articulait-elle entre ses dents, fermement. Mais la fillette voulait continuer sur cette voie-là et repris de plus bel. « Arrête de faire ta commandante ! Sinon, je vais le dire à Magnus ! » finissait-elle par dire en courant en sens inverse, poussant un rire d'une étrangeté sombre. Plus les minutes passaient, plus la petite devenait effrayante par sa façon d'être et ses rires d'outre-tombe. Quand elle prononça le prénom de son frère, Seraphina resta figée sur place, assaillit par des souvenirs douloureux. « Arrête de parler de lui ! Il n'est plus là, il nous a laissé toutes les deux. » « Non ! Il n'a laissé que toi, le manque et la souffrance, c'était bien toi qui les subissais et non moi... je n'étais que spectatrice... » répliquait-elle d'une voix inquiétante et beaucoup trop calme. Elle se rapprochait de nouveau de Seraphina, doucement, mains derrières le dos, le visage beaucoup plus menaçant comme si les traits de la petite s'étaient modifiées. La jeune sorcière commençait véritablement à avoir peur de cette vision. Une vision qu'elle pouvait bien faire disparaître, mais sans aucun succès, l'angoisse prenant le dessus. « Lâche-moi maintenant ! Cesse de me harceler ! » Seraphina fit demi-tour pour prendre la direction de la sortie avant que la petite démone ne fasse irruption à l'entrée comme par magie. L'esprit était capable de grandes prouesses, mais dans un esprit tel que celui de Seraphina, difficile de trouver la sortie dans ses méandres. Cette fois-ci, la vision de la jeune fille avait encore changé. Ses traits étaient grossiers, pâteux. Seraphina avait l'impression qu'elle se transformait en monstre ! Sa robe était tâchée de sang, ses mains aussi. Sera observait la scène avec effroi, se posant des milliers de questions. « Mais que cherches-tu bon sang ? Tu n'en a pas assez de me pourrir l'existence ?! Fous-moi la paix, va voir ailleurs si j'y suis ! » s'énervait-elle emprunt d'une certaine angoisse qu'elle avait du mal à cacher. Son coeur se mit à battre irrégulièrement tellement elle paniquait. « Je ne peux pas partir, je suis toi, tu es moi, nous ne formons qu'un ! Viens ! On va jouer à la marelle ! » disait la fillette en prenant la main de Seraphina. A ce geste tactile qu'elle ressentait pour la toute première fois avec une vision, elle extirpa sa main violemment, d'un geste tellement rapide qu'elle partie à la renverse, secouée par cette sensation et la peur qui l'envahissait. Comment avait-elle fait pour la sentir ? Peau contre peau, c'était impensable jusqu'à aujourd'hui. « Ne t'approches pas de moi ! » disait Seraphina au sol, en reculant en arrière, effrayée. « Je m'approche de toiii... » répliquait-elle dans un sifflement sadique. « Echo ! Lâche-moi ! » « Je ne suis pas Echo, je suis Seraphina et je suis venue prendre ma place ! » continuait-elle à dire comme un robot, penchant la tête sur le côté, le regard dans la vide. La jeune femme prit alors un livre qu'elle sentit sous sa main pour lui balancer, mais en vain. Imaginez que Seraphina se battait contre sa propre imagination, son propre esprit néfaste. Comment un livre pouvait arrêter tout cela ? Ce n'était qu'une vision, il n'y avait rien de tangible... mais pourtant... elle avait sentit son contact... avait-elle rêvé ? Le livre traversait le corps de la petite, sans surprise. Echo regardait son ventre, puis Seraphina, lentement, à tour de rôle avant de poser son regard vide sur la brune. « Fallait pas faire ça petite... mauvais choix ! » Sa voix était devenue grave tout d'un coup ! Si grave ! Comme si mille hommes grandaient derrière. Seraphina pris définitivement peur en constatant qu'Echo devenait complètement cinglée.
Soudainement, Echo sortie un long couteau de boucher de derrière son dos, la bouche grande ouverte emplie de longues dents difformes, le visage déformé, un hurlement strident, les yeux rouges, en feu. Seraphina poussa un hurlement de frayeur tout en balançant sans même réfléchir tout les livres à sa portée. Et au moment où le couteau transperça le cœur de la jeune femme, celle-ci plongea dans les fins fonds des abysses...
« Sera ? Sera ? Réveille-toi marmotte ! » riait doucement un inconnu. La voix du jeune homme, Seraphina la connaissait et n'eût pas de mal à l'identifier. Aussitôt, elle ouvrit les yeux pour apercevoir le visage de Vilhelm au-dessus d'elle. Sa bouffée d'air frais était à ses côtés. Elle afficha un léger sourire, malgré que des larmes avaient coulés sur ses joues. Helm l'observait, perplexe, mais en même temps compatissant. Il caressait les cheveux de Seraphina doucement, tentant de contenir encore longtemps cette plénitude qu'il voyait dans son regard. « Que s'est-il passé ? » demandait-il posément en montrant d'un signe de la tête une toile. Seraphina, toujours allongée au sol sur le dos, tourna la tête pour constater qu'une toile avait été peinte. Ouvrant des grands yeux, horrifiée, elle se releva d'un bond, se précipitant vers la toile. Posant ses mains dessus, elle put constater que la peinture était sèche. Elle fixait la toile, puis ses mains recouvertes de peinture, ses vêtements tâchés, elle fixait le moindre objet dans toute la pièce, oubliant son cousin pour finir par reposer son regard sur l'immense toile. Silencieuse, elle reculait lentement, assommée par ce qu'elle voyait devant elle. Helm stoppa l'élan de Sera en la prenant par les épaules, puis chuchotant à son oreille. « C'est toi qui a fait... » Il n'eût pas le temps de finir sa phrase que Seraphina l'interrompit. « Oui, c'est moi. » répondait-elle dans un souffle. Sous ses yeux, la toile représentait une petite fille à tête de monstre, avec un couteau sanguinolent en main et robe tâchée de sang. Choquée, abasourdie, Seraphina venait de comprendre qu'elle avait peint cela, mais...« Je n'en ai aucun souvenir Helm... je pensais cauchemarder... que s'est-il passé ? » demandait-elle sans vraiment attendre de réponse, complètement assommée. Elle observait la pièce autour d'elle, ravagée par sa folie. Des livres traînaient au sol, des objets étaient brisés, des gouttes de peinture tâchaient les meubles un peu partout. Elle ne se souvenait plus de rien, prenant seulement un cauchemar pour un rêve alors que ce n'était que pure réalité ou pas. Elle ne savait plus quoi penser. « C'est encore cette voix ? » Seraphina hocha positivement de la tête. « Tu ne crains plus rien en ma présence maintenant... et à vrai dire, quel chef-d’œuvre... d'épouvante ! » finissait-il par dire en riant pour tenter de détendre l'atmosphère. La jeune femme émit un léger rire accompagné d'un sourire. Outre l'horreur qui s'offrait devant ses yeux, elle avait peint une toile splendide, emplit de souffrance, de colère et de cauchemars. Sombre, inquiétante, Seraphina avait bien peur que cette toile représente son âme, alors, elle changea automatiquement de sujet. « Tu veux faire quelque chose en particulier ? Si on allait dévaliser les cuisines ? Discrètement, évidemment ! » lançait-elle amusée, le regard audacieux. Elle lui lançait un petit défi, à savoir s'il avait assez de cran pour se promener jusqu'aux cuisines... rappelons qu'en dehors des heures officielles de repas les élèves ne pouvaient trouver de quoi ce restaurer dans la grande salle. Ni une, ni deux, elle entraîna son cousin dans son sillage, sautillant d'excitation jusqu'aux cuisines. En sa présence, Echo se faisait absente... mais pour combien de temps encore ? Affaire à suivre.
Seraphina avait bien conscience des effets néfastes qu'avait sa soeur et ce Paradis sur son esprit déjà détraqué. Pourtant elle ne pouvait s'en passer.
Et qu'importe le flacon du moment qu'on a l'ivresse...
Dernière édition par Seraphina E. Ljungström le Jeu 21 Aoû - 19:08, édité 9 fois
Punaise félicite toi, première fois de ma vie que je passe les portes d'un forum HP si on m'avait dis ça y'a encore une semaine j'aurais ris T'es forte
Les soeurs Ljungström débarquent tayoooooo Jte fais des bébés vive l'inceste
Bienvenue sur DP HP c'est le bien mais si tu as besoin on est là en cas de questions! Bon courage pour ta fiche, j'ai déjà hâte de voir les sœurs au nom imprononçable en action!
Ton avatar est très très beau, je sais pas qui est à l'origine de cette création, mais waow ! Bienvenue sur le forum !
Merci c'est Kelly Brook je viens de la créditer dans mon profil justement Merci à toi !
Theodora De Valesco a écrit:
la soeur bienvenue parmi nous & bonne chance pour ta fiche
et ouais les suédois vous envahissent Merci beaucoup
Majkalena Ljungström a écrit:
On est une succube ou on l'est pas. Awééé, attachez-vous bien, les démones sont là. Voir, t'as déjà tout ça d'écris. PFFFFT.
En vraie tu sais que le terme succube n'est pas très flatteur hein babe ? Bah ouais MWAHAHAHA Non en vrai j'ai pas écris grand chose j'attends la réponse que te donneront les admin à propos des ptits trucs que t'as demandé D'ailleurs j'avais une idée pour un truc faut que jt'en parle
Dawn R. Blackwood a écrit:
Bienvenue sur DP HP c'est le bien mais si tu as besoin on est là en cas de questions! Bon courage pour ta fiche, j'ai déjà hâte de voir les sœurs au nom imprononçable en action!
Il était temps que je teste et Majka sait être convaincante Merci beaucoup pour l'instant ça devrait aller mais j'hésiterais pas
Bienvenue ! Je plussoie pour l'avatar, je trouve la création super belle HP c'est le bien, tu verras qu'une fois que tu as commencé tu ne pourras plus t'arrêter
Premier rpg HP On va te chouchouter à mort, tu vas voir Et si jamais tu as des questions tu n'hésites pas à nous harceler on est tous là pour ça En tout cas, sois la biiiienvenue