La porte claque enfin, Enoch se retrouve seul dans son bureau, une secrétaire vient de lui exposer tous les problèmes auxquels il va avoir affaire prochainement, que ce soit dans la paperasse ou bien des affaires de terrain. En parlant de ceux-là voilà un certain temps qu'il n'a pas pu aller sur le terrain, c'est bien dommage étant donné ce qu'il se passe en ce moment, ça le démange de sortir sa baguette et d'user de celle-ci autre que pour bloquer des coffres et conjurer d'autres sorts par-là. Il savait avant sa promotion ou ça allait le mener de devenir directeur du bureau des aurors, cependant, il pensait réussir à tout gérer. Enoch n'est pas parfait, il est loin d'un symbole de perfection quelconque d'ailleurs, il ne peut pas plaire à tout de monde en plus et ce n'est définitivement pas ce qu'il veut, être respecter par contre ça l'est. Il a d'ailleurs fait un peu de ménage en ayant son nouveau rôle, refaire des équipes, changer des missions, être plus discret etc. C'est une réelle organisation qui lui a coûté de nombreuses heures de sommeil, heureusement qu'il ne trouve pas celui-ci d'un grand intérêt. Prendre ce poste était un challenge étant donné la situation actuelle ou rien n'est simple, tout est contrôle. Enoch se sent tout de même bien là ou il est, le fait de se sentir utile à quelques personnes lui fait quelque chose, d'autant plus qu'il peut mettre en avant tous ses atouts notamment dans la déduction et il ne se trompe jamais, enfin pour le moment jamais il n'a fait de gaffe et c'est tant mieux pour lui. L'auror glisse ses doigts sur le bureau en chêne avant de se reculer et de sortir un verre qu'il dépose sur sa table, il verse ensuite un contenu un peu brunâtre et avance le verre devant lui, parce que non, ce n'est pas pour lui, Enoch a un rendez-vous. C'est d'ailleurs un rendez-vous risqué dans le sens ou il fait venir Styx dans ses bureaux, mais il prend le risque, les deux hommes savent ce qu'ils font et se connaissent assez pour savoir que tout va bien et que rien ne va déraper par la suite. Ils étaient ensembles avant lorsqu'ils étaient tous les deux de simples aurors, ils s'entendaient bien et puis Enoch a eu sa promotion et les choses ont un peu changé, il n'a pas a cherché à savoir pourquoi pas Styx même si ça crève les yeux parfois, mais cela n'aurait bien évidement rien changé, puisqu'Enoch aurait lui-même éprouvé une sorte de jalousie envers lui. Qui ne serait pas un tantinet jaloux de voir son ami avoir une promotion ? Même le plus altruiste des altruiste va ressentir de la jalousie, peut-être pendant quelques secondes, mais quand même, cela restera de la jalousie. Bref, le rendez-vous est donné en fin de soirée, vraiment fin, quand la majorité des membres sont sortis du ministère, seuls les insomniaques et ceux qui sont obligés de rester sont présent. Enoch félicite sa secrétaire de le supporter et de rester jusqu'à des horaires parfois improbables. Cette femme est une sainte se plaît-il à penser.

Les minutes passent dans le silence pensant du bureau. Enoch finit par quitter sa place pour se redresser et observer ce qu'il se passe dehors, gardant ses mains derrière le dos. Il n'a jamais eu pour habitude de juger les gens à ce qu'il voit en premier abord, il adopté la technique de l'observation, parfois approfondie, parfois pas, tout dépend de la personne devant lui. C'est un certain atout, mais parfois ça s'avère le bloquer plus qu’autre chose étant donné qu'on peut lire dans certaines personnes à livre ouvert et c'est énervant. On apprend des choses qu'on ne voudrait et qu'on ne devrait pas savoir. Enfin, il observe les passants dans la rue et lâche un léger soupir, être dehors au cœur de l'action lui ferait certainement du bien, mais il ne peut pas nommer un chef pas intérim comme ça, ceux qui l'on nommé seraient fous de rage et ce n'est pas son travail. Enoch attend qu'un jour une affaire soit trop difficile et qu'on lui demande son aide, parce qu'il est évident qu'il ne s'impose pas avec les personnes qu'il envoie en mission, déjà qu'elles sont parfois périlleuses, comme celle de Styx par exemple, il n'y a rien de plus dangereux que ce qu'il fait lui, mais après tout, il ne semble avoir rien à perdre. C'est un excellent élément, il était le seul réellement apte à réaliser cette mission, c'est ce que constamment Enoch se dit à son sujet, il n'a rien à perdre et certainement tout à y gagner. Peut-être qu'un jour Enoch se battra pour lui, quoi que jamais il ne l'avouera et Styx n'aimera sans doute pas le savoir. Les deux hommes sont plutôt spéciaux lorsqu'ils sont tous les deux, leurs caractères sont des plus différents et tout le reste s'en suit. Jamais le directeur des auros n'a créé de vagues alors que ce n'est pas le cas de Styx, enfin, ce n'est pas le sujet de discuter de ça. Styx est en retard, d'une minute certes, mais c'est un retard et Merlin sait qu'Enoch ne supporte pas cela étant donné qu'il n'a pas de temps à perdre comme ça, il a déjà bien assez de soucis pour en plus ajouter de la pression à ceux-là. Il glisse sa main sur une bougie qu'il allume et éteint à sa guise, attendant impatiemment l'auror. Il se doutait bien qu'il allait être en retard, c'était prévisible, mais cela reste très agaçant, même avec préparation psychologique.

Auror Office,
3 Novembre 1980.

Je jetais un raide coup d’œil à ma montre à gousset et j’appris que j’étais en retard de cinq minutes. Je poussais un long soupir exaspéré et j’essayais de me hâter. Je connaissais l’aversion qu’Enoch éprouvait envers les retardataires. Cet homme était remonté comme une horloge et sa ponctualité était déroutante par moment. Non pas que je voulais désormais le caresser dans le sens du poil, loin de là. Je ne voulais simplement pas subir des remontrances interminables à une heure aussi tardive et surtout pas après une journée aussi éreintante. Etant donné l’heure avancée, une bonne partie des employés du Ministère avaient déjà quittés les lieux et il me fut plus aisé de circuler dans l’Atrium qui était habituellement bondé. En quelques enjambées précipitées j’atteignis les cages d’ascenseurs. Je m’engouffrais dans l’une d’elle et je pressais le bouton correspondant au Département de la Justice Magique. La grille de sécurité se referma dans un grincement mécanique. Alors que l’appareil débutait sa course folle, je visualisé mentalement le contenu du rapport que j’avais préparé. J’avais agrémenté le récit de mes deux derniers mois d’infiltrations avec les détails les plus précis possible que je pouvais produire. Enoch était un homme d’action. Certes sa récente promotion lui avait ouvert les portes du succès, de la renommée et de la gloire, mais il avait du pour cela sacrifier son attrait pour le travail de terrain. Merlin savait à quel point il se languissait de travailler de nouveau sur une enquête. Dans un élan de mesquinerie puéril, j’avais tenté de rédiger mon rapport de tel sorte qu’Enoch soit aussi jaloux de ma position que je l’étais lorsqu’il avait accédé à son poste actuel. Une voix monocorde avec une touche de féminité incertaine m’annonça que l’ascenseur était arrivé à destination. Note à moi-même : Toujours faire attention à ce que dit la voix. Graham Lovelace avait fini dans un aquarium géant remplis de strangulo, aux Département des Mystères, car il n’avait pas fait attention à l’endroit où l’ascenseur l’avait conduit. Enfin bref, c’est une longue histoire. Je parvins au Bureau des Aurors en quelques secondes à peine et je cheminais à travers les box individuels réservés aux aurors. Ils étaient quasiment tous vides. Pas étonnent vu l’heure. Pourtant, quelques forcenés insomniaques étaient restés afin de terminer la rédaction de leur rapport. Je voyais quelques aurors de l’équipe de nuit qui confrontaient des témoignages, peut-être dans le but de retrouver un sorcier criminel. Des avis de recherches étaient placardés sur le grand tableau de liège qui parcourait tout un mur du local. Je reconnaissais certains visages en parcourant les avis de recherches. Tous ceux que j’arrivais à identifier faisaient partis des mangemorts. Je ne m’en étonnais même pas. Je croisait quelques collègues à qui je fis un bref signe de tête en guise de salut. Leurs visages étaient indécis, comme tiraillé entre surprise et curiosité. Toutefois, mon air pressé les dissuada d’engager une quelque conversation. Cela m’arrangeait. Je m’engageais dans un vasistas assez spacieux dans lequel se trouvait la secrétaire d’Enoch. Elle me lança un regard vague. Ses yeux étaient alourdit par de gros cernes mais elle affichait un sourire énergique. Pauvre fille, elle devait se démener à faire des heures supplémentaire pour être dans les petits papiers d’Enoch, sans doute. « Monsieur Lancaster vous att-- » « Je sais. » Sans prendre le temps d’observer sa réaction, je pénétrais dans le bureau d’Enoch. Il y faisait sombre et la seule source de lumière, et de chaleur, provenait du feu éternel aux flammes bleutées qui ronflait dans l’âtre d’une cheminée. Enoch se tenait devant une fenêtre donnant sur l’Atrium, parfaitement droit et imperturbable. « Bonsoir. Excusez moi pour mon retard » Je pris un malin plaisir à accentuer la fin de ma phrase. J’avançais vers le bureau d’Enoch pour y déposer mon rapport. Je vis un verre d’alcool en cristal sur le plan de travail et je ne pu réprimer un sourire sardonique. « La tension du travail du bureau et si forte que vous plongez votre peine dans l’alcool ? » Je déposais le rapport sur une pile de dossier immense et je restais debout, dans l’expectative d’une réaction de la part d’Enoch.

Les quelques minutes qui défilaient semblaient interminables et pourtant elle n'étaient que peu nombreuses. Le retard n'est pas quelque chose qui convient à Enoch qui part du principe que si lui est à l'heure, les autres doivent l'être aussi, d'autant plus que c'est un manque de respect d'arriver en retard, sauf si bien entendu l'excuse est valable. Le regard de l'auror reste figé sur l'atrium, même lorsqu'il sent une présence, il est arrivé, la porte s'ouvre et il se retourne, observant l'homme en face de lui, semblant moins fatigués que certains ici, il faut dire que Styx garde toujours un certain air lorsqu'il est en sa présence. Il semblerait qu'un combat soit né entre les deux hommes et ils ne peuvent pas faire autrement, ils se montrent tous les deux dignes et fiers, jamais l'un ne va s'abaisser devant l'autre. C'est assez plaisant comme situation étant donné qu'ils sont dans le même camp, cela met un peu de piment dans tout ce qu'il se passe dans les bureaux du ministère ou jamais personne ne dit rien. Le silence est d'or lorsqu'on se balade dans les couloirs, personne ne dit rien, mais les regards parlent pour celles-ci, c'est d'ailleurs assez gênant de se sentir épier de la sorte, l'on ne sait pas ce qu'il se passe dans l'esprit de la personne en face de soit, Enoch ne possède pas les facultés nécessaires pour le faire, faut dire qu'il n'a jamais encore cherché pour savoir et apprendre à le faire. Ce n'est pas dans ses priorités, d'autant plus qu'il a des difficultés supplémentaires étant dyslexique. Cela ne veut pas pour autant dire qu'il abandonne d'avance, juste que cela va prendre du temps avant qu'il s'y mette et avec son âge, il n'est pas même sur de pouvoir tout assimiler aussi bien qu'avant. Il a énormément de choses dans sa tête qui font que c'est plus difficile d’apprendre maintenant qu'avant, ses responsabilités le travaille énormément et il n'a plus le temps qu'il avait lorsqu'il était plus jeune et même en étant un jeune auror. Bref, il hausse un sourcil et observe l'homme en face de lui de haut en bas, laissant un instant de silence avant de répondre, voulant le faire mariner un peu. « Je doute que votre excuse est valable pour votre retard, alors je vais me retenir de vous demander des explications. » Sa voix racle un peu et il garde un ton plus que hautain pour le lui dire. Même pas un bonjour, il attend une réprimande de la part de Styx, mais c'est pour le retard. Un simple hochement de tête suffit pour le saluer. En réalité si on y réfléchit bien, le fait qu'il soit en retard n'est pas un mal, mais le contraire, comme ça, il a encore eu moins de chance de croiser des gens ici étant donné la situation, mais cela bien entendu va rester enfuit dans les pensées du directeur du bureau des aurors. Enoch n'a pas loupé son appuis sur le mot retard, bien entendu qu'il doit s'amuser un peu Styx avec ça, c'est fait exprès si ça se trouve. Enfin, ce n'est pas le problème, le verre d'alcool ne l'est pas non plus. C'était une tentative vaine d'Enoch pour tenter de le mettre un peu à l'aise, alors qu'au final c'est lui qui se retrouve dans un certain malaise. Il jette un coup d’œil sur le verre, se rappelant qu'il a eu l'occasion d'en boire aujourd’hui, de nombreux même, mais il ne flanche pas pour le moment. Merlin sait que ça serait tellement plus simple si l'on en venait à se mettre à boire pour oublier ses problèmes et faire une pause, mais ce n'est pas son genre. Enoch assume tous ses choix et n'abandonne jamais alors non, il ne va pas commencer à se mettre à boire, il sait à quel point c'est facile de tomber dans la boisson, même un être fort peu y sombrer en un claquement de doigt. C'est tellement vil. Son excuse pour en avoir dans son bureau c'est lorsqu'il invite des personnes bien placées dans le gouvernement, c'est un peu un code de bonne condition qu'il a apprit sur le tas, comme tout le monde à vrai dire. « Le verre est pour vous, je ne suis pas de ceux qui boivent. » à son tour, il appuie sur le dernier mot de sa phrase, celle-ci accompagnée avec un franc sourire, tellement franc qu'il en devient complètement faux et c'est le but. « Je vous prie de vous asseoir, nous avons à parler. » le directeur du bureau des aurors tend son bras gauche devant lui, indiquant un siège à Styx pour qu'il s'installe et qu'ils puissent commencer leur entrevue, d'ailleurs avant de s'installer lui-même, Enoch se permet une rectification dans ses paroles. « Enfin, vous avez à me parler. » Clairement lui n'aura guère de choses à dire dans ce qu'il va suivre étant donné qu'il n'a pas fait sa mission et qu'il ne sait pas encore comment celle-ci s'est déroulée, il sera simplement là pour ponctuer son dialogue de quelques questions et surtout de noter tout ce qu'il va lui annoncer afin de ne rien louper. Enoch doit terminer son dossier sur ceux qu'on appelle les mangemorts, mais c'est bien plus complexe qu'on peut le croire, cela lui demande des heures de recherches et d'investigations et c'est pourquoi, il doit envoyer des hommes sur le terrain tout en sachant qu'ils peuvent risquer gros si ils se sont attraper, même lui risque gros avec ce projet qu'il garde pour lui, afin de protéger. Dés lors que Styx s'installe, Enoch en fait de même, glissant gracieusement sur son siège, posant ses mains sur son bureau, il tend l'oreille et attend sagement qu'il se mette à parler, bien qu'il s'attende à une nouvelle remarque le connaissant tout de même un minimum.

Enoch m’observa de bas en haut et j’eu l’étrange impression qu’Enoch tentait de m’analyser sous toute les coutures, comme s’il pouvait savoir tout sur moi d’un simple coup d’œil. J’eu un léger sentiment de mal aise mais je ne pipais mot. « Je doute que votre excuse est valable pour votre retard, alors je vais me retenir de vous demander des explications. » Je ne bronchai pas à la première réflexion d’Enoch. Après tout, en chemin pour le Ministère, j’avais d’abord voulu traîner des pieds cependant l’idée de me faire sermonner m’avait convaincue de changer d’avis. Et cette hésitation m’avait retardé. Je toisais Enoch d’un regard neutre La chaleur des flammes me léchait le dos et je ne fus pas mécontent de sentir ce feu revigorant. Malgré leurs efforts, les mangemorts n’arrivaient pas à maintenir une température convenable dans le grenier du Parchemin d’Achille, le lieu de leurs réunions, et quelques minutes à peine passées dans cette pièce humide et glaciale suffisait à vous refroidir jusqu'à l’os. L’effet du feu qui réchauffait mes membres frigorifiés commença à m’assoupir toutefois les paroles d’Enoch me firent l’effet d’une douche froide. Je fus parfaitement éveillé et la chaleur envoûtante que je savourais quelques il y a encore quelques instant sembla se volatiliser. « Le verre est pour vous, je ne suis pas de ceux qui boivent. » Je le connaissais assez bien pour savoir qu’il n’avait pas accentué la fin de sa phrase par inadvertance. J’avais saisi son message subliminal. Il est vrai que dernièrement j’avais trouvé en la boisson le réconfort de l’oubli. Oui, je buvais pour oublier. Pour L’oublier. Enoch m’avait recruté pour cette mission alors que j’étais complètement soul au Chaudron Baveur et je ne doutais pas qu’il avait découvert la corde sensible sur laquelle jouer. Il n’allait certainement pas se faire prier pour parer mes pics sournois en me renvoyant mon penchant pour l’alcool en pleine figure, mais évidement, je soupçonnais qu’il avait trop de réserve pour parler de Seth. Une étrange sensation s’empara de moi, comme si une main glacée se refermait sur mon cœur. Je jetais une œillade vers le verre posé sur le bureau. J’observais avec envie le liquide ambrée contenu dans le verre transparent. Un éclair d’avidité illumina mes yeux durant un court instant. Pourtant, je ne fis aucun mouvement. Je ne pouvais pas m’abaisser à cela. Pas devant Enoch en tout cas. Je raclais ma gorge, un peu confus et je redressais la tête, écoutant Enoch d’une oreille distraite en essayant d’adopter une attitude désinvolte. La seule chose qui comptait était de garder mon sang-froid. « Je vous prie de vous asseoir, nous avons à parler. » Je tirais le siège qu’il me montrait avant de m’y installer. « Enfin, vous avez à me parler. » Je lui lançais une grimace agacée en signe de sourire poli. Bien sur, il avait fallut que nous ayons un entretien. Je n’en fus pas surpris, toutefois l’idée de rester d’avantage en présence d’Enoch pour faire une version courte d’un rapport sur lequel je travaillais depuis déjà deux mois me pesait. Je me raclais de nouveau la gorge avant d’entamer ce qui présager d’être une longue et ennuyeuse discussion. Ou un très long monologue, cela revenait au même avec Enoch. « Eh bien … Tout est dans mon rapport, jusqu’aux moindres détails. Cependant, si vous tenez tant à ce que je vous fasse la version courte… Jusqu’à présent, j’ai compté une vingtaine de mangemorts. Il est difficile de définir un nombre précis car de nouveaux adeptes intègrent les rangs du Seigneur des Ténèbres de jour en jour. Les mangemorts n’ont pas de centre d’opérations à proprement parler, toutefois la plupart de leurs réunions ont lieux au Parchemin d’Achille. J’ai pu identifier certains membre comme par exemple Noah Carlyle, un infirmer de St-Mangouste, Alisson Whelan, une ex-journaliste de la Gazette, Ichabod Sonnefield, le gérant de Skyfall ou même encore notre cher directeur du Département de la Justice Magique, Drake Blackwood, mais cela vous le savez déjà grâce à notre récent échange de hiboux … D’ailleurs, je tiens à signaler que le fait de m’avoir intégré au contingent assurant la sécurité au bal d’Halloween de Poudlard était une très mauvaise idée. La fille Blackwood était là et je n’ai pas pu lui soutirer aucunes informations. Pis encore, j’ai attiré ses soupçons. Merlin me garde, j’ai eu l’intelligence de me présenter sous une fausse identité, mais tout de même … Ne vous inquiétez pas, je sais que toutes cette… paperasse vous a surement trop préoccupé et que vous avez fais une erreur de jugement toute bête. » Je lui envoyais un sourire amer et j’attendais d’observer la moindre réaction chez lui avant de poursuivre.

Enoch ne manque pas une seule miette du regard que Styx lance sur le verre qui est posé sur le bureau. C'était assez puéril et méchant de sa part de le tenter comme ça, mais il n'y a qu'avec Styx qu'il se laisse aller à lancer des pics de ce genre, les autres n'ont pas la même hargne, le même répondant et ils n'en valent pas la peine, du moins presque pas. Il n'y a que l'auror en face de lui qui a le droit à ce traitement. Ce n'est bien évidemment pas un traitement de faveur, mais il est le seul à le subir et il ne doit pas le savoir, parce qu'une fois encore, il va se rendre compte de quelque chose chez Enoch or celui-ci veut rester le plus secret possible. Jamais personne n'a réussit à rentrer en lui afin de lire et d'essayer de comprendre toutes ses choses qu'il en emmagasiné dans son esprit. Enoch est quelqu'un de secret et garde toujours une sorte de masque sur son visage qui empêche les gens de voir à quoi il peut bien penser. Bien entendu, il est évident que son masque flanche parfois mais c'est toujours lorsqu'il est tout seul, souvent avachit à son bureau, regardant les flammes de la cheminée se battre. Enoch est un solitaire, il n'a que... Il n'a pas réellement d'amis à vrai dire, il ne traîne jamais avec les mêmes personnes et ne s'attache pas, il n'a pas réellement confiance dans les gens qu'il connaît d'autant plus qu'avec cette histoire de mangemort, le voilà qui se méfie de plus en plus des gens qu'il côtoie, certes certains sont au dessus du lot, mais sait-on jamais, basculer du mauvais côté est tellement plus simple que de rester et de lutter. Enoch se racle la gorge un instant, reposant son regard sur le verre aavnt de prendre celui-ci et de le retirer de la vue de Styx, il ne veut pas le tenter plus et ce n'est pas non plus à voir comme une récompense, il sait que cet homme a des soucis avec l'alcool, qu'il a essayé d'oublier quelqu'un avec la boisson et que ce n'était pas la meilleure solution. Enoch n'est pas non plus là pour l'enfoncer plus bas que terre alors qu'en ce moment c'est le seul homme en qui réellement il peut avoir confiance, parce qu'il a quelque chose que les autres n'ont pas ou ne montrent pas. Certes Styx est fragile, il a vécu des choses qui font ce qu'il est aujourd'hui, c'est à dire différent des autres, mais si eux ne feront jamais quelque chose de dingue pour sauver ou bien réussir une mission, ce n'est pas le cas de Styx, il semblerait presque plus humain. Enfin, là n'est pas la question, Enoch appuie ses mains sur le bureau et écoute sagement l'homme en face de lui, notant dans sa tête tous les détails, même si il connaît déjà le plus gros de l'affaire étant donné que la correspondance par hiboux a bien fonctionné. Certes, il n'y a rien de plus dangereux que d'avoir son hiboux prit en chasse pour récupérer le message, mais pour le moment, il ne faut pas éveiller les soupçons, de toute manière, les deux hommes savent exactement ce qu'ils font. Enoch glisse sa main gauche sous son menton se remémorant les noms qu'il entend et les associant à des visages qu'il connaît. C'est une situation des plus compliquée dans laquelle ils sont en ce moment, finalement avoir ce poste n'était peut-être pas la meilleure chose qui puisse lui arriver parce qu'il est en train de gérer une crise sans pareille. C'est dans ses cordes, il peut le faire, mais tout de même, cela reste un immense défi et puis ces détails là ne vont pas l'aider à s'avancer plus dans le dossier qu'il est en train de monter et c'est agaçant. Personne ne voudra le lire si il n'y a que peu de choses dedans, personne ne voudra le croire et là, il aura des problèmes, tout ce qu'il ne désire pas. C'est aussi pour ça qu'il confie cette mission à Styx, certes il n'a peur de rien, mais en plus, il ira toujours chercher des informations, il ne reviendra jamais sans rien, Enoch a assez confiance en lui pour cela. Soudainement, il fronce les sourcils en penche sa tête sur le côté, dans le rapport il n'était guère question du bal d'Halloween, il avait d'ailleurs trouvé cela bizarre qu'il n'en parle pas ou bien très peu et voilà enfin qu'il se justifie. « L'intelligence ? Vous croyez que je ne songeais pas aux risques encourus en vous envoyant là-haut ? » Un rire légèrement désabusé s'échappe de ses lèvres. « C'était sous-entendu, je pensais que vous alliez le comprendre... » Il s'arrête là, Enoch se coupe dans ses paroles, ce qu'il allait dire par la suite aurait été un compliment ouvertement lancé, mais ce n'est pas le moment et ce n'est pas lui de complimenter, même avec dédain. Il secoue la tête avant de glisser sa main gauche sur tout son visage, de haut en bas. « Sérieusement, je savais ce que je faisais en vous demandant d'y assister, je pensais que vous aussi, mais cela n'a plus d'importance, si vous avez usé d'une identité différente, c'est bon, de plus vous êtes sauf, donc... » Enoch roule des yeux avant de se reculer et d'appuyer complètement son dos sur son fauteuil, son regard se perd un peu sur le plafond avant de se reposer sur Styx, vaguement. « Comment ça se passe lorsque vous êtes au Parchemin d'Achille ? » Demande-t-il intrigué de l'entendre de sa propre bouche. Il a besoin de son ressenti, comme si lui y était.

Spoiler:

Aucuns commentaires ne viennent à propos des remarques d'Enoch. C'est le silence absolu à ce sujet, il est temps de passer à un autre, ce n'est pas plus mal parce qu'il n'a pas l'intention d'aller plus loin. D'autant plus qu'Enoch se doute que Styx va lui faire une remarque sur la chose dont il est le moins sur venant de lui, c'est à dire le compliment masqué. Styx n'est pas passé à côté de ça, cela s'est vu sur son visage. Ce n'est pas le moment de parler de ce genre de choses. Enoch se concentre par la suite sur les propos de l'auror en face de lui, ce n'est pas le moment d'être fatigué, il faut se ressaisir. Le directeur du bureau des aurors se redresse un peu sur son fauteuil avant que son invité du soir commence à répondre à sa question. C'est toujours intéressant de savoir comment il ressent la chose, comment il la conçoit et surtout comment il la vit, l'entendre de sa bouche. Enoch se concentre un maximum lorsque Styx se met à lui répondre. Il reste dans la généralité, il ne dit rien sur ce qu'il ressent, mais il parle simplement de ce qu'il a vu, ce qu'il a comprit et ce qu'il a retenu. Il hoche la tête de haut en bas lorsqu'il termine réfléchissant à ce qu'il va bien pouvoir lui dire par la suite, cherchant ou rebondir, mais Styx le coupe dans son élan en sortant deux fioles avec des filaments à l'intérieur. Des fragments de pensées. Le directeur du bureau des aurors se décale un peu de son bureau pour prendre sa baguette et tendre celle-ci vers le mur, celui de la cheminée, d'un mouvement vertical, un tableau se décale sur le côté laissant place à une pensine. Il est un des rares a en posséder une dans son bureau, il la cache souvent, comme il cacher certaines choses dedans afin de ne pas être embêter lorsqu'il a besoin de tout son cerveau pour réfléchir correctement. Certaines de ses pensées futiles sont enfermées là-dedans, il n'est pas question que Styx aille les retrouver. Enoch n'a jamais fait de bêtises, il n'a jamais eu de problèmes, mais il ne veut pas qu'on apprenne des choses sur lui, rester mystérieux, c'est un peu sa marque de fabrique. De plus, certains moments de sa vie ont été difficiles, notamment certains de sa jeunesse qu'il a immédiatement -dès qu'il a pu- mit dans sa pensine, un très beau cadeau d'ailleurs. Tous les moments difficiles qu'il a vécu sont cachés dedans et personne ne doit savoir, il a été traumatisé dans sa jeunesse avec tous ses jeunes qui se moquaient de lui parce qu'il avait des problèmes, le fait que les études l'ont sauvé, la perte de quelques de ses proches, le fait que les gens ne l'aimaient pas... Enoch montre donc ici une nouvelle forme de confiance envers Styx, parce qu'il lui laisse voir l'endroit ou il cache l'objet, il lui fait confiance pour qu'il ne vienne pas fouiller dedans pour y trouver des moments de sa vie peu glorieux. Le directeur des aurors secoue légèrement sa tête sur les côtés coupant le silence. « Alors ils prennent des risques, il ne se doutent de rien. » Un hochement de tête suit sa phrase avant qu'il ne reprenne. « C'est une excellente nouvelle, il faut continuer comme ça, agrandir la liste et trouver plus de détails. Je vais m'occuper de ça. » Dit-il en prenant les deux fioles et en les déposant sur le bureau. « Certainement plus tard si vous le voulez bien, j'aimerai faire cela plus tard. » Il jette un coup d’œil sur les deux fioles avant de les déposer à côté de la pensine qui est désormais à côté du bureau sur une commode. « Je suppose que ça ne sert à rien que je vous demande ce que vous avez ressenti... » Enoch bouge sa main dans le vide avant de s'enfoncer dans son fauteuil ne quittant plus Styx du regard. « Je n'ai guère d'autres ordres de missions à vous donner si ce n'est de continuer ce que vous faites en ce moment, mais je n'hésiterai pas à vous contacter, faites en de même si vous avez des soupçons, des indices à donner... » Il bouge une nouvelle fois sa main dans le vide pour sous-entendre le reste de sa phrase avant de reposer son regard dans celui de Styx, maintenant si il a des questions sur n'importe quoi, c'est le moment, sinon l'entretient ne durera pas plus longtemps, il ne faut pas parce qu'ils ne sont pas dans un lieu neutre, dans une taverne ça aurait été mieux, la prochaine fois certainement, Enoch changera de lieu peut-être toutes les prochaines fois qu'ils vont se revoir, on ne sait jamais, il ne faut pas prendre de risques avec tout ce qu'il se trame en ce moment.

Spoiler:

J’observais Enoch, inquiet mais légèrement intrigué. Il venait de se redresser et il commença à brandir sa baguette dans ma direction. Un soudain frisson éructa les poils de ma nuque et une boule glacée se forma dans mon estomac. L’avais-je déçus au point qu’il veuille m’éliminer ? Toutes ses années de rivalité masculine stupide allaient-t-elles me retomber dessus ? Etait-il furax parce que je n’avais pas accepté le verre d’alcool qu’il m’avait proposé ? Autant de questions absurdes qui me traversèrent l’esprit en à peine une seconde. Je fus soulagé lorsque je vis qu’Enoch cherchait simplement à viser le manteau de la cheminée par-dessus mon épaule. Mon cœur qui avait raté un battement recommença à battre normalement et je tentais de contrôler les tremblements inconscient qui agitait les muscles de mes mains et de mes jambes. Au fond de moi, je me sentais honteux d’avoir réagis de la sorte et j’essayais de ne pas laisser transparaitre mon embarras. Visiblement, mon séjour chez les mangemorts avait fait germer une once de paranoïa chez moi et je me promettais intérieurement de remédier à ces crises de peur incontrôlées et injustifiées plus tard. Je ne le vis pas, mais je cru entendre un tableau pivoter derrière moi. Mon impression fut confirmée par quelques exclamations étouffées émises par l’occupant dudit tableau, Ethelred Gratchitt, un illustre chef du Bureau des Aurors. Il baragouina quelques protestations incompréhensibles dont je n’avais cure. Je fixais Enoch dont l’attention était rivé sur ce qui se passer derrière mon épaule. Il finit par porter de nouveau le regard sur moi, en penchant la tête. « Alors ils prennent des risques, il ne se doutent de rien. » Il n’y avait aucun doute là-dessus. Ils étaient tellement obnubilés par les noirs desseins de leur Maître et ils se berçaient d’illusions grotesques comme quoi la valeur de leur sang leur assurait une totale immunité. Toutefois, au regard de la loi, ils n’étaient pas intouchables, et même loin de là. Il fallait juste réunir assez de preuves pour les envoyer à Azkaban. Comme s’il avait lu dans mes pensées, Enoch sembla hocher de la tête en signe d’approbation. « C'est une excellente nouvelle, il faut continuer comme ça, agrandir la liste et trouver plus de détails. Je vais m'occuper de ça. » Il tendit la main pour saisir les fioles contenant mes souvenirs et nos doigts s’effleurèrent. C’est alors qu’une étrange réflexion germa dans mon esprit. Cela faisait des années que nous nous connaissions et pourtant jamais nous ne nous étions touchés, ne serais-ce que pour se serrer la main en guise de salut. Je fus surpris de ne remarquer ce détails que maintenant et j’étais surtout étonné de l’importance que j’accordais à ce geste anodin. Je chassais ces pensées inutiles d’un hochement imperceptible de la tête avant de lâcher prise pour qu’Enoch puisse prendre les fioles. Je senti une sorte de perturbation dans l’air et je tournais la tête sur le côté. Une pensine argenté, fine et ovale, lévitait dans les airs à la manière de ces soucoupes bizarres auxquelles les moldus accordent une fascination absurde. « Certainement plus tard si vous le voulez bien, j'aimerai faire cela plus tard. » Je hochais la tête d’un air entendu, comme pour approuver sa décision. La pensine se posa lentement sur un espace libre du bureau d’Enoch et celui-ci plaça les fioles à côté d’elle. « Je suppose que ça ne sert à rien que je vous demande ce que vous avez ressenti... » Je fus tout d’abord désarçonné par cette question. Que pouvais bien importer mon ressenti. Du moins, je ne savais pas ce que ma vision des choses pouvait apporter de plus au dossier. Avant que je n’ai eu le temps de prendre la décision de m’exécuter en témoignant mes impressions à Enoch, ce-dernier fit un geste lascif de la main et réintégra son fauteuil. « Je n'ai guère d'autres ordres de missions à vous donner si ce n'est de continuer ce que vous faites en ce moment, mais je n'hésiterai pas à vous contacter, faites en de même si vous avez des soupçons, des indices à donner... » Je me raclais la gorge alors qu’une pointe de joie chaleureuse réchauffa le creux de mon estomac. Cet entretien touchait à sa fin et se n’était pas pour me déplaire. Enfin, ce n’était pas pour déplaire à l’ancien Styx. Pour une raison qui m’échappait, je voyais Enoch d’une différente manière qu’a l’accoutumé et je réalisais que je n’avais pas vraiment envie de quitter ce bureau. Peut-être étais-ce le fait de travail dans la confidence et la confiance. Ou bien quelque chose d’autre. Je coupais court à mes réflexions pour répondre à Enoch. « Je n’y manquerais pas. J’enverrais mon hibou lorsque la prochaine réunion aura lieu, si cela peut vous être utile … Oh ! Avant de partir, j’aimerai également vous informer que j’ai pris contact avec quelques élèves de Poudlard – outre que miss Blackwood – ayant un lien plus ou moins proche avec certain mangemort. Peut-être devriez-vous envoyer un agent là-bas ou contacter quelqu’un sur place pour qu’il creuse dans cette direction. Ce serait également un bon moyen d’obtenir des informations sans nous mettre à découvert, non ? »

Les élucubrations de l'occupant du tableau déplacé n'ont pas posé de problèmes à Enoch qui n'a même pas prit le temps de les comprendre. Il a l'habitude de les entendre, parce qu'il a l'habitude de jeter un coup d’œil dans sa pensine, notamment lorsqu'il est seul les nuits ou il travaille d'arrache pied pour un résultat très souvent minime. Heureusement qu'il ne compte pas les efforts qu'il donne pour le résultat final, sinon il serait le grand perdant. Il n'avance pas, il stagne carrément, la moindre avancé dans les dossiers débouche sur de nouveaux problèmes encore plus conséquents et c'est toujours un constant problème. Enoch pourrait abandonner, mais il s'est fixé comme objectif de tout terminé et sans cela il ne quittera pas son poste, sauf si on l'oblige à le faire. Il veut tout résoudre et s'occuper de tous les problèmes qui lui tombent dessus. Il adore résoudre les cas improbables, les cas qui demandent des mois et des mois de travail acharné. Enoch a toujours eu un goût pour la difficulté et ça depuis qu'il est enfant, il n'a pas été dans sa maison pour rien, il était celui qui travaillait le plus et parfois se demandait si il n'avait pas lu tous les livres de la bibliothèque. Il voulait palier à ses problèmes comme sa dyslexie et luttait pour être comme les autres, ne voulant pas se sentir faible et inférieur, jamais il n'en parlait, il était un peu le freak de l'école. Ses amis, pour le peu qu'il avait ne comprenaient pas souvent son comportement et notamment quelques manies un peu bizarres, comme celle de toujours faire les choses trois fois ou alors cinq fois. Il a une obsession pour les chiffres impairs en réalité. Le chef du bureau des aurors hausse enfin un sourcil après avoir remarqué qu'il a frôlé les doigts de Styx, sur le coup, il ne s'est rien passé, trop perdu dans ses pensées, il n'a absolument pas fait attention à ce geste plus qu'anodin mais désormais, cela l'intrigue, pourquoi est-ce que ça lui vient dans ses pensées, maintenant ? Il jette un coup d’œil sur Styx qui bien évidemment ne laisse rien paraître sur son visage, quoi qu'un instant plus tôt, avant qu'il ne s'empare de la pensine, il a pointé sa baguette vers lui afin de récupérer les fioles. C'était assez naturel pour Enoch, il n'a pas pensé à la portée de son geste. En tout cas, que Styx se rassure, jamais il ne voudra tuer son meilleur élèment, parce que oui, il l'est. C'est certainement le seul à apporter de vrais résultats sur les missions qui ont été dispatchées il y a de cela quelques mois. Styx prend le plus de risques et n'a pas peur, il réalise sa mission comme un chef et n'a jamais eu de problèmes, pour le moment. Il faut que ça continue comme ça, qu'il continue de lui apporter des nouvelles que son dossier puisse prendre encore de l'ampleur et qu'il puisse enfin aller plus loin dans ses recherches et ainsi toucher plus de personnes. Enoch ne pense plus qu'à lui, il se défie lui-même en se donnant des objectifs presque impossibles à atteindre dans le but d'aider son prochain, d'aider ceux qui auront cette place après leur génération. Il ne faut pas laisser les mangemorts prendre le dessus, il est temps de faire quelque chose. Bien entendu, il n'est pas dupe et sait bien que quelques aurors qui travaillent d'arrache-pied ne changera rien mais c'est un début, c'est une marche de manœuvre à suivre. Le travail qu'ils fournissent ne va pas servir à rien, sinon il ne le ferait pas, Enoch est persuadé que leur travail va servir dans quelques temps ou bien même très prochainement quand les gens vont se rendre compte que les choses ne tournent pas rond. Perdu dans ses pensées le chef du bureau des aurors continue de fixer les petites fioles avant de secouer légèrement la tête, coupé par les paroles de son invité nocturne. « C'est une excellente idée. » Dit-il vaguement avant de reprendre sa voix et son professionnalisme. « Je me chargerai de cela dans les heures à venir, je pense contacter un professeur que je connais bien et voir ce qu'il peut trouver de son côté, je n'ai guère d'autres infiltrés au sein de l'école, mais je me débrouillerai. » Dit-il pour terminer, il songe rapidement à demander à un élève de s'occuper de cela, mais ce n'est pas une bonne idée, pas du tout étant donné qu'il ne veut pas mettre en danger un enfant qui a encore tout une vie devant lui, c'est un risque que pour le moment il refuse de prendre, sauf si bien entendu c'est la seule solution, mais Enoch ne sait pas réellement en qui il peut avoir confiance, son choix sera compliqué à faire. Il glisse sa main gauche en dessous de son menton avant de soupirer doucement se plongeant dans des réflexions au sujet du nom de l'étudiante que vient de lui donner Styx. « Je vous remercie en tout cas, j'attendrai votre hibou avec impatience. » Pour le travail bien entendu, quoi d'autre ?... « Vous devriez aller vous reposer. » Finit-il par ajouter, ne sachant plus réellement quoi lui dire, même si l'envie qu'il s'en aille n'est absolument pas là, certes il apprécie cette solitude, mais sa compagnie l'apaise et il se sait en sécurité avec cet homme.

Enoch semblait perdu dans ses pensées. Ou alors il n’accordait aucun crédit à ce que je disais. Mais connaissant l’homme je doutais que cela soit le cas. Il continua à fixer le vide avant de me répondre d’une voix détachée. « C'est une excellente idée. » Il finit par tourner la tête vers moi à nouveau et il adopta subitement une attitude grave qui m’intrigua. « Je me chargerai de cela dans les heures à venir, je pense contacter un professeur que je connais bien et voir ce qu'il peut trouver de son côté, je n'ai guère d'autres infiltrés au sein de l'école, mais je me débrouillerai. » Mon esprit réagit au quart de tour et le nom de Fox me vint tout de suite en tête. Je m’apprêtais à la recommander à Enoch, étant donné qu’elle enseignait à Poudlard depuis très peu de temps et qu’elle entretenait d’étroites relations avec Dumbledore dans la lutte contre les mangemorts. Toutefois je me retins. En effet, le nom Selwyn figurait sur quelques dossiers du Bureau des Aurors. Il n’y a pas si longtemps que cela, Fox et son mentor, Merinos, avaient fait l’objet d’une enquête – enquête que j’avais moi-même mené – et je pensais qu’il serait peut-être mal venu d’introduire son nom dans la conversation même si elle avait été déclarée non-coupable des charges qui lui pendaient au nez. En outre, j’avais ouï-dire que le Ministère voyait d’un mauvais œil la décision de Dumbledorede créer une « milice privée » - pour reprendre les termes que j’avais entendu. Peut-être que les têtes pensantes du Ministère voyaient en cela un acte de défi envers l’incapacité accablante que montrait le Ministère face à la gestion des évènements actuels. Je restais donc muet en me promettant cependant de contacter Fox personnellement pour essayer d’obtenir quelques informations. Je n’eu pas besoin d’attendre la suite de la réponse d’Enoch puisqu’il enchaina presque immédiatement, interrompant le fil de mes pensées. « Je vous remercie en tout cas, j'attendrai votre hibou avec impatience. Vous devriez aller vous reposer. » Je supposais que cette remarque sonné la fin de cet entretien. Je me levais donc de mon siège en souriant à Enoch d’une manière aussi désinvolte que possible. « Parlez pour vous ! » J’accompagnais ma réponse d’un faible rire désabusé et je me tu lorsque je pris conscience que je m’inquiétais vraiment de l’état physique d’Enoch. Je me raclais la gorge, légèrement mal à l’aise. « Je vous ferais parvenir mon hibou aussi vite que faire ce peut » Je me dirigeais à grandes enjambées vers la porte du bureau. Je ne courais pas, mais mon envie de quitter les lieux était visible. J’ouvris la porte et je jetais un regard à la salle quasiment déserte. La secrétaire était occupée à rédiger ce qui semblait être un courrier officiel, une technicienne de surface poussait un chariot aux roues grinçantes à travers les allées entre les box, des hiboux fatiguées lâchaient du courrier sur certains bureau couvert de dossiers. Je me surpris à regretter le passé. Lorsque tout était simple. Lorsque les gens ne s’amusaient pas à massacrer des moldus et à persécuter des né-moldu par pur fanatisme. Je soupirais et je fis volte-face. Je voulais dire quelque chose à Enoch. D’habitude, je ne quittais jamais la pièce où il se trouvait sans une remarque acerbe mais je ne trouvais pas mes mots. Je restais donc bêtement dans l’embrasure de la porte la bouche à-demie ouverte pendante quelque secondes. « Bonne soirée » lâchais-je enfin à défaut d’avoir trouver quelque chose de plus original. Je quittais la pièce lentement en prenant soin de refermer la porte derrière moi.

Spoiler:

La réplique quasi-immédiate de son interlocuteur le fait sourire, même lâcher un léger rire presque inaudible. C'était à prévoir ce genre de réponse, il savait que ça allait arriver, il s'en préparait, mais cela n'avait rien avoir avec la réaction en elle même. Enoch baisse sa tête et glisse sa main dans dans ses cheveux la décoiffant légèrement. Il se retient de lui faire une remarque pour continuer la conversation, mais non, Styx se redresse, pousse sa chaise et va s'en aller, cela ne sert à rien d'en rajouter une couche et de le faire rester encore un peu. Les deux hommes sont tous les deux fatigués, il faut qu'ils se reposent, qu'ils fassent un petit break, ne serait-ce que pour quelques heures pour être en meilleure forme par la suite. Enoch en aurait grandement besoin, mais ne voulant pas laisser ces quelques dossiers sans fin sur son bureau cette nuit, il va rester et simplement faire une sieste comme toujours. Les semaines se comptent sans qu'il n'est eu une réelle nuit, cela doit d'ailleurs être la même chose pour Styx. Lui non plus n'ira pas dormir, c'est pourquoi il se permet d'ajouter avec un éclair dans le regard. « C'est un ordre de votre supérieur. » Il profite un peut d'être son supérieur pour le lui dire, il joue de son rôle. Enoch se lève son son fauteuil glissant ses mains sur son bureau, l'observant à l'embrasure de la pote, à regarder en dehors du bureau avant de se retourner vers lui. Le silence qui s'est installé entre les deux hommes est plutôt gênant. C'est d'ailleurs bizarre parce qu'avant, il n'y en avait jamais réellement eu, pas de cette sorte du moins. Ils ont toujours réussi à discuter de tout et de rien, mais là, il semblerait qu'une gène se soit installée entre eux, c'est plutôt déroutant pour Enoch. Il sait que quelque chose a changé de son côté envers Styx, il n'a pas oublié leur tension au sujet de ce poste qu'il occupe. C'est totalement différent ce qu'il se passe désormais entre eux. Le chef du bureau des aurors hausse un sourcil et ne le quitte pas du regard, pas de remarque acerbe, rien qu'une formule de politesse. « Bonne soirée à vous aussi. » Cette fois c'est Enoch qui hésite à sortir une remarque, mais celle-ci serait malvenue dans l'état présent. Lui dire de ne pas aller traîner dans les auberges ne ferait qu’attiser un feu qui menace. Déjà tout à l'heure avec le verre d'alcool posé sur le bureau, il n'a pas oublié le regard qu'a posé Styx dessus. C'était dérangeant et déroutant, il refuse catégoriquement de revoir ce regard pour le moment. Dès que la porte se ferme, après un dernier mouvement du menton de haut en bas, Enoch se laisse glisser sur fauteuil, lâchant un léger soupire, il jette un coup d’œil sur la pensine, ce sera pour plus tard. Il tire un parchemin et prend sa plume, son claquement de doigt résonne dans le bureau et permet à quelques bougies de s'allumer en plus afin qu'il ne travaille pas dans le noir. Il n'y a guère que de la paperasse et il se dépêche de le faire afin de s'attaquer aux pensées de Styx qui semblent être largement plus intéressants que les quelques papiers qu'il doit remplir pour le bureau.

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