NOM: Gardiner. PRÉNOMS: Willow, Blueberry, Lucy. AGE: Dix-huit ans. ANNÉE: Cinquième année. STATUT: Célibataire. PURETÉ DU SANG: Née-moldue MAISON SOUHAITÉE: Serdaigle. PARTICULARITÉ: Elle a perdu sa soeur aîné Maisie quand celle-ci avait quatorze ans. Willow n'en avait alors que sept.
✎ Votre personnage trouve par hasard dans un couloir les réponses du prochain devoir de potions, que fait-il ? Willow est quelqu’un de très honnête ; aussi, si jamais elle tombait sur ces réponses, elle vérifierait bien autour d’elle que cela n’appartient à personne, que le couloir est bien désert, et réfléchirait à toute vitesse à quoi faire, en bonne Serdaigle sage et réfléchie qu’elle est. Sa première idée serait d’aller rendre les réponses au professeur ; mais ensuite, elle se dirait qu’il risquerait de croire ses intentions mauvaises, donc après un bref instant d’hésitation, elle ferait disparaître l’objet du problème, tout simplement. Aucune trace, comme s’il ne s’était rien passé. Il ne s’agit pas vraiment d’un mensonge – d’ailleurs, Willow ment extrêmement rarement, uniquement en cas d’extrême nécessité, et c’est loin d’être son point fort –, juste de taire ce que personne n’a besoin de savoir. ✎ Votre personnage tombe sur une première année malmenée par des septième année au détour d'un couloir, que fait-il ? La brune ne supporte pas l’injustice. Elle est profondément gentille, alors toute manifestation d’une supériorité d’un élève sur un autre –supériorité inexistante à ses yeux, au passage– la révolte complètement. Cependant, elle n’est pas du genre à oser s’opposer à plus fort qu’elle. La sagesse est une de ses premières qualités, raison pour laquelle elle ne prendra jamais de décision rapidement, sans retourner au préalable le problème dans tous les sens pour chercher une issue. Dans ce cas précis, elle n’ira donc pas faire face aux élèves de septième année pour s’interposer clairement entre eux et leur victime. Ceci dit, intelligente comme elle est, elle la jouera plus fine en rusant, et en criant par exemple, l’air affolée –surtout qu’elle le sera, dans la panique de sortir l’élève de première année de cette situation– qu'un professeur arrive à l’autre bout du couloir, et risque de les découvrir. Les plus âgés, surtout membres de l’Alliance, se croient peut-être tout permis, mais ils restent tout de même soumis aux règles de Poudlard, et à l’autorité des professeurs. Et ils croiraient certainement Willow, qui la chance d’être encore neutre aux yeux des autres, de par sa discrétion, en premier lieu. Et ils ont toutes les raisons de penser qu’elle els craint, puisqu’elle est née-moldue. Bien évidemment, en découvrant le mensonge de la jeune fille, les bourreaux seraient sans doute mécontents, et la Serdaigle devrait subir des représailles…
✎ Le professeur de métamorphose a injustement punit votre personnage à la place d'un autre élève qui se moque de lui, comment réagit votre personnage ? Willow ne dira sans doute rien. Elle déteste par-dessus tout lorsque le ton monte, alors provoquer un esclandre, même pour faire entendre raison aux autres, très peu pour elle. En revanche, elle essaiera sans doute d’aller parler à l’élève à la fin du cours, en lui expliquant calmement et avec sang-froid que ce qu’il a fait est injuste, et qu’il est en tort. Peut-être lui rira-t-il au nez, mais au moins elle aura dit ce qu’elle pensait. Elle est bien trop calme et les pieds sur terre pour croire pouvoir renverser ce genre de situation en sa faveur. Donc elle fera sa punition malgré l’injustice cuisante qui s’en dégage. Willow ne s’énerve jamais. ✎ Amour, richesse, célébrité ou sagesse : qu'est ce qui intéresse le plus votre personnage ? La célébrité est sans doute la dernière chose que recherche Willow. Elle n’en voit pas l’intérêt ; au contraire même, elle est très heureuse que personne ne fasse attention à elle, et de ne pas se faire remarquer. Enfin, c’était le cas jusqu’à il y a peu. Elle n’en reste pas moins une née-moldue, donc méprisée par la plupart des sangs-purs, et si ses premières années à Poudlard se sont plutôt bien passées compte tenu de cette situation, depuis quelques temps, et en particulier l’agression au bal d’Halloween, Willow n’est plus vraiment tranquille… La richesse n’est pas non plus ce qu’elle souhaite ; elle a grandi dans une famille modeste ; elle a toujours eu ce qui lui était nécessaire, et ça lui suffisait. Ses parents ne roulent pas sur l’or, mais la famille est heureuse, car c’est surtout l’amour et l’affection qui unit cette famille, argent ou non. En ce qui concerne la sagesse, bien évidemment, Willow voudrait savoir en faire preuve, encore plus que maintenant, parce qu’elle ne se rend pas compte qu’elle est déjà très sage et réfléchie. Mais plus que tout cela, la seule chose qu’elle rechercher réellement est bel et bien l’Amour. Pas l’amour familial –celui-là elle l’a déjà–, mais le véritable. Elle voudrait tomber folle amoureuse, être capable de tout pour cette personne, et qu’elle la rende meilleure. Willow croit en l’Amour, sans être excessivement romantique.
« A sister is a little bit of childhood that can never be lost. »
Les Gardiner étaient une famille moldue anglaise tout ce qu’il y avait de plus banal. Ils habitaient une maison à un étage, dans un petit village très calme où tout le monde se connaissait, appelé St Levan, situé à l’extrémité du Sud-Ouest de l’Angleterre. Appréciés de leurs voisins, ces derniers s’accordaient pour dire que le couple formé par Miranda et Brian Gardiner respirait l’honnêteté et la gentillesse. En effet, on ne dénombrait aucune absence du couple aux régulières fêtes de quartiers, barbecues et autres festivités, aucun manque de contribution à la vie de l’association du coin, jamais. Non, vraiment, il n’y avait pas à dire, les Gardiner étaient des gens simples, et bienveillants. Personne ne manquait de les saluer lorsqu’ils se déplaçaient à la poste, ou bien aux quelques commerces du village. Une pharmacie, un cinéma, trois restaurants, une épicerie et un supermarché ; tels étaient les seuls commerces de St Levan. Toutes les semaines, les hommes du village se retrouvaient à l’unique pub de St Levan, où ils discutaient des matches de football passés et à venir, puis du marché de la pêche.
À St Levan, la pêche était la première source de revenus des habitants. Le père de Brian Gardiner en avait d’ailleurs été un, avant de décéder peu après le mariage de son fils unique, d’une crise cardiaque. Brian était épris de la fille de l’épicier, Miranda Summers depuis l’adolescence, et les deux jeunes gens s’étaient mariés assez jeunes, avant d’accueillir leur premier enfant : Maisie, une petite fille blonde bouclée comme les blés avec de grands yeux verts émeraude, qui ressemblait à sa mère à s’y méprendre. Le couple était resté plusieurs années avec leur fille unique, avant d’avoir une deuxième petite fille : Wilow, de huit ans la cadette de Maisie. Ils lui donnèrent Blueberry en second prénom, car à sa naissance, on aurait dit une petite myrtille, avec des veinules violettes sur les joues, comme ça arrivait parfois chez certains nourrissons. Willow, elle, ressemblait énormément à son père : des cheveux bruns bouclés souvent emmêlés, et des yeux noisette qui lui conféraient un air candide. Son regard était si profond qu’il pouvait mettre mal à l’aise. On lui avait souvent répété qu’elle avait des yeux magnifiques mais Willow refusait de le croire. Elle qui était si discrète refusait de sortir de la banalité, d’être remarquée pour quelque chose de particulier. Contrairement à Maisie, elle détestait être le centre de l‘attention et tentait toujours de se soustraire aux conversations la concernant. Combien de fois les amies ou voisines de ses parents avaient-elles dit que cette petite fille brune était très mignonne, et qu’il était bien dommage qu’elle ne parle pas beaucoup… Willow, bien que touchée par ces marques d’affection, se sentait mal à l’aise vis-à-vis de sa sœur. C’était Maisie qui recevait les compliments, habituellement, celle des deux filles Gardiner que l’on connaissait et retenait. Et Willow souhaitait se cantonner à l’ombre de sa sœur aînée. Il fallait dire en même temps que ce n’était pas très difficile ; déjà enfant, Maisie était magnifique, et les années passant, cette beauté ne fit que s’accentuer davantage et s’imposer aux yeux de tous. Beauté insolente et aventurière, mourant d’envie de quitter le trou paumé de St Levan, pour aller se montrer au monde, trouver le succès à Londres, la capitale. À quinze ans déjà, Maisie était une forte tête, qui rêvait de devenir actrice et faisait le mur tous les soirs pour sortir avec ses amis. Ses relations avec ses parents étaient compliquées ; le fossé se creusant entre eux de plus en plus tandis que la jeune fille s’enfonçait dans l’adolescence. Brian et Miranda n’avaient jamais quitté le cadre rassurant de St Levan, le premier étant pharmacien du village, la seconde institutrice de l’unique école primaire, et ne comprenaient pas les rêves de célébrité, richesse et paillettes de leur aînée. Alors ils réagirent de la pire des façons, en la brimant au possible, l’enfermant dans sa chambre et l’empêchant de sortir quand elle était trop insolente ; mais il était déjà trop tard, le mal était fait. Maisie n’eut que plus envie de s’enfuir, et en 1969, menaça même de s’embarquer sur un paquebot avec l’aide de soi-disant copains plus âgés pour aller au festival de Woodstock avec les autres hippies. Heureusement, ce n’était que du bluff, mais les parents Gardiner soufflèrent quand même un bon coup en voyant qu’elle avait menti.
Malgré leurs caractères opposés et leur grande différence d’âge, Maisie et Willow s’entendaient très bien, et étaient vraiment proches. Lorsque Maisie tentait de décoincer sa petite sœur, lui montrant le monde sous un angle différent de celui qu’elle voyait habituellement, Willow, elle, s’escrimait à raisonner son aînée qui partait souvent dans des hypothèses et raisonnements farfelus, et préférait aller traîner avec ses amis ou à ses cours de théâtre qu’étudier ce qu’on lui apprenait à l’école. L’absentéisme s’étala rapidement sur tous les bulletins de Maisie, dès ses douze ans, et ses parents peinèrent à trouver une solution, avec une enfant en bas âge –Willow n’avait alors que quatre ans- ; ils craignirent que Maisie ne soit jalouse et cherche ainsi à attirer leur attention, elle qui ne vivait que pour le regard des autres. Une chose qu’ils ne pouvaient toutefois pas lui reprocher fut de s’occuper de sa sœur. Maisie adorait Willow, et inversement ; elle l’emmenait tout le temps sur la plage faire du cerf-volant, l’observait avec une patience infinie construire des châteaux de sable, et la consolait, inlassablement, lorsque le vent, rageur, venait détruire les précaires édifices. D’ailleurs, il arriva de nombreuses fois que lesdits châteaux de sables se reforment immédiatement, par la magie de Willow qui commença à se manifester à ses sept ans. La plupart du temps, Maisie croyait avoir eu une hallucination, et bien que son esprit soit de plus en plus en proie au doute à mesure que ces étranges phénomènes se reproduisaient, elle n’en parla jamais à ses parents, ni à qui que ce soit. Qui l’aurait cru, de toute manière ? La magie n’existait pas chez les moldus, et Maisie ne pensait absolument pas que sa sœur eut pu être autre chose qu’une simple humaine, comme elle, vouée à passer sa vie à St Levan. Tout le monde au village remarquait et admirait la complicité des deux sœurs ; certains espéraient voir là Maisie s’assagir, mais déchantaient bien vite en la voyant ensuite courir comme une dératée dans les rues calmes avec ses amis, de son âge ou plus âgés, toujours prêts à mettre le bazar quelque part. Willow, elle, ne s’amusait jamais plus qu’en lisant un bon livre. Dès qu’elle sut lire, elle lut à profusion, ruinant ses parents déjà fauchés dans l’achat de livres de tous les genres. Voyant là un avenir pour Willow, l’opposé de Maisie qui ne faisait rien ou pas grand-chose à l’école, Miranda et Brian Gardiner firent de leur mieux pour lui offrir tout l’accès à la connaissance possible. La bibliothèque de l’école primaire s’avéra rapidement sans intérêt aux yeux de la brune, une fois qu’elle en eut avalé tous les livres dont elle regorgeait.
Willow n’avait pas beaucoup d’amis parmi les autres enfants du village. Les seuls qui s’intéressaient à elle soit souhaitaient se rapprocher d’elle en vue de profiter de son savoir –à l’école moldue, elle était la meilleure, et de loin- ou bien pour connaitre Maisie, sa sœur. Il fallait dire que la blonde était connue de tous dans le village, petits comme grands. Et tous les jeunes, même plus âgés qu’elle, l’admiraient et souhaitaient être vus avec elle. Pour autant, Willow trouvait parmi ses plus beaux souvenirs d’enfant de sept ans ses après-midi passées sur la pelouse avec sa sœur. L’été, Maisie se baladait en short en jean et haut de maillot de bain, trouvant comme prétexte pour se dénuder ainsi que c’était plus pratique pour arroser le jardin et laver la voiture, corvées auxquelles ses parents l’assignaient pour l’occuper. C’était uniquement après avoir participé aux tâches ménagères de la maison que la jeune fille pouvait sortir s’amuser ensuite. Mais elle avait une façon bien à elle d’arroser les plantes… Maisie branchait le tuyau d’arrosage et évidemment, vu son caractère, la séance de jardinage tournait plus en bataille d’eau qu’autre chose, les autres jeunes du quartier n’hésitant pas à se joindre à la partie, la radio dans la cuisine grésillant le rythme de All you need is love, des désormais célèbres Beatles. De toute manière, Maisie n’avait jamais vraiment eu la main verte… Pour le coup, les fleurs étaient très arrosées ! Et Miranda et Brian désespéraient en rentrant à la fin de journée, en tombant nez à nez sur leur cadette, trempée de la tête aux pieds, toute penaude, à côté de l’aînée, dans le même état, grand sourire amusé aux lèvres, qui leur demandait d’un air enjoué s’ils avaient passé une bonne journée.
Mais quoiqu’il en soit, malgré le caractère trop fort de Maisie, la routine fatigante de Miranda et Brian, et la solitude de Willow, la famille Gardiner était unie, et heureuse. Peut-être pas riche, pas toujours parfaite, mais emplie de bonheur. Et c’était le plus important. Car on ne réalisait le bonheur qu’on avait qu’une fois qu’on l’avait perdu…
« Our dead are never dead to us, until we have forgotten them. »
23 novembre 1969
Il était déjà une heure du matin lorsque trois coups de sonnette se firent entendre chez les Gardiner, réveillant toute la maisonnée. Miranda et Brian, alertés qu’on vienne les déranger ainsi en pleine nuit, se levèrent d’un bond et descendirent prestement, prenant à peine le temps d’enfiler robes de chambres et pantoufles. Willow, allongée dans son lit, tendit l’oreille, guettant les cris qui suivraient certainement, comme à chaque fois que Maisie se faisait prendre à faire le mur. La fillette de sept ans avait entendu sa sœur sortir par la fenêtre de sa chambre, un peu plus tôt dans la soirée. La petite était déjà au lit, et n’avait rien dit, comme à chacune des escapades nocturnes de son aînée, qui se faisaient de plus en plus fréquentes à mesure que les années passaient. Maisie venait de fêter ses quinze ans, et considérait qu’elle avait maintenant tous les droits ; les esclandres qu’elle provoquait ne se comptaient plus sur les doigts d’une main, et les parents Gardiner commençaient à essuyer les remontrances de beaucoup de voisins, qui ne perdaient jamais une occasion pour venir rapporter les frasques désormais célèbres de l’aînée des Gardiner. Mais là, rien ne vint. Cédant à la curiosité qui s’était emparée d’elle depuis quelques minutes, Willow quitta finalement son lit et ouvrit doucement la porte de sa chambre, qui produisit un léger grincement. Personne ne le remarqua, toutefois, et Willow ne tarda pas à en découvrir la raison. Se glissant dans le couloir, elle parvint à l’escalier et se pencha pour regarder à travers les barreaux de ce dernier, ce qu’il se passait au rez-de-chaussée. Ses parents venaient d’ouvrir la porte, encore mal réveillés, et se trouvaient face à trois officiers de police en uniforme, munis de lampes torches et de talkie-walkie. Le premier, âgé d’une cinquantaine d’années, et qui semblait être le plus gradé, s’avança et demanda d’une voix assurée :
« Bonsoir. Monsieur et Madame Gardiner ? »
Les deux époux se concertèrent du regard avant que Brian ne réponde :
« Oui, bonsoir, que se passe-t-il ? »
Ce fut au tour du policier de se tourner vers ses collègues, avant de retirer son couvre-chef, imité par les deux autres.
« Madame, Monsieur » reprit-il.
« J’ai une bien triste nouvelle à vous annoncer. Un bateau de pêche a été retrouvé un peu plus tôt dans la soirée, noyé par la marée haute. L’océan était très dangereux ce soir, il était formellement interdit de s’y rendre, mais deux jeunes gens ont réussi à déjouer la surveillance des garde-côtes. Ils sont montés sur une embarcation non répertoriée, malgré la violente tempête de ce soir, et leur bateau s’est échoué. Aucun des deux n’a survécu. Et… »
Le policier baissa les yeux, avant de poursuivre :
« Nous avons toutes les raisons de croire que votre fille, Maisie Gardiner, est l’une des deux victimes. Elle était avec son ami Tony Saxton. Toutes mes condoléances, Madame, Monsieur. »
Peu après ces paroles, un cri déchirant résonna dans la nuit. Celui de Miranda Gardiner, qui éclata en sanglots, fondant en larmes dans les bras de son mari devenu livide.
« Non, ce n’est pas possible » murmura Brian Gardiner, complètement sonné, ayant à peine eu le réflexe de retenir sa femme qui pleurait à présent toutes les larmes de son corps, secouée de spasmes violents, ayant failli s’effondrer au sol.
Les officiers ne purent qu’acquiescer, et une larme glissa alors sur le visage du quarantenaire, qui serra très fort son épouse dans ses bras, enfouissant son visage dans son cou pour y pleurer lui aussi. Un des policiers, qui n’avait pas encore parlé, s’éclaircit brièvement la gorge et leur demanda, compatissant, de bien vouloir les suivre, ses collègues et lui, afin d’identifier le corps de leur fille. En entendant ces mots, Miranda lâcha encore un sanglot plus déchirant, retenue à grand peine par un Brian tremblant, qui finit par s’avancer, soutenant toujours sa femme, avant de songer tout à coup à Willow. Il se retourna, et aperçut alors la petite fille qui regardait toujours par les barreaux, le visage ruisselant de larmes. Elle descendit vite, courut se jeter dans les bras de ses parents qui l’attrapèrent et l’étreignirent, réalisant tout d’un coup qu’elle était désormais leur seule et unique fille. Puis tous trois sortirent de la maison, Willow pieds nus ; personne n’y fit attention. Les parents se détachèrent à regrets de leur fille, et la confièrent à la voisine la plus proche, éveillée comme tout le reste du quartier qui regardait la scène par les fenêtres ou sur les paliers, comprenant tous que l’heure était grave. Brian et Miranda montèrent dans la voiture de police garée devant le jardin, et le véhicule s’engagea dans la rue silencieuse, dont il disparut bientôt. Willow cria, pleura, sanglota, hurla qu’on la laisse retourner avec ses parents, que Maisie allait revenir parce que Maisie était trop gentille, Maisie n’était pas quelqu’un de mauvais, elle ne pouvait pas mourir, pas maintenant… La voisine eut toutes les peines du monde à la calmer, et la fillette finit par s’endormir à l’aube, gagnée par l’épuisement, peu avant que ses parents ne rentrent à la maison, en tout début de matinée, après une nuit éreintante.
Ce fut sa mère qui, plus calme qu’avant, lui annonça, en larmes, que c’était bien Maisie qui se trouvait sur le bateau, avec Tony. Les Gardiner avaient parlé aux Saxton ; les deux familles se soutenant dans cette rude épreuve qu’elles devraient supporter ensemble.
Maisie et Tony furent enterrés dans le petit cimetière du village, devant tout St Levan réuni. Willow ne retint pas ses larmes, ni sa douleur, tandis que l’on mettait en terre le corps de son unique sœur, pour toujours et à jamais. La fillette de sept ans, qui ne savait pas encore qu’elle était une sorcière, tenait fermement serré dans sa main, à tel point que sa peau en devint rouge, le pendentif portant la lettre M qui ne quittait jamais Maisie, et qui lui avait été donné avec les quelques affaires retrouvées de la jeune fille. Si Willow avait commencé à se sentir différente des autres, réalisant qu’il se passait souvent des évènements étranges aux yeux des autres, et que seule elle était capable de déclencher, abandonna cette fois définitivement toute idée qu’elle était différente. Elle avait trop prié pour sauver Maisie, la faire revivre, qu’elle ne soit pas réellement morte, qu’il y ait eu une erreur… En vain. Nul ne pouvait échapper à la mort, lorsque son heure était venue. Le bateau qui avait fait naufrage, avait été retrouvé échoué sur la plage, en pas trop mauvais état. Personne n’eut le courage de l’en enlever, et il resta ainsi, devenant épave, envahi par la mousse ; et chaque habitant passant près du bateau ne pouvait retenir une pensée pour les deux jeunes gens qui y avaient connu la mort. Le bateau y est toujours à l’heure actuelle, et chaque année, Willow vient y déposer des fleurs et une bougie. Les autres villageois viennent également s’y recueillir, et il s’agit là d’une deuxième tombe. Personne n’a jamais oublié Maisie.
« Time does not heal all wounds. »
18 avril 1976
Depuis bientôt sept ans que Maisie avait quitté ce monde, le temps avait passé, les visages changé, mais les gens, eux, étaient demeurés, les lieux aussi. Non, les endroits n’avaient rien oublié de l’insolence de Maisie, de ses rires, de son sourire rebelle, de son assurance sans faille. Chaque grain de sable de la plage de St Levan portait encore l’empreinte de ses pas, chaque salle de cours du collège son passage, chaque pièce de la maison des Gardiner son parfum. Le souvenir se dressait, tel un fantôme, dans le petit village, et les fleurs envahissaient le bateau au bord de l’eau tous les ans, au mois de novembre, chacun tenant à montrer son affection pour la jolie blonde qui avait sans doute rendu le village entier fou, mais qui s’était également frayé un passage dans le cœur de tous les habitants de St Levan. Et particulièrement dans celui de son unique, sœur, Willow.
En ce dix-huit avril, la brune atteignait son quatorzième anniversaire. Les années suivant le décès de Maisie n’avaient pas été évidentes, loin de là, pour la famille Gardiner. Ils n’étaient plus que tous les trois, désormais, et ce drame imprévu les avait d’autant plus rapprochés. Parce qu’ils n’avaient personne d’autre au monde, à présent ; Willow n’avait jamais connu ses grands-parents, décédés avant sa naissance, et ses parents étaient enfants uniques, donc elle n’avait ni oncle, ni tante, ni cousins. Un noyau constitué de trois personnes, contraintes de vivre sans sa quatrième partie. La mort avait quelque chose d’injuste, d’imprévu, que rien ni personne ne pouvait prévenir ni empêcher. Elle serait toujours gagnante. Au cours des sept années précédentes, la magie de Willow s’était développée. Bien entendu, elle ne savait pas ce qui se passait, tentait de s’auto-persuader que les événements bizarres qui persistaient à se déclencher dès qu’elle se rendait quelque part, et particulièrement en cours, au collège, ne correspondaient à rien d’autre que de parfaites coïncidences. C’était une simple bourrasque de vent qui avait fait tomber au sol exactement le bon livre qu’elle cherchait à la bibliothèque, alors quelle entrait dans le rayon. C’était un malencontreux accident que le maquillage tout à coup entièrement coulé de la peste de l’école qu’elle détestait, et qui venait de la rabaisser devant tout le monde, parce qu’elle n’était qu’une pauvre fille que même sa sœur n’avait pas assez aimée, puisqu’elle l’avait quittée. Oui, les enfants ne se faisaient pas de cadeau entre eux… Et certains jeunes arrivaient à plaisanter avec des sujets aussi graves et tristes que la perte de ses proches… Willow ne disait rien, comme toujours, encaissait tout, baissait la tête, fermait les yeux. Elle avait bien supporté l’abandon subit de sa sœur, elle pourrait endurer le supplice que les tortures mentales et psychologiques des autres pourraient lui infliger. Jamais Maisie ne serait restée sans rien dire face à une bande d’adolescentes stupides et pimbêches qui se croyaient tout permis. De toute manière, lesdites pimbêches n’auraient jamais tenté de l‘approcher ou de l’insulter ; Maisie était bien trop crainte des autres pour cela. Célèbre pour être la plus grande tête-brûlée que l’on ait vue à St Levan en des décennies, Maisie avait mené son petit groupe d’amis pratiquement toute sa vie, et aujourd’hui, une autre bande avait remplacé celle de la blonde. Sept ans, déjà…
Willow était tout l’inverse de sa sœur. Discrète, réservée, personne ne la connaissait réellement. Assez solitaire, aussi, car elle avait fui la compagnie des autres, avec ce traumatisme profond vécu dans l’enfance, et même plus tard, alors qu’elle aurait bien eu besoin de soutien. Non, elle craignait trop de lire la pitié et la compassion dans les yeux des autres, refusait catégoriquement qu’ils ne se lient d’amitié avec elle que par charité. Et encore, dans ce cas-là, cela n’aurait pas vraiment été de l’amitié, car tel lien ne se formait que par la sincérité des deux amis en question. Si Willow était prête à s’attacher sans mensonge, elle savait que ce ne serait pas le cas des autres de son âge. C’était bien le problème de St Levan, si petite bourgade que tout le monde se connaissait, et de fait, personne n’ignorait qui étaient les Gardiner, et ce qui était arrivé à leur fille aînée. Willow avait détesté cette étiquette qu’on lui avait collé sur le front, à peine sa sœur était-elle morte, comme fragile et instable, petite avec qui il faudrait être prudent. Dans leur fausse gentillesse, les autres l’avaient étouffée, mis à part, et commencé à ériger un mur entre elle et eux, comme si jamais, quoiqu’elle fasse, quoiqu’elle devienne, elle ne pourrait véritablement redevenir normale, heureuse, et épanouie. Comme si le décès de sa sœur et tous les bouleversements qu’il avait entraînés en elle la condamnaient pour toujours, sans cesser de la hanter ni de peser sur ses frêles épaules de petite fille, qui deviendraient un jour celle d’une femme, puis d’une vieille dame.
Toujours était-il que le jour de ses quatorze ans, le matin précisément, la désormais fille unique des Gardiner se trouvait dans la cuisine, au rez-de-chaussée, occupée à faire des crêpes, seule. Ses parents ne devraient pas tarder à rentrer, sortis faire quelques courses, et ils déjeuneraient ensemble pour fêter son anniversaire. La fin de l’année scolaire n’était plus si proche, et les beaux jours arrivaient peu à peu, bien que les températures ne soient pas très excessives, comme d’habitude en Angleterre, où l’été se faisait souvent désirer jusqu’à juillet. La brune, sourire aux lèvres, fit sauter une crêpe dans la poêle, qu’elle rattrapa in extremis, avant de la mettre dans une assiette. Elle s’apprêtait à en préparer une autre, lorsqu’un bruit étrange se fit entendre, assez proche, menaçant de la faire sursauter. On aurait dit un hululement d’hibou, ou de chouette… Chose absolument stupide, les seuls volatiles à St Levan étaient des mouettes et goélands, qui se baladaient sur la plage et dans le port, toute l’année. Jamais on n’y avait vu d’autres oiseaux, à part des moineaux, peut-être. Willow tourna néanmoins la tête vers la provenance du bruit, sourcils légèrement froncés. Et c’est là que ce qu’elle vit acheva de laisser paraître l’incrédulité sur son visage, et elle rattrapa juste à temps la poêle qui glissait de ses doigts pour la reposer sur la plaque. A quelques mèrtes d’elle à peine, à l’intérieur de la maison, se dressait une fière chouette aux yeux bruns perçants, qui la fixait sévèrement, portant attachée à la patte une lettre. L’oiseau lâcha un nouveau hululement, furieux cette fois, et la jeune fille recula d’un pas. La chouette, excédée, s’envola carrément et vint se poser sur la table de la cuisine, juste à côté d’elle, l’air de lui demander ce qu’elle attendait. Tremblante, Willow comprit qu’elle devait ouvrir la lettre, et attrapa avec précaution la patte de l’oiseau, coupant la légère ficelle qui y reliait à lettre à l’aide de ciseaux, le plus doucement possible pour ne pas effrayer la chouette. Cette dernière ne se fit pas prier pour s’en aller ensuite, dans un grand bruissement d’ailes courroucé. La brune la regarda un instant disparaître dans le ciel bleu légèrement nuagé, avant de reporter son attention sur la lettre qu’elle tenait à présent en main, et qui était adressé à Miss Willow Blueberry Gardiner, dans la cuisine pour son anniversaire, The Valley, St Levan, Cornwall. Depuis l’intervention de la chouette, les mains de Willow tremblaient, elle ne savait réellement pourquoi, de peur, d’angoisse ? Oui, mais de quoi ? Le contenu du courrier acheva de la déstabiliser. Elle, une sorcière ? Prête à faire son entrée à l’école de sorcellerie Poudlard ? Non, c’était impossible… de la magie, mais c’était inenvisageable, cela n’existait pas, et la concernait encore, moins, elle… La villageoise ayant vécu toute sa vie dans le trou paumé de St Levan, qu’elle n’avait jamais quitté. Des milliers d’interrogations se pressaient dans l’esprit de la brune, qui, complètement perdue dans ses pensées, n’entendit même pas ses parents arriver, ni leurs exclamations surprises en voyant la crêpe brûler dans la poêle, que la Gardiner n’avait même pas remarqué. En découvrant la lettre, ils furent surpris mais assurèrent à leur fille qu’il ne s’agissait que d’une plaisanterie, sans doute faite par un idiot du village, qui pensait être drôle. Et ils n’en reparlèrent plus.
Sauf que les lettres continuèrent à arriver en masse, les unes après les autres, toute la semaine qui suivit les quatorze ans de Willow. Et finalement, un grand bonhomme, qui eut du mal à passer la porte au vu de sa taille géante, déboula chez eux sans prévenir en fin d’après-midi, expliquant aux Gardiner ébahis que leur fille était une sorcière, qu’elle était née avec des pouvoirs magiques ce qui arrivait extrêmement rarement dans une famille moldue comme la leur, que c’était une chance qu’elle devait absolument saisir, trop précieuse pour être gaspillée… Après de nombreuses heures de discussion houleuse, où doute, éclats de voix, ébahissements et enfin résignation et réjouissement se firent entendre, Miranda et Brian Gardiner acceptèrent finalement ce qui semblait être vraisemblablement la véritable nature de leur fille, et acceptèrent de la laisser partir seule pour Poudlard. Willow, bien que terrifiée à l’idée de découvrir un monde nouveau, hors de St Levan, qu’elle n’avait jamais pu découvrir, se sentit paradoxalement soulagée, et excitée. Heureuse de sortir de ce village qui au fil des années était devenue oppressant, lui rappelant chaque jour qui passait les frasques de Maisie, sa vie courte mais intense. Quel âge aurait-elle à présent ? Vingt-deux ans… Une jeune femme au caractère toujours bien trempé, dans la fleur de l’âge, qui aurait sans doute été fière de savoir que sa petite sœur était différente. Exceptionnelle, même.
Le premier septembre de l’année mil neuf cent soixante-seize, Willow, Blueberry, Lucy, Gardiner faisait sa première rentrée à Poudlard. Avec des robes et livres de seconde main, certes, mais aussi une fierté et une soif de savoir puissantes, et intactes. Et alors qu’elle s’asseyait sur le fameux tabouret, et que le professeur McGonagall lui mettait le Choixpeau magique sur la tête, la plus jeune des Gardiner serrait très fort dans sa main, à tel point qu’il y laissa une trace rouge, le pendentif portant la lettre M de sa sœur Maisie. Elle ne le relâcha que lorsque le vieux Choixpeau eût hurlé Serdaigle dans la salle, et qu’elle put se diriger, un grand sourire aux lèvres, identique à ceux qu’arboraient les Bleus & Bronzes, vers ce qui serait à présent sa nouvelle maison, et ceux qui formeraient sa deuxième famille.
« Start where you are. Use what you have. Do what you can. »
Les années Poudlard
Les années défilèrent rapidement à Poudlard. Si au début, Willow avait craint de ne pas se plaire dans cette école inconnue, si loin de chez elle et des siens, et où elle n’avait absolument aucun repère, la vie au château se chargea de lui démontrer qu’elle était faite pour vivre ici. Elle y avait sa place, et très rapidement, la jeune Gardiner se sentit chez elle à Poudlard. Les gens qu’elle rencontra, nés-moldus comme elle, ou bien qui s’y connaissaient un peu plus en magie comme les sangs-mêlés, lui prouvèrent que les adolescents n’étaient pas tous aussi mesquins que ceux qu’elle avait connus dans son petit village perdu, et qu’ils pouvaient être tolérants, gentils, à l’écoute des autres. Altruistes, aussi. Et l’avantage majeur de Willow en arrivant à Poudlard, dont elle ne connaissait rien ni personne, était bien qu’elle y gagnait une réputation toute neuve, sans tache. Ici, personne ne savait que sa sœur aînée était morte, nulle compassion n’apparaissait systématiquement dans les yeux de ses camarades lorsqu’ils s’adressaient à elle, comme s’il y avait eu un mode de fonctionnement différent avec elle parmi tous les autres. Pour la première fois depuis la mort de Maisie, Willow se sentit normale. Libérée des préjugés des autres, de leur fausse sympathie et de leur malaise évident chaque fois qu’ils se trouvaient en sa compagnie. Enfin, d’autres préjugés firent leur apparition, dont elle ignorait totalement l’existence, mais qu’elle assimila bien vite. En effet, sa réputation se dégrada sérieusement, malheureusement, et ce dès les premiers mois passés au château, par le fait des sangs-purs traditionnalistes qui s’aperçurent bien vite que Gardiner ne correspondait à rien d’autre qu’un vulgaire nom moldu, donc non seulement indigne de tout intérêt de leur part, mais surtout propice à des jeux et plus ou moins mauvais goût ; après tout, qui viendrait défendre cette petite sang de bourbe ? Autant dire que les dernières années s’en donnèrent à cœur joie avec Willow, fraîchement débarquée en première année, tout comme avec les autres nés-moldus du château. La jeune fille endura, après tout, elle ne cessait de se répéter qu’elle en avait connu de pires. Ils la touchaient plus au cœur en se moquant de son pendentif, lui jetant au visage qu’elle était assez stupide pour s’être trompé au moment de choisir le pendentif qui ne la quittait jamais, qu’elle avait pris le M parce qu’elle l’avait confondu avec le W, M à l’envers. Si seulement ils avaient su… Willow avait eu plus de peine de cette simple remarque, destinée à faire rire la galerie, que d’entendre pratiquement tous les jours que son sang était considéré comme impur parmi les sorciers qui se considéraient de sang pur. Il existait une sévère hiérarchie à Poudlard, cachée dans les escaliers, au détour de couloirs ou même dans les salles communes. Et Willow, bien que répartie à Serdaigle, maison connue pour être la plus neutre des quatre, en raison de la sagesse des élèves qui y effectuaient leurs études, comprit rapidement qu’elle devrait éviter les Serpentards à tout prix, car jamais ils ne l’accepteraient et ne se montreraient agréables envers elle. Certes, tous les Serpentards ne défendaient pas les valeurs du sang pur depuis des générations, assorties de l’évidente haine de tout autre type de sang –tolérant le sang mêlé s’il était bien dilué, à la rigueur- , mais ils fonctionnaient tous selon ce même respect de la hiérarchie, même entre eux. Donc si unSerpentard de sang pur s’en prenait à Willow, tous les autres, traditionnalistes ou non, ne l’apprécieraient pas non plus, sans forcément s’en prendre à elle. C’était ainsi depuis pratiquement la fondation de Poudlard, et autant dire tout de suite que cela n’était pas près de changer. Il était arrivé plusieurs fois dans ses premières années à Poudlard que l’on s’approche de Willow uniquement pour ses bonnes notes. Pour sûr qui se considéraient supérieurs à elle, en raison de leur sang et par conséquent du rang qui était le leur dans le château, ne supportaient pas de voir une fille née dans une famille de moldus les dépasser dans la plupart des matières. Non, Willow n’avait clairement pas usurpé sa place à Serdaigle, et obtenait d’excellentes notes. La magie lui plaisait énormément, elle s’y était plongée corps et âme depuis qu’elle avait découvert en être dotée, à quatorze ans, et n’en était pas ressortie depuis. Excellente dans beaucoup de matières, elle était une élève que l’on pouvait qualifier de polyvalente. Toutefois, elle n’excellait pas en tout –Willow n’avait jamais prétendu être un génie, ce qui lui permettait d’obtenir les résultats qu’elle avait était acharnement et travail, qui avaient donc fini par payer-, et les Défenses Contre les Forces du Mal n’était par exemple pas vraiment son fort. En fait, elle ne concevait pas trop l’idée qu’il fût nécessaire de s’en prendre à quelqu’un avec tant de force, toute gentille et naïve qu’elle était. Cependant, voyant les coups bas devenir de plus en plus fréquents à son égard, elle tâcha de s’initier autant que possible au duel, de son côté, et parvint finalement à maîtriser admirablement bien des sorts d’attaque, alors qu’elle se préoccupait surtout de défense, à la base –et encore, même en ça elle n’était pas extrêmement douée. Il n’était pas dans le naturel de Willow de songer aux conflits à la baguette, et même aux conflits tout court avec autrui, mais force était de constater que savoir se battre était devenu une nécessité, et non plus un simple avantage.
Surtout en les temps qui couraient, puisqu’il se murmurait désormais qu’un homme appelé Lord Voldemort avait rassemblé des fidèles, les Mangemorts, et souhaitait détruire tout ce qu’il considérait comme crasse parmi les sorciers – incluant le sang moldu, bien sûr-, afin de fonder un monde nouveau où les êtres sans pouvoirs magiques devraient montrer leur servitude complète et totale aux sorciers. Willow craignait de plus en plus que les choses tournent mal pour ses amis et elle, et bien sûr sa famille. Son pire cauchemar était que l’on menace la vie de ses parents, la seule famille qu’il lui restât, pour l’obliger à renoncer à ses pouvoirs magiques. Si on ne la tuait pas avant. Et alors qu’elle pensait Poudlard être le lieu le plus sécurisé du monde magique, voilà que même au sein de l’école de magie, le danger grandissait. Parmi les élèves même, le Mal montait en puissance, et Willow s’aperçut à la rentrée en cinquième année que les choses seraient beaucoup plus difficiles à présent. Dès les premiers jours de septembre, elle fut témoin de violentes altercations, et en fut victime aussi ; la répression des nés-moldus augmenta en puissance… Sans qu’elle ne puisse rien y faire. Heureusement, Willow avait des amis proches dans le château, et se trouvait tout de même la plupart du temps avec un groupe d’amies, ayant fini par quitter la solitude qui avait été la sienne depuis le décès de Maisie, et cela la rendait donc plus difficile d’accès, pour des élèves désireux de la violenter.
D’ailleurs, parmi ces élèves s’en trouvait un, en particulier, qu’elle rencontra toutefois dans un tout autre contexte que celui auquel on aurait pu s’attendre. Gale Rosier-Nott. De son nom complet Galatean Rosier-Nott, âgé de dix-neuf ans, en sixième année à Serpentard, sang pur et fier de l’être. Mais au cœur d’un scandale familial ; il était en fait un enfant bâtard, pas le fils de M. Nott comme on le croyait. Cependant, si personne n’ignorait le secret de Gale, le jeune homme était tout de même assez respecté à Poudlard pour que les élèves, toutes maisons confondues, craignent d’évoquer un jour ce scandale, sous peine de lourdes représailles. Evidemment, Willow ne parla jamais à quiconque de ses étranges rencontres impromptues avec Gale, pas même à ses plus proches amies. La jeune fille était tellement discrète, de toute manière, qu’elle ne suscita pas vraiment de question de la part de ses camarades ; et de toute manière, personne ne l’avait vu adresser la parole à Gale Rosier-Nott. Même si c’était arrivé plusieurs fois.
Willow connaissait Gale de vue depuis pratiquement son entrée à Poudlard, à vrai dre. En même temps, comment faire autrement ? Il faisait clairement partie de l’élite, les Serpentards les plus respectés, craints et admirés du château. Tous au sang plus pur les uns que les autres. Celui de Gale l’était, certes, mais l’enfant né d’un adultère avait forcément eu des répercutions au sein du monde auquel il appartenait, et qui ne tolérait pas ce genre d’écart de conduite. La Bleue & Bronze avait remarqué, mais de loin, comme la plupart des élèves, la force qui semblait se dégager de Gale. Il n’hésitait pas à s’en prendre aux plus jeunes ou à ceux dont ils jugeait le sang impur, et inspirait suffisamment la peur pour que les gens comme Willow, qui devaient précisément craindre les gens comme Gale, s’enfuient en courant en le croisant dans un couloir désert. Mais Willow, elle, n’avait pas fui. Non, au contraire. Elle avait puisé dans son courage – et elle en possédait une forte dose, même si tout le monde ne pouvait pas le voir au premier abord – et était allée le trouver, un jour, lui demandant s’il avait le manuel qu’elle avait cherché en vain à la bibliothèque, avant d’apprendre l’identité de l’emprunteur.
Il l’avait envoyé balader sans prendre de gants, et le hasard avait fait qu’ils s’étaient recroisés de nouveau. Sauf que cette fois, c’était Gale qui voulait accéder à la salle où Willow se trouvait. Et elle avait soutenu son regard, jusqu’à ce qu’il cède. Non, car au fond, tout au fond, Willow avait senti, avait eu cet instinct inexplicable mais pourtant bien présent, que Gale en jetait beaucoup à la surface, mais que derrière, c’était tout autre chose. Qu’il avait des failles, comme tout un chacun en ce monde, et qu’il n’était pas quelqu’un de foncièrement mauvais. Ils ne pouvaient pas être les parfaits extrêmes à tout point de vue, c’était impossible du point de vue de Willow. Même si ça expliquait sans doute cette profonde attirance qu’elle se mît à ressentir pour lui à partir du moment où ils échangèrent quelques phrases, ce qui n’était jamais arrivé avant la cinquième année de la jeune fille, puisqu’ils ne s’étaient pas rencontrés. Elle connaissait juste son nom, et c’était tout. Mais cette année… Les choses étaient différentes. Comme si le hasard s’acharnait sur eux, Willow tomba à nouveau sur Gale, quelques semaines après leurs deux rencontres qui avaient bien failli conduire à l’altercation. Mais cette fois, la situation était incomparable, à la fois inattendue et déstabilisante. La brune trouva un Gale que sans doute très peu avaient vu dans cet état, les larmes aux yeux… Elle devina qu’il avait pleuré, et elle, en bonne naïve qu’elle était, du genre à penser qu’il y avait du bon en chacun quoiqu’il advienne, ou qui que ce quelqu’un soit, s’était approchée du Serpentard, pour lui demander si ça allait. Question à laquelle il avait vaguement répondu que ça irait, avant de s’en aller.
Willow n’avait pas compris pourquoi à ce moment, mais son cœur s’était serré en le voyant ainsi, si triste… Et les semaines qui suivirent n’arrangèrent pas son ressenti à propos du garçon. En effet, il y eut de plus en plus de choses que son esprit rationnel et logique eut du mal à expliquer : pourquoi elle avait chaud, tout à coup, lorsqu’il entrait dans son champ de vision, et pourquoi elle s’avérait incapable de détacher son regard du sien, même si ça devait devenir de plus en plus visible, dès qu’elle le voyait. Ou bien encore pourquoi son cœur s’emballait tout à coup, lorsque Gale passait près d’elle, sans forcément croiser son regard, d’ailleurs. Peut-être avait-il remarqué qu’elle le regardait de plus en plus ? C’était fort probable… Willow n’osait l’imaginer. D’autant plus qu’à la rentrée des vacances de Noël, l’évidence avait fini par se faire jour dans son esprit, comme si elle avait attendu tout ce temps pour se manifester, tapie dans l’ombre. Willow, Blueberry, Lucy, Gardiner était tombée amoureuse de Galatean Rosier-Nott. Et cela la terrifiait au plus haut point.
DAILY PROPHET'S REDACTOR
AVATAR: Crystal Reed. AGE: 19 ans dimanche PRÉSENCE SUR LE FORUM: 7/7 a priori. COMMENT AS TU DÉCOUVERT LE FORUM: On me l’avait proposé dans une recherche PRD il y a longtemps, et je l’avais gardé sous le coude au cas où parce qu’il m’avait beaucoup plu ^^ ET là j’y suis retournée, et j’ai craqué sur le sublime scénario de Gale ♥ TES IMPRESSIONS: Très beau, je suis super heureuse de vous avoir rejoint ! ▻ UN PETIT MOT POUR LA FIN: I’m crazy les kiris, faites gaffe (a).
Dernière édition par Willow B. Gardiner le Sam 5 Oct - 0:05, édité 5 fois
+ SORCIER DEPUIS LE : 08/04/2013 + PARCHEMINS : 824 + LOCALISATION : Dans l'enceinte de Poudlard, peut-être dans un coin solitaire à boire pour oublier, ou avec ses amis pour faire bonne figure !
Comme promis j'ai lu ta fiche Et j'aime beaucoup! Elle est longue mais se lit très bien! Fais juste attention, on a pas de McGonagall sur DP Sinon tout est parfait, je laisse Gale se faire son propre avis
Encore une fois je suis désolée pour l'attente, je savais que ta fiche était terminée mais je n'ai pas eu l'occasion de passer sur le forum ces derniers jours. Pour moi ta fiche est parfaite, un personnage original taillé sur les quelques infos que j'avais donné, pile ce dont je rêvais et tu peux être validée
Daily Prophet
LE MAITRE DU JEU
+ SORCIER DEPUIS LE : 13/11/2009 + PARCHEMINS : 1569
Avant toute chose, nous te souhaitons la bienvenue. Tu es désormais ici chez toi Willow B. Gardiner. Le flood et les jeux t’attendent si tu le souhaites.
Félicitations, tu intègres Serdaigle !
C'est la maison de la sagesse et du savoir. Mais c'est également là que se trouvent ceux qui sont trop sérieux et prétentieux. Cette maison sera ta seconde famille à Poudlard. Mais avant de t'engager dans un combat sans merci contre les autres élèves pour faire gagner des points à ta maison, saches que le membre est qui tu es jumelé est Gale Rosier-Nott. Il prendra contact avec toi prochainement. Afin de t'aider dans tes premiers pas, voici une liste des portoloins utiles : Tu te trouveras des amis et des ennemis dans la partie relations. Pour commencer à écrire ton histoire, tu peux aller voir la liste des rps. Tu peux également devenir préfet, joueur de Quidditch ou rejoindre un club. Bien sûr tu peux aussi faire gagner des points à ta maison, pour voir de quelle manière il te suffit d'aller là, et pour les signaler c'est ici.
/!\ Le récapitulatif de personnage est obligatoire, ce devra même être l'un de tes premiers posts sur le forum. Tu le feras dans ce sujet, à la suite des autres. N'oublies pas que ce dernier devra être régulièrement mis à jour pour faciliter l'aperçu de ton personnage. Enfin penses à voter aux tops sites du forum ;)