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 CALIXTE の Everybody lies

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Dawn R. Blackwood
Dawn R. Blackwood
LA PRINCESSE DES GLACES

LA PRINCESSE DES GLACES
+ SORCIER DEPUIS LE : 18/08/2012
+ PARCHEMINS : 6731
+ LOCALISATION : Poudlard, la tanière des verts ou le terrain de quidditch

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Message Sujet: CALIXTE の Everybody lies   CALIXTE の Everybody lies Icon_minitimeSam 29 Juin - 18:57

CALIXTE の Everybody lies 1364816197-06CALIXTE の Everybody lies Phoebs2
Calixte & Dawn
Welcome to the masquerade


MANOIR BLACKWOOD
23 DECEMBRE 1980
18H00


    Dans le miroir son reflet lui renvoyait un regard où se mêlait la résignation et le découragement. Cela ne faisait que quelques jours que Dawn était de retour au manoir familial pourtant elle n'en pouvait déjà plus. Elle étouffait dans cet univers trop guindé où chacun de ses gestes et chacune de ses paroles étaient analysés, critiqués et manipulés. Elle ne pouvait pas respirer sous les remarques de sa mère sur sa manière d'être et sous le regard inquisiteur de son père qui ne serait ô grand jamais satisfait d'elle. C'était une bataille perdue d'avance mais elle n'avait pas d'autres choix. Dawn avait été surprise quand elle avait vu le hibou grand duc de son père se poser à la table des Serpentards deux semaines auparavant et elle l'avait été encore plus quand elle s'était rendue compte que la lettre qu'il transportait ne comportait pas les habituelles critiques et remontrances que lui réservaient d'habitude ses parents sur son comportement qu'ils jugeaient malséant pour l'image des Blackwood. Cette fois-ci la lettre c'était révélée particulièrement courte, mais aussi sans appel, elle devait revenir au manoir familial pour les vacances de Noël. Elle avait aussitôt compris que ce n'était pas la peine de protester ou de refuser, on ne refusait rien à Drake Blackwood et en tant que sa fille elle était la première à le savoir. La mort dans l'âme elle avait été annoncé à son directeur de maison que finalement elle ne resterait pas au château pour les vacances. Après tout ce qu'il s'était passé, l'agression de Bluenn au sein même de Poudlard, celle d'Alix à Pré-au-Lard et les nés-moldus qui étaient de plus en plus persécutés elle avait su que les fêtes de Noël au château ne seraient pas aussi joyeuses que d'habitude, le corps enseignant était trop inquiet et sur ses gardes pour ça, mais c'était tout de même infiniment mieux que de rentrer chez elle. Elle savait parfaitement ce qui l'attendait là-bas, et elle n'avait aucune envie d'y faire face. Si ces parents la forçaient à rentrer pour les vacances ce n'était pas pour la protéger des récents évènements qui avaient eu lieux, ce n'était pas pour son bien, ce n'était pas non plus pour pouvoir passer les fêtes en famille. C'était parce qu'ils n'étaient pas satisfaits de son comportement à Poudlard et qu'ils comptaient bien le lui faire comprendre. L'éloigner du château était la meilleure solution, en période de vacances elle aurait eut trop de temps libre pour salir encore un peu plus le nom de sa famille.

    Dès son retour au manoir elle avait dû faire face au regard glacial de son père et à l'indifférence méprisable de sa mère. La gifle avait fusée avant même qu'elle n'ait pu placer un mot, laissant une vive brulure sur sa joue. Son père savait déjà tout ce n'était pas la peine qu'elle tente de s'expliquer, selon lui elle était la coupable, il n'avait pas besoin d'en entendre d'avantage. Ses parents avaient appris que pendant le cours de divination elle avait fait partie des élèves les plus agités, alors que rien de ce qui c'était passé n'était de sa faute, ils savaient qu'elle ne cessait de repousser l'héritier Yaxley qui était pourtant son fiancé, ils savaient qu'elle s'en était prise à un de ses coéquipier de Quidditch, qu'elle l'avait menacé de le frapper. Elle avait faillit se battre à la moldue et c'était un comportement inacceptable pour une sorcière de son rang et de son sang. Et bien sûr ils savaient tout du bal d'Halloween, ce n'était pas l'agression de Bluenn qui les mécontentait, c'était le fait qu'elle avait délibérément choisie d'y aller avec Elwan Callaghan, un né-moldu, une erreur qu'une Blackwood ne devrait même pas fréquenter. Une personne dont elle ne devrait même pas accepter l’existence. Les règles de bienséances auraient voulues qu'elle se rende aux bals de l'école avec celui qui était son fiancé, pas quelqu'un qui était jugé comme indigne d'elle. Elle avait tenté de leur expliquer qu'il ne se passait rien entre eux, qu'elle avait accepté de l'accompagné au bal uniquement pour faire enrager Lewis, qu'en tant que sang-pure elle estimait qu'elle devait garder de bonnes relations avec la plupart des élèves pour pouvoir gagner en importance et en influence. Mais ils avaient refusés de l'écouter. Comment aurait-elle pu réussir à les convaincre quand elle ne croyait même pas à ce qu'elle voulait leur faire croire? Elle avait beau essayer de se persuader que ce qu'elle disait était vrai, que le baiser qu'Elwan et elle avaient échangé au terrain de Quidditch ne voulait rien dire, elle n'y parvenait pas. Comment aurait-elle pu alors qu'elle sentait son cœur s'emballer lorsqu'elle repensait à ce moment?

    Dawn était bloquée au manoir pendant deux semaines, certainement les plus longues de toute l'année scolaire et elle n'avait pas d'autre choix que de serrer les dents et d'attendre que son calvaire prenne fin. Et pour le moment elle devait se préparer pour la réception qui serait donnée ce soir au manoir. Comme tous les ans ses parents donnaient une soirée en l'honneur des fêtes de fin d'année, tous les grands noms du monde sorcier y étaient conviés et chacun savait que c'était là l'occasion de renforcer les alliances entre les familles influentes. La silhouette de sa mère apparue dans le miroir qui lui faisait face, camouflant aussitôt ses traits tirés par les problèmes et la fatigue sous un sourire poli et agréable Dawn se tourna vers elle. « Les invités arriveront dans une heure, tu devrais déjà être prête. » Son visage se crispa sous le ton réprobateur et les paroles froides de sa propre mère mais Dawn ne fit pas de remarques, se contentant de hocher la tête. Bien sûr, c'était son image qui importait le plus sa mère et non pas son bien être. Après tout ce n'était que sur sa que reposait la réputation de sa famille, leur précieux nom qui semblait vouloir dire tant de choses pour ses parents mais qui sonnait creux à ses propres oreilles. Du bout de ses doigts impeccablement vernis de rouge Mrs Blackwood lissa sa robe que Dawn devinait de haute couture. Évidement elle était prête depuis un bon moment et en tant que maitresse de maison elle devait s'assurer que leur elfe de maison faisait correctement son travail. « Quoi qu'il en soit nous comptons sur toi pour faire oublier aux Yaxley ta petite provocation d'Halloween. Tu portes le nom de Blackwood, tâche d'y faire honneur. » Lança-t-elle à sa fille tout en lançant un regard circulaire dans la chambre. Dawn baissa les yeux, accusant le coup. On attendait toujours les même choses d'elle, qu'elle porte le nom de Blackwood avec honneur, qu'elle se comporte comme il se doit. Qu'elle soit parfaite, il n'y avait que ça pour plaire à sa mère. Et ce n'était pourtant jamais assez. « Oui. » Mais elle ne l'écoutait déjà plus, ses yeux étaient tournés sur la robe que Dawn avait déposée sur son lit pour pouvoir l'enfiler plus tard. Son regard acéré et connaisseur détaillait la robe sans en oublier un millimètre. Et de toute évidence elle n'était pas d'accord avec le choix de sa fille puisqu'elle sortie sa baguette de sa manche pour faire disparaitre la robe, en laissant apparaitre une autre à la place. « C'est mieux ainsi. » Dit-elle en arborant une expression de contentement avant de faire demi-tour et de s'éloigner dans le couloir sans prêter attention à la réaction de Dawn. Celle-ci fixait le vêtement avec colère, les lèvres pincés et le visage froid. La robe blanche et bleue qu'elle avait choisie avait été remplacée par une d'un bordeaux profonds. Le décolleté avait été remplacé par un bien plus sage et la robe était plus longue et élégante. Elle convenait de toute évidence bien mieux aux exigences de sa mère. Et ce n'était pas comme si elle avait le choix.


    19H00


    L'heure de l'arrivée des invités approchants Dawn descendit vivement le grand escalier pour rejoindre ses parents. Ils étaient vêtus avec soin et élégance, bien évidement, tout dans leur attitude inspirait le respect. Pour contrer l'humiliation que sa mère lui avait fait subir la Serpentarde avait choisie les chaussures les plus hautes qu'elle possédait et elle devait se tenir fermement à la rampe de l'escalier si elle ne voulait pas risquer de trébucher. Tout en se plaçant à côté de sa mère pour accueillir les sorciers elle pouvait sentir son regard l'analyser de haut en bas. De ses cheveux qu'elle avait remontés en un chignon dont des mèches s'échappaient pour venir encadrer son visage, son maquillage qu'elle avait appliqué avec soin pour accentué son regard à ses chaussures qui se révélèrent être des escarpins brillants dont les talons frôlaient les douze centimètres. Ces chaussures lui valurent un regard désapprobateur mais sa mère ne fit pas de remarques, il était trop tard pour qu'elle aille se changer mais Dawn savait que la prochaine fois elle trouverait des chaussures au pied de son lit. Voyant les éclats des premiers sorciers qui transplanaient devant le portail du manoir la jeune femme tira sur sa robe pour la remettre en place. Malgré sa frustration de ne pas avoir pu mettre le vêtement de son choix elle devait reconnaitre que la robe lui allait bien, le décolleté laissait deviner ses formes sans trop en monter et elle enserrait sa taille à la perfection avant de s'évaser légèrement pour se terminer au dessus de ses genoux. Même la couleur rehaussait son teint.

    Le premier couple arrivant à la porte la jeune femme se composa une expression polie et heureuse, son premier mensonge de la soirée. Les minutes qui suivirent furent encore plus longues qu'elle ne l'avait craint mais pas un instant elle ne le montra. Ce n'était pas dans son rôle. Elle se contentait de sourire, se serrer les mains des sorciers influents du monde magique, de déposer sur les joues de leurs femmes une bise légère avant de trouver un compliment à leur lancer sur leur tenue ou leur coiffure. Plusieurs fois elle eut affaire à des sorciers qu'elle connaissait, des parents de certains de ses camarades à Poudlard, quelques un de ses camarades étaient même présents. Lorsque l'on venait d'une grande famille de sang-pur on ne pouvait se soustraire à ces soirées mondaines. Quand ce fut au tour de la famille Yaxley d'arriver Dawn pris soin de cacher son mépris, elle fit attention à couvrir Mme Yaxley de compliments divers avant de poser la main sur le bras de leur ainé -son fiancé- pour laisser flotter sur ses joues une bise un peu plus longue que d'ordinaire. Elle fit aussi en sorte qu'il remarque bien le regard d'avertissement qu'elle lui lançait alors qu'il s'éloignait avec sa famille. Une fois tous les sorciers arrivés Dawn suivit ses parents dans le grand salon qui servait pour se soir de hall de réception. La pièce était immense et décorée avec goût, de grandes tables rectangulaires et nappées de blanc avaient été placées de chaque côtés pour que les sorciers puissent se servir en apéritif et divers amuses-bouches. Leur elfe de maison était absent, certainement retranché dans le cellier près de la cuisine où un coin lui était réservé. A la place des plateaux en argents avaient été ensorcelés pour flotter dans la pièce, slalomant avec grâce parmi les invités ils s'arrêtaient devant eux avant de leur proposer une coupe de champagne ou un verre de vin. La pièce entière respirait le raffinement et la magie, même les boissons étaient enchantés, les vins se faisaient plus ou moins fruités suivant les gouts des sorciers et le champagne ne perdait jamais de son pétillant. Avisant un plateau non loin d'elle Dawn attrapa une coupe de champagne, sous le regard implacable de son père elle lui fit un signe de tête discret, lui promettant de ne pas boire plus que de raison. De toute manière les souvenirs de sa dernière escapade à Pré-au-Lard étaient encore trop vague dans son esprit mais ceux du lendemain étaient en revanche encore trop vif pour qu'elle se risque à boire trop de nouveau. Sirotant une gorgée de son verre elle s'éloigna de ses parents pour déambuler dans la salle, distribuant des sourires et répondant avec politesse aux questions qu'on lui posait. Elle était habituée à ses soirées mondaines où elle devait jouer à la parfaite jeune femme. La soirée venait à peine de débuter mais elle pouvait déjà sentir l'hypocrisie envahir la pièce, ici tout le monde en faisait preuve. Et elle la première.
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Calixte M. Webster
Calixte M. Webster
LE CLAIR OBSCUR

LE CLAIR OBSCUR
+ SORCIER DEPUIS LE : 08/04/2013
+ PARCHEMINS : 824
+ LOCALISATION : Dans l'enceinte de Poudlard, peut-être dans un coin solitaire à boire pour oublier, ou avec ses amis pour faire bonne figure !

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Message Sujet: Re: CALIXTE の Everybody lies   CALIXTE の Everybody lies Icon_minitimeMar 9 Juil - 16:59

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Dawn & Calixte
Maybe, at dawn, the answers will come



MANOIR WEBSTER
23 DECEMBRE 1980
18H30



    Je me regarde un instant dans le miroir de ma salle de bain et passe ma main sur mon torse. Je suis torse-nu, mon pantalon me saillant à ravir et mes chaussures déjà aux pieds. Ma mâchoire se crispe un instant. Depuis ma petite escapade à Pré-Au-Lard, mes parents sont encore plus à cheval sur les règles. Ils ne pensaient certainement pas que je pourrais enfreindre éhontément et sous leur nez leurs petites idées malveillantes et manipulatrices quand à ma nouvelle et soudaine condition « d’ainé ». En même temps c’est la première fois que je leur manque de respect de la sorte, mes bévues à Poudlard, ils y sont habitués, mais au manoir, je restais toujours sage et à ma place. Je passe mon doigt dans un petit pot et applique l’onguent sur la plaie qui entaille mon flan droit. La gifle reçu avant ma fuite n’a pas été la seule punition, à mon retour les sévices ont été bien plus terribles, mon paternel est toujours plus fougueux que ma mère. Me faire des petites brûlures à l’aide de sa baguette ne semble plus l’amuser autant que lorsque j’étais jeune et que je pleurais face à la douleur. Maintenant que j’arrive à me contrôler, à le regarder dans les yeux lorsqu’il m’inflige ses pires idées, il tente toujours de se réinventer, attendant certainement de me voir plier. Mais ce matin, mon père a eu la délicate attention de me déposer ce remède dans ma chambre, une façon encore de maintenir mon silence et de masquer les apparences. Que raconter si au cours de la soirée, ma robe de soirée se tachait de sang ? Ou si je finissais par plier sous la douleur ? Toujours sauver l’honneur ! Il me permet de me soigner juste quand ça l’arrange, parce que ça ne l’a pas empêché de me laisser souffrir ces trois derniers jours avec une entaille qui me barrait tout le ventre, alors qu’en à peine une demi-journée et avec les bons soins, elle n’atteint déjà plus que la taille de mon pouce. « Maverick ! Dans dix minutes je te veux en bas !  ». Ma mère me hurle cette phrase du bas. Les sorts d’amplification de voix sont monnaies courantes chez nous, aucun membre de ma famille ne perdrait du temps à se déplacer pour me parler ou me convier quelque part. Chose assez étonnante quand je peux déjà entendre ses pas me parvenir du palier pour allez aider ma jeune sœur à terminer de se préparer. Celeste sera très certainement encore très élégante et mes parents ne tariront pas d’éloge à son sujet. Je termine d’appliquer la pommade, soufflant un bon coup quand mes doigts se font plus durs pour que la crème pénètre ma peau. Mon reflet dans le miroir me renvoie un visage crispé et fatigué. Quand je suis chez moi, je dors peu et souvent très mal, je ne me sens pas en sécurité sous mon propre toit. Je pose maintenant mes mains de chaque côté de la vasque et essaie de faire diminuer mon rythme cardiaque, je ne dois pas montrer que tout cela me touche. Je m’asperge un peu d’eau avant de me redresser. J’enfile ma chemise, la rentre bien dans mon pantalon une fois boutonnée, mon veston prenant place par-dessus rapidement, chaque bouton est noué, je positionne bien mes boutons de manchette et lisse d’un mouvement vite les manches de ma chemise d’un blanc immaculé. Je ne veux pas que ma mère prenne plaisir à se moquer de mon accoutrement. Je serais impeccable ! Et je suis assez satisfait de ce que me renvoi le miroir. Je me suis rasé à raz pour l’occasion, alors que d’habitude je suis plutôt un adepte de laisser une petite barbe naissante, jamais trop, mais toujours un peu, les filles y trouvent un côté rebelle qui leur plait, les garçons sont fascinés par mon manque de respect évident pour l’uniforme et moi je me sens à l’aise comme cela. Mais ce soir, personne ne pourra se moquer de moi, ou dire à mes parents que je ne sais pas me tenir. Je serais la perfectionne faite homme. Je positionne mon nœud papillon et me trouve ridicule un instant. Je sors de ma salle de bain attenante à ma chambre. Je prends rapidement ma cape et me plonge dans les méandres du manoir Webster. Je parcours le couloir, dévale les escaliers, traverse le hall, et enfin des bribes de conversation me parviennent. J’entre sans y avoir été invité, et souri intérieurement de la peur que je leur ai suscitée. Je les sais surpris et je me rends compte tout de suite que j’ai du interrompre une conversation à mon propos puisqu’aucun ne reprend la parole. Ma sœur est magnifique comme je m’y attendais, avec une nouvelle robe qui lui scie à merveille. Contrairement à cette dernière qui doit subir une journée boutique avec ma mère pour trouver la robe parfaite, mes parents m’ont laissé le libre arbitre sur ma tenue. J’ai d’abord été étonné et puis je me suis réjoui de cette aubaine, tout en sachant que les connaissant, ceci était un test pour juger de mon bon goût et surtout de savoir s’ils avaient fait le bon choix en me choisissant comme nouveau pion dans leur envie de pouvoir et de reconnaissance. Et si j’en crois leur mine ébahi, j’ai réussi mon pari : mon costume est si peu conventionnel, mais me donnant un air tellement classe, qu’ils seront certainement fiers de me présenter ainsi vêtu. Il est vrai que je ne voulais pas d’une énième robe, mal coupée, trop large, où j’ai l’impression d’être un être informe. J’ai donc opté pour le style veston-pantalon à pince, avec tout de même une cape pour le côté plus traditionnel. Et s’il savait que je me suis inspiré d’une tenue qu’un camarade moldu m’a montrée dernièrement, je pense que je serais déjà dans ma chambre en train de me changer. Je réprime un nouveau sourire, attendant leur réaction qui tarde à venir. Celeste me lance des éclairs avec ses yeux, je lui vole la vedette et elle ne doit pas vraiment apprécier de ne plus être le centre de l’attention de nos parents. Ma mère ne sait que dire et c’est finalement mon père qui parle le premier : « C’est… parfait, étonnamment parfait, fils. Nous pouvons y aller. ». Ses paroles ont du lui écorcher la bouche, un compliment de sa part est comme une licorne sans corne ou un hippogriffe pas susceptible. Et le terme fils est une première, je sens que maintenant qu’Alexius n’est plus, je ne serais plus jamais « l’autre », je vais peut-être réussir à susciter assez leur attention pour avoir des privilèges en échanges. Je me retourne en direction de l’extérieur, le manoir est sous protection magique, empêchant de transplaner directement de l’intérieur. Je perçois le murmure que ma mère lance en direction de mon père : « Ça me tue de le dire, mais je n’avais jamais remarqué qu’il pouvait être si élégant. ». Un sourire vient enfin fleurir sur mes lèvres. J’ai passé le premier test avec brio, maintenant il va falloir que je me tienne pour ma « présentation officielle » en tant que nouvel héritier des Webster. Quand mes parents m’ont annoncé ça, j’ai eu envie de vomir, littéralement. Avant je devais me battre pour exister, maintenant on me présente à des gens qui me connaissent déjà pour être toujours de bonne conversation ou me calculent à peine. J’ai eu envie de me foutre d’eux et de leur demander à quel moment j’étais passé du stade « erreur de la nature » à celui là. Car cette soirée a beau être une invitation à fêter les fêtes de fin d’année chez les Blackwood, chez les sangs-pur tout est bon pour entretenir relations et alliances entre familles influentes de ce petit beau monde bien cloisonné. Convenances et bienséances seront au rendez-vous : que la fête commence !



MANOIR BLACKWOOD
23 DECEMBRE 1980
19H00 PASSE




    Nous y voila, arrivé devant le portail de la grande bâtisse des Blackwood. Tout en étant perdu dans mes pensées, je suis mes parents qui se dirigent déjà vers l’entrée, remontant l’allée d’un pas ni trop rapide, ni trop lent. Tout est calculé chez mes parents, même la foulée pour remontée cette petite promenade, il ne faudrait pas que les hôtes croient que nous venons à reculons, ou au contraire nous faire passer pour ces gens qui ne sortent jamais. Moi je me fiche royalement de ce que ma démarche peut démontrer, je suis donc le mouvement, la tête haute, observant le manoir majestueux en face de moi. Ce n’était pas la première fois que je venais ici, mais à chaque fois, l’étrange impression de rentrer de mon plein gré dans un piège me tenaille le ventre. La famille Blackwood ne m’inspire pas confiance, la mère a une échelle plus humaine, mais tellement aristocratique et dans les apparences qu’elle n’ai pas intéressante, tandis que son mari m’inspire manipulation, méfiance et une peur profonde qui ne me quitte pas depuis mon enfance, à chaque fois que je le vois, et Dawn reste encore une énigme à l’heure actuelle, mais je reste persuadé que ma petite tirade à la fin du cours de Mlle Rosebury, sur les licornes, a suscité interrogations et doutes dans son esprit. Plusieurs familles arrivent en même temps que nous, les sorciers se saluent attendant leur tour pour entrer. Et déjà je me sens baigner dans cet univers de ses faux-semblants qui me révulse. La soirée risque d’être longue. Je laisse échapper un léger soupir que mon père entend. Il se retourne vivement au moment où il commence à gravir les marches menant à l’entrée et son regard glacial en dit long : « Message reçu, aucuns faux pas, sinon punition en rentrant » pensais-je avec dégoût. Les Yaxley sont devant nous, la famille au complet avec leurs quatre enfants. J’aperçois Dawn jouer une énième comédie devant toute l’assemblée. Elle pose sa main sur le bras du fils Yaxley, Gideon, son fiancé, elle lui fait la bise et ne manque pas de lui décocher un regard noir, qui en dit long sur ce qu’elle pense de ce mariage arrangé. Elle est ensuite tellement concentrée dans ses pensées qu’elle ne fait même pas attention à ma présence. Je salue Mme Blackwood comme les convenances l’obligent et lui décoche un sourire ravageur qui semble la ravir un instant. Je sers ensuite la main de Blackwood père à la suite du mien. Il me lance un regard froid et inquisiteur. Ce type me fout vraiment les jetons et semble essayer de lire en moi plus que nécessaire. D’habitude tout le monde me zappe. Je rentre à la suite de mes parents dans la grande pièce où a lieu la réception. En attendant que toutes les familles arrivent, mes parents commencent déjà leur mission d’infiltration et ne manquent pas de parler de moi à tous sorciers présents. C’est le but de leur présence ici, en grande partie tout du moins. Buckley, Dolohov, McNair, Rosier-Nott, ils volent littéralement de groupe en groupe, relatant leurs mésaventures, la perte du fils prodigue, leur fierté vis-à-vis de cette mort plus qu’élogieuse et mon arrivé en tête de liste d’héritier. Il aura fallut qu’Alexius disparaisse pour que je devienne le centre de leur monde. Étrangement, cette constatation me noud le ventre et un frisson se répand le long de ma colonne vertébrale : que vont-ils manigancer pour faire de moi leur pantin ? Amuses-bouches et coupes de champagnes volent dans la pièce sur des plateaux d’argent qui slaloment entre les convives. J’attrape un verre, il faut que je me remette des mes craintes, voyant mes parents vanter mes mérites, quelle drôle de constatation, auprès des parents Yaxley, cette fois-ci. Je connais plus Debra que les trois autres rejetons. Je la vois souvent dans mes cours, du même âge, il est inévitable que je la côtois un minimum, mais elle semble tellement effacée et trop bien sous tout rapport, que je n’ai jamais pu supporter de la voir plus qu’en cours. Je ne sais pas où elle a disparu, mais il est clair que la conversation de nos parents la faite fuir. Un mouvement attire ensuite mon regard. Mon grand copain de Poufsouffle se tient à l’écart. Marshall Harwicks est là lui aussi, bien évidement. Il semble se faire chier comme un lutin de cornouaille en cage. Cette métaphore me fait doucement sourire. Il tente une approche d’un groupe, un verre à la main, et même pas une minute après, le groupe se dissout pour aller discuter ailleurs. Sa mine dépitée me fait penser à ma jeunesse, quand j’avais l’impression d’être mis de côté. Mais à force de courage, ma conversation a finit par intéresser les gens qui m’entouraient. Je ne sais même pas pourquoi je suis en froid avec lui, à vrai dire à part l’agression pas vraiment justifiée et le poing que je lui ai envoyé dans la figure, nous n’avons jamais été vraiment en relation. Vingt minutes se sont écoulées et pourtant une éternité me semble avoir passée. Que je déteste me retrouver dans ce genre de soirée ! Il n’y a qu’hypocrisie environnent ! Je termine ma seconde coupe de champagne d’une traite et aperçoit Blackwood fille déambuler dans la pièce. Je la suis du regard un instant et un sourire en coin s’installe sur mon visage. Quand on l’interpelle, elle distribue sourire et autres formes de politesse et dès qu’elle se croit seule, son visage se durci, elle semble excédée par ce qui l’entoure. Je décide de faire un truc fou et me dirige droit sur elle. Ma curiosité me tenaille depuis trop longtemps, je me pose trop de questions à son sujet et j’ai envie de savoir si j’ai raison. Je l’interpelle alors, maîtrisant ma voix afin que seule elle puisse m’entendre : «  Alors Blackwood, tu joues quelle Dawn aujourd’hui ? ».




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