Depuis son entrée dans l’école de magie, depuis sa nomination dans la maison des lions, Faye avait prit la fâcheuse habitude d’appréhender de plus en plus les retrouvailles au sein de la demeure familiale. Les vacances scolaires étaient un fardeau bien trop difficile à envisager. Comme d’accoutumée son père ne lui témoignait aucun égard et sa mère se perdait de plus en plus dans une façade bien trop triste au goût de la jeune femme. La dernière période de vacances n’avait pas été des plus reposantes et elle apportait une surprise pour Faye. Une dont la jeune femme se serait volontiers passée car même si elle avait toujours voulu faire plaisir à sa famille, même si elle serait sans doute prête à se plier à certains choix, celui-ci elle aurait préféré y échapper. Elle n’en comprenait même pas le sens et durant le trajet du retour vers Poudlard, elle avait eu la très désagréable sensation que s’insinuait un glacial poison dans ses veines de sang-pur. Le pire était qu’à ce moment, elle n’avait pas réalisé tout ce que cela impliquait et tout ce à quoi ça la condamnait. Elle avait été incapable du moindre commentaire, elle n’aurait pas osé dire grand-chose de toute façon. Un goût amer avait envahi sa gorge parce que sa mère, qu’elle croyait être une mince allié dans sa famille, avait finalement décidé de la fiancer. Le lendemain, elle n’avait pas vraiment été comme d’habitude : elle en avait même oublié de crier sur tout ceux qui pouvaient faire ne serait-ce qu’un pas de travers en sa présence. Elle avait eu un air soucieux sur le visage et elle ne pouvait en parler à personne si ce n’est avec le concerné, qui devait également être au courant. Qu’est-ce qu’il pouvait bien penser de cette union improbable ? Elle était bien peu encline à lui poser la question ou tout simplement à lui adresser la parole. Calixte Webster… le nom lui était familier et pour cause, un sang pur qui était dans la même année et la même maison, elle n’aurait pu faire autrement. … C’était loin d’être le parti idéal et de ce qu’elle avait vu de lui, il ne faisait pas plus honneur au nom des Webster qu’elle était une cause perdue pour sa famille. Sur le coup, elle ne lui adressa pas plus la parole qu’elle ne l’avait fait pendant ces cinq années précédentes de scolarité et… il en fit de même. On était en pleine guerre froide et cela pouvait durer longtemps peut-être même jusqu’au moment fatal. Faye aurait pu faire profil bas si les choses n’avaient pas réveillé sa furie de sœur qui s’était aussitôt scandalisée qu’elle puisse faire à ce point honte à sa propre famille. L’aînée des Black aurait bien aimé la voir dans la même situation mais la précieuse perle de son père ne serait jamais laissé entre les mains de quelqu’un comme Calixte. La Gryffondor savait pertinemment que ce genre de sorts n’était réservé qu’à elle et après l’affrontement avec sa sœur, elle était persuadée que les choses allaient empirer pourtant ce fut l’accalmie. Elle n’avait pas voulu faire le premier pas pour aller parler au dénommé Webster, elle s’était contentée de l’observer de temps en temps pendant les cours et franchement, elle désespérait déjà : ce n’était pas le genre de gars dont elle se serait approcher naturellement dès le départ.
Faye hésitait longuement, elle ne savait pas si elle devait se décider ou pas et voilà qu’elle marchait d’un pas totalement hésitant dans le parc de Poudlard ralentissant parfois ses pas en se disant qu’il serait probablement préférable qu’elle aille directement faire une indigestion de ces immondes dragées Bertie Crochue. Elle était pourtant bien incapable de faire demi-tour parce que cela faisait déjà trois mois ! Trois mois que le couperet était tombé, trois mois qu’ils s’ignoraient et trois mois qu’elle croyait devenir complètement paranoïaque quand elle entendait son prénom ou le sien. Le moindre début de rumeur la paralysait sur place et elle en devenait presque encore plus exécrable que d’accoutumée. Ça ne pouvait pas durer comme ça : elle ne pouvait pas continuer à craindre que cela soit rendu public. Elle ne pouvait pas faire indéfiniment la tête à ce Gryffondor si elle était condamnée à voir sa tête au quotidien… non et puis elle le jugeait un peu vite alors qu’elle ne savait rien de lui qu’elle n’avait pas pris la peine de savoir quoi que ce soit. La Black était bien trop remontée de toute façon pour se préoccuper de cela. Pas pour le moment en tout cas. Actuellement ce qu’elle voulait c’était s’entretenir avec lui sans créer de scandales et elle n’avait pas trouvé de meilleur moyen que de l’observer, ce qui la mettait mal à l’aise mais elle savait qu’il allait parfois s’évader près de la forêt interdite. Un lieu pas franchement très rassurant. Même si Faye avait une grande sympathie pour toutes les sortes de créatures existantes… ou presque, ce n’était pas son lieu favori. Elle aurait pu aussi patienter à la fin d’un entraînement de Quidditch de sa maison pour le trouver mais… cela impliquait d’éventuellement croiser des camarades qu’elle n’aimait pas. Ou qui ne l’aimait pas plutôt. Ils auraient de quoi se demander ce qu’elle faisait là alors qu’elle n’avait jamais manifesté le moindre intérêt pour eux. Faye l’aperçut et autant dire qu’il n’allait pas pouvoir l’éviter parce qu’elle marchait désormais d’un pas plus rapide et déterminée. Elle avait juste un souci : elle n’avait pas envisagé la façon dont elle allait l’aborder et elle n’était même pas sûre de pouvoir contrôler son ton froid. « Calixte !» Cela sonnait presque comme une menace de mort… Elle avait attendu, elle s’était dit que c’était important de lui parler et maintenant quoi, elle bloquait. Elle, celle qui se tenait fièrement avec dédain devant tous les autres comme si elle était une parfaite petite sang-pur. Intérieurement, elle se traita d’imbécile, de petite doxy entêtée ! Pourtant elle continua sur la lancée, elle n’emprunta même pas le moindre détour et s’adressa à lui avec tout le manque de tact qui la caractérisait si bien. « Tu ne crois pas qu’il serait temps qu’on se parle ? Ou tu comptes fuir la discussion pendant encore d’autres mois. Il va bien falloir affronter cette réalité à un moment.» Oui bien sûr que c’était un reproche ! Un reproche parce qu’elle était frustrée par toute cette et parce que mine de rien, elle détestait être ignorée. Elle préférait qu’on la déteste. Pourtant quand elle le toisa, elle finit par se mordre l’intérieur de la joue : non seulement parce que ce n’était pas une manière convenable de se comporter mais également parce qu’elle lui en voulait… pour rien. Il n’y a qu’avec lui qu’elle peut aborder le sujet en plus alors elle tenta de radoucir son regard… c’était au moins ça non ? Elle n’allait quand même pas devoir menacer son propre fiancé pour qu’il lui adresse la parole ? Il était parmi les lions, il n’était pas censé avoir du courage ? Cela dit, elle aussi… « … tu n’en as pas parlé, n’est-ce pas ? » à d’autres personnes sous entendu. Une question inutile comme toutes ces paroles mais ce n'était pas simple d'aborder quelqu'un. Elle y avait pensé plusieurs fois et c'est comme si tout son discours c'était effacé d'un coup. Pour la réponse, elle se doutait que non, il n'avait pas parlé et cela voulait tout dire pour eux. Elle jeta un coup d’œil aux alentours mais aussi proche de la forêt il n’y avait rien d’autres qu’eux et le bruit qu’elle entendait provenant de la sylve. Histoire de rendre la conversation encore plus agréable.
+ SORCIER DEPUIS LE : 08/04/2013 + PARCHEMINS : 824 + LOCALISATION : Dans l'enceinte de Poudlard, peut-être dans un coin solitaire à boire pour oublier, ou avec ses amis pour faire bonne figure !
La journée a été longue. Sortir enfin au grand air et pouvoir s’aérer est un vrai bonheur. Le temps n’est pas au beau fixe, le parc a revêtu son habit de grisaille, quoi de plus normal en ce mois de mars me direz-vous, mais l’avantage reste qu’avec ce vent et ces basses températures, peu d’élèves vont se risquer à sortir et je ne vais pas être obligé de m’enfoncer à l’orée de la forêt pour être tranquille. Je me dirige donc plutôt du côté d’un des enclos qui sert aux cours de soins aux créatures magiques. Je m’accoude à la barrière et laisse dériver mon regard au loin, au cœur de la végétation, me perdant dans l’abime, dans le noir envoûtant, essayant par n’importe quel moyen d’arrêter de penser, le vent venant jouer dans mes cheveux.
En ce moment les cours me passionnent encore moins qu’avant, j’ai toujours eu cette sensation de m’ennuyer voire de perdre mon temps, mais là je suis carrément distrait par mes problèmes personnels. Par moment les sujets abordés sont déjà acquis pour moi, ce n’est pas nouveau, enfant j’ai tellement lu que je connais déjà une grande partie du programme scolaire et puis je n’ai pas grand-chose de plus à faire à part lire les innombrables livres de la bibliothèque familiale quand je reviens pour les vacances. Ce n’est pas du tout une manière de me vanter, loin de là, d’ailleurs je ne suis pas franchement du genre à étaler ma science, je ne suis brillant que pour passer les examens importants ou pour moucher un camarade, le reste du temps, ces dernières années je passais plutôt pour un cancre perturbateur, rien de très réjouissant, une énième facette du masque pour brider mon vrai moi. Depuis le début de ma sixième année, je suis plus soucieux. Durant dix-huit ans j’ai voulu ne serait-ce qu’un regard de mes parents, j’ai tout tenté, mes changements de comportement l’attestent, mais rien n’y fait, rien ne changeait à leurs yeux, rien jusqu’à l’été dernier. Depuis la mort d’Alexius je vis un véritable enfer, je ne pensais pas que cela puisse être possible, c’était loin d’être proche de l’idyllique avant son décès, mais depuis six mois, c’est pire que tout, ma vie est littéralement apocalyptique, plus rien ne va, j’ai l’impression de ne plus rien maitriser, alors j’ai l’esprit à mille lieux des cours de mes professeurs. J’ai l’impression de m’éloigner un peu de mes amis aussi, je suis distant pour ne pas les intégrer dans ma misère quotidienne, mes parents ont été clair là-dessus de toute façon, si je n’élague pas mes relations - comprendre-là ne plus trainer avec des personnes qui se rapprochent de prêt ou de loin aux moldus - ce sont mes amis qui pâtiront de ma faiblesse à me séparer d’eux. Alors je passe beaucoup plus de temps à errer prêt de la forêt interdite, à boire aussi… souvent… pour oublier. C’est ma manière de me ressourcer « être dans la nature », tout petit déjà je trouvais que c’était un univers apaisant, et puis ça me permet tranquillement de prendre mes distances. Par moment, ça fonctionne, j’arrive à ne plus penser. Malheureusement la plupart du temps ça reste quand même le moyen de me torturer un peu plus. Enfin c’est ce que je pensais faire : me planquer, m’éloigner et trouver une solution… C’est le plan que j’avais en tête depuis quelques temps déjà… Avant que Lumen me retrouve ivre mort le mois dernier, que je lui déballe tout ce que je cache depuis six ans et qu’elle ne me rejette pas, au contraire, elle m’a soutenu comme jamais je me suis sentie soutenu et ça a fait toute la différence. Mais aussi avant que ma non-relation avec Zephir éclate, qu’on finisse par se dire toutes nos rancœurs accumulées en face et que je me dise que tout n’est peut-être pas perdu…. Mes plans changent, encore, je ne sais juste plus trop quel chemin prendre… « Calixte ! » Je sais juste une chose en entendant cette voix, mes pas ne veulent absolument pas me mener vers ce chemin-là !
Je détourne légèrement la tête pour la voir. Je n’avais pas franchement fait attention à son arrivée, je pensais être tranquille et voilà l’emmerdeuse qui débarque, mon souci numéro trois milliards ! Elle me hèle mais s’arrête de parler, je la sens hésiter arborant tout de même sa stature fière et hautaine de miss parfaite sang-pur. Comme je déteste cette attitude. Je prends le temps de la regarder avant de finir par détourner le regard, reprenant ma position contre la rambarde, endossant mon masque aussi vite qu’une attaque d’hippogriffe, lui signifiant clairement que son apparition ne m’enchante guère. « Tu ne crois pas qu’il serait temps qu’on se parle ? » « Tout dépend de l’importance qu’on importe au temps… » Je grommelle dans ma barbe naissante, n’ayant pas réellement envie de parler avec elle. Déjà que mes parents me l’ont collés sur le dos pour le reste de mes jours, j’aimerais pouvoir passer les quelques mois de libertés qu’il me reste en tout tranquillité. Ce n’est pas comme si j’étais ravi de mon sort et que je jouissais de plaisir à l’idée de me marier à une Black. La sœur de la personne que je déteste certainement le plus au monde. Remarque, les réunions de famille auront au moins le mérite d’être drôle. Ma nonchalance est légendaire, ce qui ne semble en aucun cas la gêner puisqu’elle reprend rapidement la conversation. « Ou tu comptes fuir la discussion pendant encore d’autres mois. Il va bien falloir affronter cette réalité à un moment. » Ah ? Madame veut vraiment avoir cette discussion… ça ne semblait pas franchement la déranger ces derniers mois, quand elle me fuyait littéralement et semblait se liquéfier sur place à chaque qu’elle me croisait, c’est-à-dire à peu près mille fois par jour étant donné qu’on appartient à la même année et à la même maison, et j’étais loin de m’en plaindre. Bon je peux déjà lui accorder le mérité d’avoir su résister trois mois avant d’être venu me voir. L’attaque est lancée, son ton suinte le mécontentement. D’une voix absolument caustique, j’entame le dialogue assez sèchement, accentuant sur les petits surnoms que je prends un malin plaisir à lui lancer au visage, utilisant des petites inflexions subtiles mais toutefois cassantes comme je sais si bien le faire. « Ça dépend, tu veux qu’on procède comment chérie ? Je t’embrasse ce soir dans la grande salle ou tu veux faire ça plus discret et je me mets à te courtiser comme si c’était normal ? Ah et puis une chose, Bouton d’or, si un jour tu dois devenir une Webster, commence par apprendre à parler, je ne sais pas dans la tienne, mais dans ma famille nous ne tolérons pas la médiocrité. Je ne peux pas fuir une discussion qui n’a jamais débuté. » Je la regarde méchamment, utilisant mon regard le plus noir, celui qui fait un peur à beaucoup de monde, celui qui me permet de me protéger en quelques sortes. Mes yeux et ma bouche acérée sont de belles armes pour moi. Elle n’avait qu’à réfléchir deux minutes avant de venir me déranger pendant mes instants de tranquillité. Elle continue toutefois : « … tu n’en as pas parlé, n’est-ce pas ? » Sa phrase me laisse échapper un rire noir. Moi parler de mon intimité à quelqu’un ? C’est presque la plus grosse blague du siècle. Je la regarde un instant par-dessus mon épaule, lui tournant toujours délibérément le dos pour entretenir un certain malaise. En fait, je crois qu’elle est juste idiote. « Parce que tu crois vraiment que je vais annoncer à la terre entière l’état de ravissement dans lequel je me trouve à l’idée que tu deviennes mienne ? Redescend sur terre, Cendrillon, tu aurais déjà été au courant si la nouvelle avait filtrée… Tu es plus sotte que je ne le pensais. » Je me tourne légèrement, m’adossant à la rambarde pour avoir une pleine vision de ma fiancée. Je ne détourne pas le regarde, essayant de la mettre mal à l’aise avec mon comportement et histoire de juger un peu ses réactions. Après tout, si je dois partager ma vie avec elle, autant savoir tout de suite si j’aurais une mauviette à mes côtés, une poupée mutique ou une garce sang-pur… « Bon j’imagine que tu veux parler un peu de cette histoire… Mettons-nous d’accord tout de suite sur le prénom de nos enfants. Je serais intransigeant, ça sera Marius et Cyprine, si on a un troisième enfant tu pourras à la limite choisir, je ne me suis pas encore décidé, peut-être Alphard, de toute façon il sera renié alors on s’en fiche pas mal, ça ne sera qu’un ver de terre. Tu veux qu’on se mette tout de suite à la pratique ? » Parler sexe avec une fille les fait toujours grimper aux rideaux. Attendons de voir. La guerre est déclarée.
Par Merlin, quelle était la raison saugrenue qui avait poussé la Black à aller adresser la parole à cet énergumène de Webster ? Il fallait sans doute qu’elle ait conservé une part infime de naïveté pour qu’elle puisse croire que cette discussion se passera bien. En fait, elle ne l’espère pas vraiment et elle n’y met d’ailleurs pas les formes pour que ça aille correctement. Elle le voit légèrement jeter un œil dans sa direction quand elle l’interpelle brusquement pour le tirer de ses rêveries, avant de se tourner devant l’horizon et lui tourner volontairement le dos. Manifestement, c’est sa façon de dire qu’il n’a pas du tout envie de lui accorder de temps mais son attitude désinvolte et le fait qu’il l’ignore en partie, la pousse à aller jusqu’au bout. Elle est venue avec la ferme intention de lui parler et même si sa démarche est hésitante, elle ne peut pas continuer de le voir tous les jours en cours sans que des mots soient posés sur cette histoire. Il semble marmonner une réponse à ses premières paroles mais elle ne comprend pas exactement ce qu’il dit, elle a juste l’impression qu’il râle déjà. Elle vient de franchir son espace de tranquillité mais mademoiselle ne s’en formalise. Pourtant si on venait l’embêter pendant qu’elle est paisible, Faye serait très certainement odieuse avec l’importun ayant osé troubler sa sérénité. Elle ne réalise pas vraiment son comportement, peut-être que la nervosité la fait agir ainsi. Elle sait néanmoins qu’elle lui parle de manière brusque et incorrecte. L’habitude ! Faye se radoucit rarement, elle parle rarement avec les autres. C’est qu’elle repousse volontairement ceux avec qui elle ne « devrait » pas parler. En se construisant cette barrière autour d’elle, elle en oublie régulièrement de laisser une ouverture quand ce serait nécessaire qu’elle le fasse. Pire… elle attaque directement et apparemment c’est une très mauvaise idée quand on tente de créer un lien avec son fiancé. Il a à peine ouvert la bouche qu’elle ressent toute l’amertume de ses propos et qu’elle se retient fermement de faire un pas en arrière. En fait, elle vient de réveiller le lionceau qui sommeillait et elle n’a pas trop envie de l’entendre …miauler. « Ça dépend, tu veux qu’on procède comment chérie ? Je t’embrasse ce soir dans la grande salle ou tu veux faire ça plus discret et je me mets à te courtiser comme si c’était normal ? » Elle serre les dents parce qu’au fond, rien que le mot « chérie » est insultant et remplit de vulgarité. Le reste n’est pas mieux. C’est vrai qu’elle est accoutumée à ce qu’on ne la porte pas dans son cœur mais lui il n’y va pas de main morte et elle est un peu surprise mais le reste de ses émotions l’emporte sur l’étonnement. Sur le moment, elle a très envie de sortir sa baguette mais non, elle ne peut absolument pas faire ça… et pourtant elle en meurt d’envie. Sauf que c’est bien elle qui a fait entré le chat dans la cage aux lutins et il faut qu’elle en accepte les conséquences. Elle voudrait lui répondre avec colère… elle qui s’entraîne tant à rabaisser les autres. Elle n’a pas le venin aussi empoisonné que Nika cependant, malheureusement. Heureusement pour elle, même si elle a l’impression d’avoir plongée dans une baignoire remplie de glaçons, ces paroles ne sont que pure provocation. Elle devrait donc les évincer de son esprit si la suite est moins brutale. « … Non… Je ne faisais référence qu’au fait d’en parler Grincheux. » Elle n’avait pas parlé avec autant de dureté qu’avant et… en fait, elle s’était contenté d’éluder une bonne partie de ses propos. Milles Gorgones, elle était presque correcte avec lui. « Ah et puis une chose, Bouton d’or, si un jour tu dois devenir une Webster, commence par apprendre à parler, je ne sais pas dans la tienne, mais dans ma famille nous ne tolérons pas la médiocrité. Je ne peux pas fuir une discussion qui n’a jamais débuté. » Donc… ça n’allait pas durer. Eh bien elle n’avait aucune envie de devenir une Webster, ce serait une disgrâce de plus pour les Black… Pourquoi avoir proposé une telle union ? Bouton d’or ? Elle plissa les yeux en se demandant s’il comptait trouver un sobriquet chaque fois qu’il éviterait clairement de dire son prénom. Oh mais mon cher, c’est puéril comme attitude ! Elle serre les poings quand il ose parler de sa famille. Comment peut-il dire pareille chose ? « Ah vraiment ? Pourtant ta famille te tolère et tu n’es pas franchement ce qu’il y a de mieux en matière d’héritier. Il est vrai qu’ils n’ont eu d’autres choix que de se rabattre sur le médiocre Calvaire que tu es. Oh mais on peut très bien fuir ce qu’on n’a pas encore confronté et c’est parfaitement ce que tu fais. Ne t’avises pas de me donner des leçons de langage ! » Ce regard noir qu’il lui lance, elle en détournerait bien les yeux mais elle n’en fait rien et elle le toise. Elle ne veut pas l’affronter et … oui… elle doit l’avouer, il lui fait un peu peur. Il se sert très bien des mots et son attitude est beaucoup plus certaine que celle de Faye. Elle se sent bien petite et pourtant elle continue de ne rien montrer, de se tenir dans ce parc et elle a l’impression que les nuages vont passé de noir au gris à chaque fois que Webster ouvre sa bouche. Un orage finira bien par lui tomber sur la tête ! Les mots lui échappent… elle voudrait bien revenir en arrière mais déjà son rire l’agace et elle s’attend au cinglant retour de flammes. Ok… sa question est très bête mais bon, c’est sorti tout seul. « Parce que tu crois vraiment que je vais annoncer à la terre entière l’état de ravissement dans lequel je me trouve à l’idée que tu deviennes mienne ? Redescend sur terre, Cendrillon, tu aurais déjà été au courant si la nouvelle avait filtrée… Tu es plus sotte que je ne le pensais. » Merci du compliment. Il est toujours accolé à son stupide enclos et elle, bien enraciné dans le sol. Elle non plus n’a pas parlé des fiançailles puisqu’elle est très peu enthousiaste à cette idée mais le fait que ça n’ai pas filtré ne veut pas dire qu’il n’en a pas parlé, à des amis. Une personne ou deux. Il y a parfois des gens qui savent taire les choses. Lumen n’a jamais révélé aux autres que Faye adorait les animaux et qu’elle pouvait se montrer aimable. Si certains propagent les rumeurs, d’autres non. « Ce n’est pas vraiment ce que j’ai dit. Arrête de tout exagéré, on dirait un martyr, se plaignant de sa misérable existence… tu es plus navrant que je ne le pensais…. » Elle s’arrête parce que monsieur vient de se tourner dans sa direction et elle aurait préféré parler à un mur en fait. Ce n’est pas parce qu’elle fait partie des Gryffondor qu’elle est vraiment courageuse parce qu’elle n’a qu’une envie : fuir ! Elle a bien envie d’aller se perdre entre les arbres de la forêt interdite et de disparaître. Ce sera toujours mieux que de devoir supporter ce regard chaque jour qui passe jusqu’à ce que la mort les sépare… oh mais ça pourrait arriver si vite… C’est plus fort qu’elle, Faye s’avance un peu plus vers lui et le fixe comme il le fait. C’est une Black, pas une gamine terrorisée… elle n’a plus l’âge d’être celle qui allait pleurer dans les bras de son frère. « Bon j’imagine que tu veux parler un peu de cette histoire… » Elle n’a pas le temps d’ouvrir la bouche qu’il est déjà en train de raconter des horreurs et que la rouge et or croise les bras. Cette discussion est à sens unique, elle en est consciente et elle se protège. « Mettons-nous d’accord tout de suite sur le prénom de nos enfants. Je serais intransigeant, ça sera Marius et Cyprine, si on a un troisième enfant tu pourras à la limite choisir, je ne me suis pas encore décidé, peut-être Alphard, de toute façon il sera renié alors on s’en fiche pas mal, ça ne sera qu’un ver de terre. » Elle comprend parfaitement l’allusion au premier prénom, qui lui fait froid dans le dos mais le deuxième passe à la trappe sinon elle serait bien plus que scandalisée par la façon qu’il a de parler. Elle est furieuse mais elle n’arrive pas à rétorquer aussitôt. Il vient tout simplement de lui rappeler que ces histoires de fiançailles supposeraient également des descendants. Elle doit maîtriser le ton de sa voix si elle veut reprendre la parole, reprendre un semblant de contenance. « Tu veux qu’on se mette tout de suite à la pratique ? » Autour de Faye, c’est comme si le terrain est miné. Déjà ses joues ont pris une couleur pourpre et elle se sent vraiment humiliée. C’est insupportable, elle s’est déjà avancée vers lui et elle n’arrive pas à se retenir, à retenir ses gestes. Elle a levé la main et elle s’apprête à le gifler, parce qu’elle n’a pas suffisamment de sang-froid. Elle est pourtant calme et douce cette Black à l’origine. Elle est surtout blessée dans son égo. Parler de sexe à une fille c’est déplacé, à sa fiancée c’est carrément vulgaire. Et on ne peut pas dire qu’en parler avec Faye soit brillant. « Tu n’as aucune retenue… comment oses-tu ? Je me demande vraiment comment mes parents ont pu laisser faire pareille union, au risque de ternir la réputation des Black. Tu as raison : des enfants de notre union ne mériteraient pas des noms bien glorieux, ton sang serait déjà une malédiction pour eux dès leur naissance, chéri ! Encore faudrait-il que tu sois capable d’engendrer quoi que ce soit. Après tout, tu ne sais peut-être que te servir de ta langue ! … Porter le nom Webster, le mêler aux Black… il en est hors de question !» Faye a les joues rouges, de colère, de gêne aussi. Elle a continué son geste et ensuite quoi… Est-ce qu’elle ne va pas se sentir terriblement honteuse d’un geste pareil pendant plusieurs jours? Elle n’a pas non plus envie de devoir assumer les foudres de Calixte. Elle ne veut pas qu’il l’approche.