Je me souviens de ce poids sur mes épaules, la volonté de plaire, de me raccrocher à cette "famille" avec laquelle au final je ne partageais qu'un peu de sang. Ce n'est pas ce qui nous définit. Seuls nos actes le peuvent. Shane & Calixte
I can be the light
Les vacances de Noël avaient été plus qu'éprouvantes pour Shane. Après l'incident du Ministère, beaucoup de choses avaient changé, et Shane avait été sur le pied de guerre, d'un bout à l'autre du pays pour le compte de l'Ordre. Son état de santé commençait à s'améliorer, il souffrait moins, se réveillait moins en pleine nuit en sueur à se mordre pour ne pas hurler de douleur. Etait-ce le changement d'air ? Quelque chose en tout cas avait changé, ou peut-être s'habituait-il à ce qui semblait être son fardeau encore bien longtemps ? Il devait bien avouer appréhender le retour à Pourdlard. Pendant ces vacances, il avait presque eu l'impression de revenir à son ancienne vie. Bien que ce n'était que pour s'apercevoir qu'il était très loin de sa forme d'antan et que le chemin serait encore long. Mais pour l'instant de toute façon, son devoir était à Poudlard, il l'avait promis. Il allait faire en sorte d'accomplir ce qu'on attendait de lui. Et dès le moment où il eut pénétré l'enceinte du chateau, il se rendit compte à quel point en quelques semaines, cet endroit était redevenu son chez-lui. Et à quel point veiller sur ces élèves était devenu quelque chose qu'il voulait réellement faire. Les sourires qu'il croisa dans les couloirs, sa valise à la main, dans ses habits moldus lui firent chaud au coeur. Les regards de travers ne firent que lui rappeler quelle était sa mission, et lui firent prendre d'autant plus la décision de quitter ses habits de moldus le moins possible pour montrer qu'il prenait position. Montrer qu'il n'avait ni peur ni honte de ses origines. Il avait beau de sang-mêlé, il avait vécu longtemps en se pensant né-moldu. Sang de bourbe comme il l'entendait régulièrement...
Son premier jour de reprise se passa sans anicroches. Comme si rien ne s'était passé... Peut-être était-ce le cas, au final. L'assassinat du premier ministre n'avait au final rien changé ici, et si les mangemorts s'étaient dévoilés, l'angoisse avait toujours été là, sourde, et leurs partisans bien au courant qu'ils existaient. Shane se sentait plus que jamais prêt à prendre sa place, à remplir sa mission et pour cela, il devait se concentrer sur Poudlard. D'autres à l'extérieur participaient à la grande chasse qui s'était ouverte, dans un camps comme dans l'autre. Même si Shane n'attendait que de s'y joindre lui-même, il savait que son état ne lui permettrait pas de faire une différence. Il se savait loin de son état normal, et refusait d'être un poids pour quiconque. Lui qui avait toujours vécu dans le feu de l'action, il devait se faire une raison, guérir au plus vite pour reprendre les armes. Et ici à Poudlard à veiller sur la prochaine génération n'était pas un mauvais moyen. Meilleur que de rester chez lui avec ses démons.
A la fin de son dernier cours, il n'eut pas à attendre longtemps avant de voir le jeune homme qu'il attendait arriver pour sa colle. Sitôt les derniers quatrième année de Poufsouffle et Serdaigle partis, il vit que Calixte attendait d'être invité à entrer. Shane lui fit signe de la main, souriant.
- Bien, Mr Webster je vous attendais. Asseyez vous.
Shane désigna une table au premier rang, devant son bureau, laissant le jeune gryffondor s'installer pendant qu'il effaçait le tableau. Lui même avait été un élève de Serdaigle -le bleu avait toujours été sa couleur- et il avait eu de nombreux amis à Gryffondor, à commencer par Fox, aujourd'hui sa collègue de DCFM. Aujourd'hui de l'autre côté du bureau, il se rendait compte à quel point les Gryffondor étaient aussi imprévisible que les Serpentard, et leurs "attributs" de courage rimaient le plus souvent avec une témérité aveugle et un gout pour enfreindre les règles. Toutefois, s'il croyait que les Serpentard étaient les vipères dont il devrait se méfier dans le cadre de sa mission à Poudlard, il avait découvert que le persiflage et les idées qui menaient aux mangemorts se retrouvaient dans bien d'autres maisons. C'est ainsi qu'il avait puni Calixte, un de ses élèves les plus brillants de ce qu'il en avait vu, après qu'il ait réprimandé sèchement un de ses camarades.
Bon, s'il fallait être honnête, ce n'était pas la seule raison de sa présence. Shane avait puni le jeune Webster, attrapant le premier prétexte qui passait. Il l'intriguait, et si la punition était justifiée, Shane avait en tête surtout de discuter avec le jeune homme. Il était brillant, surtout en histoire de la Magie, mais ne cherchait jamais à mettre en avant ses connaissances, ne répondait jamais quand Shane posait une question alors qu'il connaissait visiblement la réponse. Shane voulait essayer de comprendre le comportement du jeune homme, et avait sauté sur l'occasion lors d'un de ses derniers cours, et avait repoussé la punition à la rentrée.
Sans compter qu'il avait vaguement connaissance des Webster, qu'il soupçonnait comme bien d'autres d'être susceptible de rallier l'idéologie mangemort, et Shane voulait sonder Calixte sur ce point, pour savoir s'il devait se méfier de lui à l'avenir, le garder à l'oeil. Et en même temps, une intuition lui criait qu'il valait la peine de ne pas être mis dans le même sac que sa famille.
- Bien, vous savez pourquoi vous êtes là, Calixte. Je ne suis pas un grand fan de dénigrement sous quelque forme que ce soit, et votre interruption pendant mon cours ne m'a pas vraiment plu.
Le jeune Webster avait en effet repris violemment son camarade, qui avait mal répondu à une question, le traitant plus ou moins d'inculte et de débile de ne pas savoir quelque chose d'aussi élémentaire. Shane ne se souvenait plus des détails, mais il l'avait trouvé bien virulent et son intervention l'avait une fois de plus persuadé que Calixte en savait bien plus qu'il ne voulait bien le laisser paraître.
- Je vois bien que mes cours ne vous intéressent pas, et je vois parfaitement que l'histoire de la Magie n'est pas une matière qui vous est étrangère. Vous êtes bon, Calixte, mais vous ne faîtes aucun effort pour tirer la classe vers le haut, et au contraire rabaisser vos camarades parce qu'ils n'ont pas eu la chance d'avoir la même culture que vous ou simplement parce qu'ils ne sont pas aussi bons que vous est inexcusable.
Shane aurait pu lui donner une dissertation impossible à faire, des lignes à copier bêtement, il aurait même pu lui faire astiquer la salle des trophées. Mais plus que lui remonter les bretelles, il avait envie de gratter un peu la surface. Il aurait voulu savoir d'où venait cette colère, cette façade, parce qu'il était sûr qu'il y avait plus.
- Je ne suis pas sûr que vos parents apprécient le dédain que vous montrez envers vos camarades, et si toute l'école attend cette attitude de vous, j'ai du mal à croire que vous soyez seulement ce petit prince que vous laissez paraître. Je pense que ces accès de mécontentement gratuits sont juste un moyen de relâcher la pression, et de laisser sortir la colère en vous.
Shane y avait réfléchit, et il était peut-être totalement faux, mais au moins se préoccupait-il de ce qui pouvait se passer dans la tête du jeune Calixte. Adossé à son bureau, il ne quittait pas le Gryffondor des yeux, l'examinant, cherchant peut-être une réponse dans son langage corporel. Il cru remarquer qu'il se tenait dans une position différente, comme s'il avait une douleur au dos, et il avait cru entrevoir un vilain bleu au poignet lorsqu'il avait fait un mouvement qui avait remonté sa manche un instant.
- Vous pensez surement, comme je l'ai et comme je l'aurai pensé à votre place il y a quelques années quand j'étais dans la même situation que vous, que je me mêle de ce qui ne me regarde pas, que je ne suis qu'un prof. Et pire, je ne suis qu'un remplacant, un tireur d'élite mis au placard pour l'instant. Mais je comprend la pression que doit faire peser sur vous votre famille, j'ai vécu quelque chose de similaire à votre âge.
(c) crackle bones
Dernière édition par Shane Grayson le Lun 20 Oct - 19:06, édité 1 fois
Calixte M. Webster
LE CLAIR OBSCUR
+ SORCIER DEPUIS LE : 08/04/2013 + PARCHEMINS : 824 + LOCALISATION : Dans l'enceinte de Poudlard, peut-être dans un coin solitaire à boire pour oublier, ou avec ses amis pour faire bonne figure !
Comme certainement bien peu de mes petits camarades de classe, j’ai embrassé avec un soulagement quasi vital, mon retour au château. Les vacances de Noël ont été une véritable torture, bien pire que tout ce que j’ai pu vivre au manoir depuis ma naissance. Mes sacro saints parents ont développé une peur irrationnelle de voir s’écrouler leur petit monde parfait depuis quelques mois, ils me collent sur le dos leurs problèmes, à commencer par la mort de mon frère. Ils ont été sur mon dos pendant les deux semaines de vacances - fait assez exceptionnel quand on sait qu’ils ont passé les dix-neuf années passées à tout faire pour m’éviter – et tentent par tous les moyens possibles de me faire devenir leur parfait petit héritier. Ils m’ont annoncé mes fiançailles avec l’ainée des Black, ils m’ont ordonné de me montrer respectueux, digne de mon rang – ce qui assez drôle quand on sait que je commence l’année par une retenue avec le professeur remplaçant d’histoire de la magie – ils m’ont aussi menacé pour que je m’éloigne de mes amis indignes de moi, ils essaient de faire une pression monstre sur moi, mais je commence à me dire que le petit garçon qui attendait un simple sourire de leur part est partie depuis déjà longtemps. Ils me fichent la nausée rien qu’en les écoutant parler de leurs plans. Je me fais l’effet de n’être qu’un vulgaire pion sur l’échiquier géant qui érige leur vie. Et surtout, j’en viens à regretter le temps où ils m’ignoraient, car avec du recul, j’ai l’impression que ma vie était bien plus simple quand mon frère devait endosser le rôle d’héritier. Tout se brouille avec excellence dans ma tête depuis mon retour au château : accepter le fait d’être fiancée ou m’embrouiller convenablement avec la Black ? Tout révéler à mes amis ou commencer à les ignorer pour les protéger ? Continuer à jouer au con ou devenir la perfection même faite sang-pur ? Aujourd’hui je réfléchis posément, ne trouvant pas tellement de réponse, exposant juste les faits, hier j’ai engueulé un élève, demain je me soulerais pour oublier. Je ne me reconnais plus tellement. Depuis la mort d’Alexius l’été dernier, tout a changé. Mes parents ont commencé leur torture psychologique par lettres pendant les quatre mois que j’ai passé ici avant les fêtes de fin d’année. Je peux au moins leur accorder le mérite de n’avoir pas chômé en mon absence pour refaire ma place dans le monde et dans leur imagination parfaite. Par contre, je sens qu’ils me détruisent à petit feu, je me sens seul à supporter tout cela, je n’arrive plus forcément à me maitriser, j’ai des sautes d’humeur incontrôlables, mon masque se fissure petit à petit et j’ai la sale impression d’être devenu complètement instable. Je finirais certainement un jour enfermé à Sainte Mangouste.
Une vive douleur me fait sortir de mes pensées peu sympathiques. J’ai dû essayer de changer de position sans m’en rendre compte et le mal lancinant qui me barre l’abdomen a ressurgit comme une grosse claque, me ramenant à l’instant présent. Je regarde rapidement l’heure, espérant ne pas avoir trop flâné dans mes pensées. Trente minutes avant ma colle. Parfait. Je vais pouvoir m’y rendre tranquillement, je n’ai pas spécialement l’âme et le corps d’un sprinteur aujourd’hui. Je me lève alors difficilement du fauteuil si confortable dans lequel je m’étais affalé un peu plus tôt, profitant du calme de ma salle commune et de la chaleur du feu dans l’âtre de la cheminée. La douleur ressurgit comme un coup de poignard, me vrillant les tripes et je prends une grande inspiration pour réprimer une nausée fulgurante. La douleur, on finit par l’oublier, mais quand elle revient aussi vive et tranchante qu’avant, il faut à chaque fois se réhabituer, il faut que le corps se rappelle et encaisse avant de pouvoir continuer. C’est une technique que je maitrise depuis longtemps, la gymnastique se fait presque automatique : serrer les poings, prendre une inspiration, fermer les yeux, se concentrer sur un vol en balais avec le rire de Lysander en fond sonore par exemple et c’est repartie. Je commence alors mon ascension lente et pénible vers la salle de classe de Mr Grayson. Je vais pouvoir prendre mon temps et éviter de me crisper pour sauver les apparences, mon corps en sera reconnaissant de ne pas exacerber la douleur, la majorité des élèves doit être encore en cours à cette heure-là. Passons les détails, la plaie est encore fraiche et béante, d’ici quelques jours je pourrais à nouveau marcher dignement. J’arrive devant la porte en chêne avant que le flot d’élève ne s’échappe de la salle, ce qui me permet de me glisser dans un coin stratégique ou personne n’aurait l’idée de venir me bousculer. J’attends ensuite patiemment les quelques minutes qui restent repensant à comment je me suis retrouvé bêtement puni. Je venais de recevoir une lettre, oh combien ignominieuse à l’encontre de ma petite personne, de la part de mes parents. Le cours de Mr Grayson a suivi. L’énervement était encore palpable dans mes veines et la bêtise même de mon camarade a eu raison de mon habituelle détraction et de mon stoïcisme à toute épreuve. Lui demander de choisir s’il se trouvait plutôt dans la catégorie des gobelins sans cervelle ou si sa stupidité n’était qu’une pathologie congénitale, en quoi d’ailleurs il devrait s’en référer à ses parents car ce n’était pas franchement facile dans la vie de tous les jours d’être aussi bête, et lui dire qu’un bébé ne sachant pas encore lire connaissait mieux la réponse que lui, n’avait pas joué en ma faveur. Je me suis donc retrouvé inévitablement avec plusieurs heures de colle assurées par mon professeur en personne.
La porte s’ouvre finalement, les élèves sortent rapidement, mon professeur me fait un signe de la main avec un sourire avenant avant de m’intimer de m’assoir à une table du premier rang. Je m’y dirige nonchalamment, jouant à nouveau mon rôle à la perfection, mais passer pour un type détendu, quand un démon intérieur vous ronge reste mission impossible. « Bien, vous savez pourquoi vous êtes là, Calixte. » Petit hochement de tête de ma part. Je pense aussi que l'autre crétin s'en souvient... « Je ne suis pas un grand fan de dénigrement sous quelque forme que ce soit, et votre interruption pendant mon cours ne m’a pas vraiment plus. » Dénigrement ? Tare familiale très certainement. « Je vois bien que mes cours ne vous intéressent pas. » Faux, je m’ennuie car c’est du déjà-vu. « Et je vois parfaitement que l’histoire de la Magie n’est pas une matière qui vous est étrangère. Vous êtes bon, Calixte. » Au moins un qui comprends. « Mais vous ne faites aucun effort pour tirer la classe vers le haut, et au contraire rabaisser vos camarades parce qu’ils n’ont pas eu la chance d’avoir la même culture. » Culture que JE me suis faite tout seul comme un grand pour impressionner mes parents. Jamais, ils n’ont été fiers de moi. « Je ne suis pas sûr que vos parents apprécient le dédain que vous montrez envers vos camarades. » Je me raidis imperceptiblement à l’évocation de mes parents. Tout dépends de quels camarades on parle, mais dans l’ensemble, version sang-pur, ils seraient assez d’accord avec mon professeur. « J’ai du mal à croire que vous soyez seulement ce petit prince que vous laissez paraître. Je pense que ces accès de mécontentements gratuits sont juste un moyen de relâcher la pression, et de laisser sortir la colère en vous. » Piqué au vif et brûlé dans mon mal être, je réponds instinctivement et une fois de plus sans réfléchir à mes mots : « C’est quoi, une colle ou une psychanalyse ? On procède comment, je vous paie à la fin ou juste vous promettre de ne pas recommencer suffira ? » Ma voix est restée maitrisée, mais de légère nuance violente et blessée, se sont mélangés à l’effet ironique initial recherché. Je voulais bouger comme pour montrer mon dédain total, mais je n’ai réussi qu’à lever mollement les bras pour les poser sur le bureau, réprimant aussi rapidement que je le peux une grimace de douleur. Mes muscles en se mouvant ont joué aux troubles faites avec mes plaies, ce qui a violemment insinué une douleur lancinante dans tout mon corps. Mes bras enfin posés, adoptant une attitude révoltée – ne pas poser mes mains sur mon ventre, ne pas poser mes mains sur mon ventre… - je bloque un instant ma respiration pour retrouver maîtrise de moi. Une fois la tempête intérieure passée, je lui lance un regard vif et qui se veut le plus arrogant possible, espérant secrètement qu’il en finisse et vite. « Mais je comprends la pression que doit faire peser sur vous votre famille, j’ai vécu quelque chose de similaire à votre âge. » Véritable coup bas que cette dernière phrase, un afflux sanguin remonte de la pointe de mes orteils à ma bouche pour me laisser lâcher sèchement : « Je vous interdis d’essayer le transfert avec moi, je ne suis pas un gamin stupide qui tomberait dans le panneau de vos sourires mielleux. Et je n’ai pas l’intention de parler avec vous de ma famille. » Je n’ai jamais aussi mal répondu à un professeur, les mots ne sont pas forcements impolis mais le ton n’est pas franchement sympathique. « Et depuis quand les professeurs se lancent dans les thérapies ? C’est ce qu’on vous apprend chez les tireurs d’élite peut-être ? Profiler son adversaire et l’abreuver de conneries pour détourner son attention ? Belle tactique. » Je tente de réfréner mes paroles, mais la douleur mêlée à la surprise de ses accusations et ma colère envers mes parents, me poussent à continuer sur ma lancer. Cependant seule ma bouche bouge, tout mon corps est en arrêt, aucun mouvement, pour ne pas aggraver ma déchéance. « Maintenant, je pense que si vous n’avez pas de devoirs à me donner ou une quelconque chose à récurer, je ne vois pas l’intérêt de cette colle. »
Je me souviens de ce poids sur mes épaules, la volonté de plaire, de me raccrocher à cette "famille" avec laquelle au final je ne partageais qu'un peu de sang. Ce n'est pas ce qui nous définit. Seuls nos actes le peuvent. Shane & Calixte
I can be the light
Si Calixte n'avait pas eu l'air particulièrement troublé par sa colle, ni anxieux ni même repentant, Shane n'eut pourtant aucun mal à commencer à gratter la surface. Calixte avait écouté sans broncher, bien que le l'ancien tireur d'élite voyait bien qu'il n'en pensait pas moins. Il était assez intelligent pour savoir que dans la situation où il était, cela ne servait à rien de jouer au plus malin, et que ses commentaires n'amèneraient rien de positif. Shane n'avait qu'à prêter attention au jeune homme devant lui qu'il réussissait à lire comme un livre ouvert. L'évocation de ses parents ne le laissa pas indifférent et Shane eut tôt fait de comprendre qu'il y avait là quelque chose à exploiter.
Calixte Webster, dès son premier cours avec le jeune gryffondor Shane avait tiqué au nom. Le même que celui du médicomage en charge de son dossier. Et depuis un peu avant les vacances, Shane commençait à se poser des questions sur lui, et sur la famille en général. Son amélioration de santé depuis qu'il prenait les potions du professeur de Poudlard ne lui avait pas échappé. La coincidence n'était pas à exclure, mais il avait l'impression que les soins qu'on lui prodiguait à Sainte Mangouste n'étaient pas à la hauteur de ce qu'ils auraient du être. Il n'avait pas osé en parler à Dumbledore, ni à l'infirmière de Poudlard mais ses suspiscions grandissaient au fur et à mesure de ses rendez-vous. Les Webster étaient des sangs-purs, et au vu du paternel Shane n'imaginait pas qu'ils se dresseraient contre les mangemorts et bien au contraire. La destiné du jeune Calixte était-elle déjà tracé par sa famille ? En tout cas, la réaction qu'il avait eu à leur évocation n'avait pas échappé à Shane, et s'il n'allait pas hésiter à l'exploiter pour essayer de tâter le terrain et déterminer si Calixte était du genre à suivre aveuglément le chemin familial, il devait être prudent. Si il venait à en parler cela pourrait compromettre sa place et donc sa position.
Le petit instant de rebelle coula sur Shane sans l'atteindre, et s'il n'avait pas l'intention de justement ne pas se démonter il en aurait rit de bon coeur. En effet il avait bien plus l'intention d'avoir un coeur à coeur avec Calixte que de le coller bêtement. Mais il ne s'en tirerai pas aussi bien... Toutefois, il nota que le jeune homme avait été touché, s'il restait calme et tentait de jouer l'impassible et le dédaigneux le changement de ton était perceptible. Ce gamin avait décidément beaucoup de choses qu'il gardait, et une colère qui ne demandait qu'à éclater. La maîtrise qu'il gardait de lui-même forçait le respect du tireur d'élite, mais il avait l'intention de le mener bien plus loin. Ses gestes eux semblaient entravés, lents, comme un acte inachevé ou empêché... Shane le nota dans un coin, il pouvait lui lancer tous les regards méprisants du monde, il en avait trop l'habitude pour se laisser avoir. Shane ne répondit ainsi à son intervention qu'en continuant, étirant à peine les lèvres en un sourire amusé. Et il avait une petite idée derrière la tête, il jouait quitte ou double et soit il le ferait hurler soit il l'amènerait à l'écouter. Calixte choisit la première solution et Shane devait bien dire qu'il avait touché à une corde plus que sensible.
Le masque tomba et les mots se firent durs. N'importe quel autre professeur l'aurait collé pour le reste de l'année scolaire, pourtant Shane ne se démonta pas, et prit un visage fermé et impassible. Son ton était bien différent, et s'il restait à la limite de la politesse, il avait dépassé les bornes et Shane sentait la colère dans ses mots, dans son ton si dur et méprisant. Et comme en réponse à la douleur du jeune homme, Shane sentit son bras traversé par la douleur qu'il connaissait si bien. Lancinante, brulante, elle le prit au dépourvu et il ferma un instant les yeux, s'appuyant discrètement sur son bureau. Shane y était habitué, régulièrement la douleur le prenait, parfois même en plein cours. Il suffisait qu'il ferme les yeux quelques secondes, qu'il prenne conscience de sa respiration et la douleur sans jamais disparaître devenait supportable, reléguée dans un coin de son esprit. Quand il était seul, il perdait le contrôle parce qu'il n'avait pas de facade à tenir. Combien de fois s'était-il réveillé en pleine nuit à hurler de douleur ? Si ces dernières semaines cela semblait aller de mieux en mieux, les pointes de douleur ne lui étaient pas étrangères.
- Vous faire la morale relève de mes fonctions, tout comme le fait de m'enquérir de tout ce qui pourrait freiner votre éducation. Continuez à garder vos problèmes pour vous, à faire le fier, vous ne dupez pas tout le monde et il va falloir que vous vous décidiez à faire sortir cette colère avant qu'elle ne vous étouffe.
La douleur rechignait à le quitter, mais n'était qu'une vilaine courbature, et Shane y passa sa main par automatisme, massant son épaule distraitement sans quitter le jeune homme des yeux. Shane était résolu à pousser le jeune homme dans ses retranchements, de voir de quoi il était fait et s'il pouvait savoir ce qu'il cachait derrière sa façade. Ce à quoi Shane ne s'attendait pas c'était qu'il avait en effet des choses à cacher. Soudainement, Shane réalisa. Sa douleur s'était-elle réveillée par pur hasard ou par un effet de miroir ? Il ne s'était pas rendu compte alors que cela aurait du lui sauter aux yeux car on lui avait appris à reconnaître les signes chez l'adversaire au sein de la Brigade. Calixte était blessé, c'était pour cela que ses gestes semblaient lourds, engourdis, et qu'il évitait tout mouvement superflu, ses gestes habituels se transformant en actes inachevés par la douleur. Et maintenant qu'il regardait le bras de Calixte posé sur la table, il pouvait voir le bord d'un pansement dépasser de sa manche.
- Calixte, vous êtes blessé et vous n'irez pas plus loin dans cet état.
Et Shane ne parlait bien sûr pas que de la blessure du jeune homme. Sa poigne se fit plus douce, il baissa sa voix et lui parla franchement, comme à un adulte. Il n'y avait pas de pitié dans sa voix, seulement de l'inquiétude et la volonté de réconforter, d'être là.
- Vous ne voulez pas parler de votre famille, vous ne voulez vous confier ou me laisser essayer de vous comprendre, vous ne voulez pas de mon aide mais dites moi pourquoi le fils d'un grand médicomage arrive blessé à Poudlard sans avoir encore eu le temps de se mêler d'une bagarre ?
Shane n'osait formuler à voix haute ce qu'il pensait pourtant si fort. Avec le nombre de sortilèges que connaissait son père, il n'aurait pas laissé partir son fils blessé, à moins que ce ne fut justement pour lui enseigner une leçon. Etait-il molesté chez lui, est-ce que ses parents lui faisaient du mal ? Il pensait avoir la réponse à cette question car il l'aurait su s'il s'était battu. Pas d'ecchymose au visage alors que c'est là que l'on frappe d'abord lorsque l'on se bagarre. Pas d'ecchymose visible sur ses mains non plus et Calixte n'était pas du genre à ne pas répliquer. Et pour finir, il aurait déjà été collé et on aurait averti Shane. Non, le jeune homme s'était blessé avant son retour, et certainement chez lui...
Si ses soupçons étaient fondés, Calixte n'en parlerai peut-être pas, surement pas. Shane essayait de rester calme, mais au fond de lui il ne pouvait s'empêcher de bouillir. S'il ne supportait pas un comportement c'était bien celui-là. Frapper ses propres enfants, il fallait être un monstre sans coeur. Et plus que jamais il voulait aider Calixte, parce qu'il voyait en lui le reflet de ce qu'il aurait pu être. Son père n'aurait pas hésité une seule seconde s'il avait eu l'occasion après que Shane ait cessé de vouloir être parfait pour lui, après qu'il ait décidé que son père n'était que son géniteur et ne méritait aucunement les efforts qu'il faisait et de trahir ses idéaux. Il se sentait plus que le devoir d'aider le jeune Webster, parce qu'il n'avait pas eu la chance ou pas encore le courage de se lever et de refuser l'avenir qu'on lui traçait, de suivre ses idéaux et ses envies. Mais pour l'aider encore fallait-il percer ses défenses, et cela ne s'avèrerait pas chose aisé. Il ne se laisserait pas faire si Shane ne lui montrait pas qu'accepter de l'aide ne le rabaissait pas. Il ne se laisserai pas approcher si Shane ne le traitait pas en égal. Et à la fois, il savait qu'avec ce genre de gosses, il fallait jouer de provocations pour les amener à faire quoi que ce soit. Shane le savait bien, le temps où il était ainsi n'était pas si loin. Il devrait lui montrer qu'il n'était pas son ennemi mais qu'il ne serait pas non plus son ami.
- Vous pouvez vous entêter à penser que je n'ai aucune idée de ce qui vous arrive, de ce que vous vivez, mais je sais que si je vous envoie à l'infirmerie, on commencera à poser bien plus de questions que moi, et des questions auxquelles vous serez obligé de répondre. Faites moi voir, je ferai en sorte que vous n'ayez pas besoin d'aller à l'infirmerie et cela restera entre nous...
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Calixte M. Webster
LE CLAIR OBSCUR
+ SORCIER DEPUIS LE : 08/04/2013 + PARCHEMINS : 824 + LOCALISATION : Dans l'enceinte de Poudlard, peut-être dans un coin solitaire à boire pour oublier, ou avec ses amis pour faire bonne figure !
Mon état de léthargie passagère, à mettre sur le compte de nouvelles blessures et d’une douleur lancinante et violente, résume toujours mes retours à Poudlard après des vacances plus qu’houleuses. Les dernières ont été particulièrement violentes et accompagnées de nombreuses perversités, mais je dis toujours à mes amis que je suis juste fatigué des multiples occupations mondaines qui scient à mon rang et dont je ne peux pas me défiler. Heureusement pour moi, la majorité de mes proches amis, ne côtoient pas ces cercles fermés et ne peuvent donc que me faire confiance, ne sachant pas que jusque-là j’étais plutôt l’enfant à écarter. Cet état proche du végétatif, tant je cherche à faire le moins de mouvements possibles pour éviter des gestes superflues entraînant forcément des poussées douloureuses, a cette fois-ci tenue qu’une petite poignée d’heures. Moi qui pensais me retrouver un peu tranquille pendant ma retenue, loin des mensonges, et m’occuper assez l’esprit pour ne pas continuer à ruminer, l’attaque de mon professeur n’a été que plus violente. Le petit speech sur ma mauvaise conduite ne m’a pas grandement étonné, une retenue reste une retenue, on n’en arrive pas là par hasard. Me prendre des remarques j’y suis habitué, ce n’est pas la première fois et ça ne sera certainement pas la dernière. Mais au lieu de prendre une tournure classique, à savoir l’énoncé de la sentence et du travail à accomplir, en arriver à évoquer mes parents, même si cela pourrait sembler normal me fait immanquablement tiquer. Je les ai quittés il y a peu de temps, et la douleur est encore trop vive et trop présente, dans mon corps et mon esprit, pour ne pas me faire réagir. Je suis habitué à la douleur physique, j’ai appris à gérer et je sais me maîtriser, mais depuis quelques mois, depuis la mort d’Alexius, ils ont commencé un harcèlement psychologique, et la douleur est d’autant plus terrible que par moment je me prends à croire à leurs dires. Ne suis-je qu’un crétin fini ? Je vise l’ironie, d’une voix maîtrisée, mais la douleur trop vite oubliée ou trop peu écoutée ressurgie tel un boomerang et une violence mal contrôlée se déchaine par une salve de mot hors de ma bouche. Mon corps douloureux, figé, raide, contrastant avec la virulence de mes mots, me confer tant bien que mal, plus mal que bien si vous voulez mon avis, un léger semblant de maîtrise pourtant bien loin de ce que je suis capable habituellement.
Mr Grayson semble impassible au moindre de mes propos. Un petit sourire s’étire lentement au coin de ses lèvres, sourire que j’aimerais lui faire ravaler tant j’ai l’impression qu’il se moque de moi. Je me reprends un instant, et lui assène une dernière phrase sous-entendant sa bêtise à me coller s’il n’a pas une quelconque action à faire. « Vous faire la morale relève de mes fonctions, tout comme le fait de m’enquérir de tout ce qui pourrait freiner votre éducation. Continuez à garder vos problèmes pour vous, à faire le fier, vous ne duper pas tout le monde et il va falloir que vous vous décidiez à faire sortir cette colère avant qu’elle ne vous étouffe. » Coup bas. Je ne m’attendais pas à une telle confrontation en rejoignant mon professeur ce soir-là. « Si je me trompe, mon éducation est totalement pourvu par mes parents que vous avez si gentiment mentionnés précédemment. Poudlard n’est qu’une distraction pour eux, si l'école n'était pas obligatoire, je resterais avec un précepteur à la maison. Votre rôle ne consiste qu’à m’instruire, ce qui ne semble pas véritablement concluant si l’on constate le niveau actuel de vos élèves. » Ma phrase est sortie comme une lame acérée, d’ordinaire je modère mes ardeurs et suis plutôt maître de moi-même, une vraie porte de prison, mais il est aussi vrai que d’ordinaire j’essaie de croiser le moins de monde possible car plus le temps passe, plus les attaques de mes parents me sont pénibles et difficilement gérables. Ma blessure actuelle n’a jamais été aussi béante et associée à un esprit bien trop torturé, je reste complètement instable. Pourtant ce n’est pas de la colère et l’envie de me donner bien plus d’heures de colles que je vois dans son regard pour essayer de me faire rentrer dans le droit chemin et me faire comprendre qu’on doit respecter un professeur. Non ce n’est pas ce sentiment d’avoir manqué de respect à un supérieur. J’y lis de la curiosité, et je n’aime pas la sensation qu’une soif avide de me comprendre le tenaille. Il n’est pas qu’un simple professeur et je suis sure qu’un tireur d’élite ne rentre pas dans cette brigade s’il n’est pas plus qu’un simple professeur.
Je le regarde pensivement se passer un bras sur l’épaule, me fixant toujours avec une attention bien trop soutenue et perspicace. Je suis son mouvement, je sais qu’il a été blessé, d’où sa présence à Poudlard et j’imagine que c’est cette épaule vu son attitude qui me rappelle un peu trop la mienne. Je le regarde à nouveau dans les yeux et je suis son regard dériver sur moi, s’arrêter sur mes bras et changer d’expression. « Calixte, vous êtes blessés et vous n’irez pas plus loin dans cet état. » Deuxième claque. J’en reste sans voix tellement je suis surpris de sa perspicacité. Il va falloir que je fasse plus attention à l’avenir quand je me retrouverais prêt de cet homme. Il est bien trop malin pour mon salut et risquerait de découvrir bien trop de choses à mon sujet. « Vous ne voulez pas parler de votre famille, vous ne voulez pas vous confier ou me laisser essayer de vous comprendre, vous ne voulez pas de mon aide mais dites-moi pourquoi le fils d’un grand médicomage arrive blessé à Poudlard sans avoir encore eu le temps de se mêler d’une bagarre ? » Touché. Comme je disais, bien trop intelligent pour que je reste proche de cet homme… Surtout dans mon état actuel. Mon cœur aimerait que je déballe tout maintenant, la tout de suite, pendant que la perche m’ait lancée et que j’ai une bonne âme face à moi, mais mon instinct de survie me pousse à rester celui que j’ai décidé d’être il y a longtemps et ne pas redevenir celui que je cache. J’aimerais que tout soit plus simple, mais ma vie ne l’a jamais été. Alors, les bras toujours posés sur la table, le corps raidi et dans une posture que j’espère le plus naturel possible, je lance aussi froidement que je peux : « Je ne crois pas être en devoir de répondre à vos questions, vous n’êtes que mon professeur, je ne suis pas obligé de tout vous raconter et vous n’êtes pas en mesure de m’y obliger, les affaires de ma famille ne regarde pas un semblant de professeur minable qui se retrouve là uniquement parce qu’il n’est pas capable de réussir à se protéger efficacement. » Je le regarde fixement, attendant de me faire engueuler et d’être punie jusqu’à la fin de l’année pour ce que je viens de dire. Je ne peux rien laisser paraître, pourtant au lieu de mentir j’aurais pu lui dire la vérité. Quand mon professeur est arrivé en début d’année, j’ai commencé à vouer une petite admiration pour lui, il a effectué déjà beaucoup de choses dans sa vie, et je rêverais de pouvoir faire ce qu’il me plait et rejoindre la brigade de tireurs d’élite comme lui. Pourtant je reste exécrable, il est bien trop curieux et perspicace pour que je baisse ma garde en sa présence et que je me laisse aller à assouvir ma propre curiosité. La douleur me rend également nerveux et colérique. « Vous pouvez vous entêter à penser que je n’ai aucune idée de ce qui vous arrive, de ce que vous vivez, mais je sais que si je vous envoie à l’infirmerie, on commencera à poser bien plus de questions que moi, et des questions auxquelles vous serez obligé de répondre. Faites-moi voir, je ferai en sorte que vous n’ayez pas besoin d’aller à l’infirmerie et cela restera entre nous… » Sa réponse m’étonne, au lieu de me punir, il cherche le compromis avec moi, ce qui n’est pas le cas des professeurs habituellement. J’ai du mal à le comprendre. Shane Grayson est une véritable énigme pour moi. Je ne sais pas s’il essaie véritablement de m’aider dans un but purement sympathique ou s’il cherche juste à avoir des informations sur les sang-pur. Mon intérêt pour ses pratiques ne doit pas venir occulter ma retenue. Il faut que je reste prudent, que je teste un peu le terrain, avant de me faire un avis véritable sur la situation. Je décide donc de camper sur mes positions, attendant de voir les choses. « Je n’ai pas besoin de votre aide. Comme vous l’avez si bien dit, mon père est un brillant médicomage, vous pensez réellement qu’il ne m’a pas appris à réaliser moi-même mes remèdes ? » J’aurais presque envie de vomir en disant cette dernière phrase et donner tant d’importance à la personne responsable de mes plus grandes souffrances. Mon père ne m’a rien appris, j’ai tout fait tout seul, depuis toujours, et toujours dans l’optique de tomber dans ses bonnes grâces, ce qui n’ait jamais arrivé, mais je peux tout de même avouer qu’il a beaucoup contribué à mon excellence en potions et sortilèges de guérison. « Je n’ai pas besoin d’un psychanalyste, je vais très bien. » Mensonge. « Je n’ai pas besoin d’un frère, le mien est mort et je ne m’en porte pas plus mal, croyez-moi. » Mensonge. « Je n’ai pas besoin d’un infirmier, je suis en pleine forme et tout à fait capable de me soigner tout seul. Et le pansement que vous voyez à mon poignet n’est rien d’autre qu’une mauvaise expérience qui a mal tourné. » Je sers les dents et coupe ma respiration avant d’entamer la phase finale. Pour appuyer mes dires, je me redresse, faisant crisser la chaise, je lève les bras au ciel ravivant une douleur fulgurante, mais la crispation m’aide à tenir bon. Puis je me rassoie et m’adosse nonchalamment à ma chaise. Nonchalance dissimulée du mieux que je le peux si l'on connait la douleur qui m'envahit. Je fais du mieux que je peux et j'espère que cela sera suffisent pour l’œil avisé de mon professeur. La douleur est terrible, mais je dois sauver les apparences. Il ne peut pas continuer à fouiner dans mes affaires. Ajustant mon attitude volontaire et rebelle, je lâche une dernière phrase, dans un souffle, évitant de laisser échapper un gémissement. « Maintenant j’aimerais savoir en quoi consiste ma retenue, je ne crois pas vous avoir entendu en parler et pourtant c’est bien le motif de ma venue ici. Si vous n'avez rien de prévu, je ne vois pas l'utilité de cette retenue part nous faire perdre du temps à tous les deux. »
@destiny.
Sorry:
Encore désolée pour la grande absence!! J'espère que ça te conviendra. Milles bisouuuuus