CURIOSITÉ. VILAIN DEFAUT DE L'ESPRIT FÉMININ. L'ENVIE DE SAVOIR SI OUI OU NON UNE FEMME SE CONSUME DE CURIOSITÉ EST L'UNE DES PASSIONS LES PLUS ACTIVES ET LES PLUS INSATIABLES DE L'ÂME MASCULINE.
OK. Tout était bon. Mardi 03 décembre, 01:05 précise. Tout le château (ou presque) était endormi, à cette heure tardive. Le moment était venu. Le début de l’opération pouvait débuter… Paloma resserra son étreinte sur son léger sac en bandoulière noir, mal à l’aise pour sa toute première expédition frauduleuse en solitaire dans les ténèbres du château. Elle avait naturellement prit toutes les précautions possibles. De plus, des milliers de plans de secours se bousculaient dans sa tête… Paloma avait beau être maladroite, elle était également discrète et réfléchie. Il n’y avait pour ainsi aucune raison pour que ça ne tourne mal ! Pourtant, elle avait beau avoir l’habitude de diriger tout type d’opération, complètement seule et affrontant les règles du château, elle se sentait vraiment faible, et son manque de confiance en soi refaisait surface. Elle avait ce sale pressentiment qu’elle allait tout faire foirer. Et croyez-moi, venant d’une fille avec le don de voyance, toute intuition pouvait se révéler d’une importance capitale... Elle chassa vite cette idée de son esprit. Paloma, t’es forte, t’es une Walden, tu PEUX le faire. Mais après tout, s’introduire en douce dans le bureau d’un professeur était loin d’être une chose qu’elle avait l’habitude de faire… Ce n’était pas non plus son genre d’aller ainsi à l’encontre du règlement. De faire des trucs en cachette. En quittant la salle commune des Serdaigle, Paloma inspira un bon coup avant de se reprendre en main, de faire le vide dans sa tête. Ca y est, il n’était plus question de reculer, ni de se dégonfler. Elle y avait longuement réfléchi, pendant des mois entiers et elle avait assez perdu de temps ainsi. Elle irait seule, c’était mieux ainsi. La suite des aventures de Header Clark serait à elle. Pas de commentaire, s’il vous plait. Vu dans cet angle, c’était ridicule mais vous ne pouvez pas comprendre, vous. Ce n’est pas comme si vous aviez lu ces quatre premiers palpitants livres à couper le souffle.
Sa tenue se confondait avec l’obscurité. Elle avait ramené ses cheveux en un chignon discret, car il fallait bien le dire : une crinière aussi longue, volumineuse et blonde était loin de passer inaperçue. Dans son sac se trouvaient pour l’instant uniquement sa baguette, mais toutes les informations nécessaires à l’opération étaient dans sa tête, numérotées et ordonnés. Aucune faille -normalement. Paloma aurait bien aimé avoir une cape d’invisibilité en cet, mais elle devra bien faire sans… Elle savait que le professeur Westerfield avait pour coutume de rentrer dans ses appartements tard dans la nuit, mais bien avant minuit. Elle se faufila avec des pas de velours de couloir en couloir, grimpant comme descendant les escaliers interminables de Poudlard qui n’avaient pas fini de lui jouer des tours. Arrivée devant la salle, Paloma sentit son courage la quitter petit à petit. Elle recula d’un pas, hésitante. Et s’il était là ? Qu’est-ce qu’elle pourrait dire pour sa défense ? Elle y avait déjà réfléchi, c’était vrai, mais c’était trop embarrassant. Taper à la porte d’un prof à une heure du matin était pas très courant par ici (quoique, elle avait déjà eu vent de rumeurs… mais enfin, ce n’était pas le sujet). Mr Westerfield était un jeune auteur de bestsellers, dans le genre vraiment très connu. Extrêmement célèbre. Paloma se mordit la lèvre. Elle ne voulait que quelques rouleaux de parchemins et elle risquait presque l’exclusion. Elle chassa rapidement cette affreuse pensée de ces esprits. Il était vraiment rare que sa curiosité de Paloma prenne le dessus sur sa sagesse et se mette à défier sa raison. Et elle avait beau chercher, elle ne comprenait toujours pas quelle mouche l’avait piquée pour qu’elle se mette en tête d’aller lire quelques extraits de la suite du roman de Zeus Apollinaire Westerfield, qu’il était en train d’écrire…
Mais vous, n’avez-vous donc jamais connu cette sensation ? Lorsque ce salaud d’écrivain à la plume grandiose termine son quatrième tome en vous laissant sur votre faim. Ce genre de livre qui s’achève sur une révélation foudroyante… Qui vous empêche de fermer l’œil de la nuit pendant des semaines entières. C’était exactement ce qu’avait ressentit Paloma, suite à l’excitation qu’elle avait eut en dévorant littéralement les quatre premiers tomes, d’une traite. Au début, elle avait été assez dubitative au sujet de cette saga… Tout l’animation qu’il y avait autour de Zeus Westerfield et de sa vie privé l’avait sacrément refroidie, et l’avait même convaincue de ne pas lire ses premiers tomes. C’était un coup de marketing, un truc de ce genre, quoi. Tout ça parce qu’il n’était pas trop moche. Mais elle s’était finalement laissée tentée, après l’avoir feuilleté par curiosité à la bibliothèque. La plume de Westerfield était fluide, entrainante, surprenante. Elle avait voyagé, rit, pleuré au rythme des changements d’humeur d’Header Clark, un héros plus qu’attachant. Et après avoir terminé en moins d’une semaine les quatre premiers tomes… Après des mois et des mois d’attente… Il lui tardait d’en connaitre la suite, toujours en cours d’écriture. Dire qu’elle s’écrivait dans ce château même, dans ce bureau même !
Si Paloma avait été un peu moins curieuse… cette intrusion dans le bureau d’un professeur pour fouiller dans ses affaires… elle s’en mordrait les doigts. Et c’était presque le cas, d’ailleurs. Mais l’heure n’était pas aux regrets. Elle répéta le mot de passe qu’elle avait déjà entendu dire le professeur de sortilège un jour alors qu’il se croyait seul face à la porte de son bureau. Visiblement, il n’avait pas changé. Quoi ? Vous trouvez ça bizarre d’épier un prof ? Et encore, ce n’était pas comme si c’était exceptionnel. Depuis la rentrée, ou plutôt la venue de Westerfield, Paloma le suivait discrètement à chaque fois qu’elle en avait l’occasion. Elle savait quel était son appartement personnel, son bureau personnel, sa place préférée, les toilettes qu’il préférait (véridique, malheureusement)… Mais elle faisait bien évidemment tout ça dans la plus grande discrétion. Elle ne s’en remettrait probablement pas si l’on venait à penser qu’elle avait fait une fixette sur le nouveau professeur de sortilèges. C’était vraiment très loin d’être le cas. Loin d’être une de ses nombreuses glousseuses d’admiratrices, s’évanouissant à chacune de ses paroles ou fantasmant sur le « corps de ce dieu », Paloma avait les pieds sur terre. Tout ce qu’elle voulait, c’était de trouver un moyen de ce procurer le script. Seul son travail l’intéressait. Point. Alors qu’on n’aille pas se faire des idées après.
Elle pénétra dans la salle dominée par un bureau de bois. Elle jeta un regard furtif derrière elle, avant de refermer avec précaution la porte. Paloma s’téait donné une limite à ne pas dépasser, pour éviter tout dérapage. Elle savait qu’elle avait désormais trois minutes pour fouiller de fond en comble la pièce, et trois minutes pour tout remettre en ordre. Une minute pour sortir et déguerpir de l’étage. Dans sept minutes grand maximum, elle devra être sortie. Paloma se frotta les mains. Elle avait une étrange sensation en elle, comme une montée d’adrénaline, mais plus de l’excitation que de la peur. Il ne fallait pas qu’elle se laisse emporter, pas par ça. Elle devait respecter son chronomètre, au risque d’être prise au dépourvu.
Le problème était qu’elle ne resta non pas six, ni sept, ni huit mais trente minutes dans la salle, et ce sans trouver quoique ce soit pour autant. Paloma essayait de se faire le plus discrète possible, mais c’était assez difficile d’ouvrir des tiroirs, de fouiller dans des armoires, de tester à tort et à travers des sortilèges divers pour ouvrir des mallettes verrouillées… Elle ne voulait pas admettre que son plan avait échoué. Que le manuscrit en cours ne se trouvait peut-être pas là. Elle ne voulait pas abandonner… Pas encore. Soudain, un geste maladroit envoya valser un vase en porcelaine (qui ne lui sembla pas être de la camelote…) au sol… Son atterrissage au sol se fit dans un fracas assourdissant, qui résonna dans la nuit silencieuse. Elle ouvrit grand les yeux, et se figea un instant pour réfléchir. Elle venait de tout foutre en l’air ! Cet instant lui fut fatal, car Paloma n’eut pas le temps de ramasser les morceaux, ni ranger la salle qui était encore dans un sale état lorsque la porte s’ouvrit à la volée, la prenant en flat grand délit. Son premier réflexe, mais aussi le plus stupide fut de se jeter sous le bureau, situé à un mètre de là. Avec un peu de chance, dans l’obscurité, et du fait de sa tenue sombre, on ne l’avait pas aperçu. Mais une voix bien trop familière la ramena à la réalité. Le professeur Westerfield. Elle ne pouvait leurrer personne : elle n’avait pas été assez rapide. Les joues rosées, honteuse, elle ferma les yeux très fort lorsque la lumière s’alluma. Ma belle, t’étais vraiment dans la merde. Elle espéra tout de même vainement pouvoir s’en tirer en restant planquée là, refusant d’assumer et de croiser le regard de l’homme qui, sans nul doute, venait de pénétrer dans la pièce : son très cher professeur de sortilèges. Par Merlin, dans quel pétrin s’était-elle mise… Jamais au grand jamais elle ne se serait crue capable d’une telle irresponsabilité. Elle tenta de réguler sa respiration. Peut-être que si Westerfield n’entendait rien, il la laisserait peut-être tranquille, pensant qu’il s’agissait d’une hallucination…
CURIOSITÉ. VILAIN DEFAUT DE L'ESPRIT FÉMININ. L'ENVIE DE SAVOIR SI OUI OU NON UNE FEMME SE CONSUME DE CURIOSITÉ EST L'UNE DES PASSIONS LES PLUS ACTIVES ET LES PLUS INSATIABLES DE L'ÂME MASCULINE.
Encore une soirée remplie en rebondissements mais encore une soirée où il revenait aussi seul qu'il n'était parti. Il avait décidé d'aller boire un verre aux Trois Balais, seul. Il s'était bien habillé, il s'était adossé au bar, commandé un whisky pur feu et avait attendu. Il avait discuté avec la serveuse qui l'avait déjà repéré la dernière fois qu'il était venu. Elle était plus jolie et pas trop bête bien que la seule chose qui l'intéressait chez Zeus, c'est le fait qu'il soit un auteur à succès. Mais bon en ce soir-là, le bar n'était pas très rempli et la serveuse était de loin la plus jolie fille. Ils avaient donc longuement discuté, elle lui avait proposé de continuer la soirée chez elle après son service. Il avait hésité quelques minutes puis avait tout simplement décliné l'invitation. Il n'avait pas l'envie de coucher avec cette fille juste comme ça. Non, il préférait rentrer au château, peut-être écrire ou alors tout simplement se coucher. Après tout le lendemain, il avait des cours à assurer. En effet il avait les deuxième et cinquième années. Zeus était exigeant avec ses élèves, il leur demandait beaucoup ce n'était pas pour que lui se pointe mal réveillé et leur enseigne les sortilèges de travers. Non mais c'est vrai il était tout de même responsable de ces gamins, il avait un peu leurs destins entre ses mains. Ça semblait prétentieux mais c'était la vérité, il avait le devoir de les aider à trouver leurs voies et il espérait bien leur faire apprécier les sortilèges. Pour lui, les sortilèges c'était la vie, enfin peut-être pas à ce point-là mais c'était la matière chère au cœur de Zeus. C'était sa matière et donc ça devait être aussi celle des autres. Tout ceux qui n'aimaient pas les sortilèges n'étaient pas bien vus par le jeune homme. Certes il n'y avait pas que sa matière mais c'était la plus importante, c'était tout.
En tout cas après le refus de Zeus, la serveuse avait été des plus désagréables. Elle n'avait certainement pas apprécié le fait de se prendre un râteau mais était-ce une raison suffisante pour être désagréable ? Très certainement pas ! Surtout que bon, Zeus lui avait quand même signé un autographe. Si elle venait à avoir besoin d'argent, elle pouvait le vendre et elle serait un paquet de gallions. Zeus il était comme ça, il avait le cœur sur la main mais bien souvent les gens n'étaient pas très reconnaissants. La nature humaine était ainsi faite, il devait bien faire avec. Enfin bref, après avoir dit non, Zeus ne resta pas très longtemps aux Trois Balais, il n'en voyait pas l'intérêt. Il n'allait pas moisir dans ce bar autant rentrer chez lui, il y connaîtrait la même solitude mais au moins, il serait dans ses appartements. Il paya donc sa note, se leva de son tabouret et sortit du bar. Il hésita à marcher un ou directement transplaner. Il faisait un peu froid dehors, une brise fraîche venait chatouillait ses narines. Il aimait bien se promener mais il ne voulait pas tomber malade et puis il pouvait toujours transplaner dans le parc du château et continuer à pied. Oui cela lui sembla être une bonne alternative. Il sortit donc sa baguette et transplana.
Tout semblait calme au château. En même temps, il n'était pas loin de minuit, le couvre feu était passé et on était en pleine semaine, les élèves ne tentaient pas trop de faire des sorties nocturnes alors qu'ils avaient pleins de cours le lendemain. Et puis même s'ils sortaient, en général ils étaient assez malins pour ne pas se faire prendre et rester discrets. En même temps ils savaient pertinemment que s'ils se faisaient attraper ça voulait dire des heures de colles et autres punitions ce qu'ils préféraient éviter la plupart du temps. Non mais c'est vrai, d'un côté se faire punir ce n'était pas non plus l'éclat totale... Zeus se contenta alors de marcher en direction de ses appartements situés au deuxième étage comme pour tous les autres professeurs. Il avait envie d'écrire en plus, il n'allait pas dormir tout de suite. Cependant Zeus fit attention de ne pas faire de bruit, il n'avait pas envie d'alerter un professeur ou le concierge pour rien. Ce n'était pas la peine de faire des histoires tout ça parce qu'il profitait de ses soirées. Il était jeune, il n'allait pas se coucher à neuf heures. Il aurait tout le temps de le faire quand il approcherait du centenaire même si d'un côté, il n'était pas sûr d'avoir envie de vivre jusqu'à ce qu'il devienne un vieux croûton. Quoi ? C'était vrai d'un côté, avoir à supporter au quotidien son visage tout bouffi et ridé n'ayant sa jeunesse plus qu'en souvenir, cela relevait de la torture physique, qui voulait de ça ? Pas lui, pas lui. Après peut-être qu'on pouvait aimer vivre vieux si on avait quelqu'un à ses côtés. Oui ça devait changer la donne mais bon vu qu'il était seul pour le moment, il ne pouvait pas savoir. Il préférait arrêter de penser à ça, ce n'était pas la peine de se torturer d'avantage.
Arrivé dans ses appartements, Zeus décida de se changer. Il revêtit son pyjama : un pantalon bleu foncé et un débardeur blanc. Il se plaça ensuite à son bureau et avec sa baguette tapota sur un tiroir et prononça quelques sorts. Le tiroir s'ouvrit alors dans lequel se trouvait une pile de feuilles noircies d'encre et annotées de partout : son manuscrit pour le cinquième tome d'Header Clarke. Il était professeur de sortilèges, évidemment qu'il a avait mis une sécurité du tonnerre sur son bien ! Il avait déjà eu recours à ses procédés pour les tomes précédents bien qu'il n'était pas professeur à Poudlard à cette période-là. Il n'en n'avait pas besoin, il était féru de sortilèges depuis toujours, ça suffisait. Il sortit donc son sésame et le mit sur le bureau, alla directement à la dernière page qu'il avait écrite et la relut. En accomplissant son acte, il ne pouvait s'empêcher de ne trouver que des défauts : défauts de style, histoire trop superficielle, quelque chose n'allait pas. Il attrapa donc de quoi écrire et commença à mettre des annotations par-ci par-là, si bien que très vite on avait l'impression que rien n'allait. Pourtant il y avait pleins de bonnes choses mais ça ne lui convenait pas. Il attrapa une feuille qu'il inséra dans sa machine à écrire. Oui aussi étonnant que cela puisse paraître, Zeus écrivait ses manuscrits à la machine à écrire parce qu'il aimait le bruit des touches, le visuel et puis, il n'en savait trop rien, depuis toujours la machine à écrire avait été une évidence. Il se mit à taper encore et encore, pendant il ne savait trop de temps. Il effaça plusieurs phrases, raya quelques mots, se paya le luxe de boire quelques verres d'une quelconque bouteille qu'il avait trouvé dans un placard. Les minutes défilèrent et il perdit le fil du temps.
Au bout d'un moment où il s'était pratiquement endormi sur son bureau, il fit soudainement un bon. Il se rendit compte qu'il avait oublié quelque chose dans sa salle de cours et ça, c'était un problème ! Un grave problème. Il regarda sa montre, il était une heure vingt à peu près du matin. Le temps s'était bien écoulé depuis qu'il était rentré au château, plus vite qu'il ne l'aurait pensé. Il fallait qu'il aille chercher cet objet, c'était une nécessité ! Il enfila donc sa robe de chambre, attrapa sa baguette et sortit de se appartements pour emprunter les escaliers. Il avait de la chance car sa salle de cours se trouvait juste à l'étage supérieur. Il mit à peine trois minutes pour être devant porte. Cependant une fois devant, il eut un pressentiment, quelque chose n'allait pas. Il avait le désagréable sentiment que quelqu'un avait violé ce petit sanctuaire, qu'on s'était emparé de son havre de paix et ça, ça n'était pas acceptable. Il s'attendait déjà à voir sa salle ravagée mais ce n'était pas le cas. Non elle semblait rangée à part un point... Des éclats de verre par terre, est-ce que ça serait ? Mais oui c'était son vase chinois, un cadeau que lui avait ramené une copine d'un voyage en Chine. Qui avait osé faire un acte aussi barbare ? Il vit une crinière blonde qui se réfugiait sous le bureau. Ça n'allait pas bien se placer. « MON VASE ! » Il était foutu, terminé ! Même s'il connaissait des sortilèges pour rassembler les morceaux et les coller, le vase n'allait jamais être le même. Non il aurait toujours des marques de cet acte de vandalisme. Cet élève, parce qu'il ne pouvait s'agir que d'un élève pour s'introduire dans salle et se cacher sous le bureau, allait vivre un mauvais quart d'heure. Il s'avança doucement vers le bureau, s'arrêta à environ trois mètre de celui-ci et d'une voix assez contrôlée. « Sortez de là-dessous, je vous ai vu, pas la peine de vous cacher. En plus je vous ferais moi-même sortir si vous ne voulez pas le faire de vous même. » Il n'eut pas attendre longtemps avant que l'élève décide d'être raisonnable, bien c'était un bon point. Il eut alors la surprise de découvrir qu'il s'agissait de Paloma Walden, une élève qui le suivait depuis quelques temps, il l'avait repéré. Elle était douée pour les sortilèges, elle était dans le groupe A de son année. Elle était digne d'intérêt mais elle risquait de perdre des points ce soir. « Mademoiselle Walden qu'est-ce que vous faîtes en plein milieu de la nuit dans ma salle de cours ? Vous cherchez quelque chose ? Si se sont les questions du prochain test, je ne les ai pas encore écrites, dommage. » Petit pic pour commencer les choses en douceur, c'était histoire de la taquiner, ça n'avait rien de méchant. En plus de ça il était en pyjama et sa robe de chambre, ce n'était pas une tenue appropriée pour la situation mais en même temps il dormait en pyjama.
Paloma avait le cœur qui battait à cent à l’heure. En entendant le « cri de détresse » du professeur, elle se crispa. Qu’est-ce qu’elle avait espéré ? Pouvoir s’en tirer aussi facilement ? Elle n’avait jamais été une élève perturbatrice. Elle n’avait jamais enfreint le règlement auparavant. Tout ce qu’on pouvait dire, c’était que pour sa première fois, elle avait frappé fort. Elle qui avait souvent redouté se retrouver un jour en retenue se voyait maintenant espérer n’écoper que de ça. Alors qu’il le lui demandait (ou plutôt ordonnait), Paloma se releva lentement, la tête droite. Elle ne voulut tout de même pas perdre sa dignité au passage, mais elle n’osa pas croiser le regard a priori furieux de son professeur, sans pour autant baisser les yeux. Elle allait passer un sale quart d’heure… Et encore, si elle n’avait pas cassé son vase par inadvertance, elle aurait pu peut-être négocier. Paloma se voyait déjà en train d’écrire une missive à ses parents pour leur demander quelques gallions en guise dédommagement. En même temps, si elle n’avait pas cassé de vase du tout, elle ne serait pas là en face de son professeur de sortilèges, à se demander ce qu’elle pourrait bien dire pour sa défense. Pal s’était préparée à cette éventualité, mais elle lui était parue tellement improbable… maintenant qu’elle sur le point de se faire sacrément réprimander, elle avait tout oublié. Et elle avait vraiment peur que ses arguments ne tiennent pas la route.
« Mademoiselle Walden qu'est-ce que vous faîtes en plein milieu de la nuit dans ma salle de cours ? Vous cherchez quelque chose ? Si se sont les questions du prochain test, je ne les ai pas encore écrites, dommage. » Elle ne pouvait pas garder le silence plus longtemps, maintenant il fallait se justifier. Pas n’importe comment, en plus. Et ce n’était certainement pas la chose la plus simple… Ca la tuerait d’avouer qu’elle était venue pour son livre. Elle s’imaginait que ça ne devait pas être facile tous les jours d’être un écrivain reconnu. Les paparazzis, les flashs dans tous les sens, les soirées mondaines, sa vie exposée dans les moindres détails dans les tabloïds et le pire : les hordes de fans qui s’extasient et gueulent son nom… A la longue, ça devait vraiment être lassant. S’il était venu à Poudlard en tout plaquant, c’était surement pour une raison. Il n’avait peut être plus besoin de filles hystériques qui s’arrachaient ses photos et qui lui tendaient des autographes à signer pour les garder sous leur oreiller. C’était désespérant de voir comment pouvaient se comporter certaines personnes lorsqu’elles étaient confrontées à leurs idoles. Alors qu’elles ne connaissaient rien d’elles. Paloma trouvait ça tout simplement stupide. Elle préférait lire ses livres tranquillement, et ne juger l’auteur que par sa plume. Et non pas par ses yeux verts ou son sourire charmeur.
Ainsi donc, annoncer à Zeus Westerfield de but en blanc qu’elle était une fidèle lectrice qui aurait aimé avoir un avant goût de son prochain roman… C’était juste, hors de question. Il la catégoriserait de suite comme « groupie écervelée ». Elle n’oserait plus le regarder en face. Les sortilèges étant sa matière préférée… c’est trop humiliant de se dire qu’il pensait qu’elle n’était pas l’élève sérieuse qu’elle paraissait. Elle n’avait que les meilleures notes dans cette matière, en contrôle continu comme chaque année aux examens finaux. Et elle espérait bien avoir la même chose aux BUSEs. Paloma tenait beaucoup à sa réputation auprès des professeurs et à son attitude exemplaire. Elle aspirait à un avenir brillant… et elle ne pouvait pas y parvenir sans un diplôme qui tenait la route. Elle espéra de tout cœur que Westerfield n’en tiendrait pas rigueur plus tard dans sa notation…
Paloma soupira silencieusement, puis débita d’une traite, presque sans respirer : « Professeur, effectivement je cherchais quelque chose, mais ce n’est vraiment pas ce que vous croyez ! J’ai oublié un objet de très grande valeur dans cette salle cet après midi et je m’en suis rendue compte avant d’aller dormir le problème est que je ne peux pas aller dormir sans cet objet car c’est un sorte de talisman que ma grand-mère m’a légué dans son testament (repose en paix grand-mère) elle était voyante d’ailleurs si ça peut vous intéresser elle a enseigné ici à Poudlard donc je ne pense pas que c’était quelque chose d’inutile et elle a prédit il y a quelques années la montée au pouvoir d’Hitler et aussi la mort de Marilyne Monroe donc hum » Elle marqua une pause, pour faire du tri dans ses idées. On ne pouvait pas dire qu’elle avait été douée sur le coup. Il fallait vraiment que Mr Westerfield soit un âne pour gober la mouche. Par Merlin, elle était tellement plus organisée d’ordinaire ! Ca ne lui ressemblait pas de dire un tel nombre de stupidités à la minute. Paloma était pourtant sérieuse, autoritaire, et savait garder son sang froid. Et surtout mentir. Mais là, elle avait complètement perdu les pédales. Peut-être parce qu’il n’y avait pas moyen, tout simplement, de justifier cet acte des plus irresponsable. Aucun mensonge possible n’aurait pu la tirer d’affaire. Bon. Quitte à faire et dire des conneries, autant y aller jusqu’au bout. Il n’y avait plus de marche arrière possible. Elle se gratta la tête, toujours aussi gênée de la situation. Elle reprit d’une voix un peu plus posée, en recherchant plus ses mots : « On est assez superstitieux dans la famille, et je crois bien qu’il m’est impossible de ne pas faire de cauchemars sans ce talisman. Je pensais que si je venais discrètement le récupérer cette nuit, tandis que le château serait endormi, personne ne m’en voudrait… Enfin, je ne pensais pas que je tarderais autant… Et encore, je ne l’ai toujours pas trouvé. » Elle pourrait toujours prétexter par la suite qu’elle l’avait perdu au détour d’un couloir. Elle n’était plus à un mensonge près… Se souvenant soudainement des débris, elle reprit, dans l’espoir de se faire un tant soit peu pardonner : « Je suis navrée pour le vase… Je peux essayer de le réparer. » Paloma fouilla dans son sac pour en sortir sa baguette magique. Elle pointa les débris de porcelaine puis prononça le sortilège de réparation. Elle se baissa pour ramasser le vase qui était presque comme neuf (elle ne l’avait pas contemplé assez longtemps pour le dire avec exactitude) puis le reposa sur son socle d’origine. Elle fit un faible sourire au professeur. Maintenant, Paloma attendait la sentence. Elle espérait un simple «Ca va pour cette fois. Déguerpissez maintenant, et que je ne vous y reprenne plus ! ». Peut-être allait-il fermer les yeux parce qu’elle avait réparé le vase, ou parce qu’elle était une très bonne élève. Ou alors, il ne serait pas convaincu par son piètre mensonge et enlèverait une bonne vingtaine de points à Serdaigle pour un foutage de gueule royal en plus de la violation du règlement. Le tout accompagné d’un mois de retenue hebdomadaire. Elle demanderait bien trois mois de retenue à la place des points enlevés, et même quatre s’il pouvait ne pas raconter cette triste rencontre à ses collègues… Car il manquerait plus que la nouvelle que Paloma se promène tardivement dans le château ne fasse le tour de l’école !
Zeus était machiavélique et il adorait ça avec ses élèves ! Oui les torturer c'était devenu une nouvelle passion cette année, depuis qu'il était professeur en fait. En même temps l'être avant aurait été compliqué puisqu'il était auteur à succès et qu'il ne fréquentait pas trop Poudlard depuis qu'il en était sorti. Bah oui quand il était élève, il n'était pas de cette tranche de caïds qui traumatisaient des premières années pour montrer qu'ils étaient les plus forts. Non à Poudlard, lui il était effacé. Il était dans son monde, dans ses livres. Oui c'est durant ses années Poudlard qu'il a écrit son premier tome d'Header Clarke, c'était déjà un prodige. C'est l'un de ses tomes préférés d'ailleurs. Celui qu'il déteste le plus : le troisième. Il le trouve trop superficiel peut-être est-ce à cause du fait qu'à cette époque-là il commençait à être célèbre et qu'elle lui montait progressivement à la tête. Oui il commençait à perdre pied et à faire n'importe quoi, essayer toute sorte de chose qui n'étaient pas très intelliegntes. Le quatrième tome n'arrive pas très loin, il est déjà mieux mais à chaque fois, Zeus voit une multitude de défauts. Si vous lui demandez, il ne dira jamais un grand bien de ses livres sauf si c'est pour la promo. Il espérait vraiment que ce cinquième tome marquerait un retour aux sources et qu'il serait enfin content de son travail. Ce que vous l'aurez compris était une chose extrêmement compliquée. C'était bien son côté perfectionniste qui ressortait tout manière, jamais satisfait. Le pire c'est qu'en général, les critiques à l'égard de ces livres étaient plus bonnes même si un journal – qu'il ne ne nommera pas – était récalcitrant et descendait toujours en flèche ces créations. Bah c'était des idiots ! Mais tout de même à chaque fois qu'il lisait la critique de ce journal, il ne pouvait s'empêcher de faire des cauchemars durant trois jours ou d'avoir des insomnies. Parfois les deux étaient combinés. Bref vous pouvez constater que la vie d'auteur n'était pas de tout repos quand on avait le soucis de bien faire aussi développé comme chez Zeus Apollinaire Westerfield.
Mademoiselle Walden n'avait toujours pas répondu ce qui ne plaisait pas vraiment à Zeus. Qu'est-ce qu'elle attendait au juste ? Qu'il lui dise qu'elle pouvait parler ? Allons ils n'étaient pas en plein milieu d'un cours, elle n'avait pas besoin de lever la main pour qu'il lui donne la parole. En plus c'était louche ! Il se demandait si elle ne réfléchissait pas à un plan d'attaque, une fausse excuse pour s'en sortir et ça ne lui plaisait pas du tout. Il la regardait bien, elle était mignonne, tout à fait son type, son genre de femmes en fait. Mais Zeus, on se concentre, tu dois l'engueuler pas la draguer ! « Professeur, effectivement je cherchais quelque chose, mais ce n’est vraiment pas ce que vous croyez ! J’ai oublié un objet de très grande valeur dans cette salle cet après midi et je m’en suis rendue compte avant d’aller dormir le problème est que je ne peux pas aller dormir sans cet objet car c’est un sorte de talisman que ma grand-mère m’a légué dans son testament (repose en paix grand-mère) elle était voyante d’ailleurs si ça peut vous intéresser elle a enseigné ici à Poudlard donc je ne pense pas que c’était quelque chose d’inutile et elle a prédit il y a quelques années la montée au pouvoir d’Hitler et aussi la mort de Marilyne Monroe donc hum » Zeus la regarda avec son regard « Ouais et moi je suis un Dieu de l'écriture » ah oui mais dans son cas c'était vrai donc cet exemple ne marchait pas mais vous voyez le genre. C'était quoi cette connerie ? Non mais franchement c'était l'excuse la plus pourrie qu'il avait entendu de toute sa vie. Un talisman, au moins elle avait de l'imagination, c'était une grande qualité aux yeux du jeune homme. En même temps c'était l'essence même de l'écrivain donc normal qu'il soit touché par ce trait de caractère. Non mais en plus, elle s'emmêlait un peu dans ses paroles. C'était clair comme de l'eau de roche qu'elle mentait, elle aurait pu se donner plus de mal tout de même. Zeus était limite un peu déçu de ce manque d'implication dans son mensonge. Il avait connu mieux, beaucoup mieux. Quant à Hitler et Marilyn Monroe, c'est pas qu'il s'en foutait mais presque pour ne pas dire totalement. Ça datait, c'était les stars d'hier, lui il était une star de maintenant ! Cependant il se demandait si elle allait continuer dans son mensonge ou si elle allait jeter l'éponge. « On est assez superstitieux dans la famille, et je crois bien qu’il m’est impossible de ne pas faire de cauchemars sans ce talisman. Je pensais que si je venais discrètement le récupérer cette nuit, tandis que le château serait endormi, personne ne m’en voudrait… Enfin, je ne pensais pas que je tarderais autant… Et encore, je ne l’ai toujours pas trouvé. » Pauvre fille, évidemment elle ne l'avait pas trouvé. Ça tombait bien comme ça elle ne pouvait pas le lui montrer. Ah non mais franchement ça tombait bien, elle en avait de la chance ! Et elle faisait des cauchemars. Elle voulait que Zeus lui tienne compagnie dans son lit pour qu'elle dorme tranquille ? Ça pouvait s'arranger, assez facilement même... si elle savait bien y faire bien sûr. Il était un minimum exigeant, il aimait qu'on flatte son ego et qu'on le courtise. Pourquoi faudrait-il que ça soit toujours les hommes qui courtisent les femmes ? Elles avaient voulu l'égalité, qu'elles assument alors.
Bon il semblait que ça soit à lui de parler. Ah non, la jeune fille prit encore une fois la parole : « Je suis navrée pour le vase… Je peux essayer de le réparer. » Non, qu'elle ne touche pas son vase, qu'elle ne... Trop tard ! Elle avait déjà ramassé des débris, qu'avait-elle fait ? C'était limite si elle n'avait pas commis un sacrilège, Zeus était limite irrité par ses gestes. C'était un peu exagéré mais pas tellement finalement. Mais il ne voulait pas qu'elle y touche d'avantage, personne ne toucherait à présent à ce vase à part lui et Atlas à la rigueur. S'ils se réconciliaient déjà et s'il était gentil avec lui. « Ne touchez plus à ce vase ! C'est enfin c'était un cadeau d'une copine qui venait de Chine. Il aura jamais servi, personne ne m'avait offert de fleurs depuis que je l'ai, tant pis. » Il fit une pause avant d'expliquer par la suite. Bah oui il lui semblait qu'il lui fallait expliquer pourquoi ce vase ne serait plus jamais le même. C'était évident pour lui mais ça ne devait pas l'être pour la jeune femme. « J'excelle en sortilèges, je connais au moins une dizaine de sorts pour le réparer mais il aura toujours les traces de cet accident. Il n'aura plus son charme et comme je suis très observateur, je verrais toujours ces traces. » Hop, la faire se sentir encore un peu plus coupable c'était fait. Il fallait bien qu'il affirme encore d'avantage sa position supérieur. Et à présent, il fallait passer sur cette histoire de talisman. Il n'allait pas la louper. « Un talisman, vous dîtes ? Intéressant. » Il lui faisait croire qu'il avait marché alors que ce n'était pas du tout le cas. Elle allait souffler un coup et c'est comme ça qu'il l'avait. Petit malin ! Tous les prix vont pour Zeus, un acteur hors pair, en plus d'un auteur à succès et d'un professeur remarquable. Ce mec était trop talentueux ! Il vendait du rêve, très sincèrement. « Allons mademoiselle Walden, vous auriez pu faire un petit plus d'efforts pour concocter un meilleur mensonge ! Vous me croyez idiot ? Non parce que si c'est le cas permettez-moi d'être vexé. Je pensais vous avoir conquise en cours vu l’assiduité avec laquelle vous suivez mes cours. Vous m'auriez dupé tout ce temps ? Et moi qui pensais avoir un bon jugement, c'est raté. » Bien sûr, il pensait être toujours aussi bon. Il était le meilleur, qui avait oublié ? Personne, une telle chose ne s'oubliait pas, remettons les pendules à l'heure. Mais bon il aimait bien jouer au mariole et se donner un genre. Lui était détendu, elle non. Il trouvait ça drôle. Il avait le beau rôle aussi dans l'histoire, le rôle facile donc normal qu'il apprécie la situation. Il s'assit alors une table et croisa les bras avant de poursuivre : « Bon mademoiselle Walden, vous allez me dire la vérité maintenant ou vais-je devoir attendre toute la nuit ? Parce que même si je ne dormais, demain j'ai cours. Avec votre classe en plus, je ne pense qu'ils vont apprécier si je ne suis pas en mesure d'assurer convenablement mon cours. Il faut les comprendre, ils ne se lèvent pas pour venir s'ennuyer en classe. Alors soyez honnêtes, si vous l'êtes vous avez des chances de n'être pas punie. Profitez de cette chance. »
D’accord, ce n’était pas l’excuse la plus crédible qui existait. Un talisman sacré, et puis quoi encore ? Il allait maintenant penser qu’elle était complètement tarée. Mais c’était la première chose qui lui était passé par la tête. Elle était voyante donc elle avait brodé autour de ça… L’imbécile. Il n’avait clairement pas mordu à l’hameçon. Dire que Paloma savait si bien mentir d’habitude ; là elle avait perdu ses moyens. Même si elle avait eut le réflexe de réparer d’un coup de baguette le vase cassé, le professeur ne semblait pas ravi pour autant. « Ne touchez plus à ce vase ! C'est enfin c'était un cadeau d'une copine qui venait de Chine. Il aura jamais servi, personne ne m'avait offert de fleurs depuis que je l'ai, tant pis. » Il marqua une pause. Merci pour le racontage de life. Il voulait qu’elle lui offre des fleurs tant qu’il y est ? « J'excelle en sortilèges, je connais au moins une dizaine de sorts pour le réparer mais il aura toujours les traces de cet accident. Il n'aura plus son charme et comme je suis très observateur, je verrais toujours ces traces. » Bon, au moins elle savait que si un jour elle voulait lui offrir des chaussures, faudrait prendre au moins une taille en plus : visiblement, il avait des chevilles plus grosses qu’elle ne l’aurait pensé. Ce n’était pas la modestie qui l’étouffait en tous cas. Paloma garda le silence, confuse. Effectivement, ce n’était pas très malin de le réparer devant lui. C’était un professeur de SORTILEGES il l’aurait sans doute mieux fait qu’elle. C’était comme réparer une voiture devant un mécano. Ou tenter de rattraper un plat raté devant un chef cuisinier. Et même si c’était parti d’une bonne intention, même si elle avait voulu se racheter, c’était un peu maladroit pour le coup.
« Un talisman, vous dîtes ? Intéressant. » « Effectivement, je vous le montrerais volontiers si je ne l’avais pas perdu.» Répondit-elle du tac au tac pour combler le vide qui s’installait petit à petit, et qui devenait de plus en plus pesant pour la blonde. Le mot « intéressant » ne lui disait rien qui vaille. C’est un prof par Merlin, il n’était pas dupe. Dès l’instant où elle avait commencé à prétexter cette quête du talisman, elle avait regretté son mensonge. Dès le départ, il était évident qu’il ne se ferait pas avoir comme ça. Si seulement elle y avait plus réfléchi, à son prétexte… Quand Westerfield reprit la parole, Paloma serra les poings. « Allons mademoiselle Walden, vous auriez pu faire un petit plus d'efforts pour concocter un meilleur mensonge ! Vous me croyez idiot ? Non parce que si c'est le cas permettez-moi d'être vexé. Je pensais vous avoir conquise en cours vu l’assiduité avec laquelle vous suivez mes cours. Vous m'auriez dupé tout ce temps ? Et moi qui pensais avoir un bon jugement, c'est raté. » Elle n’avait pas l’habitude de se faire ramasser de la sorte. Pas l’habitude d’être critiquée sur comportement, sur son attitude en cours. Sur ses capacités intellectuelles. Oui, d’ordinaire, elle mentait tellement mieux ! Paloma avait honte de s’être montrée de la sorte, aussi faible. Son orgueil en prenait un sacré coup. Si ce n’était pas un professeur, SON professeur, ça ferait longtemps qu’elle se serait défendue et qu’elle aurait sorti la baguette pour lui lancer un sort dont il se serait souvenu. Elle n’acceptait pas que l’on puisse la juger ainsi sans la connaitre vraiment. Et puis là, elle avait dépassé le simple stade de la surprise, de la honte. Elle bouillonnait. Ses poings fermés tentaient de canaliser la colère grandissante en elle. Si elle ne se calmait pas bientôt, ça allait faire des ravages. Et pour couronner le tout, on aurait presque dit que le professeur savourait sa position de supériorité. Paloma en aurait mit sa main à couper. « Bon mademoiselle Walden, vous allez me dire la vérité maintenant ou vais-je devoir attendre toute la nuit ? Parce que même si je ne dormais, demain j'ai cours. Avec votre classe en plus, je ne pense qu'ils vont apprécier si je ne suis pas en mesure d'assurer convenablement mon cours. Il faut les comprendre, ils ne se lèvent pas pour venir s'ennuyer en classe. Alors soyez honnêtes, si vous l'êtes vous avez des chances de n'être pas punie. Profitez de cette chance. » C’était marrant comment il n’avait pas l’air de se prendre pour de la bouse de dragon. Paloma avait déjà remarqué que même en dehors des médias, il était assez vantard, mais enfin. Elle n’avait pas envie de vendre la mèche. Mais alors là pas du tout. Surtout s’il marchait au chantage comme ça. Toutefois pondre un nouveau mensonge enfoncerait encore plus le clou. Et puis ce n’est pas comme si elle avait vraiment le choix. Elle croisa les bras, les sourcils froncés. D’une voix un brin insolente, elle lui lança, les sourcils froncés en détachant presque chaque mot. « Professeur, je n’essaie certainement pas de vous dérober les réponses du prochain devoir. Sincèrement. Je pense que mes notes sont pour l’instant assez bonnes pour que je n’ai pas besoin de frauder, ce que je ne ferais jamais évidemment ! Ce n’est peut être pas un talisman que je recherche en effet, mais ça reste un objet. Mais si vous ne me laissez pas continuer mes recherches, je pense que je devrais plutôt retourner dormir, et vous aussi si vous voulez être en mesure d’assurer votre cours. » Elle jeta un coup d’œil à la montre aux douze aiguilles accrochée dans un coin, phosphorescente dans la nuit noire. « Il se fait tard. Punissez-moi si vous le voulez, mais là je suis épuisée. » Elle avait ainsi choisi d’accepter une heure de colle plutôt que d’avouer son crime. En tant que stratège, c’était surement la solution qui convenait. Mais en tant qu’élève modèle, ça l’était un peu moins. Et puis on ne pouvait pas dire qu’une petite heure de retenue pouvait briser son image de bonne élève, non ? Juste une. Argh. Paloma eut soudain un étrange frisson, de la culpabilité peut-être ? Elle s’était introduite dans le château en pleine nuit, fouiller dans une salle de classe, casser un vase pour récupérer un objet perdu. Pas besoin d’en faire un drame. Bon hein, ce n’est pas comme si elle allait être virée, non ? Elle soupira, toujours un peu tendue. « Sinon euh, on peut aussi oublier, et je vous en serais très reconnaissante et redevable pour l’éternité ? » Elle ne savait plus quoi dire. Elle était clairement en position d’infériorité mais quelque chose lui disait que si elle avouait, elle risquait beaucoup plus cher que si elle continuer à masquer la vérité et à se faufiler de la sorte entre les mailles du filet. C’était même plus qu’une impression. Et puis, Paloma était assez têtue quand elle s’y mettait. Elle n’était pas prête de cracher le morceau. Quand bien même Westerfield ne serait pas convaincu, elle pourrait toujours trouver le moyen d’omettre de dire la vérité, sans mentir pour autant. Et puis là, elle était en train de reprendre confiance en elle. Elle fixait désormais le professeur presque avec un air de défi, comme si c’était lui qui avait fait une connerie en venant la déranger pendant qu’elle fouillait dans ses affaires. Il ne fallait pas sous estimer Paloma. Peu importait la manière, elle savait qu’elle trouverait comment se sortir de ce faux pas. Elle avait bien assez de ressources pour y parvenir.
C'était vraiment plaisant d'être source de stress pour d'autres personnes, en l’occurrence ces élèves pour lui. Il était évident que Paloma était en plein stress à cause du fait qu'elle était faite prendre et ça le faisait beaucoup rire. Bien sûr, il restait sérieux mais au fond de lui, il était plié. Pauvre Paloma, elle allait devoir subir l'esprit joueur et taquin de Zeus Westerfield et croyez bien qu'il n'était pas quelqu'un d'indulgent. Oh non bien au contraire, plus exigeant que lui ça n'existait pas et il ne faisait jamais les choses à la légère. Alors vu qu'il avait décidé de jouer avec elle, il le ferait jusqu'au bout. En résumé, elle allait souffrir mais peut-être que ça lui ferait du bien aussi. « Professeur, je n’essaie certainement pas de vous dérober les réponses du prochain devoir. Sincèrement. Je pense que mes notes sont pour l’instant assez bonnes pour que je n’ai pas besoin de frauder, ce que je ne ferais jamais évidemment ! Ce n’est peut être pas un talisman que je recherche en effet, mais ça reste un objet. Mais si vous ne me laissez pas continuer mes recherches, je pense que je devrais plutôt retourner dormir, et vous aussi si vous voulez être en mesure d’assurer votre cours. » Alors de déjà une, il était hors de question qu'il la laisse s'en aller maintenant. Non, non il s'amusait trop pour que cette entrevue se termine. Elle s'était faite pincée, elle allait devoir en assumer les conséquences. Zeus se réjouissait à l'avance de la « torturer » pendant des heures. Quoi ? Elle était plutôt très mignonne et elle était venue toute seule, il n'avait pas été la chercher. C'est comme si on lui offrait une occasion sur un plateau d'argent et il n'était pas du genre à refuser les opportunités qui venaient à lui. Ensuite c'est vrai qu'elle avait des bonnes notes, elle est dans le groupe A ce qui est une très bonne chose. Bon après il ne connaissait pas les notes de ses élèves par cœur donc il ne pourrait pas dire exactement combien elle avait mais il se souvenait qu'elle était dans le groupe A. cela représentait un avantage parce que ça augmentait son capital sympathie au près de Zeus. Si vous ajoutez à cela le fait qu'elle était jolie et qu'elle s'introduisait dans ses quartiers en pleine nuit... Elle faisait pratiquement un sans faute depuis qu'elle était arrivée. Elle avait cassé son vase, c'était sa seule gaffe et son seul bémol. Une punition devrait lui être infligée, c'était inévitable. Zeus garda cela dans un coin de sa tête. « Il se fait tard. Punissez-moi si vous le voulez, mais là je suis épuisée. » Ainsi elle abandonnait tout de suite ? Mais cela ne faisait que commencer. Non, non elle allait rester ici et Zeus savait parfaitement comment arranger tout cela à l'amiable et par la même occasion la faire rester. C'est vrai que pour le moment il faisait un peu diabolique.
Zeus laissa échapper un bâillement signe que trop de dioxyde de carbone s'était amassé dans son sang. Bref on n'allait pas faire un cours de sciences naturelles, cela risquerait d'être un peu ennuyant. Le jeune homme se mit à sourire, réellement amusé par la situation. C'était sûrement l'instant le plus distrayant qu'il est connu depuis qu'il était à Poudlard en tant que professeur. Oh bien sûr il avait connu bien des distractions depuis son arrivée et pas mal beaucoup moins chastes mais cette situation avait ce petit côté innocent et mignon qui la rendait assez irrésistible. C'est pourquoi Paloma Walden devenait assez intrigante et il avait envie d'en savoir plus à son sujet. C'était bien pourquoi il ne la laisserait pas partir tant que sa curiosité ne serait pas un minimum rassasiée. On pouvait se demander alors s'il n'allait pas lui faire subir un interrogatoire militaire. Sûrement pas, quoiqu'il en était capable. « Sinon euh, on peut aussi oublier, et je vous en serais très reconnaissante et redevable pour l’éternité ? » Il ne put s'empêcher de rire. Elle était vraiment très drôle et mignonne. La reconnaissance éternelle, c'était très adorable de sa part mais ce n'était pas une de ses priorités. Non, il pouvait s'en passer tant qu'il s'aimait lui, ça suffisait. Égocentrique ? Oh vous croyez ? Lui, c'était vraiment impossible ! Enfin son rire n'avait pas l'air franchement de lui plaire parce qu'elle tirait une de ces tronches. Qu'importe c'était aussi mignon le fait qu'elle boude. « La reconnaissance éternelle ? Attention à ne pas vous engager trop vite mademoiselle Walden, vous pourriez le regretter. Je pourrais très bien user encore et encore de cette proposition. » Il redoubla son sourire. Il voulait la faire tourner un peu en bourrique parce que ça l'amusait et que maintenant ça le tenait pleinement éveillé. Il n'avait pas du tout l'envie de dormir et en plus il était sûr que cette entrevue pouvait donner pleins de pistes à son génie créatif pour écrire la suite de son livre. « Vous savez ce qui me plaît chez vous mademoiselle Walden ? C'est votre innocence affichée, je n'arrive pas à déterminée si c'est dans votre tempérament ou si c'est une tactique pour avoir ce que vous désirez. C'est pourquoi je vous propose un compromis, ce qui franchement est la meilleure chose que vous pourrez tirer de votre comportement. » Nouveau sourire et en quelque sorte nouvelle provocation. Il s'assit alors sur son bureau puis continua : « Je ne peux pas ne pas vous punir rien que pour honorer la mémoire de mon tendre et adoré vase. Vous aurez donc une heure de colle qui aura lieu... immédiatement et ici. Ne rouspétez pas, vous ne pouvez pas y échapper. Si vous n'êtes pas contente vous pourrez aller vous plaindre à l'administration après votre heure de colle mais je doute que cela fasse quelque chose. » Il jubilait littéralement, c'était tellement plaisant d'abuser de son pouvoir. « Alors que vais-je bien pouvoir faire de vous ? Je pourrais vous faire copier des lignes mais ça n'aurait aucun intérêt, je ne doute pas que vous sachiez écrire et je m'endormirais. Je pourrais vous obliger à réaliser différents sortilèges mais je n'en n'ai pas la moindre envie à ce moment précis. Donc je vous propose une nouvelle sorte de punition. Je vous pose une question vous y répondez sincèrement et vous me posez une question, j'y réponds aussi sincèrement. Si une de mes questions vous offense ou je ne sais quoi, vous n'êtes pas obligés d'y répondre. Comme je suis bon joueur, je vous laisse commencer. Allez-y posez moi n'importe quelle question, j'y répondrais en toute honnêteté. »
Son rire était glacial. Mais Paloma, elle se sentait bouillonner. C’était vraiment pire que tout, là. Paloma était à deux doigts de craquer et de se casser en claquant la porte violemment. Seul le fait qu’il était prof la retenait de péter un plomb… Si seulement elle avait le moyen de se venger, de faire quoique ce soit qui puisse le mettre dans une situation aussi inconfortable que la sienne. Paloma se ressaisit rapidement. Elle devait faire bonne figure… Malgré les problèmes auxquels elle a pu être confrontée dans sa vie, elle a toujours gardé la tête froide. Elle a toujours surmonté avec professionnalisme les obstacles. Et c’était ce qu’elle avait l’intention de faire, encore une fois. Pas question de se laisser aller comme tout à l’heure. Westerfield allait comprendre que Paloma n’était pas n’importe qui. Elle était justement TOUT sauf n’importe qui.
« La reconnaissance éternelle ? Attention à ne pas vous engager trop vite mademoiselle Walden, vous pourriez le regretter. Je pourrais très bien user encore et encore de cette proposition. » Qu’est-ce qu’elle avait envie de mettre un poing dans sa gueule. Par pitié, retenez-là. Son sourire était beau, certes, mais tellement arrogant. Elle commençait à en avoir marre de se faire ainsi marcher sur les pieds, et qu’il apprécie autant de la voir ainsi mal à l’aise. « Vous savez ce qui me plaît chez vous mademoiselle Walden ? C'est votre innocence affichée, je n'arrive pas à déterminée si c'est dans votre tempérament ou si c'est une tactique pour avoir ce que vous désirez. » Paloma ouvrit la bouche, puis la referma. Elle n’en croyait pas ses oreilles. Il croyait la connaître, peut-être ? Evidemment, passer quelques heures par semaines dans la même salle de classe, en compagnie de plusieurs dizaines d’autres élèves, lui permettait d’arriver à ce genre de conclusions. C’était là quelque chose de vraiment prétentieux ! Pour qui se prenait-il pour la juger ainsi ? Il avait faux sur toute la ligne en plus. Paloma n’était absolument pas manipulatrice et puis, ce n’était pas comme si elle cherchait à paraître innocente. Pas vrai ? « C'est pourquoi je vous propose un compromis, ce qui franchement est la meilleure chose que vous pourrez tirer de votre comportement. » Il prit place sur son bureau, comme si de rien n’était. Il pouvait bien rire, ce n’était pas comme si Paloma pouvait faire quoique ce soit contre lui. Le salaud. « Je ne peux pas ne pas vous punir rien que pour honorer la mémoire de mon tendre et adoré vase. Vous aurez donc une heure de colle qui aura lieu... immédiatement et ici. » « Euh, quoi ? Vous êtes sérieux ? » Répliqua-t-elle en riant nerveusement. Oh oui, quelque chose lui disait qu’il pouvait très bien l’être. Elle ne connaissait rien de lui au fond pouvait être capable de tout. Mais bon quoi, ça restait un prof. Il ne pouvait pas la garder en dehors des heures de cours. A quoi jouait-il ? Ca devenait très bizarre. Elle avait vraiment un mauvais pressentiment. « Ne rouspétez pas, vous ne pouvez pas y échapper. Si vous n'êtes pas contente vous pourrez aller vous plaindre à l'administration après votre heure de colle mais je doute que cela fasse quelque chose. » Il avait raison. Merlin IL AVAIT RAISON. Il n’en n’avait strictement rien à foutre de ce qu’elle pouvait penser. C’était comme si depuis tout à l’heure elle n’avait rien dit. Ou alors c’était qu’il avait envie de compagnie et qu’il ne voulait pas dormir. C’était complètement absurde comme idée. Il avait cours demain comme il l’avait affirmé. Il avait tout autant besoin de sommeil qu’elle. Qu’il aille donc dormir ! Qu’il soit donc en mesure d’assurer son cours ! Esprit contradictoire bonjour. Bon, ça leur faisait au moins un point commun. C’était bien là le seul qu’ils avaient.
Paloma déglutit en se demandant ce qu’un professeur voudrait bien faire en compagnie d’une élève, à minuit passées. C’était vraiment plus que dérangeant. Argh. Elle chassa toutes les pensées négatives de son esprit. Cependant, plus le professeur parlait, puis commencer à flipper. Si on se plaçait sous un certain angle, on aurait dit d’une sorte de psychopathe, ouais. « Alors que vais-je bien pouvoir faire de vous ? Je pourrais vous faire copier des lignes mais ça n'aurait aucun intérêt, je ne doute pas que vous sachiez écrire et je m'endormirais. Je pourrais vous obliger à réaliser différents sortilèges mais je n'en n'ai pas la moindre envie à ce moment précis. Donc je vous propose une nouvelle sorte de punition. Je vous pose une question vous y répondez sincèrement et vous me posez une question, j'y réponds aussi sincèrement. Si une de mes questions vous offense ou je ne sais quoi, vous n'êtes pas obligés d'y répondre. Comme je suis bon joueur, je vous laisse commencer. Allez-y posez moi n'importe quelle question, j'y répondrais en toute honnêteté. » Euh. D’accord. C’était de pire en pire décidément. Paloma devait sortir plus souvent à des heures tardives. Elle en apprendrait tellement plus qu’elle n’en savait déjà sur les profs, sa curiosité serait alors pleinement satisfaite. Elle n’aurait jamais imaginé que Westerfield avait un côté aussi joueur, mais surtout, aussi énigmatique. Dubitative, elle dit : « Ahem. C’est ça votre punition ? Vous ne pensez pas que vous avez mieux à faire que de jouer aux questions réponses avec une élève ? A minuit ? » Elle ne savait plus trop quoi lui répondre, tant elle se sentait dépassée par la situation. Il la prenait en train de fouiller dans ses affaires, à une heure tardive après avoir cassé son vase. Sa réaction ? Cool poupée, tu veux rien me dire ? Allons faire plus ample connaissance. Vous avez des trucs à cacher ? Moi aussi ! Super, posons nous des questions. Sans déconner. Elle leva les yeux au ciel, désespérée. Westerfield savait ce qu’il faisait, c’était elle la victime dans tout ça. Et elle, elle n’avait plus qu’à se la fermer. Son rôle était-il donc de subir en silence ? Elle se mordit la lèvre, de peur de laisser échapper un juron qui pourrait encore plus salir son image. Si quelqu’un pouvait venir la sauver de ce faux pas, elle serait loin d’être mécontente, mais elle était pire que coincée là. Elle en venait même à se demander si elle ne devait pas venir réclamer l’heure de colle. Mais tout bien réfléchi, qu’est-ce qu’elle risquait ? S’il ne faisait pas trop tarder le truc, elle pourrait s’en sortir incognito. Sa punition serait passée, il n’y aurait aucune trace sur son dossier scolaire. Et dans le pire des cas, elle n’avait pas trop de choses à cacher. Il avait bien dit qu’elle pourrait éviter la question s’il lui demander quelque chose de trop personnel. Voyant qu’il semblait des plus sérieux elle poursuivit. « Non mais sérieusement ? Alors ça c’est bien la première fois… » Elle posait beaucoup de questions, certes, mais fallait dire que son comportement était tellement inexplicable qu’au fond elle il ne pouvait pas en être autrement. Comment accepter le plus ordinairement du monde une proposition qui était tout sauf, justement, ordinaire ? Elle soupira. « Très bien, si ça peut vous faire plaisir… » Elle tapa du pied, puis délogea la chaise qui était rangée sous le bureau principal pour s’y assoir, en croisant les bras, puis leva ses yeux vers Westerfield. Le problème était qu’elle avait ainsi les moyens de continuer sa fouille de manière plus subtile. Oui, vous avez bien entendu : « le problème ». Ce genre de trucs était assez mauvais pour elle. Elle pourrait aller loin comme ça, tant elle pouvait s’emporter. Sa curiosité était plus que tout mise à l’épreuve, et c’était ça qui la poussait à ne pas trop protester. C’était l’occasion rêvée de connaitre la suite des aventures de Header Clark… Ou d’en savoir davantage sur ce personnage énigmatique. Elle ne devait pas trop s’égarer cependant. Cependant, peut-être bien que l’objectif final de ce cher Westerfield était de savoir la vérité dans cette affaire. Il allait lui poser en retour des questions telles qu’au final, il saura que Paloma n’est qu’une autre (non sans honte) fan désespérée qui attendait avec impatience la publication de son nouveau roman… Et qu’elle en était même venue à chercher le manuscrit du prochain tome, en pleine nuit.
Elle continua, la mine renfrognée, mais les yeux maintenus en éveil par une sorte d’intérêt soudain : «Alors, monsieur Westerfield, quelle est donc votre plus grande peur ? » Oui, elle y était allée un peu droit au but. Ben quoi, elle n’allait quand même pas lui demander son fruit préféré ? Au fond, elle avait sacrément envie de se venger de la garder prisonnière ici, même si elle voulait toujours (malheureusement) mettre la main sur la suite de sa saga. Or, si elle voulait lui montrer de quel bois elle se chauffait, valait mieux qu’elle ait de des éléments intéressant pour pouvoir se retourner contre lui, un jour peut-être. Sait-on jamais. Evidemment, ça restait un prof, mais en même temps il semblait se relâcher… Jouer le même jeu que lui ne l’engageait en rien.