Souvent, les histoires commencent par il était une fois et se terminent par ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Toutes les petites filles et femmes de ce monde rêvent un jour de rencontrer un prince charmant, épée à la hanche sur un cheval blanc venant à leur rescousse. Les princesses n'existent malheureusement pas. La vie n'est faite que de chance et de malchance. Pile tu vis, face tu meurs. C'est la loi de la jungle. Toutes les histoires finissent de la même manière, on finit tous par tomber. Cela peut paraître un brin pessimiste, mais quand on vit ce que j'ai vécu c'est facile de comprendre ma philosophie. Cependant, pour que vous puissiez réellement saisir tout ce dont je vais parler, je vous dois quelques explications relatant mon parcours...c'est la moindre des choses je crois.

Ainsi donc, je suis née il y a de ça 32 ans, le 12 juin 1948 à Cork, en Irlande. Ma mère se nommait Millicent Rickman et mon père Baxter Rosebury. Ce jour-là, mon père tenait la main de ma mère de toutes ses forces et était plus en état de panique qu'elle. Que voulez-vous, c'est souvent ce qui arrive malheureusement. Les femmes sont beaucoup plus zen face à un accouchement que les hommes. Les hommes pataugent dans l'inconnu alors que les femmes...eh bien les femmes savent d'instinct ce qu'elles doivent généralement faire. De toute manière, la sage femme et le docteur étaient là pour les guider. J'ai été le premier enfant de ce couple qui fut des plus heureux.

Comment ne pas être heureux avec une rencontre comme la leur. Mon père était vétérinaire et ma mère possédait un chat. On voit tout de suite où je me dirige. Elle est allée voir mon papa, pour expérimenter l'expérience moldu qu'elle disait, et ce fut le coup de foudre. Je suis même plutôt surprise que mon père ait aussi bien accepté la magie de ma mère. Il aimait les belles choses, comme ma mère et le charme qu'elle dégageait. La magie de ma mère ne l'a pas repoussé, au contraire ça l'a encore plus attiré. Il ne faut pas se faire d'idée, elle n'a pas utilisé de filtre ou rien du genre. Mon père était seulement un curieux sous le charme de ma mère. Ainsi donc, leur amour a donné naissance à ma petite personne, leur seule et unique fille qui a grandi dans un foyer plein d'affection.

J'ai grandi entouré d'animaux, nous avions deux chiens et un chat, et je passais beaucoup de temps à la clinique de mon père. J'allais à l'école moldu, pour la forme. Disons que dans le quartier où nous vivions, si une gamine n'allait pas à l'école ce n'était pas normal. J'avais de bonnes notes, mon papa m'aidait à m'appliquer dans mes devoirs, en sachant très bien que je ne suivrais pas un cursus normal dans mes études, j'allais aller à Poudlard, comme ma mère. C'est donc comme prévu que j'ai reçu, à quatorze ans, ma lettre m'invitant à aller étudier dans cette école de magie. Ma mère m'avait préparé à ce moment et mon père était fier et triste de me voir partir au loin. Le grand moment est finalement arrivé et j'ai pris le train vers mon futur.

Arrivée à la cérémonie de répartition, je repensais à ce que ma mère m'avait dit à propos des maisons. Chacune représentait des spécificités des élèves qui y entraient. Je me sentais beaucoup plus interpelées par Poufsouffle. La maison des gens justes et loyaux, qui aiment travailler et qui sont patients. Je me retrouvais dans cette description. Comme je l'espérais, je me suis fait envoyer, par le Choixpeau magique dans cette maison. J'étais dans ma nouvelle famille. J'ai grandi et je me suis épanouie aux travers de ses gens qui, comme moi, prônaient les mêmes valeurs, à peu de choses près du moins. Nous nous acceptions comme nous l'étions. Il y a toujours quelques moutons noirs dans les troupeaux, mais on ne peut rien y faire donc bon. Je devenais une sorcière performante et appréciée de tous. J'ai même eu mon premier petit ami en troisième année, un jeune homme que je croyais être l'homme de ma vie, si seulement j'avais compris.

Nous avons passé un peu plus d'une année ensemble. J'étais sur un nuage de bonheur. Michael, c'était son nom, était charmant, doux et intelligent, il avait tout pour me plaire. Cependant, nous avons tous un côté sombre, malheureusement. J'ai découvert seulement après un an quel était le sien et je le regrette amèrement. Je me rendais à mon cours de métamorphose, c'était un mercredi je m'en souviens encore, et c'est en voulant prendre un raccourci que je l'ai vu. Michael se trouvait dans un couloir un peu plus reculé et il n'y était pas seul. Il était avec cette fille, Clarice et disons seulement qu'ils avaient beaucoup de plaisir ensemble. Mon coeur s'est brisé en mille miettes. Je lui avais fait confiance et il me trahissait comme si je ne représentais rien du tout. Si vous saviez à quel point je l'ai pleuré. Le voir dans notre salle commune me rendait malade. J'ai eu besoin de plusieurs mois pour m'en remettre. Même encore aujourd'hui quand j'y pense j'en ai mal. Vous allez voir pourquoi plus tard.

Mais bon, je ne me suis pas laissée abattre pour autant. Disons que je ne voulais pas me réengager dans une relation, mais j'ai continué à vivre ma vie à Poudlard. Je me suis encore plus concentrée dans mes études, performant à mes B.U.S.E. et en me rapprochant de mon enseignant de soins aux créatures magiques. Cette femme était merveilleuse, calme et douce, tous les animaux vivant dans les environs l'aimaient. C'est là que j'ai su que je voulais faire comme elle et elle-même se doutait de mes projets. Je venais l'aider régulièrement et je me rendais compte qu'elle me formait pour qu'éventuellement je prenne sa place. Qu'en sais-je ? J'ai donc fini ma scolarité concentrée sur mes études, avec mes copines de l'époque et avec une passion grandissante pour ma vocation qui m'apparaissait de plus en plus clairement.

J'ai fini ma scolarité avec les honneurs et je devais quitter ma deuxième famille, ce qui me rendait assez nostalgique des années que j'avais passé là. Par contre, il faut aller de l'avant. Je savais ce que je voulais faire de ma vie. Après ma scolarité, j'ai un peu bossé avec mon père à sa clinique pour ma familiariser avec les créatures non magiques et ensuite je suis partie visiter quelques élevage que mon ancienne enseignante m'avait recommandée. Je suis allée voir des dresseurs de dragon, des forêts de licornes et bien d'autres lieux merveilleux pour moi. J'avais même rencontré quelqu'un qui aurait pu partager ma vie, mais il était tout comme Michael au final. Les hommes sont tous les mêmes je crois. Je n'ai jamais eu de chances dans ce domaine. Je suis beaucoup mieux avec mes animaux et mes copines.

Bref, j'ai voyagé d'un endroit à l'autre durant quelques années, en apprenant plus sur ces créatures qui me fascinaient. Entre temps je revenais toujours voir mes parents et j'aidais mon père à sa clinique vétérinaire pour comprendre aussi ces. Elles ne sont pas si différentes après tout. À 27 ans, je suis allée à Poudlard poser ma candidature pour travailler avec mon ancienne enseignante qui était toujours présente, mais en fin de carrière. Durant cette année de formation à ses côtés, j'ai appris tous les filons du métier à Poudlard. Elle m'a présentée les centaures qui vivaient dans la forêt interdite qui se sont révélé être merveilleux pour parler sérieusement, quand ils vous acceptent à tout le moins. Grâce à mon mentor, ils m'avaient acceptée. J'ai pu me rapprocher des licornes de la forêt interdite et, même si je ne l'ai pas vu, elle m'a parlé du calmar géant qui vivait dans les profondeurs du lac. J'ai appris à connaître la plupart des créatures qui vivaient dans les alentours du château et je peux dire que je me sentais complètement à ma place parmi celles-ci. Elles ne demandent qu'à vivre paisiblement leur petite vie, tout comme moi.

Finalement, le temps de la retraite est arrivé. Mon mentor depuis tellement d'années quittait et Poudlard et me laissait sa place. J'étais heureuse, fière et triste à la fois. Je sentais que j'avais encore des choses à apprendre d'elle, mais ce n'était pas le cas selon elle. J'étais prête à assurer mon rôle d'enseignante de soins aux créatures magiques. C'est donc en septembre 1975 que j'ai commencé ma première année d'enseignement dans cette école qui m'avait forgée. Tout se passait très bien au début, mais j'ai commencé à sentir un souci, cette nouvelle vision des choses à propos de la pureté du sang est horrible. Elle n'annonçait rien de bon et mes craintes se sont confirmées plus tard. Je me suis donc mise à surveiller mes élèves de plus près et c'est ainsi que Dumbledore est venu de parler, il y a peu, de l'Ordre du Phénix, formée d'autres membres du corps enseignant et d'autres proches du directeur. J'ai bien sûr accepté sa proposition, tout pour arrêter ces gens et leurs idées rétrogrades.